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Sietzen
II. Le texte exploite les ressources du sonnet pour conjurer cette instabilité
La langue française, a cause de ses règles fixes, établies, ne peut en aucun cas
retranscrire la mouvance du monde. Chassignet exprime la contradiction entre l'un
des thèmes principale du mouvement baroque, et la langue française, ainsi, le baroque
vise a retranscrire l'instabilité du monde, mais la langue, ne peut exprimer ce
changement, cette versatilité : Les objets et les personnes changent, évoluent, mais il
sont toujours qualifiés du même nom.
L'auteur révèle une contradiction entre la vie, qui, selon ses propres mots
« change tout les jours », jouit d'un « perpétuel cours » (voir I.b), et la constance des
choses,qui sont elles-mêmes en mouvement, par exemple il qualifie la rivière
d'« ondante », et signifie un changement continu, tandis qu'il utilise des mots
signifiant une fixité, une immuabilité : « .. La nommons toujours, […] Même fleuve,
et même eau, d'une même manière. […] sans varier, toujours même ». Il développe
donc ici une forme d'oxymore.
Dans les deux premiers quatrains, l'auteur exprime une ressemblance frappante
entre l'eau, et le cheminement de l'homme. En évoquant l'eau : « Tu la verras fluer
d'un perpétuel cours », « L'eau change tout les jours », « Tous les jours elle passe »,
puis l'homme : « Telle comme aujourd'hui du pauvre corps humain », « La force que
le temps abrévie et consomme », « Qui vivait hier passé », il crée un rapprochement
entre les deux sujets.
Dans les deux tercets finaux, il nous rappelle que chaque homme nait, vit, et
finit par mourir, il évoque dans son texte un « pauvre corps humain », « la force que
le temps abrévie », « trépas », « qui vivait hier passé ». Nous pouvons comprendre
qu'il exprime ainsi la mort a la fin du poème, le poème décrit ainsi le cheminement
entier d'une vie humaine, la jeunesse coule, comme l'eau, évoqué dans le début du
poème, puis l'Homme finit par se flétrir, et par disparaître.