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Sector bancar
Le marché intérieur dans le secteur bancaire est une réalité depuis le 1er janvier 1993, date de
l'entrée en vigueur de la deuxième directive de coordination bancaire. Cette directive a établi le
principe d'un agrément unique autorisant les banques et autres établissements de crédit à
s'établir librement avec des succursales et à offrir leurs services dans toute la Communauté; elle
contient une liste des activités bancaires qui peuvent être fournies dans tous les États membres
pour autant qu'elles aient été couvertes par cet agrément. Au-delà des exigences déjà retenues
dans la première directive de 1977, cette directive exige un niveau de capital minimal pour les
banques, et elle impose des règles prudentielles concernant, entre autres, les participations
qualifiées, la bonne organisation administrative et comptable, et les procédures de contrôle
interne adéquates.

Les trois éléments clés de ce marché unique bancaire sont:

 l'harmonisation essentielle pour tous les États membres des lois et des pratiques
réglementant l'accès à l'activité bancaire, les fonds propres requis aussi bien pour faire
face aux risques de crédit qu'aux risques de marché, la limitation des grands risques vis
à vis d'un même emprunteur individuel ou d'un même groupe de clients liés, la forme, le
contenu et les règles d'évaluation pour les comptes annuels et consolidés publiés par les
banques;
 le contrôle par le pays d'origine ("home country control"), renforcé par la coopération
entre les autorités de surveillance nationales - ce qui signifie qu'une banque exerçant ses
activités dans d'autres États membres est soumise au contrôle des autorités
compétentes de l'État membre d'origine, c'est-à-dire du pays qui a émis l'agrément
unique et où se trouve son siège. En outre, les filiales des établissements de crédit sont
soumises à une surveillance sur base consolidée;
 la reconnaissance mutuelle par les autorités nationales de surveillance des
réglementations de contrôle en vigueur dans le pays d'origine des banques qui opèrent
sur leur territoire. L'autorisation accordée à des filiales de banques ayant leur siège en
dehors de la Communauté suit, en principe, les mêmes règles, tout en respectant les
accords internationaux auxquels la Communauté a souscrit. Les États membres peuvent
cependant être contraints de suspendre l'autorisation pour ces filiales si ces pays tiers
n'octroient pas aux banques communautaires qui souhaitent s'établir sur leur territoire le
traitement national ou un accès effectif au marché. Une fois autorisée, la filiale d'une
banque ayant son siège dans un pays tiers, jouit des mêmes droits au sein de la
Communauté que ceux qui ont été accordés aux banques communautaires.

Toutefois, ce régime ne sera pas appliqué aux États signataires de l'accord de l'Organisation
Mondiale du Commerce de 1997 sur les services financiers.

Afin de garantir l'égalité de concurrence entre toutes les banques et autres établissements de
crédit dans la Communauté et afin d'éviter des transferts de siège en direction d'un pays où la
surveillance serait moins stricte, les mesures suivantes complétant la deuxième directive de
coordination bancaire ont été adoptées:

 des règles relatives à l'élaboration et à la publication des comptes annuels et comptes


consolidés;
 des règles relatives à l'harmonisation du concept des "fonds propres";
 la définition d'un ratio de solvabilité;
 des règles relatives à la surveillance des risques de marché encourus par les
établissements de crédit.
 des règles relatives à la prévention de l'utilisation des systèmes bancaires pour faciliter le
blanchiment des capitaux;
 des règles relatives à la surveillance des établissements de crédit sur base consolidée;
 des règles relatives à la limitation des grands risques pris par les établissements de
crédit; et
 des règles relatives aux systèmes de garantie des dépôts.

La plupart de ces mesures sont en vigueur depuis le 1er janvier 1993, à l'exception de trois
d'entre elles: la directive sur les grands risques est entrée en vigueur le 1er janvier 1994, celle
concernant les systèmes de garantie des dépôts le 1er juillet 1995 et celle concernant les règles
relatives à la surveillance des risques de marché, le 1er janvier 1996. La directive 2000/12/CE
codifie la plupart des directives relatives à l'accès à l'activité des établissements de crédit et son
exercice en les regroupant en un texte unique.

Les pouvoirs des autorités de surveillance ont été renforcés suite à l'adoption de la directive
95/26/CE. Cette directive, qui vise à modifier la directive 77/780/CEE (désormais abrogée par la
directive 2000/12/CE) et la directive 89/646/CEE concernant les établissements de crédit,
concerne également de façon horizontale des directives dans le domaine des autres entreprises
financières. Une autre proposition fait toujours l'objet de négociations. Il s'agit de la proposition de
directive visant à l'harmonisation partielle et à la reconnaissance mutuelle d'assainissement et de
liquidation des établissements de crédit.

Dans le domaine des paiements transfrontaliers, la Commission a adopté quatre


recommandations. L'une concerne la transparence des conditions de banque pour les
transactions financières transfrontalières et vise à améliorer les systèmes de paiement afin de les
rendre moins lents, moins chers et plus fiables. Deux autres portent sur, d'une part, un code
européen de bonne conduite en matière de paiement électronique et, d'autre part, les relations
entre titulaires et émetteurs de cartes. Ces dernières recommandations ont été complétées, en
1997, par une recommandation concernant les relations entre émetteurs et titulaires dans les
opérations effectuées au moyen d'instruments de paiement électronique. Au cas où une étude en
cours ne donnerait pas de résultats satisfaisants en ce qui concerne l'application de la première
et la dernière de ces recommandations, la Commission pourrait envisager de les remplacer par
des propositions de directive. C'est ce que la Commission a fait pour la première
recommandation en la remplaçant par la directive concernant les virements transfrontaliers du
Parlement européen et du Conseil du 27 janvier 1997 (directive 97/5/CE - publiée au Journal
officiel L 43 du 14.2.97).Quant à la quatrième recommandation, le problème est partiellement
résolu par l'adoption de la directive sur le commerce électronique et par la récente
communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen sur le commerce
électronique et les services financiers.

En janvier 2001, la Commission a lancé un réseau de résolution extrajudiciaire des litiges (FIN-
NET) dans le secteur des services financiers. Ce réseau vise à aider le consommateur
mécontent du service à trouver une solution à l'amiable à son problème lorsque le prestataire est
établi dans un autre Etat membre. Cette initiative destinée à renforcer la confiance des clients
s'inscrit dans la logique du PAFS et de la communication sur une nouvelle stratégie pour les
services suite au Conseil européen de Lisbonne.

Pour toutes informations concernant les textes susmentionnés, veuillez consulter le site de la
direction générale " Marché Intérieur " de la Commission européenne.
Dernière modification le: 07.07.20

POLITIQUE DE CONCURRENCE EUROPEENNE


DANS LE SECTEUR BANCAIRE
Congrès SANGUINETTI 1998

Bruxelles – 22 septembre 1998

Jean-François Pons

Directeur Général Adjoint, DG IV – Concurrence, Commission européenne

Mesdames, Messieurs,

Il me semble qu’il y a deux bonnes raisons de parler de la politique de


concurrence dans ce colloque aujourd’hui :

o d’une part, une saine concurrence entre banques est à moyen


terme le meilleur moyen d’éviter des crises bancaires ;
o d’autre part, les règles de concurrence permettent d’autoriser des
coopérations justifiées par la spécificité du secteur, et notamment
les coopérations nécessaires au bon fonctionnement des systèmes
de paiement.

Historiquement, le secteur bancaire a longtemps été moins ouvert à la


concurrence que d’autres.

D’abord, pour des raisons de sécurité : la sécurité des dépôts, la nécessité


d’éviter des crises de confiance, etc. ont conduit à créer des systèmes de
surveillance et aussi de solidarité entre banques. C’est sans doute le seul
secteur de l’économie où la faillite d’une entreprise est susceptible de
créer de sérieux problèmes à une autre par le jeu des prêts entre banques,
des solidarités de place financière, etc.
Le secteur bancaire est aussi le véhicule de la politique monétaire, ce qui
aboutit à des réunions communes à la Banque centrale et à des réactions
longtemps collectives aux hausses et baisses des taux directeurs.

Et puis le secteur a aussi développé, pour diminuer les risques, des


pratiques de « tour de table », de pool etc., qui ne sont pas propices à la
concurrence.

Aujourd’hui, en Europe, ces tendances traditionnelles se sont estompées


et le secteur est devenu très largement concurrentiel. D’abord, les
mouvements de concentration sont devenus très forts, notamment dans la
perspective de l’euro le ler janvier 1999. Deuxièmement, les banques se
sont diversifiées : elles ne gagnent plus seulement de l’argent par leurs
crédits, mais aussi par la vente d’autres produits (assurances, SICAV,
etc.) et par leurs conseils.

Enfin, la plupart des banques sont sorties de leurs frontières nationales


pour aller créer de la concurrence à l’étranger – le processus du Marché
unique favorisant ce mouvement.

Dans ce nouveau contexte, la politique européenne de concurrence doit


jouer son rôle, c’est-à-dire appliquer les trois règles du Traité :

o l’article 85 sur les ententes et les cartels ;


o l’article 86 sur les abus de position dominante ;
o l’article 92 sur les aides d’Etat ;

ainsi que les règles relatives aux concentrations.

Cette application des règles de la concurrence européenne doit


évidemment tenir compte de la spécificité du secteur et en particulier des
problèmes de sécurité rappelés plus haut.

***

1. Ententes et cartels (article 85)

a) Priorité de la politique de concurrence : la lutte contre les


cartels (fixation de prix, répartitions de parts de marché), cartels le
plus souvent secrets.
Exemple dans le domaine bancaire : le Lombard Club en
Autriche. La Commission enquête sur une éventuelle fixation des
taux en commun par les banques autrichiennes, qui a donné lieu à
une inspection surprise en juin 1998.

b) En revanche, des ententes restrictives de concurrence peuvent


être exemptées (art.85.3), si elles remplissent certaines
conditions : apportent un progrès économique ou technique,
bénéficient au consommateur, n’éliminent pas la concurrence.

Exemples, dans le domaine bancaire :

- le système TARGET, créé par les banques centrales et la BCE,


mais qui ne devra pas avoir des tarifs inférieurs aux coûts, car il y
a des systèmes concurrents privés ;

- l’accord de coopération entre la BNP et la Dresdner Bank,


exempté par la Commission en 1996 ;

- enfin, sur les systèmes de paiements, la Commission a indiqué


qu’elle était disposée à exempter la fixation en commun d’une
commission multilatérale lorsque celle-ci est indispensable au bon
fonctionnement du système.

2. Abus de position dominante (article 86)

Exemple illustratif récent : saisie d’une plainte par la Poste


française, la Commission a obtenu en 1997 de SWIFT, qui détient
une position dominante sur les transferts internationaux de
messages de paiement, qu’il modifie ses règles d’accès afin que
celui-ci ne soit pas réservé à ses actionnaires mais ouvert à toute
entité bancaire ou quasi-bancaire (selon les critères de l’Institut
Monétaire européen).

3. Concentrations (Règlement n° 4064/89)

Entre 1990 et août 1998, 57 projets de concentration bancaire ont


été notifiés à la Commission (dont 22 depuis le 1/1/97, ce qui
traduit une accélération des fusions). Tous ces projets ont été
acceptés dans la période d’un mois, car aucun ne soulevait de
réels problèmes de concurrence. Le secteur bancaire demeure en
effet peu concentré, même au niveau national.

Un seul cas posait problème : la fusion de la Bank Austria et de


Creditanstalt en Autriche, qui aurait créé la banque n° 1 en
Autriche et la seule à être fortement présente dans tous les
créneaux du marché. En fait, le problème a été résolu par des
désinvestissements et des engagements de la Bank Austria.

4. Aides d’Etat (Article 92)

a) Banques en difficulté

Deux cas illustrent la politique suivie en ce domaine :

- Banesto, banque espagnole en difficulté, a été prise en charge par la


Banque d’Espagne, assainie en partie grâce à des fonds publics, puis
revendue au secteur privé ; la Commission a approuvé ces décisions,
jugées compatibles avec le Traité, qui ont eu un impact minimal sur la
concurrence et qui étaient justifiées par le souci d’éviter une crise
bancaire plus grave ;

- le Crédit Lyonnais : des discussions longues et difficiles avec le


Gouvernement français ont permis de limiter le montant déjà très élevé
des aides et surtout d’obliger la banque à des cessions massives (la
quasi-totalité de son réseau étranger, ses participations) et à un
ajustement interne rigoureux. Le Gouvernement français s’est en outre
engagé à privatiser la banque en 1999, de façon transparente, ouverte et
non discriminatoire.

b) Les banques publiques

Le Traité autorise l’Etat ou une entité publique à être actionnaire de


banques. Cependant, la Commission expertise le cas de certaines
banques publiques allemandes, comme la West LB, qui aurait bénéficié
d’un soutien public indirect et significatif. Lors de la négociation du
Traité d’Amsterdam, le Conseil européen a demandé à la Commission
un rapport sur les missions de service public éventuelles de certaines
banques (publiques notamment) en Europe, susceptibles de justifier des
financements d’Etat spécifiques. La Commission a présenté ce rapport
en 1998 au Conseil, dont la conclusion est qu’aucune mission de service
public n’avait été recensée qui semblait susceptible de justifier des aides
exceptionnelles.

***

Mesdames, Messieurs,

Au-delà de ces exemples de mise en œuvre de la politique européenne de


concurrence à l’égard du secteur bancaire, nous savons tous que celui-ci
va aborder un rendez-vous capital : celui de l’introduction de l’euro en
janvier 1999. Cet événement historique devrait alléger les charges des
entreprises et des touristes dans les transferts internationaux de paiement,
faciliter les comparaisons de prix en Europe, et dans l’ensemble accroître
la concurrence, à commencer par celle au sein même du monde
financier. La Commission, en tant qu’autorité européenne de
concurrence, suivra de près ces développements et n’hésitera pas, si c’est
nécessaire, à utiliser les instruments à sa disposition.

DOSSIER
1er mai 2004 : les grands changements de l'Union élargie
Depuis le 1er mai 2004, dix nouveaux pays font partis de l'Union
européenne (UE) : Chypre, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la
Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovénie, la Slovaquie et la République
tchèque.

Par son ampleur et son symbole de réunification de l'Europe, ce


cinquième élargissement de l'UE constitue une des étapes les plus
importantes de la construction européenne depuis le traité de Rome.

Cet événement historique entraîne de nombreux changements pour


l'Union, aussi bien sur le plan juridique, géographique qu'institutionnel.
Comment les institutions européennes sont-elles réorganisées ? De
quels droits bénéficient les nouveaux citoyens européens ? Ont-ils,
depuis le 1er mai 2004, les mêmes que ceux des ressortissants des
Quinze ? Entrent-ils immédiatement dans la zone euro ? Dans l'espace
Schengen ? Qui sont les nouveaux frontaliers de l'Union élargie ?
Autant de questions auxquelles nous vous proposons de répondre pour
comprendre les conséquences de l'élargissement à 25.

1. De nouveaux représentants au sein des institutions européennes


L'adhésion de dix nouveaux Etats membres entraîne une nouvelle
composition des institutions européennes.
Le traité de Nice, signé en 2001 et le traité d'adhésion, signé à
Athènes en avril 2003, ont déjà largement procédé aux réformes
indispensables pour faire fonctionner une Europe à 25.
Plus de 6000 nouveaux fonctionnaires européens intègrent peu à peu
les bureaux des institutions européennes, d'ici 2006. L'administration
européenne augmente ainsi de près de 20%.
Face à l'apparition de 9 nouvelles langues officielles dans les
institutions européennes, portant leur nombre total à 20, l'anglais
devrait s'imposer comme langue de travail.

* La Commission européenne

En attendant la nomination de la nouvelle Commission européenne,


qui sera mise en place le 1er novembre 2004, 10 commissaires issus
des nouveaux Etats membres sont nommés et prennent leurs
fonctions aux côtés des 20 commissaires actuels. Ils travaillent en
tandem avec 10 commissaires du Collège constitué en 1999, afin de se
familiariser avec le fonctionnement de la Commission. Leur mandat
cessera lors de la mise en place de la nouvelle Commission.

Le prochain président de la Commission européenne sera nommé en


juillet 2004, après les élections européennes. Il supervisera la
sélection et l'installation de la nouvelle équipe des commissaires.

* Le Parlement européen

Depuis le 4 mai 2004, les 162 représentants des dix nouveaux Etats
membres de l'UE, qui exerçaient jusqu'à présent leur activité en
qualité d'observateurs, ont le même statut que les 626 députés
européens actuels. Ils siègent jusqu'aux prochaines élections
européennes, qui se déroulent du 10 au 13 juin 2004.

Le traité de Nice et le traité d'adhésion prévoient que le nombre de


députés du prochain Parlement européen sera limité à 732. Ce seuil
permettra de ne pas alourdir le fonctionnement du Parlement, tout en
conservant une certaine proportionnalité entre les sièges attribués à
chaque pays et la population des Etats membres. Le nombre de
députés français passera de 87 à 78.

* Le Conseil de l'Union européenne

Depuis le 1er mai 2004, le traité de Nice et le traité d'adhésion


modifient l'organisation et le fonctionnement du Conseil de l'UE, qui
s'organise de la manière suivante :

- Du 1er mai au 31 octobre 2004 : le nombre total de voix est porté à


124. La majorité qualifiée est de 88 voix. Les 15 Etats membres
actuels conservent le même nombre de voix.
La répartition pour les nouveaux entrants est la suivante : la Pologne 8
voix, la République tchèque et la Hongrie 5 voix, la Slovaquie, la
Lituanie, la Lettonie, la Slovénie et l'Estonie 3 voix, Chypre et Malte 2
voix.

- A partir du 1er novembre 2004 : le nombre total des voix est de 321.
La majorité qualifiée est de 232 voix.
La répartition est la suivante : l'Allemagne, la France, l'Italie et le
Royaume-Uni 29 voix, l'Espagne et la Pologne 27 voix, les Pays-Bas 13
voix, la Grèce, la République tchèque, la Belgique, la Hongrie et le
Portugal 12 voix, la Suède et l'Autriche 10 voix, la Slovaquie, le
Danemark, la Finlande, l'Irlande et la Lituanie 7 voix, la Lettonie, la
Slovénie, l'Estonie, Chypre et le Luxembourg 4 voix, Malte 3 voix.
Par ailleurs, les Etats membres constituant la majorité qualifiée
doivent représenter au moins 62% de la population de l'Union.

2. Un marché commun agrandi


L'adhésion des dix nouveaux pays entraîne une nouvelle architecture
européenne. L'espace européen élargi à dix nouveaux pays compte
désormais plus de 450 millions d'habitants, avec l'arrivée de 74,5
millions d'habitants originaires des nouveaux Etats membres de l'UE,
soit presque deux fois plus que la population des Etats-Unis.

Avec les dix nouveaux Etats membres, l'Union européenne forme un


espace de près de 3 930 000 km2.

Des nouveaux droits pour les ressortissants des Dix...

Depuis le 1er mai 2004, l'ensemble de la réglementation européenne


est applicable aux nouveaux Etats membres.
La citoyenneté européenne accorde aux ressortissants des Etats
membres des droits et renforce la protection de leurs intérêts.
Les ressortissants des dix nouveaux Etats membres de l'Union peuvent
séjourner librement dans le pays de l'UE de leur choix, à condition
d'accomplir les démarches administratives nationales du pays
d'accueil.
Les conditions de séjour de n'importe quel citoyen européen
s'appliquent aux ressortissants des nouveaux Etats membres de l'UE.
Toutefois, tout comme le Royaume-Uni et l'Irlande, les Dix ne font pas
partie de l'espace Schengen. Les contrôles aux frontières communes
entre Etats membres de la zone Schengen et nouveaux Etats membres
demeurent.
Les nouveaux Etats membres adhéreront à l'espace Schengen après
avoir mis en place des instances administratives capables d'assurer un
meilleur contrôle de leurs frontières exterieures.

Les nouveaux adhérents bénéficient du droit de :

- circuler, résider, étudier dans les autres Etats membres de l'Union.


L'entrée dans un autre Etat membre ne peut être refusée que pour des
raisons d'ordre public, de sécurité ou de santé publique et doit être
justifiée (de même que l'expulsion).

- voter et d'être éligible aux élections du Parlement européen et aux


élections municipales dans l'Etat membre où il réside, et ce dans les
mêmes conditions que les ressortissants de cet Etat.

- participer à tous les programmes européens, afin de financer des


actions dans des domaines aussi diverses que la création d'entreprises,
la recherche, l'environnement, les transports, la culture...

...avec une restriction à la liberté de circulation des personnes : l'accès


au travail

Afin de donner aux nouveaux Etats membres le temps de s'adapter et


pour éviter un bouleversement concurrentiel dans certains secteurs
d'activité, des périodes transitoires et des clauses de sauvegarde ont
été mises en place.

Ainsi certains acquis communautaires ne s'appliquent que de façon


progressive. C'est le cas de la libre circulation des travailleurs.
L'accès au marché du travail est restreint, pendant une période
pouvant aller jusqu'à sept ans après l'entrée dans l'UE.
La France souhaite observer cette période transitoire jusqu'en 2009.
Toutefois, elle réexaminera sa position deux ans après l'adhésion (soit
en 2006), selon l'évolution du marché de l'emploi.
Pendant la période transitoire, les citoyens des nouveaux Etats
membres doivent obtenir un permis de travail. Les formalités
d'obtention de ce permis varient selon le pays d'accueil.

Le régime transitoire ne s'applique pas à Chypre et à Malte. La libre


circulation des travailleurs est totale entre ces deux pays, et
également avec les Etats des Quinze et les nouveaux Etats membres.
Seule l'Irlande n'applique pas de régime transitoire. La libre circulation
des travailleurs y est effective dès le 1er mai 2004.
A noter : pour certains types de professionnels, la France n'observera
pas cette période transitoire.

3. Adhésion à l'UE = adhésion à l'euro ?


L'adhésion des nouveaux Etats membres dans l'Union européenne
n'entraîne pas automatiquement leur entrée dans la zone euro et
l'adoption de la monnaie unique.

Pour adhérer à la zone euro, les Dix doivent faire connaître leur
volonté politique (laquelle fait actuellement défaut pour le Danemark,
la Suède et le Royaume-Uni) et remplir les conditions suivantes :

- respecter les critères économiques du traité de Maastricht : la


maîtrise du taux d'inflation, le taux d'intérêt à long terme, la stabilité
du taux de change, du déficit budgétaire et le niveau de l'endettement
public.

- adhérer au mécanisme de change européen, qui remplace l'ancien


système monétaire européen (SME), et respecter pendant 2 ans les
marges de fluctuation entre la monnaie nationale et l'euro.

La Lituanie, l'Estonie, Chypre et la Slovénie, espèrent rejoindre la zone


euro dès 2007.

4. Qui sont les nouveaux frontaliers ?


L'adhésion des dix nouveaux Etats membres entraîne une nouvelle
ligne de partage. Nos nouveaux voisins limitrophes sont désormais : la
Russie, la Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie, la Roumanie et la
Bulgarie.
Plusieurs des nouveaux membres ont maintenant une responsabilité
particulière concernant la sécurité de l'UE. Les ressortissants
ukrainiens, russes ou biélorusses doivent être munis d'un visa pour
franchir les frontières de la Pologne, ce qui n'était pas le cas
auparavant.

Le cas de Chypre :

Faute d'avoir trouvé un accord sur le plan proposé par les Nations
Unies, le 1er mai 2004, seule la partie grecque de l'Ile de Chypre a
intégré l'Union européenne. La ligne verte, ligne de démarcation
séparant les deux entités chypriotes, devient donc la frontière
extérieure de l'Union. Il est désormais plus difficile pour les Chypriotes
turcs de se rendre dans le Sud de l'île. Des mesures financières ont
néanmoins été attribuées "pour faciliter le développement économique
du Nord et aider les Chypriotes turcs à sortir de leur isolement
économique" a déclaré Jean-Christophe Filori, porte-parole du
Commissaire à l'Elargissement, Günter Verheugen.

En savoir plus :

Rubrique utiles sur Internet

- site de la DG Elargissement, Commission européenne - en ligne sur


le site Europa

- Traité de Nice : mode d'emploi, Commission européenne - en ligne


sur le site Europa

- Les langues en Europe, Commission européenne - en ligne sur le site


Europa

Lectures utiles

- Les institutions européennes feront face aux défis de l'élargissement


sans explosion des coûts administratifs, Communiqué de presse,
Commission européenne, 28/04/04 - en ligne sur le site Europa

- Libre circulation des travailleurs : à partir et à destination des


nouveaux États membres de l'Union européenne - Comment sera-t-
elle appliquée en pratique ?, Commission européenne, 05/11/03 - en
ligne sur le site Europa
- L’élargissement de l’Union européenne : Analyse de l’entrée dans
l’UE, les aides financières octroyées par l’UE et les aménagements
institutionnels, Editions législatives, Dictionnaire permanent, avril
2004, 12 p. - en ligne sur le site des Editions législatives

- Rapport d'information déposé par la délégation de l'Assemblée


nationale pour l'Union européenne sur la diversité linguistique dans
l'Union européenne : les langues dans l'Union élargie : pour une
Europe en V.O, Michel Herbillon, Assemblée nationale, 11/06/03, - en
ligne sur le site de l'Assemblée nationale

- Document de travail des services de la Commission sur l'UE et


Kaliningrad - Circulation des personnes aux frontières terrestres après
l'élargissement, Commission européenne, 17/01/02, 8 p. - en ligne sur
le site du Conseil de l'UE

- Quinze + dix : le grand élargissement, Jean-Dominique Giuliani,


Fondation Robert Schuman, Albin Michel, 2003, 227 p., 19 euros

- L'élargissement de l'Union européenne, jusqu'où ?, Jean-François


Drevet, L'Harmattan, 2004, 386 p., 31 euros

Haut de la page mise à jour : 04 mai 2004

Polonia

Après les changements de 1989, la Pologne a connu de nombreux bouleversements politiques, sociaux et
économiques. L'introduction de la démocratie, le passage de l'économie dirigée à l'économie de marché,
et le lancement de vastes réformes structurelles, sont des réalisations dont les Polonais peuvent être
vraiment fiers.

Les débuts des réformes économiques étaient très difficiles. Personne en


Pologne cependant ne savait à quoi devait ressembler le nouveau
système économique. Sous les années de gouvernements communistes,
le pays est tombé en ruine, et la population s'est paupérisée. Durant la
    période des changements, l'économie polonaise était dans un état
lamentable. Pour la sauver, des réformes radicales ont été menées.
Actuellement encore, l'opinion publique polonaise est partagée sur les
résultats de ces réformes. Une chose néanmoins est certaine: si cette
  voie n'avait pas été choisie, les coûts de la transformation auraient été
significativement supérieurs, et la Pologne ne serait pas allée aussi loin
sur le chemin de l'Union Européenne qu'aujourd'hui.
En Janvier 1990, le contrôle des prix par l'Etat a été aboli. A partir de ce moment, le marché a structuré
les prix des denrées alimentaires et les marges des commerçants. Le plan de réforme du marché
prévoyait une hausse moyenne des prix de l'ordre de 50 %, celle-ci était cependant de 78 % ; certains
biens et services augmentèrent même de 600 %. Ce fut cependant le premier pas vers un rétablissement
des relations de prix comme elles existent dans les économies capitalistes développées. On a réussi à
éveiller l'offre et la demande.

La déréglementation des échanges économiques internationaux fut également une révolution. Un taux de
change a été fixé entre la monnaie polonaise et certaines autres monnaies. Cela a fourni les bases d'un
développement économique dynamique. De nouveaux marchés se sont ouverts aux entreprises, leur
offrant la possibilité d'exporter vers des pays considérés comme des Ť ennemis ť non seulement
idéologiques mais aussi économiques il n'y avait pas si longtemps encore. L'Union Européenne et les Etats
Unis d'Amérique devinrent une importante direction d'exportation pour les biens polonais.

Le plan de Leszek Balcerowicz, le Ministre des Finances de l'époque, libéra les prix intérieurs, participa à
l'augmentation des importations, renforça le contrôle des salaires et la politique financière en direction des
entreprises, introduisit des taux d'intérêts supérieurs à l'inflation, stabilisa le cours zloty / dollar et le
rendit convertible. L'économie polonaise se stabilisa et s'ouvrit au monde.

Sans réformes structurelles, la déréglementation et la stabilisation du marché n'auraient apporté d'effets


durables et un bon fonctionnement du système de marché. Le système bancaire et la politique financière
furent réformés. Parmi les réformes de système, les changements de propriété, l'émancipation des
sociétés et l'éveil de la concurrence intérieure avaient une importance capitale. Le marché du capital et du
travail commençaient à fonctionner en Pologne.

L'engagement conséquent de cette politique économique amena relativement


vite la Pologne dans le groupe des économies au développement le plus
dynamique en Europe. Au milieu des années 90, on appela la Pologne "l'Aigle
montant d'Europe" ou bien "le Tigre européen".

La priorité fondamentale des gouvernements suivants a toujours été (et est)


la croissance économique. Cela n'est pas seulement une condition de
l'amélioration de la condition des Polonais, mais également la base pour
    atteindre un objectif stratégique, à savoir de rattraper les économies
européennes et mondiales les plus développées. Le moyen pour atteindre cet
objectif est l'adhésion à l'Union Européenne. En ce qui concerne ce point, un
consensus règne entre toutes les forces politiques les plus importantes du
pays ; bien qu'il y aient des différences pour le choix de la méthode.

Les réformes de la période de transformation, et par la suite une politique


Tadeusz Mazowiecki monétaire conséquente et ferme ont donné à l'économie polonaise des bases
solides: une monnaie forte et une inflation toujours décroissante,
actuellement aux alentours de 1%. La réalisation des réformes de système et
une politique gouvernementale responsable, ainsi que le redressement de la
conjoncture mondiale font qu'un retour soit attendu sur le chemin d'une
croissance économique rapide.

Sinteze
Industria romaneasca, in perioada 1993-1996
 

Romania parcurge in prezent, ca si celelalte tari din centrul si estul Europei, un proces complex
de tranzitie si reforma mult mai dificil decat s-a presupus initial, care vizeaza incadrarea sa in
randul statelor democratice, cu o economie de piata eficienta, astfel incat sa fie posibila
integrarea, intr-un termen cat mai scurt, in structurile europene si in circuitul economic mondial.

In conditiile trecerii la societatea informationala, postindustriala, eficienta activitatii industriale si a


serviciilor pentru industrie determina rangul fiecarui stat in cadrul economiei mondiale, reflecta
capacitatea de valorificare a potentialului creativ si a fortei de munca.
In context, remarcand faptul ca industria reprezinta un factor cheie pentru insanatosirea,
modernizarea si relansarea economica, trebuie accentuat ca revigorarea industriei are o influenta
determinanta asupra evolutiei economico-sociale a Romaniei, avand in vedere ponderea sa de
peste 30% in P.I.B. si in populatia ocupata, precum si de peste 96% in exportul tarii.

Acest mod de a privi dezvoltarea industriala, in contextul economic al tarii noastre, inseamna, de
fapt, realism argumentat de faptul ca toate statele dezvoltate, cu standarde ridicate de viata
si cu pondere importanta in comertul mondial, sunt state cu o industrie puternica si
competitiva, care sunt, in acelasi timp, initiatoarele proceselor de inovare tehnologica.

Analiza evolutiei industriei romanesti, in perioada 1989-1996, scoate in evidenta doua modalitati
distincte de abordare a acesteia:

Una, caracteristica pentru perioada 1990-1992, de subapreciere a locului si rolului industriei in


economia nationala si a impactului social al acesteia, dublata de aplicarea unor politici
neadecvate de reforma economica si sociala.

Consecinta a fost un puternic declin al productiei industriale si al exportului, cu o rata


medie anuala de peste 22%, a productivitatii muncii (peste 15% pe an), a investitiilor si
eficientei de ansamblu a activitatii industriale, asociate dezechilibrului balantei de comert exterior,
reducerii resurselor valutare pentru importul de materii prime, utilaje si echipamente necesare
modernizarii tehnologice, amplificarii spiralei inflationiste salarii-preturi etc.

A doua, derulata in anii 1993 - septembrie 1996, cu o puternica deschidere pentru perioadele
viitoare, propune si realizeaza redresarea cresterii economice si a competitivitatii in
industrie, in conditiile in care obiectivul marturisit de perspectiva imediata, acela de aderare a
Romaniei la Uniunea Europeana, nu poate fi realizat fara modernizarea economiei romanesti.

In aceste conditii, problema primordiala si, in acelasi timp, instrumentul insanatosirii economiei
nationale il constituie, alaturi de privatizare, restructurarea sistemului productiei nationale in
ansamblul sau, in care industria are ponderea si rolul cel mai important.

Evaluarea realista a potentialului economiei nationale si a posibilitatilor de ameliorare a mediului


macroeconomic in care aceasta functioneaza a stat la baza programului de continuare a reformei
si de restructurare a industriei, incepand cu anul 1993, in vederea stoparii declinului, stabilizarii si
pregatirii conditiilor pentru relansarea productiei, revigorarea exportului si cresterea productivitatii
muncii, procese cu caracter selectiv, in functie de evolutia cererii pe piata interna si a conjuncturii
pe pietele externe, de posibilitatile reale de asigurare a resurselor materiale si energetice si de
potentialul de competitivitate al agentilor economici.

Cresterea economica ascendenta, inregistrata in perioada 1993 - septembrie 1996, confirma


fezabilitatea prognozelor privind redresarea activitatii in industrie prin utilizarea mai eficienta
a potentialului acesteia, relevand realizarea unor cresteri medii anuale de circa 5% la productia
industriala, circa 20% la export, peste 15% la productivitatea muncii.

DINAMICA RIDICATA A EXPORTULUI a constituit suportul principal al cresterii economice


in industrie si a avut o influenta favorabila semnificativa asupra evolutiei cursului monedei
nationale si a inflatiei, ponderea exportului de produse industriale in exportul total al economiei
depasind 92% (fara industria alimentara).

Aceasta tendinta a fost stimulata de facilitatile, actiunile si masurile aplicate, intre care cele mai
importante au fost urmatoarele:
 Facilitatile financiare si fiscale initiate si aplicate:
o acordarea de credite preferentiale agentilor economici care realizeaza
operatiuni de export;
o acordarea de facilitati financiare pentru operatiuni de export (scutire de
T.V.A. si de taxe vamale pentru importurile destinate productiei de export
etc.);
o creditari avantajoase pentru realizarea de obiective complexe si produse cu
ciclu lung de fabricatie, destinate exportului;
o reglementarea finantarii exporturilor aferente participarii firmelor romane
la construirea unor obiective industriale in strainatate (Combinatele
miniere Krivoi-Rog si Las Camariocas, grupurile energetice de 330 MW
de la Pucheng si Cao-Cun).
 Semnarea acordurilor de asociere cu Uniunea Europeana si AELS, precum si
reacordarea clauzei natiunii celei mai favorizate de catre S.U.A.
 Intensificarea contactelor la nivel guvernamental, intre Camerele de Comert si
Industrie si patronatele din Romania cu organismele similare din alte tari, pentru
promovarea schimburilor comerciale si stimularea cooperarii industriale.
 Intensificarea participarii agentilor economici romani la targuri si expozitii
internationale.
 Imbunatatirea informarii agentilor economici cu privire la evolutia si
conjunctura pietei internationale, precum si la oportunitatile de export in diverse
zone geografice.

Din analiza structurii exportului rezulta urmatoarele concluzii mai importante:

 Industria prelucratoare contribuie cu circa 25% din productie la realizarea a


circa 98% din exportul de produse si servicii industriale.
 La unele produse exportul depaseste consumul intern, ponderea acestuia
reprezentand peste 50% din totalul productiei facturate (rulmenti, armaturi
industriale, tractoare, masini-unelte, confectii din textile, incaltaminte cu fete din
piele naturala, tricotaje, mobilier, ingrasaminte chimice, table si benzi laminate la
cald, aluminiu si aliaje din aluminiu, motoare electrice sub 0,25 kW,
transformatoare de putere, nave maritime etc.).
 Exportul se bazeaza, in principal, pe produse cu grad mediu sau redus de
prelucrare si valorificare a resurselor (produse metalurgice laminate la cald,
produse rezultate din distilarea primara a titeiului, confectii din textile,
incaltaminte, cherestea si mobilier din lemn etc.).
 Se inregistreaza o scadere continua a exportului la unele produse cu pondere
importanta, atat in productia industriaia cat si in industria orizontala
(autoturisme, autocamioane, autoutilitare, tractoare, vagoane pentru marfuri etc.).

Avand in vedere ca la majoritatea acestora se estimeaza o crestere a necesarului intern,


iar in ultimii ani importurile sunt in ascensiune, rezulta necesitatea aceelerarii actiunilor
pentru asigurarea competitivitatii.
DINAMICA ASCENDENTA A PRODUCTIVITATII MUNCII, incepand din anul 1993, confirma
imbunatatirea reactiei de raspuns a agentilor economici la cerintele ajustarii industriei pe
principiile economiei de piata.

CRESTEREA PRODUCTIEI INDUSTRIALE s-a realizat, in principal, ca urmare a revigorarii


industriei prelucratoare (ritm superior celui realizat pe ansamblul industriei), in conditiile in care
sectorul energetic a avut o crestere moderata, iar industria extractiva a inregistrat o usoara
scadere, determinata, in principal, de declinul natural al rezervelor la gaze naturalc (rata medie
anuala a declinului de 4,6% in perioada 1993 - septembrie 1996, fata de 12,4% in perioada 1990-
1992).

In structura industriei prelucratoare s-au produs modificari, atat ca urmare a competitivitatii


mai scazute a ofertei pentru pietele tarilor dezvoltate, cat si a declinului mai pronuntat al
sectoarelor producatoare de bunuri de investitii, bunuri intermediare si produse energointensive,
concomitent cu accentuarea tendintelor de restructurare sortimentala.

Sectoarele producatoare de bunuri de consum, mai flexibile in raport cu cerintele procesului


de reforma economica, atat din punct de vedere al dimensiunii intreprinderilor, al dotarilor
tehnologice si consumurilor de energie, cat si in ceea ce priveste competitivitatea exporturilor, au
inregistrat o restructurare mai rapida a activitatii, pe principiile economiei de piata.

Aceasta restructurare a fost favorizata de preexistenta unui climat concurential pe plan


intern, productia realizandu-se de mai multi agenti economici cu profil similar, precum si de
gradul mai ridicat de atractivitate pentru capitalul privat autohton si strain.

In industria de prelucrare primara a titeiului s-a imbunatatit structura produselor obtinute prin
rafinare, prin cresterea ponderii produselor albe, cu valoare mai ridicata, sau care prin prelucrare
ulterioara puteau constitui materie prima (etilena, propilena, benzen, xileni etc.) pentru produsele
macromoleculare si de sinteza fina, care se valorifica superior atat in tara cat si la export.

In industria metalurgica, ca urmare a concentrarii productiei pe capacitatile cu parametrii


tehnico-economici mai favorabili, productia de laminate finite pline din otel la cald a crescut in
1995 cu 28,2% comparativ cu 1992, fata de o crestere a productiei de otel cu 21,9%. Ponderea
otelului turnat continuu a ajuns la aproape 50% fata de 36,5% in 1989 si 44,5% in 1992.

In industria constructiilor de masini, cresteri semnificative fata de anul 1992 s-au inregistrat la
masini si echipamente (+20,3%) si la autoturisme de oras (+27,2%). In aceeasi perioada , la
constructii metalice si produse din metal, unde gradul de valorificare este mai scazut, productia
din 1995 a fost inferioara celei din 1992, ceea ce pune in evidenta o modificare favorabila a
structurii productiei in aceasta ramura.

In industria electrotehnica si electronica, productia de echipamente de comunicatii si de


masini si aparate electrice a crescut de 3,7 ori si, respectiv, de doua ori.

In industria confectiilor din textile, blanuri si piele, productia a crescut de aproape 1,8 ori, in
principal pe seama exportului, care a reprezentat peste 50% din totalul productiei. Aceasta
crestere a avut loc in contextul scaderii productiei de tesaturi, sector in care competitivitatea este
mai scazuta, iar cheltuielile de capital pentru modernizare sunt relativ ridicate.

In industria de pielarie si incaltaminte, la o crestere cu 19% a productiei, ponderea exportului a


fost de 30%.
In industria de mobilier, precum si in cea de celuloza, hartie si carton, productia a crescut cu
90%, respectiv 20%, prin valorificarea mai buna a resurselor disponibile de masa lemnoasa, care
au fost mai mici cu circa 25%.

In sectorul energetic, s-a urmarit asigurarea echilibrului balantei energetice, atat prin reducerea
consumurilor specifice integrate de energie in industrie, cat si prin cresterea moderata a
resurselor de energie electrica si termica.

Consumurile energetice specifice in industrie s-au diminuat, atat ca urmare a modificarilor


favorabile in structura productiei, cat si a efectelor actiunilor de modernizare tehnologica.

In anul 1996, consumul de energie electrica, raportat la productia industriala, scade cu peste
20%, comparativ cu 1992.

Pentru completarea resurselor interne de energie primara necesare economiei si populatiei,


importul de titei si gaze naturale a fost majorat cu peste 30% in anul 1995 comparativ cu
1992 (la titei de la 9,4 la 12,4 milioane tone, iar la gaze naturale de la 5,1 la 6,9 miliarde m3).

S-a acordat prioritate asigurarii consumului populatiei:

 In anul 1995 populatia a consumat 5,8 miliarde m3 gaze naturale, fata de 3,3
miliarde m3 in 1992.
 Retelele de distributie pentru gaze naturale au fost extinse in 70 de localitati,
iar in 267 localitati au fost incepute lucrarile pentru alimentarea cu gaze naturale.
 Pentru imbunatatirea conditiilor de asigurare a gazelor naturale in perioada de
iarna, capacitatea de inmagazinare subterana in depozitele Bilciuresti,
Urziceni, Balaceanca si Sarmasel va creste de la 600 milioane m3 in 1992 la
1.000 milioane m3 in 1996.
 S-au intocmit studiile de fezabilitate pentru cresterea capacitatii de
inmagazinare subterana la Valcele, Vata si Roman - Margineni.
 Pentru transportul gazelor naturale de pe platforma continentala a Marii
Negre, este in curs montarea unei conducte de 86 km din care primii 6 km au fost
deja realizati.
 A fost definitivat textul Conventiei interguvernamentale cu Federatia Rusa
pentru importul si tranzitul de gaze naturale, care dupa ratificare, va permite
inceperea lucrarilor de proiectare si executie a racordurilor cu sistemele din
Ucraina si Republica Moldova.
 Pentru reducerea pierderilor la transportul si distributia gazelor naturale, au fost
realizate reparatii capitale la conducte si conducte noi de transport (252-300
km/an) si reabilitari ale retelelor de distributie si a bransamentelor (300 km pe an).
 In scopul imbunatatirii asigurarii populatiei cu gaze naturale, in special pentru
perioada de iarna, a fost elaborat un program de inlocuire cu combustibili
lichizi si solizi a unor consumuri industriale, acolo unde este posibil (producerea
cimentului, furnale etc.). Se preconizeaza inlocuirea unui consum lunar de 180
milioane m3 gaze naturale cu pacura si praf de carbune.

La energie electrica, ponderea consumului populatiei a crescut de la 5,4% in 1989 si


14,5% in 1992, la 15,3% in semestrul I 1996 (s-a dublat consumul comparativ cu 1989).
 In perioada 1993-1995, au fost electrificate 420 sate (212 comune), in principal din
judetele Alba, Suceava si Buzau.

La gaze lichefiate (aragaz), in anul 1995 au fost alocate populatiei 279 mii tone, cu 20,3% mai
mult decat in 1992 si cu 45% mai mult decat in 1989.

In 1996 vor fi asigurate 285 mii tone.

Pentru solutionarea dificultatilor aparute in trimestrul I 1996 in asigurarea energetica a economiei


si a populatiei, a fost aprobat de Guvern programul energetic pe perioada aprilie 1996 -
martie 1997, propus de Ministerul Industriilor, care vizeaza intreaga problematica privind
asigurarea resurselor din tara si import, constituirea stocurilor pentru iarna, precum si activitatile
legate de revizia, reparatia si modernizarea echipamentelor energetice de productie, transport si
distributie.

RESTRUCTURAREA SI MODERNIZAREA SELECTIVA A INDUSTRIEI, in vederea cresterii


competitivitatii acesteia si pregatirii integrarii in Uniunea Europeana, s-au realizat pe baza unor
strategii sectoriale elaborate pentru principalele subramuri ale industriei:

 Au fost elaborate 35 strategii sectoriale pe termen scurt, mediu si , lung, din care 22
au fost analizate si aprobate de Guvern. Aceste strategii se refera la:
 Industria extractiva (mine, geologie, titei si gaze naturale, sare si nemetalifere).
 Siderurgie
 Industria chimica si petrochimica (prelucrarea titeiului, ingrasaminte chimice,
medicamente, fire si fibre sintetice etc.).
 Constructii de masini (autoturisme, mijloace de transportat marfuri si calatori,
tractoare si masini agricole, nave maritime si fluviale, aeronave, rulmenti, unele
categorii de utilaje tehnologice etc.).
 Industriile electrotehnica, electronica si de mecanica fina.
 Industria textila si a confectiilor.
 Industria pielariei si incaltamintei.
 Industria lemnului si a materialelor de constructii (exploatarea si prelucrarea
lemnului, productia de mobilier, celuloza si hartie, ciment, sticla si ceramica fina).

 Strategiile sectoriale au avut ca principale obiective:


 Oprirea unor capacitati cu uzura fizica si morala avansata, ineficiente
economic, cu consumuri energetice si grad ridicat de poluare si concentrarea
productiei in capacitati similare cu parametri tehnico-economici mai ridicati.

Productia a fost oprita in 24 exploatari din industria extractiva, 60 de instalatii din


metalurgie, in peste 100 instalatii din industria de rafinare a titeiului, chimie si
petrochimie, 120 sectii si ateliere din industria textila si de pielarie, 55 instalatii din
industria lemnului si materialelor de constructii, 40 instalatii din industria materialelor
refractare.

In industriile constructiilor de masini, electrotehnica si electronica a fost limitata productia


in unele domenii cu supracapacitati construite in cadrul specializarii din fostul CAER
(vagoane de marfa, locomotive, utilaje tehnologice, motoare electrice etc.).
 Modernizarea capacitatilor cu sanse reale de viabilitate , cu potential de
export sau cu impact in modernizarea infrastructurii din alte sectoare
economico-sociale, in care sens:

 Au fost selectate peste 500 proiecte prioritare, in vederea asigurarii surselor de


finantare (credite externe si interne, fonduri F.P.S., investitii directe de capital strain,
alocatii bugetare), in completarea resurselor financiare proprii ale societatilor comerciale
si ale regiilor autonome.
 Peste 300 proiecte au fost realizate sau se gasesc in executie, utilizand urmatoarele
surse de finantare:
 2,1 miliarde dolari credite externe si investitii directe de capital strain, din
care peste 1 miliard dolari reprezinta credite externe garantate de stat; (40% din
creditele externe au fost destinate proiectelor prioritare din sectoarele energetic si
extractiv, iar 60% in industria prelucratoare);
 aproape 600 miliarde lei din fondurile de restructurare ale F.P.S.;
 alocatiile bugetare pentru finantarea investitiilor din sectorul public si pentru
protectia mediului au reprezentat circa 10% din totalul investitiilor din industrie si
au fost destinate, aproape in totalitate, pentru programul nuclear si pentru
industria extractiva.

Incepand din 1993, printre criteriile care au stat la baza proiectelor de restructurare si
modernizare a capacitatilor de productie, s-au introdus si cele referitoare la
compatibilitatea activitatii industriale cu factorii de mediu, concomitent cu cele privind
utilizarea rationala a materiilor prime, materialelor si energiei, ca elemente esentiale ale
conceptului de dezvoltare industriala durabila.

In acest scop, a fost elaborat programul de reducere a poluarii in industrie cu doua


subprograme vizand:

 Reducerea poluarii in zonele industriale intens poluate (14 zone).


 Reducerea poluarii in industriile din alte zone decat cele intens poluate.

In Programul national de protectie a mediului aprobat de Guvern si prezentat la cea


de-a III-a Conferinta Paneuropeana de Mediu (octombrie 1995), au fost cuprinse 162
proiecte pentru reducerea poluarii, cu esalonarea pe termen scurt (36 proiecte) si
mediu (126 proiecte).

Aceste proiecte vor conduce la:

 Incadrarea in reglementarile nationale si europene din domeniul protectiei


mediului.
 Indeplinirea obligatiilor ce decurg din conventiile internationale de mediu si
acordurile bi si multilaterale la care Romania este parte.
 Crearea si dezvoltarea sistemului de autocontrol al poluarii la nivelul
unitatilor economice.
In anul 1995, emisiile poluante din industrie s-au redus comparativ cu 1989 cu 47% la
oxid de azot, cu 43% la dioxid de carbon, 40% la dioxid de sulf si 18,5% la pulberi.

Cheltuielile totale pentru protectia mediului au fost in anul 1995 de 1,8 ori mai mari decat in
1992 (in conditii comparabile de preturi).

Principalele proiecte de protectia mediului au fost realizate la PHOENIX si ROMPLUMB - Baia


Mare, AMPELLUM - Zlatna, SOMETRA - Copsa Mica, VERACHIM - Giurgiu, CHIMCOMPLEX -
Borzesti, OLTCHIM - Ramnicu Valcea, SOFERT - Bacau, ROMFOSFOCHIM - Valea
Calugareasca, precum si la termocentralele pe carbune de la Rovinari si Turceni.

Restructurarea regiilor autonome a avut in vedere urmatoarele obiective principale:

 Reducerea numarului de regii, prin mentinerea numai a celor din ramurile


strategice ale industriei, care sunt de importanta nationala sau care produc bunuri si
servicii esentiale pentru apararea tarii, conform prevederilor Ordonantei nr. 15/1992 si
H.G. nr. 226/1994. Pe baza acestor criterii, numarul regiilor a fost redus de la 19 la 15,
prin transformarea unor regii (SUDREL, VESTREL, ESTREL) in societati comerciale si
integrarea unei regii (ROMAG) in cadrul RENEL, tinand seama de interdependenta
activitatilor.
 Desprinderea din cadrul regiilor a activitatilor auxiliare si cu caracter de servicii,
care au fost organizate ca societati comerciale, in vederea pregatirii pentru privatizare. In
perioada 1993-1996 au fost infiintate un numar de peste 160 societati comerciale, in
care lucreaza mai mult de 120 mii salariati avand un capital social de 418 miliarde lei.
 Comasarea unor sucursale, filiale si .activitati ramase in cadrul regiilor in scopul
cresterii eficientei actului managerial si al simplificarii structurii organizatorice. Astfel de
masuri au fost luate la toate regiile, dar in special la regiile din sectorul minier.
 Intarirea controlului managerial si impunerea de restrictii bugetare in vederea
cresterii eficientei economice, reducerii subventiilor si a cheltuielilor nejustificate.
 Bugetele de venituri si cheltuieli, impreuna cu principalele elemente de
fundamentare si indicatorii de eficienta, au fost aprobate de Guvern.
 Ca urmare a aplicarii masurilor stabilite, o data cu aprobarea bugetelor de venituri si
cheltuieli, gradul de subventionare a scazut la toate produsele miniere importante.

Comparativ cu 1992, in anul 1996 gradul de subventionare a scazut in urmatoarele proportii: 17%
la plumb in concentrate, 14% la cupru in concentrate, 28% la huila bruta.

 Pentru utilizarea rationala a subventiilor, destinatia acestora este stabilita prin


legea bugetului. In vederea stimularii regiilor pentru reducerea subventiilor, in cadrul
Legii nr. 36/1994 s-a introdus prevederea ca economiile obtinute sa fie utilizate in
procesul investitional propriu, pentru dezvoltarea si modernizarea capacitatilor de
productie.
 In scopul accelerarii procesului de restructurare a regiilor autonome, fluidizarii
fluxurilor financiare si reducerii solicitarilor de finantare din fonduri publice, prin
Ordonanta nr. 13/1995 a fost instituit regimul de supraveghere economico-
financiara la 6 regii autonome din industrie (RAC - Deva, RENEL, RAL - Oltenia,
RAC - Ploiesti, ROMGAZ - Medias si PETROM - Bucuresti).
 La aceste regii au fost elaborate programe de restructurare si redresare
financiara, care cuprind masuri de natura organizatorica, tehnica, manageriala si
financiara, prin care sa se asigure incadrarea in bugetele de venituri si cheltuieli aprobate.

Restructurarea societatilor comerciale cu capital majoritar de stat a demarat prin


instituirea regimului special de supraveghere pentru 30 societati comerciale aflate in
situatie financiara critica (H.G. nr. 301/1993), actiune coordonata si monitorizata de Fondul
Proprietatii de Stat.

In anul 1994, dupa infiintarea Agentiei de Restructurare, pe baza H.G. nr. 445/1994, a fost
declansat procesul de elaborare a programelor de restructurare pentru 35 societati
comerciale din industrie, cu participarea unor firme de consultanta straine, prin finantarea
PHARE a Bancii Mondiale.

Desfasurarea corespunzatoare si sprijinirea eforturilor de restructurare si redresare au necesitat


insa stabilirea unor mecanisme operationale specifice, care au fost reglementate prin
Ordonanta Guvernului nr. 13 din 1995 (in baza careia au fost emise H.G. nr. 212 si nr. 445/1995
si H.G. nr. 315/1996) prin care 86 societati comerciale din industrie, care inregistreaza
fluxuri financiare negative si pierderi sau a caror activitate influenteaza desfasurarea
normala a proceselor din economie, beneficiaza de asistenta de specialitate pentru
analizele diagnostic si elaborarea programelor de restructurare de la Agentia de
Restructurare.

In conformitate cu procedurile Ordonantei, toate societatile comerciale din industrie au


elaborat programele de restructurare si redresare financiara, care au fost aprobate de
F.P.S.

In anii 1995-1996, F.P.S. a alocat pentru restructurarea selectiva a acestor societati comerciale
din industrie 260 miliarde lei.

Realizarea in anul 1995 a masurilor din programele de restructurare si redresare financiara


a determinat imbunatatirea rentabilitatii activitatii la 32 societati comerciale din industrie din
cele 42 cuprinse in portofoliul Agentiei de Restructurare.

F.P.S. a initiat sau declansat procedura de lichidare la 14 societati la care nu au fost


identificate solutii fezabile (ARCHIM - Arad, ROMPROTEINE - Curtea de Arges, CARBOSIN
Copsa Mica, TESATORIA - Tibonesti, MOBILA-ARIESUL Turda, FONTEX - Sighisoara,
FILATURA DE BUMBAC Murgeni etc.).

 Rezultatele analizelor diagnostic si ale programelor de restructurare, la nivel


microeconomic, urmeaza sa fie luate in considerare la actualizarea strategiilor sectoriale,
acest proces urmand sa se desfasoare in continuare, in mod corelat.

In acest context, de o atentie aparte s-a bucurat restructurarea activitatii de cercetare-


dezvoltare.

In perioada 1993-1995 au fost conturate, in colaborare cu Ministerul Cercetarii si


Tehnologiei, strategiile pe termen scurt si mediu, pe fiecare domeniu de activitate. In acest
scop, specialistii din industrie, impreuna cu comisiile de specialitate ale Colegiului consultativ de
cercetare aplicativa si dezvoltare tehnologica, au elborat programele de cercetare-dezvoltare
de interes national, cu consultarea unitatilor de cercetare a agentilor economici si institutiilor de
invatamant superior. Aceste programe, aprobate prin H.G. nr. 27/1994, cuprind obiectivele
prioritare de interes imediat si de perspectiva si vizeaza in special:

 Valorificarea eficienta si complexa a resurselor de materii prime si energie.


 Modernizarea tehnologica si ecologizarea productiilor cu avantaje competitive si
comparative in vederea unei dezvoltari durabile.
 Recuperarea si conservarea energiei si cresterea contributiei surselor
neconventionale in volumul total al resurselor energetice.
 Crearea si dezvoltarea de produse noi, competitive, realizate dupa conceptul
calitatii totale si alinierea la standardele internationale existente in acest domeniu.
 Cresterea nivelului de automatizare si de informatizare a proceselor tehnologice.
 Implementarea in productie a rezultatelor cercetarii si a inventiilor, prin
cofinantarea de la buget, cu pana la 20% din costul proiectelor de transfer tehnologic de
interes national.
 Integrarea in fluxurile de cercetare-dezvoltare si informatie tehnologica
internationale, prin extinderea cooperarii tehnico-stiintifice cu alte tari.
 Introducerea sistemului de atestare a calitatii si eficientei activitatii de cercetare-
dezvoltare, prin elaborarea procedurilor de evaluare periodica a institutelor.
 Pana in prezent, s-a desfasurat prima faza a procesului de auditare, cu asistenta
PHARE, a institutelor din subramurile constructii de masini, chimie, petrochimie si
textile-pielarie, stabilindu-se criteriile de selectare a institutelor de interes public si de
functionare a activitatii de cercetare-dezvoltare pe principii economice. Astfel, din totalul
de 160 institute din industrie, 137 au fost organizate ca societati comerciale.
 Pentru reducerea eforturilor de finantare din fonduri publice, s-a actionat pentru
cresterea ponderii surselor de finantare din fondurile proprii ale agentilor economici
beneficiari, astfel incat cheltuielile de la buget, in totalul cifrei de afaceri a institutelor, a
scazut de la 56% in 1992 la 41% in 1994 si 35% in 1995.
In termeni reali, cheltuielile totale de cercetare-dezvoltare, aferente institutelor de
profil din industrie, au crescut in 1995 de peste doua ori fata de 1992.

Perspectiva integrarii Romaniei in Uniunea Europeana si globalizarea pietelor au drept


consecinta principala cresterea competitivitatii.

In sensul acesta, fiind deja statuat de experienta altor tari, ca economia privata este de natura sa
dinamizeze acest proces, dezvoltarea sectorului privat in industria romaneasca a constituit a
preocupare de interes, acest proces reprezentand o sursa importanta de crestere a ofertei
competitive de marfuri si servicii.

Transformarea structurii de proprietate a constituit unul din cele mai importante obiective
ale reformei si a debutat prin stimularea initiativei intreprinzatorilor privati in vederea crearii
de intreprinderi mici si mijlocii.

In perioada 1993-1996, numarul intreprinderilor mici si mijlocii din industrie a crescut de la


14.970 in 1992 la peste 32.000 in 1996 (95% din numarul total al intreprinderilor industriale).

Dimensiunea medie a intreprinderilor industriale a scazut de la 1.430 salariati/intreprindere la


circa 80 salariati in prezent. Incepand din anul 1994 a capatat mai multa consistenta procesul
de dezetatizare prin negociere directa cu salariatii (MEBO), vanzari de actiuni prin oferta publica
sau licitatie.
Din anul 1995 a debutat procesul de privatizare in masa, astfel incat la 30 iunie 1996 erau
privatizate peste 580 societati comerciale din industrie (prin toate metodele), cu un capital social
de 3.750 miliarde lei si peste 400 mii salariati.

In prezent, sectorul privat din industrie realizeaza aproape 18% din productia industriala si
circa 30% din valoarea adaugata bruta. Continuarea procesului de reforma a vizat
cvasitotalitatea componentelor vietii economico-sociale, majoritatea acestora avand impact
si asupra activitatii industriale si restructurarii acesteia. A fost creat cadrul legislativ si s-au
organizat institutiile de baza pentru functionarea pietei de capital, a pietei fortei de munca,
restructurarea si dezvoltarea sistemului bancar si de asigurari, perfectionarea sistemului fiscal si
bugetar, stimularea investitiilor directe de capital strain, reglementarea modului de administrare a
sectorului public, liberalizarea preturilor si a comertului exterior etc.

Politicile structurale promovate, in perioada 1993-1996, au condus la imbunatatirea


macrostabilizarii economice, la atenuarea considerabila a ratei inflatiei, la revitalizarea capacitatii
de absorbtie a pietei interne si imbunatatirea competitivitatii ofertei nationale etc. Rezultatele
obtinute constituie o premisa a inscrierii industriei pe o traiectorie ascendenta, capabila de a face
fata competitiei internationale si de integrare avantajoasa in piata unica europeana.

Alexandru Octav Stanescu,

Depuis la chute du mur de Berlin, les exportations françaises vers les PECO ont été
multipliées par 5 en 10 ans.

Avec 6% de part de marché, la France arrive aujourd'hui en 3ème position dans dix des
douze PECO candidats à l'adhésion. En termes d'investissements directs à l'étranger, la
France se situe aussi en 3ème position dans les pays candidats, se situant même en
1ère position en Pologne et en Roumanie, les deux nations les plus peuplées, et la
2ème position en Slovénie.

Malgré tout, l'élargissement de l'Union Européenne (actuellement composée de 15


pays) à ...10 nouveaux pays en 2004 et 12 en 2007 soulève des inquiétudes.

Les risques

Les prix, le coût de la main d'oeuvre, la fiscalité réduite ou nulle pour les
investissements étrangers, les taxes réduites, les risques de mauvaise application des
règlements de l'Union Européenne et l'absorption des fonds structures, dont bénéficie
actuellement fortement le Nord - Pas de Calais peuvent amener à des distorsions de
concurrence :
  - Concurrence directe sur les produits et services
  - Concurrence indirecte au travers des délocalisations et de la main d'oeuvre

Les Opportunités

L'intégration à l'Union Européenne offrira en même temps de nouvelles opportunités,


liées à l'ouverture de nouveaux marchés, la coopération industrielle et technique, la
sous-traitance et l'accès de nouvelles compétences au travers de la libre circulation des
biens et des personnes.

Super intr
L'UE a déjà réalisé une série d'élargissements. Les Traités de Paris (1951), établissant la Communauté
européenne du charbon et de l'acier (CECA) et de Rome (1957), instituant la Communauté économique
européenne (CEE) et EUROATOM, ont été signés par six membres fondateurs :

  la France

la Belgique

l'Allemagne

l'Italie

le Luxembourg

  les Pays-Bas

Depuis, l'UE a connu quatre élargissements successifs :


1973 : Danemark, Irlande, Royaume-Uni

1981 : Grèce

1986 : Portugal, Espagne

1995 : Autriche, Finlande, Suède

Toutefois, l'élargissement qui attend l'UE aujourd'hui est d'une envergue sans précédent, de par le
nombre de pays candidats, leur superficie, leur population, leur diversité et leur richesse tant culturelle
qu'historique. Il représente aussi une des chances les plus importantes pour l'UE.

Au cours des années 1990, la Communauté européenne et ses Etats membres ont conclu des accords
d'association, dénommés accords européens, avec chacun des dix pays d'Europe centrale et orientale. Ces
accords constituent la base juridique des relations bilatérales entre ces pays et l'UE. La Communauté
européenne avait déjà établi de semblables accords d'association avec la Turquie (1963), Malte (1970) et
Chypre (1972).

En 1997, à Luxembourg, le Conseil européen lançait officiellement le processus qui


devrait conduire à l'élargissement de l'Union. Ce processus englobe treize pays suivants :
la Bulgarie Malte

Chypre la Pologne

la République tchèque la Roumanie

l'Estonie la République slovaque

  la Hongrie la Slovénie

  la Lettonie la Turquie

  la Lituanie    

Les négociations d'adhésion ont été ouvertes en 1998 avec six pays (la République tchèque, l'Estonie, la
Hongrie, la Pologne, la Slovénie et Chypre), et deux ans plus tard, après le sommet de Helsinki (1999),
avec six autres pays (la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Roumanie et la République slovaque).
Les négociations n'ont pas été ouvertes avec la Turquie, qui est loin de pouvoir respecter les trois critères
d'adhésion.

Cependant, le Conseil de l'UE de Laeken en Décembre 2001 a mentionné les dix pays candidats qui
peuvent être prêts pour l'adhésion en 2004. Il s'agit de la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la
Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République slovaque, la Slovénie et Chypre.
L'adhésion de la Bulgarie et la Roumanie est envisagée, au plus tôt, en 2007.

Cum sun ajutate tarile sa restructureze


Instruments financiers pré-adhésion de l'Union européenne

 Pour la période 2000 - 2006


  Le programme PHARE

  Mis en place en 1989 pour assister les pays d'Europe centrale et orientale
dans leur transition vers le régime démocratique et l'économie de marché.

Depuis 1998, l'objectif général du programme PHARE est d'aider les pays
candidats à préparer leur adhésion à l'UE, dans le respect des critères de
Copenhague (stabilité des institutions démocratiques, respect des droits de
l'Homme, protection des minorités, économie de marché ayant la capacité de
faire face à la concurrence et aux forces du marché au sein de l'Union).

Ce programme axe son aide sur deux priorités cruciales :

- le renforcement de la capacité institutionnelle (30% de l'enveloppe


financière totale)
- l'aide à l'investissement couvrant environ les 70% restants, vise à apporter
une assistance technique et un soutien financier dans des secteurs
prioritaires: alignement sur les normes et les pratiques communautaires,
cohésion économique et sociale, développement des infrastructures, PME,
développement régional.

Un budget de 1.665 milliard d'euros est disponible au titre de PHARE pour


l'année 2002.
Le programme ISPA

  Ce programme contribue à la réalisation d'objectifs de cohésion sociale et


finance des infrastructures majeures :

- d'environnement - aligner les pays candidats sur les normes européennes :


dans ce domaine, le concours financier octroyé concerne en priorité les
projets environnementaux "lourds" qui permettent aux pays bénéficiaires de
satisfaire aux exigences de la législation environnementale et aux
Partenariats pour l'adhésion (traitement des eaux usées, approvisionnement
en eau potable, gestion des déchets solides, pollution de l'air)

- de transport - étendre et améliorer les réseaux transeuropéens de


transport (RTE) : l'aide s'adresse aux projets d'interconnexion et
d'interopérabilité des réseaux nationaux entre eux ainsi qu'avec les réseaux
transeuropéens

- assistance technique - une petite partie du budget ISPA finance des études
et des actions préparatoires garantissant une élaboration optimale des
projets

ISPA soutient des projets d'un coût total minimum de 5 millions d'euros et
son budget annuel est de 1,040 millions d'euros.
Le programme SAPARD

  Ce programme sert pour le financement du développement agricole et rural


et dispose d'un budget annuel de 520 millions d'euros. Ses objectifs
généraux sont :
- soutenir l'adaptation et l'organisation du secteur de l'agriculture

- aider au développement des zones rurales

- favoriser la mise en œuvre de l'acquis communautaire en matière de


politique agricole commune (PAC)

Chaque pays a défini ses priorités dans le cadre de son programme national
en sélectionnant, parmi les 15 domaines d'intervention, ceux qui
constitueraient des secteurs d'intervention stratégiques. Tous les champs
d'intervention ne sont donc pas couverts.

Dans le cadre de l'assistance financière, la Banque européenne


d'investissement (BEI) dispose d'un potentiel de prêts de 17 milliards s'euros
pour la période 2000-2007 dans les pays d'Europe centrale et orientale.
Jumelages (" twinning ")

  Les jumelages ont été lancés en 1998 comme mécanisme principal du


processus de renforcement de la capacité institutionnelle, afin d'aider les
pays candidats à constituer des administrations modernes et efficaces
disposant des structures, des ressources humaines et des compétences de
gestion.

Le jumelage consiste à détacher des experts de l'UE dans les pays candidats
afin d'accompagner ce processus.

Au total, 475 projets de jumelage, principalement dans les domaines de


l'agriculture, de l'environnement, des finances publiques, de la préparation
aux fonds structurels, de la justice et des affaires intérieures ont été
approuvés par l'UE entre 1998 et 2001.

Les jumelages peuvent concerner aussi les chambres consulaires et


organisations professionnelles.

Beneficii aderare
Bénéfices des
négociations
et des
stratégies de
pré-adhésion
dans les
PECO et les
Etats
membres
  l'émergence des démocraties stables et l'intégration pacifique des minorités
à la société
les taux de croissance forts (deux fois la moyenne de l'UE) et de meilleures
perspectives d'emplois grâce aux réformes économiques
l'aide financière et la perspective de l'adhésion à l'Union européenne

l'augmentation de l'excédent commercial de l'Union avec les pays d'Europe


centrale et orientale (s'élevant à 17 milliards d'euros en 2000) ainsi que la
croissance et la création d'emplois dans les Etats membres

Effets
en
général
  perspectives favorables en vue de la convergence des futurs Etats membres
vers le niveau communautaire
les effets liés aux flux migratoires risquent d'être plus importants que ceux
liés aux échanges commerciaux. Cependant, les premiers devrait être dilués
du fait de la rigidité du marché de la main-d'œuvre
réduction des barrières commerciales et facilitation des échanges
commerciaux
accroissement du marché unique

création d'emplois

Efecte economice previzibile


Effets
économiques
prévisibles
 Source Commission Européenne
  Etats membres :

  - d'après le scénario positif, la croissance économique engendré par


l'élargissement pourrait représenter 0.5 - 0.7% sur les 2.5% de croissance
économique totale

- peu d'effets sur l'UE-15 dans la mesure où les pays candidats représentent
seulement 5% de PIB de l'UE-15

- les Etats membres vont être affectés différemment : les pays ayant une
liaison commerciale forte avec les pays candidats vont être plus bénéficiaires
que les autres, car la hausse des revenus des nouveaux entrants implique
l'augmentation des exportations et des investissements de l'UE-15
Pays candidats :

  - la Commission prévoit une croissance économique de 2% grâce à


l'élargissement (de 3-5% totale) : augmentation de l'investissement
(investissement direct étranger, transferts budgétaires), augmentation de la
main-d'œuvre, modification de la composition sectorielle de la production et
application des réformes structurelles

- allocation plus efficace des ressources

- augmentation des investissement

- hausse de la productivité
Investissement direct étranger (IDE) :

  - les investisseurs de l'UE représentent 2/3 des IDE dans les pays candidats
- dans les secteurs marchands, la plupart des IDE communautaires semblent
avoir été motivés plus par le désir d'accroître leurs parts de marché dans les
pays candidats que par celui de substituer les exportations vers ces derniers

- à noter que : les industries à fort coefficient de main- d'œuvre attirent 1/5
des IDE. Or, une telle situation pourrait avoir des conséquences négatives
sur la main-d'œuvre non qualifiée des membres actuels de l'UE. Néanmoins,
le résultat au final, dans ces mêmes industries, peut être positif pour l'UE,
dans la mesure où les IDE accroissent les exportations communautaires vers
les pays candidats en matière de produits à forte intensité de capitaux et de
services technologiques
Investitiille francez in tarile PECO- suite
Echanges
France/UE -
Pays
candidats
  Les échanges bilatéraux entre la France et les PECO continuent à afficher une
croissance très élevée et ils sont en effet soutenus par l'ouverture croissante des
économies d'Europe centrale.
Les échanges des entreprises françaises avec la région ont progressé de +25%
(en 2001) et les pays candidats représentent désormais 13% des exportations de
l'UE-15.
  Exportations françaises à destination des pays d'Europe centrale et orientale
Progression des exportations

  Exportations multipliées par près de 5 en dix ans


Toutefois inférieures à leur part de marché dans l'UE, et ce malgré un certain
rattrapage (de 3.3% en 1990 à 5.4% en 2000)

Ces exportations ont progressé plus vite vers les PECO (+15.5% en 2001)
que vers les autres zones, notamment vers la République tchèque
(+16.3%), la Hongrie (+14.1%) et aussi vers les pays de taille commerciale
plus modeste comme la Bulgarie, la Slovaquie, l'Estonie et la Roumanie

Les plus dynamiques restent celles des biens de consommation avec


+29.1% (pharmacie-parfumerie +44.5%) et celles des automobiles avec un
taux de +21%
Potentiel

  La France demeure encore 40% en dessous de son potentiel d'échanges.


La faible présence de la France sur les marchés des PECO s'explique par :
   - une plus grande distance géographique
   - une absence de frontière commune avec ces pays
   - les niveaux de richesse relatifs des partenaires commerciaux de la
     France
   - les liens historiques et culturels

Les performances actuelles de la France dans les PECO :


   - particulièrement bonnes en : Slovénie, Roumanie,
     Pologne et Bulgarie
   - médiocre en : République tchèque, Hongrie et Slovaquie

A noter que les secteurs où les performances demeurent mauvaises


(inférieures de 50-75% à son potentiel) sont : éléments de véhicules,
textile, fournitures électriques, quincaillerie, articles en plastique, papier et
autres produits agricoles.
Importations françaises provenant des PECO

  Malgré un net ralentissement en 2001 (+13% contre +30.5% en 2000),


elles restent assez importantes.

Elles dépendent du ralentissement de la demande française et de


l'appréciation réelle des taux de change des PECO par rapport à l'euro entre
2000 et 2001 (+9.1% en Pologne, +4.6% en République tchèque et +1.3%
en Hongrie).

Les importations des pays candidats se renfonceront probablement plus


rapidement que les exportations de l'UE vers ces pays puisque le niveau
observé des premiers est à 35% de leur niveau potentiel.

Les importations françaises progressant moins vite que les exportations,


l'excédent de la France avec la région a atteint +2.3 Md euros en 2001. Ceci
est compensé en grande partie par des flux d'IDE en provenance de France.

Les IDE entraînent également un accroissement des flux commerciaux via


les importations d'éléments nécessaires à l'installation des nouvelles usines
et via les importations d'intrants et de produits semi-finis par ces mêmes
usines.

De ce fait, la région est passée en 2001 de 3 à 3.4% des échanges


mondiaux de la France et de 2.4 à 2.9% de ses importations.

Concurenta in tarile PECO


LA CONCURRENCE DES PECO

Aujourd'hui les entreprises ne semblent pas inquiètes par l'ouverture vers l'Est du
marché. La crainte d'un afflux d'immigrés, de produits importés à bas prix ou d'une
concurrence déloyale a disparu. Au contraire, les entreprises françaises considèrent
l'élargissement comme une opportunité.

Les craintes se focalisent plus sur l'impréparation des administrations et leurs


difficultés à appliquer les règles communautaires. Les entreprises redoutent une
concurrence faussée, provoquée par un niveau trop élevé d'aides d'Etat ou une trop
faible ouverture des marchés publics. Elles craignent également un manque de
fermeté pour la protection de la propriété intellectuelle et dans la lutte contre la
contrefaçon. Elles souhaitent donc que la Commission européenne veille aux respects
des règles communautaires de concurrence avec l'ouverture des marchés publics, le
démantèlement des pratiques déloyales comme la contrefaçon et la lutte contre la
corruption.

Concernant les IDE, l'Europe occidentale craint un déplacement des investissements


vers l'Europe centrale et orientale, à son détriment. Actuellement les pays les plus
investisseurs dans les PECO sont l'Allemagne et les Pays-Bas.

Si le Japon accorde une attention aussi soutenue à un pays comme la République


tchèque qu'au Royaume-Uni, les investisseurs américains continuent eux a préféré
l'Europe de l'Ouest à l'Est. Si concurrence des pays des PECO il y aura, cette
concurrence se fera sur le plan des projets créateurs d'emplois. Pour faire face à cette
concurrence, la France doit se spécialiser dans les domaines de technologie et de
qualité.

Source : Les Echos et Les Notes Bleues de Bercy

PECO
LES NEGOCIATIONS POUR L’ADHESION
DES PECO A L’UE
- Les attentes des entreprises pour renforcer leur présence -
Rapport présenté par M. Jacques DERIEUX
Au nom de la commission du commerce international
Et adopté par l'Assemblée générale du 23 novembre 2000
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS

PRISE DE POSITION
Alors que l’Union européenne s’engage à petits pas sur le chemin de l’élargissement aux PECO, la CCIP
invite
les entreprises françaises à se positionner sur ces nouveaux marchés qui s’offrent à elles.
Il s’agit là d’un véritable enjeu stratégique, dans la mesure où les PECO peuvent constituer demain un
nouveau
coe ur économique européen doté d’un réel potentiel de savoir-faire.
Les entreprises allemandes, autrichiennes et italiennes sont déjà bien positionnées dans cette zone
géographique. Si la performance française ne saurait être dénigrée, il importe, néanmoins, qu’elle soit
améliorée.
Les opportunités commerciales doivent être saisies sans tarder.
La spécificité des PECO mérite, néanmoins, d’être prise en compte.
De fait, les impératifs économiques et de reprise de l’acquis communautaire, conditions préalables à toute
adhésion à l’Union, entraînent inéluctablement pour les investisseurs des risques qui méritent d'être
appréciés
pays par pays et qui doivent être particulièrement pesés pour les PME les moins rodées au commerce
international.
Les standards sont encore loin d’être européanisés et la législation, qui cherche à s’adapter, est mouvante.
On
retiendra, notamment, que la somme, en dollars, des PIB des dix candidats, qui regroupent plus de cent
millions
d’habitants, reste équivalente au PIB des seuls Pays-Bas. En outre, les mentalités passées n’ont pas
totalement
disparu et les rapports de l’offre à la demande sont encore mal perçus. Les tribunaux des PECO n’agissent
pas
non plus avec la diligence nécessaire.
Autant d’éléments de mise en garde qu’il convient de porter à la connaissance des entreprises pour qu’elles
les
anticipent et agissent en connaissance de cause.
Pour faciliter la présence française dans les PECO, la CCIP plaide pour que les entreprises bénéficient
d’appuis
tant nationaux que communautaires.
A- Au niveau des appuis nationaux
Il convient de :
1. encourager la présence française dans les foires et salons : il faut, en effet, communiquer, aux PME, les
potentialités de certains marchés, les informer du caractère inéluctable de l’élargissement et de la nécessité
de s’y préparer.
2. renforcer les prestations de mise en relation commerciale : le réseau français d’appui (Postes
d’Expansion
Economique, Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’étranger, Conseillers du Commerce
Extérieur, etc.) peut jouer un rôle essentiel dans la recherche de partenaires crédibles dans les PECO.
3. renseigner les entreprises sur la solvabilité de leurs partenaires des PECO : plusieurs organismes
français
comme la Coface, les Postes d’Expansion économique, les Chambres de Commerce françaises à l’étranger
peuvent fournir un certain nombre de renseignements de notoriété aux exportateurs français sur la
solvabilité de leurs partenaires.
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS

4. aider à la faisabilité juridique de l’investissement : au-delà de simples conseils sur le droit local des
sociétés,
sur la fiscalité, sur la structure d’implantation adéquate… , les PME françaises doivent pouvoir également
compter sur une aide à la faisabilité juridique de leur investissement grâce aux organismes déjà cités.
5. améliorer l’offre d’intelligence économique sur les PECO : l’intelligence économique pourrait être plus
largement utilisée par les pouvoirs publics pour faire connaître, aux entreprises françaises, les opportunités
commerciales et les risques spécifiques à une opération.
6. encourager les PME à développer des techniques de veille concurrentielle, pour définir des marchés
cibles,
évaluer les aides existantes et optimiser la structure de distribution ou d’implantation de filiale.
7. faire davantage connaître le FASEP-Garantie : la garantie donnée par le Fonds d’études et d’aide au
secteur privé bénéficie à la société-mère française et couvre 50 % du montant de l’intervention éligible ; elle
est cependant, mal connue.
8. favoriser la mise en réseau des PME françaises : les PME françaises peuvent imaginer de se mettre en
réseau pour capitaliser des moyens financiers et humains plus importants.
B- Au niveau des appuis communautaires
Il importe de :
1. relancer les financements directs aux PME : l’Union européenne est, en effet, rentrée dans une logique
d’opportunités d’affaires offertes aux entreprises qui ne bénéficient plus du programme d’aides à la
constitution de joint ventures (le programme JOP) et qui, pour la plupart d’entre elles, ne peuvent guère
remporter les appels d’offre lancés dans le cadre du programme PHARE, faute de moyens financiers.
2. favoriser l’approche sectorielle : dans le domaine des foires et salons, l’Union européenne privilégie les
Europartenariats qui, contrairement aux anciens Interprise, n’adoptent pas l’approche sectorielle que la
CCIP considère plus judicieuse.
3. renforcer la sécurité juridique des entreprises par différents biais :
a) la promotion des programmes de jumelage,
b) le rôle des organisations patronales industrielles à promouvoir (création de coopérations entre les
fédérations patronales sur l’exemple du projet Unimed dans les pays méditerranéens),
c) un étroit suivi du respect, par les PECO, de leurs engagements (en exigeant, notamment, la
modernisation de l’environnement de l’investissement),
d) des efforts particuliers en faveur de la mise aux normes,
e) un encouragement à l’expression des difficultés des entreprises (création d’une zone géographique
PECO dans la base de données « Accès aux marchés »).
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS

SOMMAIRE
PRISE DE POSITION 2
INTRODUCTION 7
I. - CONSEQUENCES ECONOMIQUES ET COMMERCIALES 8
A. - ETAT DES LIEUX DES ECHANGES 8
1. Les échanges des PECO se sont fortement redéployés depuis 10 ans vers l’UE … 8
2. ... et ont renforcé la prédominance de l’Allemagne sur cette zone… 10
3. … tandis que la France n’entretient pas vraiment de relations privilégiées avec les PECO 12
B. - QUELLES OPPORTUNITES AU PLAN MICRO-ECONOMIQUE ? 18
1. Des conséquences macro-économiques positives pour les PECO, globalement neutres pour les membres actuels
de l’UE 18
a) Les simulations font apparaître nettement les gains à attendre pour les PECO… 18
b) … mais une neutralité de l’effet macro-économique sur l’UE 19
2. La nécessité de tirer parti de la croissance des PECO… 19
3. ... et des avantages comparatifs des PECO 20
4. La reprise de l’acquis communautaire induit des opportunités. 21
II. - RISQUES LIES AU PASSAGE DE L'ECONOMIE DE MARCHE 22
A. - LES RISQUES MACRO-ECONOMIQUES 22
1. Les risques propres à chaque économie 25
2. Les déséquilibres budgétaires 25
B. - LES RISQUES MICRO-ÉCONOMIQUES 26
1. Les risques liés au poids de l’économie informelle 26
2. La préférence nationale 27
3. La double tarification 27
III - DIFFICULTES LIEES A L’ADOPTION DE L’ACQUIS COMMUNAUTAIRE 28
A. - LA MISE EN OE UVRE DES ACCORDS EUROPEENS 28
1. Présentation succincte des Accords européens 27
2. Les retards dans l’alignement législatif 28
3. Des décisions non conformes aux Accords européens 29
4. Des incertitudes importantes 29
B. - DES CONSEQUENCES NON NEGLIGEABLES 31
1. Une instabilité législative pesante 31
2. Des problèmes structurelles 33
a) Des formations inadéquates 32
b) La faiblesse de l'infrastructure judiciaire 32
c) La corruption et la fraude dénoncées par diverses organisations 32
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS
C. - UN BILAN A PONDERER 34
IV - PROPOSER LES APPUIS NECESSAIRES AUX PME 36
A. - LES APPUIS NATIONAUX 36
1. Encourager la présence française dans les foires et salons 36
2. Renforcer les prestations de mise en relation commerciale 36
3. Renseigner les entreprises sur la solvabilité de leurs partenaires des PECO 36
4. Aider à la faisabilité juridique de l’investissement 37
5. Améliorer l’offre d’intelligence économique sur les PECO 37
6. Encourager les PME à développer des techniques de veille concurrentielle (Internet, benchmarking...) 37
7. Faire davantage connaître le FASEP-Garantie 36
8. Favoriser la mise en réseau des PME françaises 37
B. - LES APPUIS COMMUNAUTAIRES 38
1. Relancer les financements directs aux PME 38
a) L’Union européenne n’octroie désormais plus aucun financement direct aux PME 38
b) L’Union européenne est, désormais, rentrée dans une logique d’opportunités d’affaires offertes aux entreprises. 41
2. Encourager l’approche sectorielle 42
3. Renforcer la sécurité juridique des entreprises 42
a) La promotion des programmes de jumelage 42
b) Le rôle des organisations patronales industrielles à promouvoir 41
c) Un étroit suivi du respect, par les PECO, de leurs engagements 43
d) Des efforts particuliers en faveur de la mise aux normes 43
e) Un encouragement à l’expression des difficultés des entreprises 42
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS

INTRODUCTION
La simple perspective de l’élargissement - quand bien même aucune date n’est, pour l’heure, arrêtée - offre
de
nouveaux marchés et de nouveaux secteurs aux entreprises françaises. Il importe qu’elles profitent de ces
opportunités d’affaires d’autant plus que :
- le processus d'adhésion doit permettre de poursuivre la transition économique et de limiter les
asymétries entre pays de l’UE,
- si les marchés des PECO ne représentent que 2,9% de nos exportations, ces dernières progressent
vivement et l'adhésion sera un puissant accélérateur de croissance à l'Est avec un effet retour positif
sur les exportations françaises,
- la reprise effective de l'acquis communautaire est nécessaire pour éviter toute fragmentation du marché
unique élargi ou concurrence déloyale,
- enfin, la convergence de la politique commerciale des PECO avec celle de l’UE permettra de limiter les
compensations que pourront réclamer les pays tiers dans le cadre de l’Accord OMC (art. XXIV-6).
Si les perspectives économiques et commerciales (I) dans les PECO sont encourageantes, les risques (à
pondérer par pays) liés au passage de l’économie de marché (II) et les difficultés liées à l’adoption de
l’acquis
communautaire (III) ne sauraient être minorés.
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS

I. - CONSEQUENCES ECONOMIQUES ET COMMERCIALES


A - ETAT DES LIEUX DES ECHANGES
1. Les échanges des PECO se sont fortement redéployés depuis dix ans vers l’UE …
Le démantèlement du CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuel) et l’insertion des Pays d’Europe
Centrale et Orientale (PECO) dans le commerce international ont entraîné, au cours des dix dernières
années,
une forte réorientation des échanges vers l’Europe de l’Ouest qui assure désormais plus de 60 % du
commerce des PECO 1. L’augmentation de la part de l’UE s’est manifestée, dans un premier temps, par la
réduction des échanges avec les autres pays est-européens, puis par une forte progression des échanges
globaux. Aujourd’hui, le commerce des PECO a majoritairement pour origine ou pour destination l’UE
(Cf. Figure 1).
Figure 1: Echanges des PECO avec l’Union européenne (1998)
La Pologne assure un tiers de ces échanges des PECO avec l’UE, devant la République tchèque (24 %) et,
plus loin, la Hongrie (22 %).
L’émergence des pays d’Europe Centrale et Orientale dans le commerce de l’Union européenne depuis dix
ans
s’est, en effet, traduite par une forte progression de leurs exportations. Mesurées en euros, les exportations
des PECO vers l’UE ont plus que doublé entre 1989 et 1998. Le commerce intra-zone des PECO est, par
ailleurs, en progression.
1 Lapart de l’UE dans les échanges des PECO est équivalente au poids moyen du commerce intracommunautaire des pays
membres
(excepté pour l’Allemagne, 55%).
35%
40%
45%
50%
55%
60%
65%
70%
75%
80%
35% 40% 45% 50% 55% 60% 65% 70% 75% 80%
Slovaquie
Lituanie
Estonie
Roumanie
Bulgarie
Slovénie
Rép. Tchèque
Hongrie
Pologne
Lettonie
Part des importations issues de l’U.E
Part des exportations vers l’U.E
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Sous-traitance internationale
et commerce de perfectionnement passif
La sous-traitance est l'activité qui consiste à fabriquer ou à façonner un produit ou plus généralement ses composants, dénommés
"pièces", pour le compte exclusif du donneur d'ordre et conformément aux spécifications techniques et industrielles qu'il recherche
(CENEAST, guide contractuel de la sous-traitance). La sous-traitance internationale est un cas particulier de sous-traitance dans
lequel
sous-traitant et donneur d'ordre ne sont pas résidents du même pays. La sous-traitance se distingue du commerce international par
le fait
que la transaction ne porte pas sur le produit mais sur une opération technique. On peut distinguer deux formes de sous-traitance :
dans l'une, l'opération d'approvisionnement est laissée aux soins du sous-traitant (sous-traitant de production) ;
dans l'autre, l'approvisionnement est assuré par le donneur d'ordre (sous-traitance de façonnage). Dans ce deuxième cas, il y a
donc deux flux internationaux : l'exportation par le donneur d'ordre de produits destinés à subir une transformation dans le
pays sous-traitant et la réimportation après ouvraison.
Cette deuxième forme de sous-traitance internationale peut être identifiée dans les statistiques commerciales de l'Union
européenne avec
les pays tiers. Elle correspond, en effet, à un régime douanier spécifique, celui qui s'applique au commerce de perfectionnement
passif.
Le régime de perfectionnement passif s'applique lorsqu'une entreprise communautaire exporte des biens qui, après ouvraison,
sont destinés à être réimportés dans l'Union européenne. L'objectif du régime est de ne pas taxer les marchandises
communautaires contenues dans les importations réalisées par un pays membre. Seule est soumise au droit de douane la valeur
ajoutée à l'étranger. En outre, dans le secteur textile, l'Union européenne a établi des préférences tarifaires pour les importations
issues du
perfectionnement dans le cadre de quotas spéciaux. Deux conditions pour en bénéficier : les biens fournis pour transformation
doivent être
d'origine communautaire, et le montant du CPP (Commerce de perfectionnement passif) ne doit pas excéder 50 % de la production
du
donneur d'ordre européen.
Source : CEE/ONU (1995)
Un des éléments moteurs des échanges entre l’UE et ses voisins de l’Est est une segmentation
internationale
du processus de production qui s’effectue, en grande partie, dans le cadre d’accords de sous-traitance
entre firmes, et en particulier, avec les PECO, dans le cadre d’accords de perfectionnement passif 2. Les
opérations de perfectionnement passif - qui ont, par exemple, un rôle dominant dans les exportations
est-européennes de produits finis textiles - se sont aussi développées dans les secteurs manufacturiers tels
que le cuir et les chaussures ou le matériel électrique. Les firmes allemandes ont profité des
opportunités de délocalisation.
2 Les opérations de perfectionnement passif sont celles dans lesquelles une entreprise de l’Union européenne exporte des biens
qui, après
ouvraison, seront réimportés dans l’Union. Les produits ainsi réimportés sont exemptés de droits de douane et, dans le cas des
produits
textiles, bénéficient de quotas spécifiques.
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2. ... et ont renforcé la prédominance de l’Allemagne sur cette zone…


En assurant près de 50 % des échanges des PECO avec l’UE, l’Allemagne prédomine très largement en
Europe de l’Est et devance l’Italie, l’Autriche et la France dont la présence demeure particulièrement
insuffisante. Cette distribution résulte de la combinaison de la taille économique et commerciale des pays
membres de l’UE et de leur orientation plus ou moins forte vers l’Est. Le poids dominant de l’Allemagne
résulte,
pour partie, de son poids commercial global à l’Est. Dans le cas de l’Autriche, c’est essentiellement
l’orientation
très forte de ses échanges vers l’Est qui assure son rang dans le commerce des PECO avec l’UE.
Figure 2 : Part de marché des principaux exportateurs de l’UE
vers les PECO
L’examen des intensités bilatérales d’échanges entre les pays membres de l’Union et les PECO démontre
les
liens très intenses qu’entretiennent l’Allemagne et l’Autriche avec les pays d’Europe centrale ; l’Europe du
Sud (Grèce, Italie) avec les pays balkaniques ; l’Europe du Nord (Danemark, Finlande, Suède) avec les
pays
baltes.
En matière de perfectionnement passif, les firmes allemandes jouent, là encore, un rôle essentiel vis-à-vis
des
PECO. Les transferts de production à l’Est, via le perfectionnement passif, sont avant tout l’affaire des
entreprises allemandes (Cf. Figure 3).
44,9%
13,1%
9,6%
7,6% 6,5%
4,2% 3,8%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
Allemagne Italie Autriche France UK PB BL
1989 1997
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Figure 3 : Poids de l’Allemagne et de la France dans le commerce de perfectionnement passif
avec les PECO
Exports Imports
Allemagne 69,2% 67%
Italie 9,5% 8,9%
France 4,9% 5,5%
Autriche 4,6% 3,7%
Pays-Bas 3,8% 6,2%
Danemark 2,5% 3,3%
Roy. –Uni 2,2% 2,3%
UEBL 1,4% 1,9%
Suède 1% 1%
UE 100% 100%
Source : Eurostat, base de données Comext. Calculs CEPII
Déjà très présentes à l’Est avant 1990 et confrontées à une perte de compétitivité sur leur territoire en
raison du
coût du travail élevé, ces entreprises ont, en effet, rapidement saisi les opportunités qu’offraient les PECO
comme base de production et comme marché. Par exemple, la stratégie de délocalisation suivie dans
l’industrie du textile et de l’habillement a permis la survie de la majorité des entreprises allemandes de ce
secteur et s’est accompagnée d’une amélioration de la qualité des produits allemands, souvent en
compétition
avec les produits italiens haut de gamme.
La prépondérance des firmes allemandes est, certes, moins forte dans les flux d’investissement que dans
les
échanges, mais l’Allemagne est le premier investisseur étranger dans la quasi-totalité des pays de l’Est.
Les flux d’investissement direct allemands sont concentrés, à des niveaux importants, en République
tchèque,
en Hongrie et en Pologne. Alors que les PME qui ont activement participé aux mouvements de
délocalisation recherchent principalement des avantages de coûts salariaux, les grandes entreprises ont
une stratégie à plus long terme qui consiste à prendre pied sur les marchés pour en fermer l’accès aux
concurrents potentiels ainsi qu’à intégrer les industries d’Europe centrale dans leurs réseaux de
production mondiaux.
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Figure 4 : Estimation du stock d’investissements directs dans les PECO
par pays d’origine (1996)
Pologne Hongrie Rép. tchèque Bulgarie Roumanie Slovaquie Slovénie TOTAL
Allemagne 17,0% 22,0% 30% 39,5% 9,1% 17,5% 19,8% 21,8%
Autriche 4,1% 19,6% 5,4% 5,1% 2,4% 21,4% 23,6% 12,4%
France 6,2% 5,1% 9,3% 2,3% 7,8% 5,9% 9,7% 6,8%
Italie 3,7% 4,6% 2,4% 0% 8,6% 2,1% 8,3% 4,4%
Pays-Bas 18,6% 11,2% 13,6% 5,8% 7,3% 7,8% 0,9% 11,9%
Royaume-Uni 4,3% 4,4% 0% 4,5% 5,5% 7,2% 1,8 3,4%
Autres Europe 5,5% 4,8% 14,2% 8% 10,7% 3,3% 5,6% 7,3%
Etats-Unis 22,9% 14,3% 13,6% 6,6% 7,4% 11,4% 1,3% 14,1%
Autres 8,5% 7,5% 7,6% 13,0% 30,9% 20,6% 25,6% 11,3%
TOTAL 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
Dont UE 63,1% 73,5% 64,7% 72,4% 51% 64,7% 67,6% 67,5%
Source : Lemoine 1998
3. … tandis que la France n’entretient pas vraiment de relations privilégiées avec les PECO
Si l’Allemagne et l’Italie se sont fortement rapprochées des PECO, la France mais aussi le Royaume-Uni
n’ont
pas profité de cette ouverture à l’Est. Certes, les échanges entre la France et les PECO se sont accrus en
valeurs absolues. Mais, en part du commerce extérieur français, ces échanges demeurent faibles.
Figure 5 : Structure géographique des exportations et des importations françaises en 1990 et 1998 (en %)
EXP
1990
EXP
1998
IMP
1990
IMP
1998
UE 66,8% 63,7% UE 63,0% 62,6%
Etats-Unis, Canada 7,2% 8,2% Etats-Unis, Canada 8,9% 9,3%
Asie 3,7% 5,8% Asie 4,6% 7,6%
Afrique 6,1% 5,1% Afrique 4,7% 3,8%
Proche et Moyen-Orient 4,0% 4,1% Proche et Moyen-Orient 3,7% 2,5%
Suisse, Norvège, Islande 4,8% 3,9% Suisse, Norvège, Islande 3,8% 3,9%
PECO 1,2% 2,9% PECO 1,2% 2,1%
Amérique Latine 1,5% 2,6% Amérique Latine 2,1% 1,8%
Japon, Australie, Nlle Zélande 2,5% 2,0% Japon, Australie, Nlle Zélande 4,5% 3,7%
CEI 0,7% 0,9% CEI 1,4% 1,1%
Autres pays européens 0,3% 0,1% Autres pays européens 0% 0%
Pour l’heure, les PECO représentent moins de 3 % des exportations françaises : la part des exportations
vers les PECO au regard de la totalité des exportations françaises a évolué favorablement de 1,2 % en
1990 à
2,9 % en 1999, mais c’est relativement peu au regard des potentialités. Quant à l’augmentation de la part
des
importations en provenance des PECO (2,2 % en 1999 contre 1,2 % en 1990), elle est inférieure à celle
enregistrée pour les exportations françaises.
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Figure 6 : Croissance des exportations françaises vers les PECO
C’est avec la Pologne que les liens commerciaux sont les plus importants, suivie de la République
tchèque, de la Hongrie et de la Slovénie.
S’agissant de la taille des entreprises françaises présentes dans les PECO, on constate une présence
soutenue
des PME mais à relativiser en terme de chiffre d’affaires.
Figure 7 : Nombre de PME françaises exportant vers les PECO*
(par effectifs)
entreprises
de 1 à 19
entreprises
de 20 à 199
entreprises
de 200 à 499
Pologne 791 1770 471
Hongrie 395 1061 333
Rép. tchèque 510 1317 388
Slovaquie 247 509 168
Estonie 187 375 119
Lettonie 203 380 113
Lituanie 223 452 132
Roumanie 346 683 197
Bulgarie 241 433 169
Slovénie 249 585 196
* Sur la base de déclarations d’entreprises
Source : CCIP, Firmnet, Fichiers exportateurs, 2000.
15,9
18,5 18,7 20,5
25,2
33,9
42,9
51,1 53
15,5 15,3 17,4
19,9
23,7
27,4
35,2
39,6
13,3
14,9 14,9
0
10
20
30
40
50
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
En milliards de francs
EXP IMP
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Figure 8 : Part des PME dans les exportations françaises vers les PECO
Pays Part des PME dans le total des entreprises exportant
vers les PECO françaises
Part des PME dans le CA total
sur les PECO
Pologne 63 % 27 %
Rép. tchèque 60 % 23 %
Hongrie 58 % 29 %
Roumanie 57 % 27 %
Lituanie 53 % 7 %
Lettonie 52 % 34 %
Estonie 52 % 31 %
Slovénie 52 % 7 %
Bulgarie 51 % 28 %
Slovaquie 49 % 27 %
Source : DREE
Le graphique ci-dessous montre que plus d’une entreprise sur deux qui exporte dans les PECO est une
PME.
Toutefois, selon le pays considéré, elles ne réalisent, toutes réunies, qu’un tiers du chiffre d’affaires total sur
les
PECO, au plus.
Figure 9 : Représentation graphique de cette part des PME
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
45% 50% 55% 60% 65%
SLOVAQUIE
BULGARIE HONGRIE
ROUMANIE
SLOVENIE
POLOGNE
LETTONIE
ESTONIE
LITUANIE
REP. TCH
Par ailleurs, l’histogramme suivant (figure 10) met en évidence deux indicateurs pour chacun des PECO.
La première colonne (en noir) met en évidence le poids relatif de chaque PECO en termes de présence
française des PME. Par exemple, les PME françaises exportant vers la Slovénie forment 8 % de la totalité
des
PME exportant vers les PECO.
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La seconde colonne (en blanc) est un indice de performance des PME françaises exportatrices dans les
PECO :
(CA export des PME françaises dans un PECO)
(total du CA export de toutes les entreprises françaises dans le même PECO)
effectif des PME exportatrices françaises dans un PECO
effectif total des entreprises exportatrices françaises dans le même PECO
1. Cet indice montre que les PME les plus performantes ne le sont que sur les pays où la représentation
des
PME est faible, exception faite de l’Estonie et de la Bulgarie.
2. En Pologne, en République tchèque ou en Hongrie, pays avec des marchés importants, les indicateurs
ne
sont pas très bons.
Figure 10 : Répartition géographique des exportations des PME françaises vers les PECO
et indice de performance.
8%
6%
2%
20%
10%
26%
3%
16%
3%
6%
0,64
0,61
0,55 0,54
0,50 0,48
0,42
0,38
0,14 0,13
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
SLOVENIE
SLOVAQUIE
LETTONIE
REP.TCH
ROUMANIE
POLOGNE
LITUANIE
HONGRIE
ESTONIE
BULGARIE
Autrement dit, la présence française est, en termes de chiffre d’affaires, marquée avant tout par les grands
groupes.
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Figure 11 : Evolution des poids des différents PECO dans les échanges avec la France (1994-1999)
EXPORTATIONS FRANCAISES VERS LES PECO IMPORTATIONS FRANCAISES ISSUES DES PECO
A l’exportation, nos principaux clients dans les PECO sont la Pologne, la République tchèque, la Hongrie et
la
Slovénie.
Figure 12 : Exportations françaises vers les PECO
(en millions de francs)
PAYS 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Pologne 5316 7022 10537 13591 16316 17712
Hongrie 2839 3173 3734 5394 6884 7393
Rép. tchèque 3779 4853 6432 6989 7274 8536
Slovaquie 709 1196 1821 2224 2384 2212
Slovénie 3511 3663 4568 5812 7097 6030
Bulgarie 792 889 855 964 1385 1749
Roumanie 1921 2415 2812 3587 4660 4231
Estonie 90 150 229 389 486 426
Lettonie 163 202 246 513 670 741
Lituanie 284 282 494 849 942 841
TOTAL 19404 23845 31728 40312 48098 49871
Source : DREE, Douanes françaises
A l’importation, nos principaux fournisseurs, dans les PECO, sont la Pologne, la Hongrie, la République
tchèque
et la Slovénie.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
1994 1995 1996 1997 1998 1999
EXP Pologne
Hongrie Rép.tchèque
Slovaquie Slovénie
Bulgarie Roumanie
Estonie Lettonie
Lituanie
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
1994 1995 1996 1997 1998 1999
EXP Pologne
Hongrie Rép.tchèque
Slovaquie Slovénie
Bulgarie Roumanie
Estonie Lettonie
Lituanie
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Figure 13 : Importations françaises en provenance des PECO
(en millions de francs)
PAYS 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Pologne 4546 5141 6654 7341 8103 8751
Hongrie 2268 2645 3497 4897 6361 8750
Rép. tchèque 1931 2381 2944 3942 5209 6525
Slovaquie 708 935 1130 1393 2504 3193
Slovénie 3621 3848 4230 3273 5192 4050
Bulgarie 871 947 852 1081 1189 1377
Roumanie 1836 2293 2663 3025 3519 4151
Estonie 94 149 265 228 287 249
Lettonie 328 196 121 206 206 341
Lituanie 209 411 540 908 1161 1270
TOTAL 16412 18946 22896 26294 33731 38657
Source : DREE, Douanes françaises
S’agissant des investissements, la présence française est également très en retrait par rapport à
l’Allemagne,
mais aussi aux Etats-Unis, à l’Autriche, aux Pays-Bas. Les implantations sont, certes, en progression
depuis
trois ans mais l’évolution est assez irrégulière (Cf. Année 1995).
Figure 14 : Investissements directs français dans les PECO (1994-1998)
(en millions de francs)
Source : Banque de France, 1999
835
5564
3488
4771
5758
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1994 1995 1996 1997 1998
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Figure 15 : Investissements directs français par PECO (1994-1998)
(en millions de francs)
1994 1995 1996 1997 1998
Pologne 42 1065 2152 1660 3467
Roumanie 42 16 80 1318 763
Rép. tchèque 278 530 399 1093 636
Slovénie 37 13 4 138 590
Bulgarie 29 5 22 5 384
Lituanie 0 5 0 3 46
Lettonie 0 23 8 1 3
Estonie 0 3 0 0 0
Slovaquie 39 25 122 58 - 42
Hongrie 368 3879 701 495 - 89
Source : Banque de France, 1999
La Pologne apparaît comme le premier bénéficiaire des investissements français. Les flux d’investissement
direct sont concentrés à des niveaux importants dans ce pays (41,1 % des IDE français dans les PECO
entre
1994 et 1998), suivie de la Hongrie (26,2 %), de la République tchèque (14,4 %) et de la Roumanie (10,9
%)
(Cf. Figure suivante).
Figure 16 : Répartition géographique des investissements directs français
dans les PECO (1994-98) (en %)
1994 1995 1996 1997 1998 moyenne
94-98
Pologne 5,0% 19,1% 61,7% 34,8% 60,2% 41,1%
Hongrie 44,1% 69,7% 20,1% 10,4% -1,5% 26,2%
Rép. tchèque 33,3% 9,5% 11,4% 22,9% 11,0% 14,4%
Roumanie 5,0% 0,3% 2,3% 27,6% 13,3% 10,9%
Slovénie 4,4% 0,2% 0,1% 2,9% 10,2% 3,8%
Bulgarie 3,5% 0,1% 0,6% 0,1% 6,7% 2,2%
Slovaquie 4,7% 0,4% 3,5% 1,2% -0,7% 1,0%
Lituanie 0% 0,1% 0% 0,1% 0,8% 0,3%
Lettonie 0% 0,4% 0,2% 0% 0,1% 0,2%
Estonie 0% 0,1% 0% 0% 0% 0%
TOTAL 100% 100% 100% 100% 100% 100%
Source : Banque de France, 1999
B. - QUELLES OPPORTUNITES AU PLAN MICRO-ECONOMIQUE ?
1. Des conséquences macro-économiques positives pour les PECO, globalement neutres pour
les membres actuels de l’UE
a) Les simulations font apparaître nettement les gains à attendre pour les PECO…
Ces gains devraient être supérieurs aux bénéfices résultant d’un simple accord d’association. La
perspective de
l’adhésion favorise les investissements directs et abaisse le coût des financements. L’intégration permet
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d’améliorer l’environnement institutionnel et peut renforcer la stabilité macro-économique ; les
investissements
deviennent moins risqués, ce qui les rend plus attractifs et accélère leur flux. Aussi une intégration la plus
poussée possible à un espace de stabilité économique et de sécurité institutionnelle devient-elle un objectif
majeur pour ces pays.
b) … mais une neutralité de l’effet macro-économique sur l’UE
Une progression de 10 % des importations totales de l’UE augmente la croissance des PECO de 1 % alors
que
la même progression des importations des PECO n’accélère la croissance de l’Union que de 0,05 %. Les
effets
macro-économiques susceptibles d’être générés sont relativement faibles voire neutres pour les membres
actuels de l’UE.
A partir d’hypothèses proches de celles de l’Agenda 2000, les transferts publics versés aux PECO par les
membres actuels de l’UE seraient compensés, à long terme, par un surcroît d’importations des PECO. D’où
l’importance stratégique, pour la France, d’être présente sur ces marchés.
2. La nécessité de tirer parti de la croissance des PECO…
Avec un potentiel de croissance estimé entre 4 à 6 %, les PECO peuvent nourrir des perspectives
économiques
évidentes. Un potentiel de croissance de 6 à 6,5 % semble déjà atteint par la Pologne et les pays baltes.
Depuis son plan d’ajustement structurel de 1995, la Hongrie semble également converger favorablement
vers
ces seuils. Depuis 1998, la Bulgarie semble, quant à elle, rejoindre un sentier stabilisé. Dans le groupe des
pays
les plus avancés, la République tchèque semble être dans une situation plus délicate et connaît encore des
difficultés après la crise de change de 1997. La Roumanie est dans la même situation au sein du groupe
des
pays les moins avancés.
De tels niveaux de croissance n’ont été connus que récemment par certains pays asiatiques et qu’après la
seconde guerre mondiale dans les pays industrialisés. Les pays en transition sont appelés à une croissance
de
4 à 7 points de PIB 3. Pour la période 2000-2005, il est prévu une croissance de 4,4 % pour l’Europe de
l’Est,
hors Russie 4. Plus optimiste dans le scénario à moyen terme, sur la période 2000-2003, la croissance en
Pologne serait de 5,5 %, en Hongrie de 4,6 % et en République tchèque de 2,4 % 5. La croissance
exprimée en
euros devrait, par ailleurs, être supérieure en moyenne puisque le change réel de ces pays se réévalue
constamment.
A terme, les PECO représenteront 170 millions de consommateurs porteurs de débouchés importants.
On peut citer, à cet égard, l'exemple de la Slovénie qui affiche un niveau de vie proche de celui du Portugal.
3 BERD (1997).
4 OFCE (1998).
5 OCDE (1998).
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3. ... et des avantages comparatifs des PECO


Les spécialisations industrielles des PECO continuent de refléter des avantages comparatifs dans les
secteurs à forte intensité en travail et les secteurs à forte intensité en ressources naturelles ainsi que des
désavantages dans les secteurs à forte intensité capitalistique. Des différences importantes existent,
cependant, entre les pays d’Europe centrale, d’une part, et les Etats balkaniques et baltes, d’autre part. Les
échanges commerciaux de ces derniers restent dominés par les spécialisations industrielles traditionnelles
reposant sur des complémentarités sectorielles ; dans la plupart des pays d’Europe Centrale, en revanche,
la
tendance est à la « déspécialisation ».
En intégrant des pays à bas salaires, l’UE pourra éventuellement mieux résister à la concurrence asiatique
(Cf. Nokia et Ericsson, spécialistes du téléphone mobile en Estonie).
Figure 17 : Avantages comparatifs sectoriels des PECO
vis-à-vis de l’Union européenne
Hongrie Pologne Roumanie Slovénie Slovaquie Bulgarie Rép.
tchèque
Lituanie Estonie Lettonie
Vêtements ++ +++ +++++ +++ ++ ++ + ++
Métallurgie + + ++ + +++ ++++ + + +
Bois + + + ++ +++ +++
Coke et
pétrole raffiné
+ ++++ ++++
Meubles et
prod. manuf.
++++
Minéraux non
métalliques
+
Articles en métal +
Radio, TV,
ap. télécoms
-
Alimentation,
boisson
+-------
Chimie - - - - - -
Véhicules
à moteur
++ - - - - - - -
Textiles - - - - - - - -
Machines et
équipement
---------------
Légende : + indique une contribution positive au solde commercial
- indique une contribution négative
Chaque + ou chaque – représente 10 points de l’indicateur de contribution au solde commercial.
Source : F. Lemoine, M. Freudenberg (1998)
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La décomposition du commerce des PECO par stade de production révèle que les biens intermédiaires
sont la composante la plus importante et la plus dynamique des échanges. Bien que les PECO conservent
principalement une spécialisation horizontale, ils s’intègrent dans une division verticale du travail dans le
textile /
l’habillement ; en outre, certains sont récemment parvenus à une telle division du travail dans d’autres
secteurs :
matériel de transport et de télécommunication. Les investissements d’entreprises occidentales ont,
d’ailleurs,
abouti à la création de nouveaux liens de ce type entre les deux Europe.
La nature des échanges commerciaux confirme la persistance d’une forte complémentarité entre les
PECO et l’UE. Les échanges inter-branches représentent la majorité des échanges commerciaux de l’UE
avec
les PECO. Cependant, si les échanges des Etats balkaniques et baltes sont presque toujours de type
interbranche,
le commerce intra-branche représente une part importante pour les pays d’Europe centrale.
A court terme, les experts parient plus sur une évolution qualitative que quantitative du commerce UE /
PECO, induisant une modification de la structure commerciale au bénéfice des échanges intra-branches de
produits différenciés verticalement.
4. La reprise de l’acquis communautaire induit des opportunités.
Deux secteurs se dégagent plus particulièrement :
biens d'équipement : dans ce secteur, les entreprises des PECO vont devoir réaliser à nouveau des
investissements de capacité ou de productivité pour gagner en compétitivité et se mettre en conformité avec
les normes et les directives communautaires. En particulier, les importations d'équipements de
production et de transmission d'énergie, de matériel électrique, de télécommunication, de
bureautique et d'informatique devraient connaître une forte croissance. Dans le matériel de transport
terrestre, la connexion des réseaux locaux aux axes européens va contribuer à renforcer les besoins en
matériels de transport ferroviaire, roulant et fixe, et accroître les possibilités de coopération entre les
constructeurs locaux (Skoda Pilsen, CKD) et étrangers.
infrastructures : les opportunités se situent essentiellement au niveau des réseaux ferrés et routiers
(autoroutes). Il s'agit, d'une part, de construire de nouveaux réseaux permettant la connexion aux réseaux
occidentaux et, d'autre part, de moderniser et rénover les infrastructures existantes compte tenu de la
faiblesse des investissements réalisés dans ce secteur. Plus précisément, les besoins portent sur les
réseaux routiers (élargissement des routes, suppression de nombreux passages à niveau, construction de
rocades autour des grandes villes), réseau autoroutier (extension du réseau actuel très limité) et ferroviaire
(poursuite de l'électrification, multiplication des lignes à deux voies, amélioration de la sécurité,
reconstruction des ouvrages d'art). Ces opportunités devraient profiter aux majors français du BTP déjà
implantés dans le pays (Bouygues, Colas Jean Lefèvre, Dumez-Gtm) ainsi qu'aux entreprises d'ingénierie
et
aux fournisseurs d'équipements.
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II. - RISQUES LIES AU PASSAGE DE L'ECONOMIE DE MARCHE


A. - LES RISQUES MACRO-ECONOMIQUES
Malgré les évolutions indéniables de ces dix dernières années, les structures économiques de ces pays
sont
encore loin des standards européens, quand bien même une approche pays par pays mérite d'être retenue
(Cf. Infra. p 24).
Ainsi, leur « rattrapage tarde, que les pays aient tenté un ancrage réel de leur change (et donc une
croissance
plus lente, mais régulière) ou qu’ils aient privilégié la croissance, s’exposant à de brutales baisses de
niveau de
vie en cas de crise. La somme des PIB en dollar des dix candidats, qui regroupent plus de cent millions
d’habitants, reste équivalente au PIB des seuls Pays-Bas (15 millions d’habitants) » 6.
De plus, le processus d’intégration commerciale ne va pas sans poser des problèmes, qui découlent de la
détérioration des soldes extérieurs des PECO et du caractère unilatéral de la dépendance qui s’instaure en
faveur de l’Union. Par ailleurs, il convient de souligner les risques non négligeables de déséquilibres
macroéconomiques 7 pour les actuels PECO qui souffrent, aujourd’hui, d’un déficit extérieur important (qui
n’est
comblé, qu’en partie, par des investissements directs et de portefeuille étrangers). Ce déficit pourrait se
renforcer et engendrer une pression sur les monnaies locales (le risque de change ne peut être totalement
écarté).
A cet égard, le tableau ci-dessous fait apparaître une relative homogénéité dans l’appréciation du risque-
pays
(au 30 septembre 2000) par les assureurs-crédit européens en matière de couverture des opérations
d’exportation sur le moyen/long terme8. On notera simplement deux divergences : l’une sur la Lituanie entre
la
COFACE, l’assureur-crédit français (note 4) et les autres assureurs-crédit (note 5) et l’autre sur la Bulgarie
entre
Finnvera, l’assureur-crédit finlandais (note 7) et les autres assureurs-crédit (note 6). (Cf. Tableau page
suivante).
Enfin, sur la Bulgarie, l’assureur-crédit britannique (ECGD) a, en avril 2000, « réouvert » sa couverture.
6 MEUNIER (N), « Adhésion ou intégration, quel objectif pour l’Europe de l’Est ? », Caisse des Dépôts et Consignations, Etude,
15 septembre 2000, p 3.
7 HENRIOT (1999), « Macro-économie de l’élargissement », Document de travail, COE, CCIP.
8 Harmonisation oblige dans le cadre de l’OCDE (« Kraepen Package » ou accord sur les primes minimales depuis le 1 er avril 1999).
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Figure 18 : Classement des PECO par catégorie de risque/prime
Appréciation du risque Catégorie de prime 9 Pays
risque élevé 6 Bulgarie, Roumanie
risque modérément élevé 5 Lituanie
assez bon risque 4 Lettonie, Slovaquie
bon risque 3 Estonie
très bon risque 2 Hongrie, Pologne, Rép. tchèque et
Slovénie
Pour 1999, la COFACE (Compagnie Française pour l’Assurance du Commerce Extérieur) a procédé,
compte
tenu de la politique arrêtée, en 1998, par le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, à une
ouverture sur les pays les plus avancés dans le processus de transition vers l’Union européenne. La
possibilité
de garantie a été réduite sur la Roumanie qui connaissait une situation économique et financière difficile.
Pour
2000, les options sont restées à peu près identiques. Le Ministère de l’Economie a décidé de relever les
plafonds d’affaires nouvelles pour le moyen terme sur la Slovaquie et la Bulgarie ainsi que sur la Roumanie,
sur
acheteurs privés seulement (de 15 à 100 mns d’euros inclus par an). Pour les trois pays baltes, les plafonds
vont
également de 15 à 100 mns d’euros.
9 Moins le risque est élevé, plus la prime d’assurance-crédit est faible.
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Politique de couverture des PECO à moyen-long terme (risque-politiques) par les assureurs-crédit
européens
(catégorie de risques avec une échelle de 1- risque minimum - à 7- risque maximum -)
Pays COFACE (FR)
couverture catégorie
CESCE (ESP)
couverture catégorie
ECGD (GB)
couverture catégorie
SACE (IT)
couverture catégorie
HERMES (DE)
couverture catégorie
Bulgarie
Estonie
Hongrie
Lettonie
Lituanie
Pologne
Rép. tchèque
Roumanie
Slovaquie
Slovénie
plafonné
plafonné
ouvert sous surveillance
plafonné
plafonné
ouvert sous surveillance
ouvert sous surveillance
plafonné sur ach. privés
plafonné
ouvert sous surveillance
6324422642
plafonné
plafonné
ouvert
plafonné
plafonné
ouvert
ouvert
fermé
plafonné
-
données
confiden
tielles
plafonné (50 M£ au moins)
plafond (50 M£ au moins)
plafonné (200 M£)
plafond (50 M£ au moins)
plafond (50 M£ au moins)
plafonné (200 M£)
se référer au souscripteur
plafond (moins de 50M£)
plafond (moins de 50M£)
nd
fermé
cas par cas
ouvert soumis à cond.
ouvert soumis à cond.
ouvert soumis à cond.
cas par cas
ouvert soumis à cond.
cas par cas
cas par cas
cas par cas
6324522642
nd
6324522642
Pays DUCROIRE (BE)
couverture catégorie
GRE (CH)
couverture catégorie
FINNVERA (FL)
couverture catégorie
NCM (NL)
couverture catégorie
Bulgarie
Estonie
Hongrie
Lettonie
Lituanie
Pologne
Rép. tchèque
Roumanie
Slovaquie
Slovénie
plafonné et garantie bancaire
plafonné open account*
plafonné open account
plafonné open account
plafonné open account
plafonné open account
plafonné open account
plafonné et garantie bancaire
plafonné open account
plafonné open account
6324522642
disponible
disponible
disponible
disponible
disponible
disponible
disponible
disponible
disponible
disponible
6324522642
fermé
garantie bancaire
ouvert
garantie bancaire
garantie bancaire
ouvert
ouvert
contacter souscripteur
cas par cas
ouvert
7324522642
fermé
garanties variables **
garanties variables
garanties invariables ***
garanties invariables
garanties variables
garanties variables
couverture suspendue
garanties invariables
pas de restrictions
nd
Données valides au 30 septembre 2000.
* L’Office National du Ducroire peut offrir la couverture des risques politiques et commerciaux en "open account", c'est-à-dire sans
qu'une garantie bancaire soit requise, et sans autres conditions particulières.
** Lettre irrévocable de crédit, garantie bancaire ou publique à moins d’une information fiable sur l’acheteur ou d’une couverture
limitée au seul risque de transfert.
*** Lettre irrévocable de crédit, garantie bancaire ou publique.
Sources : sites Internet de la DREE, COFACE, CESCE, ECGD, SACE, HERMES, DUCROIRE, GRE, FINNVERA et NCM.
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1. Les risques propres à chaque économie


En Pologne, le risque tient au coût de la restructuration du secteur agricole (25 % de la population active).
L’économie de la République tchèque ne paraît pas totalement en mesure de supporter la concurrence. Les
infrastructures paraissent dégradées. Les crédits aux entreprises privées diminuent.
La Slovaquie connaît un fort endettement et une récession (croissance non attendue avant 2001). Les
résultats
sur la politique d’austérité actuelle se révèlent incertains.
La Hongrie risque de concurrencer l'agriculture française.
L’Estonie connaît des relations difficiles avec la Russie.
La Lettonie connaît une instabilité politique. Pèsent, en outre, de forts soupçons sur le système bancaire
(évasion fiscale russe, voire blanchiment).
En Lituanie, l'on constate une incapacité à enrayer un fort déficit budgétaire. Les réformes font un retour en
arrière depuis la crise russe de 1998.
La Roumanie enregistre un niveau de vie, un cadre légal et des infrastructures insuffisants pour supporter
les
contraintes du Marché unique.
En Bulgarie, le système financier est faible, on constate d'énormes écarts de développement avec l’Ouest.
La Slovénie fait preuve d'insuffisance en matière de réformes structurelles, de privatisations et d'ouverture
aux
investissements étrangers.
Pour certains de ces pays, la crise russe de la mi-98 a encore accentué la tendance à la récession, en
réduisant
drastiquement les débouchés commerciaux vers la CEI. La contrepartie de cette intégration par les
échanges est
la grande sensibilité à tout ralentissement de la croissance dans l’Union Européenne.
2. Les déséquilibres budgétaires
Un des risques est de voir les dépenses augmenter : 478 milliards de francs en 2000, 465 milliards en 2006
prévu hors élargissement, 575 milliards en cas d’adhésion de six pays. Un risque existe également de
répartition
inéquitable des dépenses des fonds structurels au détriment de régions de l’UE. Par ailleurs, la composante
fortement agricole des économies de l’Est fait peser, sur les agriculteurs français, un risque de diminution
des
aides communautaires.
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D'autres coûts apparaissent plus incertains pour les PECO :
- la difficulté de différencier ce qui est exigé par la reprise de l'acquis de ce qui est inhérent au processus de
modernisation de leurs économies ;
- la notion même de coût car, dans de nombreux cas, il s'agit d'investissements de modernisation et de
restructuration, en particulier dans la sphère privée ;
- enfin, le poids respectif des agents économiques (Etat, collectivités locales, entreprises ou
consommateurs)
dans le financement des réformes de structures.
B. - LES RISQUES MICRO-ECONOMIQUES
Dans le cadre des rapports réguliers que la Commission publie sur les progrès accomplis pays par pays sur
la
voie de l'adhésion, celle-ci a été conduite à préciser ce que signifie « l'existence d'une économie de marché
viable » au regard des critères précités. Elle en donne la définition suivante : « Le bon fonctionnement
d'une
économie de marché suppose la libéralisation des prix et des échanges ainsi que la mise en place d'un
cadre
juridique qui soit effectivement appliqué, y compris pour ce qui concerne les droits de propriété. Les
performances d'une économie de marché sont améliorées par la stabilité macro-économique et par
l'existence
d'un consensus en matière de politique économique. L'efficacité de l'économie est encore renforcée lorsque
le
secteur financier est bien développé et qu'aucun obstacle significatif n'entrave l'entrée ou la sortie des
marchés ».
Le cadre nécessaire au fonctionnement d'une économie de marché viable est largement en place dans les
PECO. Les mécanismes de marché déterminent librement les prix d'une grande majorité de produits. La
libéralisation des prix a progressé rapidement tandis que le régime des changes et celui du commerce
étaient,
en grande partie, libéralisés. Toutefois, persistent des barrières non négligeables au commerce qui doivent
disparaître avant l'adhésion à l'UE.
1. Les risques liés au poids de l’économie informelle
L'économie souterraine revêt une certaine ampleur variable selon les PECO (entre 15 et 40 %) du PIB.
Selon
Eurostat, en Lituanie, l'économie illégale représente près de 18 % du PIB. Dans certains PECO où les
secteurs
industriels en pleine reconversion pèsent lourdement sur l'économie et grèvent le budget de l'Etat, elle
constitue
une soupape de sécurité et de croissance en particulier en matière d'emplois et de revenus, mais elle est
également une source de distorsion, parfois grave, de concurrence et une source de faible niveau des
recettes fiscales.
Elle prospère également dans les secteurs de l'immobilier, du commerce de gros et de détail .
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2. La préférence nationale
A moins d'être une entreprise de taille européenne ou mondiale, le recours à un partenaire local est
fortement
conseillé dans la plupart des PECO, quelle que soit la démarche envisagée (exportation, implantation,
partenariat ou sous-traitance).
Cela s’explique par les difficultés d’appréhension des marchés locaux mais aussi par la préférence
accordée,
par les pouvoirs publics des PECO, aux nationaux. A titre d’exemple, en République tchèque, concernant
l'attribution de marchés publics, le Code du Commerce autorise les organisateurs d'appels d'offres à choisir
une
offre nationale de 10 % supérieure à la meilleure offre étrangère.
Cela conduit, d’ailleurs, beaucoup de groupes français implantés en République tchèque à conserver une
image
tchèque (raison sociale, management, communication... ), même si le management exécutif est français.
Autre exemple de discrimination, les non-résidents (personnes physiques n'ayant pas la nationalité tchèque
et
personnes morales immatriculées à l'étranger) n'ont pas le droit d'accéder à la propriété immobilière.
3. La double tarification
Depuis l'ouverture de ces pays, la pratique qui consiste à faire payer, en général, une même prestation
deux fois
plus cher par les ressortissants étrangers s'est beaucoup développée et concerne, à la fois, les entreprises
(par
exemple, les tarifs pour les exposants aux salons professionnels) et les particuliers (tarifs pour la
consommation
d'électricité, restaurants...).
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III - DIFFICULTES LIEES A L’ADOPTION DE L’ACQUIS COMMUNAUTAIRE


Outre les conditions économiques exigées - telles qu'une économie de marché viable, la capacité de faire
face à
la pression concurrentielle - et le jeu des forces du marché à l’intérieur de l’Union européenne, les pays
candidats à l’adhésion doivent encore intégrer l’acquis communautaire tel qu’il est exprimé dans le Traité, le
droit
dérivé et les politiques de l’Union.
Il s’agit, là aussi, d’une source de difficultés pour les exportateurs et investisseurs français soumis à une
certaine
instabilité juridique, dont les effets ne sauraient, cependant, être surestimés.
En effet, si les entreprises sont conscientes du véritable enjeu stratégique que représentent les PECO et de
leur
capacité à constituer, à terme, en Europe, un nouveau coeur industriel doté d’un réel potentiel de savoir-
faire, le
premier pas n’est pas toujours facile à franchir… que l’on songe aux prix des loyers qui atteignent
facilement,
dans certaines villes des PECO, ceux des Champs - Elysées.
Une fois ce premier cap franchi, les entreprises sont encore confrontées à une instabilité juridique liée à la
reprise de l’acquis communautaire.
A. - LA MISE EN OE UVRE DES ACCORDS EUROPEENS
1. Présentation succincte des Accords européens
Juste après la chute du Mur de Berlin, l’Union européenne a pris conscience de sa responsabilité dans la
transition réussie de cette région vers une économie de marché. Son soutien à l’Europe de l’Est a consisté
en
une aide financière et technique (programme PHARE) 10, et, de manière plus significative, en une ouverture
de
son marché aux produits de l’Est.
L’acte majeur de l’Union européenne dans l’établissement de liens économiques serrés avec les PECO
s’est concrétisé dans des « accords européens », véritable cadre juridique de l’association des deux
zones géographiques.
Ces accords reconnaissent le souhait des parties contractantes de renforcer leurs liens traditionnels et
d’établir
des relations étroites et durables, fondées sur la réciprocité, en vue de permettre, aux PECO, de participer
au
processus d’intégration européenne.
Ils visent à établir une zone de libre-échange à l’horizon 2002 et prévoient la libéralisation des échanges de
produits industriels de même que la coopération économique dans de vastes domaines.
10 Le Programme PHARE est une initiative de l’Union européenne destinée à soutenir la création d’une famille plus large de nations
démocratiques dans une Europe stable et prospère.
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Accords européens entre l’UE et les PECO
Pays Date de
signature
Date d’entrée
en vigueur
Demande d’adhésion
Bulgarie
Estonie
Hongrie
Lettonie
Lituanie
Pologne
République tchèque
Roumanie
Slovaquie
Slovénie
mars 1993
juin 1995
décembre 1991
juin 1995
juin 1995
décembre 1991
octobre 1993
février 1993
octobre 1993
juin 1996
février 1995
février 1995
-
février 1994
-
-
février 1994
février 1995
février 1995
février 1999
décembre 1995
novembre 1995
janvier 1994
octobre 1995
décembre 1995
mai 1995
juin 1996
juin 1995
juin 1995
juin 1996
Source : Commission européenne, DG Elargissement
La libre circulation des marchandises, telle qu’elle est prévue dans ces accords, se caractérise par un
principe
d’asymétrie. Ainsi, l’Union doit procéder sans délai à la suppression de ses droits de douane à l’importation
en
provenance des PECO et au démantèlement de ses restrictions quantitatives, tandis que les PECO n’y
procèdent que de manière progressive et un certain nombre d’exemptions leur est accordé pour des
produits et
des secteurs particuliers jugés sensibles. Des catégories de produits peuvent restés soumis à des droits
élevés
et à des quotas, d’autres sont frappés par des taxes à la consommation, comme pour l’automobile, les
boissons
alcoolisées ou le tabac, en Hongrie.
Si les obstacles formels au lancement d’activités économiques et à l’entrée de nouvelles entreprises
françaises
ont disparu dans la plupart des secteurs, des incertitudes persistent.
2. Les retards dans l’alignement législatif
La libéralisation progressive des marchés des PECO connaît, parfois, des retards importants mettant en
cause
les possibilités d’investissement.
De fait, si la Hongrie mène une politique douanière libérale, il subsiste, néanmoins, des pics tarifaires, dans
l’agroalimentaire notamment. En Pologne, la Commission européenne a relevé que des critères de
transition
n’avaient pas été respectés et que certains secteurs comme le jeu, les clubs de sport ou encore
l’audiovisuel
restaient fermés aux investissements communautaires 11.
La Commission européenne attribue ces retards à de simples problèmes d’ordre institutionnel ; le Parlement
polonais serait "débordé". La République tchèque connaît la même lenteur dans la procédure visant à
préparer
des projets d’actes législatifs par des Ministères et dans les procédures parlementaires.
11 Rapport régulier de la Commission sur les progrès réalisés par la Pologne sur la voie de l’adhésion, 1999, p. 6.
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La vigilance des institutions européennes devrait permettre d’y remédier rapidement. Pour renforcer la
capacité
administrative des PECO, la Commission européenne a proposé de mobiliser d’importantes ressources
humaines et financières, grâce au jumelage d’administrations et d’agences. Elle entend mettre, à la
disposition
des pays candidats, l’expertise des Etats membres, par le biais d’un détachement, à long terme, de
fonctionnaires.
3. Des décisions non conformes aux Accords européens
Plus gênant est le problème des décisions non conformes aux Accords européens. En effet, en septembre
1999,
la Pologne a décidé d’augmenter, par rapport au niveau convenu, un certain nombre de droits agricoles
dans le
cadre de l’OMC sans engager les consultations préalables prévues dans le cadre de l’accord européen 12.
De
même, le gouvernement tchèque a décidé d’introduire des mesures de sauvegarde préliminaires pour
l’importation du sucre et de modifier la loi sur l’emploi de manière unilatérale 13.
4. Des incertitudes importantes
Les pays candidats à l’adhésion ont pour mission d’intégrer, dans leur législation interne, près de 80 000
pages
d’acquis communautaire, réparties en huit chapitres.
Si l’on peut se réjouir de l’avancée des négociations, il ne faut pas oublier que les chapitres, présentés
comme
étant clos, ne le sont qu’à titre provisoire. Ils n’appellent pas de nouvelles négociations pour l’instant. La
décision
de clôturer provisoirement des chapitres est à la discrétion de la Commission européenne. Ce statut de
« chapitres provisoirement clos », de par les termes utilisés, laisse une insécurité juridique certaine, puisque
sont tus les éléments qui mériteraient une renégociation.
La plupart des pays ont demandé des périodes transitoires pour plusieurs chapitres. Ainsi, la Hongrie
n’entend
pas mettre en oe uvre, pour l’heure, le chapitre relatif à la libre circulation des marchandises, pièce
maîtresse du
Marché unique. Il en va de même pour la libre circulation des capitaux ou encore le droit des sociétés.
Les chapitres les plus délicats n’ont toujours pas été ouverts, qu’il s’agisse du cadre général sur
l’agriculture, de
la politique régionale, de l’environnement ou de la libre circulation des personnes. Ce dernier domaine est
particulièrement inquiétant pour les entreprises et l’on ne s’étonnera guère du faible nombre d’expatriés
français sur le territoire des PECO.
L’environnement constitue le plus grand défi à relever par les pays candidats avec l’appui de l’Union
européenne 14.
12 Idem
13 Rapport régulier de la Commission sur les progrès réalisés par la République tchèque sur la voie de l’adhésion, 1999.
14 La production de produits chimiques dans les PECO, après avoir fortement chuté à partir de 1989 parallèlement à la baisse du
PIB
depuis 1993, a commencé à augmenter, en raison de la reprise de la croissance économique au point que la hausse s’avère
supérieure à
la baisse enregistrée.
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Il paraît utopique de laisser les véritables problèmes pour la fin . Etant donné la complexité de ces derniers
chapitres, les Etats membres se montreront sans doute plus exigeants sur la formulation des positions de
négociation. Ne conviendrait-il pas d’aborder ces sujets plus rapidement dans le calendrier des négociations
afin
de trouver un consensus, sans retarder indéfiniment l’adhésion des pays candidats.
Les entreprises françaises sont encore loin de bénéficier de tous les avantages qui prévalent au sein de
l’Union
européenne. La Présidence suédoise de l’Union, qui succède à celle française en janvier 2001, pourra
dresser une image d’ensemble des difficultés rencontrées lors des négociations de manière à ce que les
entreprises qui exportent ou investissent dans les PECO bénéficient d’une meilleure transparence du
cadre législatif régissant leurs opérations.
Au vu des problèmes évoqués, les négociations doivent être conduites avec mesure. Loin de faire prévaloir
une
stratégie trop allante, le ton du réalisme s’impose.
B. - DES CONSEQUENCES NON NEGLIGEABLES
1. Une instabilité législative pesante
Les investisseurs se plaignent de l’instabilité du cadre juridique et surtout fiscal ainsi que du niveau trop
élevé des impôts directs. Les modifications fréquentes du cadre juridique, liées à la mise en oeuvre de
l’acquis
communautaire, et les problèmes rencontrés pour faire appliquer la législation en vigueur peuvent
décourager
l’initiative et l’investissement privé.
Conséquence directe de l’adaptation législative, les taxations évoluent sans cesse dans la mesure où
interviennent régulièrement des modifications et des instaurations de régimes exceptionnels pour certaines
catégories de produits.
Par ailleurs, la législation sur les normes est loin d’être achevée. Selon l’Office hongrois des normes, 30 à
35 % des normes communautaires ont été introduites en Hongrie depuis 1995 et ce chiffre pourrait atteindre
100 % en 2001. Néanmoins, la reprise des normes communautaires varie selon les secteurs et même à
l’intérieur de ceux-ci 15.
15 Le MOCI, n°1438, 20 avril 2000.
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En République tchèque, certains produits communautaires répondant pleinement aux normes
communautaires
restent soumis à des procédures supplémentaires.
Exemple de la République tchèque
- dans le secteur agroalimentaire (produits laitiers frais)
Pour certains produits alimentaires, un certificat de conformité local (avec analyse par un laboratoire tchèque,
coûtant entre 2000 et 3000 couronnes par produit) est obligatoire depuis le 1er janvier 1999. C'est notamment
le cas des vins pour lesquels chaque millésime doit être certifié, d'où des frais élevés pour les petites quantités
importées.
- dans le secteur des biens intermédiaires (produits pharmaceutiques)
Les Polonais, quant à eux, ont décidé de traduire, en polonais, toutes les normes européennes et ont fait le
choix de réexaminer et de modifier les normes sectorielles en vigueur à l’époque du communisme, plutôt
que de
les supprimer en bloc. Cette politique ralentit le processus d’adaptation à la législation communautaire.
La rédaction actuelle du projet de loi-cadre sur les tests et l’évaluation de la conformité présente des
difficultés
puisque le Ministère polonais de l’économie a confondu les produits soumis à déclaration de conformité par
les
producteurs ou les importateurs et ceux soumis à des règlements de sécurité particuliers dans l’Union
européenne. « Alors que les deux précédents projets de loi-cadre étaient considérés comme conformes par
la
Commission, c’est une troisième version - non conforme - qui a finalement été envoyée par le ministère de
la
Diète » 16.
Selon le Poste d’Expansion Economique de Varsovie, « cette absence totale de reprise de l’acquis
communautaire pose de gros problèmes aux opérateurs, qui souhaitent importer en Pologne des
équipements
ou appareils bénéficiant d’une certification UE pour l’instant non reconnue en Pologne : la lourdeur des
procédures administratives de certification en Pologne et la nécessité du renouvellement fréquent des
autorisations fait que des risques de mise en cause des équipements importés, conformes à la certification
UE,
mais en cours de renouvellement de certification en Pologne, existe réellement. Cette non-reprise de
l’acquis
n’est donc pas seulement une barrière à l’entrée, mais aussi une discrimination injustifiée entre matériels
polonais et matériels importés » 17.
En outre, les procédures et les pratiques administratives sont empreintes de fortes pesanteurs
administratives.
Ainsi, si la loi évolue rapidement dans le temps, elle varie également selon l’administration ou l’interlocuteur,
faute de procédures uniformes.
16 Bulletin d’Informations Economiques et Commerciales, mars 2000, PEE de Varsovie, pp. 34-35.
17 Idem.
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS

2. Des problèmes structurels


a) Des formations inadéquates
La reprise de l’acquis communautaire est confrontée non seulement au problème de mise en conformité de
la
législation. Mais aussi à des moyens budgétaires et humains limités pour sa mise en oe uvre dans les
PECO.
Le critère, dit de Madrid, de renforcement des capacités administratives est, à cet égard, fondamental. Par
exemple, si une nouvelle loi sur les faillites ou sur les investissements étrangers est votée, il est
fondamental
que les administrateurs et les juges chargés de l'appliquer recouvrent la formation adéquate en droit et en
procédure communautaire.
Or, le renforcement des capacités administratives et judiciaires constitue une priorité difficile à réaliser,
compte tenu des énormes différences salariales entre secteur public et secteur privé, et du fait de certains
blocages administratifs.
En matière de droits de propriété intellectuelle (protection des marques et contrefaçon), la formation des
fonctionnaires et agents locaux constitue le besoin le plus urgent pour sécuriser les échanges
commerciaux. En
effet, ces fonctionnaires ignorent le plus souvent les enjeux économiques commerciaux de la propriété
intellectuelle et les pouvoirs de l'inspection commerciale, en charge du contrôle des marchandises et de la
recherche de falsifications sont très limités (les contrefaçons ne peuvent être réquisitionnées).
b) La faiblesse de l’infrastructure judiciaire
Les tribunaux des PECO n’agissent pas toujours avec la diligence nécessaire pour garantir la sécurité
juridique
voulue aux entreprises étrangères.
A titre d’exemple, en République tchèque, l’enregistrement des sociétés et la modification du statut juridique
des
entreprises existantes s’effectuent dans le cadre d’une procédure judiciaire qui peut prendre jusqu’à 12
mois 18.
De plus, les tribunaux de commerce fonctionnent très lentement dans nombre de PECO et il est bien
souvent
préférable de trouver une solution à l’amiable avec le débiteur. Le recouvrement des créances
commerciales est
d’autant plus difficile que les tribunaux sont réticents à ordonner des mesures conservatoires.
Ces difficultés sont particulièrement gênantes dans des pays où le risque d’impayés est grand.
Les entreprises françaises doivent alors gérer la précarité ou l’indétermination du statut juridique de
l’intermédiaire local qui hésite à donner des éléments comptables sur ses activités.
Le risque d'impayés peut également convaincre une grande entreprise française de créer son propre réseau
de
distribution.
18 Rapport régulier de la Commission sur les progrès réalisés par la République tchèque sur la voie de l’adhésion, 1999.
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS
S’insérer au sein d’une filière implique des risques en amont et en aval. Il importe, dès lors, de positionner
du
personnel à chaque maillon de la chaîne, en adoptant une stratégie d’investissement claire. Si cet effort ne
peut
être fait par une PME, cette dernière peut, néanmoins, envisager de trouver d’autres partenaires européens,
par
le biais de cabinets de conseil ou d’organismes spécialisés, pour assurer une certaine coalition dans les
différentes étapes de production.
c) La corruption et la fraude dénoncées par diverses organisations
Véritables pendants d’un système judiciaire encore faible, on ne saurait ignorer les problèmes de corruption
et
de fraude dans la plupart des PECO, dont la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement
(BERD) et l'OCDE 19 se sont fait l'écho. De même des organisations privées telles que Transparency
International 20, the Heritage Foundation et le Wall Street Journal 21 élaborent des classements par pays
quant
au niveau de corruption, les PECO étant relativement mal placés.
Ce phénomène est également amplement cité par l'Union européenne qui, dans le cadre des rapports
réguliers
pays par pays, examine les efforts accomplis par les pays candidats dans la lutte contre la corruption. Outre
l'adoption de législations nationales (ex. vote en Lituanie, en mars 1998, d'une loi sur le blanchiment
d'argent),
les pays candidats, aux côtés de l'Union européenne, ont ratifié la convention du Conseil de l'Europe du 8
novembre 1990 relative au blanchiment, au dépistage, à la saisie et à la confiscation des produits du crime.
Par
ailleurs, la plupart d'entre eux ont signé la convention pénale sur la corruption du 27 janvier 1999 (Bulgarie,
Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Slovénie et Slovaquie).
Il faut aussi reconnaître que si la corruption concerne essentiellement les marchés publics, elle est aussi
utilisée
pour réduire les délais de constitution d’une société ou de dédouanement (cela peut prendre de deux jours
à une
semaine).
Ainsi, en Pologne, « celui qui ne « borde » pas ses transactions et ne protège pas ses acquis, s’expose à
de
graves problèmes » (… ). Il faudra des années avant qu’une déontologie des affaires s’installe et perdure 22.
L’évasion fiscale est liée au poids considérable de l’économie informelle 23. La fraude porte sur la
nondéclaration
des revenus et sur la TVA.
C. - UN BILAN A PONDERER
Les PECO devront évidemment persévérer sur la voie des réformes institutionnelles et juridiques afin
d’améliorer
l’application de la loi, simplifier les formalités administratives et lutter contre la corruption. Ils doivent oeuvrer
à la
mise en place d’un cadre juridique stable et transparent pour les opérateurs économiques et poursuivre les
réformes en vue de l’adhésion à l’Union européenne.
19 Rapports par pays, OCDE, 27 juin 2000.
20 "Measuring Governance, Corruption, and State Capture : How Firms and Bureaucrats Shape the Business Environment",
Transparency
International, avril 2000.
21 "2000 Index of Economic Freedom".
22 O. BLIC, « Quelques conseils pour bien aborder le marché polonais », Accomex, mars-avril 2000, n° 32, p. 48.
23 A titre d’exemple, la Commission européenne comptabilisait 240 000 travailleurs non déclarés en Estonie, en 1999.
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS
Si le climat des affaires dans les PECO n’est pas identique à celui qui règne dans l’Union européenne, il
reste,
néanmoins, favorable aux investissements. Les régimes d’investissement sont libéraux, ne nécessitent pas,
en
général, d’autorisation préalable et les incitations à l’investissement sont nombreuses. Des parts de marché
ont
pu être maintenues engagées par les entreprises françaises grâce à des investissements dans les PECO,
pour
concurrencer les pays asiatiques (ceci est particulièrement notable dans le domaine de chaussure).
On notera, cependant, que la procédure de remboursement de la TVA hongroise acquittée par des
étrangers est
complexe et que les délais de remboursement sont extrêmement longs24.
Ainsi, la convention fiscale franco-tchécoslovaque n'est guère appliquée par les Républiques tchèque et
slovaque. Les Etats s'estiment liés par les traités internationaux conclus précédemment par la République
fédérale socialiste tchécoslovaque. De même, les conventions signées avec l'Estonie, la Lettonie et la
Lituanie
ne sont pas encore entrées en vigueur.
24 Gide Loyrette Nouel.
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IV - PROPOSER LES APPUIS NECESSAIRES AUX PME


A. - LES APPUIS NATIONAUX
1. Encourager la présence française dans les foires et salons
La Commission européenne et plus spécifiquement les services du Commissaire chargé de l’élargissement,
Günter VERHEUGEN, ont récemment lancé une politique de communication sur l’élargissement et ses
effets,
laquelle est mise en oe uvre, sur 2000-2001, dans l’ensemble des pays de l’UE ainsi que dans les pays
candidats
à l’adhésion. Les actions en faveur d’une meilleure information des entreprises françaises sur ces marchés
méritent, en effet, d’être particulièrement renforcées.
Il convient, ainsi, de communiquer, aux PME, les potentialités de certains marchés, de les informer du
caractère
inéluctable de l’élargissement et de la nécessité de s’y préparer. Pour ce faire, l’organisation de séminaires
et de
colloques sur les PECO afin que les entreprises (notamment les PME) se mobilisent et nouent des contacts
est
essentiel (Cf. Annexe 2, Manifestations organisées par la CCIP sur les PECO en 2000).
Mais plus importante encore est la nécessité de leur présence dans les foires et salons organisés dans les
PECO eux-mêmes.
2. Renforcer les prestations de mise en relation commerciale
Au delà des informations sur les marchés ou les procédures, le réseau français d’appui (Postes
d’Expansion
Economique, Chambres de Commerce et d’Industrie Française à l’Etranger, Conseillers du Commerce
Extérieur,
etc.) peut jouer un rôle essentiel dans la recherche de partenaires crédibles, solvables… dans les PECO.
Les
joint ventures et autres associations d’entreprises sont, en effet, les modes privilégiés de pénétration des
marchés des PECO. Encore faut-il que les entreprises françaises puissent y trouver les partenaires
adéquats.
Par leur expérience, leur connaissance du terrain, leur réseau de relations et leur déploiement
géographique, les
différents organismes d’appui peuvent jouer un rôle clé dans le rapprochement de partenaires français et
des
PECO.
3. Renseigner les entreprises sur la solvabilité de leurs partenaires des PECO
Les entreprises françaises qui souhaitent exporter vers les PECO doivent, avant de procéder à une
quelconque
expédition de marchandises, pouvoir vérifier la solvabilité de leurs clients dans des pays où les risques
politiques
mais aussi commerciaux demeurent quelque peu élevés. Plusieurs organismes français comme la Coface,
les
Postes d’Expansion Economique, les Chambres de Commerce Françaises à l’Etranger peuvent fournir un
certain nombre de renseignements de notoriété aux exportateurs français. Il importe qu’ils soient mieux
connus
des PME françaises et qu’ils étayent leur réservoir d’informations sur les entreprises des PECO.
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4. Aider à la faisabilité juridique de l’investissement


Le cadre juridique de l’investissement dans les PECO est encore incertain (Cf. Supra). Le traitement réel
est,
parfois, dans certains pays, éloigné du traitement légal. Or, aujourd’hui, l’implantation est de plus en plus
exigée
des autorités locales. Elle est aussi, pour les entreprises françaises, un moyen essentiel de pénétration des
marchés des PECO. Par ailleurs, dans ces pays, la culture de l’écrit est peu répandue. Dans ce contexte,
les
entreprises doivent pouvoir être conseillées afin de conclure des contrats écrits, notamment en cas
d'exportations multiples, des contrats-cadre, ne serait-ce qu'à titre de preuve.
Au-delà de simples conseils sur le droit local des sociétés, sur la fiscalité, sur la structure d’implantation
adéquate… , les PME françaises doivent pouvoir également compter sur une aide à la faisabilité juridique
de leur
investissement.
Là encore, il importe que plusieurs types d’organismes renforcent leurs offres d’appui dans ce domaine
quelque
peu nouveau.
5. Améliorer l’offre d’intelligence économique sur les PECO
L’intelligence économique pourrait être plus largement utilisée par les pouvoirs publics pour faire connaître,
aux
entreprises françaises, les opportunités commerciales.
Faire émerger des documents de synthèse sur des stratégies existantes et des analyses de pratiques
réussies,
notamment de firmes allemandes ou italiennes est une des voies d’amélioration de cette offre.
6. Encourager les PME à développer des techniques de veille concurrentielle (Internet,
benchmarking...)
Cet encouragement se révèlerait utile aux PME françaises :
- d’une part, pour définir des marchés cibles (orientation générale et stratégie export, recherche générale
sur
les marchés étrangers, exploitation et analyse des conditions d’accès aux marchés),
- d’autre part, pour évaluer les aides existantes (assurance prospection, fonds régionaux d’aide au conseil,
aides régionales à l’exportation) et les concours bancaires,
- enfin, pour optimiser la structure de distribution ou d’implantation de filiale.
7. Faire davantage connaître le FASEP-Garantie 25
Afin de faciliter la création et le développement des PME françaises à l’étranger, le Ministère de l’Economie
et
des Finances et de l’Industrie a créé un fonds de garantie qui se substitue aux différents instruments de
soutien
à l’investissement existants (CODEX, protocoles de partenariat, Fonds de garantie pour l’Europe Centrale
et
Orientale). Ce fonds est doté d’une enveloppe budgétaire de 300 millions de francs qui devrait permettre de
garantir un volume de 1,8 à 2 milliards de francs d’investissements à l’étranger. Il garantit les risques
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économiques encourus par les entreprises françaises dans leurs investissements en fonds propres dans
des
filiales situées, notamment, dans les PECO. La garantie donnée par le FASEP bénéficie à la société-mère
française et couvre 50 % du montant de l’intervention éligible 26. Elle est cependant, mal connue.
8. Favoriser la mise en réseau des PME françaises
Les PME françaises peuvent imaginer de se mettre en réseau pour capitaliser des moyens financiers et
humains
plus importants et profiter ainsi des opportunités qui s’ouvrent encore à elles sur les marchés des pays
candidats
à l’Union européenne.
B. - LES APPUIS COMMUNAUTAIRES
Les appuis communautaires ont également un rôle important à jouer dans la promotion de la présence des
entreprises dans les PECO.
1. Relancer les financements directs aux PME
a) L’Union européenne n’octroie désormais plus aucun financement direct aux PME
Les investisseurs français préfèrent, dans un premier temps, s’implanter par le biais d’un bureau de
représentation avant de s’engager davantage. Il est à noter que la joint venture est le stade supérieur à
privilégier. L’Union européenne avait mis en place un programme communautaire JOP destiné à faciliter la
création d’entreprises conjointes au sein des PECO et à donner, par là-même, un rôle clef aux milieux
d’affaires
européens dans le processus d’élargissement. La France a profité de ce programme de manière plus
importante
que l’Allemagne, mais toujours moins que l’Italie.
25 FASEP - Garantie : Fonds d’études et d’aide au secteur privé.
26 Eléments recueillis auprès du Crédit Lyonnais.
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Créations de joint ventures par les Etats membres de l'UE
dans les PECO : répartition par Etat
Source : Rapport d'activité du programme JOP, juin 1998, p. 8
Différents secteurs ont saisi cette opportunité.
Créations de joint ventures par secteur par les Etats membres dans
les PECO : répartition par secteur
Source : Rapport d'activité du programme JOP, juin 1998, p.8.
Cependant, le programme était jugé trop compliqué et la Commission européenne a estimé qu’elle n’avait
pas
les moyens d’étudier, avec sérieux, les bilans et les résultats financiers des entreprises. Suite à un audit 27,
il est
apparu que 90 % des projets (y compris pour la Russie, puisque JOP ne concerne pas seulement les
PECO)
27 Deloitte & Touche.
Belgique
5% Autriche
3%
Allemagne
14%
France
24%
Italie
38%
Espagne
0,5%
Pays-bas
2%
Portugal
0,5%
Irlande
0,5%
Royaume-Uni
4%
Grèce
9%
Luxembourg
1%
Suède
0,5%
Construction
5% Informatique
6%
Biens de consommation
19%
Autres services
32%
Produits industriels et services
29%
Industrie agroalimentaire
8%
Santé
1%
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s’arrêtaient à la première phase, à savoir l’étude de faisabilité du projet, sans que de réelles joint ventures
se
mettent en place. Le programme JOP a donc été gelé.
Ce constat n’est pas partagé par d’autres intervenants. Ainsi les statistiques de créations de joint ventures -
pour
lesquels le Crédit Lyonnais a été intermédiaire - font apparaître un taux de réussite de 70 % sur 200
dossiers
examinés. La Commission européenne n’a pas pris en compte ces joint ventures, sous prétexte qu’elles ne
remplissaient pas les critères fixés par la Commission.
La viabilité des joint ventures aurait pu, au contraire, être contestée. De fait, en réorientant le programme
JOP
vers les PME, la Commission européenne a fait fi des difficultés de solvabilité des partenaires d’Europe
Centrale
et Orientale, difficultés grandissantes dès lors que l’entreprise locale est de petite taille. L’Union européenne
a
peut-être péché par optimisme en assimilant les PECO aux Etats membres actuels et en prenant
insuffisamment
en compte les risques de dépôt de bilan dans les PECO.
Il convient, d’ores et déjà, de plaider pour l’extension du programme JEV 28, basé sur les mêmes principes
que JOP mais actuellement limité au cercle géographique de l’Union des Quinze. Plus généralement, les
financements communautaires directs aux PME mériteraient d'être, de nouveau, octroyés par l'Union
européenne. Le programme JEV devrait être allégé de ses rigueurs administratives. La simple justification
des
déplacements de chefs d’entreprises en vue d’établir les contacts nécessaires à la création d’une joint
venture
constitue, par exemple, un véritable casse-tête. Il est dommage que l’intérêt de JEV soit altéré par des
délais de
procédure exagérément longs, comme ce fut le cas dans le cadre de JOP. Une plus grande diligence de la
Commission européenne est nécessaire en la matière. Les pouvoirs publics, et notamment les Postes
d’Expansion Economique, peuvent contribuer à faire connaître la procédure JEV étendu aux PECO, quand
bien
même l’administration française a perdu le monopole de la distribution d’un certain nombre d’aides.
Délais de mise en ouvre de la procédure JOP
Délai minimum Délai maximum Délai moyen
1997 97 jours,
soit un peu plus
de 3 mois
267 jours,
soit 9 mois
138 jours,
soit un peu plus
de 4 mois
1998 96 jours,
soit un peu plus
de 3 mois
223 jours,
soit un peu plus
de 7 mois
162 jours
soit un peu plus
de 5 mois
Dossiers en
instance
au 15/02/99
124 jours 347 jours 228 jours
Source : Crédit Lyonnais.
28 Le programme JEV (Joint European Venture) aide les PME de l’Union européenne qui rencontrent encore des difficultés à
s’intégrer
pleinement dans le Marché unique et à externaliser leurs activités.
Détérioration
de 3 mois
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE PARIS
En conclusion, il importe, pour le bon développement des entreprises françaises dans les PECO, de revenir
à
politique de financement direct 29.
b) L’Union européenne est, désormais, rentrée dans une logique d’opportunités d’affaires offertes aux
entreprises.
Pour faciliter le respect de l’acquis communautaire, l’Union européenne s’appuie, notamment, sur le
programme
PHARE, conçu, il y a quelques années, comme un programme de gouvernement à gouvernement et qui ne
vise
pas à apporter un soutien financier direct à des entreprises privées.
« Ce programme est conçu dans une optique d’adhésion et concentre son aide sur certaines priorités du
partenariat pour l’adhésion. Environ 30 % de la dotation PHARE sert au renforcement des institutions (à
savoir
l’aide fournie aux pays pour améliorer leur capacité de mettre en oeuvre l’acquis communautaire) ; le solde
de
70 % est utilisé pour financer des investissements destinés à consolider le cadre réglementaire nécessaire
pour
assurer l’alignement sur l’acquis et pour renforcer la cohésion économique et sociale, notamment en
s’attaquant
aux effets de la restructuration dans des secteurs importants de l’économie » 30.
Dans le cadre de PHARE, un complément d’euros est affecté à des programmes de coopération
transfrontalière
avec l’Allemagne et l’Autriche, ce qui contribue à renforcer la forte présence, déjà évoquée, des entreprises
de
ces deux pays dans les PECO 31.
PHARE apporte, aux pays partenaires, le savoir faire d’une grande variété d’entités publiques, privées,
commerciales ou non. Il a pour objectif de sensibiliser les acteurs socio-économiques à l’intégration dans le
Marché Unique, ce qui constitue un parallèle nécessaire à l’adaptation législative.
Cependant, le programme PHARE bénéficie, in fine, essentiellement aux entreprises d’une certaine taille.
En matière de services, le principe est l’appel d’offres restreint, avec parution, au JOCE et sur Internet, des
avis
de passation de marchés pour les projets supérieurs à 300.000 euros. Ces marchés sont restreints aux
sociétés
pouvant faire état d’une expérience vérifiée dans le domaine considéré. En matière de marché de travaux,
le
principe est l’appel d’offres national pour les projets compris entre 50.000 euros et 1 million d’euros et
l’appel
d’offres international pour les projets supérieurs à 1 million d’euros. Seuls les marchés de fourniture sont
soumis
à un appel d’offres plus largement ouvert.
Dans la plupart des cas, une entreprise isolée peut difficilement présenter sa candidature ; ceci est plutôt le
fait
d’un consortium. Les PME peuvent simplement espérer que ces consortiums fassent appel à elles pour des
sous-traitances plus spécialisées.
29 L’abandon d’une politique de financement direct aux entreprises, pourtant nécessaire au resserrement économique avec les
PECO, est
également visible au niveau d’un autre programme communautaire en faveur des entreprises, BEST (Business Environment
Simplification
Task force), doté d’un budget extrêmement faible et en décalage avec les besoins des entreprises. Ce programme devrait se
révéler
encore plus insuffisant s’il est amené à s’appliquer aux pays candidats (le montant du crédit garanti dans BEST est inférieur au seul
FASEP-Garantie français, Fonds d’études et d’aide au secteur privé).
30 Rapport régulier de la Commission sur les progrès réalisés par la République tchèque sur la voie de l’adhésion, 1999.
31 A ce titre, la République tchèque bénéficie d’un programme de coopération transfrontalière avec l’Allemagne de 29,4 millions
d’euros et
de 10,6 millions d’euros pour la coopération avec l’Autriche. La Pologne bénéficie, quant à elle, d’un programme de coopération
avec
l’Allemagne de 32 millions.
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Les gestionnaires des appels d’offres doivent avoir une meilleure connaissance du monde des affaires
européennes et fractionner les projets pour permettre aux entreprises d’y répondre en fonction de leurs
capacités.
2. Encourager l’approche sectorielle
Des Europartenariats et des Interprises, rencontres subventionnées par la Commission européenne,
étaient,
tous deux, organisés dans les PECO.
Les Europartenariats permettent à des régions bénéficiant des fonds structurels européens d’organiser des
rencontres. Cependant, elles ne se font pas par secteur, ce qui n’intéresse pas vraiment les entreprises.
Il en va différemment des salons dans le cadre des Interprises, qui peuvent être mis en oeuvre dans
n’importe
quelle région et qui sont organisés sectoriellement.
On regrettera que la Commission ait arrêté les Interprises et maintenu uniquement les Europartenariats. Les
Interprises auraient pu être maintenus en permettant que non seulement les organismes professionnels
ayant
leur siège social dans un pays de l’Union européenne puissent les organiser mais également les PECO,
mieux
placés pour faire connaître leurs besoins.
En tout état de cause, les Europartenariats ne sauraient être considérés comme une fin en soi. Il s’agit
uniquement d’une démarche de prospection, inefficace si elle n’est pas suivie d’une présence sur place afin
de
former le distributeur choisi à une certaine culture commerciale et, notamment, au marketing. La motivation
locale est un élément de la réussite de l’investissement 32. Une telle démarche nécessite bien souvent l’aide
d’un
cabinet de consultants, les pouvoirs publics n’étant pas, pour l’heure, présents sur ce terrain.
3. Renforcer la sécurité juridique des entreprises
a) La promotion des programmes de jumelage
Une meilleure connaissance des programmes de jumelage par les institutions publiques françaises serait
bienvenue et manifesterait la volonté de la France de s’impliquer davantage dans la reprise de l’acquis
communautaire et de faire bénéficier ainsi ses entreprises de conditions plus favorables.
b) Le rôle des organisations patronales industrielles à promouvoir
La Commission européenne pourrait promouvoir la création d’un réseau qui permettent, aux entreprises
européennes et à celles des PECO, d’échanger leurs expériences, leurs informations et leurs analyses,
mais
surtout de contribuer directement au processus de l’élargissement par une intégration des économies. Cette
coopération dans le secteur privé, essentielle pour attirer les investissements dans les PECO pourrait être
calquée sur le projet Unimed visant à renforcer les fédérations patronales des pays méditerranéens 33.
32 Propos recueillis auprès du Cabinet Est - Ouest Conseils, Paris.
33 Leprojet Unimed, qui devrait aboutir à la mise en réseau des 27 fédérations patronales euro-méditerranéennes,
bénéficiera d’un budget de 3,465 millions d’euros sur trois ans dont 2,5 millions à la charge de la Commission
européenne.
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c) Un étroit suivi du respect, par les PECO, de leurs engagements
Il importe que les institutions mixtes instaurées par les Accords européens (Conseil d’association, Comité
d’association, Commission parlementaire mixte composée de représentants locaux et de représentants du
Parlement européen) veillent aux engagements des PECO pour assurer un minimum de sécurité juridique
aux
entreprises communautaires et, par conséquent, françaises.
L’attention doit se porter plus particulièrement sur la reprise de l'acquis communautaire en matière
audiovisuelle
et de politique commerciale. Mais les chapitres relatifs au droit des sociétés, à l'Union douanière, à la
concurrence et à la libre circulation des biens revêtent également une importance particulière pour les
exportateurs car ils sont directement liés au fonctionnement du futur marché unique élargi. L’UE doit ainsi
pouvoir formuler un certain nombre d’exigences en faveur de la modernisation de l’environnement de
l’investissement et demander très spécifiquement le respect, par les autorités des différents PECO, du
principe de « traitement national » (Cf. investisseurs étrangers traités de la même façon que les
investisseurs
nationaux) et de règles de protection contre les mesures de nationalisation ou de dépossession. Une plus
grande transparence dans le choix d’arrêter momentanément les négociations serait, en outre, nécessaire
pour
inciter les PECO à la transposition des textes européens.
d) Des efforts particuliers en faveur de la mise aux normes
Des efforts essentiels doivent être engagés, dans le cadre de l’Union européenne, en faveur de la mise aux
normes des produits, des services et prestations offertes par les entreprises des PECO. Les entreprises
françaises sont, en effet, particulièrement affectées par les obligations qui leur sont imposées en termes de
normalisation et de certification ainsi que par l’insuffisante transposition des normes communautaires dans
les
législations des PECO.
e) Un encouragement à l’expression des difficultés des entreprises
Des cahiers de doléances émanant des entreprises qui rencontrent des difficultés d’accès aux marchés des
PECO pourraient être également pris en compte dans le cadre des négociations afin de faire évoluer le
traitement réel des entreprises étrangers selon le nouveau cadre législatif induit par l’adhésion à l’UE.
Les entreprises des Etats membres doivent pouvoir faire état des difficultés qu’elles rencontrent sur ces
marchés. Une base de données, telle qu’elle existe déjà au niveau communautaire (« Accès aux marchés
»),
pourrait recueillir les témoignages des entreprises et faire prendre conscience, à la Commission
européenne,
des lacunes qui persistent au sein des PECO. Cela permettrait d’aider à l’unification d’un Marché élargi.
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ANNEXE 1
République tchèque/Hongrie « Mission multisectorielle » Foires et Salons 24 septembre
au 1er octobre
PECO « Le marché du bricolage » Séminaire 16 octobre
Pologne/Hongrie/
République tchèque
« Mission multisectorielle » Foires et Salons 22 au 27 octobre
Roumanie « Salon INDAGRA – Equipements – Agro alimentaire
– Emballages »
Foires et Salons 8 au 12 novembre
PECO « Recherche de partenaires » Séminaire 28 novembre
Source : CCIP, Programme international 2000
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Liste des personnes contactées


Monsieur Pierre FAUQUET, Conseiller à l’International, Crédit Lyonnais, Paris
Monsieur Daniel HANTSON, Consultant, Est-Ouest conseils, Paris
Monsieur Jean-Marc LACCARIERE, Responsable du Service Développement International de
l’Entreprise des Hauts de Seine, CCIP, Délégation des Hauts de Seine
Bibliographie
« Elargissement de l’Union européenne, Revue ACCOMEX, CCIP, Mars-Avril 2000, Numéro 32, 63 p.
HENRIOT (A.), « Macroéconomie de l’élargissement de l’Union européenne », Document de travail du
Centre d’Observation Economique, CCIP, janvier 1998, n° 45.
MEUNIER (N.), « Adhésion ou intégration : quel objectif pour l’Europe de l’Est ? », Caisse des Dépôts et
Consignations, Etude, 15 septembre 2000, n° 2000-05, 9 p.
Rapports réguliers de 1999 de la Commission sur les progrès réalisés par les différents Etats candidats.
« Agenda 2000 – Elargissement – Document d’ensemble 1999, Rapports sur les progrès réalisés par
chacun des pays candidats sur la voie de l’adhésion », Bulletin de l’Union européenne, Supplément 2/99,
57 p.

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