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Politique Commerciale Au Maroc PDF
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Rapport du Secrétariat
ROYAUME DU Maroc
Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la
presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques
commerciales portant sur le Royaume du Maroc.
III.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
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OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES.........................................................................................................vii
1) ENVIRONNMENT ÉCONOMIQUE......................................................................................................vii
2) RÉGIME DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENTS..............................................................................viii
3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE....................................................................................ix
4) POLITIQUES SECTORIELLES............................................................................................................xi
5) POLITIQUE COMMERCIALE ET PARTENAIRES COMMERCIAUX..............................................................xii
I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE.................................................................................................1
1) PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉCONOMIE..............................................................................1
2) DÉVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES RÉCENTS......................................................................................3
3) PERFORMANCE EN MATIÈRE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT.......................................................6
i) Échanges de biens et de services...............................................................................6
ii) Investissements..........................................................................................................9
4) PERSPECTIVES............................................................................................................................10
Page
4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE............................................................67
i) Commerce d'État, entreprises publiques, et privatisations......................................67
ii) Incitations................................................................................................................69
iii) Politique de concurrence et réglementation des prix...............................................70
iv) Marchés publics.......................................................................................................72
v) Droits de propriété intellectuelle.............................................................................76
BIBLIOGRAPHIE 135
GRAPHIQUES
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I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
III.1 Évolution du droit de douane variable sur le sucre (en morceaux, pains
et lingots), 2008 41
III.2 Répartition des taux du tarif appliqué par secteur (CITI, Révision 2), 2009 42
III.3 Progressivité des taux tarifaires par la CITI à deux chiffres, 2009 44
TABLEAUX
I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
III.1 Revenu des droits et taxes prélevés sur les importations, 2002-2008 39
III.2 Droits de douanes variables appliqués aux sucres (de canne ou de betterave)
et saccharose chimiquement pur, 2008 40
III.3 Structure du tarif NPF, 2002-2009 41
III.4 Analyse succincte du tarif NPF, 2009 43
III.5 Règles d'origine préférentielles 49
III.6 Incitations fiscales accordées aux zones franches d'exportation (ZFE) 62
III.7 Régimes suspensifs, 2009 63
III.8 Cession des parts de l'État (hors Banque centrale populaire (BCP)), 2002-2007 67
III.9 L’utilisation (%) des modes de passation des marchés publics, 2002-2007 74
III.10 Évolution et répartition des demandes de titres de propriété industrielle, 2001 et 2007 79
IV.1 Taux de couverture par la production nationale des principaux produits agricoles, 2002-2007 83
IV.2 Primes agricoles 86
IV.3 Droits de douanes variables appliqués aux céréales, 2009 90
IV.4 Taxation à la frontière des boissons alcoolisées, 2009 91
IV.5 Production électrique, 2002-2008 101
IV.6 Tarifs de base de vente, 2008 102
IV.7 Évolution du secteur automobile au Maroc, 2002-2007 105
IV.8 Principaux indicateurs touristiques, 2001-2008 115
IV.9 Cadre incitatif de l'investissement touristique 117
IV.10 Télécommunications: indicateurs de base, 2001-2008 120
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APPENDICE – TABLEAUX
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I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
AIII.1 Moyenne des droits NPF appliqués, par chapitre du SH2, 2009 144
AIII.2 Lignes tarifaires pour lesquelles le taux appliqué est supérieur au taux consolidé, 2009 148
AIII.3 Analyse succinte des tarifs préférentiels du Maroc, 2009 149
AIV.1 Droits appliqués, par branche d'activité de la CITI Rev.2, 2009 152
AIV.2 Subventions agricoles 156
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OBSERVATIONS RECAPITULATIVES
10. Le Maroc est membre de l'Union du 12. Depuis 2003, le Maroc a continué à
Maghreb arabe (UMA) et de la Zone panarabe prendre des mesures pour faciliter le
de libre-échange. Depuis 2003, il a conclu des commerce. Ainsi, la simplification des
accords bilatéraux avec des pays tels que les procédures douanières à travers notamment
États-unis et la Turquie; il est actuellement en l'introduction du système BADR (Base
train de négocier avec des partenaires tels que automatisée des douanes en réseau), devenu
le Mercosur, et l'Union économique et opérationnel en janvier 2009, a permis de
monétaire ouest-africaine (UEMOA). relever le taux d’informatisation des
L'Accord arabo-méditerranéen de libre- procédures douanières à plus de 90 pour cent.
échange, conclu entre le Maroc, l'Égypte, la Des licences, permis ou autorisations
Jordanie et la Tunisie, est entré en vigueur en d’importation sont exigées principalement
mars 2007. Le Maroc a un accord de libre- pour des raisons de sécurité, de santé ou
échange aussi avec l'AELE et un accord environnementales, ou pour des produits
d'association avec les CE. Il est signataire de couverts par des conventions internationales.
l'accord relatif au Système global de
préférences commerciales (SGPC) entre pays 13. Le Maroc a réduit les taux de ses droits de
en développement. L' accord-cadre sur le douane dont la moyenne arithmétique simple a
Système des préférences commerciales (SPC) baissé de 13,2 points de pourcentage depuis
entre pays islamiques, en vigueur depuis 2003, 2002, pour se situer actuellement à 20,2 pour
a été ratifié par le Maroc le 25 juillet 2006. cent. Les produits agricoles (définition OMC)
restent sujets à une imposition tarifaire plus
11. Le régime des investissements est forte (44,5 pour cent en moyenne) que les
globalement libéral, avec une ouverture de la produits non-agricoles (16,3 pour cent, hormis
plupart des secteurs aux investissements le pétrole). Par ailleurs, des droits variables
privés, y compris étrangers. Néanmoins, les continuent de s'appliquer à certains produits
investissements (étrangers ou nationaux) ne agricoles (37 lignes du SH à dix digits). Les
sont pas possibles dans les sous-secteurs sous droits de douane présentent globalement une
monopole d'État (le phosphate, la gestion des progressivité mixte, avec des taux plus élevés
déchets dangereux, la distribution en gros de sur les produits du premier que ceux du second
fruits et légumes, les halles de poissons et les stade de transformation, du fait de la forte
abattoirs, certains services postaux, et la taxation des produits agricoles de base.
production de l'eau et de l'électricité) ou privé
(importation et distribution en gros de tabacs 14. Le Maroc a consolidé la totalité de ses
manufacturés). D'autres sous-secteurs ont été lignes tarifaires à des taux uniquement ad
ouverts aux capitaux privés à travers la gestion valorem allant de zéro à 380 pour cent, avec
déléguée ou la concession: la distribution de une moyenne arithmétique simple de 42 pour
l’eau ou de l’électricité, la gestion des ports cent (56,9 pour cent sur les produits agricoles
maritimes publics, la gestion des et 39,6 pour cent sur les biens non-agricoles).
infrastructures et l’exploitation des services de Les autres droits et impositions ont été
transport ferroviaire, et la gestion des déchets, consolidés à 7,5 ou 15 pour cent. Le Maroc a
entre autres, sont ouverts aux opérateurs privés également consolidé l'accès à son marché pour
(nationaux ou étrangers). Certains monopoles certains produits agricoles à travers la mise en
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place de contingents tarifaires qui, dans la 4,5 milliards de DH, principalement dans la
pratique, ne sont pas utilisés, du fait des droits branche du textile (51 pour cent), suivie de la
de douane appliqués hors contingent plus bas sous-traitance automobile (31 pour cent). Une
que les taux applicables aux contingents. partie importante des ressources du Fonds
vient des recettes de privatisation.
15. Actuellement, pour 1 373 lignes tarifaires
(contre 5 887 en 2002), les taux des droits de 18. Des incitations fiscales continuent d'être
douane appliqués continuent à être supérieurs accordées pour des produits agricoles. Des
aux taux consolidés. De surcroît, les droits incitations sont aussi accordées aux secteurs
variables, négativement corrélés à la différence minier, énergétique et à certaines branches du
entre les prix seuil (définis par le secteur des services (par exemple, le tourisme
Gouvernement) et les prix d'importation, et le transport). Afin d'encourager les
n'assurent pas non plus le respect par le Maroc exportations, le Maroc accorde divers
de ses engagements, ni en matière de avantages à travers des régimes économiques
consolidations tarifaires, ni dans le cadre de en douane. Les entreprises peuvent également
l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane. bénéficier des avantages offerts par le régime
des zones franches d’exportation. L'État
16. Les produits importés peuvent également octroie des subventions pour la promotion des
être soumis à divers autres droits et taxes, dont exportations de certains produits agricoles par
la taxe parafiscale à l'importation de 0,25 pour voie aérienne. Les dernières taxes perçues à
cent, la taxe sur la valeur ajoutée aux taux l'exportation ont été éliminées; il s'agit de la
allant jusqu'à 20 pour cent, et des taxes taxe sur le maïs et sur le crin végétal en 2005
intérieures de consommation. Toutefois, et de la redevance sur l'exploitation des
l'application de deux régimes différents de la phosphates, en 2008. Par ailleurs, la teneur de
TVA ("à l'intérieur" et "à l’importation") ne 60 à 70 pour cent en éléments d'origine
garantit pas le respect pour le Maroc du nationale requise des industries de montage de
principe du traitement national. De nouvelles véhicules automobiles a été abolie en 2004.
mesures de sauvegarde, sous forme de droit
additionnel, ont été imposées sur les 19. Le Maroc a également continué à réduire
importations de carreaux en céramique. la liste des biens et services soumis aux
contrôles de prix. Actuellement, continuent à
17. De nombreuses incitations sont accordées être réglementés par l'État, les prix des biens
aux investissements ou à des secteurs subventionnés (la farine nationale de blé
spécifiques. Au niveau sectoriel, le Fonds tendre, le sucre, et les produits énergétiques),
Hassan II pour le développement économique des services de base, des produits et services
et social, mis en place en 2000, s'occupe, entre de santé, des produits et services sous
autres, de la promotion des investissements à monopole (tabac manufacturé, services
travers des contributions financières (sous postaux), et de certains actes juridiques. Les
forme de prises de participations financières, réformes structurelles, y compris les
d'avances ou de prêts remboursables, et de privatisations, ont bien progressé; la
contributions financières non remboursables) à privatisation a permis au Maroc de canaliser
des sous-secteurs, tels que le textile, d'importants investissements étrangers directs.
l'habillement, et la confection; l'industrie Cependant, le monopole de l'État relatif à
automobile; la fabrication de composants l'importation en gros des tabacs manufacturés
d'ensembles et de sous-ensembles a été transféré au secteur privé, et sera
électroniques; la fabrication d'équipements maintenu jusqu’en 2010 avant d'être éliminé.
pour l'industrie aéronautique; la
nanotechnologie; et la microélectronique et 20. En 2007, le Maroc a mis en place un
biotechnologie. De sa création jusqu'à fin nouveau cadre général de passation des
décembre 2005, 111 projets ont été réalisés marchés publics et de leur contrôle et gestion,
pour une contribution du Fonds de plus de qui a, entre autres, reconduit la préférence
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pouvant être accordée aux entreprises sont substantiels dans les sous-secteurs du
nationales dans le cadre des marchés de tourisme, des télécommunications et de
travaux et des études y afférentes. Le Maroc a certains services financiers, mais restent
apporté également des changements limités en matière d'assurances et de transports
importants à son cadre législatif de la propriété internationaux routiers notamment.
intellectuelle, notamment par la mise en
application de nouvelles lois relatives à la 22. L'agriculture (définition de CITI, Rev.2)
protection de la propriété industrielle (en joue un rôle clé dans l'économie marocaine,
replacement de la Loi de 1916), aux droits surtout en termes d'emploi. Elle reste le
d'auteur et droits voisins, et aux signes secteur le plus protégé, avec des taux de droits
distinctifs d'origine et de qualité des denrées de douane ad valorem s'élevant jusqu'à 304
alimentaires et des produits agricoles et pour cent, même si la moyenne a baissé de 40
halieutiques. La protection des obtentions pour cent en 2003 à 29 pour cent en 2009; des
végétales a été renforcée par l'entrée en droits variables sont appliqués aux céréales et
vigueur pour le Maroc le 8 octobre 2006 de la sucres. La commercialisation du blé tendre est
Convention internationale pour la protection soumise à un régime spécifique complexe,
des obtentions végétales. La nouvelle dont les détails sont fixés au début de chaque
législation en matière de normalisation et de campagne. La politique agricole continue à
mesures sanitaires et phytosanitaires est en être influencée par la lutte contre les effets des
cours de préparation. sécheresses répétées. En plus des
investissements publics, le secteur bénéficie de
4) Politiques Sectorielles nombreuses incitations sous forme d'aides
financières (subventions et primes),
21. Depuis 2003, le Maroc a continué à d'avantages fiscaux, et de crédits
réformer ses politiques sectorielles, avec des concessionnels. La politique en matière de
progrès notables dans le secteur des services pêche vise la préservation des ressources
dont le Maroc est exportateur net, avec le notamment à travers l'introduction de la pêche
tourisme comme première source de devises, sélective et la réduction de l'informel. En
devant les transferts des marocains résidant à 2005, un nouvel accord de pêche a été conclu
l'étranger. L'évolution positive du tourisme est avec les CE, marquant la reprise des relations
le résultat combiné de la politique incitative de pêche entre les deux partenaires.
dans le sous-secteur et de la politique de
libéralisation du transport aérien. Le secteur 23. Le secteur manufacturier est orienté
des télécommunications a connu aussi un essor principalement vers les exportations; il est
considérable, notamment grâce au dominé par les activités de sous-traitance
renforcement de la concurrence dans la (notamment dans le domaine des textiles et de
branche. L'environnement réglementaire des l'habillement ou de matériel de transport). La
services bancaires a été reformé, et son champ moyenne des droits de douane à l'importation
d'application élargi aux organismes "assimilés" dans le secteur est de 19,9 pour cent (contre 33
tels que les banques off-shore ou associations pour cent en 2003). La branche la plus
de micro-crédit. L'autonomie de Bank Al protégée est la transformation des produits
Maghrib en matière de politique monétaire a alimentaires. La progressivité mixte des droits
aussi été renforcée. Le Code des assurances de douane n'encourage pas, sous réserve
de 2002 a été modifié en 2006. Le transport d'incitations, les investissements dans certaines
maritime de fret en lignes régulières a été industries, celles des produits semi-finis plus
libéralisé. Toutefois, des monopoles d'État particulièrement. Par conséquent, différentes
sont toujours présents dans certains sous- incitations fiscales sont accordées au secteur,
secteurs comme le transport ferroviaire et les surtout pour favoriser les exportations.
services postaux. Les engagements pris par le L'industrie de textiles et d'habillement est la
Maroc en 1994 dans le cadre de l'Accord branche la plus importante du secteur en
général sur le commerce des services (AGCS), termes d'exportation et d'emploi; la politique
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actuelle vise à faciliter son passage de la sous- du tarif (notamment à travers l’élimination des
traitance à la co-traitance et aux produits finis. droits variables) et la réduction du nombre et
des niveaux des taux, surtout dans le secteur
24. Le Maroc est le premier fournisseur et agricole, permettrait au Maroc de mieux
troisième producteur mondial de phosphates, respecter ses engagements et simplifierait
la principale ressource minière du pays. davantage son régime commercial. Une
L'exploitation des phosphates continue à être réforme du système de taxation intérieure,
sous le monopole d'État, exercé par l'Office notamment de la TVA, y contribuerait. Une
chérifien des phosphates (OCP). En 2008, amélioration des engagements du Maroc au
l'OCP a été transformé en société anonyme titre de l'AGCS permettrait de consolider les
dans le but d'améliorer sa compétitivité. réformes dans des domaines tels que le
L'OCP poursuit une nouvelle stratégie afin de tourisme et les télécommunications, pour
permettre aux étrangers d'investir en capital lesquels les engagements sont restés en-deçà
propre dans la production d'engrais sur le des efforts de libéralisation déjà accomplis.
territoire marocain. Par ailleurs, le Maroc De concert avec des réformes courageuses de
importe environ 97 pour cent de ses besoins en taxation, de tels engagements devraient
énergie, soit la quasi-totalité de ses besoins en contribuer à renforcer la transparence, la
produits pétroliers; l'électricité est localement prévisibilité et la crédibilité du régime
produite. Le secteur minier bénéficie de la commercial du Maroc.
plus faible protection tarifaire, avec un droit de
douane moyen de 9,1 pour cent.
5) Politique Commerciale et
Partenaires Commerciaux
27. Avec près de 31 millions d'habitants en 2007, le Maroc connaît un taux annuel de croissance
démographique moyen d'environ 0,8 pour cent (contre 1,6 pour cent par an entre 1995 et 2001)
(tableau I.1). La population urbaine continue de progresser; elle est passée de 54,5 pour cent de la
population totale en 2002 à 56,4 pour cent en 2007. La population marocaine est répartie avant tout
dans les plaines et les régions côtières du nord-ouest où se trouvent les terres arables. Ces régions
regroupent la quasi-totalité des activités agricoles et industrielles du pays. L'étendue du littoral
atlantique et méditerranéen favorise les activités de pêche. Le chômage demeure au centre des
préoccupations, malgré sa baisse de 11 pour cent en 2002 à 9,8 pour cent en 2007. Le chômage est
particulièrement élevé au milieu urbain (14,5 pour cent), notamment pour les jeunes de 15 à 24 ans
(31,6 pour cent).
28. Le Maroc est un pays à revenu intermédiaire, avec un PIB par habitant d'environ 2 426 dollars EU
en 2007, soit près du double du niveau de 1 386 dollars EU en 2002. L'économie marocaine demeure
relativement diversifiée, avec toutefois une contribution importante et globalement croissante du
secteur des services au PIB (environ les deux tiers). Le secteur manufacturier vient en deuxième
position en termes de contribution au PIB, suivi du secteur agricole (y compris l'élevage, la
sylviculture et la pêche) dont la part connaît une baisse tendancielle; la contribution du secteur minier
et énergétique au PIB reste modeste (tableau I.1).
29. La monnaie du Maroc est le Dirham, rattaché à un panier de monnaies composé de l'euro (80 pour
cent) et le dollar EU (20 pour cent). La banque centrale, Bank Al-Maghrib (BAM), est en charge de
la politique monétaire nationale; son rôle a été redéfini et son autonomie et son autorité de contrôle et
de supervision ont été renforcées en 2006 (chapitre IV 5) v) a)). Le régime des changes, tel qu'établi
par le Ministère de l'économie et des finances, est libre de restrictions aux paiements et transferts liés
aux transactions internationales courantes.1 Toutefois, les exportateurs sont tenus de rapatrier et de
céder à BAM leurs recettes d'exportation dans un délai de 150 jours à compter de la date de réalisation
de celles-ci.2
30. Le tourisme constitue la principale source de devises du Maroc, suivi des transferts financiers des
marocains résidant à l'étranger, et les produits du phosphate. En effet, tout comme les importations,
les exportations marocaines restent dominées par les produits manufacturés (environ 63,7 pour cent
des importations et 65,3 pour cent des exportations de marchandises en valeur). L'UE reste le
principal partenaire commercial du Maroc, tant à l'importation (51,4 pour cent du total) qu'à
l'exportation (71,9 pour cent du total). Individuellement, la France est le principal fournisseur de
marchandises au Maroc, suivie de l'Espagne (tableau AI.3). La France est également la principale
destination des exportations marocaines de marchandises, suivie de l'Espagne (tableau AI.4).
Cependant, une timide diversification des partenaires commerciaux du Maroc a eu lieu depuis son
précédent Examen de politique commerciale (EPC) (graphique I.1).
1
Le Maroc a accepté l'article VIII des statuts du Fonds monétaire international le 21 janvier 1993.
2
Office des changes, information en ligne, Circulaire n° 1606 (21 septembre 1993). Adresse consultée:
http://www.oc.gov.
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Tableau I.1
Indicateurs macroéconomiques choisis, 2002-2008
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Divers
Population ('000)a) 29 632,0 30 089,0 29 822,0 30 189,0 30 506,0 30 841,0 31 177,0
Espérance de vie à la naissance (années) .. 69,5 .. .. 70,4 .. ..
Taux brut de scolarisation secondaire (pour
cent) 40,3 42,3 44,3 47,6 49,9 .. ..
PIB nominal (en milliards de dollars EU) 40,4 49,8 56,9 59,5 65,6 75,1 86,7
PIB réel (variation annuelle en %) .. 6,3 4,8 3,0 7,8 2,7 5,8
PIB réel non agricole (variation annuelle en %) .. 3,6 4,7 5,6 5,4 6,6 5,0
PIB par tête (à prix constants, 1998 dollars
EU)a) 1 365,9 1 655,8 1 909,6 1 971,7 2 151,7 2 435,6 2782,0
Taux de chômage (%) 11,6 11,4 10,8 11,1 9,7 9,8 9,6
Termes de l'échange (variation annuelle en %) -7,3 5,7 -12,9 13,0 -4,3 0,6 ..
Pétrole exclu -8,6 8,5 -12,9 13,0 -4,3 0,6 ..
Réserves officielles brutes (fin de période -
Millions de dollars EU )b) 10 008,9 13 716,0 16 298,0 16 080,0 19 997,0 23 616,0 ..
Réserves officielles brutes (en mois d'import,
biens et services, non compris revenus de
facteurs) 7,5 8,3 8,5 7,4 7,8 8,4 ..
Ratio dette extérieure-exportations (en %)a) 128,7 118,1 100,1 74,3 69,5 62,6 ..
Taux de change
Dirhams par dollar EU (moyenne annuelle) 11,0 9,6 8,9 8,9 8,8 8,2 ..
Taux de change effectif réel (fin de période)g) 95,6 94,6 93,5 91,8 92,9 92,6 ..
Taux de change effectif nominal (fin de
période)g) 96,2 96,2 95,9 95,4 95,6 95,5 ..
Dette publique
Dette publique extérieure (inclus le Trésor)
Encours total (millions de dollars EU) 13 957 14 360 13 990 12 527 13 709 15 823 ..
Encours total (millions de DH) 142 317 126 024 115 310 115 871 115 927 122 043 ..
En % du PIB 32,0 26,4 22,8 22,0 20,1 19,8 ..
Service de la dette (millions de dollars EU) 2 559 3 100 2 567 2 379 2 108 2 450 ..
En % des recettes courantes 16,1 16,5 11,6 9,3 7,1 6,9 ..
..
Dette extérieure du Trésor (en % du PIB) 20,8 16,5 13,9 13,1 11,3 10,7 ..
Charge d'intérêt (en % du PIB) 1,0 0,7 0,5 0,5 0,4 0,4 ..
Dette intérieure du Trésor (en % du PIB) 43,0 44,4 44,3 49,0 46,1 42,9 ..
Charge d'intérêt (en % du PIB) 3,0 3,0 3,0 2,9 2,8 2,7 ..
Encours de la dette totale du Trésor (en % du 63,8 ..
PIB) 60,9 58,3 62,1 57,4 53,6
.. Non disponible.
a) Les chiffres de 2007 sont provisoires.
b) Position de réserve au FMI exclue.
c) Dette publique et dette garantie par l'État.
d) Y compris les services non-marchands fournis par les administrations publiques, les activités financières et assurances, les
services rendus aux entreprises, services personnels, l'éducation, la santé, l'action sociale, et la branche fictive.
e) Les données de 2006 et 2007 sont issues de projections
f) Indices (2000 = 100), moyenne annuelle.
g) Signe moins (-) signifie dépréciation, indice (2000 = 100).
Source: Fonds monétaire international (FMI), Royaume du Maroc: Consultation de 2007 au titre de l'Article IV – Rapport
des services, note d'actualisation des services, Rapport n° 07/323, septembre 2007, adresse consultée:
http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2007/fra/cr07323f.pdf; Société financière internationale (SFI) Cd-Rom,
version 1.1.82; Banque mondiale, World Development Indicators, Cd-Rom, 2008; Royaume du Maroc:
Ministère de l'économie et des finances, Finances publiques, adresse consultée:
http://www.finances.gov.ma/portal/page?_pageid=53,17813790&_dad=portal&_schema=portal; Royaume du
Maroc: Bank Al-Magrhib – Rapports annuels 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007, adresse consultée:
http://www.bkam.ma/.; information fournie par la Direction du trésor et des finances extérieures.
31. Depuis son dernier EPC en 2003, le Maroc a poursuivi ses réformes macroéconomiques et
structurelles (chapitre III 4) i)). Ceci, ensemble avec la diversification croissante de l'économie
(notamment grâce l’émergence de secteurs tels que les matériels électroniques), a eu comme résultat,
une bonne performance globale de l'économie. Le taux moyen annuel de croissance du PIB réel a été
de 4,5 pour cent sur la période 2002-2007. Cette croissance a été soutenue par la demande intérieure
dynamique, ainsi que la montée du taux d’investissement.
32. Au terme de l'année 2008, la croissance s’est établie à 5,8 pour cent, stimulée par l’augmentation
(de 11,1 pour cent) de la valeur ajoutée des activités agricoles (y compris la pêche et les forets) et de
celle des activités non agricoles (de 5 pour cent); ces dernières ont néanmoins connu une décélération
sous l’effet du recul de la demande étrangère due à la crise financière et économique internationale,
ainsi que de l'augmentation des prix, notamment celui du pétrole.
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Graphique I.1
Destinations et
Pourcentage
(a) Importations
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33. Depuis la réforme de 2006 (chapitre IV 5) v) a)), la politique monétaire, naguère menée
conjointement par la BAM et le Ministère de l'économie et des finances (MEF), relève de la
responsabilité de Bank Al-Maghrib (BAM).3 Conformément à l’article 6 du nouveau Statut de la
BAM entré en vigueur en 2006, l’objectif de la politique monétaire est d’assurer la stabilité des prix.
Pour ce faire, la BAM a adopté une stratégie de politique monétaire fondée sur une approche
multicritères comme cadre de diagnostic du risque inflationniste. Ce cadre est basé sur l`analyse d'un
certain nombre d'indicateurs financiers et économiques. Les interventions de la BAM, basées sur un
ensemble d’instruments constituant le cadre opérationnel de la politique monétaire, visent à influencer
le taux interbancaire. En régulant les conditions d'offre et de demande de liquidité sur le marché
interbancaire, la BAM contrôle l’évolution du taux interbancaire qui, à son tour, influence les autres
taux d’intérêt, les conditions d’offre et de demande de crédit et de monnaie dans l’économie, ainsi que
les autres variables financières.4 Le nouveau cadre comprend également le suivi d’un ensemble de
variables susceptibles d'influencer l’inflation. Ces variables sont regroupées en cinq groupes:
demande globale; pressions sur les capacités de production; agrégats monétaires et prix des actifs;
prix à l’importation; et prévision de l’inflation, avec un horizon de quatre trimestres. Les conclusions
des différentes analyses économiques et les prévisions d’inflation sont soumises au Conseil de la
BAM pour décision dans le cadre du Rapport trimestriel sur la politique monétaire.
34. Le taux directeur de la BAM est resté inchangé à 3,25 pour cent entre décembre 2002 et
septembre 2008; il a été augmenté à 3,50 pour cent en septembre 2008, dans la perspective d'une
recrudescence de l'inflation. Dans son rapport trimestriel de décembre 2008, le Conseil de la BAM a
estimé que l'environnement économique était caractérisé par une orientation à la baisse de la balance
des risques, avec une prévision de l’inflation en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, et a décidé
de maintenir le taux directeur à 3,50 pour cent, tout en suivant de près la transmission de la baisse des
prix à l’importation à l’inflation et les pressions sur le marché du travail. Eu égard à l’ampleur et au
caractère durable du besoin de liquidité sur le marché monétaire et aux prévisions d’évolution des
facteurs de liquidité, le Conseil a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de trois points de
pourcentage, à 12 pour cent à compter du 1 er janvier 2009.5 Le taux de la réserve monétaire avait été
réduit en janvier 2008, de 16,5 pour cent (niveau maintenu depuis septembre 2003) à 15 pour cent.
Les taux d'intérêt des établissements de crédit sont restés entre 12 et 15 pour cent sur la période
étudiée, tandis que les taux créditeurs se sont situés dans une fourchette de 3,6 et 4,3 pour cent; l'écart
entre les deux types de taux est resté relativement stable, mais large. La croissance des agrégats
monétaires, modérée entre 2002-2004, s'est accélérée en 2005/06, pour redevenir plus modérée après.
La croissance monétaire a reflété en partie la monétisation des entrées de fonds liés au tourisme et aux
investissements étrangers.
35. Ces différentes mesures ont permis de maintenir l'inflation (mesurée comme l'augmentation de
l'indice des prix à la consommation) sous contrôle pendant la période étudiée, à des taux entre 1,2 et
3,3 pour cent. Le taux d'inflation a subi une accélération au début de 2008, reflétant l'augmentation
des prix des denrées alimentaires et des combustibles. Cependant, au cours des derniers mois de
3
Dans ses relations avec le Trésor, Bank Al-Maghrib se voit désormais interdire d’accorder tout
concours financier à l’État, à l'exception de certaines facilités de caisse ne pouvant excéder 5 pour cent des
recettes fiscales réalisées au cours de l’année budgétaire précédente et ceci à titre exceptionnel. Bank
Al-Maghrib peut suspendre l’utilisation de cette facilité de caisse lorsqu’elle estime que la situation du marché
monétaire le justifie. Pour plus de renseignements sur cette réforme, voir l'information en ligne de la
Commission économique pour l’Afrique (2007).
4
Bank Al-Maghrib, information en ligne, "Stratégie et instruments de politique monétaire". Adresse
consultée: http://www.bkam.ma/wps/portal/net/kcxml/04_Sj9SPykssy0xPLMnMz0vM0Y_QjzKL94o3tQgESZ
nFe8QbebvqR2KIuSDEfD3yc1P1g9KK9L31A_QLckMjyh0dFQFQEB_u/delta/base64xml/L0lDU0lKQ1RPN2
9na21DU1Evb0tvUUFBSVFnakZJQUFRaENFSVFqR0VKemdBIS80SkZpQ28wZWgxaWNvblFWR2hkLXNJ
YjFRQSEhLzdfSV83QUsvMTI!?current=1.
5
Bank Al-Maghrib (2008b).
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 39
2008, l’inflation s'est ralentie en passant de 4,8 pour cent en août à 3,5 pour cent en octobre 2008, du
fait essentiellement d'une décélération des prix des produits alimentaires de base; la moyenne
annuelle s'est établie à 3,9 pour cent.
36. La période étudiée a été caractérisée par une amélioration des finances publiques, suite à la
poursuite de la réforme fiscale et de la maîtrise des dépenses de fonctionnement. La réforme fiscale a
permis de réduire le nombre de régimes spéciaux, de diminuer le nombre de produits bénéficiant d’un
taux de TVA réduit et de modifier le mécanisme de remboursement du crédit de TVA pour en
améliorer l'efficacité. La collecte de l'IS a été améliorée à travers l'augmentation du nombre de
sociétés soumises à cet impôt et la mise en place de contrôles fiscaux plus efficaces. Comme résultat,
le déficit public a été réduit de 3,9 pour cent du PIB en 2005 à 1,5 pour cent en 2006 (tableau I.1). Le
solde budgétaire ordinaire a été en surplus pendant la plupart de la période analysée, et le déficit
budgétaire (global) a été surtout causé par des dépenses de capital importantes. L'amélioration des
finances publiques s’est poursuivie en 2007 et 2008, avec l’effort de consolidation des résultats des
années précédentes et notamment une augmentation des recettes annuelles d'environ 25 pour cent
depuis 2005. Un léger surplus de 0,7 pour cent du PIB a été enregistré en 2007; le surplus a été
estimé à 0,4 pour cent du PIB en 2008.
37. La Loi de finances (LF) 2009 vise l'intensification de l’investissement public, l'extension des
transferts sociaux (i.e. l'augmentation des allocations familiales de 150 à 200 DH par enfant), ainsi
que la hausse des salaires minimums et des salaires des fonctionnaires de l’État et des collectivités
locales. La LF 2009 prévoit aussi un allègement de l’IR à travers le relèvement de la tranche non
imposable de 24 000 à 28 000 DH, et la réduction du taux marginal de 42 à 40 pour cent en 2009 et de
40 à 38 pour cent en 2010. Il prévoit également la réduction de l'IR au titre des charges familiales de
180 à 360 DH, d’augmenter le montant déductible au titre des charges professionnelles, et
l’assouplissement des conditions pour pouvoir bénéficier des déductions au titre des intérêts liés aux
prêts contractés pour l’habitat principal. La LF 2009 vise aussi à encourager les exportations à travers
la création d’un Fonds spécial pour le soutien des exportations, doté de 500 millions de DH dont la
moitié au titre de l’année 2009.6
38. La dette totale du Trésor (i.e. encours de la dette extérieure et de la dette intérieure) est passée de
57 pour cent du PIB en 2006 à 54 pour cent en 2007; la dette extérieure du Maroc a également baissé
et se situe actuellement à environ 20 pour cent du PIB (tableau I.1). Le ratio de la dette extérieure aux
exportations a chuté de 128,7 pour cent en 2002 à 62,6 pour cent en 2007. Selon les autorités, cette
réduction est notamment due à la gestion active de la dette extérieure à travers sa conversion en
investissements publics et privés, le refinancement des dettes onéreuses, le remboursement par
anticipation et l’amélioration de la structure en devises.
6
Ministère des finances, information en ligne, "Principales dispositions du projet de Loi de finances
2009". Adresse consulée: http://www.finances.gov.ma/portal/page?_pageid=53,17812962&_dad=portal&_
schema=PORTAL.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 40
39. Le Maroc a traditionnellement enregistré des déficits de sa balance commerciale (tableau I.2). Le
déficit a atteint 14,1 milliards de dollars EU en 2007, une hausse significative par rapport à 2006. Les
soldes traditionnellement excédentaires des transferts (liés aux revenus des marocains résidant à
l'étranger) et des services ont permis un excédent du compte des transactions courantes entre 2002 et
2006, mais un léger déficit du compte a été enregistré en 2007. Les réserves extérieures nettes ont
varié entre l'équivalent de 7,9 et 9,6 mois d'importations de biens et services non-facteurs entre 2002
et 2007.
Tableau I.2
Balance des paiements, 2002-2008
(million de Dollars)
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008a)
Compte courant 1 477,0 1 592,2 964,1 1 063,3 1 411,8 -69,7 -4 976,1
Balance commerciale -3 061,6 -4 335,7 -6 483,2 -8 203,6 -9 733,2 -14 081,4 -19 755,6
Exportations (f.a.b.) 7 839,3 8 765,7 9 909,9 10 690,5 11 915,3 15 133,2 20 574,3
Importations, (f.a.b.) -10 900,9 -13 101,4 -16 393,0 -18 894,2 -21 648,5 -29 214,6 -40 329,9
Solde du compte des biens et services -1 115,0 -1 717,9 -3 222,7 -3 946,1 -4 418,4 -7 344,0 -13 259,0
Compte de capital et d'opérations financières -1 288,1 -1 280,3 -683,0 -655,2 -902,0 -36,9 5 158,6
Compte de capital (net) -6,1 -10,1 -8,0 -4,5 -2,9 -3,0 -2,2
Transferts de Capital -6,1 -10,1 -8,0 -4,5 -2,9 -3,0 -2,2
Compte financier (net) -1 282,0 -1 270,2 -675,0 -650,7 -899,1 -33,9 5 160,8
Investissements directs 452,4 2 303,3 863,5 1 578,5 2 003,5 2 183,5 2 079,3
A l'étranger -28,3 -12,2 -30,9 -74,6 -444,7 -621,8 -379,6
Au Maroc 480,7 2 315,5 894,4 1 653,1 2 448,2 2 805,3 2 458,9
Investissements de portefeuille -7,6 7,6 577,5 59,6 -295,4 -81,5 -90,5
Avoirs .. .. .. -3,8 2,9 -15,3 -246,6
Engagements -7,6 7,6 577,5 63,4 -298,3 -66,1 156,1
Autres investissements -1 089,0 -1 937,2 -223,1 66,1 78,6 -67,9 1 646,8
Crédits commerciaux 385,3 52,6 820,5 325,4 403,9 -395,4 109,7
Prêts -1 458,8 -1 921,4 -1 290,1 -451,4 -309,1 370,1 1 326,5
Monnaie fiduciaire et dépôts -15,4 -68,4 246,5 192,1 -16,2 -42,5 210,6
637,8 1 643,1 1 893,3 2 356,2 2 687,1 2 067,5 -1 525,2
Avoirs de réserve -637,8 -1 643,9 -1 892,9 -2 354,9 -2 685,8 -2 068,1 1 525,2
Écart Statistique -188,9 -311,9 -281,1 -408,1 -509,7 106,6 -182,5
Indicateurs (%)
Balance commerciale/PIB -7,6 -8,7 -11,4 -13,8 -14,8 -18,7 ..
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 41
.. Non disponible.
a) Données préliminaires. Le taux de change est basé sur les 10 premiers mois de l'année 2008.
Source: Office des changes, information en ligne, "Balance des paiements", différentes publications. Adresse consultée:
http://www.oc.gov.ma/Publications/publications.htm#5.
40. Les importations et exportations de marchandises par le Maroc sont dominées par les produits
manufacturés (graphique I.2). Les machines et le matériel de transport, les textiles et les produits
chimiques constituent les principaux produits importés (tableau AI.1). Des produits primaires,
principalement les denrées agricoles et les produits des industries extractives, sont également
importés. Outre les principaux produits cités ci-dessus (section 1)), les détails sur les produits
exportés par le Maroc sont présentés au tableau AI.2.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 42
Graphique I.2
Structure du com
(a) Exportations
100%
90%
80%
41. L'UE reste le principal partenaire commercial du Maroc, tant à l'importation (environ 51,4 pour
cent du total) qu'à l'exportation (71,9 pour cent du total). La France reste le principal fournisseur
individuel avec 27,90 pour cent (22,5 pour cent en 2001) des importations totales; l'Espagne, le
Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne sont, au sein de l'UE, les autres principales sources des
importations marocaines (tableau AI.3). En dehors de l'UE, le Maroc importe également ses
marchandises surtout des États-Unis, de la Chine, de la Russie et de l'Arabie saoudite; les
70%
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 43
importations en provenance des autres régions demeurent faibles. La France est la principale
destination individuelle, avec 27,9 pour cent des exportations marocaines de marchandises en 2007,
suivie de l'Espagne, du Royaume-Uni, de l'Italie et de l'Allemagne (tableau AI.4).
42. Le Maroc est exportateur net de services, avec un solde net de 5,4 milliards de dollars EU en 2006
(tableau I.2). Les recettes issues des exportations de services équivalent à plus de 80 pour cent de
celles de marchandises. Les recettes provenant des exportations de services ont plus que doublé entre
2002 et 2006. Ceci est dû principalement aux recettes provenant du tourisme.
ii) Investissements
43. Les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté substantiellement pendant la période
étudiée atteignant un niveau record de 37,6 milliards de DH en 2007 (tableau I.3), drainés par des
opérations de privatisation. L'évolution des IDE a été fortement influencée par des investissements
dans le tourisme, mais aussi dans l'immobilier, les télécommunications, le transport et l'industrie.
Selon les autorités, depuis 2006, les flux des IDE semblent se détacher progressivement des
opérations de privatisation; ainsi dans plusieurs secteurs (tourisme, immobilier, télécommunications,
assurances, banques, industrie et transport) ils ont connu une bonne progression en dehors des
opérations de privatisation. Le principal pays investisseur demeure la France, suivie de l'Espagne,
des Émirats arabes unis, de la Grande Bretagne, et de l'Allemagne.
Tableau I.3
Investissements directs étrangers au Maroc, 2002-2008
(en millions de DH)
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Total 5 875,8 23 256,9 9 484,7 26 129,6 25 482,4 37 595,0 27 070,8
Par secteur:
Tourisme 408,6 186,2 1 430,8 3 080,9 7 925,5 12 421,7 5 693,7
Immobilier 1 824,9 1 685,0 2 039,6 2 422,2 3 980,7 7 590,8 8 925,8
Industrie 1 176,1 18 791,2 1 796,1 2 273,3 8 684,7 3 314,4 1 390,5
Télécommunications 425,7 618,7 717,7 15 311,1 .. 3 086,9 ..
Énergie et mines 182,6 105,9 336,1 377,4 93,2 2 818,5 1 679,5
Transports 14,2 14,0 43,4 300,2 39,5 2 737,5 161,7
Banque 64,4 56,3 1 524,9 44,0 1 500,9 1 823,7 4 969,1
Holding 13,9 0,1 30,7 210,0 .. 847,8 2 211,2
Grands travaux 15,0 66,2 105,7 159,8 532,1 243,3
Commerce 251,1 483,7 611,8 353,7 858,6 334,7 176,2
Agriculture 22,2 24,3 29,4 6,3 .. 33,0 25,5
Assurances .. 162,1 165,7 1 144,9 1 492,7 21,4 81,5
Pêche 23,6 124,3 12,9 4,4 .. 3,7 21,1
Études 19,1 1,1 69,9 3,5 .. .. ..
Autres services 1 350,2 821,1 477,5 415,3 .. 2 255,9 1 461,7
Divers 84,2 116,7 92,5 31,0 .. 127,9 30,0
Par pays d'origine:
France 2 252,0 2 889,2 4 744,8 19 843,3 8 645,7 14 273,9 10 070,3
Espagne 389,6 18 094,7 476,6 1 441,8 7 191,3 6 108,4 2 464,9
Émirats arabes unis 118,2 222,4 330,8 727,7 773,6 3 809,6 4 816,9
Grande Bretagne 356,0 244,4 454,9 451,6 931,3 2 576,3 1208,0
Allemagne 492,6 144,8 475,1 855,5 939,7 1 646,6 1 264,7
Koweït 431,4 16,8 18,0 222,5 1 011,8 1575,2 117,0
États-Unis 379,7 471,3 447,5 226,4 863,7 1 543,7 765,2
Suisse 240,3 260,1 676,2 758,3 905,7 1 325,2 1 538,7
U.E.B.La) 260,5 190,3 346,1 426,3 2 604,6 1 318,2 1 014,9
Italie 68,7 107,4 266,0 209,7 334,6 864,4 753,1
Arabie saoudite 171,7 163,3 353,6 361,9 329,9 636,7 510,7
Pays Bas 239,3 74,1 125,4 260,0 227,3 504,,1 187,8
tableau I.3 (à suivre)
Qatar 5,9 0,3 .. 26,0 49,6 357,4 132,6
Tunisie 52,4 152,2 4,7 27,9 40,0 169,5 67,0
Suède 1,2 16,2 112,5 155,0 45,7 137,1 92,1
Irlande .. .. 10,2 6,6 39,8 121,7 22,4
Chypre .. .. .. .. .. 89,1 8,4
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 44
.. Non disponible.
a) Union économique belgo-luxembourgeoise.
Source: Office des changes, information en ligne, Flux financiers. Adresse consultée: http://www.oc.gov.ma/FluxFinan
ciers/FluxFinanciers.asp.
44. La forte progression de l’investissement a été favorisée notamment par la poursuite des réformes
visant à améliorer l’environnement des affaires et le coût des facteurs, le lancement des projets
d’infrastructure, ainsi que les nouvelles politiques sectorielles. Les IDE ont néanmoins baissé à 26,3
milliards de DH en 2008, tout en restant supérieurs à la moyenne sur 2002-2007. Les autorités
s'attendent à une baisse supplémentaire de 20 pour cent des IDE en 2009, compte tenu du
ralentissement général des flux d'IDE à destination de l'Afrique.
4) PERSPECTIVES
45. Selon le FMI, les perspectives de l`économie marocaine restent encourageantes. Pour l'instant, le
Maroc a quelque peu été épargné par les turbulences financières mondiales grâce à sa dette extérieure
peu élevée et à échéance longue, et le renforcement de ses politiques macroéconomiques. La
croissance économique devrait rester relativement forte à moyen terme et la balance du compte
courant extérieur saine, même si un faible déficit devrait y apparaître à moyen terme.
46. Après avoir atteint 5,8 pour cent en 2008 (selon les estimations) notamment grâce au
rebondissement de l'agriculture, la croissance devrait ralentir à autour de 5 pour cent jusqu'en 2010,
du fait du retour au normal du secteur agricole et des effets du ralentissement européen qui devraient
se faire sentir sur l'économie marocaine. Le MEF s'attend à une croissance du PIB réel de 5,8 pour
cent pour 2009, avec une croissance du secteur agricole (ensemble avec la pêche et les forêts) de
15 pour cent, et du secteur non-agricole de 4,1 pour cent.7
47. Le taux d’inflation pourrait s'établir à autour de 2,5 pour cent en 2009 (contre 3,9 pour cent en
2008), et à 2 pour cent à moyen terme, reflétant en partie l’inflation importée.8 Le solde du compte
courant extérieur a été déficitaire d'environ 5 pour cent en 2008, mais devrait s'améliorer à moyen
terme. La gestion prudente de la dette, les flux continus d'IED et les transferts effectués par des
marocains résidant à l'étranger devraient continuer à renforcer les réserves extérieures.9
48. Les autorités sont décidées à poursuivre leurs efforts de consolidation budgétaire des dernières
années et sont déterminées à atteindre leur objectif de maintenir le déficit budgétaire (primaire)
en-dessous de 3 pour cent du PIB à moyen terme.10
7
Ministère de l'économie et des finances (2008b).
8
Fonds monétaire international (2008).
9
Fonds monétaire international (2008).
10
Fonds monétaire international (2008).
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 45
1) INTRODUCTION
49. Depuis le dernier Examen de sa politique commerciale en 2003, le Maroc a continué à prendre
des mesures pour faciliter le commerce. Ainsi, un certain nombre de mesures de simplification des
procédures douanières ont été introduites, notamment le système BADR (Base automatisée des
douanes en réseau) devenu opérationnel en janvier 2009, ce qui a permis de relever le taux
d’informatisation des procédures douanières à plus de 90 pour cent. Les licences ou permis
d’importation ne sont exigées que pour des raisons de sécurité ou pour des produits couverts par des
conventions internationales. L'importation de certains produits est cependant soumise à l'autorisation
préalable d'agences compétentes.
50. Le Maroc a également abaissé ses droits de douane. Depuis 2002, la moyenne arithmétique
simple des taux des droits de douane NPF a baissé de 13,2 points de pourcentage et se situe
actuellement à 20,2 pour cent. Les produits agricoles (définition OMC) restent sujets à une
imposition tarifaire plus forte (44,5 pour cent en moyenne) que les produits non-agricoles (16,3 pour
cent, hormis le pétrole). Par ailleurs, des droits variables continuent de s'appliquer à certains produits
agricoles (37 lignes du SH à dix digits). Au total, pour 1 373 lignes tarifaires (contre 5 887 en 2002),
les taux des droits de douane appliqués continuent à être supérieurs aux taux consolidés. Ceci,
ensemble avec les droits variables, négativement corrélés à la différence entre les prix seuil (définis
par le Gouvernement) et les prix d'importation, n'assure pas le respect par le Maroc de ses
engagements, ni en matière de consolidations tarifaires, ni dans le cadre de l'Accord de l'OMC sur
l'évaluation en douane.
51. Les contingents tarifaires de la liste des engagements du Maroc ne sont pas appliqués dans la
pratique, du fait des droits de douane hors contingent plus bas que les taux applicables aux
contingents. De nouvelles mesures de sauvegarde sur les importations de carreaux en céramique ont
été imposées. Une taxe parafiscale de 0,25 pour cent est prélevée sur les marchandises importées. La
taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la taxe intérieure de consommation (TIC) s'appliquent aux biens
et/ou services importés et localement produits. Néanmoins, les deux régimes de la TVA ("à
l'intérieur" et à l’importation") ne garantissent pas le respect du principe du traitement national.
52. Afin d'encourager les exportations, le Maroc accorde divers avantages à travers des régimes
économiques en douane. Les entreprises peuvent également bénéficier des avantages offerts par le
régime des zones franches d’exportation. L'État octroie des subventions pour la promotion des
exportations de certains produits agricoles par voie aérienne. Les dernières taxes sur les exportations
(de maïs, de crin végétal et de phosphates) ont été éliminées.
53. Le Maroc a également continué à réduire la liste des biens et services soumis aux contrôles de
prix. Actuellement, continuent à être réglementés par l'État, les prix des biens subventionnés (la farine
nationale de blé tendre, le sucre, et les produits pétroliers), des services de base, des produits et
services de santé, des produits et services sous monopole (tabac manufacturé, services postaux), et de
certains actes juridiques. Les réformes structurelles, y compris les privatisations, ont bien progressé;
la privatisation a permis au Maroc de canaliser d'importants investissements étrangers directs.
Cependant, le monopole de l'État relatif à l'importation en gros des tabacs manufacturés a été transféré
au secteur privé, et sera maintenu jusqu’en 2010 avant d'être éliminé.
54. En 2007, le Maroc a mis en place un nouveau cadre général de passation des marchés publics et
de leur contrôle et gestion, qui a reconduit la préférence pouvant être accordée aux entreprises
nationales dans le cadre des marchés de travaux et des études y afférentes. Le Maroc a apporté
également de nombreux changements importants à son cadre législatif de la propriété intellectuelle,
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 46
i) Procédures douanières
55. Les obligations d'enregistrement des importateurs et les documents requis à l'importation n'ont pas
substantiellement changé depuis le dernier Examen de la politique commerciale (EPC) du Maroc.
Ainsi, les personnes physiques ou morales, désireuses d'exercer des activités de commerce
international, sont tenues de s'inscrire au registre du commerce. L'importation des médicaments et
produits pharmaceutiques à usage humain ou vétérinaire ne peut être réalisée que par des
établissements agréés (l’agrément est délivré par le ministère en charge de la santé ou conjointement
par les départements de la santé et de l’agriculture lorsqu’ils sont destinés à un usage vétérinaire).
56. Les opérations courantes, y compris les importations, bénéficient du régime de convertibilité, et
sont par conséquent dispensées de l'autorisation de l'Office des changes. Toute importation de
marchandises est cependant subordonnée à la souscription d’un engagement d’importation domicilié
auprès d'une banque agréée marocaine.11 L’engagement d’importation est un document (exigé en
douane), valable six mois, par lequel l’importateur s’engage à importer au Maroc des marchandises en
contrepartie de leur règlement financier.12 L'engagement d'importation doit être accompagné d'une
facture pro forma. Il n'est exigé ni pour les importations occasionnelles, ni pour celles effectuées sous
les régimes particuliers13; il doit néanmoins être fourni si ces opérations donnent lieu à un règlement
financier du fournisseur.
57. Les importations à caractère commercial doivent faire l’objet d’une déclaration en détail (i.e.
Déclaration unique de marchandises (DUM)) leur assignant un régime douanier. La DUM doit être
envoyée par voie informatique, à partir de terminaux appartenant aux déclarants. Le système BADR
(Base automatisée des douanes en réseau), devenu opérationnel le 5 janvier 2009, a remplacé le
SADOC (Système informatique de l'Administration des douanes et des impôts indirects (ADII)). Ceci
a permis de relever le taux d’informatisation des procédures douanières de 60 à plus de 90 pour cent.
La mise en place du système BADR devrait aboutir à la dématérialisation de l'ensemble des
procédures de dédouanement. Toutefois, ceci est subordonné à l'adoption du décret d'application de la
Loi relative à l'échange électronique de données juridiques.14 L’accès au système BADR se fait à
11
L’importateur s’engage auprès d'une banque ayant la qualité d’intermédiaire agréée à effectuer toutes
les formalités bancaires prévues par la réglementation des changes. Pour la banque, la domiciliation consiste à
effectuer, pour le compte du client, les formalités bancaires nécessaires à la réalisation de l’importation.
12
Aucune date limite n'est imposée par la législation pour le règlement financier des importations.
Cependant, le règlement ne peut avoir lieu qu’après l’entrée effective des marchandises au Maroc ou dès la
justification de l’expédition (à destination du Maroc) par un titre de transport. Pour les biens d’équipement, les
importateurs sont autorisés à transférer des acomptes, dans la limite de 40 pour cent de la valeur f.a.b. des
importations. Ils peuvent aussi régler à l'avance l'importation de certains produits (pièces de rechange, produits
consommables, échantillons avec paiement) à concurrence de la contre-valeur en devises de 20 000 DH.
13
Article 16 de la Loi n°13-89 relative au commerce extérieur, promulguée par le Dahir n° 1-91-261 du
9 novembre 1992, telle qu'elle a été modifiée et complétée par la Loi n° 3-96, promulguée par le Dahir
n° 1-97-63 du 12 février 1997.
14
Dahir n° 1-07-129 du 30 novembre 2007 portant promulgation de la Loi n° 53-05 relative à l'échange
électronique de données juridiques.
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Page 47
travers l’Internet. Il permet aussi d’accéder à toutes les informations que les opérateurs sont habilités
à consulter.
58. Au plus tard le lendemain de l'enregistrement de la DUM, le déclarant doit remettre à la douane
une copie écrite de la déclaration. Ce délai est de 5 jours pour les opérations réalisées sous régimes
économiques en douane (RED) (section 3) iv) b). La copie doit être accompagnée des documents tels
que les factures, les titres de propriétés ou de transport, les listes de colisage, les certificats d’origine,
et tous autres documents exigés par l’ADII pour l’application des différentes réglementations
douanières et non-douanières à la frontière.15 Certains produits16 sont soumis à l'obtention d'une
autorisation préalable d'agences compétentes.
59. Les marchandises importées peuvent être enlevées après le paiement (en espèces, par chèque
postal ou bancaire, carte bancaire, ou paiement électronique) ou la garantie des droits et taxes, et
l'accomplissement, le cas échéant, des autres formalités dont l'ADII se charge pour le compte d'autres
départements.17 Il est aussi possible de recourir au crédit d'enlèvement ou paiement par obligation
cautionnée (les deux permettant de différer le paiement jusqu'à 180 jours).
60. Différentes dispositions existent pour faciliter les procédures douanières. En effet, une
déclaration simplifiée de transit, ne comportant qu'un nombre limité des renseignements exigés, est
possible. Une déclaration simplifiée d'importation (et d'exportation) des échantillons, modèles,
spécimens et coupes types (pour une valeur ne dépassant pas 5 000 DH) est également possible. Une
déclaration "provisionnelle" (valable un mois) peut être utilisée pour les importations (et exportations)
répétitives de marchandises, dont on ignore au préalable les détails exacts (à l'exception de l'espèce).
Une déclaration combinée peut être utilisée pour couvrir à la fois une opération de transit et le régime
douanier définitif assigné aux marchandises concernées. Il est également possible de recourir à la
déclaration en détail par anticipation (avant l'arrivée des marchandises).
61. Pour faciliter le dédouanement, il est possible pour les opérateurs économiques de créer des
magasins et aires de dédouanement (MEAD), à l'intérieur ou à l'extérieur des enceintes douanières
15
Ministère de l'économie et des finances, information en ligne, "Procédure de dédouanement".
Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/Foire/answer.asp?cat=8&q=20.
16
Il s’agit de: armes et munitions autres que de guerre (autorisation des services de la Sûreté
nationale); explosifs et substances pouvant servir à leur fabrication (autorisation du Département chargé des
mines); articles de publication (visa du Ministère de la communication - MINCOM); eaux minérales
(autorisation préalable du Ministère de la santé); produits industriels soumis aux réglementations techniques
(attestation de conformité du Ministère chargé de l’industrie); végétaux et produits végétaux (autorisation des
services chargés de la protection des végétaux); animaux et produits animaux (attestation d’inspection sanitaire
vétérinaire de l’inspecteur vétérinaire responsable du poste frontière); produits destinés à la consommation
humaine ou animale (notification des conclusions du contrôle de la répression des fraudes, délivrée par les
services compétents de la répression des fraudes); appareils de protection contre les périls aérotoxiques
(autorisation du Ministère chargé du commerce extérieur); céruses et composés de plomb (autorisation du
Ministère chargé de l’emploi); uniformes civiles et militaires (autorisation spéciale du Ministère chargé du
commerce extérieur); vidéogrammes (visa du Centre cinématographique marocain); matériel de
télécommunication (agrément de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications); soufre non
dénaturé et nitrate de soude (autorisation d’importation de l’autorité locale de contrôle); pigeons voyageurs
(autorisation de l’Administration chargée de la défense nationale); sources radioactives (autorisation du
Ministère de la santé); substances vénéneuses (autorisation du Ministère de la santé); déchets dangereux
(autorisation du Département chargé de l’environnement); denrées alimentaires destinées à une alimentation
particulière (agrément du Ministère de la santé); céréales et légumineuses (récépissé de dépôt de déclaration
d’importation et la caution de bonne exécution délivrée par l’ ONICL); et disques et enregistrements
phonographiques (visa du MINCOM).
17
Ministère de l'économie et des finances, information en ligne, "Procédure de dédouanement".
Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/Foire/answer.asp?cat=8&q=20.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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62. Il est aussi possible d'importer à l'état démonté ou par envois fractionnés, certains biens
d'équipement18 en déclarant l’unité complète (position tarifaire du matériel monté). 19 Ceci est permis
dans le cadre de la réalisation des projets d'investissement, et des unités de production de biens et
services. La procédure d'importation doit être celle du régime de la transformation sous douane
(TSD). Le délai accordé pour la réalisation des opérations d'importation est de 12 mois et peut faire
l'objet d'une prorogation. Les investisseurs et des opérateurs sous régimes économiques en douane
peuvent aussi bénéficier du classement regroupé dans une ou plusieurs positions ou sous-positions
tarifaires de marchandises susceptibles de relever de plusieurs positions ou sous-positions, notamment
lorsque ces marchandises sont importées (ou présentées à l’exportation) en exonération des droits et
taxes sous le régime fiscal de la Charte d’investissement ou sous l’un des régimes économiques en
douane. Des procédures simplifiées existent aussi pour l'importation des échantillons par voie
express, ou encore pour l'importation d'articles pour séminaires internationaux.
63. Un certain nombre de mesures de simplification des procédures douanières ont été introduites
depuis le dernier EPC du Maroc. Ainsi, des mesures ont été prises pour simplifier l'admission
temporaire des containers. Pour réduire le délai de séjour des marchandises dans les enceintes
douanières, les manifestes sont dorénavant aussi acceptés en version originale (anglais, espagnol). Le
paiement électronique a été intégré au processus de dédouanement. Le crédit d'enlèvement national a
été introduit; il couvre toutes les opérations, indépendamment du bureau d'importation. D'autres
mesures ont été également introduites, notamment la possibilité d’éditer la mainlevée chez l’opérateur
(ceci permet l’enlèvement des marchandises, sur simple présentation de la mainlevée éditée à
domicile); et la possibilité pour l’opérateur de choisir le bureau de sa résidence comme bureau de
domiciliation pour accomplir les formalités douanières (paiement des droits et taxes et autres sommes
dues, suivi et gestion des comptes sous RED, et traitement intégral des opérations de dédouanement
sous le couvert de la déclaration combinée).
64. La vérification des marchandises se fait par une sélection automatique des importations (et
exportations) selon deux modes ("admis pour conforme" ou "visite physique") et ce, sur la base de
l’évaluation des risques. Environ 90 pour cent des opérations d’importation (et 84 pour cent des
opérations d’exportation) sont "admis pour conforme", leur contrôle se limitant à l’étude
documentaire.20
65. Le délai moyen de dédouanement a été réduit à 54 minutes en octobre 2002, et à 46 minutes en
octobre 2003, mais ce délai a de nouveau augmenté graduellement jusqu'à atteindre 3 heures
20 minutes en octobre 2007 et 3 heures 35 en novembre 2007. En octobre 2008, ce délai était de
18
Il s’agit des biens d'équipement bénéficiant du droit de douane minimum de 2,5 pour cent; des
matériels d'investissement admis en exonération du droit de douane, en application des accords avec les CE et
24 du Protocole B de l'accord avec l'AELE; et des produits démontés ou non montés relevant des chapitres 84
et 85 du SH.
19
Ministère des finances et de la privatisation, ADII, information en ligne, "La douane vous propose des
solutions diversifiées". Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/brochures/NEW%20edition/NEW%20
PROCPECTUS.pdf.
20
Ministère des finances et de la privatisation, ADII, information en ligne, "La douane vous propose des
solutions diversifiées". Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/brochures/NEW%20edition/NEW%
20PROCPECTUS.pdf.
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2 heures 40 minutes. Selon les autorités, cette hausse du délai entre 2003 et 2007 a été causée par
l'importance du flux du commerce extérieur et l’application de certaines réglementations particulières,
notamment en matière de passage en douane du blé.
66. En matière douanière, les cas de litiges les plus fréquents au Maroc concernent la classification
des produits et la valeur en douane (section 2) ii)). L'opérateur peut faire recours auprès de l'ADII,
puis des Commissions régionales, de la Commission nationale et de l'Organisation mondiale des
douanes (OMD).
67. Le Maroc confirme appliquer, depuis le 5 octobre 1998 l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en
douane dont les dispositions de l'article 6 relatives à la méthode de la valeur calculée ont été intégrées
dans la législation nationale (Loi de finances n° 45-02 pour l'année budgétaire 2003).21 Lorsqu'il y a
doute sur la valeur, la douane est tenue d'inviter, par écrit, l'importateur ou son déclarant à produire,
dans un délai d'un mois, les justificatifs complémentaires pour prouver la valeur déclarée.22 A défaut
de réponse dans le délai ou si les justificatifs ne sont pas satisfaisants, la douane rejette la valeur
déclarée et procède à son redressement en utilisant les méthodes prévues par l'Accord sur l'évaluation
en douane de l'OMC.
68. Pour remédier aux disfonctionnements identifiés par les autorités (tels que les différences dans le
traitement des droits et taxes d'un site de dédouanement à un autre, ainsi que la sous-facturation et les
autres minorations frauduleuses de valeurs déclarées), il a été décidé en 2004 de mettre en place des
structures spécialisées dans le contrôle des valeurs en douane. La première structure a été créée au
sein de la direction régionale des douanes de Casablanca port. D’autres cellules similaires ont été
créées au niveau des Directions régionales de Casablanca (Circonscriptions de Casablanca extérieur et
de Casablanca Nouasseur) et du nord-ouest. Ces structures sont censées constituer des bases de
données sur la valeur pour référence uniquement.
69. Une liste des produits "sensibles" a été établie pour les produits considérés comme sensibles à la
fraude commerciale. Figurent sur cette liste: les produits pour lesquels il a été constaté que les
valeurs déclarées ne correspondent pas aux coûts de production ou que les valeurs déclarées ont subi
de fortes minorations; les produits qui présentent divers risques de concurrence déloyale à des
importations identiques; les produits dont les statistiques des importations révèlent des baisses
significatives des prix unitaires; ainsi que les produits dont les valeurs déclarées ne répondent pas aux
conditions de détermination de valeur en douane énumérées dans le Code des douanes. Cette liste a
été mise à jour pour la dernière fois en décembre 2004 et contient, entre autres, des produits
alimentaires, cosmétiques, et de ménage, ainsi que des habits et vêtements, chaussures, et des pièces
détachées de véhicules.23 Les produits ainsi identifiés sont soumis systématiquement au contrôle
21
Code des douanes, tel que modifié par la Loi de finances n° 12-98 pour l'année budgétaire 1998-99,
et Document de l'OMC G/VAL/N/1/MAR/2, 17 février 2003.
22
Administration des douanes et impôts indirects, Note no 21487/231, 23 novembre 2001.
23
La liste complète contient les importations réalisées sans paiement, pommes de terre de semence,
légumineuses, fruits, café et thé vert, épices, riz, graines de sésame et de légumes à ensemencer, conserves de
poissons, confiserie, produits de chocolaterie, biscuiterie, préparations alimentaires diverses, marbre et granit,
pigments et préparations à base de dioxyde de titane, cartouches d'encre et toners, parfums, eaux de toilette et
autres produits cosmétiques, insecticides, articles divers en matière plastique, plaques et feuilles en caoutchouc,
pneumatiques et bandages, joints en caoutchouc, valises, bois, tissus, vêtements, accessoires de vêtements, tapis
(autres que mécaniques), chaussures de ville et de sport, fer à béton et fil machine, articles de ménage en inox et
en aluminium, articles de coutellerie et couverts de table en métaux communs, quincaillerie, fours, réchauds à
gaz, cuisinières à gaz et électriques, machines à laver "4 à 6 kg" et réfrigérateurs, robinetterie sanitaire et de
bâtiment, parties et pièces détachées pour véhicules, cyclomoteurs, moto quads et jets ski, meubles en bois,
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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préalable de la valeur par la structure compétente. Néanmoins, selon les autorités la valeur
transactionnelle est utilisée dans le cas d’environ 90 pour cent des importations.
a) Généralités
70. Le système fiscal du Maroc a subi un processus de simplification et d'harmonisation qui avait
débuté en 2004. Ce processus a abouti à la mise en place en 2007 d'un Code général des impôts, qui
regroupe désormais une partie importante de la réglementation fiscale jusque-là répartie entre
différents textes (chapitre II 5)).
71. Actuellement, les produits importés au Maroc peuvent être soumis aux droits de douane, à la taxe
parafiscale à l'importation, à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), à des taxes intérieures de
consommation (TIC), et à divers autres droits et taxes (section 2) iii) ci-dessous). Les recettes au titre
des différents droits et taxes prélevés à la douane ont quasiment doublé entre 2002 et 2007
(tableau III.1). Selon les autorités, cette augmentation est due notamment à l’institution en 2003 de la
TIC et d’une TVA au taux de 20 pour cent sur les tabacs manufacturés, à la hausse des importations
consécutive à la libéralisation des échanges extérieurs, et aux actions de contrôle de la douane en
matière de sous-facturation, règles d’origine, et de lutte contre la contrebande.
72. Le Maroc utilise actuellement la version de 2002 du Système harmonisé (SH) de désignation et de
codification des marchandises. Depuis 2000, la nomenclature est de dix chiffres, mais le nombre de
lignes tarifaires a augmenté de 16 676 en 2002 à 17 735 en 2009. 24 À l'exception de 37 lignes avec
des droits de douane variables (en fonction du prix d'importation et d'un prix seuil minimum), toutes
les lignes portent des droits ad valorem, perçus sur la valeur c.a.f. des importations. Les taux
appliqués restent supérieurs aux taux consolidés pour 1 373 lignes tarifaires, même si ce nombre a été
réduit sensiblement depuis le dernier EPC du Maroc (voir ci-après).
Tableau III.1
Revenu des droits et taxes prélevés sur les importations, 2002-2008
Droits et taxes 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
a)
Droits douaniers : 12 848,90 11 296,7 12 054,60 13 118,9 13 044,7 14 116,2 13 767,6
Tarif 12 192,80 10 631,5 11.377,7 12 384,5 12 314,6 13 385,8 13 679,8
TIC: 10 095,30 15 083,5 14 488,90 15 201,5 15 681,0 17 314,6 18 688,8
TIC sur produits 9 308,10 9 445,0 8.509,1 9 001,5 9 201,8 10 159,4 10 638,6
énergétiques
TIC sur tabacs manufacturés .. 4 818,6 5.138,4 5 344,6 5 616,8 6 132,9 6 982,9
TIC sur autres produits 787,20 819,80 841,40 855,40 862,40 1 022,3 1 067,4
TVA 13 200,40 14 507,2 16 827,20 19 839,9 22 499,5 29 023,0 35 433,1
Autres recettes 884,90 926,90 997,70 1 597,6 1 788,6 1 647,2 2 008,9
Recettes douanières totales 37 029,50 41 814,3 44 368,50 49 757,9 53 013,8 62 100,9 69 898,4
.. Non disponible.
a) Les droits douaniers se composent du tarif, des droits de timbre, des droits de chancellerie et de la taxe sur les transports
privés.
autres jouets, modèles réduits et modèles similaires pour le divertissement, et puzzles de tout genre.
24
Selon les autorités, cette hausse est due à l'introduction de nouvelles lignes tarifaires (i.e.
l’individualisation des lignes) pour certains produits (tels que les produits chimiques appauvrissant la couche
d’ozone) afin de respecter les engagements du Maroc dans le cadre de l’Accord de libre-échange avec les
États-Unis d’Amérique et des conventions internationales.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 51
73. Le tarif appliqué par le Maroc se compose de 42 quotités différentes. A la suite de plusieurs
réformes depuis 2002, le nombre de quotités applicables aux produits non-agricoles a été réduit de 13
à 6 (en plus du taux zéro), soit généralement: (2,5; 7,5; 10; 20, 27,5; et 35). Cette nouvelle
structure est le résultat d’une réforme tarifaire qui consiste en un démantèlement progressif des taux
NPF en quatre tranches, dans le but d'aboutir en 2012 à une structure tarifaire à quatre taux (2,5; 10;
17; et 25 pour cent) sur les produits non-agricoles. Le taux tarifaire sur les produits pétroliers a été
ramené en 2009 à 2,5 pour cent dans le cadre du démantèlement tarifaire prévu par le cahier de
charges pour la privatisation des sociétés de raffinage; ces produits bénéficient néanmoins
actuellement d’une suspension du droit de douane. Les produits agricoles n’obéissent pas à cette
structure tarifaire et sont soumis à des taux allant jusqu’à 304 pour cent, ainsi qu'à des droits
variables.
74. Les droits variables continuent à s'appliquer à certains produits agricoles (37 lignes), même si leur
liste a été quelque peu réduite.25 Ils s'appliquent actuellement à certaines céréales, au sucre (de canne
ou de betterave), et au saccharose chimiquement pur. Deux types de droits variables sont appliqués,
en combinant deux taux différents en fonction du prix seuil fixé dans le tarif. Sur certaines céréales,
un taux (plus élevé) est appliqué sur la tranche inférieure au prix seuil fixé, et l'autre (plus bas) sur la
tranche de la valeur en douane supérieure à ce seuil (tableau IV.3). Dans le cas du sucre, un taux
(plus bas) est appliqué à la valeur en douane et un taux additionnel (plus élevé) est appliqué à la
différence entre le seuil fixé et la valeur déclarée (si celle-ci est inférieure au seuil fixé) (tableau III.2).
Dans ce dernier cas, comme c'était déjà le cas en 2002, l'équivalent ad valorem du droit (inversement
proportionnel au prix d'importation) peut varier du taux constant (minimum) à l'infini; une illustration
est donnée au graphique III.1. Pour le froment (tableau IV.3), des taux différents sont prévus, en
fonction de différentes périodes de l'année (tarif saisonnier).
Tableau III.2
Droits de douanes variables appliqués aux sucres (de canne ou de betterave) et saccharose chimiquement pur, 2008
Code SH Prix seuil Taux appliqué à Taux additionnel
(DH/tonne) la valeur en appliqué (%)a)
douane (%)
1701110010; 1701110090; 1701120010; 1701120090 3 500 35 123
1701911011; 1701911012; 1701911019; 1701911091; 1701911092; 4 050 42 124
1701911099; 1701999110; 1701999191; 1701999199
1701912011; 1701912012; 1701912019; 1701912091; 1701912092; 4 450 47 129
1701912099; 1701999210; 1701999291; 1701999299
a) Le taux additionnel est appliqué à la différence entre le prix seuil et la valeur déclarée uniquement si la valeur déclarée est
inférieure au prix seuil.
75. La moyenne arithmétique simple des taux des droits de douane NPF est de 20,2 pour cent,
représentant une baisse de 13,2 pour cent de la moyenne simple des taux en 2002 (tableau III.3).26 Le
coefficient de variation de 1,1 indique des taux assez dispersés (de zéro à 304 pour cent). Les
produits agricoles (définition OMC) sont sujets à une imposition plus forte (moyenne simple de
44,5 pour cent) que les produits non-agricoles (moyenne simple de 16,3 pour cent, hormis le pétrole).
En utilisant la définition CITI (révision 2), l'agriculture demeure le secteur le plus protégé (avec une
moyenne tarifaire de 29,0 pour cent), suivie du secteur manufacturier (19,9 pour cent) et du secteur
minier (9,1 pour cent).
25
Les produits éliminés concernent les produits du chapitre SH 12 (fèves de soja, graines de navette,
graines de colza, et graines de tournesol).
26
Aux fins de l'analyse, les taux maxima des droits variables ont été retenus.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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Graphique III
Evolution du d
Table III.3
lingots), 2008
Structure du tarif NPF, 2002-2009
(Pourcentage)
2002 2008 2009 Cycle
d'Uruguayf)
1. Lignes tarifaires consolidées (% de toutes les lignes tarifaires) 100,0 100,0 100,0 100,0
2. Lignes tarifaires en franchise de droits (% de toutes les lignes tarifaires) 0,1 0,1 0,1 0,1
a
3. Droits non ad valorem (% de toutes les lignes tarifaires) 0,2 0,0 0,0 0,0
500
Activités extractives (CITI 2) 21,8 11,6 9,1 36,8
Activités de fabrication (CITI 3) 33,2 23,5 19,9 42,1
7 Crêtes tarifaires intérieures (% de toutes les lignes tarifaires)c) 1,3 1,5 1,5 1,7
8. Crêtes tarifaires internationales (% de toutes les lignes tarifaires)d) 80,3 53,5 47,3 99,3
9. Écart type global des taux appliqués 24,7 23,3 22,8 21,0
10. Taux appliqués de "nuisance" (% de toutes les lignes tarifaires)e) 0,0 0,0 0,0 0,0
Source: Calculs du Secrétariat de l'OMC, d'après les données communiquées par les autorités marocaines.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
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76. Le taux modal (le plus fréquent) est de 7,5 pour cent et s'applique à environ 5 028 lignes, suivi de
35 pour cent, appliqué à 3 640 lignes (graphique III.2). Les droits de douane ad valorem les plus
élevés (304 pour cent, contre 339 pour cent en 2002) sont appliqués aux produits agricoles (animaux
vivants des espèces ovine et caprine, et leurs viandes) (tableaux III.4 et AIII.1). Le taux zéro
s'applique à 10 lignes plus précisément à des catégories de soufre (du chapitre SH 2503). Les huiles
de pétrole ou de minéraux bitumineux (du chapitre SH 2710), ainsi que certains mélanges bitumineux
(du chapitre SH 2715) bénéficient d'une suspension provisoire du droit de douane. Le niveau de
protection augmente néanmoins sensiblement pour certain produits si les autres droits et taxes d'entrée
(c'est-à-dire la taxe parafiscale à l’importation et autres taxes (section 2) iii) c)) sont pris en compte.
Graphique III
Répartition de
Nombre de lines
77. Dans l'ensemble, les droits de douane présentent une progressivité mixte, avec des taux dégressifs
du premier au second stade de transformation (de 21,5 à 16,0 pour cent) et progressifs du second au
troisième stade de transformation, le taux moyen étant de 23,4 pour cent pour ce dernier. La
dégressivité des droits du premier au second stade de transformation est surtout due à la forte taxation
des produits agricoles. Hormis les industries de papier, d'articles en papier, d'imprimerie et d'édition,
de produits minéraux non métalliques, et d'autres industries manufacturières, les droits de douane sont
progressifs dans toutes les industries (graphique III.3).
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Tableau III.4
Analyse succincte du tarif NPF, 2009
Importations
Nombre de
Taux appliqués en 2009 2007 (millions de
lignes
dollars E.U.)
Désignation
Moyenne Fourchette
Écart-type CVc)
simple des taux des taux
(pour cent)
Total 17 735 20,2 0-304 22,8 1,1 31 650,4 c
a)
Par définition OMC
Agriculture 2 480 44,5 2,5-304 45,1 1,0 4 038,6
Animaux vivants et produits du règne animal 302 101,5 2,5-304 92,6 0,9 87,9
Produits laitiers 159 72,6 10-102 37,6 0,5 209,0
Café, thé, cacao, sucre, etc. 572 40,2 2,5-105 16,5 0,4 593,8
Fleurs et plantes coupées 135 16,7 2,5-49 14,0 0,8 40,1
Fruits et légumes 520 46,0 2,5-49 8,5 0,2 157,5
Céréales 46 43,7 2,5-172 48,9 1,1 1 730,4
Graines oléagineuses et matières grasses 225 29,9 2,5-142 26,9 0,9 726,6
Boissons et alcools 136 35,3 10-49 17,7 0,5 59,5
Tabac 14 23,4 17,5-25 3,2 0,1 95,4
Autres produits agricoles 371 14,1 2,5-49 14,9 1,1 338,4
Produits non agricoles (hormis le pétrole) 15 224 16,3 0-50 12,6 0,8 22 940,8
Poissons et produits de la pêche 316 21,5 2,5-50 14,7 0,7 62,5
Produits minéraux, pierres précieuses et 913 15,2 0-35 12,6 0,8 2 656,2
métaux précieux
Métaux 2 024 15,6 2,5-35 12,7 0,8 2 911,0
Produits chimiques et fournitures pour la 2 905 13,6 2,5-35 10,4 0,8 2 986,6
photographie
Cuir, caoutchouc, chaussures et articles de 691 20,5 2,5-35 13,9 0,7 469,7
voyage
Bois, pâte, papier et meubles 1 217 27,6 2,5-35 11,2 0,4 1 277,5
Textiles et vêtements 3 618 18,6 2,5-35 11,1 0,6 2 835,0
Équipements de transport 629 17,4 2,5-35 14,0 0,8 2 619,5
Machines non électriques 1 123 7,9 2,5-35 10,6 1,3 3 322,5
Machines électriques 676 12,5 2,5-35 12,8 1,0 2 916,3
Produits non agricoles, n.d.a. 1 112 11,3 2,5-35 11,5 1,0 884,0
Par secteur CITIb)
Agriculture, chasse, foresterie et pêche 859 29,0 2,5-304 37,2 1,3 2 475,5
Industries extractives 180 9,1 0-35 8,0 0,9 4 265,4
Industries manufacturières 16 695 19,9 2,5-304 21,7 1,1 24 845,9
Par degré d'ouvraison
Matières premières 1 739 21,5 0-304 30,2 1,4 8 105,4
Demi-produits 7 210 16,0 2,5-105 11,9 0,7 7 504,4
Produits finis 8 786 23,4 2,5-304 26,9 1,1 15 977,0
a) Il y a 31 lignes tarifaires sur les produits pétroliers qui n'ont pas été prises en compte.
b) Classification internationale type, par industrie, de toutes les branches d'activité économique (Rev.2), électricité, gaz
et eau exclus (une ligne tarifaire).
c) Le total des importations est supérieur à la somme des rubriques car certaines importations, pour une valeur de 63,5 millions de
dollars EU, ne sont pas classées dans le Système harmonisé et, par conséquent, ne peuvent être classées dans la CITI.
Note: CV = coefficient de variation.
Source: Estimations du Secrétariat de l'OMC, sur la base de données communiquées par les autorités
marocaines ; et base de données Comtrade de la Division des statistiques de l'ONU pour les importations de 2007.
78. Globalement, la structure tarifaire n'est pas de nature à favoriser certaines transformations locales.
En effet, la forte taxation de certains intrants (notamment dans l'agro-industrie et les industries de
produits minéraux non-métalliques), en aggravant les coûts de production, réduit la compétitivité des
biens finis concernés. Par ailleurs, la forte progressivité (positive) des droits dans d'autres industries
cache un niveau effectif de protection assez élevé qui n'encourage pas à une recherche de la
compétitivité internationale des biens locaux concernés.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 55
Graphique III.
Progressivité d
Pour cent
79. Au total, pour 1 373 lignes tarifaires (contre 5 887 en 2002), les taux des droits de douane
appliqués continuent à être supérieurs aux taux consolidés (tableau AIII.2).27 Par ailleurs, l'imposition
de droits variables n'assure pas le respect des engagements, ni en matière d'évaluation en douane, ni
en matière de consolidation.
60.0
c) Autres droits et charges perçus exclusivement à l'importation
80. Une taxe parafiscale de 0,25 pour cent est prélevée sur les marchandises importées. Elle ne
frappe pas les importations réalisées sous des régimes économiques en douane; les biens
d'équipement, matériels et outillages, ainsi que leurs parties, pièces détachées et accessoires
nécessaires à la promotion d'investissement; et les marchandises en franchise ou en suspension totale
des droits et taxes à l'importation, ou bénéficiant d'exonération des droits et taxes d'importation dans
le cadre d'accords ou de conventions conclues avec certains pays. De même, les entreprises
s'engageant à réaliser des investissements d'envergure (supérieurs à 200 millions de DH) peuvent
bénéficier de l'exonération à l'importation de biens d'équipement, de matériels et outillages destinés à
la réalisation de leurs projets, ainsi que de leurs parties, pièces détachées et accessoires.28
50.0
27
L'incorporation du prélèvement fiscal à l'importation au droit de douane en 2000, de concert avec la
désagrégation plus poussée de la nomenclature du tarif douanier, avaient causé le dépassement des
consolidations pour 5 887 lignes déjà en 2002.
28
Ministère des finances et de la privatisation, ADII, information en ligne, "Douane et promotion de
l’investissement", janvier 2006. Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/brochures/NEW%20edition/B7
%20Fr.pdf..
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 56
81. Un certain nombre d'autres droits et taxes ou redevances pour des services rendus s'appliquent aux
importations uniquement. Il s'agit de la taxe de magasinage (2 à 10 pour cent selon la durée de séjour
des marchandises dans les locaux de l'administration douanière); des redevances sur l'utilisation du
système informatique par les usagers (500 DH par déclaration sommaire, 100 DH par déclaration
d'importation, 50 DH par déclaration d'exportation et 6 DH la page des sommiers ou états de gestion);
de la taxe d'inspection sanitaire vétérinaire (0,02 à 20 DH par unité, cette dernière variant selon le cas)
ou des végétaux (0,001 à 0,03 DH par kg.); d'une redevance pour frais de fumigation des végétaux
(10 DH par m3); et des droits de chancellerie pour le visa de manifeste (0,50 ou 0,75 DH par tonne de
port en lourd, avec un maximum de 1 500 ou 3 000 DH, respectivement; 0,20 ou 0,50 DH par tonne
si le tonnage des marchandises chargées est inférieur au quart du port en lourd; et 3,5 DH par
passager embarqué (avec un maximum de 1 500 DH)). D'autres taxes sont prélevées sur les
importations (et sur la production locale). Il s'agit de: la taxe spéciale sur le ciment (100 DH/tonne);
une taxe sur le bois importé (12 pour cent ou 6 pour cent 29); une taxe parafiscale sur les vins et bières
(5 DH/hl); une taxe de contrôle et d'estampillage sur les tapis (5 pour cent); et la taxe de
commercialisation de la pulpe sèche de betterave (10 DH/100 kg de poids net).
d) Consolidations
82. Durant le Cycle de l'Uruguay, le Maroc a achevé la consolidation de toutes ses lignes tarifaires,
dont 156 positions (de la Nomenclature du Conseil de coopération douanière – NCCD) avaient été
consolidées au moment de son adhésion au GATT en 1987.30 Le Maroc a consolidé ses droits à des
taux uniquement ad valorem allant de zéro à 380 pour cent. Les droits sur les produits non-agricoles
ont été consolidés à 40 pour cent, à l'exception de ceux consolidés en 1987. Pour les produits
agricoles, le Maroc s'est engagé à réduire les taux consolidés progressivement, par tranches annuelles
égales; ceci a abaissé le taux maximum (consolidé) à 289 pour cent en 2004. Depuis cette date, la
moyenne arithmétique simple des taux consolidés est de 42 pour cent (tableau III.3).
83. Plus de 24 pour cent des lignes consolidées en 1994 l'ont été à des taux supérieurs ou égaux à 100
pour cent. Le taux le plus élevé (380 pour cent à l'origine et 289 pour cent depuis 2004) concerne
certains animaux vivants et viandes. Sur 374 lignes, le Maroc s'est réservé le droit d'évoquer la clause
de sauvegarde spéciale prévue par l'article 5 de l'Accord de l'OMC sur l'agriculture. La moyenne
arithmétique simple des droits consolidés est de 56,9 pour cent sur les produits agricoles et de
39,6 pour cent sur les produits non-agricoles.
84. Les autres droits et taxes sur la plupart des produits ont généralement été consolidés à 15 pour
cent, à l'exception de ceux sur quelques biens consolidés à 7,5 pour cent.31
85. Le Maroc a également pris des engagements, sous forme de contingents tarifaires, sur les produits
agricoles tels que la viande bovine, ovine et blanche; le lait; le blé, l'orge, le mais, le riz et le sorgho;
les graines de soja, d'arachide, de colza, de tournesol et de coton; l'huile; le sucre; et les tourteaux de
colza, de coton et de tournesol.32 Les quotas sur tous ces produits devraient demeurer quasiment
inchangés sur la période 1995-2004, à l'exception de ceux sur la viande, le lait et les tourteaux qui
devraient être augmentés par tranches annuelles de 6,5 pour cent, soit un accroissement total d'environ
65 pour cent sur la période. Dans la pratique, ces contingents tarifaires n’ont pas été appliqués depuis
2003 (section 2) v)).
29
Le taux réduit de 6 pour cent ne s'applique qu'au bois brut non traité d'okoumé en rondins, d'une
circonférence au gros bout supérieure ou égale à 60 cm.
30
La transposition des 156 positions tarifaires consolidées en 1987, de la NCCD au Système
harmonisé, a été certifiée en 1997 (voir document de l'OMC WT/LET/168, 5 septembre 1997).
31
OMC, Liste LXXXI – Maroc, 15 avril 1994.
32
Pour plus de détails, voir OMC (2003).
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 57
86. En plus des avantages accordés aux investisseurs (sur leurs importations) par les dispositions en
matière d'investissement, y compris la Charte de l’investissement et les avantages pour les
investissements d'envergure (chapitre II 5) et section 4) ii)), d'autres leur sont également octroyés par
différents régimes économiques en douane. Ces régimes (section 4) ii)) permettent le stockage, la
transformation, l'utilisation et la circulation de marchandises en suspension ou avec remboursement
de tous droits et taxes. Des avantages sont également octroyés à des entreprises à travers des
conventions qu'elles passent avec l'État dans le cas des investissements d’envergure (chapitre II 5)).
Durant la période 1999-2007, 199 conventions d'investissement ont été approuvées, dont 85 dans le
secteur de l'industrie, et 114 dans celui des services (y compris 76 dans le tourisme), pour un montant
global de 281,1 milliards de DH. En 2008, 40 conventions additionnelles ont été adoptées pour un
montant total de 36,66 milliards de DH, et en janvier 2009, 23 projets de conventions pour un montant
total de près de 20 milliards de DH.
87. Pendant les périodes de Ramadan, des réductions de droits et taxes peuvent être accordées, dans
des limites contingentaires, sur les importations de produits alimentaires. Depuis le dernier EPC du
Maroc, seul le lait (UHT ou en poudre) a bénéficié de telles mesures. Ainsi, des réductions tarifaires
provisoires ont été appliquées aux: laits UHT (16 octobre-16 novembre 2003; 8-30 octobre 2004 ; et
15 août-15 octobre 2007); et lait en poudre (28 juin-22 août 2007; et 23 août-31 décembre 2007).
Des réductions ou suspensions peuvent également être accordées en cas de besoin, par exemple,
pendant les périodes de sécheresse. D’une manière générale, depuis 2003, des suspensions
provisoires des droits et taxes à l’importation ont été appliquées à: certains types d’orge (23 mai-31
décembre 2005; et 1er janvier-31 mai 2006); certains aliments de bétail (22 janvier-31 décembre
2007; 1er janvier-31 mai 2008; et 1er juin 2008-31 mai 2009); certaines semences céréalières (28
juin-31 décembre 2007); blé tendre et blé dur (27 septembre 2007-31 mai 2008); beurre (dès 27
septembre 2007); blé dur (1er juin 2008-31 mai 2009); et blé tendre (depuis le 16 août 2008). Le
Maroc accorde également des exemptions et suspensions de droits et taxes au titre de la Convention
de Vienne sur les relations diplomatiques.
f) Préférences tarifaires
88. Le Maroc accorde, sur une base réciproque, un traitement préférentiel aux importations en
provenance des pays avec lesquels il a conclu des accords commerciaux (régionaux ou bilatéraux),
tels que la Zone de libre-échange arabe (chapitre II 4) ii)), l’Accord d’association avec les CE
(chapitre II 4) iii) a)), l'Accord de libre-échange avec l'AELE (chapitre II 4) iii) a)), les accords
bilatéraux de libre-échange avec des pays de sa région tels que l'Égypte, les Émirats arabes unis, la
Jordanie et la Tunisie (chapitre II 4) iv)), ou plus récemment la Turquie et les États-Unis. Les accords
avec ces deux derniers sont entrés en vigueur le 1 er janvier 2006 (tableau AIII.3). Le Maroc accorde
également un traitement préférentiel aux termes de "conventions commerciales et tarifaires", et du
Système global de préférences commerciales (SGPC) (chapitre II 4) iv)).
89. Pour être éligibles au traitement préférentiel, les marchandises doivent être couvertes par un
certificat d'origine (section iv) ci après).
90. La TVA s'applique aux biens et services importés ou localement produits. À l'importation, elle
est perçue sur la valeur en douane, majorée d'éventuels droits et taxes imposés, y compris les taxes
intérieures de consommation. Sur les biens localement produits, elle est calculée sur le prix de
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 58
cession. Les activités agricoles sont exclues du champ d'application de la TVA. Le Code général des
impôts définit deux régimes différents pour la TVA: un régime "à l'intérieur", et l'autre à
l'importation.
91. Quatre taux sont applicables sous les deux régimes: un taux normal de 20 pour cent, et trois taux
réduits: 14 pour cent (avec ou sans droit à déduction33); 10 pour cent (avec droit à déduction34); et 7
pour cent (avec droit à déduction35).36 La TVA est spécifique sur toutes les boissons alcoolisées (100
DH par hl.); sur les ouvrages en platine ou en or (4 DH par g.); et sur les ouvrages en argent (0,05
DH par g.).
92. Le Code général des impôts prévoit deux listes distinctes de produits exonérés de la TVA: l'une
contenant les produits et services exonérés "à l'intérieur" et l'autre (plus courte) avec les exonérations
à l'importation. Cette multitude de taux et d'exonérations rend le régime de TVA très complexe. En
effet, un nombre considérable de biens et de services sont exonérés (avec ou sans droit à déduction)
du paiement de la TVA à l'intérieur. Ainsi, en sont exonérés (entre autres) les "biens de première
nécessité" (farines, semoules, lait, sucre brut, dattes conditionnées produites au Maroc, et autres); les
services et certains produits et équipements médicaux; médicaments pour certaines maladies (cardio-
vasculaires, SIDA, diabète, asthme); engrais, matériels à usage exclusivement agricole; engins et
filets de pêche destinés aux professionnels; biens d'équipement, matériels et outillages acquis par
certaines associations à but non lucratif; journaux, livres, et CD-Rom comportant des travaux
d'impression et de composition d'ouvrages, et livres culturels ou éducatifs; les banques offshore pour
les intérêts et commissions, et pour les biens d'équipement neufs acquis localement; et les sociétés
holding pour certaines de leurs opérations.
93. Par contre, un certain nombre de produits figurant sur une liste plus courte sont exonérés de la
TVA à l'importation. Il s'agit (entre autres) des biens de première nécessité (farines, semoules, lait,
sucre brut, et autres); les livres brochés ou avec reliure, les journaux, publications et périodiques; la
musique imprimée et les CD-ROM reproduisant les publications et les livres; les matériels éducatifs,
scientifiques ou culturels importés; les importations par certaines institutions ou entreprises (par
exemple les autocars, les camions et les biens d’équipement, acquis par les entreprises de transport
international routier); les médicaments pour certaines maladies; et les produits et équipements pour
hémodialyse.
94. Les TIC s'appliquent (aux mêmes taux) à certains types de marchandises aussi bien importées que
localement produites telles que les boissons non alcoolisées (7 à 83 DH par hectolitre); les bières
(550 DH par hectolitre); les vins (260 ou 300 DH par hectolitre); l'alcool éthylique et autres alcools
susceptibles de recevoir les applications de l'alcool éthylique (200 à 7 000 DH par hectolitre d'alcool
pur); les tabacs manufacturés (de 25 à 59,4 pour cent)37; les produits énergétiques (33,50 à 357,20 DH
par hectolitre, ou 1,66 à 228 DH par 100 kg pour les huiles brutes de pétrole ou de minéraux
bitumineux, 4,60 DH par 100 kg pour les gaz liquéfiés, 341,40 DH par hl pour le "supercarburant du
27-07 NGP", et 2 DH par 1 000 m 3 pour le gaz naturel); les bitumes, asphaltes et mélanges
bitumineux (6,48 à 45,00 DH par 100 kg); et les ouvrages en platine et en or (100 DH par
hectogramme) et en argent (15 DH par hectogramme).
95. Le Maroc applique deux types de règles d'origine: non-préférentielles et préférentielles. Selon la
législation nationale en la matière38 et sous réserve des accords conclus avec d'autres États, sont
considérées comme étant originaires d'un pays déterminé les marchandises entièrement obtenues dans
ce pays, et les marchandises obtenues dans ce pays avec les produits et les matières premières
d'origine étrangère (dans le sens de l'article 16 du Code des douanes et des impôts), après une
transformation complète qui leur a fait perdre leur individualité d'origine. Sont considérées comme
transformation complète les ouvraisons ou transformations entraînant une plus-value au moins égale à
la valeur d'importation des produits mis en œuvre dans le pays transformateur (i.e. valorisation locale
d'au moins 50 pour cent). Des règles spécifiques39 s'appliquent aux produits textiles et articles
d'habillement (le tissage, la teinture, l'impression ou la confection étant considérés comme des
transformations complètes conférant l'origine).
96. Des règles d'origine préférentielles sont définies par des accords ou arrangements bilatéraux ou
régionaux (tableau III.5 et chapitre II 4)). Le transport direct est exigé par tous ces accords et
arrangements. Pour les produits importés des pays de l'UE, de l'AELE, de la Turquie ou des pays
membres de l’accord d’Agadir (Tunisie, Égypte, Jordanie), un certificat de circulation des
marchandises EUR1 ou EURMED ou une déclaration sur facture ou déclaration sur facture EURMED
est requis. Pour les autres, un certificat d’origine conventionnel est demandé.
37
La TIC sur les tabacs manufacturés est entrée en vigueur le 1er janvier 2003; depuis lors, les tabacs
manufacturés sont également soumis à la TVA au taux de 20 pour cent.
38
Le Code des douanes et impôts indirects, et le Décret n° 2-77-862 du 9 octobre 1977 pris pour son
application.
39
Décret n° 2-98-387 du 5 janvier 1999 modifiant et complétant le Décret n° 2-77-862 du
9 octobre 1977.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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Tableau III.5
Règles d'origine préférentielles
Accord Règles Observations/cumul
Accord d'association avec la CE Entière obtention; Cumul bilatéral d'origine des matières et
transformation suffisante (changement dans la des ouvraisons entre les parties
position tarifaire SH à quatre chiffres); ou contractantes; et
règles spécifiques pour certains produits. cumul diagonal pan euro méditerranéen.
Liste négative des opérations conférant l'origine.
Accord de libre-échange (ALE) Entière obtention; Cumul bilatéral d'origine des matières entre
avec l'AELE transformation suffisante (changement dans la les parties contractantes; et
position tarifaire SH à quatre chiffres); ou cumul diagonal pan euro méditerranéen.
règles spécifiques pour certains produits.
Liste négative des opérations conférant l'origine.
ALE avec les États-Unis Entière obtention; Cumul bilatéral total.
produit doit répondre à la définition d'un "article du
commerce nouveau ou différent qui a été obtenu,
produit ou transformé dans l'une ou les deux
parties" et contenir la valeur locale d'au moins 35
pour cent; ou
règles spécifiques pour des produits textiles
(Annexe 4-A) et certains autres produits
(Annexe 5-A).
ALE avec la Turquie Entière obtention; Cumul bilatéral des matières;
transformation suffisante (règles spécifiques par cumul des matières entre le Maroc, la
produit); Turquie et les CE pour les produits textiles;
Liste négative des opérations conférant l'origine et
cumul diagonal des ouvraisons entre le
Maroc, la Turquie, l'Algérie et la Tunisie.
Convention de facilitation et de Entière obtention; ou Cumul des matières entre les pays
développement des échanges entre transformation suffisante constituée par une membres.
les pays arabes (pays de la Ligue valorisation locale d'au moins 40 pour cent.
arabe)
ALEs avec la Tunisie, l'Égypte, la Entière obtention; ou Cumul bilatéral des matières entre les pays
Jordanie et les Émirats arabes unis transformation suffisante constituée par une contractants.
valorisation locale d'au moins 40 pour cent.
Conventions tarifaires et Entière obtention; ou Cumul d'origine: applicable uniquement
commerciales avec les autres pays transformation suffisante constituée par une dans le cadre des accords avec la Libye et
arabes et africains (Algérie, Libye, valorisation locale d'au moins 40 pour cent, sauf la Guinée.
Irak, Arabie saoudite, Mauritanie, pour:
Guinée et Sénégal) - l'Irak: valorisation locale d'au moins 41 pour cent,
et
- le Sénégal: pas de règles préférentielles
spécifiées.
Source: Administration des douanes et impôts indirects (ADII) (2005), Règles d’origine appliquées par le Maroc. Adresse
consultée: http://www.douane.gov.ma/brochures/B8%20Fr%202005.pdf; ADII (non daté), Règles d’origine
applicables dans le cadre des Accords de libre échange, information fournie par les autorités marocaines.
97. Le cumul paneuropéen de l'origine, qui englobait la CE et les pays membres de l'AELE, a été
étendu à plusieurs pays méditerranéens, dont le Maroc. Ainsi, le système élargi (cumul pan-euro-
méditerranéen de l'origine) comprend dorénavant les membres des CE, l'AELE, la Turquie, les îles
Féroé et les signataires de la Déclaration de Barcelone40, c'est-à-dire l'Algérie, l'Autorité palestinienne,
l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie et la Tunisie. Il repose sur un réseau
d'accords préférentiels, et prévoit un cumul diagonal à condition que les accords prévoient des règles
d'origine identiques. Actuellement, dans le cas du Maroc, le cumul pan-euro-méditerranéen est
applicable dans les relations avec la CE, les pays membres de l'AELE, l'Égypte, la Jordanie, la
Tunisie et la Turquie. Cependant, comme l’accord de libre-échange entre la Jordanie et la Turquie
n’est pas encore entré en vigueur, le cumul n’est pas encore appliqué pour les échanges réalisés entre
les trois pays (i.e. Maroc, Turquie et Jordanie).
40
La Déclaration de Barcelone de 1995 a institué un partenariat euroméditerranéen fondé sur trois
chapitres de coopération: dialogue politique; relations économiques (y compris le libre-échange); et relations
humaines, sociales et culturelles.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 61
98. Des restrictions peuvent être imposées aux importations de biens et services dans le but de
"sauvegarder la moralité, la sécurité et l'ordre publics, la santé des personnes ou de protéger la faune
et la flore, le patrimoine historique, archéologique et artistique national ou de préserver la position
financière extérieure du pays".41 Ces importations peuvent être soumises à un contrôle de qualité et, à
titre exceptionnel, aux mesures de restrictions quantitatives à l'importation (voir ci-après). Dans les
deux cas, une licence d'importation est exigée. Les licences d’importation sont accordées par le
Ministère en charge du commerce; leurs demandes doivent néanmoins être faites auprès de
l’institution directement concernée.
99. Actuellement, sont soumis à des restrictions quantitatives, et par conséquent à la licence
d'importation les produits suivants: les explosifs, la friperie, les pneumatiques usagés ou rechapés,
ainsi que les roues équipées de pneus rechapés ou de pneus usagés, et les châssis usagés des véhicules
automobiles. Dans la pratique néanmoins, les licences d'importation ne sont pas accordées pour la
friperie et les autres produits usagés ou rechapés pour, selon les autorités, des raisons de protection de
la santé et de la sécurité des personnes. D'autres produits sont également soumis aux restrictions
quantitatives et donc à licence d'importation pour des motifs d'environnement, conformément aux
dispositions du Protocole de Montréal du 16 septembre 1987 relatif à la commercialisation et
l'utilisation des substances appauvrissant la couche d'ozone.42 Pour l'instant, les importations de ces
produits sont soumises à des réductions graduelles jusqu’à leur interdiction totale. Les licences sont
délivrées par le Ministère chargé du commerce extérieur après avis du ministère intéressé; elles ont une
validité de six mois.
100. Conformément aux traités dont le Maroc est signataire, tels que la CITES43, la Convention de
Bâle44, la Convention de Stockholm45, et la Convention de Rotterdam46, des produits, déchets et/ou
espèces menacées sont soumis à une autorisation du département de tutelle ou à une interdiction à
l’importation.47 En effet, les espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (annexe I de
la CITES) nécessitent un permis CITES délivré par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la
désertification. L'importation des déchets de la liste A de la Convention de Bâle est interdite; et celle
de la liste B nécessite une autorisation du Département chargé de l'environnement. Les produits
couverts par le Protocole de Montréal sur les CFC (chlorofluorocarbones) sont soumis à une licence
d’importation.
101. Dans le cadre de l'Accord de l'OMC sur l’agriculture, le Maroc a pris des engagements sous
forme de contingents tarifaires sur certains produits agricoles (section 2) iii) ci-dessus). Selon la
41
Dahir n° 1-91-261 du 9 novembre 1992 portant promulgation de la Loi n° 13-89 relative au
commerce extérieur.
42
La liste des produits pour lesquels la licence d'importation est exigée est régulièrement mise à jour
par l'Arrêté du ministre du commerce extérieur. Le dernier en date est Arrêté du ministre du commerce
extérieur n° 281-04 du 79 février 2004 complétant l'Arrêté n° 1308-94 du 19 avril 1994 fixant la liste des
marchandises faisant l'objet des mesures de restrictions quantitatives à l'importation et à l'exportation.
43
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction.
44
La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de
leur élimination. Cette Convention a été introduite dans la législation marocaine récemment par le Dahir
n° 1-96-92 du 24 novembre 2000, publié dans le Bulletin officiel le 19 avril 2001.
45
La Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.
46
La Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause
applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international.
47
Le Maroc n’a pas encore ratifié la Convention de Stockholm, ni la Convention de Rotterdam, mais il
interdit d’ores et déjà l’importation de certains produits couverts par ces Conventions.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 62
dernière notification disponible, en 2002, des contingents tarifaires étaient appliqués au lait, au blé
tendre, à l'orge, au maïs, aux huiles, aux sucres et aux tourteaux des oléagineux. 48 Des contingents
tarifaires préférentiels sur certains produits agricoles sont prévus par divers accords préférentiels
(chapitre II 4) iii)). Dans le cadre l’Accord d’association avec les CE et à l’exception des céréales et
des légumineuses (faisant l’objet d’une répartition par voie d’appel d’offres organisée par l’ONICL
(chapitre IV 2) iii) a)), la gestion des contingents tarifaires préférentiels des autres produits agricoles
est effectuée par le Ministère du commerce extérieur à la suite d'un avis aux importateurs que le
Ministère publie annuellement. Cette procédure de répartition des contingents tarifaires préférentiels
est appliquée mutatis mutandis pour la liste limitative des produits agricoles prévue respectivement
par les accords avec l’AELE et la Turquie. Conformément aux dispositions de l’ALE Maroc-États-
Unis et hormis les importations de blé dur et de blé tendre, la procédure de gestion des contingents
tarifaires préférentiels des produits agricoles est effectuée par l’administration des douanes selon le
principe dit du "premier venu, premier servi".
102. Des contingents étaient également appliqués aux importations de bananes (jusqu'en 2005) et
de carreaux en céramique au titre de mesure de sauvegarde (section 2) vi) a)).
103. Les importations des semences et plants sont soumises à l'autorisation préalable du Ministère
en charge de l'agriculture; les importations des produits végétaux sont soumises a l’inspection
technique par les services compétents du Ministère en charge de l’agriculture. L’importation, la
fabrication, le stockage et la commercialisation des produits pharmaceutiques sont du ressort
d'établissements pharmaceutiques autorisés par le Secrétariat général du gouvernement; l'autorisation
de mise sur le marché est délivrée par le Ministère en charge de la santé.
104. Les mesures commerciales de circonstance sont régies par la Loi n°13-89 de 1992 (telle que
modifiée en 1997) relative au commerce extérieur. 49 En attendant l'imposition de ces mesures, le
Gouvernement peut, à titre provisoire (pour une durée de neuf mois au maximum, renouvelable une
fois), soumettre à la déclaration préalable d'importation (DPI) toute importation causant ou menaçant
de causer un préjudice grave à la production nationale.
a) Mesures de sauvegarde
105. Lorsque des importations causent ou menacent de causer un préjudice grave à une production
nationale établie, ou en retardent sensiblement la création, des mesures tarifaires ou non-tarifaires
peuvent leur être imposées. Il faudra au préalable enregistrer un accroissement massif des
importations de produits similaires ou concurrents. En cas d’importation de produits bénéficiant de
franchise douanière en vertu d’accords conclus antérieurement à la mise en vigueur de la loi, des
mesures non-tarifaires sont appliquées.50 Un droit additionnel, calculé à partir du prix du produit
importé et d'un prix de référence, peut être prélevé dans le cas d'une diminution sensible des prix de
certains produits tels que les céréales, graines oléagineuses, plantes sucrières, lait, viandes et leurs
dérivés.51 Ces mesures (à l'exception des mesures non-tarifaires dans le cas de produits bénéficiant de
48
Document de l'OMC G/AG/N/MAR/30, 7 janvier 2005.
49
Dahir n° 1-91-261 du 9 novembre 1992 portant la promulgation de la Loi n° 13-89 relative au
commerce extérieur; Dahir n° 1-97-63 du 12 février 1997 portant la promulgation de la Loi n° 3-96; et le Décret
d’application n° 2-93-415 du 2 juillet 1993, tel qu'il a été modifié par le Décret n°2-99-1261 du 4 mai 2000.
50
Article 15 du Titre II de la Loi.
51
S'il est ad valorem, le droit additionnel est déterminé à partir de la formule suivante: équivalent
tarifaire = ((prix de référence - prix à l'importation)/prix à l'importation) x 100; et s'il est exprimé en droit
spécifique, est obtenu par la différence entre les deux prix. Le prix de référence est annuellement fixé sur la
base des cours mondiaux ou, à défaut, de coûts intérieurs de production.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 63
franchise douanière en vertu d'accords conclus) peuvent également être prises à titre provisoire et en
urgence, jusqu’à l'adoption de mesures définitives.
106. Depuis son dernier EPC, le Maroc a imposé de nouvelles mesures de sauvegarde sur les
importations de carreaux en céramique et du riz. Ainsi, une mesure de sauvegarde sous forme d'un
droit d'importation additionnel spécifique de 1,5 DH/kg a été imposée de février 2006 jusqu'au
30 novembre 2008 sur les carreaux en céramique (de la position SH 6908). Néanmoins, les
importations effectuées dans la limite des contingents (établis par groupes de pays 52) n'y étaient pas
soumises.53 La mesure de sauvegarde sur les importations de carreaux en céramique a été prolongée
à titre provisoire pour une durée de 200 jours à compter du 1 er décembre 2008.54 En janvier 2008, une
mesure de sauvegarde provisoire sous forme d'un droit d'importation spécifique de 2,30 DH/kg a été
imposée sur le riz originaire de l'Égypte dans la cadre de l’Accord arabo-méditerranéen de
libre-échange (Accord d’Agadir). Elle a été adoptée pour une durée de 200 jours55, puis annulée par
décision du Ministère du commerce extérieur le 23 juillet 2008; les montants perçus au titre de droit
additionnel ont été remboursés aux importateurs.
107. En août 2000, à titre provisoire et pour une durée de 200 jours, le Maroc a appliqué des
mesures de sauvegarde à l'encontre des importations de bananes fraîches.56 En 2001, il a été décidé de
poursuivre l'imposition de la mesure de sauvegarde; le droit ad valorem additionnel de 150 pour cent
a été réduit de 10 points par an, entre 2001 et 2004 puis à zéro en 2005. Pour garantir un niveau
minimum d'importation, un contingent de 7 000 tonnes par an, non soumis au droit additionnel, avait
été mise en place.
109. Lorsque des importations causent ou menacent de causer un préjudice grave à une production
nationale établie, ou en retardent sensiblement la création, des droits compensateurs ou antidumping
peuvent être imposés dans des cas précis. Les importations peuvent être soumises à un droit
compensateur, s’il est constaté que le produit importé bénéficie d’une prime ou d’une subvention à la
fabrication, à la production ou à l’exportation dans son pays d’origine ou de provenance.59 Un droit
52
Ces contingents étaient distribués (et augmentés annuellement de 10 pour cent) comme suit (en
milliers de m2): EC (6 000 à 7 200), Chine (650 à 780), Tunisie (100-130), Émirats arabes unis (260 à 350), et
autres pays (60 à 72). Les pays en développement membres de l'OMC dont la contribution aux importations ne
dépassait pas 3 pour cent n'étaient pas soumis à cette mesure de sauvegarde.
53
Arrêté du Ministre des finances et de la privatisation n° 72-06 du 13 janvier 2006 instituant une
mesure de sauvegarde à caractère tarifaire sur les importations de carreaux en céramique, et Arrêté du Ministre
des finances et de la privatisation n° 2108-06 du 11 septembre 2006 portant modification de l'Arrêté n° 72-06.
54
Arrêté du Ministre de l’économie et des finances n° 2311-08 du 4 décembre 2008.
55
Arrêté du Ministre de l'économie et des finances n° 99-08 du 9 janvier 2008 instituant une mesure de
sauvegarde provisoire à caractère tarifaire sur les importations de riz originaire de l'Égypte.
56
Arrêté du Ministre de l'économie et des finances n° 956-00 du 10 août 2000 instituant une mesure de
sauvegarde provisoire à caractère tarifaire sur les importations de bananes fraîches.
57
Documents de l’OMC G/SG/N/8/MAR/2/-G/SG/N/10/MAR/2/- G/SG/N/11/MAR/1/,
2 septembre 2005, et G/SG/N/8/MAR/2/Suppl.1-G/SG/N/10/MAR/2/Suppl.1- G/SG/N/11/MAR/1/Suppl.1,
6 mars 2006.
58
Documents de l'OMC G/SG/N/8/MAR/1-G/SG/N/10/MAR/1, 22 mai 2001; G/SG/N/7/MAR/1,
er
1 novembre 2000; et G/SG/N/6/MAR/1, 24 juillet 2000.
59
Loi n° 13-89 relative au commerce extérieur, promulguée par le Dahir n° 1-91-261 du
9 novembre 1992, telle que modifiée et complétée par la Loi n° 3-96 promulguée par le Dahir n° 1-97- 63 du
12 février 1997.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 64
anti-dumping peut être prélevé si le prix d’importation est inférieur à sa "valeur normale". 60 Les deux
droits peuvent être imposés à titre provisoire et en urgence, jusqu’à l'adoption des mesures définitives.
110. Peuvent demander la mise en place de ces droits, les producteurs, importateurs, associations
de producteurs, administrations agissant au nom d'une branche de production, ou les utilisateurs. Les
requêtes doivent être déposées au Ministère du commerce extérieur et contenir les éléments de preuve
de l'existence d'un dumping, d'une subvention ou d'une prime; et d'un lien de causalité entre les
importations et le préjudice subi. Les requêtes sont adressées, pour examen préliminaire par le
Ministre du commerce extérieur au Ministre concerné qui doit, dans un délai maximum de 30 jours,
les lui retourner avec son avis. Si le Ministre concerné fournit les éléments de preuve de l'existence
de dumping, subvention ou prime, et de préjudice causé à la production nationale, la mesure adéquate
(antidumping ou compensatoire) est immédiatement appliquée par arrêté du Ministre des finances.
Dans le cas contraire, la Commission consultative des importations (CCI) est saisie pour avis
(chapitre II 2)).61 Le montant du droit antidumping ne doit pas dépasser la marge de dumping et celui
du droit compensateur le montant de la subvention ou de la prime. Une fois imposée, la mesure reste
en vigueur tant que les pratiques qui l'ont justifiée subsistent. Ces dispositions sont également
applicables aux pièces ou composants destinés à l'assemblage ou à l'ouvraison finale du produit
soumis à un droit antidumping ou compensateur.
111. Dans la pratique, le Maroc n'a jusqu'à présent pris aucune action en matière de droits
compensateurs ou antidumping.
112. Selon les autorités, les normes et règlements techniques marocains sont basés sur des normes
internationales, y compris celles de l'Organisation internationale de normalisation (dont le Maroc est
membre), du Codex alimentarius pour les produits alimentaires, ainsi que des normes européennes,
notamment celles de l'Association française de normalisation (AFNOR). 62 Les normes sont élaborées,
sur la base des besoins exprimés par les opérateurs économiques, par des comités techniques institués
par les Ministères responsables des produits à normaliser. Les professionnels et Départements
concernés sont consultés à travers une enquête publique de trois mois. 63 Les projets de normes sont
ensuite transmis au Conseil supérieur interministériel de la qualité et de la productivité (CSIQP) pour
avis, puis soumis aux Ministres concernés pour approbation. Les arrêtés y afférents sont publiés au
Bulletin officiel. Le Service de normalisation industrielle marocaine (SNIMA), entité relevant du
Ministère chargé de l'industrie, assure l’élaboration et la promotion des normes marocaines, ainsi que
60
La valeur normale est définie comme étant le prix d'un produit similaire, destiné à la consommation
dans le pays exportateur; ou, en l’absence d’un tel prix, celui le plus élevé pour l’exportation d’un produit
similaire vers un pays tiers, ou le coût de production du produit dans le pays d’origine, plus un supplément
"raisonnable" pour les frais de vente et le bénéfice.
61
La Commission peut décider de soumettre la requête à une enquête publique préalable; cette dernière
doit être portée à la connaissance de toute personne intéressée, par voie de presse.
62
Parmi les principaux textes formant la base juridique de la normalisation figurent: le Dahir
n° 1-70-157 du 30 juillet 1970 relatif à la normalisation industrielle (tel que modifié); le Décret n° 2-70-314 du
8 octobre 1970 fixant la composition et les attributions des organismes de la normalisation industrielle; le
Décret n° 2-93-530 du 20 septembre 1993 pris en application du Dahir n° 1-70-157; et la circulaire du Ministre
du commerce, de l’industrie et de l’artisanat du 13 décembre 2000 relative à la marque de conformité aux
normes marocaines sur les produits industriels, et du 10 septembre 2002 relative à la certification NM ISO 9000.
63
Une centaine de comités techniques ont été institués auprès des différents Ministères. La liste des
comités techniques de normalisation a été consultée à: http://snima.mcinet.gov.ma/web_fr/pdf/CTN.pdf.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 65
la certification des produits et des services, et sert de point d'information. 64 En juillet 1997, le SNIMA
a accepté le Code de bonne pratique de l'OMC pour l'élaboration, l'adoption et l'application des
normes; le SNIMA est aussi le Point d'information national. L'accréditation reste limitée aux
laboratoires et est effectuée par le Service chargé d'accréditation (SCAC) du Ministère chargé de
l'industrie.
113. Le SNIMA a développé près de 7 800 normes (dont environ 140 sont devenues des
réglementations techniques); elles sont pour la plupart basées sur les normes internationales ou
européennes.65 Bien que facultatives, les normes marocaines sont d'application obligatoire dans les
clauses, spécifications et cahiers de charges des marchés passés par l'État, les collectivités locales, les
établissements publics, ainsi que les entreprises concessionnaires d'un service public ou
subventionnées par l'État. Les normes peuvent être transformées en règlements techniques par des
arrêtés ministériels pour des raisons notamment de santé et de sécurité. Les règlements techniques
s'appliquent sans discrimination aux produits importés et ceux fabriqués localement; les importations
sont soumises à une attestation de conformité aux règlements techniques délivrée par le Ministère
chargé de l’industrie. Une centaine de règlements techniques s'appliquent actuellement aux biens tels
que les produits sidérurgiques, produits à gaz, matériels électriques, produits textiles, appareils
électroménagers, et jouets. En 2007, des produits importés d'une valeur de 5,4 million de DH (contre
7,5 millions de DH en 2003) on été contrôlés non-conformes aux règlements techniques et refoulés à
la frontière.
114. La certification NM de produits est gérée conformément au guide international ISO/CEI 65. 66
Pour pouvoir utiliser la marque NM, une demande doit être adressée au SNIMA, qui procède à
l'examen du dossier technique et désigne une équipe de vérification. Celle-ci effectue une visite et
prélève des échantillons pour des essais dans un laboratoire choisi par le SNIMA. Selon le résultat
des essais, l'équipe donne son avis (accord ou refus) sur le droit à l'utilisation de la marque par le
demandeur.67 La décision finale, si elle est positive, est publiée au bulletin officiel. Le suivi est
assuré par des visites périodiques de surveillance.
115. Un projet de loi sur la normalisation, la certification et l’accréditation, dont les bases avaient
été élaborées déjà en 1998, a été ressuscité. Ce projet transformera le SNIMA en un institut (doté de
l'autonomie financière) chargé de la normalisation et de la certification, et qui devrait s'appeler
l’Institut marocain de normalisation (IMANOR). La participation du secteur privé sera renforcée,
notamment par la représentation de celui-ci dans le conseil d'administration de l'IMANOR. Ce projet
de loi prévoit aussi la création d'un Comité marocain d'accréditation (CMA) auprès du Ministère
chargé de l'industrie. Le CMA se chargera également de la négociation des accords de coopération ou
de reconnaissance mutuelle avec d’autres organismes similaires. Une fois le projet de loi adopté, le
Maroc envisage de devenir membre affilié au Comité européen de normalisation (CEN). Le Ministère
chargé de l'industrie est aussi membre associé d’ILAC (International Laboratory Accreditation
Cooperation) qui définit les critères d’accréditation pour les laboratoires d’étalonnage, d’essais et de
contrôle des produits.
64
Service de normalisation industrielle marocaine (SNIMA), information en ligne. Adresse consultée:
http://snima.mcinet.gov.ma.
65
Le Catalogue des normes marocaines 2008 a été consulté à: http://www.mcinet.gov.ma/snima/web_
fr/pdf/catalogue2008.pdf.
66
La marque NM peut s’appliquer à tous les produits et éventuellement à des prestations de service.
Seul le Ministère chargé de l’industrie peut garantir la conformité des produits aux normes marocaines par la
marque NM.
67
Le comité peut également proposer une visite supplémentaire ou inviter le demandeur à améliorer la
fabrication ou son contrôle avant de formuler son avis définitif.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 66
116. Pour l'instant, le Maroc a conclu un accord de reconnaissance mutuelle, et accepte par
conséquent les évaluations de conformité faites par la Tunisie depuis 2008. Un accord a été aussi
signe en 2005 avec l’Égypte, mais il n’est pas encore en vigueur.
117. Le Maroc dispose également d'un système de certification des entreprises (de leur gestion)
basé sur les normes NM ISO 9000 (systèmes de qualité), NM ISO 14000 (systèmes de gestion
environnementale), NM 00.5.801 (gestion de la santé et de la sécurité au travail), NM HACCP
(système HACCP68 pour les entreprises de l'industrie alimentaire), et d'un système d'accréditation des
laboratoires d'essais et d'étalonnages géré conformément aux prescriptions du guide international
ISO/CEI 58.69
118. S’agissant des médicaments à usage humain, les fabricants doivent se soumettre aux normes
de bonnes pratiques de fabrication (BPF) contenues dans la Circulaire n° 36 du 31 juillet 1995 du
Ministre de la santé.
119. En 2008, sur 48 573 opérations d’importation qui concernaient les produits soumis à des
réglementations techniques, 3 663 contrôles ont été effectués. Selon les autorités, le choix des
opérations d’importation à contrôler se fait sur la base des critères tels que l’origine des marchandises,
la nature du produit en question ou de l’opérateur (en général, s’il s’agit d’une nouvelle origine, d’un
nouveau produit ou opérateur) ou dans la cas de l’apparition de problèmes spécifiques.
120. Les mesures sanitaires à l'importation sont réglementées par la Loi n° 24-89 du
10 septembre 1993, son décret d'application, et des décrets et arrêtés ministériels relatifs à des
produits spécifiés.70 Une nouvelle loi, finalisée dans le cadre du projet d’un jumelage
Maroc-Communautés européennes en matière de mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), devrait
néanmoins être adoptée au courant de 2009 pour la protection des animaux et de leur santé, et la
sécurité sanitaire des denrées d'origine animale, des aliments pour animaux et des sous-produits
animaux.71
121. L'importation des animaux, des denrées animales, des produits d'origine animale et de
multiplication animale, et des produits de la mer et d'eau douce, à l'exception de ceux en transit
international sans rupture de charge, est soumise, aux frais de l'importateur, à une inspection
sanitaire72, effectuée dans les bureaux de douane par les services vétérinaires du Ministère de
68
Hazard Analysis and Critical Control Points.
69
Les laboratoires sont évalués sur la base de l'un des référentiels NM ISO 25 et NM ISO 17025 qui
reprennent respectivement le guide international ISO/CEI 25 et la norme internationale ISO/CEI 17025 relative
aux prescriptions générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais.
70
Dahir n° 1-89-230 du 10 septembre 1993 portant promulgation de la Loi n° 24-89 édictant des
mesures de police sanitaire vétérinaire à l'importation d'animaux, de denrées animales, de produits d'origine
animale, produits de multiplication animale et de produits de la mer et d'eau douce; Décret n° 2-89-597 du
12 octobre 1993 pris pour son application; Décret n° 2-57-1524 du 12 novembre 1957 relatif à l'importation des
laits destinés à l'alimentation du bétail; et Arrêtés ministériels fixant: les conditions d'introduction des poissons
et des crustacés dans les eaux du domaine public terrestre (1994); les normes zootechniques pour l'importation
d'animaux reproducteurs des espèces bovine (1994), ovine, caprine et chevaline; les conditions sanitaires et les
traitements auxquels doivent satisfaire les produits animaux importés destinés à l'industrie de sous-produits
animaux (1994); les normes zootechniques pour l'importation des coqs et poules reproducteurs, d'un poids
n'excédant pas 185 g (1998); les conditions sanitaires d'importation de certains animaux vivants et de certains
produits d'origine animale (1996).
71
Document de l'OMC G/SPS/N/MAR/27, 23 mai 2008.
72
Décret n° 2-94-76 du 22 novembre 1996 fixant le tarif des droits d'inspection sanitaire vétérinaire à
l'importation d'animaux, de denrées animales, de produits d'origine animale, de produits de multiplication
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 67
122. Pour les animaux, un certificat sanitaire établi au poste frontière du pays de provenance est
également requis.74 En 2005, le contenu des certificats sanitaires a été modifié.75 Ceux-ci doivent
dorénavant aussi mentionner les garanties sanitaires établies d'un commun accord entre l'autorité
sanitaire vétérinaire centrale du Maroc et l'autorité sanitaire du pays exportateur. Le certificat
sanitaire doit être conforme au modèle de certificat arrêté d'un commun accord avant l'importation
entre les autorités marocaines et du pays d'origine. La vérification des documents par les services
vétérinaires a lieu après déchargement (sauf dans le cas des animaux vivants, indifféremment du pays
d'origine, et des produits animaux à l'état brut de pays non reconnus indemnes de maladies
contagieuses). Les importations des produits mentionnés ci-dessus sont interdites par arrêté du
Ministre en charge de l'agriculture si elles proviennent d'un pays non reconnu indemne de maladies
contagieuses, à moins qu'elles n'aient été soumises à des traitements spécifiques et ne présentent plus
de danger de contagion.76
123. Les mesures phytosanitaires à l'importation sont régies par le Dahir de 1927 portant règlement
de police sanitaire des végétaux (tel que modifié), et divers arrêtés réglementant l'importation de
produits spécifiques.77 Cette législation définit les végétaux et produits végétaux soumis à l'inspection
phytosanitaire (effectuée par le Service de la protection des végétaux ou par le Service du contrôle des
semences et des plants, relevant du Ministère chargé de l'agriculture), et énumère les produits dont
l'importation est prohibée ou subordonnée à l'obtention préalable d'une autorisation technique
d'importation.78 L'importation de certains végétaux ou produits végétaux est soumise à des exigences
particulières. 79 Des prohibitions saisonnières s'appliquent à l'importation de matériel végétal de
multiplication appartenant à la famille des rosacées à pépins, qui reste autorisée entre le 1 er novembre
et le 15 février pour celle en provenance de l'hémisphère nord, et entre le 1er mai et le 15 octobre pour
celle en provenance de l'hémisphère sud.80 L'inspection, ainsi que le refoulement ou la destruction de
tout envoi de produits interdits, se fait aux frais de l'importateur.
124. Les produits végétaux ou parties de végétaux, dont l’importation nécessite un certificat
phytosanitaire délivré par le service de la protection des végétaux du pays exportateur, sont énumérés
dans l’Arrêté ministériel n° 832-02 de 2002.81 Le certificat doit être conforme au modèle établi par la
Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) de 1951 de la FAO, telle que
modifiée. Les importations de semences de pommes de terre, de tomates et d'aubergines doivent en
outre être accompagnées d'une déclaration supplémentaire du pays d'origine, attestant qu'elles sont
indemnes de certains parasites et maladies et qu'elles ont été criblées, nettoyées et mises dans des sacs
nouveaux. L’importation des marchandises soumises à l’inspection phytosanitaire est subordonnée à
la présentation d’une attestation d’inspection phytosanitaire délivrée au poste frontière.
125. En matière de protection des végétaux, le Maroc est signataire de la CIPV, de la FAO et fait
partie de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes; de la
Commission FAO/OMS du Codex alimentarius et, depuis le 8 octobre 2006, aussi de l’Union
internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV). Des restrictions aux importations
peuvent être imposées au titre d'autres Conventions dont le Maroc est signataire (section 2) v)).
126. Les nouvelles mesures affectant les importations, adoptées depuis le dernier EPC du Maroc,
incluent l'interdiction depuis janvier 2006, des denrées animales ou d'origine animale importées qui
sont issues d'animaux qui ont reçu dans leur alimentation les farines de viandes, d'os et de sang et
graisses d'origine animale82; et la soumission, depuis février 2006, de l'importation du matériel
végétal "au genre Vitis (L)" à l'obtention préalable d'une autorisation technique d'importation.83
127. Depuis son dernier EPC, le Maroc a notifié à l'OMC une série d'autres mesures sanitaires et
phytosanitaires. Il s'agit des conditions sanitaires et hygiéniques pour les élevages et abattoirs
avicoles, les couvoirs, les ateliers de découpes des viandes, et les centres de conditionnement des
œufs; la modification des normes zootechniques pour l'importation des génisses, des reproducteurs
bovins et caprins; la modification des conditions d'entrée sur le territoire national d'animaux vivants
d'espèce bovine; les critères microbiologiques pour les denrées animales et d’origine animale; les
conditions d'importation des laits entiers ou écrémés pour l'alimentation animale; les conditions
sanitaires, qualitatives et/ou d'hygiène, applicables aux produits de la mer et d'eau douce et aux
établissements dans lesquels ils sont traités, stockés ou exposés à la vente; l’agrément sanitaire pour
les unités de fabrication, de traitement, et de manipulation des denrées animales ou d’origine animale
80
Selon les autorités, ceci est dû au fait qu’en hiver, les abeilles (vecteurs potentiels de la maladie) sont
absentes ou inactives.
81
Il s'agit des: envois de plants, marcottes, boutures, greffons, griffes, oignons à fleurs, fleurs et
boutons de fleurs coupées, branches, feuilles et feuillage, fruits frais, noyaux de fruits, légumes frais, tubercules,
bulbes, rhizomes, racines, fibres végétales, foins et fourrage, tourteaux, pailles et sons, pollen, semences,
graines; substrats destinés aux cultures exempts de terres et de matières organiques, seuls ou associés à des
végétaux (à l'exception des débris végétaux de la terre, du fumier et du compost qui sont interdits); et écorces
non séchées et les bois de toute nature.
82
Décret n° 2-05-1223 du 2 décembre 2005 modifiant le Décret n° 2-63-253 du 22 juillet 1963 portant
interdiction de l'emploi des substances arsenicales, antimoniales ou oestrogènes pour l'alimentation et l'élevage
de certains animaux; et Document de l'OMC G/SPS/N/MAR/26, 10 mai 2005.
83
Document de l'OMC G/SPS/N/MAR/21, 14 juin 2004.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 69
(l'agrément sanitaire est encore en état de projet de loi). 84 Le Maroc a également interdit l’importation
de volailles et d’œufs à couver à partir des pays non-indemnes d’influenza aviaire.
128. En mai 2008, le Maroc a notifié un projet de décret portant institution d'un comité chargé des
mesures sanitaires et phytosanitaires. Ce Comité national devrait se charger de la mise en œuvre de
l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires de l'OMC, et participer à
l'élaboration des propositions que le Maroc envisage de faire au Comité des mesures sanitaires et
phytosanitaires de l'OMC. Il sera également l'autorité nationale de notification.85
129. Le Maroc n'a pas de réglementation spécifique en matière de marquage des conteneurs.
Cependant, afin de faciliter le repérage des produits et d'accélérer le processus de dédouanement, il est
recommandé d'indiquer sur le conteneur d'expédition, entre autres, son poids net en kilogrammes. 86
130. L'étiquetage doit être fait, d'une manière générale, en français ou en arabe et doit indiquer le
pays d'origine. Les mentions obligatoires de l'étiquetage pour les denrées alimentaires doivent être
rédigées en arabe (et éventuellement en toutes autres langues et sans abréviations).87 Toutefois par
arrêté du Ministre chargé de l'agriculture, certains produits importés ou destinés à une clientèle
particulière et certaines boissons fabriquées localement peuvent être dispensés de l'utilisation de la
langue arabe. Les étiquettes des produits alimentaires transformés doivent indiquer, entre autres, le
nom exact du produit, la liste des ingrédients, la date de péremption, et selon le cas, l'adresse de
l'importateur, du fabricant ou du conditionneur.88 Des exigences similaires s'appliquent aux produits
pharmaceutiques (y compris les médicaments) et, s'ils sont composés, le nom et le pourcentage de
chaque composant doivent également être indiqués. 89
i) Procédures
131. En général, les personnes physiques ou morales, désireuses d'exercer des activités
d'exportation, sont tenues de s'inscrire au Registre du commerce.90 Les exportateurs des produits
d’origine animale et végétale91, ainsi que tout établissement qui fabrique, transforme ou conditionne
des produits alimentaires destinés à l'exportation, sont tenus d’obtenir l’agrément (renouvelable
84
Documents de l'OMC G/SPS/N/MAR/24, 18 novembre 2004; G/SPS/N/MAR/23,
19 novembre 2004 ; G/SPS/N/MAR/22, 18 novembre 2004 ; G/SPS/N/M AR/20, 8 mars 2004 ;
G/SPS/N/MAR/19, 8 mars 2004 ; G/SPS/N/MAR/18, 8 mars 2004 ; et G/SPS/N/MAR/17, 8 mars 2004.
85
Document de l'OMC G/SPS/N/MAR/28, 23 mai 2008.
86
Dun & Bradstreet (2006).
87
Décret n° 2-01-1016 du 4 juin 2002 réglementant les conditions d'étiquetage et de présentation des
denrées alimentaires, tel que complété et modifié par Décret n° 2-06-226 du 28 juin 2007.
88
Les autres mentions obligatoires sont: quantité nette (en volume ou en poids); conditions
particulières de conservation et date de production; nom ou raison sociale; pays d’origine ou de provenance (si
l’omission de cette mention est de nature à créer une confusion dans l’esprit de l’acheteur); mode d’emploi (si
son omission ne permet pas de faire un usage approprié); autres mentions obligatoires prévues par les
dispositions réglementaires relatives à certaines denrées alimentaires (le cas échéant); titre alcoométrique
volumique acquis pour les boissons titrant plus de 1,2 pour cent d’alcool en volume; et numéro de lot de
production, de fabrication ou de conditionnement auquel appartient la denrée préemballée considérée. Pour
chacun des additifs alimentaires faisant partie des ingrédients, l'indication du nom de sa catégorie suivi de son
nom spécifique ou de son numéro d'identification est obligatoire.
89
Dun & Bradstreet (2006).
90
En sont dispensés, notamment les exportateurs occasionnels, personnes physiques, coopératives,
agriculteurs et artisans.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 70
132. Tout produit présenté à l'exportation doit faire l’objet d'une Déclaration unique des
marchandises (DUM). Celle-ci doit être accompagnée (sauf exception 92) d’un titre d’exportation, à
savoir l'engagement de change, ou la licence d’exportation qui est exigée dans le cas de l'exportation
de marchandises soumises à restrictions quantitatives (section 3) iii)).93 L’engagement de change est
établi par l’exportateur, la licence d’exportation est délivrée par le Ministère chargé du commerce
extérieur.
133. L'engagement de change est requis dans le cas des marchandises libres à l'exportation.
Toutefois, certaines marchandises en sont dispensées, telles que les marchandises exportées sous les
régimes d'exportation temporaire, ou d’exportation temporaire pour perfectionnement passif, ainsi que
les échantillons et les produits dont la valeur n'excède pas un montant fixé par l'administration. Par
un engagement de change, l'exportateur s'engage à rapatrier l’intégralité du produit de son exportation
dans un délai maximum de 150 jours (sauf l'autorisation préalable de l'Office des changes). 94 Tout
report de cette échéance de rapatriement doit faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès de
l’Office des changes. Pour les exportations de services, le délai de rapatriement des recettes est d'un
mois à compter de la date de leur exigibilité.
91
Il s'agit des fruits et légumes (frais ou transformés), des produits de la pêche (frais ou transformés),
des vins et produits vineux, et des céréales, légumineuses, fruits secs et produits d'herboristerie.
92
Il s'agit des: exportations sans valeur commerciale (jusqu'à 3 000 DH); exportations (sans paiement)
d’échantillons (pour une valeur maximum de 10 000 DH); exportations de marchandises sans limitation de
montant par les touristes au départ du Maroc; exportations réalisées par un commerçant marocain pour le
compte d’un touriste (pour un montant maximum de 50 000 DH); et exportations réalisées dans le cadre de
l’un des régimes économiques en douane (trafic de perfectionnement à l'étranger, exportation temporaire).
L’exportateur demeure néanmoins tenu de soumettre la DUM.
93
Article 19 de la Loi n°13-89 relative au commerce extérieur, promulguée par le Dahir n° 1-91-261 du
9 novembre 1992, telle qu'elle a été modifiée et complétée par la Loi n° 3-96 promulguée par le Dahir
n° 1-97--63 du 12 février 1997.
94
Circulaire de l'Office des changes n° 1606 du 21 septembre 1993.
95
Il s’agit de: objets d’art et d’antiquité (autorisation du Ministère de la culture); véhicules achetés à
crédit (autorisation de l’organisme de crédit ayant financé l’achat dudit véhicule); produits de la faune et la
flore sauvages menacés d’extinction (permis CITES délivré par le département chargé des eaux et forêts); et
potasse (autorisation du Ministère chargé des mines).
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Page 71
135. L'exportation de certains produits d’origine animale et végétale96 ou des produits de l'artisanat
est soumise au contrôle technique, effectué par l'EACCE et le Ministère chargé de l'artisanat,
respectivement. L'EACCE est accrédité par les CE; il vérifie la conformité des produits aux
différentes normes du pays destinataire. Les produits d'artisanat ne sont pas considérés comme tels
sans le visa technique de contrôle de qualité du Département de l'artisanat.
136. La taxe de 0,50 DH perçue sur chaque quintal de maïs exporté a été supprimée en 2005; le
produit de cette taxe était versé mensuellement au Crédit agricole du Maroc (CAM). Le prélèvement
de 7 DH par tonne, opéré sur le crin végétal exporté, a également été supprimé en 2005. La redevance
sur l'exploitation des phosphates, de 34 DH par tonne d'équivalent en phosphate brut, perçue à
l'exportation a été abolie en janvier 2008.
137. L'exportation des produits soumis au contrôle technique (section 3) i)) donne lieu au
versement d'une "taxe d'inspection", sauf si le contrôle porte sur des produits dont l'exportation est
soumise au paiement "d'une taxe spéciale d'inspection".
138. Selon la législation en vigueur, les exportations de biens et services peuvent être soumises aux
restrictions afin de sauvegarder la moralité, la sécurité et l'ordre publics, et la santé des personnes, de
protéger la faune et la flore, et le patrimoine (historique, archéologique et artistique national), et de
préserver la position financière extérieure du pays.97
139. Depuis le dernier EPC du Maroc, plusieurs modifications ont été apportées à la liste de
produits soumis à restrictions quantitatives (et donc à licences d'exportation). Ainsi, en plus des
farines de céréales (sauf de riz), charbon de bois, collections et spécimens destinés à diverses
collections (de zoologie, de botanique, de minéralogie et archéologiques), et objets antiques âgés de
plus de 100 ans, la liste contient depuis mai 2003 les substances et le matériel utilisant des matières
nuisibles à la couche d'ozone98, et depuis août 2008, le froment (blé) et méteil, siegel, orge, avoine,
maïs, riz, sorgho à grains, autres céréales, et les gruaux et semoules de blé tendre et d'orge (dans le but
d’assurer la sécurité alimentaire et parer à la flambée des prix mondiaux). 99 Les cuirs et peaux tannés
ou en croûte de bovins, ovins et caprins ont été retirés de la liste en décembre 2006. Les licences
d’exportation sont délivrées par le Ministre chargé du commerce extérieur; elles ont une validité de 3
mois. Les décisions d’octroi ou de refus des licences sont notifiées au demandeur dans un délai
maximum de 30 jours, tout rejet devant obligatoirement être motivé.100
140. Dans le cadre d'Accords multilatéraux, tels que la CITES ou la Convention de Bâle, des
produits, déchets et/ou espèces sont soumis à un permis, certificat ou à une interdiction à
96
Il s’agit de: poissons, œufs, légumes, fruits, certaines épices, miel, cires végétales, jus de fruits,
cidres, vins, vinaigres, certaines huiles, céréales (sauf le riz), certaines farines, et coton en masse et linters de
coton.
97
Dahir n° 1-91-261 du 9 novembre 1992 portant promulgation de la Loi n° 13-89 relative au
commerce extérieur.
98
Il s'agit de certains produits chimiques organiques (chapitre SH 29) et pharmaceutiques (chapitre
SH 30), et certains insecticides, fongicides, herbicides, désinfectants et produits similaires (chapitre SH 38).
99
Arrêté du Ministre du commerce extérieur, des investissements extérieurs et de l'artisanat n° 1308-94
du 19 avril 1994 fixant la liste des marchandises faisant l'objet des mesures de restrictions quantitatives à
l'importation et à l'exportation, tel que modifié.
100
Article 8, Titre II du Décret n° 2-93-415 du 2 juillet 1993 pris pour l'application de la Loi n° 13-89
relative au commerce extérieur, tel que modifié et complété par le Décret n° 2-99-1261 du 4 mai 2000.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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141. Le Maroc accorde différentes incitations aux entreprises dont les activités sont orientées vers
l’exportation. Parmi celles-ci figurent les incitations fiscales sous la Charte de l'investissement101, le
régime de zones franches d’exportation (ZFE) et les régimes économiques en douane (RED), ainsi
que les facilités des changes (i.e. comptes en DH convertibles ou en devises) et l'assurance à
l'exportation.
142. Dans le cadre de la Charte des investissements, les entreprises exportatrices (de produits ou
services) bénéficient de l'exonération totale de l'impôt sur les sociétés (IS) et de l'impôt sur le revenu
(IR) pendant 5 ans, et de l'application du taux réduit (de 50 pour cent) de l'IS (pour la partie du chiffre
d’affaires à l’export) et du taux réduit de l'IR de 20 pour cent au-delà des cinq ans. 102 Les mêmes
réductions de l'IS et de l'IR s'appliquent aussi aux entreprises qui vendent des produits finis à des
exportateurs installés dans des plateformes d’exportation (i.e. espaces abritant les entreprises et
exportant exclusivement des produits finis). Des incitations spécifiques sont accordées aux
entreprises minières exportatrices (chapitre IV 3) i)). D'une manière générale, les exportations (y
compris les services rendus à l'exportation) sont exonérées (sans droit à déduction) du paiement de la
TVA.
143. Les zones franches d'exportation (ZFE) ont été instituées par la Loi 19-94 du 26 janvier 1995.
Leur aménagement et gestion sont concédés, après appel à la concurrence, à un organisme qui se
charge de présenter les dossiers des investisseurs à une commission locale des ZFE pour approbation.
L'organisme sert de guichet unique aux demandes de statut d'entreprise de ZFE. Actuellement, le
Maroc dispose d'une ZFE opérationnelle située à Tanger (ZFT). Deux autres sont en cours de
création dont une à Nador et l'autre à l'aéroport de Tanger. Quatre autres ZFE sont prévues dans la
zone spéciale de développement Tanger-Méditerranée; elles s’occuperont de la logistique
uniquement.
144. La ZFT103 s'étend sur 345 hectares et se compose d'une zone industrielle sous douane et d'une
zone logistique. Elle est gérée par la société Tanger Free Zone (TFZ), un consortium composé
101
Dahir n° 1-95-213 du 8 novembre 1995 portant promulgation de la Loi-cadre n° 18-95 portant charte
de l'investissement.
102
La charte des investissements définit le cadre général qui établit les limites des incitations pouvant
être accordées. Ainsi, les entreprises exportatrices (de produit ou services) peuvent bénéficier, pour le montant
de leur chiffre d'affaires à l'exportation, d'incitations fiscales pouvant aller jusqu'à l'exonération totale de l'impôt
sur les sociétés (IS) et de l'impôt sur le revenu (IR) pendant une période de cinq ans, puis d'une réduction de
50 pour cent après. Dans le cas des entreprises exportatrices de services, ces exonérations et réductions ne
peuvent s'appliquer qu'au chiffre d'affaires à l'exportation réalisé en devises.
103
La ZFT a été établie par Décret n° 2-96-511 du 10 novembre 1997; son règlement intérieur a été
approuvé par un arrêté ministériel du 5 juin 2000. Elle a été créée dans le cadre du programme prioritaire de
l'infrastructure d'accueil qui prévoyait également la création de la ZFE de 300 hectares à Nador (Décret
n° 2-96-512 du 20 novembre 1997).
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d’institutions privées marocaines.104 Les entreprises qui désirent s'installer dans cette zone doivent
opérer dans au moins l'une des branches suivantes: l'agro-industrie; le textile et cuir; la chimie et
parachimie; et les industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques; ou les services
liés aux activités précitées.105 En 2008, 379 entreprises au total étaient implantées dans la ZFE de
Tanger, totalisant un chiffre d'affaires de plus de 1 milliard d'euros et employant 42 367 personnes. A
fin décembre 2007, la répartition sectorielle des sociétés implantées (au total 353 sociétés) était la
suivante: services (146 sociétés); industries métallurgiques, électriques et mécaniques, notamment
les industries automobiles et aéronautiques (90); textile et cuir (78); chimie et parachimie (28); et
agro-industrie (11).
145. Pour bénéficier du statut de ZFE, les entreprises doivent exporter la majeure partie de leur
production; les entreprises de services liées aux entreprises de ZFE bénéficient également de ce statut.
Depuis juillet 2006, les entreprises installées dans les zones franches sont autorisées à vendre sur le
marché local une partie de leur production, à savoir dans la limite de 15 pour cent du chiffre d'affaires
annuel à l'exportation réalisé par la société concernée durant l'année précédente. Les opérations
effectuées avec l’étranger par des entreprises installées dans les ZFE bénéficient de la liberté totale de
change.106 Les marchandises entrant ou sortant des ZFE sont exonérées de tous droits et taxes
frappant les importations, les exportations, la production, la circulation, ou la consommation. Un
certain nombre d'autres mesures fiscales sont accordées (tableau III.6). Les avantages accordés à ces
entreprises ne peuvent pas être cumulés avec d'autres avantages prévus par d’autres dispositions
législatives en matière d’investissement. De même, l’imposition aux taux réduits n’est pas cumulable
avec d’autres avantages fiscaux. Cependant, les entreprises ont le droit d'opter pour le régime fiscal le
plus avantageux.
Tableau III.6
Incitations fiscales accordées aux zones franches d'exportation (ZFE)
Taxe Bénéfices
Droits d'enregistrement et de timbre Exonération des actes de constitution et d’augmentation de capital des sociétés installées
dans les ZFE;
Exonération des acquisitions de terrains pour la réalisation des projets d’investissement
dans les ZFE, sous réserve qu'ils demeurent à l'actif de l'entreprise pendant 10 ans à partir
de la date d'obtention de l'agrément.
Impôt sur les Sociétés (IS) Exonération totale durant les 5 premières années d’exploitation et application du taux de
8,75 pour cent (au lieu du droit commun de 30 pour cent) pour les 20 années consécutives
qui suivent la 5ème année d’exonération totale.
Impôt sur le revenu (IR) Exonération totale durant les 5 premières années d’exploitation et application à l’impôt dû,
d’un abattement de 80 pour cent pour les 20 années qui suivent.
Retenue à la source sur les produits des Exonération des dividendes et autres produits de participation similaires lorsqu’ils sont
actions, parts sociales et revenus assimilés versés à des non-résidents ;
Ces dividendes et produits sont soumis au taux de 7.5 pour cent libératoire de l’IS ou de
l’IR, lorsqu’ils sont versés à des résidents.
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) Exonération avec droit à déduction des produits livrés et des prestations de services
rendues aux ZFE et provenant du territoire assujetti.
Taxe professionnellea) Exonération de cette taxe pendant les 15 premières années consécutives au début de
104
Il s’agit de: BCM, BMCE, SNI, Compagnie africaine d’assurance, Royal marocain d’assurance, et
Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites.
105
Décret n° 2-96-511 du 10 novembre 1997 portant création de la zone franche d'exportation de
Tanger.
106
Le règlement des opérations réalisées à l’intérieur des zones franches ne peut être effectué
qu'uniquement en devises convertibles.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 74
Taxe Bénéfices
l’exploitation.
a) La taxe professionnelle a remplacé en décembre 2006 l'impôt des patentes et la taxe urbaine.
Source: Direction Générale des Impôts, Le dispositif d’incitations fiscales. Adresse consultée:
http://www.invest.gov.ma/upload/10f/1003/incitations%20_fiscales_%20Francais_%202007.pdf.
146. En plus des avantages fiscaux, les entreprises désireuses de s'installer dans la ZFT peuvent le
faire selon des procédures simplifiées (i.e. Guichet unique), ce qui leur permet de contourner les
lourdeurs administratives, un avantage non négligeable au Maroc, qui est classé 128 ème sur 181 pays
en matière de facilité à faire des affaires (chapitre II 5)).107
147. Pour favoriser la compétitivité de ses entreprises, le Maroc dispose de différents régimes
économiques en douane (RED), soit un total de huit régimes permettant d'importer en suspension de
droits et taxes (tableau III.7), un régime de l’exportation préalable, et un régime drawback. Ces
régimes favorisent le stockage, la transformation, l'utilisation et la circulation des marchandises. Dans
le cas de l'entrepôt industriel franc, les entreprises bénéficiaires peuvent écouler sur le marché local
jusqu'à 15 pour cent des quantités exportées durant l’année précédente. Le régime de l’exportation
préalable (i.e. application particulière de l'admission temporaire pour perfectionnement actif) permet
l’exportation de produits obtenus à partir de marchandises d’origine étrangère ayant acquitté les droits
et taxes à l’importation et la réimportation de l’équivalent en matières premières et semi-produits
pratiquement en franchise douanière. Les opérations sous RED doivent, sauf dérogation, être
couvertes par une caution garantissant l’accomplissement des engagements liés à ces régimes.
Table III.7
Régimes suspensifs, 2009
Dénomination Avantages Bénéficiaires
Entrepôt de douane ou Placement des marchandises pour une durée déterminée dans un Personnes physiques ou morales
entrepôt de stockage local soumis au contrôle de l’ADII faisant profession de stockage et
entreposage des marchandises pour
le compte de tiers (entrepôt privé
banal) ; bénéficiaires de
l’autorisation d’ouverture d’entrepôt
(entrepôt privé particulier) ; ville ou
chambres de commerce (entrepôt
public)
Admission temporaire Importation en suspension des droits et taxes des marchandises Entreprises qui disposent de
pour perfectionnement destinées à recevoir une transformation, une ouvraison ou un l'outillage nécessaire à l'activité
actif (ATPA): complément de main-d’œuvre et de certaines marchandises, dont la exercée
liste est établie par arrêté du ministre chargé des finances, qui ne sont
pas identifiées dans les produits compensateurs, mais qui permettent
leur obtention tout en disparaissant totalement ou partiellement au
cours de leur utilisation dans le processus de fabrication.
tableau III.7 (à suivre)
Transformation sous Importation, en suspension des droits et taxes, de marchandises pour Personnes disposant ou pouvant
douane leur faire subir des opérations qui en modifient l’espèce ou l’état, en disposer de l’outillage nécessaire à
vue de mettre à la consommation les produits résultant de ces la transformation envisagée
opérations, dénommés produits transformés. Ces derniers doivent
bénéficier de l’exonération totale ou partielle des droits et taxes à
l’importation ou d’une tarification réduite par rapport à celle des
marchandises à mettre en œuvre.
Exportation Exportation provisoire, en suspension des droits et taxes, prohibitions Toute entreprise du droit marocain
temporaire pour ou autres restrictions de sortie des produits et marchandises d'origine
perfectionnement marocaine, nationalisés par le paiement des droits et taxes
107
Banque Mondiale (2008b).
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Source: Ministère des finances et de la privatisation, Administration des douanes et imports indirects (ADII), La douane
vous propose des solutions diversifiées. Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/brochures/NEW%20edition
/NEW%20PROCPECTUS.pdf; et Ministère des finances et de la privatisation (2006), Les régimes économiques
en douane, janvier. Adresse consultée: http://www.douane.gov.ma/brochures/NEW%20edition/B2%20Fr.pdf.
149. Les exportateurs peuvent recourir aux instruments de financement spécifiques tels que le
préfinancement des exportations, et la mobilisation des créances nées à l’étranger. La mobilisation
des créances nées à l’étranger peut être aussi effectuée auprès d’un correspondant étranger à travers
une banque marocaine. Dans ce dernier cas, le délai de paiement restant à courir doit être supérieur
ou égal à 30 jours.
150. Le taux d’intérêt de référence applicable aux crédits à l'exportation (crédits de préfinancement
et créances nées à l'étranger) est fixé par référence au taux de base bancaire des crédits export majoré
de la prime de risque. Le taux d'intérêt maximum applicable est néanmoins limité par voie
réglementaire à 10 pour cent.108
151. Les crédits contractés à l'étranger en vue du financement ou du préfinancement des opérations
d’exportations, ainsi que les emprunts destinés au refinancement d’engagements existants, ne sont pas
soumis à l’accord préalable de l’Office des changes. La réglementation des changes permet aussi
d’autres formules de financement, tels que le "forfaiting".
108
Arrêté du Ministre des finances n° 375-92 du 28 février 1992 modifiant l'Arrêté du Ministre des
finances n° 250-91 du 27 décembre 1990 réglementant les intérêts et autres conditions bancaires applicables aux
opérations de crédit.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 76
d) Assurance
153. La SMAEX offre deux types d'assurance à l'exportation, à savoir les assurances-crédit de
marché, et l’assurance-export publique. Cette dernière est opérée par la SMAEX pour le compte de
l’État. L'assurance-crédit de marché couvre 90 pour cent du montant de la créance assurée contre les
risques de non-paiement, dû soit à un défaut de paiement prolongé ou à l’insolvabilité de l’acheteur
étranger suite à un redressement judiciaire. Le taux de prime d’assurance varie entre 0,25 et 1 pour
cent (selon le chiffre d’affaires, le délai de paiement et les destinations) pour les entreprises
commerciales, industrielles et de services réalisant un chiffre d’affaires à l’export par année supérieur
à 5 millions de DH (l’Assurance crédit personnalisé "ACP"); le taux est de l’ordre de 1 pour cent sur
la valeur des exportations prévisionnelles de l’exercice pour les autres (l’Assurance crédit simplifié
"ACS").
155. Les assurances foire et prospection garantissent à l’exportateur, qui cherche de nouveaux
débouchés, le remboursement jusqu’à 50 pour cent de ses frais engagés si le résultat de ses actions
s’avère infructueux ou insuffisant. L'assurance-foire couvre les frais engagés, contre l’échec d’une
participation à une manifestation commerciale internationale; le coût de la garantie s'élève à 3 pour
cent du budget agréé. Deux types d’assurance prospection existent: une assurance prospection
normale "APN" pour les exportateurs déjà établis qui cherchent à consolider leurs parts de marchés
et/ou conquérir d’autres, et une assurance prospection simplifiée "APS" destinée aux PME/PMI (dont
le chiffre d’affaires à l’exportation ne dépasse pas 1 million de DH). Pour ces types d'assurance, le
coût de la garantie est de 3 pour cent et de 1,5 pour cent du budget agréé, respectivement.
156. Les exportateurs restent néanmoins libres de souscrire à des contrats de factoring et
d’assurance à l’exportation auprès d'organismes spécialisés étrangers.110
e) Promotion
157. Maroc Export (Centre marocain de promotion des exportations), un établissement public sous
la tutelle du Ministère du commerce extérieur, est en charge de la promotion et du développement des
exportations des produits industriels, agricoles et agro-industriels, et des services. Il réalise chaque
année le programme des activités promotionnelles (arrêté par le Comité interministériel des activités
promotionnelles111) du Maroc à l'étranger. Maroc Export soutien et accompagne l’entreprise
marocaine exportatrice ou potentiellement exportatrice, réalise des études et des missions de
109
Dans les cas suivants: acte ou décision du gouvernement du pays destinataire; moratoire édicté par
les autorités administratives de ce pays; survenance dans le pays de l’acheteur d’une guerre ou d’une
catastrophe naturelle; et difficultés d’ordre politique ou administratif, empêchant ou retardant le transfert des
fonds.
110
La circulaire de l’Office des changes n° 1613 du 28 décembre 1993 a donné délégation aux banques
marocaines pour effectuer, par débit de comptes convertibles de promotion des exportations (CCPEX) ou de
comptes en devises, le règlement des primes et commissions dues au titre de ces contrats d’assurances.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 77
prospection et de test de produits sur les marchés extérieurs, diffuse de l’information économique et
commerciale sur ces marchés, ainsi que sur l'offre exportable, offre des conseils et organise des
programmes de formation a l’exportation. Il organise également la participation du Maroc aux salons
spécialisés et aux foires multisectorielles, et des missions et des rencontres des hommes d’affaires
marocains avec des partenaires étrangers. Il est financé en partie par la taxe parafiscale à
l'importation de 0,25 pour cent (section 2) iii) c)).
158. Maroc Export abrite le Trade Point de Casablanca, mis en place en 1996, qui constitue un
centre de facilitation du commerce destiné aux petites et moyennes entreprises. Le Trade Point
cherche à réduire le temps et les coûts des transactions commerciales à travers, entre autres: l’accès
par voie électronique aux informations sur les opportunités d’affaires; la publicité pour les produits et
sociétés sur son site électronique; ainsi que l’accès aux bases de données étrangères (en ligne et sur
CD/ROM).
159. Depuis août 2007, tous les exportateurs ont également la possibilité de détenir, auprès d’une
banque marocaine, dans des comptes en devises et/ou des comptes en DH convertibles (qui ont
remplacé les comptes convertibles de promotion des exportations (CCPEX)), jusqu'à 50 pour cent de
leurs recettes en devises rapatriées (contre 20 pour cent auparavant).112 Ces fonds sont destinés au
règlement de leurs dépenses professionnelles en devises. L’ouverture de ces comptes doit être
notifiée à l’Office des changes; son accord préalable n'est plus requis depuis août 2007.113
160. Depuis 2007, les exportateurs et les banques intermédiaires agréés sont habilités à accorder
des crédits fournisseurs ou des crédits acheteurs aux clients étrangers.114 Ces crédits peuvent couvrir
jusqu'à 85 pour cent de la valeur des exportations de biens ou des travaux et prestations de services à
réaliser à l'étranger par les entreprises marocaines. Ils peuvent être accordés à court ou à moyen terme
pour toutes les catégories de biens et, à long terme (e.g. huit ans), pour les biens d'équipement.
161. Pour la promotion des exportations de certains produits agricoles, l'État accorde également
des subventions (section 3) iv)).
162. La Régie des tabacs, la société d'État qui détenait le monopole général de la culture, de la
fabrication, de la vente, de l'achat, de l'importation et de l'exportation du tabac et des produits dérivés,
a été privatisée en deux étapes (tableau III.8). Néanmoins, le monopole de l'État relatif à l'importation
et à la distribution en gros des tabacs manufacturés a été prolongé jusqu'au 31 décembre 2010.115
163. Depuis son dernier EPC, le Maroc a continué à mettre en ouvre son programme de
privatisation entamé en 1993. De cette date jusqu’en décembre 2008, environ 70 entreprises étatiques
(sur un total de 124 entreprises à privatiser) ont été transférées (entièrement ou en partie) au secteur
privé, pour une valeur totale d'environ 87,6 milliards de DH. Parmi les opérations majeures sur la
111
Ce Comité regroupe des représentants du secteur public et privé, et est présidé par le Ministère
chargé du commerce extérieur.
112
Le montant total de l'ensemble des comptes ne doit cependant pas dépasser 50 pour cent des devises
rapatriées.
113
Circulaires n° 1607 (2 novembre 1993), n° 1626 (12 juillet 1995), et n° 1719 (1 er août 2007) de
l’Office des changes.
114
Circulaire n° 1722 de l'Office des changes relative aux crédits à l'exportation (1er août 2007).
115
Décret loi n° 2-06-386 du 28 juillet 2006 modifiant et complétant la Loi n° 46-02 relative au régime
des tabacs bruts et des tabacs manufacturés.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 78
période figure la vente des parts additionnelles du Maroc Telecom, ainsi que la privatisation de la
Régie des tabacs, des sucreries, et de la COMANAV (tableau III.8). Les cessions en cours en 2008
concernaient les sociétés SONACOS, SCS, BIOPHARMA, SSM, SOCOCHARBO, BTNA et
COTEF. De nouvelles entreprises ont été identifiées pour être proposées à l’inscription éventuelle sur
la liste des privatisables.
Table III.8
Cession des parts de l'État (hors Banque centrale populaire (BCP)), 2002-2007
Date Entreprise Secteur d'activité Part cédée Acquéreur Recettes
(%) (millions DH)
05/02 SICOME Industrie d'habillement (prêt-à-porter) 11,4 HOLFIPAR (Maroc) 2,2
10/02 FERTIMA Industrie chimique (engrais) 16 Adubos de Portugal (Portugal) 75,4
Consortium d'investisseurs
marocains
06/03 FERTIMA Industrie chimique (engrais) 3 Adubos de Portugal (Portugal) 14,1
Consortium d'investisseurs
marocains
06/03 Régie des Tabacs Tabacs 80 Groupe ALTADIS 14 080,0
(France-Espagne)
07/03 SONIR Industrie du papier (impression et 72,97 Maroc soir (Maroc) 22,0
distribution de journaux)
09/03 SOMACA Montage de véhicules 26 Renault s.a.s (France) 65,0
12/04 Maroc Telecom Télécommunications 14,9 Bourse de Casablanca et 8 896,2
Euronext Paris
01/05 Maroc Telecom Télécommunications 16 Vivendi Universal (France) 12 400,0
09/05 SUTA Industrie agro-alimentaire (sucre) 93,94 COSUMAR (Maroc) 518,6
09/05 SUCRAFOR Industrie agro-alimentaire (sucre) 87,46 COSUMAR (Maroc) 88,3
09/05 SUNABEL Industrie agro-alimentaire (sucre) 94,53 COSUMAR (Maroc) 237,3
09/05 SURAC Industrie agro-alimentaire (sucre) 95 COSUMAR (Maroc) 523,5
10/05 SOMACA Montage de véhicules 12 Renault s.a.s (France) 30,0
07/06 Maroc Telecom Télécommunications 0,1 Investisseurs privés (à travers 98,6
la bourse)
08/06 Régie des Tabacs Tabacs 20 Groupe ALTADIS (France- 4 020,0
Espagne)
09/06 Somathes Agro-alimentaire 100 Holmarcom 539,0
05/07 COMANAV Transport maritime 75,93 CMA-CGM( France) 1 182,2
06/07 DRAPOR Dragage des ports 100 SATRAM (Gabon) 327,6
06/07 Maroc Telecom Télécommunications 454 Bourse 4 571,3
Source: Ministère de l'économie et des finances (2007), Privatisation: Bilan & perspectives, décembre, Rabat.
165. Á fin 2007, le portefeuille des participations de l'État comprenait 695 entités (contre 741 en
2000), dont 255 établissements publics, et 440 sociétés (94 sociétés d’État, 120 filiales publiques, et
226 sociétés mixtes).116 Le chiffre d'affaires des entreprises publiques (i.e. ensemble des
établissements publics et sociétés) s'est élevé en 2007 à 133,3 milliards de DH. La même
116
Ces entités sont appelées: "sociétés d'État" si le capital est détenu en totalité par des organismes
publics; "filiales publiques" si le capital est détenu à plus de 50 pour cent par des organismes publics; et
"sociétés mixtes" si le capital est détenu, au plus, à hauteur de 50 pour cent par des organismes publics (source:
Dahir n° 1-03-195 du 11 novembre 2003 portant promulgation de la Loi n° 69-00 relative au contrôle financier
de l'État sur les entreprises publiques et autres organismes). Les participations publiques inférieures à 5 pour
cent ne sont pas intégrées dans le portefeuille.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 79
année, l’investissement des entreprises publiques a atteint un chiffre record de 50 milliards de DH.
En décembre 2007, 35 entreprises publiques se trouvaient en liquidation.
166. La privatisation au Maroc est régie par la Loi n° 39-89. 117 La loi définit trois méthodes de
privatisation: par le biais du marché financier (bourse des valeurs de Casablanca), par appel d'offres
et par cession directe. L'appel d'offres reste la méthode la plus utilisée (49,7 pour cent des recettes
générées contre 68,5 pour cent en 2002), suivi de l'attribution directe118 (30,4 pour cent contre
22,6 pour cent en 2002) et de l'offre publique de vente à la bourse (19,3 pour cent contre 8,9 pour cent
en 2002). Les opérations de privatisation sont soumises à un suivi post-transfert des engagements
contractuels de l’acquéreur (en matière d’investissements et de sauvegarde de l'emploi) pendant la
durée fixée dans le contrat de cession, généralement entre 5 et 10 ans.
167. La législation permet de réserver aux employés 10 pour cent au maximum du capital des
entreprises à privatiser, lorsqu'il s'agit de cession d'établissement et 20 pour cent des participations
dans la limite de 10 pour cent du capital lorsqu'il s'agit de cession de participation. Les salariés
peuvent bénéficier d'un rabais maximum de 15 pour cent sur le prix de cession119 En vue d'assurer le
développement régional, la priorité peut être donnée aux personnes physiques résidentes, nées ou
exerçant une activité économique dans la région où est sise l'entreprise, aux ressortissants marocains
natifs de la région, aux sociétés dont l'objectif est le développement de l'économie régionale et ayant
leur siège social dans la région, ou aux coopératives y ayant leur siège. Lorsqu'il s'agit de transfert de
participations publiques détenues dans les sociétés de commercialisation de coton, de graines
oléagineuses ou de semences sélectionnées ou dans les sociétés de transformation de plantes sucrières,
de fruits et légumes ou d'égrenage de coton, la priorité est réservée aux coopératives agricoles. Dans
ces cas, il sera procédé à un appel d'offres restreint. 120 Le Ministère chargé de la mise en oeuvre des
transferts, une Commission interministérielle de cinq membres (Commission des transferts) et un
Organisme d'évaluation sont en charge des opérations.
ii) Incitations
169. De nombreuses incitations sont accordées au niveau horizontal (chapitre II 5)) ou à des
secteurs spécifiques. Au niveau sectoriel, le Fonds Hassan II pour le développement économique et
social, mis en place en 2000121, s'occupe, entre autres, de la promotion des investissements à travers
des contributions financières (sous forme de prises de participations financières, d'avances ou de prêts
117
Dahir n° 1-90-01 du 11 avril 1990 portant promulgation de la Loi n° 39-89 autorisant le transfert
d'entreprises publiques au secteur privé.
118
L'attribution directe est utilisée dans l'exercice du droit de préemption entre actionnaires, à la suite
d'appels d'offres infructueux, afin de respecter un droit de préemption ou une priorité, ou pour des
considérations de développement régional ou de maintien de l’emploi.
119
Décret n° 2-90-577 du 16 octobre 1990 pris pour l'application de l'article 7 de la Loi n° 39-89
autorisant le transfert d'entreprises publiques au secteur privé, tel qu'il a été modifié et complété par le
Décret n° 2-99-125 du 14 mai 1999.
120
Décret n° 2-90-402 du 16 octobre 1990 relatif au fondement de l'habilitation prévue par l'article 5 de
la Loi n° 39-89 autorisant le transfert d'entreprises publiques au secteur privé, tel qu'il a été modifié et complété
par la Loi n° 35-98, promulguée par Dahir n° 1-99-132 du 13 mai 1999.
121
Décret n° 2-00-129 du 16 mars 2000 portant création du compte d'affectation spéciale n° 3.1.04.04
intitulé " Fonds Hassan II pour le développement économique et social", Dahir n° 1-02-02 du 29 janvier 2002
portant promulgation de la Loi n° 36-01 portant création du Fonds Hassan II pour le développement économique
et social et son Décret d'application n° 2-02-93 du 12 mars 2002.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 80
170. Des incitations fiscales (y compris des subventions à l'exportation) continuent à être
accordées pour des produits agricoles (chapitre IV 2)). Des incitations sectorielles sont aussi
accordées au secteur minier (chapitre IV 3) i)), au secteur énergétique (chapitre IV 3) ii)) et à
certaines branches du secteur des services (par exemple, tourisme et transport) (chapitre IV 5) iii) et
ii)). Des incitations spécifiques sont accordées aux entreprises exportatrices (section 3) iv)).
171. Le prix à la consommation continue à être subventionné pour certains produits agricoles (par
exemple, la farine nationale de blé tendre et le sucre (chapitre IV 2)), ainsi que des produits
énergétiques (le gaz butane, et produits pétroliers liquides et gazeux) (chapitre IV 3) ii)).
172. Depuis 2003, le Maroc est en train de mettre en œuvre une politique visant à dynamiser son
tissu industriel et basée notamment sur des initiatives en faveur des petites et moyennes entreprises
(PME).123 Ainsi, la création de l’Agence nationale de promotion de la petite et moyenne entreprise
(ANPME) en novembre 2002 a abouti à la facilitation d’accès au crédit pour les PME, à travers
notamment l'assistance accordée par l'ANPME pour la réalisation de business-plan pour des
programmes d'investissements, et de diagnostic stratégique et financier pour la restructuration des
dettes bancaires de PME; la mise à niveau des systèmes comptables pour une meilleure transparence
des PME; et la signature de conventions avec des banques. Par ailleurs, des mécanismes de
financement sectoriels spécifiques aux PME (FOMAN) ou généraux (FORTEX, et RENOVOTEL)
ont été mis en place (chapitre IV 4), et 4) iii)). Différents Fonds de garantie facilitent aux entreprises
(PME ou autres) le financement de leurs investissements.
122
D'une manière générale, le Fonds a pour objet d'apporter son concours financier à: des programmes
d'habitat, d'infrastructure autoroutière, d'irrigation, d'aménagement du domaine forestier, de réalisation de
structures d'accueil pour les investissements industriels et touristiques, de construction de complexes sportifs et
culturels, de création d'infrastructures de petits ports de pêche et de développement des technologies de
l'information; des actions de promotion de l'emploi notamment par les associations de micro-crédit; et, de
manière générale, à tout projet contribuant à la promotion de l'investissement et de l'emploi.
123
Selon le Dahir no 1-02-188 du 23 juillet 2002 portant promulgation de la Loi n o 53-00 formant charte
de la petite et moyenne entreprise, PME s'entend de toute entreprise gérée et/ou administrée directement par les
personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires, et qui n'est pas détenue à plus
de 25 pour cent du capital ou des droits de vote par des entreprises non-PME. Ce seuil peut néanmoins être
dépassé si l'entreprise est détenue par des fonds collectifs d'investissement, sociétés d'investissement en capital,
organismes de capital risque, ou organismes financiers habilités à faire appel à l'épargne publique. En outre, les
PME existantes doivent avoir un effectif permanent maximum de 200 personnes et avoir réalisé, au cours des
deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires annuel (hors taxes) n'excédant pas 75 millions de DH, soit un
total de bilan annuel n'excédant pas 50 millions de DH; et les PME nouvellement créées (e.g. ayant moins de
deux années d'existence) doivent engager un programme d'investissement initial global n'excédant pas 25
millions de DH et respecter un ratio d'investissement par emploi de moins de 250 000 DH.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 81
173. La politique de concurrence et la réglementation des prix sont régies par la Loi n° 06-99 sur la
liberté des prix et de la concurrence, et son décret d’application. 124 Les deux textes sont basés sur le
principe de la liberté d’entreprendre, consacré par la Constitution de 1996. Le champ d'application de
cette législation couvre: toutes les personnes (physiques et morales), dont les activités ont un effet sur
la concurrence sur le marché marocain; les activités de production, de distribution et de service (y
compris celles des personnes publiques); et les ententes (entre exportateurs) ayant une incidence sur la
concurrence sur le marché intérieur.
174. La loi établit le principe de la liberté des prix et leur détermination par la libre concurrence,
qui est toutefois limitée par des exceptions réservant à l'État le droit d'intervenir. Il s'agit des
situations de monopole; des difficultés durables d'approvisionnement; des dispositions législatives ou
réglementaires; des calamités publiques ou d'une situation anormale du marché; et des mouvements
excessifs des prix. A la demande des organisations professionnelles ou sur l'initiative du
gouvernement, les prix peuvent faire l'objet d'une homologation.
175. La loi spécifie les règles de transparence et interdit les pratiques qui restreignent les relations
entre opérateurs économiques. Sont considérées comme restrictives les pratiques: influençant le libre
choix du consommateur (la loi contient l'obligation d'information, l'interdiction du refus de vente ou
de prestation, de vente ou de prestation subordonnées à l'achat d'un autre produit ou d'un service, et de
vente ou de prestation avec prime); restreignant les relations commerciales entre professionnels
(l'obligation de facturation et de communication du barème des prix et des conditions de vente;
l'interdiction des prix minimum de revente, des pratiques discriminatoires, de refus de satisfaire aux
demandes des acheteurs et de vente liée; et celles relatives au stockage des marchandises (la loi vise
la contrebande et les spéculations en interdisant le "stockage clandestin").
176. Sont interdites toutes les actions concertées, conventions, ententes ou coalitions et
exploitations abusives d'une position dominante, lorsqu'elles ont pour objet d'empêcher, de restreindre
ou de fausser le jeu de la concurrence. Les exceptions peuvent concerner les PME et les accords qui
ont pour objet la commercialisation par les agriculteurs de leurs produits; ou les pratiques contribuant
au "progrès économique" d'une manière suffisante pour compenser les restrictions et réserver aux
utilisateurs une partie équitable du profit. Pour évaluer l'apport au progrès économique, le Conseil de
la concurrence, un organe consultatif, composé de membres de l'administration et de la société civile,
tient compte de la compétitivité des entreprises.
177. Les projets de concentration économique susceptibles de porter atteinte à la concurrence sont
soumis par le Premier ministre pour avis au Conseil de la concurrence.125 Une concentration est
définie comme résultant de tout acte comportant un transfert de propriété ou de jouissance sur tout ou
partie des biens, droits et obligations d'une entreprise; ou qui permet à des entreprises d'exercer une
influence déterminante sur les autres. Les concentrations ne sont pas interdites en soi; elles sont
surveillées.
178. Le contrôle par le Gouvernement s'effectue à travers notamment la Direction des prix et de la
concurrence126 (une structure administrative rattachée au Ministère des affaires économiques et
124
Loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence (entrée en vigueur le 6 juillet 2001), et son
Décret d’application n° 2-00-854 du 17 septembre 2001. Ils remplacent la Loi 008-71 sur la réglementation et
le contrôle des prix et les conditions de détention et de vente des produits et marchandises.
125
L'Article 10 établit comme seuil de notification à l’autorité de la concurrence, un minimum de
40 pour cent de part de marché.
126
La Direction des prix et de la concurrence a pour mission, entre autres, de: élaborer des projets de
textes législatifs et de textes réglementaires relatifs à la concurrence et aux pratiques restrictives de la
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 82
179. Selon les autorités, aucun conflit n’a été porté en justice en matière de concurrence depuis
2002; néanmoins des décisions administratives ont été prises. Le cas le plus récent d'infraction à la
législation sur la concurrence concernait les pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des huiles
de tables.
182. Selon la Loi n° 06-99, la liberté des prix ne s'applique pas aux produits et services dont la liste
est fixée par voie réglementaire. Depuis son dernier EPC, le Maroc a continué à éliminer
concurrence, et en assurer la mise en œuvre; réaliser les enquêtes nationales et sectorielles relatives à la
concurrence; préparer les dossiers de saisine du Conseil de la concurrence, et le cas échéant, les dossiers de
saisine des autorités judiciaires; veiller à la protection des intérêts économiques des consommateurs; élaborer,
en coordination avec les administrations et organismes concernés, la politique des prix ainsi que la politique des
stocks de sécurité.
127
Il doit être consulté sur les textes réglementaires pouvant restreindre la concurrence; et
préalablement à la fixation des prix et des conditions de vente, et à l'octroi des aides de l'État ou des collectivités
locales.
128
Elle comprend: le Premier ministre (ou l’autorité gouvernementale déléguée par lui ou son
représentant) (Président); les autorités gouvernementales chargée de l'intérieur, des finances, de l'agriculture, de
l'industrie et du commerce, de l'emploi, du plan, des affaires économiques et générales (ou leurs représentants);
et les représentants de l’autorité gouvernementale dont relève le secteur d’activité concerné par les travaux de la
commission.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 83
graduellement les divers produits et services de cette liste. Ainsi, ont été éliminés de la liste le
transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises, le poisson industriel, le transport aérien
intérieur de voyageurs, le transport routier des marchandises, les entrepôts frigorifiques, le dock silos,
l’assurance automobile obligatoire ainsi que les honoraires vétérinaires. Les prix à la production du
tabac brut ont aussi été libéralisés.
183. Continuent à être réglementés par l'État129, les prix des biens subventionnés (la farine
nationale de blé tendre, le sucre, et les produits pétroliers), des services de base (eau potable,
assainissement liquide, électricité, transport routier de personnes, transport urbain de personnes, livres
scolaires), des produits et services de santé (produits pharmaceutiques, actes et services médicaux
dans le secteur privé, actes pratiqués par les sages-femmes et infirmier(e)s du secteur privé), des
produits et services sous monopole (tabac manufacturé, services postaux), ainsi que les actes des
huissiers de justice, et les actes hébraïques (i.e. actes juridiques réalisés par des notaires hébraïques).
Des marges bénéficiaires maxima sont également fixées pour certains produits alimentaires (sucre
raffiné) et pharmaceutiques. Les prix des combustibles sont fixés selon un régime spécifique tenant
compte des fluctuations des cours internationaux.
184. Les marchés publics s'élevaient à environ 100 milliards de DH en 2008 (environ 15 pour cent
du PIB) et représentent une part important du chiffre d'affaires des secteurs tels que le bâtiment
(70 pour cent du chiffre d'affaires) et l'ingénierie (80 pour cent). La Trésorerie générale du royaume
(TGR) est en charge du contrôle de la légalité des opérations et de la vérification préalable de la
disponibilité des fonds. La Cour des comptes et les Cours régionales des comptes interviennent
également dans le contrôle des marchés publics. La Commission des marchés, rattachée au
Secrétariat général du gouvernement, est compétente, entre autres, pour donner un avis sur les projets
de textes législatifs ou réglementaires relatifs aux marchés publics, élaborer des instructions à
l'intention des services de marchés, proposer des dispositions pour compléter la réglementation, et
entreprendre sa codification et sa mise à jour.130
185. Le Maroc n'a pas d'office centrale d'achats pour le Gouvernement, ni d'administration
adjudicatrice unique. Les Ministères, les entreprises publiques et les collectivités locales initient eux-
mêmes leurs marchés. Les Ministres sont les ordonnateurs et ont l'autorité d'approuver les marchés.
Ils peuvent déléguer la gestion (organisation et exécution des marchés) aux sous-ordonnateurs (ceux
qui passent les marchés). Pour les marchés des collectivités locales, les ordonnateurs sont: les
gouverneurs; les présidents des conseils communaux, et des comités syndicaux; le président du comité
interrégional de coopération; et le Wali (le préfet) de Rabat-Salé.
186. En 2007, le Maroc a mis en place un nouveau cadre général de la passation des marchés
publics et de leur contrôle et gestion, en adoptant le Décret n° 2-06-388131 et en abrogeant ainsi le
Décret n° 2-98-482 (en vigueur depuis le 1er juillet 1999).132 Le nouveau décret est entré en vigueur le
19 octobre 2007. La réforme du cadre législatif a visé notamment à renforcer la concurrence entre les
soumissionnaires, augmenter la transparence dans la gestion des marchés, renforcer les garanties des
droits des concurrents et titulaires des marchés, ainsi qu’à simplifier et clarifier les procédures. Un
important progrès a été réalisé au niveau des définitions des notions qui n’étaient pas précisées avant
129
Arrêté du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des affaires économiques et générales
n° 1309-06 du 4 juillet 2006 fixant la liste des produits et services dont les prix sont réglementés.
130
Décret n° 2-75-840 du 30 décembre 1975 portant réforme de la Commission des marchés.
131
Le Décret n° 2-06-388 du 5 février 2007 fixant les conditions et les formes de passation des marchés
de l’État, ainsi que certaines règles relatives à leur gestion et à leur contrôle.
132
Pour les détails sur le régime en place jusqu’en 2007, voir OMC (2003).
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 84
(les marchés de travaux, services, fournitures), ainsi que de nouvelles notions. En plus du Décret n°
2-06-388, le cadre juridique et réglementaire contient un certain nombre d’autres textes législatifs.133
187. Le Décret n° 2-06-388 sur les marchés publics établit les conditions et les formes de passation
des marchés de travaux, de fournitures ou de service pour le compte de l'État. Demeurent néanmoins
en dehors du champ d'application du décret: les conventions ou contrats que l'État est tenu de passer
dans les formes et selon les règles du droit commun134 (i.e. contrats tels que ceux passés pour
l’abonnement à l’eau et à l’électricité et au téléphone, ou les contrats d’adhésion); les contrats de
gestion déléguée de services et d'ouvrages publics; les cessions de biens et les prestations effectuées
entre les services de l'État régis par des règles de comptabilité publique; et les marchés passés dans le
cadre d'accords ou conventions que le Maroc a conclus avec des organismes internationaux ou des
États étrangers (lorsque ceux-ci stipulent expressément l'application de conditions et formes
particulières de passation de marchés). Les institutions couvertes par la législation sur les marchés
publics comprennent les administrations de l’État (les ministères et leurs services déconcentrés), les
collectivités locales en vertu de l’article 41 du Décret royal n° 330-66 (i.e. les règles de comptabilité
publique)135 et les établissements publics (EEP) qui choisissent de l’appliquer. Les autres EEP
disposent de règlements internes des marchés publics adoptés par leur conseil d’administration et
validés par le Ministre des finances.
188. A l'instar du précédent décret, le Décret n° 2-06-388 prévoit les modes de passation suivants:
appel d’offres (ouvert ou restreint, et avec présélection), marchés sur concours, marchés négociés, et
prestations sur bons de commande. L’appel d’offres est le mode le plus utilisé (près de 90 pour cent
des marchés) (tableau III.9). Il est dit ouvert lorsque tout candidat peut présenter sa candidature et
restreint lorsque seuls les candidats (ils doivent néanmoins être au moins trois) que le maître
d’ouvrage a décidé de consulter peuvent remettre des offres. 136 L’appel d’offres est dit avec
133
D’autres textes juridiques s’appliquent aux marchés publics, tels que: le Décret n° 2-99-1087 du
4 mai 2000 approuvant le cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés des travaux; le
Décret n° 2-01-2332 du 4 juin 2002 approuvant le cahier des clauses administratives générales applicables aux
marchés d’études et de maîtrise d’œuvre; la Loi n° 61-99 promulguée par le Dahir n° 1-02-25 du 3 avril 2002
relative à la responsabilité des ordonnateurs, des contrôleurs et des comptables publics; la circulaire du Premier
ministre n° 14/99 du 19 mai 1999 étendant l’application du système de qualification et de classification des
entreprises de bâtiment et de travaux publics (BTP) en matière de passation des marchés de BTP; le
Décret n° 2-98-984 du 22 mars 1999 instituant, pour la passation de certains marchés de services pour le compte
de l’État, un système d’agrément des personnes physiques ou morales exécutant des prestations d’études et de
maîtrise d’œuvre; et une série de textes d’accompagnement fixant les modèles de pièces et instituant des arrêtés
d’application du décret du 30 décembre 1998; le Décret n° 2-03-703 du 13 novembre 2003 relatif aux délais de
paiement et aux intérêts moratoires en matière des marchés de l’État et l’arrêté du ministre des finances
n° 617-04 du 31 mars 2004 pris pour son application; et le Dahir du 28 août 1948 sur le nantissement des
marchés publics.
134
La liste des prestations pouvant faire l'objet de contrats ou conventions de droit commun a été fixée
par la Décision du Premier ministre n° 3-70-07 du 18 septembre 2007, et contient des prestations telles que:
celles effectuées entre services de l'État gérés de manière autonome et administrations publiques; abonnement
aux réseaux de télécommunication, à l'Internet, et à des bases de données en ligne; achat et abonnement aux
journaux, et publications diverses; acquisition d'oeuvres littéraires, scientifiques ou d'art; consultations
médicales; consultations ou recherches juridiques, scientifiques ou littéraires qui ne peuvent faire l'objet de
marché; prestations postales et frais d'affranchissement; actes d'achat ou de location d'immeubles; et assurance
des véhicules du parc automobile des administrations publiques.
135
Décret royal n° 330-66 du 21 avril 1967 portant règlement général de comptabilité publique, tel que
modifié.
136
Il ne peut être passé de marchés sur appel d'offres restreint que pour les prestations dont le montant
est inférieur ou égal à 1 million de DH et qui ne peuvent être exécutées que par un nombre limité
d'entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de services, en raison de leur nature, de leur complexité ou de
l'importance de l'outillage à utiliser.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 85
présélection lorsque seuls sont autorisés à présenter des offres, après avis d’une commission
d’admission, les candidats présentant les capacités suffisantes, notamment du point de vue technique
et financier.
Tableau III.9
L’utilisation (%) des modes de passation des marchés publics, 2002-2007
Année % Appel d’offres ouvert Appel d’offres Procédure négociée
restreint
2002 Nombre 80,8 0,4 18,7
Valeur 74,8 1,0 24,2
2003 Nombre 86,9 0,1 13,0
Valeur 74,2 0,5 25,2
2004 Nombre 90,8 0,2 9,0
Valeur 83,8 0,1 16,1
2005 Nombre 88,9 2,8 8,2
Valeur 64,1 0,8 35,1
2006 Nombre 86,6 6,3 6,9
Valeur 44,9 2,0 53
2007 Nombre 88,0 7,1 4,9
Valeur 53,9 1,1 45,8
189. Le marché sur concours est utilisé si des considérations particulières le justifient, notamment
pour des raisons technique, esthétique ou financière. Le marché négocié permet au maître d’ouvrage
de négocier les conditions du marché avec un ou plusieurs candidats.137 Les bons de commande
peuvent être utilisés pour des marchés d`un montant maximum de 200 000 DH (contre 100 000 DH
auparavant), et trois concurrents au moins doivent dorénavant être consultés (sauf exceptions).
190. Les conditions requises sont précisées dans le dossier d'ouverture du marché. Le marché est
attribué à l'offre évaluée et jugée économiquement la plus avantageuse. Les critères utilisées peuvent
porter notamment sur le coût d'utilisation, la valeur technique de l'offre ou son caractère innovant, les
performances en matière de protection de l'environnement, le délai d'exécution ou de livraison, les
qualités esthétiques et fonctionnelles, le service après-vente, l'assistance technique, ainsi que le prix
des prestations et les garanties offertes.
191. Commission d'appel d'offres est chargée de l'ouverture publique des plis et de l'évaluation des
offres. Ses membres sont désignés par le maître d'ouvrage et convoqués à sa requête. Elle se
compose d'un représentant du maître d’ouvrage (président); de deux autres représentants du maître
d’ouvrage; d'un représentant de la Trésorerie générale du Royaume, d'un représentant du Ministère
chargé des finances (lorsque le montant estimé du marché est supérieur à 30 millions DH); et d'un
représentant du Ministère du commerce (pour les marchés de fournitures supérieurs à 1 million de
DH). La commission peut également comprendre toute autre personne, expert ou technicien, dont la
participation est jugée utile.
192. Le Décret n° 2-06-388 a reconduit la préférence pouvant être accordée aux entreprises
nationales dans le cadre des marchés de travaux et des études y afférentes. Dans ce cas, les montants
des offres présentées par les entreprises étrangères sont majorés d’un pourcentage ne dépassant pas
15 pour cent. Lorsque des groupements comprenant des entreprises nationales et étrangères
soumissionnent, le pourcentage est appliqué à la part des entreprises étrangères.
et dans le portail des marchés de l'État (opérationnel depuis janvier 2007). Il peut dorénavant être
publié parallèlement dans le bulletin officiel des annonces légales, judiciaires et administratives, dans
des publications spécialisées ou par tout autre moyen notamment par voie électronique. Le délai de
publicité de 21 jours est porté à 40 jours pour les marchés importants (d'au moins 65 millions de DH
hors taxes pour les travaux et 1,8 millions de DH hors taxes pour les fournitures et services). La
réduction du délai n’est plus autorisée.
194. Le portail des marchés publics permet aussi une dématérialisation des procédures; sa mise en
place devrait se poursuivre jusqu'en 2010. Il devrait permettre à terme, en plus de consulter une base
de données relative aux marchés publics, de soumissionner en ligne. Le portail contiendra aussi, entre
autres, les programmes prévisionnels des marchés publics, les résultats des appels d’offres, ainsi que
les rapports sur l’exécution des marchés. Les documents à présenter par les soumissionnaires ont été
standardisés.
195. Les motifs de l’élimination d'offres doivent être automatiquement communiqués aux
soumissionnaires; dans le passé ces motifs étaient fournis seulement sur leur demande explicite. Un
système de recours a été mis en place qui permet, en cas de contestation, aux concurrents de saisir le
maître d’ouvrage. La réponse de celui-ci doit intervenir dans les sept jours qui suivent la date de
réception de la réclamation. En cas de non-satisfaction, les concurrents peuvent saisir le Ministre
concerné qui peut, entre autres, offrir la possibilité de recourir à la Commission des marchés.
197. L'obligation de contrôle et d'audits internes est élargie à tous les marchés (et non seulement
aux marchés de travaux) dont le montant excèdent 5 millions de DH; ces marchés doivent faire l'objet
d'un rapport adressé au Ministre concerné.
198. Le Maroc n'est ni partie, ni observateur à l'Accord plurilatéral sur les marchés publics.
a) Aperçu général
199. Le Maroc est membre de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Il est partie
aux conventions ou arrangements suivants: Convention de Paris sur la protection de la propriété
industrielle; Convention de Berne sur la protection des œuvres littéraires et artistiques; Convention
universelle sur le droit d'auteur; Traité de coopération en matière de brevets (PCT); Arrangement et
Protocole de Madrid pour l'enregistrement international des marques; Arrangement de la Haye
concernant l'enregistrement international des dessins ou modèles industriels; Convention de
Bruxelles concernant la distribution de signaux porteurs de programmes transmis par satellite; et
Traité de Nairobi concernant la protection du symbole olympique. Le 8 octobre 2006, le Maroc est
également devenu membre de l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales
(UPOV).
138
Les marchés-cadres couvrent des prestations répétitives, dont on ne connaît pas forcément les
quantités peuvent être passés lorsque la quantification et le rythme d'exécution d'une prestation ne peuvent être
déterminés à l'avance.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 87
200. Depuis le dernier EPC du Maroc, plusieurs changements importants ont été apportés à son
cadre législatif de la propriété intellectuelle.139 Ainsi, la Loi n° 17-97 relative à la protection de la
propriété industrielle140 est entrée en vigueur le 18 décembre 2004 en replacement de la Loi de 1916.
Elle a été à son tour modifiée en 2006 par la Loi n° 31-05.141 La Loi n° 2-00 relative aux droits
d'auteur et droits voisins (en vigueur depuis le 18 novembre 2000) a aussi été amendée en 2006 par la
la Loi n° 34-05.142 La Loi n° 25-06 relative aux signes distinctifs d'origine et de qualité des denrées
alimentaires et des produits agricoles et halieutiques est entrée en vigueur en décembre 2008. La
protection des obtentions végétales, régie par la Loi n° 9-94, a été renforcée par l'entrée en vigueur
pour le Maroc le 8 octobre 2006 de la Convention internationale pour la protection des obtentions
végétales.143 Ces amendements ont été déclenchés par le souci de mettre la législation en conformité
avec les engagements internationaux du Maroc, ainsi qu`avec ses accords de libre-échange bilatéraux
(notamment avec les États-Unis d’Amérique).
202. L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) est chargée de l’application des
mesures à la frontière. Ses compétences ont été renforcées par la nouvelle législation qui prévoit la
possibilité de suspendre d'office la mise en circulation, ou de saisir d’office à la frontière des
marchandises soupçonnées d'être contrefaites ou piratées. La saisie peut être aussi faite sur demande
écrite du propriétaire d'une marque protégée, du bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation, ou du
titulaire d'un droit d'auteur ou d'un droit voisin. Le BMDA est également autorisé depuis 2006 à saisir
d`office les articles piratés.
coordination entre les différents intervenants afin de lutter contre la contrefaçon. En 2003, une
Commission permanente interministérielle pour le contrôle des enregistrements audiovisuels a été
créée.
204. Les infractions les plus fréquemment enregistrées en matière de propriété intellectuelle au
Maroc concernent la contrefaçon et la piraterie de supports audio et audiovisuelles, de marques, puis
des dessins et modèles industriels.
206. Depuis le 18 décembre 2004, les droits de la propriété industrielle sont régis par la
Loi n°17-97 et son décret d'application.147 Cette législation a été amendée en 2006 par la Loi n° 31-05
et le Décret n° 2-05-1485. Les amendements concernent notamment l'introduction du dépôt de
marque en ligne, la mise en place du registre national des indications géographiques, la possibilité de
s’opposer à l’inscription des indications géographiques et des appellations d’origine dans leur registre
national par un propriétaire d’une marque protégée ou un titulaire d’une indication géographique ou
d’une appellation d’origine protégées, ainsi que la possibilité de saisie à la frontière par l`ADII ou de
suspension d'office de la mise en circulation des marchandises soupçonnées contrefaites.
207. La Loi n° 17-97 (telle que modifiée) met en place un système de protection des droits de
propriété industrielle, et une durée de validité des brevets de 20 ans. La Loi n° 31-05 prévoit une
prolongation de la durée de protection pour le brevet de médicament en cas de retard accusé dans la
délivrance du brevet ou de délivrance de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM). Toute atteinte
portée à ces droits est passible de sanctions civiles et pénales allant de l'action civile en vue de la
cessation des actes illégaux et du versement d'indemnités, à une peine d'emprisonnement de deux
mois à deux ans de prison, et à une amende de 50 000 à 500 000 DH. En cas de récidive, ces peines
peuvent être doublées, la peine d'emprisonnement pouvant même monter jusqu'à cinq ans dans le cas
de préjudice porté à la défense nationale. Seuls les tribunaux de commerce sont compétents pour
juger les litiges nés de l'application de la loi (sauf pour des décisions administratives). Leurs
décisions peuvent faire l'objet de recours devant la Cour d'appel de commerce, dont les décisions
peuvent faire l'objet, à leur tour, de pourvoi en cassation devant la Cour suprême.148
208. Des licences obligatoires peuvent être sollicitées trois ans après la délivrance du brevet ou
quatre ans après la date du dépôt de sa demande si le propriétaire n'a pas commencé à exploiter
l'invention, n'a pas commercialisé le produit ou a abandonné l'exploitation ou la commercialisation du
brevet au Maroc depuis plus de trois ans. Des licences d'office d'exploitation des brevets peuvent être
accordées pour des raisons de santé publique149 ou de la défense nationale, à la demande de
l'administration chargée de la santé publique ou de la défense nationale, respectivement.
209. La Loi no 17/97 accorde la protection aux marques (de fabrique, de commerce ou de service)
consistant en dénomination sous toutes les formes, ainsi qu'en signes figuratifs et depuis l'adoption de
la Loi no 31/05 aussi en signes sonores ou marques olfactives. La propriété d'une marque s'acquiert
par l'enregistrement, qui produit ses effets pendant une période de dix ans, indéfiniment renouvelable.
Le titulaire de la marque peut encourir la déchéance de ses droits s'il n'en a pas fait un usage "sérieux"
147
Décret n° 2-00-368 du 7 juin 2004 pris pour l'application de la Loi n° 17-97 relative à la protection
de la propriété industrielle.
148
La Loi n° 53-95 instituant les tribunaux de commerce (articles 18-25).
149
Par exemple, dans le cas des médicaments mis sur le marché marocain en quantité ou en qualité
insuffisante ou lorsque les prix sont anormalement élevés.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 89
pendant cinq ans. En matière de marque, les sanctions pénales comprennent des peines
d’emprisonnement (d`un à six mois) et des amendes entre 25 000 DH et 500 000 DH.
210. La Loi no 31/05 a instauré un système d’opposition permettant aux titulaires de marques ou
d'une indication géographique ou d'une appellation d'origine protégées au Maroc, de présenter auprès
de l’OMPIC (dans un délai de deux mois à compter de la date de publication de la liste des demandes
d’enregistrement), des oppositions écrites aux demandes susceptibles de porter atteinte à leurs droits
protégés. Ce système est devenu opérationnel en février 2006. Le titulaire d'une licence exclusive
d'exploitation dispose également du droit d’opposition, sauf si le contrat de licence n’en dispose
autrement. Les décisions de l’OMPIC peuvent faire l'objet de recours devant la Cour d’appel de
commerce. Au cours de la première année d'opération du système (20 février–31 décembre 2006),
297 demandes d'opposition ont été formulées, notamment par le secteur agro-alimentaire (42 pour
cent des demandes), suivi des secteurs de services (17 pour cent), électricité et électronique (15 pour
cent), chimie et pétrochimie (13 pour cent), et pharmaceutique (13 pour cent). 150 Le nombre cumulé
d’oppositions s’est élevé à 1 469 à fin février 2009.
211. La durée de la protection accordée à un schéma de configuration de circuit intégré est de dix
ans; celle accordée aux dessins et modèles industriels est de cinq ans, renouvelable deux fois. Quant à
la protection des noms commerciaux, la Loi n° 17-97 renvoie aux dispositions de la Loi n°15-95
(Code de commerce).151 Elle interdit également toute utilisation d'une indication fausse ou fallacieuse
concernant la provenance d'un produit ou d'un service, ou 1'identité du producteur, fabricant ou
commerçant, et condamne également toute utilisation d'une appellation d'origine fausse ou fallacieuse,
ou son imitation. La Loi n° 17-97 prévoit également des sanctions (action civile en cessation des
actes déloyaux et en dommages et intérêts) contre la concurrence déloyale, définie comme tout acte de
concurrence contraire aux usages honnêtes en matière industrielle ou commerciale. Le tableau III.10
présente les statistiques sur les demandes de titres de propriété industrielle pour la période 2001-2007.
Tableau III.10
Évolution et répartition des demandes de titres de propriété industrielle, 2001 et 2007
2001 2007
Nombres Principaux secteurs Nombres Principaux secteurs
de (pourcentage du total des de (pourcentage du total des
demandes dépôts) demandes dépôts)
Brevets d'inventions 333 médecine et hygiène (24 pour 932 "nécessités courantes de la
(provenant de résidents) (122) cent) (150) vie"a) (56 pour cent)
industries chimiques (18 pour chimie et métallurgie
cent (23 pour cent)
industries diverses (17 pour techniques industrielles
cent) diverses et transports
(9 pour cent)
Dessins et modèles industriels 569 chimie et parachimie (49 pour 758 Emballages (30 pour cent)
(provenant de résidents) (n.d.a.) cent) (694) Textile et habillement (25
textile et cuir, et industrie pour cent)
électrique (17 pour cent) Constructions (9 pour cent)
industrie électronique (11 pour Articles de ménage (8 pour
cent) cent)
Marques 4 049 services (25 pour cent) 6 981 services (35 pour cent)
(provenant de résidents) (2 944) agro-alimentaire (23 pour cent) (5 043) agro-alimentaire (20 pour
chimie et parachimie (21 pour cent)
cent) autres produits techniques
textile (10 pour cent) (16 pour cent)
150
OMPIC (2007).
151
Le Registre central du commerce attribue l'enseigne ou la dénomination choisie par le commerçant
ou la société commerciale. Il délivre un certificat négatif pour indiquer la non-existence antérieure de l'enseigne
ou de la dénomination demandée, ce qui donne à son détenteur le droit exclusif de l'utiliser pendant une année.
L'utilisation effective d'une enseigne ou d'une dénomination est obligatoirement soumise à l'obtention de
certificat négatif. Toutefois, le bénéficiaire de certificat perd cette protection s'il ne s'inscrit pas au registre du
commerce dans un délai d'un an ou n'en fait pas d'usage effectif pendant trois ans après l’inscription.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 90
a) activité rurale, alimentation, tabac, objets personnels ou ménagers, santé, sauvegarde, amusements et préparations à usage
médical, dentaire ou pour la toilette.
b) La répartition sectorielle indique la répartition des certificats négatifs accordés.
Source: OMC (2003), Examen de la politique commerciale du Maroc, et OMPIC (2008), Rapport annuel, 2007.
212. La protection des renseignements non divulgués est assurée par divers textes législatifs tels
que le statut général de la fonction publique, le Code de procédure pénale, le Code des obligations et
des contrats, et les Lois n° 41-80 (portant création et organisation d'un corps d'huissiers de justice),
n° 1-93-162 (organisant l'exercice de la profession d'avocat), n° 17-04 portant code du médicament et
de la pharmacie, et n° 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle. Cette dernière impose
des sanctions contre tout acte de divulgation de renseignements se rapportant à une invention, les
peines incluant des amendes allant jusqu'à 500 000 DH et un emprisonnement pour une durée pouvant
atteindre deux ans.
213. En juin 2008, la Loi n° 25-06 relative aux signes distinctifs d'origine et de qualité des denrées
alimentaires et des produits agricoles et halieutiques a été promulguée. 152 Elle est entrée en vigueur
avec la publication de ses textes d’application en décembre 2008.153 Elle vient compléter la
Loi n°17-97 (telle que modifiée) qui a créé le registre des indications géographiques auprès de
l'OMPIC. La Loi n° 25-06 définit, entre autres, les conditions de reconnaissance des labels agricoles,
des indications géographiques et des appellations d’origine; et les sanctions en la matière. Elle
prévoit également la création d’une Commission nationale des signes distinctifs d’origine et de
qualité. Néanmoins, cette loi ne couvre pas les vins et les spiritueux, qui restent soumis à une
réglementation ancienne datant de 1977.
214. La Loi n° 9-94 accordant un système de protection par certificat aux obtentions végétales a
été promulguée en 1997, mais elle n’est entrée en vigueur qu’en octobre 2002 après la publication de
ses textes d’application.154 La protection des obtentions végétales a été renforcée par l'entrée en
vigueur pour le Maroc, le 8 octobre 2006, de la Convention internationale pour la protection des
obtentions végétales.
215. La protection accordée par la Loi n° 9-94 concerne les éléments de reproduction et de
multiplication, le conditionnement, la vente, l'importation, l'exportation et la détention, et ne peut être
inferieure à 20 ans pour les espèces de grandes cultures, 25 ans pour les espèces arboricoles et la
vigne, et 30 ans pour les palmiers et dattiers. La loi prévoit des licences obligatoires si, à l'expiration
d'un délai de trois ans après la délivrance d'un certificat, ou de quatre ans à compter de la date du
dépôt de sa demande, il n'y a pas eu d'exploitation de l'obtention, de commercialisation en quantité
152
Dahir n° 1-08-56 du 23 mai 2008 portant promulgation de la Loi n° 25-06 relative aux signes
distinctifs d'origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques.
153
Décret n°2-08-403 du 5 décembre 2008 pris en application de la Loi n° 25-06 et Décret n° 2-08-404
du 5 décembre 2008 relatifs à la composition et au mode de fonctionnement de la commission nationale des
signes distinctifs d’origine et de qualité
154
Décret n° 2-01-2324 du 12 mars 2002 pris pour l'application de la Loi n° 9-94 sur la protection des
obtentions végétales, et ses sept arrêtés d’application publiés en octobre 2002.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 91
suffisante du produit, ou si elles (exploitation et commercialisation) ont été abandonnées depuis plus
de trois ans.
216. La loi prévoit des sanctions civiles et pénales, contre toute atteinte portée aux droits du
titulaire d'un certificat d'obtention végétale, allant des actions civiles en vue de son indemnisation à
une amende de 3 000 à 30 000 DH. En cas de récidive, un emprisonnement de deux mois à un an
peut être prononcé. Les actions judiciaires civiles sont intentées devant les tribunaux de première
instance. Leurs jugements peuvent être attaqués en appel et en dernier lieu, les parties peuvent se
pourvoir en cassation devant la Cour suprême.
217. La Loi n° 2-00 relative aux droits d'auteur et droits voisins a été modifiée en 2006 par la Loi
n° 34-05. Parmi les modifications apportées figurent notamment l'adaptation de certaines définitions
aux conventions internationales, l'augmentation de la durée de la protection des droits patrimoniaux,
la mise en place de la responsabilité des prestataires de services, l’habilitation de la Douane à saisir à
la frontière les marchandises soupçonnées d'être piratées, ainsi que le renforcement des mesures
technologiques, conservatoires, des sanctions civiles et pénales, et le renforcement du rôle du Bureau
marocain du droit d'auteur (BMDA).
218. La Loi n° 2-00 (telle que modifiée) protège, entre autres, les créations littéraires ou
artistiques, les œuvres exprimées par écrit, les programmes d'ordinateurs; les œuvres musicales,
dramatiques et chorégraphiques, audiovisuelles, des beaux-arts, d'architecture, photographiques, des
arts appliqués; et les expressions du folklore, les dessins des créations de l'industrie de l'habillement et
les bases de données. Cette protection est conférée à l'auteur pour la durée de sa vie et 70 ans (contre
50 ans avant) après sa mort. La loi garantit également à l'auteur, en sus des droits patrimoniaux, des
droits moraux, illimités dans le temps, de revendiquer la paternité de son œuvre, de rester anonyme ou
d'utiliser un pseudonyme, et de s'opposer, d'une manière générale, à toute atteinte à son œuvre qui
serait préjudiciable à son honneur ou à sa réputation. Quant aux droits voisins, la loi garantit leur
protection pour une durée de 70 ans pour les interprétations ou exécutions et les phonogrammes
(contre 50 ans avant), ainsi que pour les émissions de radiodiffusion (contre 25 ans précédemment).
219. Les atteintes aux droits d'auteur sont passibles de sanctions civiles telles que le versement de
dommages et intérêts, et la destruction des exemplaires illicites et du matériel utilisé pour la
reproduction illicite. Des sanctions pénales peuvent être ordonnées, sous forme d'une amende de
10 000 DH à 100 000 DH (contre des amendes allant jusqu'à 20 000 DH 155 avant) et/ou d'un
emprisonnement de deux à six mois. En cas d'infraction "d'habitude" (infractions répétées, mais pas
encore jugées), ces peines peuvent être doublées. En cas de récidive (i.e. d'un nouvel acte, moins de
cinq ans après un premier jugement), les amendes peuvent être triplées; l'emprisonnement varie entre
un an et quatre ans.
220. Conformément à la Loi 34-05, toute atteinte portée aux droits d'un titulaire de droits d'auteur
ou de droits voisins peut faire l'objet de poursuites ordonnées d'office par le ministère public sans qu'il
y ait besoin de plainte portée par une partie privée ou un titulaire de droits. Les actions judiciaires
civiles sont intentées devant les tribunaux de première instance. Leurs jugements peuvent être
attaqués en appel. En dernier lieu, les parties en conflit peuvent se pourvoir en cassation devant la
Cour suprême.
221. La loi confie la protection et l'exploitation du droit d'auteur et des droits voisins au Bureau
marocain du droit d'auteur (BMDA) qui gère, sur le territoire du Maroc, les intérêts des diverses
155
En cas de récidive, ces peines pouvaient être triplées.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 92
sociétés étrangères d'auteurs dans le cadre des conventions ou accords passés avec elles, dans le
respect des conventions internationales, et de l'Accord de l'OMC sur les ADPIC. La Loi n o 34-05 a
introduit pour le BMDA le droit d'ester en justice pour la défense des intérêts qui lui sont confiés. En
plus, ses agents peuvent (sans passer par le procureur du Roi) procéder dorénavant, dès la constatation
des infractions, à la saisie des phonogrammes et vidéogrammes et de tout autre support
d'enregistrement utilisable, ainsi que de tout matériel servant à la reproduction illicite. Les autorités
publiques sont désormais tenues de prêter leur concours et leur soutien au BMDA et à ses agents. La
Loi no 34-05 habilite l'ADII à suspendre la mise en libre circulation des marchandises soupçonnées
d'être contrefaites ou piratées, soit à la demande écrite du titulaire d'un droit d'auteur ou d'un droit
voisin, soit de sa propre initiative.
222. En 2006, les pertes dues au piratage étaient estimées à 60 millions de DH pour les cassettes
audio, 200 millions de DH pour les CD, et 1,5 milliard de DH pour les logiciels. La contrefaçon et le
piratage engendreraient à l'État marocain des pertes fiscales de 200 millions de DH.156
1) INTRODUCTION
156
Infos du Maroc (Portail de l'actualité du Maroc), information en ligne, Casablanca, Fès et le Nord
sont les régions les plus touchées par le piratage, 10 avril 2006. Adresse consultée: http://www.infosdumaroc.
com/modules/news/article-print-2138.html.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 93
l'informel. En 2005, un nouvel accord de pêche a été conclu avec les CE, marquant la reprise de
relations de pêche entre les deux partenaires.
224. Le secteur manufacturier est orienté avant tout vers les exportations; il reste dominé par les
activités de sous-traitance (notamment dans le domaine des textiles et de l'habillement ou de matériel
de transport). La moyenne des droits de douane à l'importation dans le secteur est de 19,9 pour cent
(contre 33 pour cent en 2003). La branche la plus protégée est la transformation des produits
alimentaires. Différentes incitations fiscales sont accordées au secteur, surtout pour favoriser les
exportations. L'industrie de textiles et d'habillement est la branche la plus importante des industries
de transformation en termes d'exportation ainsi que d'emploi; la politique actuelle vise à faciliter son
passage de la sous-traitance à la co-traitance et aux produits finis.
225. L'exploitation de la principale ressource minière du pays – les phosphates dont le Maroc est
le premier exportateur et troisième producteur mondial – continue à être sous le monopole d'État,
exercé par l'Office chérifien des phosphates (OCP). En 2008, l'OCP a été transformé en société
anonyme dans le but d'améliorer sa compétitivité. L'OCP poursuit une nouvelle stratégie afin de
permettre aux étrangers d'investir en capital propre dans des capacités de production d'engrais sur le
territoire marocain. Le secteur minier bénéficie de la plus faible protection tarifaire, avec un droit de
douane moyen de 9,1 pour cent. Le Maroc importe environ 97 pour cent de ses besoins en énergie.
226. Le Maroc est exportateur net de services, avec le tourisme devenu la première source de
devises, en dépassant les transferts des marocains résidant à l'étranger. L'évolution positive du
tourisme est le résultat combiné de la politique incitative dans le sous-secteur et de la politique de
libéralisation du transport aérien. Ainsi, le nombre de passagers commerciaux a augmenté de 4,4
millions en 2001 à 12,2 millions en 2007. Durant la période 2005-2007, le trafic aérien a connu une
croissance importante marquée par l’entrée de 34 nouvelles compagnies, la création de 117 nouvelles
lignes et 308 fréquences additionnelles. Le secteur des télécommunications a connu aussi un essor
considérable, notamment grâce au renforcement de la concurrence dans la branche. L'environnement
réglementaire des services bancaires a été reformé, et son champ d'application élargi aux organismes
"assimilés" tels que les banques off-shore ou associations de micro-crédit. L'autonomie de Bank
Al-Maghrib (MAB) en matière de la politique monétaire a aussi été renforcée. Le transport maritime
de fret en lignes régulières a été libéralisé. Des monopoles d'État sont toujours présents dans les
sous-secteurs comme le transport ferroviaire et les services postaux. Les engagements pris par le
Maroc en 1994 dans le cadre de l'Accord général sur le commerce des services sont substantiels dans
les domaines du tourisme, des télécommunications et de certains services financiers, mais restent
limités en matière d'assurances et de transports internationaux routiers notamment.
i) Aperçu général
227. Le secteur agricole (y compris la pêche et l'exploitation forestière) est l'un des piliers de
l'économie marocaine (chapitre I 1)). Les activités de pêche, surtout maritime, sont assez développées
(section 2) iii) d)). L'agro-alimentaire est la deuxième branche industrielle du pays avec près de 30
pour cent de la production industrielle totale (juste après celle de la chimie, avec environ 40 pour
cent); environ 16-17 pour cent de sa production est exportée annuellement. L'exploitation forestière
reste insignifiante, mais a son importance locale.
228. Les principaux atouts du secteur agricole sont la précocité du printemps favorisant la
production des primeurs, la main-d'œuvre agricole relativement bon marché, et la proximité de l’UE,
principale cliente du Maroc. Néanmoins, le secteur souffre de la rareté d'eau, de la difficulté
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 94
d'application du Code du travail dans le domaine agricole, ainsi que de la hausse des prix d'intrants
(des aliments pour le bétail, et des engrais).
229. La production est réalisée sur une surface agricole utile (SAU) de 9 millions d'hectares, dont
74 pour cent est cultivée (campagne agricole 2006/07). Environ 75 pour cent de la surface cultivée
est utilisée pour des céréales (essentiellement du blé tendre, de l'orge, du blé dur, et du maïs). Les
principales légumineuses sont les fèves, les pois chiches, les lentilles, et les haricots. Les cultures
maraîchères, destinées à l'exportation, sont principalement la tomate, le haricot, la pomme de terre, le
melon, la fraise et la pastèque. L'arboriculture fruitière et les olives fournissent un complément de
revenu aux agriculteurs. L'élevage est largement dominé par les ovins, suivis des caprins et des
bovins. En 2007, le taux de couverture moyen des besoins par la production nationale variait de
18 pour cent pour les huiles à 100 pour cent pour les œufs et les viandes (tableau IV.1).
Tableau IV.1
Taux de couverture par la production nationale des principaux produits agricoles, 2002-2007
(%)
2002 2003 2004 2005 2006 2007
Céréales 56 67 68 47 72 ..
Huiles 11 22 14 20 19 18
Sucre 47 49 48 44 37 38
Lait 87 90 87 89 87 89
Viandes rouges .. 99 102 100 100 100
Viandes blanches 100 100 100 100 100 100
Œufs 100 100 100 100 100 100
.. Non disponible.
231. Le Maroc compte près de 1,5 millions d'exploitations agricoles, dont près d'un million
pratiquent l'élevage. Les petites exploitations dominent (70 pour cent des exploitations ont moins de
5 ha; 17 pour cent, entre 5 et 10 ha; 12 pour cent, entre 10 et 50 ha; et 1 pour cent seulement ont
plus de 50 hectares). La multiplicité des statuts fonciers 157 et l'immatriculation de moins de 40 pour
cent de la SAU ne favorisent pas la mise en valeur agricole de la terre, la mobilité du foncier, ni
l'accès aux crédits. Ceci constitue aussi un obstacle à la location des terrains par des étrangers, (leur
acquisition par des étrangers étant interdite)158 et contribue à la faiblesse des investissements directs
étrangers (IDE) dans le secteur. Selon les autorités, plusieurs actions ont été entreprises pour y
remédier, y compris la distribution des terres domaniales159. Deux projets de loi ont été préparés
157
Le Melk ou les terres privées (76,5 pour cent de la SAU), le Collectif (17,1 pour cent), le Domaine
privé de l'État (3 pour cent), le Guich (2,7 pour cent), les terres Habous (0,7 pour cent).
158
Un étranger peut louer la terre sur 99 ans pour l'exploitation.
159
La distribution de terres domaniales dans le cadre de la réforme agraire a concerné 303 500 ha au
profit de 20 805 bénéficiaires.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 95
portant révision des textes régissant l'immatriculation foncière, et prévoyant la suppression des
interdictions relatives à l’acquisition de propriétés agricoles par les investisseurs étrangers.
232. En général, les importations des produits agricoles sont libres. Les prix des produits agricoles
sont libéralisés.160 Hormis les circonstances exceptionnelles (section 2) iii) a)), l’État n’intervient pas
dans la fixation des prix des intrants agricoles (engrais, semences, produits phytosanitaires, machines
agricoles). Néanmoins, une politique d'incitation et de protection de la production nationale a été
maintenue.
233. Les principaux objectifs de la politique agricole du Maroc sont la sécurité alimentaire,
l’amélioration des revenus des agriculteurs, et la préservation des ressources naturelles. Un nouveau
plan de relance du secteur, le plan "Maroc vert", a été adopté en 2008. Son objectif est de faire de
l'agriculture le moteur de croissance économique en 10-15 ans. Le plan prévoit des investissements
annuels de 10 milliards de DH; l'enveloppe budgétaire de l'État pour 2009-2013 s'élève à 20 milliards
de DH (l'enveloppe la plus importante consacrée au secteur agricole). Pour sa mise en œuvre, la
création de l'Agence de développement agricole (ADA) a été annoncée; celle-ci devra, entre autres,
jouer le rôle d'intermédiaire entre l'agriculteur, l'investisseur et l'administration, et définir le cadre
organisationnel des professionnels du secteur. La loi portant création de l’ADA a été adoptée et devra
être publiée au cours de 2009.
234. En matière d'incitations, le Gouvernement utilise, en plus des investissements publics, des
instruments tels que les aides financières (subventions et primes), la fiscalité, le crédit, et la protection
à la frontière. Les principes généraux de la politique d'incitations aux investissements privés sont
établis dans le Code des investissements agricoles.161 Le code prévoit l'aide de l'État sous trois
formes: des primes (e.g. fonds alloués par l'État pour encourager l'investissement) et des subventions;
des prêts à long, moyen et court terme; et de l'assistance technique et matérielle par les services
publics.
235. Ainsi, de nombreuses subventions sont accordées au secteur agricole (tableau AIV.2) pour,
entre autres, les travaux d'aménagement162, l'achat de matériels agricoles, et la valorisation des produits
agricoles. Depuis 2003, une subvention est également accordée à la production des graines de
tournesol destinées à la trituration (au plus 4 pour cent de la production d'huile alimentaire163). Le
montant total de cette subvention a diminué graduellement de 108,2 millions de DH en 2003 à
15,6 millions de DH en 2007; en 2008, la subvention n'a pas été accordée à cause de la hausse des
prix. Actuellement, la trituration des graines oléagineuses est effectuée par deux sociétés - Lesieur
Cristal et Huileries du Souss. Les subventions pour les aménagements hydro-agricoles (conçus dans
le cadre de projets globaux soumis à l'approbation préalable du Ministère en charge de l'agriculture)
160
Sauf exceptions prévues par la Loi n° 06-99 sur la liberté des prix et la concurrence (telles que les
situations de monopole de droit ou de fait, ou de difficultés durables d'approvisionnement, ou de variations
excessives de prix), les prix des produits agricoles sont déterminés par le jeu de la libre concurrence. Toutefois,
la réglementation des prix de certains produits (farine nationale de blé tendre, sucre, tabac manufacturé) sera
maintenue.
161
Dahir n° 1-69-25 du 25 juillet 1969 portant code des investissements agricoles, tel que modifié par
le Dahir portant Loi n° 1-84-9 du 10 janvier 1984 et le Dahir n° 1-01-55 du 15 février 2001 portant
promulgation de la Loi n° 26-00.
162
Arrêté n° 1305-83 du 1er février 1985 fixant les modalités de l'aide de l'État en vue de
l'aménagement des propriétés agricoles, tel que modifié par les Arrêtés n° 1574-93 du 4 janvier 1994 et n° 1936-
96 du 3 octobre 1996.
163
La production moyenne des huiles alimentaires à partir de la trituration des graines locales de
tournesol s’élève à 9 800 t, soit 2,3 pour cent de la consommation nationale.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 96
destinés à l'équipement des propriétés agricoles en systèmes d'irrigation ne peuvent pas être cumulées
avec celles accordées aux aménagements hydro-agricoles non soumis à l'approbation préalable du
Ministère en charge de l'agriculture ou les primes.
236. Des subventions à l'exportation sont accordées aux exportations, par voie aérienne, des fruits, de
légumes, des fleurs coupées et des plantes ornementales (tableau AIV.2). Selon la dernière notification
disponible, le montant des subventions (pour le fret aérien) à l'exportation s'est élevé en 2002 à
44 000 DH, dont 10 000 DH pour les fleurs, 17 000 DH pour les légumes, et 17 000 DH pour les
fruits.164
237. Les domaines, pour lesquels l'aide financière de l'État est accordée sous forme de prime à
l'investissement, ont été fixés par voie réglementaire (tableau IV.2).165 Les primes seront supprimées dès
le 8 juillet 2009.
238. L'aide financière de l'État (sous formes de subventions ou de primes) est fournie dans le cadre
du Fonds de développement agricole (FDA) à travers le Crédit agricole du Maroc (CAM). 166 En
2008, ces aides ont quasiment doublé, s'élevant à 1,6 milliards de DH contre 878 millions de DH en
2007.167 Cette hausse était le résultat de la simplification des procédures d'octroi d'aides du FDA, à
travers, entre autres, la création des guichets uniques régionaux en 2008. Les fonds prévus dans le
Budget de l'État pour le FDA en 2009 s'élèvent à 1,5 milliards de DH.
239. Des subventions sont aussi accordées à la consommation de la farine nationale de blé tendre
(section 2) iii) a)) et du sucre; elles sont gérées par l'ONICL et la Caisse de compensation,
respectivement, et sont financées en partie par le Fonds de soutien des prix de certains produits
alimentaires (Fonds de soutien ci-après). Elles sont destinées à sauvegarder le pouvoir d’achat des
populations défavorisées et à assurer la stabilisation des prix de vente desdits produits. Le budget
pour 2007 de ce fonds s'élevait à 1,5 milliards de DH.
164
Document de l'OMC G/AG/N/MAR/33, 7 janvier 2005
165
Arrêté n° 684-99 du 29 avril 1999 pris pour l'application du Décret n° 2-98-365 du 6 janvier 1999
instituant une prime à certains investissements agricoles, reconduit par l'Arrêté n° 1691-04 du
20 septembre 2004.
166
Le Crédit agricole du Maroc (CAM) a été créé en décembre 2003 et a résulté de la transformation de
la Caisse nationale de crédit agricole (CNCA) en société anonyme; 51 pour cent du capital du CAM est détenu
par l'État.
167
Ces aides ont augmenté d'une manière graduelle depuis 2003 (290 millions de DH).
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 97
Table IV.2
Primes agricoles
Objets Montant de la prime
Aménagements hydro-agricoles et améliorations foncières des propriétés agricoles:
Matériel d'irrigation:
Aspersion (pour certaines zones géographiques uniquement) 650 DH/ha
Localisée 2 000 DH/ha
Nivellement par laser (pour certaines zones géographiques uniquement) 400 DH/ha
Acquisition de matériels agricole et d'élevage:
Tracteurs (puissance < 40 CV) 5 000 DH/unité
Tracteurs (puissance ≥ 40 CV) 20 000 DH/unité (individus)
5 000 DH/unité (coopératives)
Mélangeurs et aplatisseurs 12 000 DH/unité
Pots et chariots trayeurs 5 000 DH/unité
Bacs à lait 8 000 DH/unité
Ruches 120 DH/unité
Arboriculture fruitière:
Agrumes (pour les agriculteurs utilisant les plants certifiés) 7 800 DH/ha
Olivier en bour 1 800 DH/ha
Olivier en irrigué 2 600 DH/ha
(pour les agriculteurs ayant réalisé des plantations régulières d'une superficie minimale de 0,5 ha
et d'une densité minimale de 100 plants certifiés par ha en bour et de 200 plants certifiés par ha en
irrigué
Palmier dattier Distribution à titre gratuit de vitro-
plants de palmier dattier
Valorisation des produits agricoles:
Construction et équipement d’unités de conservation par le froid des produits agricoles et d’unités
de stockage des graines:
Unités de conservation par le froid des produits agricoles, non liées à l'activité portuaire (d'une 150 DH/m3
capacité de 500 à 5 000 m3)
Unités de stockage des graines, non liées à l’activité portuaire, d'une capacité:
< 1 000 t 150 DH/t
de 1 000 à 5 000 t 100 DH/t
Construction et équipement d’unités de conditionnement des fruits et légumes:
Unités de conditionnement des fruits et légumes, d'une capacité:
2 à 4 t/h 200 000 DH/t/h
Supérieure à 4 t/h 140 000 DH/t/h
Construction et équipement d’unités de trituration des olives:
Unités de trituration des olives, d'une capacité:
inférieure à 50 t/j 5 000 DH/t/j
de 50 à 100 t/j 3 500 DH/t/j
Source: Ministère de l'agriculture, du développement rural et des pêches (MADRPM), Document sur les aides financières
accordées par l’État pour l’incitation à l’investissement dans le cadre du Fonds de développement agricole
(FDA). Adresse consultée: http://www.madrpm.gov.ma/download/dpae/fda/lmosa3adate_fr.pdf.
240. Pour le sucre, une subvention forfaitaire de 2 000 DH/tonne est accordée aux raffineries sur la
base des quantités vendues en vue de maintenir les prix à la consommation à 4,36 DH/kg pour le
granulé et 5,31 DH/kg pour le pain, morceau et lingot. 168 Les producteurs industriels de boissons sont
tenus de restituer la subvention accordée sur le sucre qu'ils utilisent comme intrant. Le montant de la
subvention au sucre en 2008 s’est élevé à 2 254 millions de DH (contre 2 004 millions de DH en 2002),
financé par le Fonds de soutien et par des crédits budgétaires.
241. Les revenus agricoles sont exonérés de toute imposition jusqu’à 2013. En matière de
financement, le CAM accorde des crédits de campagne et des crédits à moyen et à long terme, pour
l'équipement et la modernisation des exploitations agricoles, à des taux de 5 pour cent pour les prêts à
court terme, de 5,5 pour cent pour ceux à moyen et long termes. En 2007, il a été décidé de mettre sur
pied la Société de financement pour le développement agricole (SFDA), une filiale du CAM, qui se
trouve en cours de création. La SFDA sera dotée d'un capital de 100 millions de DH et se chargera des
168
Le produit des droits de douane prélevés sur les importations du sucre est versé à la Caisse de
compensation, qui subventionne le sucre à hauteur de 50 pour cent. Le reste est supporté par le Gouvernement.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 98
242. L'agriculture (définition CITI) est le secteur le plus protégé avec le tarif moyen simple de
29,0 pour cent, et avec des taux variant de 2,5 pour cent (pour la plupart du matériel agricole) à
304 pour cent (sur les animaux vivants des espèces ovine et caprine, et leurs viandes), sans oublier les
autres droits et taxes à l'importation (chapitre III 2) iii) c)). Par ailleurs, des droits variables
s'appliquent au sucre, et aux céréales (section 2) iii) a) ci-après). Dans le cas du sucre, l'équivalent
ad valorem du droit (inversement proportionnel au prix d'importation) peut varier du taux constant
(minimum) à l'infini (graphique III.1). Sur de nombreuses lignes tarifaires agricoles, les taux
appliqués dépassent les taux consolidés (chapitre III 2) iii) c)).
243. Des contingents tarifaires sont appliqués aux produits agricoles, tels que la viande (bovine,
ovine et blanche), le lait, les céréales (blé tendre, orge, maïs, riz, sorgho), les graines de soja et de
colza, les huiles, les sucres et les tourteaux des oléagineux. Dans la pratique, les contingents tarifaires
n'ont pas été appliqués pendant la période étudiée du fait de l'application de droits NPF
hors-contingent plus bas que les droits contingentaires (chapitre III 2) v)). Les contingents sont gérés
au moyen des licences d'importation selon le principe "premier venu, premier servi". La dernière
notification les concernant (datée de 2005) ne couvre que l'année 2002.169
244. Des préférences tarifaires, ainsi que des contingents tarifaires préférentiels, sont accordées aux
importations de certains produits agricoles. Ainsi, des préférences tarifaires allant jusqu'à 100 pour cent
sont accordées aux importations de certains produits des États-Unis dans le cadre de l'Accord de
libre-échange (ALE) en vigueur depuis le 1er janvier 2006 (chapitre III 2) iii) f)). Des contingents
tarifaires préférentiels sont prévus pour les importations de certains produits des États-Unis, tels que les
viandes rouges et blanches, les pommes, les amandes, et le blé et ses dérivés (section iii) a)). Des
contingents tarifaires préférentiels sont aussi prévus par l’Accord d’association avec les CE
(chapitre III 2) v)), notamment pour des céréales. A l'exception du blé tendre, pour lequel le volume
du contingent annuel varie en fonction de la production nationale, les quantités à importer pour les
autres céréales sont fixes.
245. Le droit additionnel170 appliqué aux importations de bananes fraîches au-delà d’un contingent
de 7 000 tonnes au titre de mesure de sauvegarde a été éliminé le 1er janvier 2005.
246. Dans le cadre du Cycle d'Uruguay, le Maroc s'est réservé, sur 374 lignes de produits
agricoles, le droit d'évoquer la clause de sauvegarde spéciale (chapitre III 2) iii) d)). Selon la dernière
notification en la matière couvrant l'année 2002, le Maroc n'a pas recouru à cette clause.171
a) Céréales
247. La céréaliculture est pratiquée par la quasi-totalité des exploitations agricoles sur 5 millions
d'hectares (dont environ 400 000 ha dans le périmètre irrigué). Cette superficie est prédominée par la
culture d'orge et de blé tendre (41 et 36 pour cent respectivement). 172 Les céréales contribuent pour
près du tiers à la formation de la valeur ajoutée agricole, représentent un quart des dépenses
169
Document de l'OMC G/AG/N/MAR/30, 7 janvier 2005.
170
Ce droit était de 150 pour cent en 2001; 140 pour cent en 2002; 130 pour cent en 2003; et 120 pour
cent en 2004.
171
Document de l'OMC G/AG/N/MAR/31, 7 janvier 2005
172
L'importance de l’orge s'explique par son adaptation aux zones arides et son intégration dans le
système d’élevage.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 99
alimentaires des ménages, et couvrent 40 pour cent des besoins fourragers. La minoterie compte plus
de 10 000 unités artisanales concentrées dans le milieu rural et 210 unités industrielles (dont 153 pour
le blé tendre). Durant la campagne 2007/08, elles ont assuré la transformation industrielle de
46,3 millions de quintaux de céréales; environ 20 millions de quintaux additionnels sont transformés
annuellement par les unités artisanales. Les céréales restent très vulnérables aux sécheresses répétées;
leurs importations ont augmenté de 38,5 millions de quintaux en 2003/04 à 67,0 millions de quintaux
en 2007/08.
248. L'État, à travers l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses
(ONICL), suit l'évolution de l'approvisionnement du pays en céréales.173 L'Office peut
exceptionnellement être chargé de procéder ou faire procéder à des achats et cessions, à des
importations ainsi qu'au stockage, au transport et à la transformation de ces produits.
249. Le stockage, la commercialisation, et les prix des céréales sont libéralisés depuis 1996.174
Toutefois, en raison de l'existence d'un contingent sur les farines subventionnées (appelées "farines
nationales") de blé tendre (10 millions de quintaux par an) et du renchérissement des cours mondiaux
du blé, et afin de stabiliser les prix des farines et du pain, la commercialisation du blé tendre est
soumise à un régime spécifique, dont les détails sont fixés par arrêté annuel conjoint des départements
ministériels concernés au début de chaque campagne.175
251. Dans le cas de l'appel d'offres, le prix offert intègre la prime de magasinage, les frais de
transport ainsi que la marge d’intervention de l’organisme stockeur. Une commission choisit les
minoteries qui vont moudre le blé pour les farines nationales (selon les besoins des localités). Les
quantités de blé tendre adjugées doivent être livrées aux minoteries selon le programme établi par
l'ONICL et au prix de référence entrée moulin (258,80 DH/q pour la qualité standard). Les minoteries
173
L'ONICL est un établissement public doté de l’autonomie financière.
174
Le Dahir de 1973, remplacé par la Loi n° 12-94 et la Loi n° 13-89 (mises en application en 1996), a
consacré la libéralisation du commerce des céréales et des légumineuses.
175
Pour la campagne de commercialisation 2008/09, il s'agit de l'Arrêté conjoint du Ministre de
l'intérieur, du Ministre de l'économie et des finances et du Ministre de l'agriculture et de la pêche maritime
n° 1728-08 du 11 septembre 2008 fixant les conditions d'achat du blé tendre destiné à la fabrication des farines
subventionnées, ainsi que les conditions de fabrication, de conditionnement et de mise en vente desdites farines.
176
Le prix référentiel est établi en fonction des paramètres tels que: coûts de production; perspectives
de la production nationale de la campagne considérée; perspectives de l’offre mondiale; et les prix mondiaux.
177
Il était de 250 DH/q pour les récoltes 2002 à 2007.
178
Avant la récolte 2006, la prime était accordée uniquement pour les quantités de blé que les
organismes stockeurs décidaient de mettre à la disposition de l'ONICL (c'est-à-dire que l'ONICL avait le
pouvoir de décision sur ce blé quant au moment de sa vente et au choix des acheteurs). Les quantités primables
étaient limitées à 1,2 millions de tonnes (la quantité jamais atteinte dans la pratique, selon les autorité).
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 100
cèdent aux commerçants les farines nationales (destinées aux couches défavorisées); le prix de vente
par les commerçants est fixé par l'État.
252. La différence entre le prix résultant des appels d'offres et le prix de cession (258,80 DH/q) fait
l'objet, par l'ONICL, d'une restitution ou d'un prélèvement à opérer avec ceux qui remportent les
appels d'offres. Pour les quantités offertes à l'ONICL, les organismes stockeurs bénéficient d'une
subvention égale à la différence entre le prix référentiel (300 DH/q) et le prix de cession aux
minoteries (258,80 DH/q).
253. Les minoteries bénéficient d'une compensation égale à la différence entre leur prix de revient
(325,375 DH/q) et leur prix de vente des farines subventionnées 179 (182 DH/q pour la marchandise
emballée, prix sortie minoterie). La compensation est plus élevée pour les farines destinées à
certaines provinces.
254. Pour la campagne de commercialisation 2008/09, les quantités de blé tendre, achetées par les
organismes stockeurs entre le 16 et le 31 août 2008, peuvent être aussi directement offertes à
l'ONICL, dans la limite d'un million de quintaux, pour la fabrication des farines subventionnées au
prix référentiel de 300 DH/q (qualité standard). Les stocks s'y rapportant, et disponibles à la fin de
chaque quinzaine, bénéficient de la prime de magasinage jusqu'à leur épuisement. De plus, le coût de
transport de ce blé est pris en charge par l'État sur la base des tarifs pratiqués par la Société nationale
de transport et de la logistique (SNTL).
255. Pour la période 2003-2007, la charge globale annuelle moyenne de la compensation pour les
farines nationales s’est élevée à 2,3 milliards de DH.
256. L’État n’intervient plus dans la fixation des prix des intrants. Toutefois, exceptionnellement, en
cas de sécheresse et en cas de soutien des prix de vente des semences céréalières certifiées (blé tendre,
blé dur et orge), l’État fixe les prix maxima (subventionnés) de leur rétrocession. Deux types de
subvention sont utilisés: à la production (soutien des frais de stockage des semences commercialisées
par les sociétés semencières pour un montant moyen annuel de 10 millions de DH et à l’utilisation
(uniquement en année de sécheresse) pour un montant moyen annuel de 50 millions de DH sur la
période 2002-2008.
257. Actuellement, 41 normes concernant les spécifications du blé tendre, du blé dur, de l'orge, de
leurs produits dérivés et des méthodes d'échantillonnage et d'analyse y afférentes sont appliquées.
258. Pour protéger la filière des céréales, des droits ad valorem allant jusqu'à 172 pour cent (contre
53,5 pour cent en 2003) sont appliqués. Certaines céréales sont soumises aux droits de douanes
ad valorem dont les taux varient par tranche de prix, en place depuis le 1er juin 2003 (tableau IV.3).
Néanmoins, du fait du faible niveau de la récolte nationale et de la flambée des cours mondiaux, l'État a
suspendu les droits de douane sur le blé tendre pour les périodes du 27 septembre 2007 au 31 mai 2008,
et puis de nouveau du 16 août 2008 au 31 mai 2009. Les droits de douane ont aussi été suspendus sur le
blé dur pour la période du 27 septembre 2007 au 31 mai 2009, ainsi que sur d'autres céréales (i.e. orge et
maïs) du 1er juin 2008 au 31 mai 2009.
259. Des préférences tarifaires allant jusqu'à 100 pour cent sont accordées aux États-Unis dans le
cadre de l'ALE, en vigueur depuis le 1er janvier 2006, aux importations de l'orge, du maïs, du riz, du
sorgho et de l'avoine. Des contingents tarifaires préférentiels sont aussi accordés à certains produits
importés des États-Unis ou des CE (section ii) ci-dessus et chapitre III v)).
Tableau IV.3
179
Ce prix est fixé à 188 DH/q au niveau de grossistes et à 200 DH7q au niveau du public.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 101
b) Fruits et légumes
260. La production des principaux fruits (e.g. agrumes) et légumes maraîchers s'est élevée en
moyenne à 8,5 millions de tonnes par campagne depuis le dernier EPC du Maroc (8,2 millions de
tonnes en 2006/07). La filière joue un rôle considérable en termes d'emploi, assurant plus de
180 000 emplois fixes. Le Maroc exporte des agrumes (569 557 tonnes en 2007), tomates fraîches
(392 400 tonnes), légumes (frais, congelés ou en saumure) (285 700 tonnes), fruits (frais, congelés ou
en saumure) (156 700 tonnes), conserves de légumes (61 700 tonnes), pommes de terre
(40 272 tonnes), ainsi que du jus de fruits, et de l'huile d'olive. Les industries de conserves de fruits et
légumes sont au nombre de 150 et emploient près de 18 000 personnes; les exportations de conserves
de légumes et de fruits, et des confitures ont été de 1,3 milliards de DH en 2007. 180 La principale
destination est l'UE, notamment la France.
261. Les taux de droit de douane sont d'environ 46,0 pour cent en moyenne (avec le taux
maximum de 49 pour cent) sur les importations de fruits et légumes. L'État accorde entre autres, des
subventions de 1 à 4,5 DH/kg, selon les destinations, pour la promotion des exportations des fruits et
légumes (tableau AIII.3).
263. Les boissons alcoolisées sont fortement taxées (tableau IV.4). Toutefois, les droits de douane
sur les alcools forts ont été baissés de 50 pour cent en 2003 à 10 pour cent actuellement. Les recettes
douanières et fiscales sur les boissons alcoolisées s'élèvent en moyenne à 220 millions de DH par an.
Tableau IV.4
Taxation à la frontière des boissons alcoolisées, 2009
180
Les industries de transformation fonctionnent en-dessous de leurs capacités à cause de la volatilité
de la production agricole due à des facteurs tels que les conditions climatiques, la faible mécanisation, les coûts
d'énergie et de transport élevés, et la faible utilisation des engrais et des produits phytosanitaires.
181
Le marché des boissons gazeuses est détenu à 90 pour cent par Coca-Cola Company.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 102
c) Élevage
264. Malgré les sécheresses, la production laitière a connu une nette progression en passant de
1,1 milliards en 2001 à 1,66 milliards de litres en 2007.182 Elle couvre environ 90 pour cent des
besoins nationaux en lait et produits dérivés. Les importations de produits laitiers se composent
principalement du beurre, du lait et du fromage.
265. La production locale de viandes (viandes de bovins, ovins, caprins et volaille) a été estimée en
2007 à 756 000 tonnes, ce qui représente une augmentation par rapport à 2000 (570 000 tonnes) due
principalement à la progression de la production de la viande blanche (250 000 tonnes en 2000 contre
420 000 tonnes en 2007). 183 Le taux de couverture moyen des besoins nationaux en viandes rouges
par la production nationale a été près de 100 pour cent durant la période 2002-2007 184; il a été de 100
pour cent pour les besoins en poulet de chair et en œufs (tableau IV.1). Les exportations de viande,
toutes espèces confondues, sont minimes. Il n'y a pas de commerce extérieur de produits dérivés des
caprins (viande, lait et produits laitiers).
266. En dehors des contrôles sanitaires (chapitre III (sps)), la filière d'élevage n'est pas
réglementée. Les collectivités locales perçoivent des taxes d'abattage. Les taux de droit de douane
s'élèvent à 304 pour cent sur la viande (fraîche ou réfrigérée) ovine et caprine, 254 pour cent sur la
viande bovine, et 102 pour cent sur le lait.185
267. L'aviculture est considérée comme une activité industrielle186, et par conséquent ne bénéficie
pas des avantages fiscaux et douaniers accordés au secteur agricole. Les droits de douane sur les
importations de viande et d'abats comestibles de volaille restent élevés (116 pour cent, à l'exception
182
Cette hausse est due notamment à l'importation des génisses, à l’intensification et à la généralisation
de l’insémination artificielle, à la relance du contrôle laitier et des unités pépinières bovines à vocation laitière,
et à la mise en place d’un programme d’encadrement (notamment en matière d’amélioration génétique,
d’alimentation de bétail et de suivi technique).
183
La production de viande blanche a presque doublé depuis 2001, en passant de 250 000 tonnes à
420 000 tonnes en 2007. La production de viande rouge reste dominée par la viande bovine (169 000 tonnes) et
ovine (120 000 tonnes).
184
Environ 80 pour cent de la production de viandes rouges se fait en mode extensif.
185
Sauf sur les laits spéciaux pour nourrissons (32,5 pour cent), le lait écrémé en poudre (60 pour cent)
et les lactosérums (10 à 17,5 pour cent), le beurre (32,5 pour cent), les pâtes à tartiner laitières (49 pour cent), et
les fromages (10 à 75 pour cent).
186
L'activité avicole est régie par la Loi n° 49-99, promulguée en juin 2002 et le Décret n° 2-04-684 du
27 décembre 2004, relatifs à la protection sanitaire des élevages avicoles et au contrôle de la production et de la
commercialisation des produits avicoles.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
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de certaines viandes désossées et broyées (60 pour cent) et des foies gras et autres viandes congelées
(49 pour cent)) et par conséquent limitent les importations.
268. Dans le but d'intensifier la production animale, des subventions sont accordées à
l'amélioration génétique du cheptel, à l'acquisition de matériels d'élevage, à la construction de
bâtiments d'élevage, ainsi qu'à la construction et à l'équipement des centres de collecte de lait par les
coopératives (tableau AIV.2). Des primes sont également accordées pour l'achat des mélangeurs et
aplatisseurs, des pots et chariots trayeurs, des bacs à lait, et des ruches (tableau IV.2).
269. Le Maroc dispose d'un littoral de 3 500 km et d'une superficie marine de 1,1 million de km2,
avec un potentiel halieutique estimé à 1,5 million de tonnes renouvelables par an. Néanmoins, la part
de la pêche dans le PIB est d'environ 2,5 pour cent. Malgré la baisse de la production halieutique de
970 204 tonnes en 2002 à 890 756 tonnes en 2007, le Maroc reste l'un des plus importants producteurs
africains et 25éme au niveau mondial. La valeur de la production nationale en 2007 s'élevait à
6,5 milliards de DH et les recettes engendrées par les exportations des produits de la mer (y compris
les produits transformés) s'élevaient à 11,8 milliards de DH. L’industrie de transformation des
produits de la mer assure environ 47 pour cent des exportations agro-alimentaires. Avec une
production de 441 tonnes d’une valeur de 12 millions de DH en 2007, la production aquacole reste
encore timide.
270. Le Maroc dispose de 22 ports de pêche, 11 ports de commerce abritant l'activité de pêche,
22 points de débarquement aménagés et 4 villages de pêche sur l'ensemble du territoire. Le total des
navires de pêche immatriculés en 2007 s'élevait à 2 993 (449 navires de pêche hauturière,
2 544 navires de pêche côtière) pour une capacité TJB187 de 259 797 et environ 15 000 barques de
pêche artisanale. Le secteur employait 111 146 marins actifs et 25 900 canotiers. Les marins actifs
sont répartis entre la pêche côtière (51 pour cent), la pêche artisanale (40 pour cent) et la pêche
hauturière (8 pour cent); les étrangers travaillaient aussi bien dans la pêche côtière (0,27 pour cent de
l'effectif des employés) que dans la pêche hauturière (4,5 pour cent). L’industrie de transformation
emploie environ 70 000 personnes.
271. La pêche côtière (poissons pélagiques, essentiellement des sardines destinées à l’industrie de
conserve, et poissons blancs) reste dominante, avec près de 80 pour cent du volume total produit. La
pêche hauturière (principalement poissons blancs et céphalopodes) et les autres activités littorales
représentent les 20 pour cent restants du volume total produit. Cependant, la pêche hauturière à elle
seule représente plus de 40 pour cent de la valeur de la production totale. La valorisation des produits
de mer est opérée principalement par les industries de farine et d'huile de poisson, de congélation, et
de conserve.
272. Les produits les plus exportés en 2007 (en termes de valeur) étaient les produits congelés
(44 pour cent), suivis des conserves (25 pour cent), et des poissons frais ou réfrigérés (16 pour cent).
Les principaux marchés d'exportation (en termes de valeur) sont l'Espagne (38,9 pour cent des
exportations), l'Italie (10,5 pour cent) et le Japon (7,9 pour cent). Les importations sont faibles
(485 millions de DH) comparées aux exportations.
273. Le Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, à travers son Département des pêches
maritimes, est responsable de la formulation et de l’exécution de la politique gouvernementale en
matière de la pêche maritime et de l'aquaculture marine (y compris de la définition des zones de
pêche). Les organismes sous sa tutelle sont: l’Office national des pêches (ONP), et l’Institut national
187
TJB signifie tonneau de jauge brute.
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274. La stratégie du Gouvernement dans la filière de la pêche repose avant tout sur la gestion et
l'exploitation durables des ressources halieutiques (y compris à travers l'introduction de la pêche
sélective, et la réduction de l’informel et de la pêche illicite), tout en promouvant la compétitivité et le
développement des retombées socio-économiques de la filière. Le développement des industries de
transformation des produits de la mer a été identifié par le Gouvernement dans son "Programme
Émergence" (chapitre II 3)) comme l'un des piliers de sa stratégie de développement industriel. Il est
également prévu de créer, au niveau de la région d’Agadir, un "hub" régional de transformation des
produits de la pêche. La réforme du cadre légal est prévue depuis un certain temps déjà; le
Gouvernement espère publier le code de pêche (dont la rédaction, terminée en 2002, se trouve en
révision) et ses textes d’application.
275. Pour réaliser ces objectifs, un projet de contrat-programme 2008-2012 a été finalisé entre
l’État et l'ONP; il y est envisagé la réalisation d’un investissement global d'environ 4 milliards de
DH, (dont 2,4 pour l’organisation de la commercialisation, 1,6 pour le développement du secteur et
0,1 pour la modernisation). En plus, la mise à niveau des halles existantes, engagée depuis 1997, se
poursuit avec 18 halles aux poissons certifiées ISO 9001.
276. Les incitations fiscales accordées à la pêche maritime incluent la déduction des frais de gasoil
lors de paiement de la taxe de halle sur tout poisson introduit dans les ports du Maroc. 190 En plus, la
pêche bénéficie de l'exonération de la TVA à l'importation191 et de la TVA "à l'intérieur"192, sur
certains produits ou opérations. L'exonération de la TVA n'est néanmoins pas automatique. 193 Enfin,
le projet de Loi de finances no 40-08 pour 2009 a prévu la création d'un fonds d'affectation spéciale
intitulé "Fonds de développement de la pêche maritime" qui sera utilisé, entre autres, pour l'appui à la
recherche scientifique; la modernisation de la flotte; le renforcement de la lutte contre la pêche
illicite non déclarée et non réglementée; l'appui aux programmes d'aménagement et de gestion
durable des pêcheries; et la promotion de la valorisation de la qualité.
188
Dahir n° 1-96-99 du 29 juillet 1996 portant promulgation de la Loi n° 49-95 modifiant et complétant
le Dahir n° 1-69-45 du 21 février 1969 relatif à l'Office national des pêches.
189
Dahir n° 1-96-98 du 29 juillet 1996 portant promulgation de la Loi n° 48-95 portant création de
l'Institut national de recherche halieutique.
190
Décret n°2-08-410 du 30 octobre 2008 complétant le Décret n°2-74-531 du 21 avril 1975 relatif à la
prise en charge par l'ONP de la gestion des halles aux poissons situées dans les limites des ports du Royaume.
191
Sont exonérés de la TVA à l'importation les hydrocarbures destinés à l'avitaillement des navires
effectuant une navigation en haute mer; les bateaux servant à la pêche maritime; les engins et filets de pêche;
les rogues de morues et appâts destinés aux bateaux pêcheurs; et les appareils aéronautiques destinés aux
armateurs et professionnels de la pêche en haute mer et utilisés pour le repérage des bancs de poissons.
192
Sont exonérés de la TVA (sans droit de déduction) les produits de la pêche à l'état frais, congelés,
entiers ou découpés, et (avec droit de déduction) les engins et filets de pêche (e.g. instruments et produits
servant à attirer, à appâter, à capturer ou à conserver le poisson) destinés aux professionnels de la pêche
maritime; les opérations de vente, de réparation et de transformation portant sur les bâtiments de mer; et les
ventes aux compagnies de navigation, aux pêcheurs professionnels et aux armateurs de la pêche de produits
destinés à être incorporés dans les bâtiments
193
Elle est subordonnée à la présentation d'une demande d'exonération selon la procédure établie par
Décret n°2-06-574 du 31 décembre 2006.
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277. Les sociétés de pêche hauturière sont tenues de décharger l'intégralité de leurs captures au
Maroc et de rapatrier la totalité de leurs recettes d’exportation. Sous réserve d'une autorisation de
l'Office des changes, elles peuvent disposer de comptes bancaires en DH convertibles pour loger la
totalité des recettes en devises cédées au système bancaire, à l'instar de toute société exportatrice. 194
Ces comptes peuvent être utilisés, entre autres, pour le règlement des dépenses d’exploitation des
unités de pêche, et les remboursements d’emprunts extérieurs ou des frais liés à l’activité
d’exportation.
278. Selon le Code des pêches de 1919, les sociétés de pêche doivent être de droit marocain et
avoir un président, ainsi que la majorité des membres du conseil d'administration, de nationalité
marocaine. Les bateaux de pêche peuvent être considérés comme étant de "nationalité" marocaine
s'ils ont leur port d'attache au Maroc, débarquent habituellement le produit de leur pêche au Maroc; et
appartiennent pour les trois quarts au moins à des citoyens marocains.195 Les conditions de nationalité
s’appliquent également à l'équipage des navires de pêche. Ainsi, la proportion des marins de
nationalité marocaine qui doivent être embarqués à bord des navires battant pavillon marocain est de
100 pour cent de l'équipage (y compris le capitaine ou le patron et les autres officiers dudit navire, s'il
y en a) dans le cas des navires de pêche opérant dans la zone économique exclusive; et de huit
dixièmes de l'équipage dans le cas des navires de pêche opérant en haute mer. Dans le cas des navires
de pêche opérant dans la zone économique exclusive d'un État tiers, la proportion est fixée en
conformité avec les dispositions de l'accord bilatéral entre le Maroc et l'État en question, ou de la
réglementation de cet État en la matière, selon le cas.196
279. En 2005, le Maroc a conclu un nouvel accord de pêche avec les CE d'une durée de quatre ans
(février 2007-février 2011). Il marque la reprise des relations de pêche entre les deux parties après la
fin de l'accord précédent en 1999 et de l'échec des négociations pour son renouvellement. Le nouvel
accord (moins important) autorise la pêche par 119 navires européens (contre 629 précédemment), y
compris 97 navires (dont 27 thoniers canneurs) pour la pêche artisanale et 22 chalutiers et palangriers
pour la pêche démersale. Un quota annuel de 60 000 tonnes d'espèces de petits pélagiques est dévolu
à la pêche industrielle. En contrepartie, l'accord prévoit le versement par les CE au Maroc d'une
contribution financière de 36,1 millions d'euros par an, dont 13,5 millions d'euros sont destinés à
soutenir sa politique de pêche. Les redevances à la charge des armateurs incluent 53€/GT/trimestre
pour la pêche démersale, 20€/tonne pour la pêche pélagique industrielle, et 25€/tonne pour le thon.197
Finalement, les licences délivrées aux propriétaires des navires devraient apporter un revenu
supplémentaire de plus de 3 millions d'euros par an au Maroc. L’accord exclut les eaux
méditerranéennes et la pêche des crustacés et des céphalopodes, et inclut l’obligation de débarquer
(i.e. de vendre) une partie des prises dans les ports marocains.
280. Actuellement, deux autres accords sont en vigueur avec le Japon et la Russie. Ils accordent
des possibilités de pêche des thonidés à une flotte palangrière japonaise (15 navires en 2007) et de
pêche des petits pélagiques aux chalutiers russes (12 navires) contre une contrepartie financière.
194
Les sociétés peuvent être autorisées à détenir des comptes en devises à la place des comptes en DH
convertibles. Ces comptes en devises peuvent être crédités dans la limite de 25 pour cent des recettes rapatriées,
le reste devant être cédé au système bancaire.
195
Lorsque les bateaux sont la propriété de sociétés anonymes ou de sociétés en commandité, cette
condition est considérée comme remplie lorsque la majorité des membres du conseil d’administration ou du
conseil de surveillance sont de nationalité marocaine et que, en outre, le président du conseil d'administration, le
directeur ou l'administrateur délégué sont de nationalité marocaine.
196
Décret n° 2-01-1543 du 20 octobre 2006 modifiant l'Arrêté du 7 avril 1934 fixant la proportion des
marins de nationalité marocaine qui doivent être embarqués à bord des navires armés sous pavillon marocain.
197
Les autres redevances sont: 67€/GT/trimestre pour la pêche pélagique artisanale dans le nord;
60 €/GT/trimestre pour la pêche artisanale dans le nord, palangriers; et 60€/GT/trimestre pour la pêche
artisanale dans le sud.
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L'accord avec le Japon est reconduit annuellement. L'accord avec la Russie a été signé en
septembre 2006; celui-ci constitue un quatrième accord signé entre la Russie et le Maroc, et reste en
vigueur jusqu'en octobre 2009. Le Maroc a aussi signé de nombreux accords, protocoles et
mémoranda sans accès aux ressources. Leur but est de promouvoir la coopération dans les domaines
de la recherche scientifique et technique, la formation maritime, la valorisation et la
commercialisation des produits de la mer, la gestion et le contrôle des activités de pêche, et le
partenariat entre les professionnels de la pêche.198
3) MINES ET ÉNERGIE
282. L’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), un établissement public sous la
tutelle du Ministère chargé de l’énergie et des mines, a été créé en décembre 2003199 à la suite de la
fusion de l'Office national de recherches et d'exploitations pétrolières (ONAREP) et du Bureau de
recherches et des participations minières (BRPM).200 Il a pour mission, entre autres, d'effectuer dans
les zones autorisées des études, recherches et prospections destinées à la découverte des gisements de
combustibles miniers ou de toute substance minérale (sauf les phosphates); et d'entreprendre leur
développement et exploitation, et d'exercer toute activité s'y rattachant, notamment, le transport et la
valorisation. L'Office chérifien des phosphates (OCP) a été transformé en société anonyme en 2008
dans le but de moderniser la gouvernance de cette entreprise publique et d'améliorer sa compétitivité.
i) Mines
283. Le secteur minier est surtout orienté vers les exportations (14 pour cent des exportations de
marchandises en 2007). Les recettes d'exportation ont augmenté considérablement depuis le dernier
EPC du Maroc, bénéficiant notamment d'amélioration des cours sur le marché international entre
2003 et fin 2007; en 2007, les recettes d'exportation ont atteint 9,8 milliards de DH. L'amélioration
des cours a permis une redynamisation de l’exploration minière dont les dépenses d’investissement
s'élevaient à 7,6 milliards de DH pour 2004-2007. Le secteur emploie environ 34 000 personnes.
284. En 2007, la production minière a atteint 29,4 millions de tonnes dont 27,6 millions de
phosphates. Le Maroc est le premier exportateur et troisième producteur à l'échelle mondiale de
phosphates bruts, et deuxième exportateur mondial d'engrais solides. Barytine, sel, zinc, plomb,
cobalt, fluorine, bentonite, et argiles smectiques figurent parmi les autres principaux produits miniers.
285. Plusieurs entités étatiques interviennent dans le secteur. Il s'agit entre autres de: l'ONHYM,
OCP S.A. en charge de la recherche, de l'exploitation, de la valorisation et de la commercialisation
des phosphates et dérivés, et de la Centrale d’achat et de développement de la région minière de
198
Pour la liste des pays, voir Ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, information en ligne,
"La coopération bilatérale". Adresse consultée: http://www.mpm.gov.ma/.
199
Dahir n° 1-03-203 du 11 novembre 2003 portant promulgation de la Loi n° 33-01 portant création de
l'Office national des hydrocarbures et des mines.
200
Les biens mobiliers et immobiliers, titres miniers, autorisations de reconnaissance, permis de
recherche, concessions et participations (dans les sociétés minières) appartenant au BRPM et à l'ONAREP ont
été transférés à l'ONHYM.
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286. La législation minière en vigueur est consacrée par le Dahir du 16 avril 1951 portant
règlement minier, tel que modifié, ainsi que ses textes d'application. 201 Le secteur bénéficie aussi des
incitations du droit commun, telles que celles prévues par la Charte des investissements, ou
l'application du taux réduit de 50 pour cent de l'impôt sur les sociétés (IS), ou encore la déductibilité
totale dès le 1er janvier 2004 (contre 33 et 66 pour cent en 2002 et 2003, respectivement) de la TVA
payée au titre de l’achat du gasoil utilisé par les véhicules affectés au transport routier de
marchandises.
287. Des exonérations de droits et taxes sont aussi accordées au cas par cas. Par exemple, les
matériels et les matières transformables importés par la société Phosboucraâ ou pour son compte
(dans le cadre de son programme d'action visant à assurer la valorisation des gisements phosphatiers
des provinces sahariennes) ont bénéficié de l’exonération des droits et taxes sur l’importation
introduite par la Loi de finances pour l'année 1993. La dernière prolongation de cette exonération
(jusqu’au 31 décembre 2009) a été faite par la Loi de finances pour l'année 2009.
288. La "provision pour reconstitution de gisement" (PRG) a été éliminée par la Loi de finances de
2008. Elle permettait aux entreprises minières de constituer une provision en franchise de l'impôt sur
les bénéfices professionnels ou de l'IS, et ce, dans la limite de 50 pour cent de leurs bénéfices fiscaux
(sans toutefois dépasser 30 pour cent de leurs chiffres d'affaires). Cette provision alimentait un fonds
social (20 pour cent) et la reconstitution de gisement (80 pour cent).
289. Un nouveau Code minier a été élaboré avec l'objectif d'attirer davantage d'investissements et
accélérer le rythme de la prospection. Ce Code vise également à introduire l'autorisation de
l'exploration, permettre le renouvellement du permis d'exploitation jusqu'à l'épuisement des réserves,
et introduire les autorisations "mine à petite échelle" et des haldes et terrils. Il contient aussi des
mesures incitatives. Jusqu'en avril 2009, il se trouvait toujours en cours d'approbation.
290. Le secteur minier est soumis aux dispositions fiscales générales prévues par le Code général
des impôts et la Loi de finances 1998/99 (chapitre II 5)), ainsi qu'aux taxes spécifiques telles que les
taxes sur les titres miniers et les exploitations minières.
291. La mine constitue une propriété domaniale au Maroc. La recherche et l'exploitation minières
sont soumises à l'obtention de permis (permis de recherche, permis d’exploitation), sauf dans le cas
des phosphates dont la recherche et l’exploitation sont sous le monopole de l'État exercé par l'OCP
S.A. Les permis de recherche s'obtiennent dans l'ordre des dépôts de leurs demandes, à l'exception
des combustibles solides et substances radioactives pour lesquels certaines capacités techniques et
financières sont requises.
292. La "petite mine" (i.e. exploitation minière de petite taille) occupe environ 12 000 personnes et
assure 40 pour cent de la production minière totale et 22 pour cent de la valeur totale des ventes du
secteur minier hors phosphates. Du fait de son importance socio-économique, le Ministère de
l’énergie et des mines a mis sur pied en juillet 2007 un programme de développement de la petite
201
Entre autres, le Décret n° 2-57-1647 du 17 décembre 1957, fixant certaines règles d'application des
dispositions du Dahir du 16 avril 1951 portant règlement minier au Maroc (les règles sont relatives aux taxes
d'établissement ou de renouvellement des titres miniers, à la taxe annuelle des concessions, ainsi qu'aux
obligations de travaux à la charge des concessionnaires et des permissionnaires de mines); Décret n° 2-65-249
du 7 juin 1965 relatif à la composition et au fonctionnement du comité consultatif des mines.
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mine, notamment par l'assistance technique et la formation des petits exploitants. Le projet de loi sur
les mines contient des dispositions spécifiques pour réglementer l’activité minière à petite échelle.
Les petites mines exploitent des minerais tels que le plomb, zinc, barytine, charbon, sel, talc,
pyrophilite, et fer oligiste.
293. Le Maroc renferme une importante part des réserves mondiales de phosphate. Il est le
premier exportateur mondial de phosphate et dérivés (avec une part de 31,7 pour cent).
L'exploitation, la transformation et la commercialisation du phosphate sont sous le monopole de l'État,
exercé par l'OCP S.A. La branche phosphate emploie 17 065 personnes, soit 50,2 pour cent des
personnes travaillant dans le secteur minier; la grande majorité de ces personnes travaille pour le
Groupe OCP. En 2007, les exportations de phosphates se sont élevées à 27,6 millions de tonnes,
stimulées par une forte demande étrangère.
294. La contribution du Groupe OCP au PIB du Maroc varie, selon les estimations, entre 2 et
3 pour cent. Sa production est orientée vers l’exportation. En 2007, son chiffre d'affaires à
l'exportation s'est élevé à 22,3 milliards de DH (i.e. 18,2 pour cent des exportations totales). Le
Groupe OCP est le premier exportateur mondial de phosphate sous toutes ses formes; sa part dans le
marché mondial était de l'ordre de 32 pour cent en 2007. Les principaux marchés d'exportation sont
les États-Unis (2,6 millions de tonnes), l’Espagne (1,7 millions de tonnes), l'Inde (1,1 millions de
tonnes), et le Brésil (1,1 millions de tonnes). Il exporte également des produits dérivés, à savoir
l'acide phosphorique (2,1 million de tonnes en 2007) et les engrais (2,3 millions de tonnes en 2007).
La redevance sur l’exploitation des phosphates (de 34 DH/tonne perçue à l’exportation des
phosphates bruts ou transformés), qui pesait lourdement sur la compétitivité des produits de l'OCP, a
été éliminée en 2008.
295. L'OCP S.A. poursuit une nouvelle stratégie qui vise à ouvrir sa plateforme de Jorf Lasfar aux
investisseurs étrangers. Le Jorf Phosphate Hub (JPH) est censé devenir le plus grand centre de
production d’engrais phosphatés au monde. L’OCP S.A. proposera aux investisseurs étrangers une
infrastructure mutualisée "plug and play", pour qu’ils puissent investir en propre dans des capacités de
production d’engrais sur le territoire marocain. L’OCP S.A. a lancé un programme d’investissements
miniers ambitieux afin d’accroître sa production. Il est prévu notamment d'ouvrir trois nouvelles
mines à Khouribga et de construire un pipeline (de capacité de transport équivalente à 38 millions
TSM/an de phosphates) pour un transport plus économique entre Khouribga et JPH.
ii) Énergie
a) Produits pétroliers
296. En 2007, le Maroc a produit environ 14 504 tonnes de pétrole brut; environ 6,3 millions de
tonnes sont importées. Le raffinage est assuré par la Société anonyme marocaine de l'industrie de
raffinage (SAMIR), qui fournit la quasi totalité des besoins du pays en produits pétroliers raffinés par
ses deux raffineries (à Mohammedia et à Sidi Kacem).202 En 2007, l'activité de raffinage s'est élevée à
6,4 millions de tonnes. Selon l'ONHYM, les réserves prouvées de pétrole du Maroc s'élèvent à
1,07 milliards de barils.
202
La SAMIR est une filiale à 64,73 pour cent de Corral Holding AB (une société de droit suédois aux
capitaux saoudiens), le reste étant détenu par différents actionnaires. La SAMIR s'occupe aussi de l'emplissage
des gaz de pétrole liquéfiés, ainsi que de la fabrication des huiles lubrifiantes.
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concession d'exploitation (de 25 années, renouvelable pour 10 ans). L'octroi de permis de recherche
est subordonné à son tour à la conclusion d'un accord pétrolier avec l'État, qui stipulera que l'État
détiendra une participation (de 25 pour cent maximum) dans le permis de recherche et la concession
d'exploitation. Le permis de recherche et la concession d'exploitation constituent des droits réels de
durée limitée qui ne confèrent à leur titulaire aucun droit de propriété sur le sol ni sur le sous-sol.
298. Les permis de recherche sont soumis au paiement de 1 000 DH (par demande de permis et de
période complémentaire). Les concessions d'exploitation sont soumises au paiement d'un "loyer
superficiaire annuel" de 1 000 DH par km2 et d'un droit de concession. La production des premières
300 000 tonnes provenant des concessions situées en terre ou en mer à une profondeur d'eau marine
inférieure ou égale à 200 mètres, ainsi que la production des premières 500 000 tonnes provenant des
concessions situées en mer à une profondeur d'eau marine supérieure à 200 mètres, sont exonérées du
paiement du droit de concession; au delà, son taux est fixé à 10 et 7 pour cent, respectivement.
299. Différentes incitations sont accordées par la loi sur les hydrocarbures. 203 Ainsi, les
concessions d'exploitation sont exonérées du payement de l'IS pendant les 10 premières années à
compter du début de la production. Les équipements, matériaux, et produits (nécessaires aux activités
de reconnaissance, de recherche ou d'exploitation) sont exonérés de tous les droits et taxes à
l'importation. Les biens et services procurés sur le marché local pour les besoins de ces activités sont
exonérés de la TVA. Les titulaires d'une concession d'exploitation bénéficient de l'exonération de la
taxe professionnelle (qui, en janvier 2008, a remplacé l'impôt des patentes), et de la taxe d’habitation
(qui, en janvier, 2008 a remplacé la taxe urbaine). Les bénéfices et dividendes des titulaires d'une
concession d'exploitation et ceux des actionnaires dans les entreprises concessionnaires ne sont pas
imposés. Le droit de concession annuel et le loyer superficiaire sont déductibles du revenu
imposable. A l’importation, les droits de douane et la TIC applicable aux huiles brutes de pétrole ou
de minéraux bitumineux destinés au raffinage sont suspendus depuis 1995. Aucune restriction sur les
mouvements de capitaux n'est appliquée.
300. Pour déterminer les prix de vente des produits pétroliers sur le marché domestique, le Maroc
utilise en principe, un système consistant à répercuter les fluctuations des cours internationaux sur les
prix domestiques à travers une indexation mensuelle pour le gaz et une indexation tous les 15 jours
pour les produits pétroliers liquides. Néanmoins, l'utilisation de ce système est suspendue depuis
1999.
301. Les prix maxima de vente de base au public des combustibles liquides sont calculés sur la
base des prix de reprise (e.g. prix sortie de raffinerie), conformément à la structure des prix préétablie.
Ils incluent les marges de distribution en gros, les marges de détail, une marge spéciale destinée au
financement des stocks de sécurité en combustibles liquides204, et une provision pour le différentiel
Mohammedia/Sidi-kacem205, toutes fixées par Arrêté ministériel.206 Les prix sortie de raffinerie des
produits pétroliers sont calculés les 1ers et 16 de chaque mois.
203
Dahir n° 1-91-118 du 1er avril 1992 portant promulgation de la Loi n° 21-90 relative à la recherche
et à l'exploitation des gisements d'hydrocarbures, et Dahir n° 1-99-340 du 15 février 2000 portant promulgation
de la Loi n° 27-99 modifiant et complétant la Loi n° 21-90.
204
Cependant, cette marge est fixée actuellement à 0 DH.
205
Ce différentiel est collecté au profit de la Caisse de compensation et sert à rembourser à la raffinerie
de Sidi Kacem le coût du transport du pétrole brut de Mohammedia à Sidi Kacem (40 millions DH par an
maximum), et aux sociétés de distribution le coût du transport (35 millions de DH maximum) des
supercarburants, du gasoil et du gasoil 350, de la zone zéro de Mohammedia à Sidi Kacem.
206
Arrêté, du Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des affaires économiques et
générales, n° 2380-06 du 23 octobre 2006, relatif à la fixation des prix de reprise en raffinerie et de vente des
combustibles liquides et du butane, tel que modifié.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 110
302. Depuis juillet 2002, le Maroc a procédé à l’actualisation des différentes rubriques de la
structure des prix, a réduit le coefficient d’adéquation (utilisé pour calculer les prix de reprise) de 6,5
à 2,5 pour cent et a augmenté les marges de distribution. Le Maroc a pris des mesures telles que la
suspension des droits de douane sur les produits raffinés; et la réduction à 2,5 pour cent des droits de
douane appliqués aux gaz de pétrole liquéfiés, ainsi que la suppression de la TIC applicable au coke
de pétrole et au fuel oil destinés à la production de l’énergie électrique (section 3) ii) c)). Afin de
s’aligner sur des normes internationales, le Maroc a révisé la liste des produits commercialisables.
Ainsi, le gasoil 350 (i.e. le gasoil basse teneur en soufre) mis sur le marché en août 2002 a été
remplacé en 2009 par le gasoil 50 ppm. L’essence ordinaire et le pétrole lampant ne sont plus
commercialisés depuis juillet 2005 et août 2006, respectivement. A partir de 2009, uniquement deux
carburants sont commercialisés dans le réseau national des stations-services: le gasoil 50 ppm de
soufre et le super carburant sans plomb.
304. Les raffineries sont tenues de constituer et de conserver un stock de sécurité en pétrole brut
équivalent à la moyenne mensuelle du total de leurs ventes de produits raffinés sur le marché
intérieur. Dans le cas des sociétés de distribution, le stock de sécurité doit représenter l’équivalent,
par produit, de deux fois et demie la moyenne mensuelle des ventes sur le marché intérieur.207
b) Gaz naturel
305. Selon l'ONHYM, le gisement de gaz naturel au Maroc s'élève à 1,7 milliards de m3. Bien
qu'en augmentation, la production du gaz au Maroc n'a été cependant que d'environ 60 million de m 3
(de gaz naturel) en 2007. Néanmoins, le Maroc dispose d'accès au gaz naturel d'Algérie au titre de la
redevance de transit (qu'il collecte en nature) par le Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Dans le but de
diversifier les sources et de baisser les coûts de l'énergie, le Gouvernement cherche à stimuler la
consommation du gaz naturel. Le plan gazier (finalisé en 2004) vise à assurer, à l'horizon 2020,
14 pour cent de la demande nationale d'énergie; la consommation nationale devrait atteindre près de
5 millards de m3, dont 3 millards de m3 seraient destinés à la production d'électricité.
306. La capacité annuelle de transport à travers le tronçon marocain du GME a été portée en 2005
de 8,5 à 12,5 milliards de m3. En 2007, la redevance de transit s’élevait à 756 millions de m3 dont
480 millions de m3 de gaz servaient à alimenter la centrale de Tahaddart (section 3) ii) c)); la
différence a été perçue en devises. En 2005, des études de faisabilité technico-économique d'un
terminal de gaz naturel liquéfié ont été réalisées. Un projet de code gazier a été élaboré.208
207
Arrêté du Ministre du commerce, de l'industrie, des mines et de la marine marchande n° 393-76 du
17 février 1977 relatif aux stocks de sécurité des produits pétroliers.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 111
307. Les concessions d'exploitation du gaz sont soumises au paiement d'un droit. Néanmoins, la
production des premiers 300 millions de m3 provenant des concessions situées en terre ou en mer à
une profondeur d'eau marine inférieure ou égale à 200 mètres, ainsi que la production des premiers
500 millions de m3 provenant des concessions d'exploitation en mer à une profondeur d'eau marine
supérieure à 200 mètres, en est exonérée. Au-delà de ces limites, le taux de droit de concession est
fixé à 5 et 3,5 pour cent, respectivement. Les mêmes incitations sont accordées à la production du gaz
qu'à celle de pétrole (section 3) ii) a)).
308. Les activités de prospection et de production de gaz naturel sont menées par l’ONHYM en
partenariat avec des opérateurs privés nationaux et internationaux. Les modestes productions
réalisées jusqu’à présent sont commercialisées par l’ONHYM auprès de l’OCP, pour le séchage des
phosphates, et d’une industrie du sucre. L'unique activité de transport est effectuée à travers le GME,
par la société Europe Maghreb Pipline Limited (EMPL). L’exploitation, la maintenance et la
surveillance du GME (i.e. la partie de 520 km sur le territoire marocain), sont assurées par la société
METRAGAZ basée à Tanger. Aucune activité de distribution n’est exercée actuellement au Maroc.
c) Électricité
309. L'électricité est produite principalement à partir de sources thermiques (92 pour cent en
2007), mais aussi hydrauliques (6,7 pour cent, y compris la STEP 209), et éoliennes (1,4 pour cent)
(tableau IV.5). Les principales ressources utilisées pour la production thermique sont le charbon
(64 pour cent en 2007), suivi du fuel oil (14 pour cent) et du gaz naturel (14,4 pour cent). L'utilisation
du gaz naturel pour la production de l'électricité date de 2005, l'année de la mise en service de la
première centrale à cycle combiné à Tahaddart qui fonctionne au gaz provenant du GME
(section 3) ii) b)). Une centrale thermo-solaire à cycle combiné utilisant le gaz naturel (452 MW) et
un champs solaire (20 MW), ainsi qu’un parc éolien (140 MW), sont en cours de réalisation; leur mise
en service est prévue pour 2009.
310. La production d'électricité est assurée par l'ONE (l'Office national de l'électricité) et des
concessionnaires privés (JLEC, CED, et EET)210; le transport est assuré exclusivement par l'ONE.211
Dans le cas des concessions privées, l'ONE garantit l'achat. La distribution se fait par l'ONE (45 pour
cent du marché national), les régies municipales, ou des sociétés privées de distribution. La part de
l'État dans la production de l'électricité a diminué à environ 35 pour cent.
des conventions de gré-à-gré pour la concession de la production d'électricité à partir des sources
énergétiques nationales (fossiles ou renouvelables) pour leur usage propre, l'excédent devant être cédé à
l'ONE exclusivement.
Tableau IV.5
Production électrique, 2002-2008
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008a)
Production électrique nette appelée (GWh) 15 339,6 16 779,1 17 945,3 19 518,4 21 104,6 22 608,1 24 002,8
Production ONE: 4 537,1 5 776,5 6 251,9 6 439,9 5 935,0 6 087,9 6 689,0
Hydraulique 842,0 1 441,1 1 600,3 1 411,9 1 585,3 1 318,1 1 359,5
Énergie absorbée par la STEP -9,6 -496,1 -728,1 -528,7 -574,5
Thermique 3 680,7 4 320,6 4 648,1 5 508,7 5068,8 5201,8 5758,4
Parc éolien 14,4 14,8 13,1 15,4 9,0 96,7 145 ,6
Tiers nationaux 84,2 44,9 76,3 85,5 39,5 32 ,5 40,0
Échanges d'énergie 1 392,4 1 437,9 1 534,9 813,7 2026,8 3506,5 4261,4
Production JLEC 9 386,9 9 375,2 9 936,3 10 027,9 10 472,7 10 016,4 10 022,1
Production CED 179,5 188,0 185,8 190,9 174,2 182,2 152,6
Production EET n.a. n.a. n.a. 2 003,3 2512,3 2823,0 2867,4
Consommation interne -40,5 -43,4 -39,9 -42,8 -55,9 -40,4 -29,7
n.a. Non-applicable.
a) Données provisoires.
Source: Ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, information en ligne "Électricité". Adresse
consultée: http://www.mem.gov.ma/Realisations/electricite.htm; et informations fournies par les autorités
marocaines.
312. Un projet de loi sur les énergies renouvelables est en cours d’approbation. Il instaure un cadre
juridique pour la réalisation et l’exploitation d’installations de production d’énergie électrique
renouvelable par des personnes physiques ou morales, publiques ou privées. Selon les autorités, une
étude générale est aussi en cours pour la réorganisation du secteur électrique.
313. Les tarifs de vente par l'ONE aux clients distributeurs (tableau IV.6), ainsi que les tarifs de
vente par les distributeurs aux consommateurs, sont étudiés par une commission interministérielle des
prix et, en principe, fixés par voie réglementaire. Dans le cas de la distribution assurée en gestion
déléguée dans les villes de Rabat, Casablanca, Tanger et Tétouan, les prix sont fixés d'une manière
contractuelle entre la commune et l'opérateur privé. Jusqu’à 2004, des baisses tarifaires cumulant à
environ 34 pour cent (5 pour cent en octobre 1997, 6 pour cent en juillet 1998, 17 pour cent en octobre
2000 et 6,2 pour cent en janvier 2004) ont été opérées en faveur du secteur industriel. .
314. Dans le contexte de l'augmentation des prix des combustibles, les tarifs de base de vente de
l’énergie électrique aux clients assujettis à la TVA au taux de 14 pour cent ont été augmentés de
5 cDH/KWh pour la très haute tension-haute tension (THT-HT) et la moyenne tension (MT) dès le
1er février 2006, et de 7 pour cent pour la basse tension (BT) dès le 1er juillet 2006. Un autre ajustement
tarifaire est entré en vigueur le 1er mars 2009, avec un taux moyen de l'augmentation des tarifs de vente
de 18 pour cent pour la THT-HT, 7 pour cent pour la MT et 3 pour cent pour la BT (ménages exclus).
315. Dans le but de réduire les coûts de production, la TIC applicable au coke de pétrole, au charbon
et au fuel oil destinés à la production de l’électricité a été progressivement éliminée. Cette mesure a
été accompagnée de l'augmentation, dès janvier 2004, du taux de la TVA sur l'énergie électrique de 7 à
14 pour cent. En 2005, le gaz naturel utilisé par l’ONE et les sociétés concessionnaires pour la
production de l’énergie électrique d’une puissance supérieure à 10 MW a aussi été exonéré de la TIC;
cette limite a depuis été portée à 50 MW. Le tarif douanier sur les importations du charbon a été
réduit à 2,5 pour cent. En 2007 et 2008, la TVA a été réduite de 20 à 14 pour cent sur les
équipements des chauffe-eau solaires; les droits de douanes ont été ramenés au tarif minimum
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(2,5 pour cent) pour certains équipements utilisant les énergies renouvelables, par la Loi de finances
pour l'année budgétaire 2009.
Tableau IV.6
Tarifs de base de vente, 2008
(en DH/KWh, toutes taxes comprises)
Très haute Haute tension Moyenne tension
Source: Arrêté du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des affaires économiques et générales n° 309-06 du
14 février 2006 fixant les tarifs de vente de l'énergie électrique fournie par l'Office national de l'électricité aux
clients distributeurs.
4) SECTEUR MANUFACTURIER
i) Aperçu général
318. Le tissu industriel compte 7 734 unités (dont 2 475 à participation étrangère). Les étrangers
comptent pour 20,54 pour cent du capital social total des entreprises industrielles. La branche
chimique et parachimique draine à elle seule environ 42 pour cent du capital étranger. Les industries
de transformation emploient environ 500 000 personnes. L'industrie de l’habillement (y compris des
fourrures) reste la plus intensive en main-d'œuvre, avec 30 pour cent de l’effectif industriel total. La
contribution de la "petite et moyenne industrie" (PMI) reste importante, notamment en matière
d’emploi, la PMI représentant 45 pour cent des emplois du secteur; l'industrie du textile-habillement
vient en première position, suivie de la chimie-parachimie, de l’agroalimentaire, de la mécanique-
métallurgie et de l’électrique-électronique.214
319. Actuellement, c'est le Programme Émergence qui forme la base de la stratégie industrielle du
Gouvernement. Il vise à redynamiser le tissu industriel et cible sept branches: équipements
automobiles; équipements aéronautiques; électronique de spécialité; agroalimentaire; textile; et
"offshoring". Les mesures prévues dépendent de chaque branche spécifique (voir ci-après). La
sous-traitance est promue dans le cadre de trois branches: l’automobile, l’électronique et
l’aéronautique à travers notamment la création des plateformes industrielles intégrées (P2I). Ces
plateformes offrent aux industriels divers avantages, y compris fiscaux et spécifiques, l'administration
simplifiée, et la mise à disposition des infrastructures.
320. Depuis 2003, plusieurs initiatives ont été prises en faveur des petites et moyennes entreprises
(PME). En novembre 2002, l'Agence nationale de promotion de la petite et moyenne entreprise
(ANPME) a été créée; elle a, entre autres, permis la facilitation d’accès au crédit pour les PME
214
Ministère de l'économie et des finances (2007a).
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Page 114
(chapitre III 4) ii)). De plus, des mécanismes de financement sectoriels ont été mis sur pied. Ainsi, le
Fonds national de mise à niveau (FOMAN), créé en 2003, apporte son soutien financier aux
programmes de mise à niveau des entreprises en cofinançant (avec les banques) des investissements
matériels et des travaux d’assistance technique. Le financement pour les investissements matériels
peut être accordé à hauteur de 40 pour cent au maximum de leur coût, au taux d'intérêt de 2 pour cent
(hors TVA), avec un plafond de 5 millions de DH. Le financement pour les investissements
"immatériels" peut être accordé jusqu'à 80 pour cent du coût de l’assistance et conseil, avec un
plafond de 400 000 DH. Les entreprises qui peuvent en bénéficier sont les entreprises privées du
secteur de l’industrie et des services liés à l’industrie, ayant au moins trois années d’activité continue,
et dont le total bilan et le programme de mise à niveau ne dépassent pas respectivement 70 millions de
DH et 25 millions de DH. Un fonds (FORTEX) a aussi été créé en 2002 pour la branche textile-
habillement (voir ci-après).
321. D'une manière générale, différentes incitations fiscales sont accordées au secteur, notamment
pour favoriser les exportations (chapitre III 3) iv) et 4) ii)). Une réduction de 17 pour cent du coût de
l’énergie électrique (de moyenne tension) est accordée au secteur manufacturier. Le taux moyen
simple de la protection tarifaire est de 19,9 pour cent dans le secteur manufacturier (CITI, Rév. 2). La
branche la plus protégée reste la transformation des produits alimentaires (taux moyen de 47,4 pour
cent), notamment les viandes (82,5 pour cent), les produits laitiers (64,4 pour cent), les produits de
boulangerie (49 pour cent), les vins (49 pour cent), et les boissons non alcoolisées (48,2 pour cent).
Le taux moyen reste relativement élevé aussi sur les tapis (35 pour cent), les meubles et accessoires en
métal (35 pour cent), et les produits en bois (30,2 pour cent).
323. La branche a l'air d'avoir récupéré après la baisse des exportations vers les CE à la suite du
démantèlement des quotas par l’Accord sur les textiles et vêtements (ATV). En 2007, les
exportations se sont élevées à 16,5 milliards de DH. Cette performance est due en partie à la mise en
œuvre d’un contrat programme (signé en octobre 2005), élaboré par le Gouvernement et l’AMITH
dans le cadre du Programme Émergence. Cet accord vise à faciliter le passage des entreprises de la
sous-traitance à la co-traitance et au produit fini, ainsi que leur adaptation aux changements
structurels internationaux. Il a prévu la mise en place d'un environnement douanier favorable à
travers notamment: la réduction des droits de douane sur les matières premières et intrants à 2,5 pour
cent; des mesures de facilitation douanière; la facilitation de l’implantation des plateformes
d’approvisionnement et d’exportation; et l’assistance aux nouveaux investisseurs.
324. La branche a également bénéficié indirectement de la remise en place en 2005 par les CE des
mesures de sauvegarde sous la forme des quotas d’importation pour les biens textiles en provenance
de Chine. Ces quotas ont néanmoins été démantelés en 2008. L'entrée en vigueur de l'ALE avec les
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États-Unis a contribué de son coté à augmenter en 2006 les exportations d'habillement vers les
États-Unis jusqu'à 89 pour cent (pour l'habillement tissé).
325. Un certain nombre de mesures incitatives sont appliquées à la branche. Ainsi, depuis 2008,
l’État contribue à hauteur de 10 pour cent (contre 20 pour cent précédemment) au montant de
l’investissement pour les projets dépassant 200 millions de DH à travers le Fonds de promotion des
investissements (FPI). La sous-traitance bénéficie des avantages, notamment au titre du régime des
admissions temporaires pour perfectionnement actif permettant d'importer des matières premières en
suspension de droits et taxes (chapitre III 3) iv)), ainsi que du régime des zones franches (chapitre III
3) iv) a)). Depuis 2002, la branche bénéficie également de la possibilité de remboursement (au titre
du drawback) des droits et taxes sur l'énergie pour toutes les exportations, y compris celles réalisées
sous le régime d'admission temporaire pour perfectionnement actif.
326. Une contribution financière est accordée en principe, à travers le Fonds de restructuration des
entreprises du secteur du textile et habillement (FORTEX). Celui-ci a été mis en place à la suite de
l'accord-cadre signé en 2002 entre l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement
(AMITH) et le Gouvernement pour 2002-2010. La convention de mise en application du FORTEX a
été signée en février 2003. Le FORTEX est doté d’une enveloppe globale de 100 millions de DH,
dont la gestion est confiée à la Caisse centrale de garantie (CCG) ou Dar Ad Damane (DAD). Il est
destiné au financement des programmes de restructuration des entreprises du textile et de
l’habillement, qui ont au moins trois années d’activité continue. Le financement est accordé pour une
durée pouvant atteindre 12 ans, conjointement avec la CCG ou DAD et la Société générale. Le
FORTEX finance jusqu'à 30 pour cent (avec un plafond de 1,5 millions de DH) des coûts prévus, au
taux fixe annuel de 2 pour cent; la Société générale – jusqu'à 50 pour cent, à un taux variable
négocié; et les 20 pour cent restent à la charge de l'entreprise. Néanmoins, le FORTEX ne semble
pas fonctionner dans la pratique. Jusqu'en 2008, une contribution financière était également accordée
à travers le Fonds Hassan II pour le développement économique et social (chapitre III 4) ii)).
327. Les droits de douane ont aussi été revus à la baisse sur les tissus (à 25 pour cent), les fils (à
17,5 pour cent) et les matières premières et accessoires (à 2,5 pour cent). Les taux moyens du tarif
demeurent progressifs (3,7 pour cent pour les matières premières, 19,0 et 31,5 pour cent pour les
produits semi-transformés et transformés (contre 9,6, 37,5 et 46,4 en 2003), respectivement. Les
droits de douane sur les importations de textile varient de 2,5 à 35 pour cent. En plus des accords
avec les CE et les États-Unis, la branche bénéficie aussi des ALE avec les partenaires tels que la
Turquie.
328. La branche automobile représente plus de 5 pour cent du PIB industriel (avec un chiffre
d'affaires d'environ 14 milliards de DH en 2007 contre 9 milliards de DH en 2000, et contribue à
15 pour cent aux exportations industrielles (tableau IV.7). La filière la plus importante est celle des
équipements. La branche automobile compte plus de 130 sociétés (dont environ 100 équipementiers)
employant au total 40 000 personnes. La branche compte un nombre important d'entreprises à
participation étrangère et est caractérisée par la concentration de sa production. Environ 40 pour cent
des entreprises se trouvent dans les zones franches.
Tableau IV.7
Évolution du secteur automobile au Maroc, 2002-2007
(millions de DH)
2002 2003 2004 2005 2006 2007
330. Le montage des véhicules particuliers et utilitaires légers est assuré par les usines de la
Société marocaine de construction automobile (SOMACA), détenue dorénavant à 80 pour cent par
Renault215, le reste du capital étant détenu par PSA (Peugeot-Citroën). Actuellement, la SOMACA
assemble des véhicules Renault (Dacia Logan, Kangoo VP, Kangoo VU et Kangoo "7 places"), et des
véhicules PSA (Citroën Berlingo, Peugeot Partner). Le montage des véhicules particuliers par Fiat
Auto à la SOMACA a été arrêté en janvier 2004. D'une capacité de production de 60 000 véhicules
par an, la SOMACA assure actuellement l’assemblage d'environ 36 000 véhicules par an, dont une
partie est exportée. Le volume de montage a doublé, en passant de 18 517 unités en 2002 à
36 629 unités en 2007 .
332. Le montage des véhicules poids lourd est fait par les unités d’assemblage de différentes
marques présentes au Maroc.216 Les véhicules sont importés en quasi totalité en kit, le taux
d’intégration de pièces locales étant faible.217
215
Le rachat de la SOMACA par Renault s'est fait par étapes: 34 pour cent en septembre 2003 et début
2004 (une partie de la part détenue par l'État marocain), 20 pour cent en avril 2005 (la part détenue par Fiat),
12 pour cent en octobre 2005 (la part restante de l'État marocain) et 14 pour cent en 2006 (la part détenue par
des actionnaires privés).
216
Il s'agit de: Daf, Isuzu, Iveco, MAN, Mercedes, Mitsubishi, Nissan, Renault et Volvo.
217
Ministère des finances et de la privatisation (2005).
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(chapitre III 3) iv) a)). Actuellement, une quinzaine d’équipementiers étrangers y sont installés. Le
Gouvernement mise aussi sur la proximité de la ZFT du Port Tanger-Med afin de réduire les coûts
logistiques. En plus, le Gouvernement s'est engagé à mettre en place les capacités d'accueil suffisantes
pour accompagner le développement de la branche par la mise en œuvre du plan d'action automobile
basé sur le développement de plateformes industrielles intégrées (P2I). Ainsi, il est prévu de créer deux
P2I dédiées à la fabrication d'équipements automobiles à l'export: une à Tanger (Tanger Automotive
City) et l'autre à Kenitra (Kenitra Automotive City), chacune sur environ 300 hectares et avec près de
15 000 emplois à l'horizon 2015.
335. D’autres incitations fiscales sont accordées à la branche automobile. Par exemple, un droit de
douane de 2,5 pour cent est appliqué aux chronotachygraphes utilisés pour l’équipement des voitures de
transport, et aux collections CKD des véhicules utilitaires montées au Maroc. 218 Certaines incitations
sont spécifiques aux véhicules dites "économiques". Ainsi, les voitures économiques et les véhicules
utilitaires légers économiques sont exonérés du droit de douane sur les produits, matières, accessoires et
assortiments nécessaires à leur fabrication. L'importation de voitures économiques est aussi exonérée du
droit de douane. La TVA s'applique, au taux réduit de 7 pour cent aux voitures économiques et ses
intrants, et au taux réduit de 14 pour cent aux véhicules utilitaires légers économiques (avec droit à
déduction) et ses intrants.
336. La branche est éligible au Fonds Hassan II qui finance les bâtiments industriels et équipements
neufs à hauteur de 30 et 10 pour cent de leurs coûts, respectivement (chapitre III 4) ii)), et ce à hauteur
de 10 pour cent de l'investissement global. En plus des avantages existants, d'autres mesures sont
proposées dans le cadre du Programme Émergence. Une augmentation du montant du soutien fourni par
le Fonds Hassan II est aussi envisagée. La teneur de 60 à 70 pour cent en éléments d'origine nationale
requise des industries de montage de véhicules automobiles a été abolie en 2004.219
337. En 2009, les taux de droit de douane sur les véhicules neufs importés allaient jusqu'à 35 pour
cent, avec une moyenne de 19,9 pour cent. Toutefois, les importations d'éléments CKD sont soumises à
un taux de 2,5 à 10,2 pour cent. Le Gouvernement prévoit une réforme tarifaire qui se base sur
l'élimination graduelle des droits de douane sur tous les produits industriels pour 2012.
5) SERVICES
i) Aperçu général
338. Les services, y compris ceux fournis par les administrations publiques, représentent une part
importante du PIB du Maroc (tableau I.1). Le commerce, les transports, les télécommunications, et le
tourisme figurent parmi les plus importantes branches. Dans le cadre de l'Accord général sur le
commerce des services (AGCS) de l'OMC, le Maroc a pris des engagements concernant, entre autres,
les services professionnels, certains services aux entreprises, services à valeur ajoutée de
télécommunications, services concernant l'environnement, et services financiers et touristiques (voir
les sections correspondantes ci-après). Le Maroc n'a pas consolidé les mesures frappant la présence
de personnes physiques, à l'exception de certains cadres supérieurs, experts et représentants
commerciaux.
ii) Transports
218
CKD signifie "completely knocked down".
219
Par le Dahir n° 1-04-155 du 4 novembre 2004 portant promulgation de la Loi n° 03-04 abrogeant la
Loi n° 10-81 réglementant les industries de montage de véhicules automobiles.
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a) Transport routier
339. Les transports routiers disposent d'un réseau de 58 000 km de routes et chemins dont plus de
35 000 km de routes revêtues. En 2009, le réseau autoroutier comptait 916 km d'autoroutes en
exploitation, et 483 km en cours de réalisation. Au niveau interne, le transport routier de
marchandises est dominant (environ 75 pour cent du total des flux de marchandises fors phosphates).
340. La réforme du transport routier avait déjà été entamée en 2000 avec le lancement d'un
programme de mise à niveau qui a abouti à la promulgation de la Loi no 16/99, en vigueur depuis
mars 2003.220 Cette loi a, entre autres, supprimé le monopole d’affrètement de l’Office national des
transports (ONT), et éliminé l’agrément de transport routier des marchandises. Le transport à l'aide
des camions de moins de 8 tonnes de PTC (qui représentaient plus d'un tiers de l'offre globale et opéraient
essentiellement dans le secteur informel) a également été intégré dans le secteur organisé. En
juin 2006, les coûts de référence moyens du transport routier de marchandises pour compte d’autrui
ont été introduits et publiés. Selon les autorités, ils sont établis dans un objectif d’information et
d’orientation des différents intervenants (i.e. chargeurs, commissionnaires et opérateurs). La
disposition exigeant la nationalité marocaine pour l'exercice d'activité de transport a été amendée en
mars 2006. Depuis lors, ces activités peuvent être exercées aussi par des ressortissants d'États avec
lesquels le Maroc a conclu un ALE.221 Le 1er janvier 2007, l’ONT a été transformé en Société
nationale des transports et de la logistique (SNTL), une société anonyme aux capitaux publics
(100 pour cent ).222
341. Selon les statistiques de mars 2008, le nombre de nouvelles entreprises de transport routier de
marchandises créées depuis le début de la réforme en mars 2003 s'élevait à 11 040. Elles se sont
jointes aux 20 000 déjà opérationnelles auparavant. Le transport routier reste néanmoins caractérisé
par son atomicité et la prédominance du secteur informel, 80 pour cent des entreprises disposant
d'une flotte de moins de trois camions. En outre, 88,6 pour cent des entreprises nouvellement créées
sont de forme individuelle et seules 10 pour cent sont enregistrées sous la forme juridique "SARL".
Pendant la même période, quelques 69 828 camions ont été enregistrés; 32 432 de moins de 8 tonnes
ont été intégrés dans le secteur formel.
342. Les accords bilatéraux conclus entre le Maroc et ses partenaires précisent le régime de
l’autorisation préalable pour effectuer des transports internationaux routiers (TIR). Les contingents
de ces autorisations sont fixés par des commissions mixtes. Ainsi, des carnets de circulation sur le
territoire national sont délivrés aux transporteurs étrangers par les services de l’ADII au bureau
frontière, couvrant le transport jusqu'à la destination de la marchandise déclarée à la douane. Le fret
de retour est interdit, sauf sur autorisation de l'autorité gouvernementale chargée des transports.
Toutefois, pour les véhicules provenant des pays avec lesquels le Maroc n’a pas conclu d’accords, le
paiement d'une redevance de 10 DH par tonne de poids total autorisé en charge et par jour 223 est exigé
au bureau frontière. La participation du pavillon national au TIR reste néanmoins toujours limitée.
Selon les autorités, ceci est dû notamment aux difficultés croissantes d'obtention de visas par les
conducteurs marocains, et à la multiplicité des autorisations exigées y compris les frais y afférents.
220
Dahir n° 1-00-23 du 15 février 2000 portant promulgation de la Loi n° 16-99 modifiant et
complétant le Dahir n° 1-63-260 du 12 novembre 1963 relatif aux transports par véhicules automobiles sur
route.
221
Dahir n° 1-06-55 du 14 février 2006 portant promulgation de la Loi n° 48-05 complétant le Dahir
n° 1-63-260 du 12 novembre 1963 relatif aux transports par véhicules automobiles sur route.
222
Dahir n°1-05-59 du 23 novembre 2005 portant promulgation de la Loi n° 25-02 relative à la création
de la Société nationale des transports et de la logistique, et à la dissolution de l'Office national des transports.
223
Circulaire n°4955/312 du Ministère des finances et de la privatisation du 14 septembre 2005.
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343. Afin de réduire les coûts de transport, le Gouvernement continue à accorder divers allégements
fiscaux, tels que l'exonération de la TVA sur les opérations de transport international et sur les
prestations de services qui leur sont liées; l'exonération de la TVA à l’importation d’autocars, de
camions et des biens d’équipement nécessaires à l’exercice des activités de TIR; l'exonération de la
TVA lors de l’acquisition d’autocars, de camions et des biens d’équipement y afférents; l’application du
droit de douane minimum (2,5 pour cent) aux importations de remorques réservées au transport des
produits de textile et des vêtements destinés à l’exportation; la récupération par les entreprises de
transport public routier et par les entreprises assurant le transport routier des marchandises pour leur
propre compte de la TVA sur le gasoil qu'elles utilisent.
344. Les prix de transport routier de marchandises ont été libéralisés en février 2004.224 Les prix du
transport routier des voyageurs sont fixés par arrêté ministériel.225
345. La taxe annuelle sur le transport privé de marchandises au profit de l'ONT, qui variait de
275 DH à 7 560 DH (en fonction du poids)226, et la taxe ad valorem227 prélevée par l'ONT ont été
éliminées en 2004. La taxe à l'essieu a été modifiée par la Loi de finances 2004. Ainsi, les véhicules
automobiles servant au transport de marchandises et de voyageurs sont sujets au paiement de la taxe à
l'essieu qui varie entre 800 DH et 11 000 DH par an en fonction du poids total en charge. Les autres
taxes actuellement en vigueur sur le transport routier de marchandises et de voyageurs sont la taxe
annuelle sur la charge pour les véhicules de transport routier de marchandises pour compte propre dont
le PTC dépasse 3,5 tonnes (20DH/tonne); la taxe urbaine pour les autocars de transport public de
voyageurs au profit des collectivités locales (selon la nature de l’autocar et environ 500 DH par an) 228;
et la taxe d’admission temporaire concernant les véhicules immatriculés à l’étranger à leur entrée au
Maroc dans le cadre du régime d’admission temporaire.
b) Transport ferroviaire
346. Le réseau ferroviaire marocain comprend 1 989 km, dont 1 014 km sont électrifiés, et 600 km
à voie double. En 2007, le transport de marchandises s’élevait à 35,9 millions de tonnes (contre
29,8 millions de tonnes en 2002) dont environ trois quarts concernaient le transport de phosphates. Le
nombre de voyageurs transportés a atteint 26,1 millions, en hausse de 14,7 millions en 2002.
347. L’État détient toujours le monopole de construction, d'exploitation et de gestion des lignes
ferroviaires à travers l'Office national des chemins de fer (ONCF). Les transports de passagers, de
marchandises (autres que le phosphate) et de phosphate représentent respectivement 34, 15 et 51 pour
224
Arrêté ministériel n° 2159-03 du 8 décembre 2003 portant retrait du transport routier de
marchandises de la liste des produits et services annexée au Décret n° 2-00-854 du 17 septembre 2001 pris pour
l'application de la Loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.
225
Arrêté du ministre des transports n° 2445-96 du 2 décembre 1996 fixant les tarifs maxima pour les
transports de voyageurs et des messageries par autocars.
226
Décret n° 2-03-700 du 31 décembre 2003 abrogeant le Décret n° 2-64-534 du 26 décembre 1964
instituant une taxe sur les véhicules et ensembles de véhicules automobiles servant aux transports privés de
marchandises.
227
Il s'agissait de la taxe ad valorem de 2 à 3 pour mille perçus sur tous les produits selon le
kilométrage, avec un minimum de perception de 4,5 DH par expédition et un maximum de 7,50 ou 12,50 DH
par expédition et par tonne selon que la distance soit inférieure ou supérieure à 150 km, à l’exception des
céréales (1,5 pour mille, avec un minimum de 3 DH par expédition et par tonne), du sucre (1,5 pour mille, avec
une perception forfaitaire de 3 DH par expédition et par tonne) et des minerais (1 pour mille, avec un minimum
de 4 DH par expédition et par tonne). Source: Arrêté du Ministre des transports n° 2446-96 du
2 décembre 1996 fixant les tarifs maxima pour les transports des marchandises par camion.
228
Des redevances d’utilisation des infrastructures de gare routière, ainsi que les droits du transit par
ces dernières, sont exigées en cas d’existence de gare routière.
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cent des revenus de l'ONCF. Les prix des transports ferroviaires sont libéralisés depuis juin 2002.229
Les recettes sur le trafic de voyageurs se sont augmentées graduellement de 540,0 millions de DH en
2002 à 970,4 millions de DH en 2007, et celles sur le fret de 1,4 milliards de DH à 2,9 milliards.
348. Pour remédier aux difficultés de ce mode de transport telles que le manque de ressources pour
l'extension du réseau, le Gouvernement est en train de faire des investissements importants dans le
secteur, ainsi que de restructurer l'ONCF pour faciliter la participation du secteur privé dans la
construction et l'opération. Sous le Contrat-programme 2005-2009 entre le Gouvernement et l'ONCF,
il est prévu d'investir 18 milliards de DH.
349. Le cadre réglementaire a aussi été renouvelé par l'adoption en 2005 de la Loi n° 52-03. 230
Celle-ci prévoit l’ouverture du secteur à la concurrence en autorisant l’arrivée de nouveaux
opérateurs. Elle précise, entre autres, les activités ferroviaires qui peuvent être confiées à des
entreprises à travers des conventions de concession conclues avec l’État (telles que la gestion des
infrastructures d’une partie définie du réseau ou leur construction et/ou exploitation). L'exploitation
technique et commerciale peut également s'effectuer dans le cadre d'une licence d'exploitation de
transport ferroviaire délivrée par l'État. Dans ce cas, l'opérateur est tenu de passer avec le gestionnaire
d'infrastructures ferroviaires concerné une convention en vue de leur utilisation.
350. La Loi n° 52-03 prévoit également la création de la Société marocaine des chemins de fer
(SMCF), qui sera une société anonyme dont le capital sera détenu à 100 pour cent par l’État, et qui se
substituera à l'ONCF. Elle se chargera, dans le cadre d’une convention de concession de 50 ans, de la
gestion des infrastructures ferroviaires, ainsi que de leur exploitation technique et commerciale, y
compris la fourniture des services de transport ferroviaire. La SMCF sera seule habilitée à passer
avec des tiers les conventions susmentionnées; et à délivrer des licences d’exploitation technique et
commerciale sur une partie du réseau ferroviaire concédé. La convention précise les conditions
d’utilisation des infrastructures, ainsi que la rémunération à verser à la SMCF. Les conventions ou
licences ne pourront être conclues ou accordées qu'au cas où il s’agit d’une prestation complémentaire
aux missions dévolues à la SMCF ou que celle-ci estime que le prestataire peut les effectuer de
manière plus avantageuse qu'elle.
351. Dans la cadre de la réforme du secteur l’ONCF s’est désengagé depuis 2002 de ses activités
annexes, telles que les hôtels, la caisse interne des retraites, le gardiennage et la surveillance, le
nettoyage des gares et du matériel roulant, l’assurance responsabilité civile de l’ONCF vis-à-vis des
tiers, rentes accidents du travail, l’imprimerie, et les bagages et colis express. Des études sont en
cours pour pouvoir entamer le transfert, vers des prestataires privés, d’autres activités annexes plus
complexes dont la maintenance du matériel roulant et des infrastructures.
c) Transport maritime
352. Le transport maritime est d'une importance primordiale pour l'économie du Maroc – environ
98 pour cent du commerce extérieur transite par voie maritime. La quasi-totalité du trafic maritime
marocain est constitué des activités du commerce international, le reste étant du trafic de cabotage
national (principalement des produits pétroliers). En 2008, la flotte sous pavillon marocain se
composait de 33 unités pour une capacité de 248 000 tonnes de port en lourd (tpl), dont 112 000 tpl pour
les navires pétroliers et chimiquiers; le transport de marchandises a porté sur un tonnage de
229
Arrêté ministériel n° 571-02 du 25 mars 2002 portant retrait du transport ferroviaire de voyageurs et
marchandises de la liste des produits et services annexée au Décret n° 2-00-854 du 17 septembre 2001 pris pour
l'application de la Loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.
230
Dahir n° 1-04-256 du 7 janvier 2005 portant promulgation de la Loi n° 52-03 relative à
l'organisation, la gestion et l'exploitation du réseau ferroviaire national.
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67,6 millions de tonnes (contre 57 millions en 2002). Le taux de participation de l'armement marocain
au commerce extérieur est passé de 10,6 pour cent en 2001 à 14,5 pour cent en 2006, puis à 12,5 pour
cent en 2007. Cette faible participation s’explique par plusieurs facteurs dont notamment, l’absence de
taille adéquate pour la plupart des opérateurs marocains, ainsi que par l’état technique de la flotte qui
engendre des coûts d’exploitation élevés, et la hausse des cours des hydrocarbures.
353. Pour y remédier, le Gouvernement a entamé en 2006 231 la réforme du transport maritime232
dans le but de libéraliser le transport de fret en lignes régulières; la réforme s’est étalée entre
mai 2006 et juillet 2007 et a porté sur la libéralisation en trois étapes. La première, entrée en vigueur
le 30 mai 2006, a supprimé les contraintes imposées aux navires battant pavillon marocain en leur
permettant d’opérer librement, sans autorisation préalable, sur toutes les lignes maritimes sans
restrictions et en leur garantissant le droit de recourir à l’affrètement à tout moment pour réagir aux
opportunités du marché. La seconde étape, entrée en vigueur le 1 er juillet 2006, a permis à tous les
navires (propres ou affrétés) indépendamment du pavillon, d’opérer des services directs en
provenance et/ou à destination des ports marocains sans restrictions ni autorisations préalables. La
troisième étape, entrée en vigueur le 1er juillet 2007 (i.e. la date effective de la libéralisation totale du
fret), a permis aux navires battant pavillon étranger (propres ou affrétés), d’opérer librement
également les services d’escale (wayport) et les services de transbordement en provenance et/ou à
destination des ports marocains. Les armateurs sont juste tenus de notifier préalablement à la
Direction de la marine marchande l'ouverture de nouveaux services; les procédures d’autorisation
antérieures sont abolies.233 Depuis la circulaire, une quarantaine de nouvelles lignes (principalement
pour le transbordement) ont été initiées par des compagnies (nationales et étrangères).234
355. Les tarifs de transport maritime sont fixés par les armements eux-mêmes. L'intervention de
l'Administration de la marine marchande se limite à la régulation du secteur, aux contrôles de sécurité,
à l’immatriculation des unités et l’inscription des gens de mer. Pour battre le pavillon marocain, le
bateau doit avoir son port d'attache au Maroc; il y a également des obligations de nationalité à observer.
Ainsi, pour les personnes physiques, le navire doit appartenir à 75 pour cent à des marocains, et pour les
231
Circulaire du Ministre de l’équipement et du transport n° 51/Sec Min/2006 du 30 mai 2006.
232
La réforme du transport maritime des passagers, qui a fait l’objet de la Circulaire ministérielle n° 82
du 23 mars 2007, envisage une libéralisation encadrée par la mise en place d’un cahier des charges qui fixe les
critères et les conditions à respecter par tout opérateur. Des mesures fiscales sont envisagées. Les armateurs ou
opérateurs devront s’engager de façon formelle à exploiter le service proposé selon un certain standard et pour
une durée minimale de trois ans. Un projet de loi organisant les services de consignation de navires et courtage
maritime est en cours d’adoption. En outre, un projet de loi a été adopté en juillet 2008 qui vise à libéraliser
l’affrètement des navires étrangers.
233
Ministère de l'équipement et du transport, information en ligne, Communiqué de presse, "Réforme
du transport maritime: Rappel des objectifs et synthèse des premiers résultats", 31 juillet 2007. Adresse
consultée: http://www.mtpnet.gov.ma/MET_New/Fr/MenuServices/Actualites/DetailArticles.htm?
Id=73&type=2.
234
Ministère de l'équipement et du transport, information en ligne, "2002-2007: Cinq années de grands
chantiers et de reformes dans les secteurs de l'équipement et du transport", mars 2008, Rabat.
235
La COMANAV a été reprise par le groupe de transport maritime français CMA CGM.
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356. Le sous-secteur portuaire consiste en 35 ports (y compris le Tanger-Med, voir ci-après), dont 13
de commerce, 17 de pêche (plus 5 abris de pêche) et 5 de plaisance. Le volume global des échanges
commerciaux réalisés à travers les ports marocains est passé de 57 millions de tonnes en 2002 à
67,6 millions de tonnes en 2008. Le trafic portuaire est dominé par les importations (41,4 millions de
tonnes, contre 26,1 millions de tonnes pour les exportations). Le port de Casablanca assure à lui seul
près de 40 pour cent du trafic et 37 pour cent du chiffre d'affaires. Le nombre de passagers transitant par
les ports marocains est de l'ordre de 4 millions par an.
357. Le sous-secteur portuaire a aussi été réformé afin d'améliorer le niveau de compétitivité des
ports marocains en réaménageant l'organisation portuaire et en supprimant le monopole de fait exercé
par l’ODEP et l’oligopole exercé par les sociétés de manutention des marchandises à bord afin de faire
baisser les coûts238, ainsi qu'en améliorant le niveau de qualité et de sécurité. La réforme entamée en
décembre 2006, s’est traduite notamment par la restructuration institutionnelle (ci-après),
l'introduction de "l’unicité de la manutention" dans quatre ports (dont celui de Casablanca), qui devrait
se traduire par la suppression de la rupture de responsabilité bord/terre, le gain de la productivité, la
diminution des délais de séjour des navires, ainsi que la réduction des coûts de passage portuaire, et
l’abolition des centres d’embauche. En outre, et afin d’introduire la concurrence au port de
Casablanca, un deuxième opérateur de manutention (SOMAPORT) a été constitué à partir des
sociétés de stevedoring opérant au port. Dès mars 2007, l'ANP publie les tarifs publics plafonds
provisoires au Port de Casablanca.
358. Le cadre législatif a été mis à jour par l'adoption de la Loi n° 15-02 relative aux ports et portant
création de l'Agence nationale des ports et de la Société d'exploitation des ports, entrée en vigueur le
5 décembre 2006.239 Une "feuille de route" pour le port de Casablanca a été signée le 14 décembre
2007. Celle-ci a pour objectif d'accélérer le développement des infrastructures et équipements, ainsi que
d'améliorer les performances opérationnelles à travers notamment la réorganisation de l'exploitation
portuaire, la simplification des procédures, et l'optimisation du circuit d'information.
359. Dans le cadre de la réforme, les fonctions commerciales et d'autorité ont été séparées par la
création de l'Agence nationale des ports (ANP) et de la Société d'exploitation des ports (SODEP),
236
Arrêté du viziriel du 7 avril 1934 fixant la proportion des marins de nationalité marocaine qui
doivent être embarqués à bord des navires armés sous pavillon chérifien, tel que modifié par Décret n° 2-61-174
du 30 mai 1961.
237
Décret n° 2-60-389 du 25 février 1961 fixant les conditions requises pour commander et exercer les
fonctions d'officier de pont et d'officier mécanicient à bord des navires de commerce et de pêche.
238
La Banque mondiale a jugé que les frais de passage portuaire étaient particulièrement élevés par
comparaison à leurs coûts en Europe, et que les délais pour le passage du Détroit de Gibraltar étaient trop longs.
Source: Banque mondiale (2006).
239
Dahir n° 1-05-146 du 23 novembre 2005 portant promulgation de la Loi n° 15-02 relative aux ports
et portant création de l'Agence nationale des ports et de la Société d'exploitation des ports.
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issues de la scission de l'Office d'exploitation des ports (ODEP). L'ANP (un établissement public) est
en charge de la régulation du secteur, de l'octroi des concessions et des autorisations d'exercice des
activités portuaires, et de la maintenance et modernisation des infrastructures portuaires. L'ANP
exerce ses attributions sur l'ensemble des ports du Maroc, à l'exception du port de la zone spéciale de
développement Tanger méditerranée.240 Les activités commerciales (telles que la manutention et
magasinage) de l'ODEP ont été reprises par la SODEP, une société anonyme à capital public. Le
capital de la SODEP sera ouvert au secteur privé. D'autres entités seront autorisées par l'ANP à
exercer ces activités, ce qui éliminerait le monopole des opérations portuaires.
360. La mise en service progressive d'un nouveau complexe portuaire (le Tanger-Med I et II) est en
cours depuis l'été 2007 avec l'entrée en exploitation du Tanger-Med I, d'une capacité annuelle de
3,5 million d'EVP (équivalent vingt pieds), correspondant à 8,5 million de conteneurs. Il est adossé à
des zones franches logistiques, commerciales et industrielles (chapitre III 3) iv) a)). D'ici 2015, le
complexe portuaire Tanger-Med (I et II) devrait atteindre sa capacité totale de 8 millions de
conteneurs, 7 millions de passagers, 700 000 camions, 2 millions de véhicules et 10 millions de
tonnes de produits pétroliers. Tanger-Med II (qui constitue une extension du Tanger-Med I) disposera
d'une capacité de 5 millions d'EVP, et devrait devenir opérationnel en 2012. Le Tanger-Med se
concentrera essentiellement sur les activités de transbordement de conteneurs. Il comprendra aussi un
terminal d'hydrocarbures et un terminal ferroviaire, dont les mises en service sont prévues pour 2009.
361. Le Tanger-Med est soumis à l'autorité de l'agence spécialisée TMSA (Agence spéciale du port
de Tanger-Méditerranée), créée en septembre 2002. La TMSA est une société anonyme contrôlée
directement par l’État à travers le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, et
dotée de prérogatives publiques considérées nécessaires à la réalisation du projet Tanger-Méditerranée
telles que celles d'autorité portuaire et d'autorité des zones franches. La TMSA est ainsi en charge de
l'aménagement du territoire et de l’aménagement urbanistique au niveau de la zone spéciale de
développement étendue sur une superficie de 500 km² autour du port Tanger-Med. Elle est exonérée
du paiement de l’IS et bénéficie, ensemble avec les sociétés intervenant dans la réalisation du projet,
des avantages accordés aux entreprises des ZFE (chapitre III 3) iv) a)). Le Tanger-Med est exonéré de
la TVA.
362. Certaines activités portuaires sont assurées par des entreprises privées. Celles-ci incluent les
fournitures de navire (shipchandling), gardiennage, ramassage des ordures et nettoyage des navires, et
ravitaillement et récupération de ferraille. D'autres activités, telles que le pilotage, le remorquage, le
lamanage, la manutention à bord, l'acconage, le barrotage, le pointage, et l'ensachage, sont aussi
exercées par les entreprises privées, en plus de la SODEP.
363. Les droits et taxes perçus par l'ANP sur les services portuaires sont les droits de port sur les
navires; les droits de port sur les marchandises et sur les passagers; et les droits sur les produits de
pêche.
d) Transport aérien
charters, en baisse par rapport à 2006 (15,4 pour cent ) dû à la progression des vols réguliers. En
2008, le trafic de passagers a connu une augmentation de 6 pour cent .
365. La progression du trafic aérien est le résultat de la politique menée par le Gouvernement, telle
que définie dans le Plan stratégique 2004-2007. Le plan visait à augmenter les capacités
aéroportuaires pour accompagner la stratégie touristique (section 5) iii)); adapter le niveau de sécurité
aux exigences internationales et améliorer la sûreté aéroportuaire; améliorer la qualité des services,
ainsi que la performance de l’Office national des aéroports (ONDA); et poursuivre l’ouverture à
l’international. A ce titre, les réalisations majeures ont porté sur l'automatisation du contrôle aérien,
les équipements de la navigation aérienne, le programme de sûreté et de sécurité, le système intégré
de gestion aéroportuaire, l'instauration du système de management de la qualité avec la certification
ISO-9001 version 2000 des six principaux aéroports (Agadir, Marrakech, Rabat-Salé, Fès, Tanger et
Oujda) et poursuite de la certification de l’aéroport Mohammed V, et la construction et/ou
réaménagement des aérogares. En ce qui concerne les infrastructures aéroportuaires, l’ONDA a
presque doublé la capacité aéroportuaire qui passe de 12 millions de passagers en 2004 à 20 millions
de passagers en 2007; il est prévu de porter cette capacité à 36 millions à l’horizon 2012.
366. Actuellement, un nouveau Plan stratégique 2008-2012 fait suite à celui de 2004-2007. Il vise
notamment l'intégration à l'espace européen et l'adhésion au programme satellitaire européen Galileo,
le développement de l'aéroport de Casablanca en tant que hub international; ainsi que l'amélioration
de la qualité des services aéroportuaires. Des investissements de 10,7 milliards de DH sont prévus.
367. Pour mettre en œuvre le Plan 2004-2007, l’ONDA (un établissement public) a investi environ
3 700 millions de DH dans de différents projets, dont les principaux portaient sur l'extension et/ou le
réaménagement des aéroports existants, ainsi que le renouvellement des équipements/la
modernisation des infrastructures aéroportuaires. Le Gouvernement a aussi poursuivi une politique
d’ouverture de lignes aux compagnies "low-cost"241, et a un accord "Open Sky" avec les CE (voir ci-
après). En 2006, une deuxième compagnie low-cost marocaine, Jet4You a été créée (la première étant
Atlas Blue, une filiale de la RAM). A fin 2007, la part des low-cost était de 38,5 pour cent en termes
de passagers transportés (en hausse de 48,6 pour cent par rapport à 2006). Les low-cost marocains
contribuent à 56,5 pour cent de ce trafic (en hausse de 27,5 pour cent par rapport à 2006).
368. Depuis 2005, l'ONDA a mis en place une politique incitative afin de développer le trafic
aérien. Ces mesures restent valables jusqu’à 2012 et incluent des réductions allant jusqu’à 100 pour
cent sur certains types de redevances aéroportuaires pour la création de nouvelles lignes ou
l’accroissement des fréquences aériennes. Des réductions de taxes (allant de 5 à 20 pour cent ) sont
aussi accordées en fonction du nombre de mouvements par an sur le réseau international dans le cadre
des mesures des grands comptes. Des réductions de taxes allant de 2 à 6 pour cent sont accordées en
fonction des volumes des vols traités dans chaque aéroport, au titre d'incitations volumétriques. Des
réductions de redevance sont aussi en place pour développer l'aéroport de Casablanca en tant que hub
international. De nouvelles incitations tarifaires sont mises en œuvre dès 2009 afin d'encourager le
développement du trafic régional, stimuler aussi bien le trafic charter que régulier sur la plage horaire
0h–6h et promouvoir le trafic charter à travers des avantages alignés sur ceux accordés au trafic
régulier pour la création de nouvelles routes et l’augmentation de dessertes.
369. L'État marocain reste bien présent dans le secteur. Sa participation dans la RAM s'est élevée
à 95,94 pour cent en décembre 2008. En 2007, la part de RAM dans le trafic global des passagers et
de fret est estimée aux environs de 45,4 pour cent (en plus des 12 pour cent de sa filiale Atlas Blue) et
47,7 pour cent, respectivement. La RAM détenait aussi le monopole de certaines activités telles que
le handling ou encore la gestion des horaires. Néanmoins, depuis décembre 2004, un deuxième
241
Tels que Corsair, Air Horizons, Air Europa, Virgin Express, et First Choice.
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opérateur (Marhandling) fournit les services de handling dans les aéroports de Casablanca-
Mohammed V, Marrakech-Ménara et Agadir-Al Massira. En 2005, le Décret n° 2-05-1399 a été
adopté; il fixe les conditions d’octroi d’agrément aux entreprises chargées des services d’assistance en
escale.242 La gestion des créneaux horaires est dorénavant gérée par un comité de slots, créé en février
2004 par le Ministère de l’équipement et des transports.243
370. Les aéroports du Maroc appartiennent à l’État. L'ONDA assure la gestion et l'exploitation des
aéroports, à l’exclusion des activités de handling, de catering, de distribution de carburant pour aéronefs
et de traitement et manutention du fret aérien.
371. Les aéronefs immatriculés dans un État étranger ne peuvent servir au Maroc dans des activités
rémunérées qu'aux termes d'accords ou conventions conclus entre le Maroc et l'État d'immatriculation
ou d'une autorisation spéciale accordée par le Ministre de l’équipement et du transport (MET).
372. Les entreprises fixent librement leurs tarifs. Ces tarifs sont soumis pour information aux
autorités aéronautiques 15 jours avant leur application.
373. En décembre 2006, le Maroc a signé un Accord global d'intégration aérienne avec l'UE.
L'accord est entré en vigueur à sa signature d'une manière provisoire, en attendant la ratification par
les parties.244 Cet accord a remplacé tous les accords aériens bilatéraux des États membres des CE
avec le Maroc. En plus de prévoir l'ouverture progressive des marchés, l'accord comporte un volet de
rapprochement des législations qui oblige le Maroc à appliquer la plupart des textes de la législation
d'aviation des CE. Comme résultat de la première phase de l'accord, les compagnies aériennes
européennes ont le droit d'opérer au Maroc sans restrictions (entre n'importe quel point en Europe et
n'importe quel point au Maroc). L’ONDA a également renforcé ses liens avec ses partenaires dont
EUROCONTROL avec lequel un deuxième accord a été signé le 17 octobre 2007 pour
l’accompagnement de la mise en place du Single European Sky.
374. Le Maroc avait déjà signé un accord de ciel ouvert avec les États-Unis en octobre 2001, en
force depuis le 23 juillet 2002. Au total, le Maroc a conclu des accords bilatéraux en matière de
transport aérien avec 82 pays (y compris l'accord avec les CE). Le programme de libéralisation
prévoit également la libéralisation totale du transport aérien entre les pays arabes à compter de
novembre 2006. Le partage de codes existe avec 11 compagnies.245
375. Un projet de loi portant code de l’aviation civile a été finalisé. Il a pour objectifs principaux
l’adaptation du cadre juridique pour la promotion de la navigation aérienne, le renforcement de la
sûreté, la réalisation des enquêtes en cas d’accidents, ainsi que la protection des passagers et de
l’environnement, et ce conformément aux normes européennes.
242
Décret n° 2-05-1399 du 2 décembre 2005 fixant les conditions d'octroi d'agrément aux entreprises
chargées des services d'assistance en escale dans les aéroports.
243
Circulaire n° 204/ DAC/DTA du 10 février 2004 relative à l’attribution des créneaux horaires dans
les aéroports internationaux. Le comité est composé d'un représentant de l’ONDA (président); d’un
représentant du comité des transporteurs aériens; d’un représentant pour chaque prestataire de services en
escale; et d’un représentant de la Direction de l’aéronautique civile.
244
Douze États membres de l’UE (Suède, France, Hongrie, Malte, Lettonie, Autriche, Slovaquie,
Pologne, Lituanie, Espagne, République Tchèque, Finlande) l'ont ratifié. Au Maroc, l'accord était a été
approuvé par le Conseil du Gouvernement le 29 septembre 2009.
245
Air Ibéria, Air France, Air Sénégal International, Brussels Airlines, Corsairfly, Delta Airlines,
Egyptair, Emirates, Ittihad, Jetairfly, et Turkish Airlines.
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iii) Tourisme
376. Le tourisme occupe une place centrale dans l'économie marocaine. En 2007, les recettes
touristiques étaient de l'ordre de 58,8 milliards de DH (9,6 pour cent du PIB), soit une hausse de
100 pour cent par rapport à 2001. Elles sont devenues la première source de devises, en dépassant les
transferts effectués par les citoyens marocains résidant à l’étranger (55,1 milliards de DH en 2007).
En 2007, 7,4 millions de touristes ont visité le Maroc, contre 4,4 millions de touristes en 2001. Les
français représentent le plus grand groupe de touristes étrangers, suivis par les espagnols
(tableau IV.8). Le tourisme génère 420 000 emplois directs (3,8 pour cent de la population active).
Les investissements étrangers directs (IDE) dans le tourisme ont augmenté considérablement, en
passant de 332,4 millions de DH en 2001 (1 pour cent des IDE totaux) à 7 925,5 millions de DH en
2006 (31 pour cent des IDE totaux).
Tableau IV.8
Principaux indicateurs touristiques, 2001-2008
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Arrivées aux postes frontières (Mio) 4,4 4,5 4,8 5,5 5,8 6,6 7,4 7,9
MRE 2,3 2,2 2,5 2,8 2,8 3,0 3,4 3,7
France 0,8 0,9 0,9 1,2 1,3 1,5 1,6 1,7
Espagne 0,2 0,2 0,2 0,3 0,4 0,5 0,5 0,6
Allemagne 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2
Royaume-Uni 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,3 0,3 0,3
Italie 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2
Belgique 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2
Autres 0,7 0,6 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1
Nuitées dans les établissements classés
(Mio) 12,7 11,3 11,2 13,2 15,2 16,3 16,9 16,5
Capacité d'hébergement (en lits) 97 001 102 097 109 615 119 248 124 270 133 230 143 221 152 936
Taux d'occupation des chambres (%) 48 42 39 43 47 49 48 45
Recettes voyages (Mio de DH) 29 196 29 159 30 881 34 794 40 967 52 486 58 838 56 598
Source: Ministère du tourisme, information en ligne, Évolution annuelle des principaux indicateurs touristiques, adresse
consultée: http://www.tourisme.gov.ma/francais/5-Tourisme-chiffres/ChiffresCles.htm; et informations fournies
par les autorités marocaines.
377. L'évolution positive du tourisme est le résultat combiné des politiques touristique et de
transport aérien (section 5) ii) d)) du Gouvernement. Les grands axes de la politique touristique ont
été fixés en 2001 dans la stratégie dénommée Vision 2010246, qui vise à atteindre l'objectif de 10
millions de visiteurs en 2010. A cet effet, il était prévu d'assurer 80 à 90 milliards de DH
d'investissements hôteliers et construire 80 000 chambres supplémentaires. Comme résultat
escompté, cette stratégie devrait générer 480 milliards de DH cumulés à l'horizon 2010, créer
600 000 nouveaux emplois, et porter la contribution du tourisme au PIB à près de 20 pour cent. La
stratégie est construite autour de six grands volets: développement des produits touristiques,
développement du transport aérien, formation des professionnels de tourisme, marketing et
communication, tourisme responsable, et organisation institutionnelle.
378. La législation a été révisée pour mettre en oeuvre la stratégie de la Vision 2010. Ainsi, les
textes principaux régissant le secteur, à savoir la Loi no 61-00 portant statut des établissements
touristiques et son décret d'application247, sont entrés en vigueur au courant de 2002. Depuis le
dernier EPC du Maroc, de nouveaux textes juridiques ont aussi été adoptés, y compris le nouvel arrêté
concernant le classement des établissements touristiques.248 Un nouveau cahier des charges fixant les
conditions d’accès et d’exercice de l’activité du transport touristique routier a été signé le
246
Pour plus de détails, voir OMC (2003).
247
Décret n° 2-02-640 du 9 octobre 2002.
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10 février 2009.249 Ce texte fixe les standards minima auxquels doit se conformer l’investisseur en
termes de taille minimale du parc de véhicules (52 places), de local et de qualifications requises.
L’investisseur se doit également d’assurer l’entretien des véhicules, le suivi médical pour les
conducteurs et se conformer à la réglementation du travail en vigueur.
379. Au niveau de la réalisation de la Vision 2010, l'effort s'est principalement concentré sur la
capacité hôtelière, le transport aérien, et la promotion du Maroc à l'étranger. Parmi les avancées
figurent notamment la mise en place des Plans Azur et Mada’In250, et la libéralisation graduelle du
transport aérien (section 5) ii) d)). En juin 2008, aux Assises du tourisme, la gestion des ressources
humaines et la formation des professionnels du tourisme ont été placées au centre des priorités. Pour
améliorer la qualité des services, il a été décidé, entre autres, de modifier les textes régissant les
professions d'agent de voyages et de guide de tourisme.251
381. Par ailleurs, pour accompagner les efforts de promotion des investissements touristiques, il a
été créé, par Loi n° 10-07 du 30 novembre 2007, la Société marocaine de l’ingénierie touristique
(SMIT) - une société publique - dont les missions incluent: les études nécessaires à la définition et à
la mise en œuvre de la stratégie de développement du tourisme; les négociations et le suivi de
conventions avec les aménageurs développeurs privés des zones touristiques; et les actions en faveur
de la promotion du développement touristique auprès des investisseurs potentiels.
382. Compte tenu de l'importance du tourisme, plusieurs mesures incitatives sont en place pour y
promouvoir les investissements. Ceux-ci bénéficient des avantages fiscaux, du financement par l'État,
ainsi que d'autres avantages accordés par la Charte des investissements (chapitre II 5)), les Lois de
finances, le Fonds Hassan II, ou par des dispositions spécifiques (tableau IV.9). Les mesures
adoptées depuis le dernier EPC du Maroc incluent la création de trois sociétés de gestion de fonds
d’investissements: H Partners, filiale spécialisée en capital investissement de Attijariwafa bank (créée
en 2005), Madaef de la CDG (créée en 2006) et d’Actif Invest, filiale de la Banque marocaine du
commerce extérieur (BMCE) (créée en 2004). Cette dernière est la première société au Maroc
248
Arrêté du Ministre du tourisme n° 1751-02 du 18 décembre 2003 fixant les normes de classement
des établissements touristiques, en vigueur depuis mars 2004.
249
Le cahier des charges a été signé conjointement par le Ministre de l’équipement et du transport et le
Ministre du tourisme et de l’artisanat.
250
Le Plan Azur prévoit l'aménagement de six stations balnéaires avec une capacité d’hébergement de
110 000 lits (dont 80.000 hôteliers), sur 3 000 ha de terrain, et des investissements globaux de 46 milliards de
DH. Le Plan Mada’In (i.e le programme de développement régional touristique) vise à repositionner des
destinations déjà existantes (Fès, Casablanca, Agadir, Tanger, Tétouan, Meknes, Rabat, et Ouarzazate-Zagora).
251
Formation-tourisme.com, information en ligne, "Assises du tourisme: Un recadrage de la stratégie
touristique s'impose". Adresse consultée: http://www.formation-tourism.com/Assises-du-tourisme-Un-
recadrage-de-la-strategie-touristique-s-impose-Formation-et-qualite-au-centre-des-preoccupations_a638.html.
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spécialisée dans la gestion de fonds immobiliers et touristiques. Les secteurs public et parapublic
devraient contribuer à leurs capitaux.
Tableau IV.9
Cadre incitatif de l'investissement touristique
Droits Description
Droit d'enregistrement Allégement des frais de constitution de sociétés touristiques, avec un taux de 0,5 pour cent
Exonération des droits relatifs aux actes d'acquisition des terrains destinés à la réalisation de projets
d'investissements dans un délai maximum de 36 mois
Taux réduits à 1 pour cent pour les droits relatifs aux baux emphytéotiques portant sur les immeubles à
usage hôtelier et leurs dépendances
Réduction des droits applicables aux cessions de fonds de commerce
Droits de douanes Exonération pour les investissements dont le montant est supérieur ou égal à 20 millions de DH dans le
cadre de conventions conclues avec le gouvernement
Impôt sur les sociétés (IS) Exonération totale de l'IS ou de l'IGR pour la partie de la base imposable correspondant au chiffre d'affaires
et impôt général sur les des entreprises hôtelières réalisé en devises pendant une période de cinq ans, et réduction de 50 pour cent à
revenus (IGR) partir de la 6ème année
Réduction de l'IS de 50 pour cent pendant cinq ans, pour l'ensemble des entreprises s'implantant dans les
provinces suivantes: Larache, Nador, Tanger, Asilah, Tétouan, entre autres
Réduction de 50 pour cent de l'IS, sans limitation de durée, pour toute entreprise s'implantant dans la
province de Tanger, cumulable avec les avantages précités
TVA Exonération sur les biens d’équipement, matériel et outillage, acquis localement ou importés, inscrits dans
un compte d’immobilisations et affectés à l’exploitation
Taux réduit à 10 pour cent pour les entreprises hôtelières, avec droit à déduction au titre des opérations
d’hébergement, de restauration, de location d’hôtels et d’immeubles touristiques
Impôts des patentes et Exonération totale, pendant une période de cinq ans pour les investissements de création et pour tout
taxe urbaine investissement additionnel ou extension
Financement Participation partielle de l’État, à travers les conventions d’investissement, aux dépenses liées à
l’acquisition du terrain, à la réalisation de l’infrastructure externe et à la formation professionnelle pour les
entreprises dont le programme d’investissement est très important de par: son montant (plus de
200 millions de DH), le nombre d’emplois créés, la région d’implantation, la technologie ou sa contribution
à la protection de l’environnement
Subvention à hauteur de 50 pour cent du coût du terrain (plafonné à un maximum de 250 DH/m²) aux
investisseurs hôteliers pour l'acquisition du terrain devant accueillir des établissements touristiques
Crédit d'investissement pour la réalisation des projets de création, d’extension ou de rénovation, dans le
cadre de conventions conclues avec les établissements bancaires
Mise à disposition des aménageurs des bases foncières support des stations et zones touristiques à un prix
incitatif, ainsi que la prise en charge totale ou participation aux infrastructures "hors site" en matière
d’adduction en eau potable et en électricité et en liaison routière
Garantie des crédits par le Fonds de garantie des prêts, destinés au financement des projets d'investissement
initiés par les jeunes entrepreneurs de nationalité marocaine, à titre individuel ou constitués en sociétés et
coopératives
tableau IV.9 (à suivre)
Crédit pour la rénovation par le Fonds de rénovation des unités hôtelières "RENOVOTEL", à un taux
d'intérêt préférentiel de 2 pour cent par an (hors TVA) (avec un plafond fixé par catégories d'hébergement)
Autres avantages Régime de libre convertibilité garantissant l'entière liberté de transfert, pour les investisseurs étrangers, des
bénéfices nets d'impôt (capital, plus-values et revenus)
Abattement de 100 pour cent sur les dividendes et autres produits de participation perçus par les
entreprises
Abattements et exonérations sur les plus-values et profits réalisés à l'occasion de retrait ou de cession
d'éléments d'actif immobilisé
Plafonnement à 50 millions de DH de la base de calcul de la valeur locative des investissements imposables
Prise en charge par l’État des infrastructures hors site nécessaires au développement des nouvelles zones
touristiques
Prise en charge partielle par l’État de la formation du personnel hôtelier.
Source: OMC (2003), EPC Maroc; et Ministère du tourisme, information en ligne, "Axes stratégiques". Adresse consultée:
http://www.tourinvest.ma/main.php?Id=15&lang=fr; et informations fournies par les autorités marocaines.
383. Les arrivées de touristes sont en hausse, tandis que les nuitées sont en baisse. Ceci est dû au
développement de nouveaux types d’hébergements, tels que les appart-hôtels, les riads, les maisons
d’hôtes, ainsi que l'achat de leurs propres logements par des touristes. Pour "ramener" tous ces types
d’hébergements dans le giron des établissements touristiques classés, une nouvelle loi sur les
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Résidences immobilières de promotion touristique (RIPT) a été promulguée en 2008.252 Des mesures
incitatives et d’encouragement sont prévues dans le cadre de la loi de finances 2010/11.
384. Afin de promouvoir l'image du Maroc sur la scène internationale, le Maroc a conclu jusqu'à
présent 52 accords de coopération touristique et 11 autres se trouvent en instance de signature. 253 Il
participe également aux travaux des organismes internationaux spécialisés, tels que l'Organisation
mondiale du tourisme, le Conseil des ministres arabes du tourisme (Ligue Arabe), et la Conférence
islamique des ministres du tourisme (Organisation de la conférence islamique).
385. Certaines restrictions s'appliquent aux étrangers. Dans le cadre de l'AGCS, le Maroc s'est
réservé le droit d'exiger que les agences de voyages installées hors du Maroc fournissent leurs
services à travers celles installées au Maroc (cette exigence n'est cependant pas appliquée); et que les
agences étrangères (comme les nationales) obtiennent préalablement une licence d'exploitation pour
établir une présence commerciale au Maroc (cette exigence est effectivement appliquée). Il s'est
également réservé le droit de garder le métier de guides de tourisme aux personnes de nationalité
marocaine (cette exigence est effectivement appliquée). Toutefois, les groupes peuvent se faire
accompagner des "tours leaders". Le Maroc s'est engagé à n'imposer aucune limitation au traitement
national, ni à l'accès aux marchés pour les services d'hôtelleries (pour les modes 1, 2 et 3) 254, et pour
les services de restauration (les modes 2 et 3), les services d'agences de voyages (les modes 2 et 3)
sauf pour une licence d'exploitation, et autres services touristiques (les modes 2 et 3); ni au traitement
national pour les services d'agences de voyages (mode 1).255
386. Les normes de classement des hôtels et des restaurants sont fixées par Arrêté du Ministre du
tourisme n° 1751.02 du 18 décembre 2003.
a) Télécommunications
388. Depuis son dernier EPC, le Maroc a continué à renforcer la concurrence à travers la révision
de la législation, et l'attribution de nouvelles licences d'opérateurs (voir ci-après). Ainsi, la Loi
no 24-96 relative à la poste et aux télécommunications (qui avait prévu la libéralisation du
sous-secteur) a été amendée en 2004 par la Loi no 55-01. Celle-ci a introduit, entre autres, des
252
Dahir n° 1-08-60 du 23 mai 2008 portant promulgation de la Loi n° 01-07 édictant des mesures
particulières relatives aux résidences immobilières de promotion touristique et modifiant et complétant la Loi
n° 61-00 portant statut des établissements touristiques.
253
Pour la liste complète, voir Ministère du tourisme, information en ligne, "Coopération". Adresse
consultée: http://www.tourisme.gov.ma/francais/1-Administration-tourisme/5-Cooperations/Accordsb.htm.
254
Les modes de fournitures de services se réfèrent aux: fournitures transfrontières (mode 1),
consommation à l'étranger (mode 2), présence commerciale (mode 3), et présence de personnes physiques
(mode 4).
255
Documents de l'OMC GATS/SC/57, 15 avril 1994; GATS/SC/57/Suppl.1/Rev.1, 4 octobre 1995; et
GATS/SC/57/Suppl.2/Rev.1, 23 juillet 2002.
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innovations telles que l’élargissement de la notion du service universel (voir ci-après), la possibilité
de recourir aux infrastructures alternatives, l'autorisation du partage des infrastructures existantes, et
la possibilité pour l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) d'appliquer
des sanctions graduelles (avertissement, suspension ou retrait de la licence) et des sanctions
financières.256 Aux termes de la loi, les équipements terminaux destinés à être connectés à un réseau
public de télécommunications et les installations radioélectriques sont soumis à un agrément préalable
(d’une durée de 10 ans).
389. Malgré l'amélioration sensible du taux de pénétration de la téléphonie fixe (de 4,24 pour cent
en 2006 à 9,70 pour cent en 2008), celui-ci reste néanmoins parmi les plus bas de la région. Le
nombre des abonnés est passé de 1 140 en 2001 à 2 991 158 en 2008. Cette performance est due
notamment à l'introduction, en mars 2007, de la téléphonie fixe de mobilité restreinte sur le marché.
En 2008, la part des lignes résidentielles est passée à 82,1 pour cent, contrairement aux lignes
professionnelles et aux publiphones qui ont vu leurs parts relatives baisser (tableau IV.10).
390. Le marché de la téléphonie mobile est en pleine croissance (tableau IV.10). Le nombre
d’abonnés mobiles a atteint 22,8 millions en 2008. Le taux de pénétration en 2008 était de 74,0 pour
cent. Les formules en "prépayé" dominent très largement avec une part de 96 pour cent des
abonnements.
391. Le marché de l’Internet est aussi en plein essor. Le Maroc a concentré ses efforts sur
l'amélioration de la qualité des connexions internet. Le parc internet total atteint 757 453 abonnés en
2008 (tableau IV.10). Le taux de pénétration reste néanmoins faible, avec 2,46 pour cent en 2008. Le
nombre d’abonnés à internet en bas débit est passé à 5 454 en 2008. Néanmoins, l'ADSL reste le
mode d'accès dominant avec un nombre des abonnements de 482 791 en 2008.
392. Les centres d’appels (CA) au Maroc connaissent un développement important. Le nombre
des CA déclarés auprès de l’ANRT est passé de 31 en 2001 à 244 en 2008 (tableau IV.10). Les CA
sont considérés par le Gouvernement comme parmi les secteurs les plus porteurs en matière d'emploi
et d'investissement. En 2006, 49 pour cent des CA disposaient des capitaux étrangers (souvent
majoritaires).257
Tableau IV.10
Télécommunications: indicateurs de base, 2001-2008
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Chiffres d'affaires des opérateurs de télécommunications 1 382 1 552 1 716 1 964 2 269 2 364 2 474 32 253
(millions d'euros)
Chiffres d'affaires de la téléphonie mobile (millions d'euros) 482 644 838 1 250 1 557 .. .. ..
Chiffres d'affaires de la téléphonie fixe et internet (millions 896 905 871 1 017 1 089 .. .. ..
d'euros)
Nombre de lignes fixes (milliers) 1 140 1 127 1 219 1 308 1 341 1 266. 2 394 2 991
Part des abonnés résidentiels (%) .. .. .. 68,0 65,9 64,2 80,4 82,1
Part des abonnés professionnels (%) .. .. .. 21,6 21,8 23,4 12,9 12,5
Part des publiphones (%) .. .. .. 10,4 12,3 12,4 6,7 5,35
Nombre d'abonnés au mobile (milliers) 4 776 6 198 7 333 9 337 12 393 16 005 20 029 22 816
Nombre de lignes (pour cent habitants)
Fixes 3,92 3,86 4,11 4,38 4,49 4,24 7,85 9,70
Mobiles 15,68 20,90 24,80 31,23 41,46 53,54 65,66 73,98
256
Plusieurs nouveaux décrets ont aussi été adoptés, notamment: Décret n°2-05-772 du 22 juin 2005
relatif à la procédure suivie devant l’ANRT en matière de litiges, de pratiques anticoncurrentielles et
d’opérations de concentration économique; Décret n°2-05-771 du 13 juillet 2005 modifiant et complétant le
Décret n°2-97-1026 du 25 février 1998 relatif aux conditions générales d'exploitation des réseaux publics de
télécommunications; et Décret n°2-05-770 du 13 juillet 2005 modifiant et complétant le Décret n°2-97-1025 du
25 février 1998 relatif à l'interconnexion des réseaux de télécommunications.
257
ANRT (2007)
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Page 131
.. Non disponible.
Source: ANRT (2008), Le Rapport annuel 2007, Rabat; ANRT (2006), Le secteur des télécommunications et des
technologies de l’information au Maroc en chiffres 2005. Adresse consultée: http://www.septi.gov.ma/Fiche_pdf/
Divers/Telecom_&_TI_au_MAroc_en_chiffres_2005.pdf.
393. Actuellement, trois opérateurs se partagent le marché marocain des téléphonies fixe et mobile:
Maroc Télécom (IAM), Méditel (Medi Telecom)258 et Wana (appelé Maroc Connect259 jusqu'à 2007).
Maroc Télécom (Ittissalat Al-Maghrib)260 reste le leader sur le marché de la téléphonie mobile, et le
premier fournisseur d’accès à l'internet par ADSL, à travers sa filiale Casanet. Depuis son
introduction à la bourse de Casablanca en décembre 2004, l'action de Maroc Télécom est passée de
68,25 DH à 213,8 DH en mai 2008, avant de baisser à 183 DH en novembre 2008. L'arrivée sur le
marché de la téléphonie fixe du Méditel et de Wana (services fixes avec mobilité restreinte) en 2007 a
mis fin au monopole de facto de Maroc Télécom. Les services de la téléphonie mobile sont fournis
par les trois, depuis que Wana a lancé ses opérations en juin 2008 (services mobiles utilisant la
technologie 3G), en mettant fin au duopole du Maroc Télécom et Méditel.261
394. Entre 2002 et 2008, d'autres nouveaux opérateurs sont entrés sur le marché. Il s'agit de deux
opérateurs de réseaux radioélectriques aux ressources partagées (3RP) (INQUAM Telecom SA, et
258
Meditel a été créé en 1999 par un consortium, regroupant le groupe espagnol Telefonica (32,18 pour
cent), Portugal Telecom (32,18 pour cent), RMA Watania (13,06 pour cent), Finance.com (5,0 pour cent), et
Holdco (17,59 pour cent ); il a commencé ses opérations en 2000.
259
Maroc Connect a été créé en 1999 en partenariat avec Wanadoo du groupe France Telecom. En
2004, France Telecom a décidé de se désengager de son capital, repris par Attijariwafa Bank et la Caisse de
dépôt et de gestion. En 2005, le groupe ONA (Omnium Nord Africain) en devient l’actionnaire majoritaire.
260
Maroc Télécom SA. a été créé en 1998 en tant que société anonyme; c’est l’opérateur historique au
Maroc (voir OMC (2003) pour détails). Le groupe français Vivendi Universal détient 53 pour cent de son
capital, après en avoir acquis 35 pour cent en 2001 et 16 pour cent en 2004, et 2 pour cent par la suite (par un
échange d’actions avec le groupe marocain CDG).
261
En 2008, le marché était encore partagé entre Maroc Télécom (63,4 pour cent) et Méditel (34,7 pour
cent).
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Moratel SA), de trois opérateurs de réseaux publics de télécommunications par satellites de type
GMPCS (European Datacomm Maghreb SA, Thuraya Maghreb SA, et Soremar Sarl), et de trois
opérateurs VSAT (Spacecom, Gulfsat, et CIMECOM). Ils s'ajoutent aux deux opérateurs (Orbcomm
Maghreb et TESAM Maroc) de réseaux publics de télécommunications par satellites de type GMPCS
existant depuis 2000. Par ailleurs, la licence d'INQUAM Telecom SA a été retirée en juillet 2008.
Trois licences de troisième génération (3G) ont été attribuées a IAM, Médi Telecom et Wana en 2008.
395. Le secteur est régulé par l'ANRT, créée en 1998. Elle compte parmi ses fonctions
l’instruction des demandes de licences262 (selon, entre autres, des critères de qualité, de couverture du
territoire et de préservation des emplois locaux) et des autorisations dans le domaine des réseaux
privés (réseaux d’entreprise), ainsi que des fréquences. Elle se charge aussi du suivi du
développement des technologies de l’information et de la communication. Depuis fin 2004, elle est
également chargée de surveiller la concurrence et de trancher les litiges. 263 Depuis mai 2007, l’ANRT
gère en plus les noms de domaine ".ma"264, et opère aussi en tant qu’autorité nationale d’agrément et
de surveillance de la certification électronique.265
396. Les coûts des licences s’élèvent à: 1,836 millions de DH TTC (Méditel) et 1,5 pour cent du
chiffre d'affaires (CA) HT par an (Wana) pour la licence GSM; 360 millions de DH (pour chacun des
opérateurs) pour la licence 3G; 75 millions de DH (Méditel) et 306 millions de DH (Wana) pour la
licence NGN; 300 000 DH HT (pour chacun des opérateurs) pour la licence GMPCS: 36 millions de
DH TTC (Gulfsat), 45 millions de DH TTC (Space com), et 19 millions de DH TTC (Cimecom) pour
la licence VSAT ; et 500 000 DH HT (Moratel) pour la licence 3RP.266 Les opérateurs GMPCS sont
également redevables d’une contrepartie variable en fonction du CA. Par ailleurs, tous les opérateurs
sont redevables des contributions suivantes: 2 pour cent de leurs CA au titre des missions de service
universel; 1 pour cent au titre de la formation et la recherche; et des redevances de fréquences.
397. L'interconnexion fait l'objet d'un contrat négocié entre les exploitants concernés. Si les
parties n'arrivent pas à se mettre d'accord, elles peuvent saisir l'ANRT. Les demandes
d'interconnexion ne peuvent pas être refusées si elles sont "raisonnables" au regard des besoins du
demandeur et des capacités de l'exploitant. Les tarifs d'interconnexion doivent être approuvés par
l'ANRT. Ainsi, toute offre technique et tarifaire doit être soumise, à l'ANRT pour approbation, par
les exploitants qui exercent une "influence significative" (définie annuellement) sur le marché d'un
service spécifique.267 En 2008, l’ANRT a désigné comme exploitant exerçant une influence
significative sur les marchés de la terminaison fixe et des liaisons louées Maroc Télécom, et sur le
marché de la terminaison mobile Voix et AMS les opérateurs Maroc Télécom et Méditel. Les tarifs
(HT) d'interconnexion aux réseaux mobiles approuvés pour 2007-2009 diminuent graduellement de
1,3309 à 1,1552 DH/minute aux heures pleines et 0,6650 à 0,5775 DH/minute aux heures creuses.268
Les tarifs d'interconnexion fixe devraient aussi être réduits entre 2008 et 2010. Cette réduction varie
de 2 pour cent pour BPN à 15,5 pour cent pour les transits simple et double.269
262
Les licences sont accordées par décret du Premier ministre.
263
Dahir n° 1-04-154 du 4 novembre 2004 portant promulgation de la Loi n° 55-01 modifiant et
complétant la Loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications.
264
Dahir n° 1-07-43 du 17 avril 2007 portant promulgation de la Loi n° 29-06 modifiant et complétant
la Loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications.
265
Dahir n° 1-07-129 du 30 novembre 2007 portant promulgation de la Loi n° 53-05 relative à
l’échange électronique de données juridiques.
266
TTC signifie toutes taxes comprises, et HT, hors taxes.
267
Décret n° 2-97-1025 du 25 février 1998 relatif à l'interconnexion des réseaux de
télécommunications, et Décret n°2-05-770 du 13 juillet 2005 modifiant et complétant le Décret n° 2-97-1025 du
25 février 1998.
268
ANRT (2008).
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398. Depuis le dernier EPC du Maroc, la notion du service universel (SU) 270 a été élargie pour
couvrir (en plus du service téléphonique) les services de télécommunications d'une manière générale
(y compris les services liés à l’aménagement du territoire et les services à valeur ajoutée, dont
l'internet). Les opérateurs contribuent au Fonds pour le service universel à hauteur de 2 pour cent de
leurs CA; le Fonds sert à financer des programmes du SU. Afin d'améliorer l'efficacité de la gestion
du fonds, le Comité de gestion du service universel des télécommunications (CGSUT) a été créé en
2005.271 Les opérateurs peuvent choisir réaliser eux-mêmes les programmes du SU (qui doivent être
néanmoins validés par le CGSUT). Dans ce cas, les montants retenus pour leurs réalisations sont
déduits des sommes dues au titre des 2 pour cent. Pour les programmes définis par le CGSUT, mais
qui ne sont pas réalisés par des opérateurs, un appel à concurrence est lancé. Depuis la création du
CGSUT, deux programmes d’envergure ont été adoptés: le programme de généralisation des
technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement (GENIE), et le programme
PACTE visant la généralisation de l’accès aux télécommunications aux zones rurales. Par ailleurs, le
CGSUT a approuvé une dizaine de programmes annuels soumis par des opérateurs.
399. Dans le cadre de l'AGCS, le Maroc a pris des engagements concernant les
télécommunications qu'il a complétés lors de sa participation aux dernières négociations en la matière.
Le Maroc s'est réservé le droit de limiter l'accès au marché de la téléphonie fixe ainsi qu'au réseau
numérique à intégration de services par l'obligation de passer par le réseau de Maroc Télécom, et
d'établir une présence commerciale (exigence appliquée dans la pratique) pour la fourniture
transfrontières des services de téléphonie mobile, de radiomessagerie, les services mobiles de
transmission de données avec commutation par paquets (TDCP), les services Frame relay, les services
par circuits loués privés, et les systèmes PCS. Le Maroc s'est engagé à ne pas limiter l'accès au
marché dans le cas de fourniture transfrontières des services à valeur ajoutée (autres que téléphone et
télex), et dans le cas de la consommation à l'étranger des services consolidés, sauf pour les services
par circuits loués privés, pour lesquels la consommation à l'étranger peut être limitée par "l'utilisation
nécessaire des capacités disponibles des réseaux publics de télécommunications existants".
400. Quant à la présence commerciale, le Maroc s'est réservé le droit (en matière d'accès au
marché) de soumettre à une licence d'établissement et d'exploitation tout opérateur qui désire installer
sa propre infrastructure de transmission, et à une déclaration si ces capacités sont louées aux autres
opérateurs (dans le cas des services de TDCP et de Frame relay); et à une licence d'exploitation et
d'établissement les services de téléphonie mobile, de radiomessagerie, des systèmes PCS et des
services mobiles de transmission de données (qui en plus sont réservés aux opérateurs sélectionnés
par appel d'offres). En matière de traitement national, le Maroc s'est engagé à ne pas imposer de
restrictions pour la fourniture transfrontières et la consommation à l'étranger des services
consolidés.272
b) Poste
401. Barid Al Maghrib (Poste Maroc) a été créée en 1998, suite à l'entrée en vigueur de la
Loi n° 24-96 qui a séparé les secteurs Poste et Télécommunications. C'est un établissement public,
avec le chiffre d'affaires de 1,4 milliards de DH en 2007 et environ 8 393 employés. En 2006, un
269
Décision ANRT/DG/n°01/08 portant approbation de l’offre technique et tarifaire d’interconnexion
au réseau fixe d’Itissalat Al Maghrib (IAM) pour l’année 2008.
270
Le service universel est régi par la Loi n°24-96 du 07 août 1997, telle que modifiée par la Loi
n°55-01 du 08 novembre 2004; le Décret n°2-97-1026 du 25 février 1998, tel que modifié par le Décret
n°2 05-771 du 13 juillet 2005; et les cahiers des charges des exploitants de réseaux publics de
télécommunications.
271
Décret n° 2-05-771 du 13 juillet 2005 modifiant et complétant le Décret n° 2-97-1026 du
25 février 1998 relatif aux conditions générales d'exploitation des réseaux publics de télécommunications.
272
Documents de l'OMC GATS/SC/57, 15 avril 1994; et GATS/SC/57/Suppl.2/Rev.1, 23 juillet 2002.
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contrat-programme a été renouvelé entre le Gouvernement et Barid Al Maghrib en vue, entre autres,
de le changer en société anonyme. Ceci lui permettrait de se financer par émission de dette privée ou
via une éventuelle introduction en Bourse. Un projet de loi instituant sa transformation en société
anonyme a été préparé. En juin 2008, Barid Al Maghrib a été autorisé par Décret n° 2-08-258 du
5 juin 2008 à créer une filiale, dotée d'un agrément bancaire limité, dénommée Al Barid Bank S.A.
402. Les services postaux sont libéralisés, à l'exception de ceux toujours sous le monopole de
Barid Al Maghrib, c'est-à-dire tous les envois d’un kilo ou moins, y compris les lettres (à l’exception
du service du courrier accéléré international). Les services financiers postaux sont soumis par la Loi
bancaire au contrôle par Banque Al-Maghrib en matière du respect des règles prudentielles, de
communication des documents et renseignements, d'information de toute anomalie ou d'événements
graves dans l'activité ou la gestion, et l'obligation de vigilance.
v) Services financiers
a) Services bancaires
404. Le système bancaire est aussi caractérisé par une importante concentration financière. Ainsi,
la concentration des trois premières banques en termes du total-actif entre 2002 et 2007 est passée de
51,4 à 63,4 pour cent; et en termes de dépôts, de 56,7 à 67 pour cent. Leur part dans la distribution
des crédits s’est renforcée de 40,2 à 59,2 pour cent.275 D'ailleurs, les prêts bancaires ont doublé entre
décembre 2002 et avril 2008 (en passant de 216,5 milliards de DH à 457,6 milliards de DH), et
représentent 98 pour cent de l’ensemble des concours à l’économie.
405. La rentabilité ainsi que la performance des banques se sont aussi améliorées. La rentabilité
des actifs et celle des fonds propres sont passées, entre 2002 et 2007, de 0,08 et 1,0 pour cent à 1,5 et
20,6 pour cent, respectivement. La proportion des créances en souffrance a d'abord augmenté de
17,7 pour cent en 2002 à 19,4 pour cent en 2004, puis baissé graduellement à 7,9 pour cent en 2007;
elle est de 5,3 pour cent pour les banques à capital majoritairement privé. Cette amélioration
s’explique principalement par le processus d’assainissement des portefeuilles de crédits engagé par
des banques et, encouragé à travers la mise en place des règles de Bâle II. Le taux de bancarisation 276
s'est amélioré depuis le dernier EPC du Maroc, mais reste relativement faible (environ 31 pour cent
contre 18 pour cent en 2002).
273
Bank Al-Maghrib (2008a).
274
Il s’agit de: Crédit populaire du Maroc (CPM), Crédit agricole du Maroc (CAM), Crédit immobilier
et hôtelier (CIH), Fonds d'équipement communal (FEC), et CDG capital.
275
Si on tient compte des cinq premières banques, la concentration est passée (entre 2002 et 2007) de
68,8 à 81,1 pour cent en termes du total-actif; de 75,6 à 83,3 pour cent en termes de dépôts; et de 60,4 à
77,7 pour cent en termes de distribution des crédits. Source: Bank Al-Maghrib (2007).
276
Le rapport entre le nombre de comptes bancaires des résidents et la population âgée de plus de
15 ans.
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406. Les banques respectent globalement l’ensemble des règles prudentiels. Le coefficient
minimum de solvabilité (ratio Cooke) des banques était en moyenne de 12 pour cent en
décembre 2007 (au-dessus du taux minimum réglementaire de 8 pour cent). Le coefficient de
liquidité des banques s'est établi, en moyenne, à 125 pour cent (au-dessus du minimum de 100 pour
cent exigé). Les positions de change globales des banques, limitées à 20 pour cent de leurs fonds
propres nets, se sont établies en 2007 à 6,2 pour cent pour les positions longues, et à 0,6 pour cent
pour les positions courtes.
407. Afin de protéger la clientèle, le taux effectif global appliqué aux opérations de prêts à la
clientèle ne doit pas être supérieur au taux maximum des intérêts conventionnels (TMIC), i.e. au taux
moyen pondéré pratiqué sur les crédits à la consommation de l'année précédente majoré de 200 points
de base. A titre d'exemple, le TMIC a été de 14,17 pour cent pour la période allant du 1er avril 2008
au 31 mars 2009. En 2006, les taux d’intérêt débiteurs se sont situés, le plus souvent, dans la
fourchette de 6,5 à 9 pour cent (contre 7,5 à 12 pour cent en 2002).
408. Les PME/PMI, jugées plus risquées par les établissements de crédit (du fait notamment de la
faiblesse de la gouvernance, de la sous-capitalisation et une rentabilité insuffisante), rencontrent des
difficultés pour se financer auprès du système bancaire.277 Pour remédier à cette situation, les
autorités ont adopté une série d’initiatives, en mobilisant des lignes de crédit à des taux
concessionnels en faveur des PME et en mettant en place des fonds de garantie, dont le plus récent a
pour objet la restructuration des dettes des entreprises.278 La part des PMEs dans le total des crédits à
la clientèle s’est néanmoins renforcée, en se situant en 2006 à près de 23 pour cent (ou à 40 pour cent,
si l'on exclut les prêts aux entreprises non financières). Les PME ont aussi bénéficié de la détente des
taux d’intérêt débiteurs.
409. Depuis son dernier EPC, le Maroc a continué à réformer l'environnement réglementaire des
services bancaires. Ainsi, deux importants textes sont entrés en vigueur en 2006: la Loi n° 34 03
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés (i.e. loi bancaire) 279 et la Loi n° 76-03
portant statut de Bank Al-Maghrib (BAM).280 Le dispositif prudentiel a également été révisé pour
l'harmoniser avec les dispositions de la nouvelle loi bancaire et l'aligner sur les standards
internationaux.281
410. Les principaux apports de la nouvelle loi bancaire concernent notamment l'extension de son
champ d'application (et par conséquent du contrôle de BAM) aux organismes "assimilés (i.e banques
off-shore, associations de micro-crédit, Caisse centrale de garantie, Caisse de dépôt et de gestion, et
les services financiers de Barid Al-Maghrib), ainsi que le renforcement de l’autonomie de BAM et de
ses pouvoirs en matière de contrôle et de supervision. Le gouverneur de BAM est désormais seul
compétent pour attribuer l’agrément nécessaire aux établissements bancaires (voir ci-dessous). Les
autres modifications concernent, inter alia, les attributions des différentes instances instituées par la
loi bancaire afin d’améliorer la supervision; l'institution d’une commission de coordination entre les
277
Bank Al-Maghrib (2007).
278
Bank Al-Maghrib (2006).
279
La Loi n° 34-03 remplace la Loi n° 1-93-147 de 1993.
280
Promulguées par le Dahir n° 1-05-178 du 14 février 2006 et le Dahir n° 1-05-38 du
23 novembre 2005, respectivement.
281
Les nouveaux textes adoptés incluent: Circulaire n° 20/G/2006 du 30 novembre 2006, relative au
capital minimum des établissements de crédit; Circulaire n° 24/G/2006 du 4 décembre 2006 relative aux fonds
propres des établissements de crédit; Circulaire n° 25/G/2006 du 4 décembre 2006 relative au coefficient
minimum de solvabilité; Circulaire n° 26/G/2006 relative aux exigences en fonds propres portant sur les risques
de crédit, de marché et opérationnels; Circulaire n° 29/G/2006 du 5 décembre 2006 relative aux conditions de
prises de participations par les établissements de crédit dans des entreprises existantes ou en création; et
Circulaire n°31/G/2006 du 5 décembre 2006 relative au coefficient minimum de liquidité des banques.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
Page 136
autorités de contrôle du secteur financier (i.e. BAM, Conseil déontologique des valeurs mobilières et
Direction des assurances et de la prévoyance sociale), et le renforcement de la protection des
déposants.
411. La révision de la loi portant statut de BAM a consacré son autonomie en matière de politique
monétaire; et clarifié ses attributions en matière de politique de change. BAM doit néanmoins se
conformer au cadre de change et de parité du dirham, fixé par voie réglementaire par le Ministre de
l’économie et des finances; un conseil de concertation existe entre BAM et le Ministère de
l’économie et des finances. Il lui est désormais interdit d’accorder tout concours financier à l’État,
sous réserve de certaines facilités de caisse (maximum 5 pour cent des recettes fiscales réalisées au
cours de l’année budgétaire précédente). BAM peut suspendre l’utilisation de ces facilités lorsqu’elle
estime que la situation du marché monétaire le justifie. BAM doit également éliminer les activités
incompatibles avec sa fonction de supervision et se retirer dès mars 2006 de toutes les instances
dirigeantes et de contrôle des établissements de crédit et des organismes assimilés, puis céder, dans un
délai maximum de trois ans (dès mars 2006) l'ensemble des participations qu'elle détient dans les
établissements de crédit (marocains ou étrangers). De l'autre côté, BAM est elle-même sujette à un
contrôle parlementaire accru avec notamment l'obligation du Gouverneur de rendre compte en matière
de politique monétaire et d’activité des établissements de crédit et organismes assimilés devant les
commissions parlementaires compétentes.
412. Selon la législation en vigueur, tout établissement de crédit doit, avant d'exercer son activité
au Maroc, avoir été préalablement agréé, en qualité de banque ou de société de financement, par BAM
(et non plus par le Ministre des finances) après avis du Comité des établissements de crédit. Les
banques doivent disposer d'un capital minimum (ou d'une dotation) totalement libéré de 200 millions
de DH, sauf si elles ne recueillent pas de fonds du public (100 millions de DH dans ce cas). 282 Le
capital minimum requis des sociétés de financement varie (en fonction de la nature de leurs
opérations) entre 1 million de DH et 50 millions de DH. Les établissements de crédit ayant leur siège
social au Maroc doivent être constitués en sociétés anonymes à capital fixe, à l'exception de ceux qui
bénéficient d'un statut particulier par la loi. L’octroi ou le refus d’agrément est signifié dans un délai
maximum de quatre mois. Les établissements de crédit sont tenus d'adhérer à l'une des deux
associations professionnelles - le Groupement professionnel des banques du Maroc, ou l'Association
professionnelle des sociétés de financement.
413. Un nouvel agrément de BAM est exigé dans le cas des changements qui affectent la
nationalité, le contrôle d'un établissement de crédit ou la nature de ses opérations, ainsi que dans le
cas des fusions et absorptions. L'accord de BAM est requis pour toute acquisition ou cession (directe
ou indirecte) d'une participation dans le capital d'un établissement de crédit conférant au moins 10, 20
ou 30 pour cent (selon le cas) du capital social ou des droits de vote dans les assemblées générales.
BAM dispose du droit de s'opposer à la nomination d'une personne au sein des organes
d'administration, de direction ou de gestion d'un établissement de crédit.
414. Les établissements de crédit, dont le siège social se trouve à l'étranger, peuvent créer des
filiales ou ouvrir des succursales au Maroc. Pour obtenir l'agrément, un avis de l'autorité du pays
d'origine est demandé. BAM doit également s'assurer que les dispositions législatives et
réglementaires applicables dans le pays d'origine ne soient pas de nature à entraver la surveillance de
la filiale ou de la succursale dont la création est envisagée au Maroc. Ils peuvent également, après
avis du Comité des établissements de crédit, ouvrir des bureaux d'information, de liaison ou de
représentation.
282
Arrêté du Ministre des finances et de la privatisation n° 215-07 du 30 janvier 2007 portant
homologation de la Circulaire du gouverneur de BAM n° 20/G/2006 relative au capital minimum ou la dotation
minimum des établissements de crédit.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
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415. Une place financière offshore à Tanger accueille des banques et des sociétés holding. 283
Seules les filiales et succursales de banques de notoriété internationale, avec un capital ou une
dotation minimum de 500 000 dollars EU, peuvent s'y installer. Les banques offshore sont tenues de
respecter les règles applicables en matière de solvabilité, de division des risques et de liquidité. Elles
peuvent, toutefois, en être exemptées, si BAM estime que la gestion des risques qu'elles encourent est
assurée dans des conditions satisfaisantes par leurs sociétés mères.284 Les banques offshore sont
soumises depuis 2006, en vertu de la loi bancaire, au contrôle de BAM. En 2007, l'activité des six
banques offshore opérationnelles (i.e. 5 filiales et une succursale) a atteint environ 2 pour cent du total
bilan cumulé des banques.
416. Les banques offshore bénéficient de plusieurs incitations fiscales, telles que l'exonération des
droits d'enregistrement et de timbre pour les actes de constitution, d'augmentation de capital et
d'acquisition d'immeubles (sièges et agences), sous réserve qu'ils demeurent à leurs actifs pendant
10 ans. Elles sont également exonérées de la TVA pour leur acquisition locale de biens d'équipement
et fournitures, et des droits et taxes à l'importation de matériel, mobilier et biens d'équipement
nécessaires à leur exploitation. Sont en outre exempts de tout prélèvement, les dividendes distribués
aux actionnaires, les intérêts servis sur les dépôts et tout autre placement effectué en monnaies
étrangères convertibles auprès des banques offshore, ainsi que ceux relatifs aux prêts consentis. Les
jetons de présence et toutes autres rémunérations versées par les banques à leurs administrateurs, ainsi
que les traitements, émoluments et salaires versés aux personnels non-résidents285 sont soumis à un
prélèvement à la source de 18 pour cent libératoire de l’IR. Les banques offshore bénéficient aussi
d’un assujettissement optionnel à l'IS, pendant 15 ans dès leurs agréments, au taux de 10 pour cent, ou
à un impôt forfaitaire fixé d'un montant de 25 000 dollars EU par an, libératoire de tout autre impôt
sur les bénéfices ou revenus. Pour les sociétés holding offshore, l’impôt forfaitaire est fixé à
500 dollars EU pendant les 15 premières années de leur installation; au-delà de cette période, elles
sont soumises à l’IS selon le régime de droit commun (chapitre II 5)).
417. Dans le cadre de l'AGCS, le Maroc s'est réservé le droit de limiter la participation étrangère
au capital des grands établissements bancaires au cas où cette participation aboutirait à une prise de
contrôle au sens de l'article 24 de la Loi bancaire du 6 juillet 1993 (dont le contenu a été repris par la
Loi n° 34-03). Il s'est également engagé à ne pas imposer des limitations à la création
d'établissements de crédit; et à l'ouverture de succursales, d'agences, de guichets ou de bureaux de
représentation. Les deux engagements sont néanmoins sujets à une clause de réciprocité. Le Maroc
s'est également réservé le droit d'interdire la fourniture des services financiers (l'assurance inclue) par
des personnes physiques. Il s'est aussi engagé à n'imposer aucune limitation en matière du traitement
national dans le cas de tous les services financiers sur sa liste des engagements286, ainsi qu'en matière
de l'accès au marché pour le mode 3 (présence commerciale), à l'exception des limitations
mentionnées ci-dessus. Quant à la fourniture transfrontières des services financiers, le Maroc s'est
engagé à n'imposer aucune limitation à l'accès au marché dans le cas de fourniture de prêts destinés au
financement des investissements au Maroc et des transactions commerciales avec le Maroc; de
garanties et d'engagements; de fourniture et de transfert d'informations financières; et de traitement
de données financières et de logiciels y afférents. 287
283
Les conditions de leur exercice sont régies par la Loi n°58-90 relative aux places financières
offshore, la loi bancaire, et l'Arrêté du Ministre des finances et de la privatisation n°33-07 du 5 janvier 2007.
284
Arrêté du Ministre des finances et de la privatisation n°33-07 du 5 janvier 2007.
285
Le personnel résidant peut bénéficier du même taux (i.e. 18 pour cent) s’il peut justifier que la
contrepartie de sa rémunération en monnaie étrangère convertible a été cédée à une banque marocaine.
286
Document de l'OMC GATS/SC/57/Suppl.1/Rev.1, 4 octobre 1995.
287
Document de l'OMC GATS/SC/57/Suppl.1/Rev.1, 4 octobre 1995.
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b) Services d'assurance
418. Le marché marocain de l’assurance est le deuxième d’Afrique en termes de chiffres d’affaires,
mais sa contribution au PIB reste limitée. Actuellement, il est composé de 10 compagnies (de forme
juridique SA)288, trois mutuelles et une société publique de réassurance, ainsi que de trois sociétés
d’assistance et une société d’assurance-crédit, regroupées au sein de la Fédération marocaine des
sociétés d'assurances et de réassurances (FMSAR). En 2007, le nombre des intermédiaires
d’assurances agréés était de 972 (726 agents d’assurances et 246 courtiers d’assurances). Le
Gouvernent continue à dominer la branche de réassurance à travers la Société centrale de réassurance
(SCR)289 qui détient plus de 70 pour cent du marché marocain de réassurance (le reste étant détenu
principalement par la SCOR, la Swiss-Re, AXA et l’Afrique-Re) et bénéficie d'une garantie étatique
inconditionnelle. La Direction des assurances et de la prévoyance sociale (DAPS), relevant du
Ministère de l'économie et des finances, joue le rôle d'instance de régulation et de contrôle de l'activité
des organismes d'assurance, de réassurance et de capitalisation.290
419. Le marché de l'assurance reste concentré. En 2007, quatre compagnies réalisaient 62,1 pour
cent du chiffre d'affaires du secteur291, qui s'élevait (en termes de primes émises), à 17,7 milliards de
DH, et représentait une progression de 46,3 pour cent par rapport à 2002. L’assurance vie et
capitalisation est devenue la branche la plus importante (33,2 pour cent du chiffre d'affaires du
secteur), suivie de l'assurance automobile (30,7 pour cent), et accidents corporels (12,6 pour cent). En
2007, une seule compagnie était déficitaire (dégageant une perte de 23,9 millions de DH), les 16
autres ont totalisé un bénéfice de 8,2 milliards de DH.292
420. Le secteur de l'assurance est réglementé par le Code des assurances 2002 (amendé en 2006) et
ses décrets d'application.293 Les amendements apportés au code en 2006 par la Loi n° 39-05294
permettent désormais l’établissement de succursales au Maroc par des compagnies d'assurance des
pays avec lesquels le Maroc a conclu un ALE (chapitre II 4)) sans avoir à constituer une société de
droit Marocain. D'autres modifications apportées incluent l'introduction des dispositions permettant
de conclure des contrats d'assurance à l'étranger dans certains cas spécifiques (voir ci-après), ainsi que
des dispositions concernant l’organisation et la gestion financière et comptable des compagnies, et
l'instauration d'une amende administrative à l’égard de toute compagnie qui ne procède pas au
paiement d’une prestation ou d’une indemnité due au titre d’un contrat d’assurance, ou d’une décision
judiciaire définitive. Le code réglemente aussi la bancassurance, et limite la fourniture des services
288
Depuis 2002, une fusion a eu lieu (entre Al Wataniya et Royale marocaine d'assurances pour former
le Groupe RMA Watanya).
289
La SCR est détenue à 94 pour cent par l'État marocain par l'intermédiaire de la Caisse de dépôt et de
gestion.
290
D'autres instances interviennent dans différents domaines: le Comité consultatif des assurances
privées joue le rôle de concertation; le Fonds de garantie des accidents de la circulation indemnise les victimes
d'accidents corporels de la circulation dont l'auteur est inconnu ou non assuré et insolvable; et le Bureau central
marocain des sociétés d'assurance (assurance automobile) émet les cartes vertes (cartes internationales
d'assurance automobile) et gère les sinistres survenus au Maroc et causés par des véhicules immatriculés à
l'étranger (et vice-versa).
291
Il s’agit de RMA-Watanya (20,1 pour cent de part du marché), Wafa Assurance (19,9 pour cent),
AXA Assurance Maroc (la filiale à 51 pour cent du groupe AXA) (14,3 pour cent), et CNIA (7,8 pour cent).
292
Ministère de l'économie et des finances (2008a).
293
Dahir n° 1-02-238 du 3 octobre 2002 portant promulgation de la Loi n° 17-99 portant code des
assurances, Décret n° 2-03-50 du 22 mai 2003 pris pour l'application du Titre III du livre II et du Titre X du
livre III de la Loi n° 17-99, et Décret n° 2-04-355 du 2 novembre 2004.
294
Dahir n° 1-06-17 du 14 février 2006 portant promulgation de la Loi n° 39-05 modifiant et
complétant la Loi n° 17-99 portant code des assurances.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 139
par les banques et la Barid Al-Maghrib (section 5) iv) b)) aux assurances de personnes, à l'assistance
et l'assurance crédit.
421. Selon le Code, seules les personnes morales sont habilitées à exercer dans le domaine
d'assurance; l’intermédiation en assurance par contre peut être exercée par des personnes physiques
ou morales (agents généraux, ou sociétés de courtage). L'agrément d'un intermédiaire d'assurances
n'est accordé qu'aux personnes physiques de nationalité marocaine, et aux personnes morales régies
par le droit marocain, ayant leur siège au Maroc et ayant 50 pour cent au moins du capital détenu par
des personnes physiques de nationalité marocaine ou des personnes morales de droit marocain, sous
réserve des ALE conclus par le Maroc; la personne responsable doit être de nationalité marocaine.
422. L'agrément des compagnies d'assurance et de réassurance est accordé par branche aux
entreprises régies, sous réserve des ALEs, par le droit marocain et ayant leur siège social au Maroc
(avec un capital social d'au moins 50 millions de DH). Ces entreprises doivent, sous réserve des ALE,
être constituées sous forme de sociétés anonymes ou de sociétés d’assurances mutuelles. 295 Les
principaux critères d'approbation pour l'établissement des compagnies d'assurance sont les moyens
techniques et financiers et leur adéquation avec le programme d'activités; l'honorabilité et la
qualification des personnes en charge; la répartition du capital; et la qualité des actionnaires. 296
L'instance en charge du processus d'approbation est le Ministère des finances; il n'y pas de droits à
acquitter. Tout changement de majorité, toute cession de plus de 10 pour cent des actions et toute
prise de contrôle supérieure à 30 pour cent du capital social d'une compagnie d'assurance ou de
réassurance sont soumis à l'accord préalable du Ministère des finances. Il existe des compagnies qui
pratiquent en même temps des opérations "vie" et des opérations "non vie". Toutefois, en 2006, un
amendement du Code des assurances a introduit la spécialisation. Aucun agrément ne peut être
accordé à une même entreprise pour des opérations d’assurances sur la vie et capitalisation, et pour les
autres types d’assurance et de réassurance.
423. Le code contient l’obligation pour les risques situés au Maroc, les personnes domiciliées,
ainsi que les responsabilités qui s'y rattachent (sous réserve des ALE), d’être assurés auprès des
compagnies d'assurance et de réassurance locales (i.e. agréées au Maroc). Néanmoins, les assurances
d'aviation et maritimes297 (y compris les assurances "Protecting club"298), ainsi que l'assurance pour le
transport international routier (facultés), peuvent (sous réserve des ALE) être conclues à l'étranger
après accord du Ministre en charge des finances. Par ailleurs, les assurances peuvent être souscrites à
l’étranger dans le cas de l'importation des produits tels que: ceux importés dans le cadre d’un
financement extérieur prévoyant la souscription de l’assurance à l’étranger; biens d’équipement et
outillages importés dans le cadre de contrats clés en main prévoyant l’assurance à l’étranger; pétrole
brut, gaz et gasoil; génisses; bois; et marchandises importées par avion ou colis postal. 299 Le Code
n’interdit pas la couverture par des compagnies domiciliées au Maroc des risques situés à l'étranger.
295
Toutefois, les opérations d'assurance crédit et caution ne peuvent pas être pratiquées par les sociétés
d'assurance mutuelle et leurs unions; les opérations d'assurance vie ne peuvent pas être pratiquées par les
sociétés d'assurance mutuelle à cotisations variables.
296
Arrêté du 3 novembre 2000 relatif à l'agrément des entreprises d'assurance, de réassurance et de
capitalisation.
297
Ces opérations concernent: les assurances des corps de navires et d’aéronefs; les assurances contre
les risques de responsabilité civile résultant de l’emploi de véhicules maritimes et d’aéronefs, y compris la
responsabilité du transporteur; et les assurances de marchandises transportées.
298
Les armateurs marocains sont amenés à adhérer à des associations ou clubs étrangers dits
"Protecting and Indemnity" en vue de la couverture de certains risques liés à l'exploitation de leur armement et
ne pouvant être assurés par une police d'assurance souscrite au Maroc.
299
Office des changes (2007).
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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424. Les principales normes prudentielles exigées des compagnies d'assurance sont: la constitution
de réserves techniques, et leur représentation par des actifs répondant aux critères de sécurité, de
rentabilité et de liquidité, et obéissant aux règles de diversification et de dispersion; et la disponibilité
d'une marge de solvabilité.300 Depuis 2006, le conseil d’administration de chaque compagnie
d’assurance est tenu d’établir un rapport annuel de solvabilité dont les copies doivent être remises au
Ministre en charge des finance et au commissaire aux comptes; ce dernier doit également veiller à la
mise en place d’un système de contrôle interne et d’une structure d’audit interne rattachée directement
à lui.
425. Les primes sont librement fixées par les compagnies, y compris celles de l'assurance
responsabilité civile automobile qui étaient réglementées jusqu'à juillet 2006. Les tarifs pratiqués par
les entreprises d'assurance doivent néanmoins découler des statistiques propres à chaque entreprise,
ou à défaut, des statistiques du marché pour calculer la prime pure. Depuis 2002, l’administration
s’est dotée d’un système de collecte des données tarifaires visant la mise en place d’un référentiel
pour le contrôle des tarifs d’équilibre, notamment en automobile et accidents de travail.
426. Le Fonds de solidarité des assurances (FSA), mis en place en 1984, accorde des subventions
ou aides financières respectivement aux entreprises d’assurances et de réassurance en liquidation, et
aux entreprises en difficultés.
427. Dans le cadre de l'AGCS, le Maroc s'est réservé le droit d'imposer l'obligation à tout assureur
de disposer d'un siège social au Maroc; il s'est néanmoins engagé à n'imposer aucune limitation
concernant l'accès aux marchés à la présence commerciale en vue d'activités de réassurance. Il s'est
également réservé le droit de soumettre toutes les sociétés d'assurance et de réassurance à
l'établissement d'un plan de réassurance, sous réserve de cession d'opérations au profit de la Société
centrale de réassurance. Le Maroc s'est engagé à n'imposer aucune limitation concernant le traitement
national pour les services d'assurance et de réassurance.
a) Aperçu
429. Dans le domaine des professions réglementées relevant de la compétence du SGG, telles que
les professions d'architecte et d'ingénieur, les autorisations pour exercer (pour les nationaux et les
étrangers) sont délivrées par la Direction des associations et des professions réglementées (DAPR) du
SGG. En général, l'inscription à l'Ordre national de la profession en question est requise, aussi bien
pour les nationaux qu'étrangers. Une fois l'autorisation accordée, les étrangers doivent obtenir un titre
de séjour, i.e. la "carte d'immatriculation" qui est d'une durée de 1 à 10 ans (renouvelable pour la
même période).301
430. Le Maroc a souscrit des engagements au sein de l'OMC au niveau sectoriel pour une catégorie
de services professionnels - les services comptables, d'audit et de tenue de livres. Pour cette catégorie
300
Arrêté n° 369-95 du 10 juin 1996 relatif aux garanties financières et aux documents et comptes-
rendus exigibles des entreprises d'assurance, de réassurance et de capitalisation, tel que modifié, et
l'Instruction 18 du 29 mars 1996 relative aux indicateurs de solvabilité et aux règles de fonctionnement des
entreprises d'assurance.
301
Dahir n° 1-03-196 du 11 novembre 2003 portant promulgation de la Loi n° 02-03 relative à l'entrée
et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, à l'émigration et l'immigration irrégulières.
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de services, le Maroc s'est réservé le droit de limiter la participation du capital étranger à 25 pour cent,
ainsi que d'imposer la condition de nationalité marocaine pour l'accès à son marché; il s'est également
engagé à n'imposer aucune limitation au traitement national concernant la présence commerciale. Au
niveau horizontal, le Maroc s'est engagé à n'imposer aucune limitation en matière de traitement
national au mouvement des personnes physiques, mais n'a pas pris d'engagement en matière d'accès
au marché, sauf pour le personnel employé par une société et transféré dans une société constituée au
Maroc appartenant, contrôlée ou filiale de la première, dans certaines catégories. 302 Ainsi, les
directeurs, cadres supérieurs, et spécialistes ayant des connaissances essentielles peuvent être soumis
à une conclusion obligatoire d'un contrat de travail préalable pour obtenir un permis de travail, et les
représentants commerciaux peuvent voir leur durée de séjour limitée à 90 jours.
432. La profession d’expert-comptable est régie par la Loi no 15-89 réglementant la profession
d'expert-comptable et instituant un ordre des experts-comptables, et son décret d'application.303 La
profession peut s’exercer soit de manière indépendante à titre individuel ou au sein d’une société
d’experts-comptables, soit en qualité de salarié d’un expert-comptable indépendant ou d’une société
d’experts-comptables. Certaines activités sont exclusivement réservées aux experts-comptables. Il
s'agit de l'attestation de la régularité des bilans, des comptes de résultats et des états comptables et
financiers; de la délivrance de toute autre attestation donnant une opinion sur des comptes des
entreprises ou des organismes; et de l'exercice de la mission de commissaire aux comptes. 304 En
2007, 320 professionnels et 80 sociétés d'expertises-comptables étaient inscrits à l'Ordre des
experts-comptables.
433. Pour exercer la profession, l'inscription à l’Ordre des experts-comptables305 est obligatoire.
Pour y être inscrits, les candidats doivent, inter alia, être de nationalité marocaine ou ressortissants
d’un État ayant conclu avec le Maroc une convention prévoyant la réciprocité de traitement, et être
titulaires d'un diplôme national d'expert-comptable ou d'un diplôme reconnu équivalent. Sans être
membre de l'Ordre, on peut néanmoins utiliser le titre "titulaire du diplôme d'expert comptable" (en
mentionnant obligatoirement l'autorité ou l'institution ayant délivré le diplôme).
434. La profession de Comptable agréé (CA) est réglementée par le Décret n° 2-92-837 de
février 1993 et l'Arrêté du Ministre en charge des finances n° 1909-94 du 20 septembre 1994. Les
membres de cette profession doivent être inscrits à l'ACAM. La Commission, chargée d'examiner les
demandes d'inscription sur la liste des CA, est présidée par le Ministre. Pour y être inscrites, les
personnes doivent, entre autres, être de nationalité marocaine; et être titulaires du diplôme du cycle
normal de l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises ou du cycle supérieur
de l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises ou d'une licence en sciences
économiques (option gestion ou économie d'entreprise), ou de tout autre diplôme reconnu équivalent;
et avoir exercé au Maroc la profession comptable depuis cinq ans au moins.306 Le tableau des
302
Document de l'OMC GATS/SC/57, 15 avril 1994.
303
Décret n° 2-93-521 du 30 août 1993.
304
Article premier de la Loi no 15-89.
305
L’ordre national comprend un conseil national et deux conseils régionaux (de Rabat et de
Casablanca). Les trois conseils assurent le respect des règles qui régissent la profession.
306
Article premier du Décret n° 2-92-837 du 3 février 1993.
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comptables agréés est publié annuellement au bulletin officiel, et comprenait en 2007 environ
280 membres.307
c) Services juridiques
Avocats
435. La profession d'avocat est régie par la Loi n° 20-08 promulguée le 20 octobre 2008.308 La
profession d’avocat est une profession libérale. Elle peut s'exercer à titre individuel, ou avec d'autres
avocats dans le cadre d'une association ou en qualité d'assistant.
436. Le Maroc compte près de 8 700 avocats inscrits auprès d’un des 17 barreaux du pays et
environ 1 300 avocats-stagiaires. Les barreaux sont fédérés au sein d’un ordre national. Le conseil
juridique est fourni par les avocats. Ces derniers sont aussi habilités à rédiger tout acte sous seing
privé de quelque nature qu'il soit. La représentation juridique est obligatoire devant toutes les
juridictions du Maroc.309
437. Pour exercer la profession d'avocat, les candidats doivent être de nationalité marocaine ou
ressortissant d’un État lié au Maroc par une convention contenant la clause de réciprocité quant au
droit d’exercer la profession d’avocat.310 Ils doivent également être inscrits à l'un des ordres des
avocats du Maroc et radiés de leurs ordres d'origine, et être titulaires d'un certificat d'aptitude à
l'exercice de la profession d'avocat. A défaut, ils sont soumis à un examen pour évaluer leurs
connaissances en langue arabe et en droit marocain. Le certificat d'aptitude n'est pas exigé pour les
anciens avocats ayant cessé d'éxercer la profession pendant une durée de 10 ans et ayant été inscrits
pendant au moins cinq années ininterrompues à l'un des ordres des avocats relevant des pays avec
lesquels le Maroc a conclu une convention. Des conventions de reconnaissance ont été conclues avec
des pays tels que la France et l’Espagne.
438. Même si l’avocat peut exercer ses fonctions sur tout le territoire marocain, il est néanmoins
obligé de fixer son domicile dans le ressort de la cour d’appel auprès de laquelle est institué son
barreau. Pour plaider devant une juridiction se trouvant ailleurs au Maroc, il doit élire domicile soit
au cabinet d’un collègue établi auprès du siège de la juridiction concernée ou au secrétariat greffe de
celle-ci. Les avocats exerçant dans un pays étranger lié au Maroc par une convention de
reconnaissance peuvent se constituer devant les juridictions marocaines à condition de faire élection
de domicile chez un avocat inscrit à l'un des barreaux marocains, et (sauf sur dispense par ladite
convention) d'y avoir été autorisé spécialement par le Ministre de la justice.
Notaires et adouls
307
Bulletin officiel n° 5492 du 18 janvier 2007 (liste des comptables agréés au titre de l'année 2007).
308
Dahir n° 1-08-102 du 20 octobre 2008 portant promulgation de la Loi n° 28-08, modifiant le Dahir
portant Loi n° 1-93-162 du 10 septembre 1993 organisant l'exercice de la profession d'avocat. Les autres textes
qui règlementent la profession sont le Dahir n° 1-08-102 du 20 octobre 2008 portant promulgation de la Loi
n° 29-08 relative à l'organisation de société civile professionnelle d'avocat, et le Décret n° 2-81-276 du 1 er
février 1982 déterminant les modalités d'obtention du certificat d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat.
Un projet de décret relatif aux conditions d'organisation de l'examen d'évaluation des connaissances en langue
arabe et en droit marocain pour les avocats étrangers est en cours de finalisation.
309
Banque Mondiale (2003).
310
Article 5 de la Loi n° 1-93-162.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 143
440. La profession de notaire au Maroc est régie par le Dahir du 4 mai 1925 relatif à l'organisation
du notariat français, dont le dernier amendement remonte à avant l'indépendance, et celle d'adouls par
le Décret n° 2-82-415 du 18 avril 1983. 311 Le Maroc compte environ 600 notaires et 5 000 adouls (i.e.
auxiliaires de justice traditionnels) qui remplissent des tâches notariales. Les notaires marocains ne
disposent pas d'un corps professionnel organisé. Actuellement, il n'existe qu'une Chambre nationale
du notariat moderne (à adhésion facultative), qui a pour fonction de représenter le notariat auprès des
pouvoirs publics. La possibilité de s'associer n'existe pas.
441. Pour exercer le métier de notaire, il faudrait disposer d'une licence en droit, et passer quatre
années de stage dans une étude de notaire, sanctionnées par deux examens au terme de chaque période
de deux ans. Les étrangers ne peuvent pas pratiquer le métier de notaire au Maroc.
442. La législation régissant le métier de notaire est en révision. Un projet de loi a été préparé. Il
prévoit, entre autres, la création d'un institut de formation professionnelle du notariat, la création d’un
Conseil national et de conseils régionaux pour veiller au respect de la déontologie notariale, la
possibilité aux notaires de se regrouper au sein d’un seul cabinet, ainsi que la tarification. En plus, il
confère au notariat le statut de profession libérale au lieu de celui de fonctionnaire d'État.
443. Les adouls sont rattachés aux juges Taoutiq, qui connaissent des litiges survenant en droit
traditionnel de la famille au niveau des tribunaux de première instance. Ils sont nommés par le
Ministère de la justice et supervisés par la Cour d’appel, et remplissent le rôle de greffe et de notariat.
Les adouls ne sont pas rémunérés par le Ministère de la justice, mais bénéficient d'une commission
sur le montant de l’opération consignée et des frais de greffe fixés par décret. Ils ne disposent pas
d’un ordre officiel.312
444. La profession d'adoul est régie par la Loi n° 16-03313, entrée en vigueur en novembre 2008.
Pour pouvoir exercer le métier d'adoul, les candidats doivent être marocains musulmans, passer un
concours, suivre un stage d'un an, puis passer un examen de sortie.
d) Services d'architecture
445. La profession d'architecte est régie par la Loi n° 016-89 314, en vigueur depuis 1993, et son
décret d'application.315 Pour pouvoir exercer la profession d'architecte à titre privé, une autorisation
préalable du SGG est requise (section (a) ci-dessus), délivrée après l'avis favorable de l'Ordre national
des architectes. La personne intéressée doit, inter alia, être de nationalité marocaine ou ressortissant
d'un État lié au Maroc par une convention contenant la clause de réciprocité quant au droit d'exercer la
profession d'architecte, titulaire du diplôme d'architecte délivré par l'école nationale d'architecture ou
d'un diplôme équivalent316, et (sauf exception) avoir accompli un stage de deux ans auprès d'un
architecte indépendant ou au sein d'une société d'architectes.
311
Décret n° 2-82-415 du 18 avril 1983 relatif à la nomination des adouls et au contrôle de la profession
d'adel, ainsi qu'à la rédaction et à la conservation des témoignages et à la fixation des honoraires desdits adouls.
312
Banque Mondiale (2003).
313
Dahir n° 1-06-56 du 14 février 2006 portant promulgation de la Loi n° 16-03 relative à la profession
d'Adoul.
314
Dahir n° 1-92-122 du 10 septembre 1993 portant promulgation de la Loi n° 016-89 relative à
l'exercice de la profession d'architecte et à l'institution de l'Ordre national des architectes.
315
Décret no 2-93-66 du 1er octobre 1993 pris en application de la Loi n° 016-89 relative à l'exercice de
la profession d'architecte et à l'institution de l'Ordre national des architectes.
316
La liste des diplômes équivalents est arrêtée par le Ministre en charge de l'éducation après avis de
l'Ordre des architectes.
WT/TPR/S/217 Examen des politiques commerciales
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446. Les étrangers peuvent être autorisés à exercer, à titre privé, la profession d'architecte "dans les
conditions et limites prévues par la législation sur l'immigration, notamment en vertu desquelles
l'autorisation d'exercer peut être limitée à une circonscription administrative". L'autorisation leur est
délivrée par le SGG après avis de l'autorité gouvernementale chargée de l'urbanisme, de l'Ordre des
architectes et de la commission chargée d'examiner les demandes d'autorisation d'immigration. Les
étrangers doivent satisfaire aux mêmes conditions d'études que les nationaux, élire domicile avec un
architecte marocain, et se faire radier du tableau de l'ordre des architectes de leurs pays d'origine pour
s'inscrire à l'Ordre national des architectes au Maroc. Ils sont néanmoins dispensés du stage
professionnel, s'ils justifient avoir exercé dans leur pays d'origine la profession d'architecte
indépendant pendant au moins cinq ans continus. Les étrangers, ressortissants d'un pays avec lequel
le Maroc a conclu une convention d'établissement réciproque, doivent détenir un diplôme d'architecte
ou un titre reconnu équivalent317 et leur donnant le droit d'exercer dans leurs pays d'origine, et
produire une copie certifiée de la décision de radiation du tableau de l'ordre des architectes du pays
d'origine.
447. Jusqu'en juin 2008, près de 2 000 architectes ont été autorisés à exercer à titre privé. Tous les
architectes doivent s'inscrire au tableau de l'Ordre national des architectes. Celui-ci est chargé de,
inter alia, veiller au respect par ses membres de la législation qui régit l'exercice de la profession, et
d'établir le code des devoirs professionnels
e) Services d'ingénierie
448. Les services d'ingénierie continuent d'être régis par un texte désuet, datant d'avant
l'indépendance du Maroc, i.e. le Dahir du 11 juin 1949 réglementant le titre d’ingénieur au Maroc.
Selon celui-ci, pour pouvoir porter le titre d’ingénieur au Maroc, il faudrait posséder un diplôme
officiel d’ingénieur délivré soit au Maroc, soit en France ou à l’étranger et, dans ce dernier cas,
préalablement reconnu par l’État chérifien ou l’État français. Dans la pratique, l'autorisation d'exercer
est délivrée par le SGG. Dans le cas des étrangers, celle-ci est sujette à un avis favorable du Ministère
des affaires étrangères et de la coopération, qui est en charge de l'authentification des diplômes. Il
n'existe pas d'Ordre national des ingénieurs.
449. Le Maroc ne dispose pas suffisamment d'ingénieurs. Ainsi, en 2007, le nombre d'ingénieurs
pour 10 000 était de 9, contre 40 en Jordanie, ou 130 en France. Un nouveau projet de texte sur le
statut des ingénieurs serait en préparation.
317
La liste des diplômes reconnus équivalents comprend les diplômes d'établissements universitaires
des pays suivants: Algérie, Allemagne, Belgique, Bulgarie, Canada, Égypte, Espagne, États-Unis, France, Irak,
Italie, Libye, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Russie, Sénégal, Suisse, Syrie, Tunisie, et Ukraine.
Royaume du Maroc WT/TPR/S/217
Page 145
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