Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Polycopié pédagogique
Préface
Ce polycopié s'adresse à tous ceux qui étudient l'électrotechnique dans les collèges techniques et
les universités quel que soit leur degré de spécialisation : étudiants de licence, Master et doctorat ou
élèves en école d'ingénieurs. À cet égard, les sociétés d’électricité et autres ingénieurs de l’industrie
trouveront ce manuel très utile dans leur travail quotidien.
Les textes présentés dans ce polycopié ont été inspirés de certains guides et catalogues techniques.
Tout commentaire ou proposition ou critique constructive permettant l’amélioration
des textes ainsi élaborés sera recueillie avec grand intérêt.
Email : abderrahmania@gmail.com
abderrahmani_a@yahoo.fr
Site https://sites.google.com/site/lmdelectrotechnique/
Bibliographie ................................................................................................................................. 83
Sommaire Ch. I
Les architectures
de réseaux électriques
I.1- Introduction
Dans la plupart des pays, les installations électriques doivent répondre à un ensemble
de réglementations nationales ou établies par des organismes privés agréés. Il est essentiel
de prendre en considération ces contraintes locales avant de démarrer la conception de l’installation.
Les niveaux de tension sont définis par :
Tableau I-1 : La norme NF C 15-100 (La norme française)
Domaine de tension Tension alternative [V] Valeurs usuelles
Très basse tension TBT 𝑈 ≤ 50 𝑉 12 – 24 – 48 𝑉
BTA 50 < 𝑈 ≤ 500 𝑉 230 – 400 𝑉
Basse tension
BTB 500 < 𝑈 ≤ 1000 𝑉 690 𝑉
Haute tension A HTA1 1 < 𝑈 ≤ 40 𝑘𝑉 5,5 – 6,6 – 10 – 15 – 20 – 33 𝑘𝑉
HTA2 40 < 𝑈 ≤ 50 𝑘𝑉 40,5 𝑘𝑉
HTB1 50 < 𝑈 ≤ 130 𝑘𝑉 63 – 90 𝑘𝑉
Haute tension B HTB2 130 < 𝑈 ≤ 350 𝑘𝑉 150 – 225 𝑘𝑉
HTB3 350 < 𝑈 ≤ 500 𝑘𝑉 400 𝑘𝑉
La tension nominale des réseaux existants à 220/380 V doit évoluer vers
la valeur recommandée 230/400 V.
Tableau I-2 : La norme CEI (Commission Électrotechnique Internationale)
Domaine de tension Tension Valeurs usuelles
Basse tension BT 100 < 𝑈 ≤ 1000 V 400 – 690 – 1000 𝑉
Moyenne tension MT 1 < 𝑈 ≤ 35 kV 3,3 – 6,6 – 11 – 22 – 33 𝑘𝑉
Haute tension HT 35 < 𝑈 ≤ 230 kV 45 – 66 – 110 – 132 – 150 – 220 𝑘𝑉
I.2- Organisation du réseau
Un réseau électrique est un ensemble d’infrastructures énergétiques plus ou moins disponibles
permettant d’acheminer l’énergie électrique des centres de production vers les consommateurs
d’électricité.
Il est constitué de lignes électriques exploitées à différents niveaux de tension, connectées entre
elles dans des postes électriques. Les postes électriques permettent de répartir l’électricité et
de la faire passer d'une tension à l'autre grâce aux transformateurs.
Un réseau électrique doit aussi assurer la gestion dynamique de l'ensemble production - transport
- consommation, mettant en œuvre des réglages ayant pour but d'assurer la stabilité de l'ensemble.
Source d'alimentation
HT
Étage HTB HTB
Centrale de production
P-DP BT
BT
Tableau BT
Poste Privé
Abonnés BT
▪ Les postes sont alimentés par une seule ▪ Le poste est alimenté par 2 sources sans
source, il n'y a pas de solution de dépannage couplage, l'une en secours de l'autre
▪ Cette structure est préconisée lorsque ▪ La disponibilité est bonne
les exigences de disponibilité sont faibles.
Radial en double antenne avec couplage Radial en double dérivation
▪ Le poste est alimenté par 2 sources avec ▪ Les postes 1 et 2 peuvent être dépannés et
couplage. En fonctionnement normal, être alimentés par l'une ou l'autre des sources
Les disjoncteurs de couplage sont ouverts. indépendamment
▪ Chaque ½ de barres peut être dépanné et être ▪ Une très bonne disponibilité.
alimenté par l'une ou l’autre des sources
Figure I-4 : Réseau radiale
8 Réseaux électriques industriels
https://sites.google.com/site/lmdelectrotechnique/ Abderrahmani Abdesselam
Chapitre I : Les architectures de réseaux électriques
I.3.C.2- Les réseaux bouclés
En boucle ouverte
Figure I-8 : Alimentation des tableaux BT avec une seule source d'alimentation
Sommaire Ch. II
𝐼𝐶
Figure II-3 : Neutre directe à la terre
a) Avantages
Surtensions Protection simple Compétence du personnel
Phénomènes transitoires
• Pas de surtension parce qu’il périme leur écoulement.
• Pas de protection compliquée {protection classique avec un simple relais
de surtension}.
Ph 1 Ph 1 Ph 1
Ph 2 Ph 2 Ph 2
Ph 3 Ph 3 Ph 3
51G 𝑅𝑁 51G 𝑅𝑁
51N
𝑅𝑁
TNR ITR
TTN ITN
TTS ITS
Source
Engrenages (Roues dentées) Roue dentée et vis sans fin Roues de friction
Energie Creux de
Flicker Harmoniques Déséquilibre Rayonnement
réactive tension
Moteurs A, B, F * A, B, D ** A, B, H C A, B
Fours à arc A, B, F A, B, D E C A, B
Fours à induction * A, B, D A, B, G, H *E C
Fours à résistances A, B, F * A, B, D A, B, G, H
Machines à souder A, B, F A, B, G, H C
par résistance
Machines à souder A, B, F A, B, G, H E C
par arcs
Equipements H. F. A, B, D E
Chaudières A, B, F A, B
Electronique de A, B, D E
puissance
Eclairage A, B, D C
Eclairage à induction E
(*) pour une alimentation par l'intermédiaire d'un système d'électronique de puissance
(**) si moteurs monophasés
A: augmentation de la puissance de court-circuit du réseau
B: séparation du récepteur du reste de l'installation (transformateur particulier, ...)
C: installation de condensateurs
D: installation de filtres anti-harmoniques
E: blindage
F: installation d'un équipement de réduction du flicker
G: installation d'un pont de Steinmetz dans le cas d'une machine monophasée
Tableau III-1 : Perturbations générées et remèdes
Sommaire Ch. IV
Sommaire Ch. V
V.1- Introduction....................................................................................................................... 37
V.2- Les surtensions .................................................................................................................. 37
V.2.A- Origine des surtensions .......................................................................................................... 37
V.2.B- Classification des surtensions ................................................................................................ 37
V.2.B.1- Classification selon la durée ............................................................................... 37
V.2.B.2- Classification selon les formes de tensions normalisées ..................................... 38
a) Surtensions à fréquence industrielle .......................................................................... 38
b) Surtensions de manœuvre .......................................................................................... 38
c) Surtensions atmosphériques (foudre)......................................................................... 38
V.2.C- Conséquences des surtensions................................................................................................ 38
V.3- Les dispositifs de protection contre les surtensions ....................................................... 39
V.3.A- Principe de la protection ........................................................................................................ 39
V.3.A.1- 1er niveau de protection ...................................................................................... 39
a) Paratonnerres ............................................................................................................. 39
b) Cages maillées ou de Faraday ................................................................................... 39
c) Câbles de garde .......................................................................................................... 39
V.3.A.2- 2ème niveau de protection .................................................................................. 40
a) Les éclateurs .............................................................................................................. 40
b) Les parafoudres.......................................................................................................... 40
V.3.A.3- 3ème niveau de protection .................................................................................. 41
V.3.B- Protection des installations BT............................................................................................... 41
V.4- Coordination de l'isolement dans une installation électrique industrielle .................. 41
Les surtensions et
la coordination de l'isolement
V.1- Introduction
La coordination de l'isolement est une discipline qui permet de réaliser le meilleur compromis
technico-économique dans la protection des personnes et des matériels contre les surtensions pouvant
apparaître sur les installations électriques, que ces surtensions aient pour origine le réseau ou
la foudre.
Les surtensions électriques sont une hausse soudaine de tension qui entraîne l'endommagement
des appareils et équipements reliés à l'installation électrique. Différents types de surtension peuvent
apparaître dans les réseaux industriels. Il faut donc installer des dispositifs permettant de diminuer
leur amplitude et choisir le niveau d'isolement des équipements adéquat.
V.2- Les surtensions
Ce sont des perturbations qui se superposent à la tension nominale d’un circuit (la valeur de crête
dépasse la valeur de crête correspondant à la tension la plus élevée pour le matériel). Elles peuvent
apparaître :
• Entre phases ou entre circuits différents, et sont dites de mode différentiel,
• Entre les conducteurs actifs et la masse ou la terre et sont dites de mode commun.
V.2.A- Origine des surtensions
Les surtensions peuvent être d'origine interne ou externe.
• Origine interne : Ces surtensions sont causées par un élément du réseau considéré et ne dépendent
que des et de du réseau lui-même.
• Origine externe : Ces surtensions sont provoquées ou transmises par des éléments externes au
réseau, dont on peut citer à titre d'exemple :
▪ Surtension provoquée par la foudre.
▪ Propagation d’une surtension HT à travers un transformateur vers un réseau interne d’usine.
V.2.B- Classification des surtensions
Les surtensions sont classées selon leur durée et leur forme.
V.2.B.1- Classification selon la durée
Surtension temporaire :
Surtension à fréquence industrielle de durée relativement longue (de quelques périodes à quelques
secondes). Un court-circuit d'une des phases d'un réseau triphasé à la terre (défaut d'isolement
d'un câble HT par exemple) peut produire une surtension temporaire sur les autres phases (phénomène
non négligeable en haute tension). Les systèmes de régulation de tension des alternateurs peuvent
aussi créer des surtensions temporaires lors de phénomènes transitoires. La ferrorésonance est
une surtension transitoire ou temporaire.
Surtension transitoire
Surtension de courte durée ne dépassant pas quelques millisecondes, oscillatoire ou non,
généralement fortement amortie. Les surtensions transitoires sont divisées en :
▪ Surtension à front lent
▪ Surtension à front rapide
▪ Surtension à front très rapide.
Sommaire Ch. VI
5- Section minimale
d’une canalisation
6-Vérification de la chute de
𝐼𝑒𝑓𝑓 = √∑ 𝐼𝑝2
𝑝=1
𝐼𝐵 𝐼𝑎 1.45 × 𝐼𝑎 𝐼𝑐𝑐
𝐼𝑛 𝐼𝑑 Protection 𝐼𝑝
𝑉𝑁 ( VI-14)
𝐼𝑑 =
𝑅𝑁
𝑉𝑁 : tension simple du réseau ;
𝑅𝑁 : résistance de limitation.
La section est déterminée selon le type de câble dans les tableaux suivants :
VI.3.E.1- Câbles unipolaires ou tripolaires à champ radial à isolants PR ou EPR
Tension assignée 6/10 (12) kV 8,7/15(17,5) kV 12/20 (24) kV 18/30 (36) kV
Durée du court-circuit 0,5 s 1 s 2 s 0,5 s 1 s 2 s 0,5 s 1 s 2 s 0,5 s 1 s 2s
Section du conducteur
16 1100 900 650 1350 1000 800 1800 1400 1100
25 1200 950 700 1400 1050 800 1800 1400 1100
35 1400 1000 900 1650 1250 1000 1850 1400 1100
50 1600 1150 1000 1750 1350 1050 1950 1450 1150 2500 1950 1550
70 1750 1250 1050 1900 1450 1150 2100 1600 1250 2700 2050 1650
95 1850 1350 1100 2050 1550 1200 2200 1700 1300 2800 2150 1700
120 1900 1400 1150 2150 1650 1300 2500 1950 1550 3100 2400 1900
150 2150 1650 1300 2400 1850 1500 2600 2000 1600 3150 2450 1950
185 2400 1850 1450 2600 2000 1600 2750 2150 1700 3350 2600 2100
240 2700 2050 1650 2800 2150 1700 3100 2400 1950 3600 2750 2200
300 2800 2150 1750 3150 2450 1950 3300 2550 2050 3800 2950 2350
400 3050 2350 1800 3450 2650 2150 3650 2800 2250 4200 3300 2650
500 3400 2550 1950 3800 2950 2350 4100 3200 2550 4550 3550 2850
630 3750 3000 2300 4250 3300 2650 4450 3450 2800 4950 3850 3100
800 4400 3400 2600 4650 3600 2900 4850 3750 3000 5300 4150 3300
1 000 5100 3900 3050 5200 4050 3250 5350 4200 3350 5850 4550 3650
1 200 5350 4100 3300 5450 4250 3400 5650 4400 3550 6150 4800 3850
1 400 5600 4400 3550 5900 4550 3650 6050 4700 3800 6550 5100 4100
1 600 6000 4700 3800 6200 4850 3900 6400 5000 4000 6900 5350 4300
Tableau VI-30: Câbles unipolaires ou tripolaires à champ radial à isolants PR ou EPR
𝑆 = 𝑚𝑎𝑥 (𝑆1 , 𝑆2 , 𝑆3 )
7- Vérification
de la chute de tension
𝐷𝑗1
Câble 1 Câble 2 Câble 3
𝐼𝑁𝐽𝐸𝐶𝑇
La compensation de l'énergie
réactive
VII.1- Facteur de puissance
VII.1.A- Définition
Par définition le facteur de puissance -autrement dit le cos, d'un appareil électrique- est égal au
rapport de la puissance active P (kw) sur la puissance apparente S (kVA) et peut varier de 0 à 1.
𝑃
𝑐𝑜𝑠 = ( VII-1)
𝑆
Il permet ainsi d'identifier facilement les appareils plus ou
moins consommateurs d'énergie réactive. U
• Un facteur de puissance égal à 1 ne conduira à aucune
I 𝜔𝑡
consommation d'énergie réactive (résistance pure).
• Un facteur de puissance inférieur à 1 conduira à une
consommation d'énergie réactive d'autant plus importante 𝜑
qu'il se rapproche de 0 (inductance pure).
Dans une installation électrique, le facteur de puissance pourra être différent d'un atelier
à un autre selon les appareils installés et la manière dont ils sont utilisés (fonctionnement à vide,
pleine charge, ...).
A l'inverse du 𝑐𝑜𝑠 , on s'aperçoit facilement que la valeur du 𝑡𝑎𝑛 doit être le plus petit possible
afin d'avoir le minimum de consommation d'énergie réactive.
VII.1.B- Amélioration du cos ϕ d'une installation
L'énergie réactive absorbée par les moteurs et les transformateurs varie peu entre
le fonctionnement à vide et le fonctionnement en charge, alors que l'énergie active augmente
avec la puissance fournie. À vide ou à faible charge, leur facteur de déphasage sera par conséquent
très mauvais, il convient donc :
• D’éviter la marche à vide des moteurs ;
• D’éviter le surdimensionnement des moteurs et des transformateurs.
Ces règles ne sont pas suffisantes dans la plupart des installations. Dans tous les cas la mise en
place d'une batterie de condensateurs est un moyen souple et vite amorti de relever le facteur
de déphasage.
Avant Après
compensation compensation
𝑄𝑐 Puissance active P 𝑃
𝑆
Puissance réactive 𝑄 𝑄′
𝑄
Puissance apparente 𝑆 𝑆′
𝑆′ Facteur de puissance 𝑐𝑜𝑠 𝜑 𝑐𝑜𝑠 𝜑 ′
Compensation 0 𝑄𝐶
𝜑 𝑄′
′ Tableau VII-1: Des puissances avant et après
𝜑 𝑃
compensation
Figure VII-1 : Diagramme de Fresnel
des puissances en cas de compensation