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Malaisie en 2009
20 octobre 2010
© DG Trésor
Le rapport annuel de la CNUCED sur les Investissements Directs Etrangers (IDE) présente un bilan 2009
alarmant pour la Malaisie ; diagnostique tempéré par les autorités nationales, argumentation à l’appui. Le sujet
est délicat sur le fond parce qu’il recèle de nombreux enjeux, et sur la forme puisque plusieurs mode de calculs
coexistent et divergent.
Du fait de son économie très ouverte sur l’extérieur (les échanges représentent 200% du PIB), la Malaisie a subi
brutalement dès l’automne 2008 les effets de la contraction des échanges puis de la frilosité des investisseurs,
tant nationaux qu’étrangers, alors que le taux d’épargne national est demeuré élevé. La politique économique
gouvernementale se concentre désormais sur une dynamisation de l’investissement, qu’il soit d’origine nationale
ou étrangère.
La présence française, assurée par quelques grands groupes, reste limitée par rapport à celle d’autres
partenaires européens du pays. Elle s’est néanmoins accrue récemment grâce à l’avantage comparatif de la
Malaisie dans la région (environnement des affaires moins difficile qu’en Chine, coût d’un bureau régional moins
élevé qu’à Singapour).
Les investissements
étrangers,
nécessaires pour
mener à bien les Un environnement global difficile pour les IDE
changements à l’échelle mondiale
structurels
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Source : Rapport de la CNUCED sur l’investissement dans le monde en 2009, publié le 22 juillet 2010
IDE et présence française en Malaisie en 2009 - 20 octobre 2010 - © DG Trésor
Les investissements
étrangers, Situation en Malaisie :
nécessaires pour les analyses factuelles diffèrent ;
mener à bien les
changements la tendance est toujours descendante
structurels
Selon la CNUCED, cette conjoncture a renforcé de manière alarmante la
IDE entrants en Asie du Sud et tendance à la baisse de ces dernières années des IDE entrants en Malaisie. En
du Sud-est (2000-2009) : termes de stock, la Malaisie (74,64 Mds USD) tient la quatrième place au sein de la
région ASEAN, derrière Singapour, la Thaïlande et l’Indonésie. En 2009, la Malaisie a
accueilli 1,38 Mds USD d’IDE supplémentaires, soit une diminution de 81% par
rapport à l’année précédente.
La Malaisie est en termes d’accueil d’IDE devancée par la Thaïlande (5,9 Mds USD),
l’Indonésie (4,8 Mds USD) et pour la première fois par les Philippines. Cette situation
serait la conséquence de sorties nettes de flux d’investissement (IDE comme
portefeuille) et des rapatriements des bénéfices des entreprises étrangères au lieu de
leur réinvestissement sur place. Selon le Rapport « World Investment » 2010, les IDE
en Malaisie ont chuté de 81% entre 2008 et 2009 : de 7,32 Mds USD à 1,38 Md
USD. La Thaïlande et l’Indonésie ont subi des baisses moins importantes de
respectivement 30% (4,44 Mds USD) et 47% (2,60 Mds USD).
Selon le MITI, l’industrie malaisienne a enregistré en 2009 pour 32,6 Mds RM (8 Mds
€) d’investissements, toutes origines confondues. Ils concernent 766 projets,
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contre 919 projets d’une valeur de 15,4 Mds€ en 2008 . 60% des projets
d’investissement industriel en 2009 étaient de nouveaux projets et la majorité (67,8%)
était d’origine étrangère. Cette répartition est inversée concernant le secteur des
services où la part des IDE est moindre (8,5%).
Les autorités rapportent que le sous-secteur des services lié aux transports a
bénéficié d’un réel engouement puisque les projets d’investissement ont été multipliés
par 5 en un an. La libéralisation opérée au printemps 2009, qui concernait 27 sous-
secteurs des services dont ceux liés aux transports, pourrait en partie expliquer cette
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tendance. Ces investissements représentent 65 000 opportunités d’emploi dont
Sources : Rapport MITI 2009,
SE Kuala Lumpur environ 3% ouverts aux expatriés.
Les chiffres du MITI, comme ceux de la CNUCED, renseignent sur les valeurs
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Les destinations géographiques privilégiées par les investisseurs sont par ordre prioritaire l’Etat de Selangor, Johor et Penang.
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Source : Malaysia International Trade and Industry Report 2009
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Source : Malaysia International Trade and Industry Report 2009
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IDE et présence française en Malaisie en 2009 - 20 octobre 2010 - © DG Trésor
investies, et non sur le nombre de projets ou sur l’effet levier associé. Or les
investissements industriels sont en général de montants unitaires plus importants que
les investissements dans le secteur des services. Une étude par panel montre que les
pays développés accueillent principalement des IDE dans les services, et inversement
pour les pays en développement. Les autorités monétaires malaisiennes considèrent,
à raison, que la baisse en valeur des IDE industriels en Malaisie est symptomatique
de l’émergence du pays et ne constitue donc pas un motif d’inquiétude.
Les investissements
étrangers,
nécessaires pour Les enjeux et solutions avancées pour des investissements
mener à bien les à plus forte valeur ajoutée
changements
structurels
Les premiers pays investisseurs en Malaisie sont le Japon, Hong Kong, les
ème
Etats-Unis, Singapour et Taïwan. La France se place en 23 position. La
Malaisie est aujourd’hui relativement bien classée dans les études internationales
ième
d’environnement des affaires (23 selon le « Doing Business » de la Banque
Mondiale) et s’emploie à susciter à nouveau l’intérêt des investisseurs nationaux et
étrangers avec pour objectif la montée en gamme de ses produits.
Quelle que soit la source d’information, les flux nets d’IDE en Malaisie sont
actuellement négatifs. Après des années de forte croissance jusqu’à la crise
asiatique de 1997-1998, l’afflux d’IDE en Malaisie s’est tassé, parallèlement aux
investissements privés malaisiens. Une certaine défiance des investisseurs s’est
installée. Les pouvoirs publics ont tenté d’y remédier par une régulation accrue du
fonctionnement économique national. Dans le même temps, les entrepreneurs
malaisiens étaient incités à s’orienter vers l’extérieur dans le cadre de
l’internationalisation de l’économie malaisienne.
En dégradant la position externe de la Malaisie, les flux nets négatifs d’IDE pourraient
constituer un obstacle à l’objectif des autorités de transformer l’économie à travers le
« Nouveau Modèle de Croissance ». L’objectif de sortir de la trappe des pays à
revenu intermédiaire pour doubler le revenu par habitant d’ici 2020 suppose la
mise en œuvre de réformes structurelles d’envergure capables d’orienter le
pays vers des productions à plus forte valeur ajoutée.
Une telle évolution structurelle peut s’accompagner d’un flottement provisoire pendant
la période de transition, où les productions à valeur ajoutée modérée se détournent du
pays, tandis que celles à plus forte valeur ajoutée ont besoin de temps pour s’y
développer.
En Malaisie, un soutien particulier est adressé à l’émergence de l’aérospatial, des
biotechnologies, de la pharmacie et des équipements médicaux. En outre, des
secteurs d’activité déjà importants comme l’électrique et l’électronique, la finance
islamique, le tourisme, sont appelés à monter en gamme. L’objectif affiché est bien
de permettre à l’économie malaisienne de pallier la perte d’attractivité qu’elle subit
en matière de compétitivité prix de ses voisins à bas coûts. Pour autant, il lui faudra un
certain temps avant de pouvoir rivaliser avec l’avancée technologique de Singapour
d’autre part.
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IDE et présence française en Malaisie en 2009 - 20 octobre 2010 - © DG Trésor
les autorités malaisiennes affichent un optimisme mesuré à moyen et long termes.
Elles estiment un afflux d’IDE à 6,6 Mds€ en 2010, dont un tiers dans l’industrie (selon
le MITI).
Un potentiel
important pour les Les investissements français en Malaisie augmentent et se
investisseurs diversifient mais restent en deçà du potentiel
français
Stocks d’IDE français en Les chiffres de la Banque de France font apparaitre que les stocks d’IDE
Malaisie (en millions) : français en Malaisie sont en forte augmentation : ils représentaient 205 M€ en
2007, 226 M€ en 2008 et 295 M€ en 2009 (soit 43,9% d’augmentation en deux ans).
Mais ces chiffres ne prennent pas en compte les entreprises dont la présence en
Malaisie est le résultat du rachat d’une holding dans un pays tiers, ni les
investissements réalisés à travers des filiales financières enregistrées dans d’autres
pays européens, ni celles pour lesquelles la valeur de l’actif en Malaisie s’est
considérablement accrue depuis l’investissement initial. Une évaluation conservatrice
faite par le Service économique de Kuala Lumpur indique une valeur de stock
supérieure à 6 Mds€.
Les investisseurs français restent largement devancés par les Japonais, les
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Source : « Enquête filiale », Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi
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Chinois, les Singapouriens, les Coréens et les Etasuniens, ainsi que par les
Allemands, les Néerlandais, les Norvégiens et les Danois.
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