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CIHEAM - Options Mediterraneennes

Les champignons parasites des racines de l'amandier


J. J. GUILLAUMIN
INRA
CLERMONT-FERRAND (FRANCE)

RESUME - On fait la révision des quatre principaux champignons de racines des possibles porte-greffes de l'amandier: Ptytophthora,
Verticillium, RosseIlinia et Armillaria, avec leur symptomathologie et les informations bibliographiques sur leniveau de résistance ou de
sensibilité des différents porte-greffes pour finir avec les résultats des deux essais de résistance à l'Armillaria de divers porte-greffes, tant
sans greffer comme greffés avec une variété d'amandier.
Mots-clés: Amandier, porte-greffes,champignons.

SUMMARY - Thefour main fungal diseases of the possible rootstocksfor almond are reviewedPhytophtora, Verticillium, Rossellinia and
Armillaria, with their symptomathology and the literature information on the level of resistance or susceptibilityof dperent rootstocks.Also
presented are the resultsof two tests of resistance toArmillaria of several rootstocks, both ungrajted and grafted with almond scions.
Key wordr: Almond, rootstocks, fungal diseases.

Le collet et les racines de l'Amandier (et de ses porte- Lapénétration des Phytophthora au colletdesarbres
greffes) peuvent être attaqués par quatre
types de champignons fruitiers sembles'effectuer essentiellement par dës blessures,
pathogènes: diverses espècesde Phytophthora, le Verticillium par exemplelesplaies de taille de la base du tronc
dalhiae Kleb.,responsable d'une trachéomycose,etdeux (BOSTOCK et DOSTER, 1985); elle est perpétrée par les
agents de pourridié le Rosellinia necatrix (Hart.)Berl.et zoospores,sporesbiflagelléesnageuses: il n'est donc pas
l'Armillaria mellea (Vahl) Karts. étonnant que la maladie se manifeste essentiellement dans
les sols très argileux, mal drainés ou présentant une nappe
d'eau temporaire (WICKS et LEE, 1985). L'irrigation au
Les Phyfophthora goutte à goutte constitue également un facteur favorisant
(WICKS et LEE, 1986).
Comme les autres arbres fruitiers à noyau, l'Amandier
est parfois attaqué par différentes espèces de Phytophthora,
Les Phytophthora sont assez facilement combattus par
qui provoquent essentiellement des chancres du collet, et,
l'apport de fongicides: à l'utilisation des sels de cuivre s'est
plus rarement, des pourritures de racines.
plus récemment substitué l'emploi du Métalaxyl (WICKS et
En Europe, la maladie a été surtout signalée en Grèce, LEE, 1985); le Phosétyl d'aluminium, préconisé contre Ph.
où elle a été étudiée par KOUYEAS (1971, 1977). Hors cactorum sur le Pommier pourrait sans doute être employé
d'Europe, elle fait
a l'objet de publicationsen Iran également sur l'Amandier.
(FATEMI, 1980), en Californie(MIRCETICH et al., 1974;
BOSTOCK et DOSTER, 1985) et en Australie(WICKS et L'évaluation de la sensibilité des porte-greffes vis-à-vis
LEE, 1985, 1986). de ces champignons est compliquée par la pluralitédes
La maladie peut se développer soit au cours de l'été, espèces de Phytophthora qui sont susceptibles d'intervenir.
provoquant alors le plus souvent une apoplexie brutale, soit Un autre problème réside dansle manque de fiabilité et de
pendant l'hiveretledébut du printemps, en quelcas reproductibilité des inoculations artificielles dont le résultat
l'évolutionduparasite au collet estpluslente,ce qui se est fortement modulé par les conditions du milieu etle stade
traduit par un dépérissement progressifde la partie aérienne. végétatif de la plante, comme l'a montré GRENTE (1967)
Les espèces de Phytophthora impliquées dans ces deux types sur le Noyer et le Châtaignier. La méthode d'infection la
d'attaques ne sont pas les mêmes: aussi bien en Grèce qu'en plus naturelle est celle qu'ont employée WICKS et LEE
(1986)
Australie et en Californie, les attaques d'hiver sont provoquées qui ont procédé à un apport artificiel de Phytophthora
par Phytophthora syringae et, à un moindre degré, par Ph. au niveau du sol, puisà une submersion des plantes pendant
megusperma (KOUYEAS, 1971, 1977; WICKS et al., deux jours. Dans ces condifions, ces auteurs ont obtenu
1986; BOSTOCK et DOSTER, 1985). Pour les attaques l'infection par Ph. cambivora, mais non par d'autres espèces,
estivales, ce sont Ph. cactorum et Ph. citrophthora qui ont pourtant également isolées à partir des chancres. D'autres
été incriminéesenGrèce, et Ph.cambivora enAustralie auteurs, tels KOUYEAS (1971) avec Ph.syringae, ont
(publications citées).Ph. cryptogea est également signalée en effectuédesinoculations par apport, au niveau d'une
Iran (FATEMI, 1980). blessure, d'une culture du champignon sur milieugélosé.

Options Méditerranéennes - Série Séminaires - n.O 5 - 1989: 19-24

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En dépit de la diversité desespèces inoculéeset des quelquesporte-greffes avec l'Abricotier,certainsrésultats


méthodes d'inoculation, le classement des porte-greffes en acquissurcettedernièreespèce pourraient peut-être être
fonction de leur résistance établi par les différents auteurs transposés à l'Amandier: d'après VIGOUROUX (1984), le
apparaît assez semblablesil'onseplace au niveaudes Prunier GF31 apparaît plus sensible que les Pêchers, eux-
grands types botaniques: les semis d'amandier sont les plus mEmes plus sensiblesque le Myrobolan.
sensibles,suivis par leshybridesPêcher X Amandier,les
Pêchers, et enfinlesPruniers (Prunuscerasgera et P.
domestica) qui apparaissent comme les plus résistants. Le RoseIlinia necatrix
( = Dematophora necatrix)
Le VeHici//ium Le RoselZinia necatrix (Hart.)
Berl.
est, comme
YArmillaria,unagent de apourridién,c'est-à-direqu'il
La Verticilliose de l'Amandier, maladie vasculaire provoque la destruction par voie enzymatique (grâce à des
provoquée par le champignon Verticillium dalhiae,est assez pectinases et des cellulases) des racines moyennes et grosses,
fréquente en France (VIGOUROUX, 1973,1982). Sa ainsi que des tissus du collet, des plantes infectées.Comme
présence en Espagne et en Italie est probable, bien que nous l'Armillaria, le Rosellinia se conserve,sous forme saprophy-
n'ayons pas trouvé dans la littérature phytopathologique de tique, dans les résidus ligneuxdu sol, toutefoisson mycélium
références concernant cesdeuxpays.LaVerticilliose de envahit le xylème beaucoup plus difficilement que celui de
l'Amandier a aussi été étudiée en Bulgarie (VITANOV et l'Armillaria et sa conservation s'effectue donc surtout dans
al., 1972; ILIEV, 1974), dans le Sud de l'URSS (Géorgie) l'écorce des racines mortes.
(TSAKADZE et LILUASHVILI, 1975) et enCalifornie
(KESTER et al., 1980). La maladiesévit
aussi sur Le Rosellinia est capable de croître dans le solsous
l'Abricotier,espècesurlaquelleelleafait l'objet d'un forme de mycélium et de cordonsmycéliensblancs,il
beaucoup plus grand nombre d'études,enparticulieren recouvreégalement de cordons et de toilesmycéliennes
Union Soviétique (équipede POPUSHOI en Moldavie). blancheslesracines des plantesattaquées, d'où lesnoms
donnés à la maladie de c<Pourridié blanc>> en France,
<<White
Les symptômes et l'évolution de la maladie sont assez root r o b dans les pays anglo-saxons.
semblables sur l'Amandier etsur l'Abricotier (VIGOUROUX,
1984). I1 s'agit d'une trachéomycose typique:le Verticillium, Le Rosellinianecatrix a, à notre connaissance, été
qui se conserve dans le sol par ses microsclérotes, pénètre signalé sur l'Amandier dans la période récente seulement
dans les racinesau niveau de blessures, puis gagne le xylème. dans trois pays: Israël (SZTEJNBERG et MADAR, 1979,
Le champignon se confine dans les vaisseaux, à l'intérieur 1980), la Hongrie(VEGHELYI, 1984,1985) etl'Iran
desquels il progresse très rapidement, grâce au transports des (SCHARIF, cité par BEHDAD, 1975). En France, il avait
conidies par la sèvebrute.Destoxines sont émises,et été décritpar ARNAUD en 1935, mais n'a pas été retrouvé
également véhiculées parla sève; ilapparaît un flétrissement au cours d'investigations plus récentes (GUILLAUMIN et
du feuillage, dû à la fois à l'obstruction des vaisseauxpar des al., 1982). Au Portugal, TEIXEIRA DE SOUSA (1985),
depôts gommeux et surtout à l'action des toxines. qui a pourtant effectué une prospection systématique des
attaques provoquées par le Rosellinia, ne le signale pas sur
La maladie concerne le plus souvent des arbres jeunes, l'Amandier.Nousn'avonspasnonplus trouvé dans la
elle se manifeste par des desséchements de rameaux et de littérature de mentions d'attaques de l'Amandier par le
branches commençant par la base et affectant généralement Rosellinia en Espagneou en Italie.
les arbres de façon dissymétrique;ces symptômes apparaissent
à partir du mois de juin, des températures élevées augmentent Leprocessus de la pénétrationdesracines par ce
la sévéritédesattaques.Lavigueuretl'intensité de champignon a été bien décrit, dans le cas du Pommier, par
végétation des arbres sont également considérés comme des TOURVIEILLE (1982): il débute par unephase de
facteursfavorisants, dans la mesure où la diffusion du proliférationmycélienne à l'extérieur de la racine;ilse
champignon et de ses toxinessont accélérées par une activité constitue destoilesmycéliennes à l'intérieur desquelles se
vasculaireélevée;des excès dans l'irrigation ou dans différencient des microsclérotes, au contact de la racine de
l'alimentation azotée peuventdonc accroître les dommages. l'hôte. La prolifération du mycélium interne des microsclérotes
entraîne le rupture des assises subérisées de l'hôte, suivie de
Il n'existepas de lutte chimique efficace contre la la pénétration du champignon dans les tissus vivants. La
maladie,mise à part la désinfection du solnu, avant prolifération dans le mycélium cortical et le phloème est
plantation. On conseilled'éviter de planteraprès des effectuée par le mycélium et surtout par de fines palmettes
précédentssensibles,tels que la luzerneetlessolanées digitées, bien visiblesà l'oeil nu. Des molécules phytotoxiques
maraîchères. Il est également établique des façons culturales véhiculées par la sève jouent un certain rôle dans l'infection
fréquentes et profondes,qui blessent les racines,sont à éviter et dans lamort de la plante (CHEN, 1960; TOURVIEILLE,
(VIGOUROUX et CASTELAIN, 1966). 1986).
La sensibilité au Verticillium des différents porte-greffes Les auteursisraeliens ont puréaliserl'inoculation
de l'Amandier n'apas, à notre connaissance,faitl'objet artificielle de jeunes amandiers par R.necatrix (FREEMAN
d'étudesparticulières.Toutefois, l'Amandier partageant et al., 1986) et expérimenté avec succès plusieurs méthodes

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de lutte:désinfection du sol au Bromure de Méthyle sous la forme de taches dont la surface s'accroît par la mort
(SZTEJNBERG et al., 1983), lutte biologique par apport de de nouveauxarbressitués à la périphérie de la tache:
Trichoderma horzianum,éventuellement complétée parune l'inoculum de départ est constitué par du bois mort
solarisation (FREEMAN et al., 1986); aucun auteur n'a, à provenant de la culture précédente, la maladie se transmet
notre connaissance, testéla sensibilité à ce parasite des divers ensuite d'un arbre a l'autre. Le nombre et l'importance des
porte-greffes de l'Amandier. foyerssontétroitementliés au passé de la parcelle: la
maladierisque de prendre un grand développement s'il
existe unequantité importante de bois mort dans le sol; cette
L'Armillaria mellea situationpeutseréaliser si levergeraétéplantéaprès
défrichage d'une végétationligneuse spontanée (forêt ou
1. Genkralités sur la maladie maquis), s'il succèdeà une plantation ligneuse antérieureou
encore s'il est établi surles rives d'un cours d'eau sujet à des
Le apourridié-agaric,, provoqué par Armillaria mellea crues susceptiblesde charrier du bois flotté.
est, en France, l'une des maladies les plus importantes du En dépitdes nombreux travaux quiont été consacrés au
Pêcher et de l'Abricotier(GUILLAUMINet al., 1982). sujet, la lutte contrele pourridié-agaric demeure extrêmement
Cettemaladieaffecteégalementl'Amandier,sielleest aléatoire: en effet, le mycélium du champignon, protégé à
signaléemoinssouventsurcetteespèce,c'estsans doute l'intérieur du bois mort enfoui dans le sol, est très difficile à
seulement à cause du faibledéveloppement que revêt la atteindre quels que
soient
les
moyensphysiques ou
culture de l'Amandier en France. chimiques utilisés.
Laprésence du pourridié-agaricsurl'Amandiera Toutes les mesuresayant pour but de limiter la quantité
également été signalée en Italie (DE ROBERTIS, 1973) et de bois présente dansle sol sont à conseiller; la désinfection
en Espagne, où la maladie semble constituer un problème chimique du sol peut donner des résultats, le plus souvent
sérieux (PALAZON, comm. pers.). partiels; dans le cas des. arbres à noyau, le recours à des
L'ancienne espèce Armillaria mellea (sensu lato) a été, porte-greffes tolérants estla méthode la plus fiable.
depuis les travauxde KORHONEN (1978), démantelée en L'étude de la sensibilité à 1'Amzillaria des porte-greffes
plusieurs espèces distinctes. Surle continent européen, on a de l'Abricotieret du Pêcherafaitl'objet d'un certain
pudistinguercinq de cesespèces, qui sont sexuellement nombre de travaux aux Etats-Unis (THOMAS et al., 1948;
incompatibles et différent par de nombreuxcaractères NORTON et al., 1963), puis en France (DUQUESNE et
concernant la morphologie, la physiologie, la distribution al., 1974,1977; GUILLAUMIN et PIERSON, 1983;
géografiqueetécologique, le pouvoirpathogène et la GRASSELLY et al., 1987). Ces études, pour n'en retenir
gamme d'hôtes (GUILLAUMIN et al., 1985). Mais l'espèce que les résultats qui peuvent concerner l'amandier, on fait
qui attaque les arbresfruitiersest,danstouslespays apparaître la sensibilité elevée du Pêcher et des hybrides
européens, Armillaria mellea sensu stricto (ou groupe <<D,> Pêcher X Amandier (celle de l'Amandier franc était bien
de KORHONEN). Cetteespècese comporte vis-à-vis de connue par ailleurs),larésistancerelativedes Prunus
l'Amandier et des autres espèces fruitières à noyau comme domestica, la résistance élevéedu Prunus cerasuera (c<Myro-
un aparasite primaire,, susceptible d'attaquer des arbres non balan,,) et de ses hybrides.
affaiblis.
Le mycélium de I'Armillaria mellease conserve dans les
bois mort, enfoui dans le sol, des souches et des racines. I1 2. Essais mis en place à l'INRA
peut y rester vivant pendant plusieurs décennies. L'infection de Clermont -Ferrand
desracinesvivantesest perpétrie soit par du mycélium
lorsqu'uneracinevivanteparvientencontactavec une Les résultats évoqués avaient,pour la plupart, été établis
racine morte colonisée, soit
pardes
organes
agrégés dans des conditions d'infection naturelle (par plantation de
linéaires, les rhizomorphes: ces organes, initiés à partir des divers porte-greffe sur des, parcelles naturellement infectées
masses mycéliennes contenues dans le bois mort, croissent par le champignon). A Clermont-Ferrand, nous avons m i s
dans le sol, s'accolent aux racines vivantes qu'ils rencontrent en place,à partir de 1977, deux expérimentations comportant
et les pénètrent par de courtes ramifications. Toutefois, les des inoculations artificielles par l'A. mellea de divers porte-
rhizomorphes souterrainsde l'espèce A. mellea sensu stricto greffes du Pêcher et de l'Amandier que nous avaient été
n'ont qu'une croissance limitée etjouent ne sans doute qu'un fournis par notre collègue GRASSELLY.
rôle restreint dans la dissémination de champignon dans le
sol.
Celle-ci
s'effectue
essentiellement à l'intérieurdes Ces deux essais ont été conduits en pleine terre, sur un
racines,elleestréalisée par lemycéliumetlespalmettes sol riche et alcalin; la méthode d'inoculation a été décrite
sous-corticales qui envahissent l'ensembledu système racinaire dans d'autres publications (GUILLAUMIN, 1977), elle fait
des plantes atteintes (chez d'autres espèces comme Amillaria appel à des culturesaseptiques du champignonsurdes
bulbosa, les rhizomorphesjouent par contre le rôle essentiel fragments de bois de noisetier de dimensions standardisées.
dans la dissémination, GUILLAUMIN etal., 1988). Dans le premier essai, on a testé 14 cultivars appartenant à
11 espèces botaniques ou hybrides différents et considerés
Le pourridié-agaricse présente le plus souventau champ comme des porte-greffes (actuels ou potentiels) du Pêcher

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et/ou de l'Amandier. Ces arbres n'avaient pas été greffés, I1 convient enfinde faire remarquer que la comparaison
mais étaient cultivés sur leurs propres racines, tout en étant entre nosdeux essais a mis enévidence une résistance
conduits comme des arbres fruitiers. Chaque porte-greffes globalement plus élevée des arbres greffés avec la variété
était représenté para 25 répétitions: 20 arbres inoculés et 5 Ferragnès, par rapport aux arbres non greffés (sans qu'il yait
témoins non inoculés. Cet essai a été établi au printemps modification dans la sensibilité relative des porte-greffes):
1979 et deux inoculationsont été effectuées, à l'automne 80 tout se passe comme sila présence d'un greffon d'amandier
puis à l'automne 81, avec 2 souches différentes d'A. mellea augmentait la résistance du système racinaire (peut-être en
(sensu stricto).Les mortalités ont été notées 2 foispar an, du lui conférant une plusgrande vigueur).
printemps 1981 à l'automne 1988; pour chaque arbre mort,
il a été vérifié que l'infection par l'Armillaria était bien la
cause de la mort. Cet essai est toujours en place à l'heure
actuelle et continue à évoluer.
Le second essai a porté sur des amandiers de la variété
Ferragnès greffés sur 7porte-greffesdifférents. Chaque
porte-greffen'était, dans cecas,représenté que par 10
répétitions,il n'y avaitpas de témoins non inoculés. Cet
essai a été établi au printemps 1977 et inoculé 4 fois entre Tableau 1
1979 et 1982, avec 2 isolats différents.
EVOLUTION DU NOMBRE D'ARBRES TUES
Il n'est pas apparu de mortalités dans ce second essai. PAR L'ARMIZLAIRE A CLERMONT-FERRAND
Sept ans après la première inoculation, c'est-à-dire en1986, (PORTE-GREFFES DE PECHER
lespremierssymptômescommençaientseulement à se OU D'AMANDIER NON GREFFES)
manifester sur le feuillage de quelques arbres.L'examen des
collets a alors révelé la présence de palmettes d'ArmilZuria
sur de nombreux arbres. Les arbres ont alors été arrachés
(été 86) etleurssystèmesracinairesexaminés. Les deux Nombre
T Nombre d'arbrestués par I'Armillaire(inhculation artif.)
.Print
1
principaux critères pris encompte pour évaluer la sensibilité Porte-greffes
au parasite ont été la proportion de racinesmoyennes
pourries, ainsi que la surface totale du cambium colonisée
par le champignon sur le collet, la base du tronc et la partie hw mira
t 20
proximale des grosses racines.
Pkher
Les résultats de ces deux essais figurent sur les tableaux 3
(GF 305) -
1 et 2. Les données obtenues en inoculation artificielle ont,
globalement,confirmélesrésultatsantérieurs, obtenus en 'êcher X P,bese$
20 3
conditions d'infection naturelle. L'Amandier franc ne figurait (S 3400)
malheureusement dans aucun de nosdeux essais,maisil
peut être considéré comme présentant une sensibilité élevée. 'êcher X amandier 60
Le Pêcher et les hybrides Pêcher X Amandier sont apparus Pêher X P. kan-
très sensibles(la sensibilité un peu plus élevée
du Pêcher par suensis 20 8
rapport au Pêcher X Amandier, qui se manifeste dans nos 749 X 1450
essais,n'est pas conforme aux résultats de la plupart des
expérimentations antérieures). Pêcher X P davi-
diana 20 2
Les Pruniers domestiques, lescerasifera ou Myrobolan, 41-4-21
les Mariana, ont montré une forte résistance. Quant aux
hybrides Myrobalan X Pêcher, Myrobolan X Amandier, et Iyrobolan X Pêcher
Myrobolan X (Myrobolan X Pêcher), leur niveau de 322 X 1058
résistance apparaît élevé, proche de celui du parent
Myrobolan. Les hybrides créés par l'INRA Myran (322 X Myrobolan X
1058) et Ishtara (322 X 871) qui peuvent être des porte- (Myrobolan X Pê-
cher) 20
greffes de l'Amandier, comme duPêcher,peuvent être
considérés comme présentantunerésistance au champ 322 X 871
satisfaisante vis-à-vis de l'Armillaria
Mariana 1
Cette résistance à l'Armillaria des Prunus domestica, 2o
GF 8-1
Prunus cerasifra et de leurs hybrides s'exprime essentielle-
ment par un ralentissement de la croissance du champignon Pmna domejfica 40
dans l'écorce et l'aubier des arbres attaqués. Cette inhibition
de la croissance mycélienne s'accompagned'une réaction de Myrobolan
couleur pourpre des tissus de la plante. GF 2032

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Tableau 2 FREEMAN, S.; SZTEJNBERG,A.;CHET, I., andKATAN, J.


(1986):<<Solarandbiologicalcontrol of whiterootdiseaseinapple
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DE 7 PORTE-GREFFES D’AMANDIER 66, 8, p. 1608-1613.
PAR L’ARMILLARIA FREEMAN, S.; SZTEJNBERG, A., and CHET, I. (1986): Evaluation
(RESULTATS APRES 7 ANNEES) of Trichoderma as a biocontrol agent for
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2, p. 163-170.
GRASSELLY, C.; BERNHARD, R.; SABARDEIL,F., et GUILLAU-
Proportion de N.’ d’arbres avec nécroses ancollet MIN, J. J. (1987): <<Le Pêcher etpourridié
le comportement de différents

sur 10 arbres) 1
racines colonisées
(moyenne
Graves @lus
de40%de la
circonférence)
1 1
Limitées
porte-greffes.. Arboric. FruiL, 99, p. 41-44.
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Pêcher X Amandier 46’5% 5 5 O desarbresfruitiers à noyau;l’importance du choixdesporte-greffe).
(GF 677) Arboric. Fruit., 353-354, p. 38-42.
(123)
GUILLAUMIN, J. J.; LUNG, B.; ROMAGNESI, H.;MARXMkLER,
Myrobolan X Aman- 17’5% 3 6 1 H.; LAMOURE, D.; DURRIEU, G., BERTHELAY,S., et MOHAMMED,
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