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INQUIÉTANTE DE
POUTINE
Après près de quinze ans d'un pouvoir de plus en
plus personnel et autoritaire, retour sur le
parcours et les méthodes du nouveau Tsar.
Un livre numérique reprenant les meilleurs
reportages et analyses de nos spécialistes.
Table des matières
▪ Couverture
▪ La Russie inquiétante de Poutine
▪ Table des matières
▪ A la recherche du père patrie
▪ Aux ordres
▪ Le dur qui dure
▪ HISTOIRE D'UNE PRISE DE POUVOIR
▪ La Tchétchénie, rampe de lancement
▪ Une mise au pas implacable du contre-pouvoir
▪ Anna Politkovskaia, la vérité assassinée
▪ UNE FAUSSE SORTIE
▪ Medvedev, président sans vrai pouvoir
▪ Claque électorale surprise pour le parti du chef
▪ Quand la Russie se mutine contre Poutine
▪ La machine Poutine met de l’huile dans ses truquages
▪ «Un président, c’est un bon manager»
▪ VERROUILLER ET RÉPRIMER
▪ Pussy Riot, les chattes qui chatouillent la Russie
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(Texte inédit)
A son arrivée au pouvoir, d'abord comme Premier ministre
en 1999, puis comme président en 2000, Vladimir Poutine
était un inconnu. Aujourd'hui, quinze ans et trois mandats
plus tard, la Russie ne connait plus que lui. Qu'il pilote un
avion de chasse, pose à cheval torse nu, commande un sous-
marin, chasse l'ours ou le tigre, pêche un brochet de 20kg,
terrasse un adversaire au judo, ou joue du piano, Poutine
s'est bâti une image de surhomme, viril et sportif, et
d'homme accompli, un idéal dont le but est de persuader les
Russes que la patrie est dans de bonnes mains.
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Un espion, un patriote
«La démocrature»
Navalny, l’un des rares orateurs soutenu aussi bien par les
organisateurs que par le public. Le juriste-blogueur anti-
corruption est devenu en quelques mois le visage de la nou-
velle contestation. Coqueluche à la fois de la «génération In-
ternet» et de l’opposition libérale, ami des nationalistes, il
est parvenu à articuler les reproches fondamentaux adressés
aujourd’hui par les Russes à leurs dirigeants. «C’est qui le
pouvoir ici ?» lance-t-il aux manifestants. «C’est nous !»
hurle la foule. «Nous ne sommes plus seuls, nous avons res-
senti la solidarité, reprend Navalny au micro. Un pour tous
et tous pour chacun. Un pour tous…» «…et tous pour un !»
répond l’assemblée.
Les figures politiques suscitent généralement l’irritation du
public, qui n’hésite pas à signifier bruyamment son mécon-
tentement. Grigori Iavlinski, le candidat des libéraux de
Iabloko à la présidentielle, se fend d’un petit discours pr-
esque électoral, tantôt sifflé, tantôt ignoré par les manifest-
ants. Les réactions sont encore plus hostiles quand un na-
tionaliste notoire, Vladimir Tor, s’avance sur scène. Les na-
tionalistes, nombreux dans l’assistance, sont convaincus
d’avoir derrière eux la majorité des Russes, sans cesse
blessés dans leur fierté patriotique par un «régime de vo-
leurs». Au sein de l’opposition, on a beaucoup débattu de
l’alliance avec les mouvements d’extrême droite - dont la
plupart sont interdits pour extrémisme -, pour finalement
s’y résoudre. Sur scène, Tor appel à la création d’un parti
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poussé les deux jeunes femmes à fuir la Russie, ainsi que l’a
annoncé le groupe il y a une semaine sur son compte
Twitter.
«Merde du Seigneur»
Foyers de tubercolose