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Types de Communication Et Types de Textes
Types de Communication Et Types de Textes
Voici un inventaire assez large de textes écrits et oraux qu’on peut rencontrer dans la vie de tous les
jours et dans la vie professionnelle. Il est évident qu’ils n’obéissent pas tous aux mêmes contraintes
de rédaction, qu’ils ne s’adressent pas du tout au même type de public (ou « destinataire ») et que la
langue aussi peut subir des variations : longueur des phrases, utilisation de terminologie technique
vs vocabulaire ordinaire ; présence vs absence de données chiffrées, de formules, de sigles etc.
Nous avons mis en gras les types de textes les plus courants dans le domaine touristique (ce qui
n’exclut pas les autres)
Il est souvent capital de saisir la typologie discursive (ou communicative) du texte qu’on lit ou
qu’on doit rédiger pour bien comprendre son sens ou pour le formuler de manière adéquate au but
qu’on se propose : il est en effet impensable de faire la promotion d’une nouvelle voiture en
donnant simplement des données techniques sur le fonctionnement de son moteur ; celles-ci sont
par contre indispensables dans un article, même s’il s’agit d’un article de vulgarisation, dans un
magazine automobile. De même, un article bourré de métaphores pour expliquer le fonctionnement
de l’appareil respiratoire sera tout à fait pertinent dans une revue « grand public » comme Top Santé
ou un magazine pour enfants, alors qu’il serait jugé comme peu sérieux s’il était distribué aux
médecins participant à un congrès sur l’asthme des enfants…
La notion de situation de communication prend donc ici toute sa place et apparaît comme
indispensable pour bien identifier les types de discours qui sont développés à l’intérieur des textes
et, par conséquent, pour les décoder.
Pour bien identifier un texte, il faudra alors avoir recours à un certain nombre d’éléments
caractérisant toute communication humaine. Nous utiliserons, comme cadre de référence, un
modèle relativement simplifié de la communication, celui qui a été proposé par Roman Jakobson
dans ses Essais de linguistique générale (pp. 213-214). Depuis, de nombreux schémas ont été
proposés, qui intègrent d’autres facteurs (psychologiques, culturels, vestimentaires, etc.), mais le
schéma de Jakobson a l’avantage de la simplicité, ce qui nous permet d’utiliser un nombre restreint
de paramètres pour identifier rapidement le type de communication caractérisant le texte.
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SCHEMA DE LA COMMUNICATION SELON R. JAKOBSON
Contexte
Destinateur Destinataire
Message
Contact
Code
Légende:
Destinateur: celui qui produit le message
Destinataire : celui à qui le message est destiné
Message : ce que l’on dit, le texte (ce qui fait l’objet de notre analyse)
Contexte : ce dont on parle (on l’appelle aussi « référent »)
Code : ensemble de conventions permettant de produire des messages (ex. code linguistique, code iconique – les panneaux
de signalisation – code mathématique etc.)
Contact : ce qui permet le passage du message du destinateur au destinataire (p. ex. la voix, le téléphone, la radio, la presse,
la lettre etc.) ; on parle aussi de canal ou de support de communication.
La détermination de ces six éléments permet de caractériser les différents textes qu’on l’exercice de
la profession touristique et que nous avons dénommé les « écrits du tourisme » et d’établir ensuite
des corrélations entre le type de texte et les formes linguistiques (structures syntaxiques récurrentes,
lexique, mots d’adresse, etc.) qui s’y trouvent et qui contribuent à leur donner ce caractère
particulier qui nous permet de les repérer tout de suite comme des textes de « spécialité ».
Nous allons maintenant donner quelques exemples de textes typiques du français du tourisme en
utilisant cette caractérisation par typologie discursive. Cette description ne tient pas compte des
caractéristiques les plus strictement linguistiques (lexique, syntaxe, morphologie) qui feront l’objet
d’une analyse ultérieure. Dans bien des cas, étant donné le caractère général de ces exemples, il sera
impossible de préciser le message et le contexte, qui sont naturellement inhérents au texte considéré
dans sa singularité.
Exemples :
DISCOURS SPECIALISE
destinateur : spécialiste (économiste, ingénieur, urbaniste, patron d’hôtel, analyste, etc) ou
chercheur
destinataire : spécialiste, chercheur, opérateur du secteur, homme politique, étudiant
message : (variable)
contexte : (variable)
code : langage naturel, graphiques, statistiques, formules, symboles, images, cartes géographiques,
photos, plans
contact : écrit : revues spécialisées (L’hôtellerie, La cuisine collective, L’écho touristique,
Néorestauration etc.); manuels ; études ; recueils terminologiques. Oral : conférences, entretiens
entre pairs.
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message : (variable)
contexte : (variable)
code : langage naturel, chiffres, images
contact : écrit : quotidiens généralistes et magazines d’actualités, parfois dans un supplément
« voyages » ou « Où sortir » (Le Monde, Le Figaro, Libération, etc.) ; presse féminine et presse
« spécialisée » pour grand public (l’Officiel Voyage, Géo, Le Petit Futé, Voyageur, Pays de
Normandie, etc.). Oral : bulletins d’info radio ; journaux télévisés ; documentaires et émissions
consacrées aux voyages sur les chaînes généralistes ; conférences grand public (év. avec projection
de diapositives ou de documentaires)
DISCOURS DE LA PUBLICITE
destinateur : publicitaire ; chargé des relations extérieures ; organismes privés ou publics
destinataire : tout le monde
message : en général « achetez X ! », « faites Y ! » « allez à… ! »
contexte : (variable)
code : langage naturel, iconique ; musique, images… (communication exploitant généralement
plusieurs codes)
contact : écrit : publi-reportage ; encart ; affiche ; panneau ; tract, brochure, dépliant, catalogue
d’agence de voyage. Oral : annonce radio. Oral/écrit : le spot télévisé.
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Les écrits du tourisme
Les métiers du tourisme produisent des écrits de nature extrêmement différentes. Nous allons
restreindre le champ d’analyse aux seuls écrits destinés au grand public : publicités, dépliants,
catalogues d’agence de voyage, guides et reportages. Nous exclurons par conséquent tous les
écrits purement professionnels. Nous considèrerons tout d’abord aux conditions de production de
ces écrits pour ensuite analyser leurs modes de diffusion et leurs modalités de réception. Pour plus
de clarté, nous avons séparé l’approche linguistique de l’approche culturelle, même si cette
distinction peut apparaître artificielle.
Puisque le tourisme n’est pas seulement le fait de voyager, mais qu’il comporte la vente et l’achat
de services variés (hébergement, restauration, voyage, spectacles, visite guidée, entrée dans des
musées et autres attractions), un grande partie des textes s’adressant à des clients potentiels des
services touristiques, la dimension promotionnelle est très présente dans ceux-ci. Le classement de
ces textes distinguera donc tout d’abord entre textes promotionnels et textes non promotionnels
LES PUBLICITES
Emplacement • Environnement urbain (placards et affiches)
• Presse
Enonciateur • Professionnels de la communication : commandes à des
entreprises spécialisées.
Destinataire • Touristes éventuels
Intentionnalité • Vendre un produit touristique et les services qui l’accompagnent.
En raison du caractère différé de l’achat, il convient de fixer
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l’attention du public sur le produit ou le service afin d’assurer une
mémorisation maximale.
Structure et mise en page • Textes brefs et très travaillés, image dominante
LES DEPLIANTS
Emplacement • En accès libre dans les points d’informations touristiques (office
du tourisme, salons du tourisme, hôtels, aires d’autoroute….)
Enonciateur • particuliers (le plus fréquemment) : châteaux, centres de loisirs,
parcs d’attraction...
• Office du tourisme
Destinataire • Touriste ayant un projet de voyage déjà établi.
Intentionnalité • Faire connaître des sites et leurs prestations afin d’y attirer une
éventuelle clientèle Rappeler pour que la visite proposée est
indispensable (ou fortement conseillée)
Structure et mise en page • Présentation soignée quadrichromie, papier glacé
• De 1 à 5 volets ; le plus fréquent est celui de 3 volets
• Parfois écrit en plusieurs langues
• Répartition égale des images, plans et textes
Les guides
Les différents guides touristiques français contemporains semblent de prime abord assez
homogènes. Ils se différencient pourtant en deux grandes catégories par les publics qu’ils visent
(aspect communicatif) et par leur structuration (aspect d’organisation textuelle): le guide culturel
(p. ex. Guide bleu Hachette ; Guide Vert Michelin) et le guide pratique (p.ex. Guide du routard).
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rédacteurs spécialisés
Destinataire Tout public avec une prédilection pour un public cultivé,
amateur de littérature et de beaux arts (important implicite culturel)
Intentionnalité • Préparation du voyage, organisation du séjour : approche du pays
par le biais de l’histoire, de la sociologie, de la littérature, des
beaux-arts et du cinéma.
Structure et mise en page Présentation sobre, pages aérées, très bonne lisibilité
Introduction à valeur pragmatique : Découvrir, Partir, Séjourner,
Comprendre
Le guide proprement dit est constitué de la partie « Visiter »
organisée par régions (ordre alphabétique). Les informations
proposées sont d’ordre encyclopédique.
Pas de renseignements pratiques sur l’hôtellerie et la
restauration ou de petit lexique de langue
Cartes et plans en couleurs
LES REPORTAGES
Emplacement Presse écrite
Enonciateur Très souvent écriture collective : rédacteur en chef, chef de
rubrique, reporter
Destinataire Tout public
Intentionnalité Informer et surprendre en rapportant des expériences de voyage
Donner des conseils de visite
Prendre position sur certains aspects du voyage, du pays,…
En rapport avec la politique éditoriale de la revue
Structure et mise en page Nombreuses photos de facture soignée
Texte informatif (forme littéraire souvent marquée)
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GENRES TEXTUELS
Si le discours peut avoir des contours variés dans les textes, suivant le public auquel il s’adresse, la
matière dont il traite, etc., il est également possible de dresser un inventaire prototypique des types
de textes dans lesquels les différents discours peuvent se développer.
Le terme « prototype » indique un modèle théorique idéal qui, en tant que tel, ne se réalise
entièrement dans aucun texte concret, mais qu’on formule à partir des analogies existant entre
plusieurs textes concrets. Il s’agit donc d’une abstraction permettant de caractériser un texte
concret, normalement composé de plusieurs types de discours et d’une variété de caractéristiques
formelles, par rapport à un nombre restreint de prototypes – ou modèles théoriques – . Le but de ce
classement par prototypes est évidemment de permettre un déchiffrement plus aisé du texte concret,
car la présence d’un faisceau de caractéristiques permettant de le classer dans une typologie plutôt
que dans une autre signifie que ce texte concret respecte des contraintes générales valables pour tout
texte appartenant à cette typologie, et que même les phrases du texte les plus éloignées de cette
typologie pourront recevoir une interprétation nouvelle à la lumière de la macrotypologie textuelle
(structure d’ensemble) qu’on a pu répérer.
C’est ainsi que la présence d’une digression (développement extérieur au sujet principal) ne sera pas
étonnante dans un texte narratif, alors qu’elle pourra légitimement susciter la perplexité du lecteur si
elle se trouve dans un texte argumentatif.
Les types de textes concrets sont très nombreux, et nous en avons donné un aperçu au début de
notre exposé lorsque nous avons donné un inventaire des textes du tourisme : l’inventaire, même
pour ce domaine restreint, est incomplet et la liste doit rester ouverte (il ne pourrait pas en aller
autrement, d’ailleurs). Les prototypes, par contre, sont peu nombreux : l’effort des chercheurs a
justement consisté à réduire le nombre des différences pour aboutir à une palette minimale
d’éléments, que chacun peut doser à son gré dans les textes concrets qu’il rédige.
Voici la liste des prototypes sur laquelle il y a un certain accord :
texte narratif
texte descriptif
texte explicatif
texte argumentatif
texte injonctif ou prescriptif1
Chaque texte concret sera par conséquent caractérisé par la dominance d’un type textuel, et par
l’insertion éventuelle des autres. Un compte-rendu d’une séance de l’Assemblée Nationale, par
exemple, est un texte à dominante narrative, mais il comporte l’insertion des paroles rapportées des
députés, lesquelles contiennent, quant à elles, des argumentations. De même, une notice d’emploi
d’un téléviseur est un texte à dominante explicative, mais il y a normalement une partie descriptive
(description des touches), une partie injonctive (ce qu’il convient de faire en cas de panne ou ce
qu’il est toujours déconseillé de faire) et celui-ci peut comporter en outre une certaine dose
d’argumentation, lorsqu’on justifie les avantages d’une certaine fonction, voire de narration, si l’on
retrace l’évolution de la technique ayant permis de développer un certain système d’affichage des
couleurs.
Les « écrits du tourisme » exploitent tous les genres textuels : le type narratif (histoire des sites ou
des régions, construction de l’épaisseur d’une tradition), le genre descriptif (description des
monuments « comme si on y était », description des prestations d’un hôtel), le genre explicatif
(pourquoi tel monument porte tel nom, comment on a pu réaliser telle œuvre d’art, de quoi se
compose la roche de telle montagne qui confère au paysage un aspect particulier), argumentatif
1
On trouve aussi l’appellation « régulatif ».
7
(publicités, brochures, catalogues, lettres promotionnelles), injonctif (indications de visite, et de
parcours, notamment dans les guides ; certains slogans).
Nous allons donner une définition des différents types de textes, en indiquant, d’un côté, leurs
fonctions et leurs caractéristiques d’organisation et, de l’autre côté leurs caractéristiques lexicales et
grammaticales générales. Il ne faut cependant pas oublier qu’il s’agit là d’une description
prototypique abstraite, et que par conséquent les textes concrets peuvent manifester bien d’autres
phénomènes.
TEXTE NARRATIF
FONCTIONS
Relater des événements qui se sont produits dans le temps (réel ou imaginaire)
Constituer un document d’un fait : c’est la fonction essentielle de la narration historique
Fonction symbolique : le récit peut être l’illustration d’une règle de morale, il constitue donc
une parabole, un symbole dans lequel on est invité à trouver un deuxième sens, qui est le sens
véritable. C’est le cas des Fables d’Ésope ou de La Fontaine, par exemple.
Fonction argumentative : le fait qui est rapporté constitue une preuve en faveur ou au
détriment de la thèse de l’auteur.
CARACTERISTIQUES D’ORGANISATION
disposition chronologique : normalement, les événements suivent le fil du temps (un
changement de la chronologie, avec une mise en perspective, est bien sûr toujours possible)
Progression à thème constant : le thème de l’action reste normalement le même tout au long
de la narration
CARACTERISTIQUES LEXICALES
abondance de termes et d’expressions faisant référence au temps
CARACTERISTIQUES GRAMMATICALES
abondance de verbes : ceux-ci servent à décrire les actions, très fréquentes dans ce type de
textes
utilisation des temps du passé (notamment le passé simple, mais aussi le présent de narration)
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exemples de textes narratifs :
1) Guide vert Michelin – Ile-de-France p.127 Chartres
9
TEXTE DESCRIPTIF
FONCTIONS
(textes documentaires) donner une image d’un objet qu’on ne voit pas
(textes de fiction) créer une atmosphère
donner des indices sur la suite du récit
développer le symbolisme
contribuer au caractère « littéraire » d’une œuvre
CARACTERISTIQUES D’ORGANISATION
plusieurs possibilités :
organisation selon un point de vue : le texte est structuré en fonction de celui qui voit :
succession spatiale (de droite à gauche etc.) ou temporelle (d’avant à après)
organisation thématique : le thème de la description est subdivisé en sous-thèmes, traités
successivement
CARACTERISTIQUES LEXICALES
suivant l’organisation adoptée, il y aura une abondance de repères spatiaux ou temporels ; tout
le vocabulaire relatif aux cinq sens de l’homme est aussi très utilisé (la vue avant tout, mais
aussi l’ouïe, le goût, l’odorat, le tact)
CARACTERISTIQUES GRAMMATICALES
les temps verbaux les plus utilisés sont en général l’imparfait et le présent
abondance de groupes nominaux comportant une expansion nominale (outil privilégié pour
qualifier un objet, pour donner toutes ses caractéristiques concrètes)
Exemples :
Catalogue Fram, Eté 2007, p. 449 (Thaïlande)
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TEXTE EXPLICATIF
FONCTIONS
la fonction de base étant de modifier les connaissances du lecteur, celle-ci peut se décliner de trois
manières au moins :
fonction informative : transmission immédiate d’informations (ex. liste, catalogue, brèves de
quotidiens, cours de la bourse). Ce type de fonction suppose que le lecteur est en mesure de
décoder l’information elle-même
fonction didactique : adaptation de l’information pour la rendre compréhensible, dans le but de
constituer des connaissances C’est la fonction, entre autres, des textes ou articles de
vulgarisation.
En plus de ces fonctions, le texte de fiction peut avoir recours à un développement explicatif pour :
« faire vrai » : ces passages renforcent l’illusion que les personnages de la fiction sont réels.
retarder l’action, et créer un temps de repos ou de suspense
ajouter des détails aidant à comprendre l’intrigue
établir un lien entre un personnage et un milieu social déterminé : grâce à la description, on
montre leur cohérence.
CARACTERISTIQUES D’ORGANISATION
progression à thème constant : le thème reste toujours le même, et on ajoute des informations
nouvelles sur celui-ci
progression à thème éclaté : les informations qu’on donne concernent chacune une partie du
thème
progression à thème linéaire : le propos (à savoir, ce qu’on dit de nouveau sur le thème) d’une
information devient à son tour le thème de l’information suivante, et ainsi de suite.
CARACTERISTIQUES LEXICALES
emploi de vocabulaire spécialisé du domaine dont on parle
vocabulaire analogique et emploi de synonymes appartenant au vocabulaire général, pour
rendre le texte accessible aux non-spécialistes
emploi de périphrases, dans ce même but d’expliquer un mot technique par sa définition en
langue générale
comparaisons : on compare un objet non connu du lecteur au fonctionnement d’un objet plus
proche de son expérience, ce qui en favorise la compréhension de la part de celui-ci.
CARACTERISTIQUES GRAMMATICALES
le temps verbal le plus utilisé est le présent, car l’explication du fonctionnement d’un objet doit
toujours rester valable (cf. recettes de cuisine)
fréquence des présentatifs (c’est…qui/e, voici… il y a …) qui insistent sur des point importants
dans la transmission de l’information (on les appelle des « outils de thématisation »)
présence de liens logiques (adverbes, conjonctions : donc, ainsi, c’est-à-dire, par conséquent,
c’est pourquoi…) marquant le passage de l’information à l’explication.
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Exemple :
Catalogue Thomas Cook Eté 2007, p. 19 – mode d’emploi
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TEXTE ARGUMENTATIF
FONCTIONS
Le but d’un texte argumentatif est de prouver que sa position est la bonne, ou que celle de
quelqu’un d’autre est mauvaise. Chaque fois qu’on présente des arguments pour ou contre une
conclusion, on écrit un texte argumentatif
fonction persuasive : pour convaincre le lecteur, lui faire partager son point de vue.
fonction polémique : pour contraster les positions d’un adversaire. Normalement on essaie de
le ridiculiser, ou de démontrer que ses arguments sont inconsistants.
CARACTERISTIQUES D’ORGANISATION
Addition d’arguments en faveur ou contre une thèse
Relation entre théorie et exemple : on alterne les arguments théoriques avec des exemples
concrets qui peuvent constituer une illustration des arguments déjà développés ou être des
arguments à leur tour
développement d’un raisonnement « canonique » : raisonnement déductif (l’argument
suivant découle du précédent) ; raisonnement concessif (on accorde quelque crédit aux
arguments de l’adversaire pour mieux l’attaquer ensuite : le « oui, certes, mais… ») ; le
raisonnement par analogie (on met la réalité dont on parle en parallèle avec une autre réalité
plus concrète ou plus connue).
Réponse/relation au point de vue adverse : on peut organiser son argumentation comme une
suite ponctuelle de contre-arguments faisant écho à ceux de l’adversaire, et plaidant,
évidemment une conclusion opposée.
CARACTERISTIQUES LEXICALES
emploi de mots à connotations positives ou négatives et d’axiologiques (adjectifs de valeur),
car il s’agit d’exprimer un jugement de valeur.
indicateurs du degré de certitude, suivant la stratégie adoptée : affirmation catégorique (sans
aucun doute, il est certain que…), qui chasse toute objection et tout doute ; hésitation, qui donne
l’impression de ne pas forcer le lecteur, mais qui introduit tout de même les arguments destinés
à le perasuader (peut-être, il est possible que…)
CARACTERISTIQUES GRAMMATICALES
présence des pronoms locutifs (je/tu, nous/vous), car le lecteur est pris à partie par l’auteur
le temps le plus utilisé est généralement le présent intemporel, puisque les arguments sont
toujours valables
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Exemple :
Catalogue Fram Eté 2007, p. 510 (République dominicaine – Punta Cana)
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Pays de Provence – nov.-déc. 2004 – p. 83
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TEXTE INJONCTIF
FONCTIONS
Pour recommander ou ordonner un comportement à un destinataire. Ses fonctions précises
dépendent du rapport de force entre l’émetteur et le destinataire.
Si c’est l’émetteur qui détient le pouvoir, le texte injonctif transmet un ordre (p. ex. lois et
règlements)
Si l’autorité de l’émetteur se réduit à une compétence qu’il met à la disposition du destinataire,
le texte injonctif transmet un conseil (p. ex. recettes de cuisines ou modes d’emploi)
Si c’est le destinataire qui détient le pouvoir, le texte injonctif transmet une prière ou une
requête
CARACTERISTIQUES D’ORGANISATION
organisation chronologique : lorsque l’action à exécuter est divisée en phases successives,
chaque phrase ou paragraphe en décrit une.
constance de ton employé : il est modulé suivant le rapport de force existant entre les
locuteurs, mais, étant donné que ce rapport ne varie pas d’un bout à l’autre du texte, le ton
général non plus ne varie pas.
CARACTERISTIQUES LEXICALES
Fréquence de verbes indiquant l’action et le mouvement (indication des actions à accomplir)
Abondance de formes allocutives d’interpellation : pour s’adresser directement au
destinataire, on utilise des termes qui le désignent dans son texte (« Monsieur le directeur »,
« Mes amis », « vous », etc.)
CARACTERISTIQUES GRAMMATICALES
abondance de verbes, à cause de l’insistance sur les actions à accomplir.
les verbes sont conjuguées aux modes et temps qui véhiculent les diverses nuances de l’ordre et
du conseil : l’impératif, bien évidemment, mais aussi l’infinitif (dans les recettes et modes
d’emploi), le conditionnel (ordre atténué, utilisé aussi dans la prière), le futur (projection dans
le temps à venir). Il y a aussi des périphrases telles que « il faut que », « on doit », etc.
Phrases courtes, avec peu de subordonnées, car on présente les actes à accomplir les uns après
les autres. de façon essentielle.
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Exemple : Guide Vert Michelin Ile de France, p. 138 : Château-Landon
Certains auteurs (cf. p. ex. S. Eurin Balmet – M. Henao de Legge, pp. 101-108) opèrent un
regroupement majeur entre ces types de textes suivant le critère de la présence/absence des marques
linguistiques de l’émetteur/énonciateur : on peut donc distinguer, d’après elles, entre discours
interactif (narration, argumentation, prescription) et discours expositif (qui recouvre les textes
descriptif et explicatif de notre typologie). Il nous semble cependant que cette terminologie est
quelque peu imprécise2, parce que le terme choisi pour désigner les autres discours (disc.
« expositifs ») a l’inconvénient qu’il ne fait pas référence à l’interaction, qui est pourtant évoquée
comme critère de partage. Il aurait été préférable de parler de « discours interactifs » et de
« discours non-interactifs »3, et c’est d’ailleurs ce que nous allons faire par la suite.
2
On pourrait par exemple objecter qu’un discours classé comme « interactif » ne manifeste pas forcément les marques
de l’émetteur : une argumentation peut très bien être présentée comme « allant de soi », comme une évidence, et
l’effacement de toute marque énonciative prend alors une valeur argumentative certaine. Il est vrai que l’interactivité
semble bannie d’un tel texte, mais on peut aussi opposer que l’émetteur est ici présent « en creux » : sa présence est
marquée, d’une part, par l’effacement des marques renvoyant explicitement à lui et, d’autre part, par la permanence des
modalités appréciatives orientant l’argumentation.
3
D’autres appellations restent bien sûr possibles, mais si elles ont l’avantage de mettre l’accent sur tel point, elles
risquent cependant de jeter le trouble sur tel autre point. L’appellation de « textes à émotivité neutralisée » pour « textes
expositifs », par exemple, souligne bien l’une des caractéristiques des discours scientifiques, mais il faudrait alors
inclure dans cette catégorie les textes narratifs écrits par des historiens…
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Discours interactif : texte narratif, argumentatif, injonctif
Caractéristiques : présence des marques linguistiques de l’implication de l’émetteur et de
l’interrelation entre l’émetteur et le récepteur :
emploi des pronoms personnels marquant les locuteurs/allocutaires, Les pronoms indéfini (on)
et impersonnel (il) sont utilisés pour attribuer, sans avoir à la préciser, une source énonciative à
une information, ce qui est très utile pour cautionner des informations non vérifiées ou dont on
ne connaît pas le véritable énonciateur (« tout le monde dit que… », « on a pu affirmer que… »,
« il a été prouvé que… » etc.)
modalités appréciatives (axiologiques, superlatifs, emphase, généralisation, etc.)
modalités logiques modifiant la présentation d’une information (on présente comme certain ce
qui n’est que probable, etc.)
Pour une liste des différentes parties des discours expositifs, avec l’indication des formes
linguistiques utilisées dans celles-ci, cf. Eurin Balmet – Henao de Legge, pp. 105-108
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