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Università degli Studi di Enna “Kore”

Facoltà di Studi Classici, Linguistici e della Formazione


Corso di Laurea in Lingue e Culture Moderne

Insegnamento di Lingua Francese III


A.A. 2016-2017
Prof. Loredana TROVATO
(loredana.trovato@unikore.it; loredana_trovato@yahoo.it)

(IIe semestre)

1
Théorie de la communication touristique

Sommaire
 Notions générales sur le discours.
 Aperçu sur le français du tourisme et la mondialisation.
 La langue du tourisme.

2
I. Notions générales sur le discours

Le genre de discours a une incidence décisive sur l’interprétation des énoncés. Le destinataire (ou
co-énonciateur) est d’autant plus sensible à la cohérence de la forme discursive qu’il en a une pratique.
Même si le lecteur ne peut interpréter un texte qui s’inscrit dans un monde qu’il connaît mal,
l’acceptabilité des textes exclue que nous ayons recours à des discours fabriqués. A partir de documents
authentiques, nous nous sommes attachés à construire un cadre de référence afin de mieux cerner les
caractéristiques d’un certain type de « discours touristique ».
La cohérence du discours doit être construite par le destinataire par rapport à une schématisation à
laquelle est soumis le genre. Le discours des écrits touristiques qui nous intéressent est assurément produit
par une communauté discursive qui met en place un cadre langagier qui lui est propre.
Dans toute analyse, il est important de s’intéresser à la destination de l’énoncé (à qui est destiné ce
texte ? pour qui a-t-il été fait ?) car l’énoncé dépend de la situation d’énonciation et de l’interaction qui
existent entre l’énonciateur et le destinataire.
Les écrits touristiques promotionnels répondent à un système de règles qui renvoie à une pratique
discursive particulière : le code langagier employé, le mode d’organisation du discours (cohérence et
cohésion).
Le domaine de l’implicite qui englobe des notions très variées (présupposés, sous-entendus,
références, préconstruits, clichés, etc.) est doublé d’une stratégie de persuasion. L’intentionnalité du
message véhiculé par la production de l’énonciateur cherche à produire un effet déterminé sur le destinataire.

 Les écrits touristiques promotionnels


Les écrits promotionnels cherchent avant tout à installer une connivence entre le destinataire et l’énonciateur.
Pour cela, ils utilisent de préférence le langage de ceux à qui ils s’adressent et emploient un code culturel
commun. Ces écrits, proches de l’oralité, sont généralement faciles à comprendre. Cependant, il arrive que
leur inscription dans une forme littéraire soit très forte.
Voici une tentative de caractérisation de trois types d’écrits touristiques promotionnels : les
publicités, les dépliants et les catalogues d’agence de voyage.

Les publicités
Emplacement  Environnement urbain (placards et affiches).
 Presse.
Enonciateur Professionnels de la communication : commandes à des entreprises
spécialisées.
Destinataire Touristes éventuels.
Intentionnalité Vendre un produit touristique et les services qui l’accompagnent. En raison
du caractère différé de l’achat, il convient de fixer l’attention du public sur
le produit ou le service afin d’assurer une mémorisation maximale.
Structure et mise en page Textes brefs et très travaillés, image dominante.

Les dépliants
Emplacement En accès libre dans les points d’informations touristiques (office du
tourisme, salons du tourisme, hôtels, aires d’autoroute…).
Enonciateur  Particuliers (le plus fréquemment) : châteaux, centres de loisirs,
parcs d’attraction...
 Office du tourisme
Destinataire Touriste ayant un projet de voyage déjà établi.
3
Intentionnalité Faire connaître des sites et leurs prestations afin d’y attirer une éventuelle
clientèle. Rappeler pour que la visite proposée est indispensable (ou
fortement conseillée).
Structure et mise en page  Présentation soignée quadrichromie, papier glacé.
 De 1 à 5 volets ; le plus fréquent est celui de 3 volets.
 Parfois écrit en plusieurs langues.
 Répartition égale des images, plans et textes.

Les catalogues d’agences de voyage


Emplacement Agences de voyage.
Enonciateur Voyagistes
Destinataire Touriste se renseignant dans le cadre d’un projet de voyage déjà plus ou
moins bien établi.
Intentionnalité  Invitation au voyage : amener un client potentiel à l’achat d’un
produit touristique.
 Documents de travail pour les voyagistes
Structure et mise en page  Pages très morcelées : images, textes, blanc, dessins, icônes.
 Plan canonique : présentation des destinations (rapide exposé,
courts paragraphes), conseils et renseignements pratiques (sites,
restaurants, commerces), descriptifs d’hôtels (situation, éventail
des prestations), descriptifs des circuits touristiques (horaires des
trajets, principales visites), indication des prix.

 Les écrits touristiques non promotionnels


Il existe essentiellement deux types d’écrits non promotionnels dans le domaine touristique : les reportages
et les guides.

Les guides
Le corpus que nous avons utilisé comprend deux guides touristiques parmi les plus utilisés : le Guide bleu et
le Guide du routard. Appartenant à la même typologie textuelle (guides touristiques contemporains en
français), ces documents semblent de prime abord assez homogènes. Ils se différencient pourtant en deux
grandes catégories par les publics qu’ils visent et par leur structuration : le guide culturel ( Guide bleu) et le
guide pratique (Guide du routard).

Le guide culturel : l’exemple du Guide bleu


Emplacement  Librairies.
 Bibliothèques.
Enonciateur Ouvrage collectif émanant d’enquêteurs de terrain et de rédacteurs
spécialisés.
Destinataire Tout public avec une prédilection pour un public cultivé, amateur de
littérature et de beaux arts (important implicite culturel).
Intentionnalité Préparation du voyage, organisation du séjour : approche du pays par le
biais de l’histoire, de la sociologie, de la littérature, des beaux-arts et du
cinéma.
Structure et mise en page  Présentation sobre, pages aérées, très bonne lisibilité.
 Introduction à valeur pragmatique : Découvrir, Partir, Séjourner,
Comprendre.

4
 Le guide proprement dit est constitué de la partie « Visiter »
organisée par régions (ordre alphabétique). Les informations
proposées sont d’ordre encyclopédique.
 Pas de renseignements pratiques sur l’hôtellerie et la restauration
ou de petit lexique de langue.
 Cartes et plans en couleurs.

Un exemple de guide pratique : Le Guide du Routard


Emplacement  Librairies.
 Supermarchés.
 Bibliothèques.
Enonciateur Rédacteur en chef et collaborateurs.
Destinataire Tout public mais avec une priorité pour un public jeune qui voyage avec un
budget réduit.
Intentionnalité  Guider dans les terres inconnues et dans ses activités les plus
quotidiennes (Exemple : Où boire un verre en grignotant un
morceau ? Où déguster d’onctueuses glaces ?…).
 Favoriser les contacts humains, la rencontre des populations.
 Considérations culturelles allusives au travers des rubriques
sommaires : Un brin d’histoire / Interlude culturel / Notre quart
d’heure culturel...
Structure et mise en page  format poche.
 qualité du papier et de la reliure médiocre pas de photos.
 plans mais pas de cartes en couleur.
 informations classées de façons hiérarchique et alphabétique.

Les reportages
Emplacement Presse écrite.
Enonciateur Très souvent écriture collective : rédacteur en chef, chef de rubrique,
reporter.
Destinataire Tout public.
Intentionnalité  Informer et surprendre en rapportant des expériences de voyage.
 Donner des conseils de visite.
 Prendre position sur certains aspects du voyage, du pays (en
rapport avec la politique éditoriale de la revue).
Structure et mise en page  Nombreuses photos de facture soignée.
 Texte informatif (forme littéraire souvent marquée).

 L’argumentation dans les écrits touristiques promotionnels

Démontrer et persuader
Tout texte se situe au centre d’un triangle formé par l’énonciateur du texte, le destinataire et le
monde qui sert de référent. La modalisation en tant que « présentation du monde » par l’énonciateur a pour
but d’actualiser un certain type de relation entre le destinataire et le monde.
Plus particulièrement, le discours argumentatif s’organise autour de deux pôles : pôle
démonstratif et pôle persuasif. Chaque discours argumentatif accentuera de manière variable l’un ou l’autre
de ces deux pôles. L’argumentation pourra prendre alors une forme plus ou moins neutre, allant de la
démonstration à la persuasion.

Principales caractéristiques des pôles démonstratif et persuasif


5
Démontrer Persuader
Convaincre par la rigueur du raisonnement à partir de Convaincre par la séduction à partir des besoins, des
faits vérifiables. désirs et des opinions.
Enchaîner des propositions pour susciter l’approbation en Enchaîner des propositions visant à provoquer l’adhésion
vertu d’un principe de non-contradiction et de à des affirmations en vertu d’une confiance acquise par le
conséquence logique. destinateur et accordée par le destinataire.
Rechercher une concordance entre la pensée et le réel, Rechercher une concordance entre la pensée du
rechercher le vrai. destinateur et la pensée du destinataire : rechercher
l’assentiment.
Raisonner indépendamment des circonstances de Mobiliser les opinions, l’affectivité, les valeurs et les
l’intercommunication, effacement des marques du « je » aspirations dans des circonstances de communication
et du « tu » (énonciation historique). précises, présence du « je » et du « tu » (énonciation
discursive).

 La démonstration est une technique argumentative qui passe par des voies intellectuelles, donc
conscientes.
 La persuasion fait appel à la fois au conscient et à l’inconscient, à l’affectif et à la raison.
 La suggestion, voie médiane entre ces deux pôles, entraîne l’adhésion du destinataire par des voies
affectives à peine conscientes.

Procédés au service de l’argumentation

Approche stylistique
Comme nous venons de le voir, toute tentative argumentative balance entre la volonté de démontrer et la
tentation de persuader. Les procédés utilisés dans ces deux démarches construisent une modalisation
particulière.
On analyse ici la modalisation propre aux écrits touristiques promotionnels. Pour cela, on utilisera
une grille de lecture s’appliquant à répertorier certains procédés stylistiques utilisés par l’énonciateur pour
d’une part singulariser le monde qu’il veut présenter et d’autre part séduire le destinataire du message.

Singulariser le monde
 Emploi d’adjectifs : « seul », « unique », « incomparable »
 « Un musée unique en Europe » (Dépliant pour le musée de la chemiserie et de l’élégance
masculine, Argenton sur Creuse).
 « Singulier et énigmatique le prieuré couronne le sommet d’un cône basaltique... » (Dépliant sur
Saint-Romain-Le-Puy).
 Nominalisation, adjectivation
 « Biarritz, la tonifiante » ; « Lourdes la miraculeuse » ; « Monaco la princière » (Catalogue
Frantour).
 « Le voyage émotion » (Publicité pour les guides Michelin).
 Personnification
 « Cette île garde jalousement, depuis des siècles, les connaissances de tous les peuples qui l’ont
envahie tour à tour. » (Catalogue Evasion).
 Emploi de tournures négatives

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 « Il ne s’agit pas de célébrer ce qui fut une des batailles les plus sanglantes de la guerre de cent
ans mais de tourner une page de l’histoire vécue de la France en entrant dans l’époque
médiévale. » (Brochure du Centre historique médiéval d’Azincourt).
 L’apposition
 « Rome, mère de toutes les villes » ; « Florence, patrie de la Renaissance » ; « Bologne, la
rouge, la grasse, la savante » ; « Syracuse, patrie d’Archimède » (Catalogue Donatello).
 Emploi de certains termes appréciatifs (adjectifs, substantifs)
 « admirable », « joyau ».
 « Incroyable voyage dans l’histoire, impressionnant témoignage » (Dépliant sur Saint-Omer).
 « formidable ouverture sur le monde marin » (Brochure sur Boulogne sur mer).
 « L’ouest, le vrai » (Catalogue Kuoni).
 « L’ouest sauvage » (Catalogue Jet tours).
 Elargir le monde (et le totaliser)
 Emploi des superlatifs
 « Le plus grand musée de la mine en France et le musée de site le plus fréquenté de la région
Nord Pas de Calais » (Brochure du Centre historique minier de Lewarde).
 « Ne manquez pas la visite du plus haut château de France » (Dépliant sur le Château de
Brissac).
 Les répétitions, accumulations, redondance, ressassement
 « Premier port de pêche et premier centre européen de transformation des produits de la mer »,
« port de voyageur, port de commerce, ville d’art et d’histoire, ville fleurie, station climatique,
ville fortifiée » (Brochure sur Boulogne sur mer).
 « Un millier de mineurs ont travaillé pour extraire mille tonnes de charbon par jour. » (Brochure
du Centre historique minier de Lewarde).
 Épuisement du champ lexical
 « Fou de golf, fana de plongée, amoureux du tennis, accro de randonnée pédestre ou tout
simplement désireux de découvrir de nouvelles sensations » ; « échappée, escapade, virée »
(Catalogue Fram).
 Épithétisme : emploi d’épithètes rhétoriques utiles à l’expressivité mais inutiles au sens
 « Jacques Varlet, auteur picard et picardisant, avec sa verve pétillante et spirituelle… »
(Brochure du Théâtre de marionnettes d’Amiens).
 Hyperbole
 « Tout Paris a rendez-vous à Grévin. » (Dépliant du Musée Grévin).
 Amalgames sémantiques
 « Réalité et fiction se mêlent, histoire et rêve se chevauchent …» (Brochure sur Montreuil sur
Mer – Les misérables Son et lumière).
 Apposition
 « Rome, mère de toutes les villes. » (Catalogue Evasion)

Séduire le co-énonciateur : installer une connivence (vous êtes un ami)


 Apostrophe, injonction, valeur de l’impératif
 « Venez découvrir l’art de vivre au 18e siècle... » (Brochure du Domaine du château de
Seneffe).
 « Entrez dans l’Histoire… Retenez votre souffle…Soyez prêts à pénétrer… » (Brochure sur
Saint-Omer la Coupole).
 Onomatopée
 « Chut, moine en méditation » (Publicité pour l’agence Tirawa Apostrophe). Ici, injonction,
valeur de l’impératif.

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Amuser le co-énonciateur (vous êtes intelligent car vous devinez)
 Jeux de mots, calembour
 « Les loisirs ont la côte » (Dépliant sur Aqualud du Touquet).
 « USA grand écran » (Catalogue Jet Tours).
 Néologisme
 « Californiascope » (Catalogue Jet Tours).
 Alliance surprenante de mots
 « Les prix doux de l’été Jet tours » (Catalogue Jet Tours).
 Allitération
 « Les saveurs, les savoirs des villes et pays d’Art et Histoire » (Dépliant pour les villes d’Art et
Histoire).

Valoriser le co-énonciateur (vous êtes cultivé et êtes sensible à la beauté)


 Emprunts de mots étrangers
 Ibérismes : « Cuba si ; Cuba libre » ; « Costa Rica pura vida » ; « hola Dominicana » ; « fiesta
cubana » (Catalogne Kuoni).
 Anglicismes, Italianismes...
 Abrègement de termes
 « accro » pour accroché (Catalogue Fram).
 Détournement de proverbes, expressions populaires
 « Le raft, c’est pas pour les poules mouillées » (Dépliant des parcs Bagatelle).
 « La vie de château pour 42 francs » (Publicité pour le magazine Histoire consacré aux châteaux
de la Loire).
 « 10 ans et toutes ses dents » (Dépliant du Centre National de la Mer Nausicaa).
 Les images, métaphores et comparaisons
 « Telle une fée, Venise veille sur la lagune et sur la plus belle avenue de palais au monde  ! »
(Catalogue Evasion).
 Utilisation de certaines paraphrases
 « Au pays du soleil levant » ; « l’empire du dragon » (catalogue Kuoni).
 « Le nouveau monde » ; « l’empire de Siam » ; « au pays des pagodes » (catalogue Jet tours).
 « La Cité des papes », « la ville éternelle », « la Sérénissime », « l’ancienne Mogador » ;
« Péninsule ibérique », « île de beauté » ; « les perles romantiques que sont Ischia et Capri »
(Catalogue Evasion).

Approche culturelle
Le tourisme tel qu’il se pratique en France s’associe largement au patrimoine historique du pays. Les images
ancrées dans l’imaginaire du lecteur sont souvent utilisées dans les écrits touristiques pour déclencher «  le
rêve historique ». De brèves évocations suffisent alors à faire surgir des images du passé et à faire naître le
désir de voir et de visiter. Ces images qui flirtent avec le cliché ou le stéréotype sont la plupart du temps des
condensés d’images à caractère idéologique. Des souvenirs scolaires complétés par des activités liées aux
loisirs (voyage, lectures, cinéma, télé etc.) s’allient à un désir naturel de sublimation esthétique et
ontologique (accès privilégié vers le beau et le bien). Ce processus aboutit à former une sorte de concrétion
fantasmatique dont la puissance évocatrice se mesure dans le vedettariat historiques dont jouissent des
personnages tels Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon, Bernadette de Soubirou ou le Général de Gaulle.

8
II. Aperçu sur le français du tourisme et la mondialisation

(extrait de l’article de L. TROVATO, « Le français du tourisme à l’épreuve de la diversité


linguistique et de la globalisation », in G. AGRESTI, C. SCHIAVONE (a cura di), Plurilinguismo e
mondo del lavoro. Professioni, operatori e attori della diversità linguistica, Atti delle V Giornate
dei Diritti Linguistici, Teramo-Civitanova Marche, 19-21 maggio 2011, Roma, Aracne Editore,
2013)

1. Mondialisation et démocratie linguistique

Les langues sont dans le monde comme l’eau sur notre planète, mobile mais active, informe mais élastique. Si
elles sont soumises à des rapports de force, ce ne sont pas ceux qui régissent les relations entre les États. Ainsi, la
mondialisation entraîne un mouvement général des langues, avec des courants cachés, des marées, une dérive.
(G. de Broglie 2005: 1)

La similitude évoquée par G. de Broglie touche à la place primordiale du langage (ainsi que de sa
scission symbiotique et significative entre Langue et Parole) à l’époque contemporaine, où les dynamiques
complexes de la mondialisation cherchent à mélanger en une seule marée, en une seule dérive les eaux
agitées de la diversité linguistique. Il paraît que ce kaléidoscope inquiet, fragmenté et fragmentaire
d’idiomes, cultures, traditions, structures mentales trouble les tentatives d’uniformisation du signe, amorcées
par les tenants de l’idée d’un marché unique et global, qui se traduit à l’aide d’une langue – elle aussi –
unique et globale. Et pourtant, comme l’écrit Emily Dickinson à la fin du XIX ème siècle, «a Word that
breathes distinctly / Has not the power to die» (Dickinson 2004: 654): la Parole – la majuscule renforçant la
sacralité et la force symbolique du mot – ne peut pas s’empêcher de vivre alors qu’elle est prononcée 1. Dans
sa «balade planétaire»2, elle traverse frontières, continents, barrières linguistiques, morales et sociales pour
se métamorphoser en libre expression, discours, interaction, énonciation, transfert, construction du sens,
circulation de l’information3. Son flux perpétuel, qui n’est que «son devenir même», souligne la nature
fluide, polymorphe, versatile de la langue en tant qu’organisme vivant, modelée sur les communautés qui la
parlent. D’après Roland Barthes, elle serait donc la manifestation la plus parfaite du système démocratique,
où les «droits et les devoirs des mots (qui forment en somme leur sens) sont limités par la coexistence, la
cohabitation d’individus égaux» (Barthes 1985: 222).
[...] La diversité linguistique est une opportunité rare, un patrimoine d’une immense valeur pour tous
les pays, car elle s’oppose aux phénomènes de négation/suppression des identités en défense du pluralisme.
Cette assertion peut être retracée dans l’analyse de Claude Oliviéri qui, dès le début des années 1990, se bat
pour le plurilinguisme en le définissant une «nécessité vitale pour la survie de l’identité culturelle» (Oliviéri
1993: 54). Contre la propension à «l’unilinguisme»4, il exhorte l’Europe à se construire à partir de la
diversification de l’offre linguistique et du pluralisme culturel, l’épanouissement politique et économique
1
D’autres vers de la dame blanche de la poésie américaine témoignent de cette tension vitale de la Parole: «A word is
dead / When it is said, / Some say. / I say it just / Begins to live / That day» (Dickinson 2004: 548).
2
C’est le texte du slam de Grand Corps Malade et Rouda, Parole du bout du monde (2006), qui propose au grand public
une intéressante réflexion sur le pouvoir du Logos et ses manipulations. À travers la joute oratoire et la profondeur
d’une voix rauque, les slameurs inaugurent un nouveau genre entre la rudesse, la violence du rap et la déclamation
oratoire en vers.
3
Dans l’avant-propos de son Discours en interaction, C. Kerbrat-Orecchioni relève que l’interaction conversationnelle,
la sollicitation de l’information, la détermination du sens, ainsi que toute forme de discours nécessitent toujours une
«passation de parole» (Kerbrat-Orecchioni 2005: 6).
4
Quant à «l’unilinguisme» et à ses dangers, la position d’Oliviéri est assez précise: «Comment l’Europe peut-elle
fonctionner sur de telles bases? Deux écueils sont à éviter, d’une part le mythe de l’euro-langue, de l’autre le complexe
de Babel. Une langue unique, quelle qu’elle soit, est une solution de facilité, dont on voit bien de quels dangers mortels
elle est porteuse. Si la langue n’était qu’un simple code, un instrument neutre, alors oui, l’unilinguisme s’imposerait»
(Olivieri 1993: 51).
9
passant par la disponibilité de chaque nation à supporter l’apprentissage d’une vaste gamme de langues
étrangères.

Cela représente un jeu essentiel. Il ne faut en effet jamais perdre de vue que nos partenaires ne sont disposés à
favoriser notre langue que dans la mesure où nous-mêmes favorisons chez nous le développement de leur langue
nationale. Développer et diversifier l’enseignement des langues vivantes, c’est donner à chacun une chance plus
grande de compétitivité professionnelle dans une Europe sans frontières, c’est aussi conforter les positions
culturelles, politiques et économiques de l’Europe dans le monde. (Oliviéri 1993: 52)

À la lumière de ces quelques considérations, il paraît assez difficile d’établir le rôle du français –
deuxième langue parlée sur le plan de la communication mondiale – dans le tohu-bohu de cette ère de la
crise, penchée «vers l’abîme» (Morin 2007). Élément de cohésion sociale, le français peut

unir la diversité, la différence, la pluralité, la multiplicité, l’humanisme, le dialogue, l’altérité, l’appartenance, la


minorité, le pluralisme, le consensus, la laïcité, le métissage, la tolérance, en respectant tout le monde 5. (Dotoli
2008: 12)

Toutefois, les États doivent s’engager à préserver le français, à l’utiliser et à le sauvegarder au sein
des organisations internationales lorsqu’il jouit du statut de langue officielle ou de travail. C’est la seule
manière de lutter contre l’instauration du régime de «l’hyperlangue»:

[...] nous courons le risque de voir s’instaurer à l’échelle mondiale une partition hiérarchisée des rôles et des
fonctions des langues. D’un côté, une hyperlangue – largement imposée par l’hyperpuissance – à laquelle il
reviendrait de concevoir et de diffuser les transformations, les innovations, les normes et les valeurs du monde.
De l’autre, des langues indigènes, figées, ghettoïsées, vouées à ne plus exprimer que la réalité environnante, la
mémoire, les traditions locales, le folklore. Enfin, vouloir imposer à des peuples l’emploi d’une langue dans
laquelle ils ne sauraient culturellement s’identifier, c’est porter atteinte à leur intégrité et à leur génie propre.
(Diouf 2010: 112)

S’il veut maintenir son intégrité face à l’hyperlangue, le français est tenu de respecter les
hétérogénéités, d’accueillir les formes les plus variées de multilinguisme et de multiculturalisme pour
concourir à l’essor positif et durable des civilisations et éviter enfin leur décadence ou assombrissement.

2. Le français du tourisme: enjeux et problématiques à l’ère de la mondialisation

La complexité de la société actuelle, son ambiguïté et la duplicité de ses mécanismes (attrait


centripète vs déviation centrifuge, ou bien uniformisation vs variété linguistique) amènent à la (re)définition
de la fonction des langues étrangères et, notamment, des langues de spécialité vis-à-vis du changement des
marchés, des stratégies de diffusion/circulation de biens et informations, mais aussi des besoins et des
attentes de la population mondiale. En particulier, la réflexion sur le français du tourisme s’insère
parfaitement dans ce contexte: il franchit l’océan de la diversité linguistique tout en étant, à la fois, signe ou
«message global» (qui unit les deux plans de la dénotation et de la connotation 6) et signe globalisé.
Sujet d’un très grand retentissement, le tourisme attire plusieurs catégories socioculturelles et
d’opérateurs professionnels, d’autant plus qu’il s’agit d’un secteur en expansion progressive, ciblé sur les

5
De son côté, Dotoli reprend les propositions de Stélio Farandjis (2000: 33-38) pour souligner la transnationalité de la
langue française en tant que trait d’union entre «les jardins du sud et ceux du nord», capable de «réduire la fracture
entre pays riches et pays pauvres, sur la lignée du partage culturel – touristique – et économique» (Dotoli 2008: 18).
6
Dans son analyse de la publicité, Roland Barthes soutient que «le message global [...] tient cette globalité du caractère
singulier de son signifié: ce signifié est unique et c’est toujours le même, dans tous les messages publicitaires» (Barthes
1985: 244).
10
masses. Il est de surcroît le foyer idéal du plurilinguisme et du multiculturalisme, de la globalisation du signe
sémiotique en un seul Babel de significations, gestes, goûts, mots, habitudes...
Cet intérêt s’explique encore par les nombreuses études abordant le thème du langage, et plus
généralement de la communication, dans le processus de production et de consommation qui se déclenche
dans le secteur des services, où ce même langage devient une espèce de marchandise et acquiert l’étiquette
de «langage au travail» (Boutet 2001: 56). Il s’ensuit que le discours sur la compétence communicative –
obtenue par la formation et accessible à la majorité des gens – doit être axé sur les dynamiques économiques
et s’accompagner des questions de citoyenneté et d’identité par la constitution de réseaux d’appartenance et
par la densité des rencontres multiethniques réelles ou virtuelles.
La langue, qui consiste désormais en une habileté mesurable et monnayable, se fait une industrie
comprenant «la traduction, l’interprétation, les systèmes experts, les banques de données, l’intelligence
artificielle et les technologies de la communication», y inclus «le travail du langage dans le secteur des
services» (Heller et Boutet 2006: 10).
De sa part, la capacité communicative imbrique rentabilité, pouvoir politique, identification raciale et
nationale: en tourisme culturel et patrimonial, cela se rapporte à l’idée d’enracinement qui s’exprime souvent
par le biais d’une performance langagière identifiable. Cette dernière se situe à l’intérieur d’un endroit
essentialisé, garante de l’authenticité, maintenant commercialisé, et revient à ce que Bourdieu appelle
«marché des biens symboliques» (Bourdieu 1992).
Face à la vitesse soutenue du procès évolutif de la société capitaliste, on se demande si le français du
tourisme – en tant que facteur de progrès socio-économique – peut participer de manière efficace à la
promotion du plurilinguisme et à l’affirmation des caractéristiques intrinsèques de chaque peuple. La réponse
pourrait être positive, vu que le tourisme – avec ses procédés langagiers, sa pragmatique communicationnelle
et ses buts commerciaux – se rapproche aujourd’hui des notions de nouvelles migrations et de nouvelles
pratiques migratoires, auxquelles on associe les adjectifs «transnationales» ou «transfrontalières» sous l’effet
présumé de la globalisation (Deprez 2006: 119). À ce bouleversement rapide des représentations de l’espace
géolinguistique et géoculturel, on adjoint le passage du modèle assimilationniste, autrefois fort privilégié en
France, à celui de l’émigration économique transitoire, correspondant à la pratique du va-et-vient et se reliant
au multiculturalisme, à l’interculturalité et au plurilinguisme.
Deux postulats peuvent être ainsi formulés:
a) Si le «village global» de MacLuhan tend à renforcer le premier modèle à travers l’emploi de
l’anglais-lingua franca et la standardisation des mœurs, le français contemporain doit abandonner la
méthode assimilationniste pour se battre contre la disparition des civilisations, en faveur d’une
stratégie d’ouverture vers les diversités.
b) Si le langage est un attribut identitaire, il faut valoriser le plurilinguisme contre la mondialisation
socioculturelle afin de promouvoir l’acceptation des différences et éviter les épisodes de
discrimination sociale, raciale, linguistique et politique.
Le tourisme entraînant une sorte d’usage diasporique de la langue, il contraste l’idéologie
monolingue qui semble formater notre société pour réévaluer le rapport entre langue et espace, c’est-à-dire
entre langue, identité et territoire. On peut retracer ici la pensée de François Rastier qui, dans son Éloge
paradoxale du plurilinguisme, nous rappelle que «les langues ne sont pas des instruments, mais un milieu»
accompagnant «l’ensemble des activités humaines» (Rastier 2007: 3). Voilà pourquoi on ne doit pas
imaginer le plurilinguisme comme à une malédiction de Babel 7: au contraire, il s’agit d’une bénédiction.
C’est la lecture du Coran, dont Rastier en résume les concepts de base: «Nous avons divisé en langues et en
nations pour que vous appreniez les uns des autres» (Rastier 2007: 1). Pour s’approprier de cette richesse, de
cette relation osmotique et bénéfique, il est essentiel de s’appuyer, d’abord, sur un «monolinguisme de
qualité»:
7
C’est à peu près ce qu’observe Abdou Diouf lorsqu’il écrit d’une «babélisation à outrance» (Diouf 2010: 110).
Craindre Babel veut dire ne pas songer à son dépassement actif par la traduction – la seule langue de l’Europe, selon
Umberto Eco – et par «the never-ending task of the translator» (Steiner 1975: 48).
11
Pour accéder au plurilinguisme, il faut s’appuyer sur un monolinguisme de qualité: en d’autres termes, on ne peut
véritablement apprendre d’autres langues que si l’on connaît bien la sienne. (Rastier 2007: 1)

Cette position idéologique implique la nécessité de développer des compétences langagières


adéquates, ce qui arrive couramment dans la pratique sociolinguistique de la langue du tourisme par
l’exercice et la maîtrise des structures et des formes.
Il est clair alors que soutenir l’étude et l’adoption en contexte professionnel du français touristique veut dire
suivre deux directions qui s’entrecroisent: d’un côté, on cherche à ‘forger’ un «monolinguisme de qualité»;
de l’autre, on propose une alternative valable à la domination de l’anglais pour empêcher qu’il se transforme
en un moyen (presque) exclusif d’interaction communicative. Le français ne se dresse pas radicalement
contre le phénomène de mondialisation linguistique qu’est l’anglais: au contraire, il se situe à côté pour
satisfaire aux exigences de ceux qui le préfèrent et l’élisent comme code primaire d’interaction/transaction
communicative. De cette façon, il peut contribuer à l’établissement des principes de coopération
interculturelle entre langues et visions du monde, entre langues et savoirs disparates.
Par le français du tourisme on encourage d’ailleurs le respect de la norme et l’apprentissage ou le
réemploi correct de la langue standard à travers la mise en œuvre de différents savoir-faire 8. Du stockage
automatique des architectures grammaticales on passe en conséquence à une «rationalisation qui fonde
l’activité langagière [...] sur la réalité sociale, faisant du langage un simple reflet, miroir, médium de celle-ci»
(Charaudeau 2004: 154). De cette rationalisation on dégage ensuite la réflexion sur les mécanismes
d’acquisition de quelques actes rituels9 principaux qui, selon Patrick Charaudeau, «ne seraient que la
configuration langagière de rituels d’échanges préconstruits par le comportement social» (Charaudeau 2004:
154) et qui dérivent de l’imaginaire linguistique et culturel d’un peuple 10.
En ce qui concerne l’ensemble des parlants, le français du tourisme peut servir à trois catégories
distinctes: a) les natifs français et francophones; b) ceux qui ont choisi de ne pas utiliser l’anglais dans leurs
relations internationales; c) ceux qui s’opposent au jeu quelque peu perverse de globalisation du signe
linguistique et d’uniformisation des mentalités et des idéaux.
Sa diffusion à l’échelle internationale peut en outre prévenir certaines opérations catastrophiques de
«monolinguisme induit», telles que l’expérimentation au sein des usines Renault-Nissan, lors de leur fusion
en 2001, où tous les employés avaient été obligés de n’interagir ou de ne négocier leurs conversations qu’en
anglais: quelque temps après, on avait remarqué une baisse de la productivité, liée à la prolifération des
épisodes de stress, de manque de confiance en soi, de perte de motivation. L’obstacle était bien sûr la langue:
la contrainte linguistique s’était avérée non-performante et avait été la cause d’un rendement réduit de part et
d’autre11.

8
Parmi les savoir-faire on peut citer: savoir utiliser les mots appropriés pour attirer la cible et vendre le produit; savoir
utiliser les formules de politesse; savoir adapter l’expression linguistique au contexte et à la typologie standard de
client. L’apprentissage du langage touristique est aussi utile à la fixation des règles de la grammaire et à
l’enrichissement lexical. En particulier, on remarque la possibilité d’acquérir un lexique spécialisé (économie,
marketing, géographie, etc.) et de connaître quelques variétés diatopiques, interlinguistiques et diastratiques.
9
Catherine Kerbrat-Orecchioni définit les actes rituels comme des énoncés «qui ont la double caractéristique d’être
fortement stéréotypés dans leur formulation et leurs conditions d’emploi, et d’avoir une fonction surtout relationnelle
(leur contenu étant en revanche relativement pauvre)» (Kerbrat-Orecchioni 2008: 110). Parmi les actes rituels les plus
importants, elle indique la salutation, l’excuse et le remerciement, qui «sont particulièrement représentatifs du
fonctionnement de la politesse» (Kerbrat-Orecchioni 2008: 110) et qui s’avèrent être les formules de ‘contact’ les plus
importantes de l’interaction en contexte touristique.
10
La question de l’imaginaire est fondamentale lorsqu’on s’approche de l’étude d’une langue étrangère en milieu
professionnel, comme le démontre la recherche menée par Enrica Galazzi et Marie-Christine Jullion à propos de «la
compréhension orale en milieu professionnel: imaginaire et réalité» (2001: 221-258).
11
Les références de base de cette affaire se trouvent dans l’abondante web-graphie:
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/synthese_argumentee-2.pdf;
http://www.ouijeparlefrancais.com/IMG/pdf/84.barmeyermayrhoferrenaultnissan.pdf;
http://www.ouijeparlefrancais.com/renault-nissan-fixe-des.html;
12
De nos jours, l’expansion capitaliste se fonde sur le dépassement des limites des marchés nationaux
pour en intensifier la mondialisation dans le cadre d’un processus que Giddens appelle «late modernity»
(Giddens 1990). Autant que les autres branches du tertiaire, le tourisme ressent des changements sociaux qui
causent principalement «la diversification des mouvements migratoires et des réseaux de communication et
de circulation des biens» (Heller 2008: 165). Il participe à la nécessité de la nouvelle économie d’améliorer
les services liés à l’information et d’augmenter les typologies de travail basées sur la communication et sur
les procédés de modification mutuelle – «commodification» (Heller 2008: 165) – de la langue. Du fait que
l’économie favorise les liens transnationaux, le plurilinguisme paraît un objectif à atteindre de plus en plus
accessible et intéressant, tandis que le développement de compétences communicatives spécifiques devient
en général une exigence indispensable dans de nombreux champs d’activité, ce qui détermine la transition
inéluctable vers le post-nationalisme et une transformation complète des modalités de gestion du
plurilinguisme dans ses rapports avec les notions d’identité individuelle et collective.
À cause de sa véritable nature post- et transnationale, le tourisme est le berceau idéal des expressions
multiples de la diversité linguistique-culturelle. Par conséquent, il s’adapte bien à la structure, à la
‘dialectique’, à la fonctionnalité – en bref, à la ‘mission’ – de la Toile, dont il est parmi les secteurs les plus
rentables. Stimulant le partage de savoirs, connaissances et expériences par la mise en commun de langues et
cultures éloignées les unes des autres, Internet adhère à la logique touristique et contribue à l’essor des
échanges transnationaux sans frontières.

Références bibliographiques

STEINER, George. 1975. After Babel, New York-London: Oxford University Press.
BARTHES, Roland. 1985. L’aventure sémiologique, Paris: Éditions du Seuil.
GIDDENS, Anthony. 1990. The Consequences of Modernity, Cambridge: Polity Publisher.
BOURDIEU, Pierre. 1992. Les Règles de l’art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris: Éditions
du Seuil.
OLIVIÉRI, Claude. 1993. «Plurilinguisme et identité culturelle européenne». Les Cahiers de l’Asdifle
4, Paris: Asdifle. http://fle.asso.free.fr/asdifle/archives_cahiers.htm
FARANDJIS, Stélio. 2000. «Diversité et dialogue, des mots pour le dire». In: HAUT CONSEIL DE LA
FRANCOPHONIE (ed). Diversité culturelle et dialogues des cultures en Francophonie, lieu d’identités
multiples, séminaire du 23 février 2000, pp. 33-38, Paris: Unesco.
BOUTET, Josiane. 2001. «Le travail devient-il intellectuel?». Travailler 6, pp. 55-70, Paris: Martin
Média.
MARGARITO, Mariagrazia, GALAZZI, Enrica et LEBHAR POLITI, Monique. 2001. Oralità nella parola
e nella scrittura. Oralité dans la parole et dans l’écriture, Torino: Edizioni Libreria Cortina.
CHARAUDEAU, Patrick. 2004. «Comment le langage se noue à l’action dans un modèle socio-
communicationnel du discours. De l’action au pouvoir». Cahiers de linguistique française 26, pp.
151-175, Genève: Droz éditeur.
DICKINSON, Emily. 2004. Poesie, con uno scritto di N. Ginzburg, testo originale a fronte, Milano:
Mondadori.
DE BROGLIE, Gabriel. 2005. «Les chances du français». Le Débat 136, vol. IV, pp. 157-170, Paris:
Gallimard.
KERBRAT-ORECCHIONI, Catherine. 2005. Le Discours en interaction, Paris: Armand Colin.
DEPREZ, Christine. 2006. «Ouvertures Nouveaux regards sur les migrations, nouvelles approches des
questions langagières». Langage et société 116, vol. II, pp. 119-126, Paris: Maison des sciences de
l’homme.

http://www.dglf.culture.gouv.fr/politique-langue/rapport-tasca.html; http://unmondeapenser.free.fr/univ_renault.htm.
13
HELLER, Monica et BOUTET, Josiane. 2006. «Vers de nouvelles formes de pouvoir langagier?
Langue(s) et identité dans la nouvelle économie». Langage et société 118, vol. IV, pp. 5-16, Paris:
Maison des sciences de l’homme.
MORIN, Edgard. 2007. Vers l’abîme?, Paris: Cahiers de l’Herne.
RASTIER, François. 2007. «Éloge paradoxal du plurilinguisme». Texto! 3-4, vol. XII, pp. 1-11.
http://www.revue-texto.net/1996-2007/Par_date.html#v12n3-4
DOTOLI, Giovanni (ed). 2008. La Langue de l’entreprise et du tourisme, Actes du Séminaire
international, Capitolo-Monopoli, 25 settembre 2008, Fasano-Paris : Schena Editore-Alain Baudry &
Cie Éditeur.
HELLER, Monica. 2008. «Repenser le plurilinguisme: langue, postnationalisme et la nouvelle
économie mondialisée». Diversité urbaine, numéro hors série, pp. 163-176, Montréal: CEETUM et
Groupe de recherche diversité urbaine. http://www.erudit.org/revue/du/2008/v/ndu2547/index.html
KERBRAT-ORECCHIONI, Catherine. 2008. Les Actes de langage dans le discours. Théorie et
fonctionnement, Paris: Armand Colin.
DIOUF, Abdou. 2010. Passion francophone. Discours et interventions 2003-2010, Bruxelles:
Bruylant.

14
III. La langue du tourisme

Quelles sont les difficultés de l’apprentissage de la langue du tourisme ?


1. Le lexique a souvent affaire à différents domaines, ce qui implique la nécessité d’avoir un stock
assez vaste de connaissances et compétences linguistico-culturelles.
Les connaissances à posséder sont de type:
a. économique (secteur du marketing, de la diffusion et propagande publicitaire);
b. culturel (patrimoine artistique, traditions, folklore d’un peuple);
c. linguistiques et psycholinguistiques (savoir utiliser les mots appropriés pour attirer la cible
et ‘vendre’ le produit ; savoir utiliser les formules de politesse ; savoir adapter l’expression
linguistique au contexte ; savoir adapter l’expression linguistique à la typologie de client-
cible...);
d. historico-géographiques; 
e. socioculturelles (créer des circuits différents selon le public-cible : tourisme vert, tourisme
religieux, tourisme jeune, tourisme pour des personnes âgées...). 
2. Les structures grammaticales sont quelque peu complexes et utilisent souvent un registre soutenu,
comme, par exemple, l’emploi de l’inversion dans la forme interrogative (« Comment puis-je vous
être utile ? »), du conditionnel (« Pourriez-vous me présenter vos papiers, s’il vous plaît ? »), des
formules de politesse (« Je vous serais bien gré si... » ; « Veuillez m’excuser... »).

L’apprentissage de la langue du tourisme rentre dans le cadre de ce qu’on appelle le FOS (Français
sur Objectif Spécifique) et de la notion de « pragmatique lexiculturelle ». Cette dernière se légitime à partir
de l’idée de « langue-culture », qui fait son apparition en didactique / didactologie des langues dans les
années 1980, sans doute en opposition à celui de « langue », usité chez les linguistes. En 1986, Robert
Galisson l’emploie, associé au terme de lexiculture, pour désigner une orientation nouvelle de son activité
lexicographique. Pour Galisson, la « langue-culture » constitue l’une des huit catégories éducatives
fondamentales ; les autres sont le sujet, l’agent, le groupe, le milieu institué, le milieu instituant, l’espace et
le temps. Dans « langues-cultures », le trait d’union a valeur épistémologique et symbolique, puisqu’il
marque la consubstantialité de la « langue » et de la « culture », mais aussi et surtout l’égalité d’importance
et de statut des deux constituants de l’objet d’étude 12. De ce fait, la notion de « pragmatique lexiculturelle »
prend une valeur fondamentale et est envisagé, selon Christian Puren et Robert Galisson, comme une
discipline ayant sa propre valeur particulière : « La spécificité de cette discipline est de proposer une entrée
dans la culture par les mots, d’intégrer culture et langue dans une approche qui ne les disjoigne pas, qui
respecte également leur intime consubstantialité, de privilégier la culture courante (donc la culture-action)
sur la culture savante et d’accorder une grande importance à une culture lexicaliste de l’interculturel »13.

La « culture par les mots » est fondamentale dans l’apprentissage du FOS et, en particulier, de la
langue du tourisme, où le discours est toujours en interaction.
Si le langage verbal a pour fonction première de permettre la communication interpersonnelle 14, vu
que, comme le dit Roman Jakobson, « tout discours individuel présuppose un échange »15, la communication
touristique présuppose toujours un échange de messages entre un (ou plusieurs) émetteur(s) et un (ou
plusieurs) receveur(s). Selon Catherine Kerbrat-Orecchioni :

12
R. GALISSON, J.-Cl. ANDRÉ, Dictionnaire de noms de marques courants. Essai de lexiculture ordinaire, Paris, Didier,
2002, p. 110.
13
Cf. R. GALISSON, CH. PUREN, La formation en questions, Paris, CLE International, 1999.
14
C. KERBRAT-ORECCHIONI, Le Discours en interaction, Paris, A. Colin, 2005, p.9.
15
R. JAKOBSON, Essais de linguistique générale, Paris, Minuit, 1963, p. 32
15
Mais qu’il s’agisse d’interactions entre particules ou d’interactions entre sujets, on a toujours affaire à un
système d’influences mutuelles, ou bien encore à une action conjointe. […] les interactions communicatives
peuvent se réaliser par des moyens non verbaux aussi bien que verbaux. Dans ce dernier cas, on parle
d’interactions conversationnelles, ou d’interactions verbales, ces expressions pouvant s’appliquer à tous les
objets discursifs qui résultent de l’action ordonnée et coordonnée de plusieurs « interactants »16.

Lorsqu’on interagit verbalement, on recourt presque toujours aux « négociations


conversationnelles ». Cette notion est fondamentale lors de l’apprentissage du français du tourisme, car elle
permet le déroulement correct de l’interaction entre le professionnel du tourisme et la cible (le client
potentiel et/ou le touriste) :

Dans un contexte donné, à partir de représentations et d’attentes préalables, des sujets vont échanger un
discours, et changer en échangeant. Ils vont devoir en permanence ajuster leur conduite aux événements qui
surgissent de façon contingente au cours du déroulement de l’interaction, et qui peuvent venir contrarier le
cheminement projeté. Ces mécanismes d’ajustements, qui permettent aux improvisations collectives que sont
les conversations (et autres formes de discours-en-interaction) de se dérouler sans trop de heurts, on les
désignera ici sous l’appellation générique de « négociations (conversationnelles) »17.

Elle explicite ensuite la notion de négociation en analyse du discours-en-interaction :

Le discours-en-interaction a pour particularité d’être co-produit, et de résulter d’un incessant “travail


collaboratif”. Pour que les participants à l’interaction puissent parvenir à construire ensemble cette sorte
particulière de texte qu’est une conversation, encore faut-il que s’établissent entre eux un certain nombre
d’accords sur les règles du jeu de langage dans lequel ils se trouvent conjointement engagés. Le plus souvent,
ces accords s’établissent spontanément. Mais il arrive aussi […] que surgissent des désaccords entre les
participants sur tel ou tel aspect du fonctionnement de l’échange. Dans de tels cas, les participants, s’ils
désirent que l’interaction se poursuive sur un mode relativement harmonieux, devront recourir à un certain
nombre de procédures visant à résorber le désaccord: […] les « négociations conversationnelles »18.

Dans la pratique conversationnelle touristique, c’est souvent le ‘vendeur’ d’un produit touristique qui
est prêt à négocier et à renégocier son échange conversationnel dans le but de vendre son produit. Son
habileté consiste à convaincre son client à changer une idée, une opinion… c’est-à-dire à reformuler son
échange.
Situations de négociation:
1. L’hôtel: le réceptionniste doit résoudre les problèmes des clients concernant leurs chambres ou les
services offerts par la structure.
2. L’agence de tourisme: le professionnel doit opérer de nombreuses négociations, voire ne pas
respecter les « maximes de qualité », afin de persuader le client à accepter son offre.
3. L’Office de Tourisme: le professionnel doit opérer de nombreuses négociations, voire ne pas
respecter les « maximes de qualité », afin de résoudre tout type de problèmes concernant le séjour du
touriste dans la ville.
4. Autres situations: aéroports, gares, musées…
Pour que l’interaction puisse atteindre son but et réussir, il faut respecter les règles de politesse, qui
est l’élément fondamental de la pratique conversationnelle touristique. Dans la « grammaire des
conversations », et en particulier celle de leur ouverture, se trouvent incorporées des règles particulières, qui
ont pour fonction de préserver le bon état de la relation interpersonnelle, et qui sont aussi bien proscriptives
que prescriptives (elles fixent les actes aussi bien exclus qu’imposés, ou admis facultativement, dans une
situation donnée). Et cela vaut pour la grande majorité des situations communicatives: […] dans les petits
16
C. KERBRAT-ORECCHIONI, Le Discours en interaction, cit., p. 15.
17
Ivi, p. 92.
18
Ivi, p. 94.
16
commerces, une grande partie du matériel sémiotique qui s’échange dans l’interaction n’a d’autre fonction
que de « huiler » une transaction qui du point de vue de sa réalisation matérielle pourrait fort bien s’en
passer19. Ces règles constituent ce qu’on définit comme « politesse » :

Ensemble des procédés conventionnels ayant pour fonction de préserver le caractère harmonieux de la relation
interpersonnelle, en dépit des risques de friction qu’implique toute rencontre sociale 20.

Exemples :

Langue de tous les jours Langue du tourisme

Salut, ça va? Bonjour Madame, en quoi puis-je vous être


utile?

C’est sûr que vous ne pouvez pas trouver mieux! La chaîne peut vous offrir le meilleur rapport
qualité / prix.

Faites gaffe aux variations! Nous vous prions donc de bien vouloir prendre
note de la modification suivante.

Le justificatif de la banque, nous, on en a besoin. Veuillez nous envoyer la photocopie du


justificatif que vous a remis la banque.

19
Cf. C. KERBRAT-ORECCHIONI, Les Actes de langage dans le discours, Paris, A. Colin, 2005, p. 188.
20
Ivi, p. 189.
17
Pratique de la communication touristique

Sommaire
 Activités lexicales sur le tourisme.
 Des la langue de tous les jours à la langue du tourisme.

18
Activités lexicales sur le tourisme

 Cherchez dans le dictionnaire monolingue les définitions qui correspondent aux mots et expressions
suivants. Cherchez ensuite dans les dictionnaires bilingues les correspondants dans les autres langues.

DÉFINITION ITALIEN ANGLAIS AUTRE LANGUE


(FACULTATIF) CONNUE
(FACULTATIF)

Agence de
voyages.

Alentours.

Ambiance.

Auberge de
jeunesse.

Centre de
remise en
forme.

Espace
aménagé.

Gîte d’étape.

Hôtellerie.

Office de
tourisme.

Parc national

Partenariat.

Pension
complète.

Réseau intégré.

Réserve
naturelle.

Service
comptable.

Station
balnéaire.

19
Suivi médical.

Syndicat
d’initiative.

Tourisme blanc.

Tour-opérateur.

Village-
vacances.

Voyagiste.

 Cherchez dans les dictionnaires bilingues les correspondants des mots et expressions suivants.

ITALIEN ANGLAIS (FACULTATIF) AUTRE LANGUE


CONNUE (FACULTATIF)

Aéroglisseur

Aéroport

À la carte

Autocar climatisé

Autocar de luxe

Autocar long-courrier

Avion de ligne

Balisé

Bateau tout confort

Brochure

Car-couchettes

Carte d’embarquement

Curiste

Détente

Durée du vol

Escalade

Ferry-boat

20
Gare

Guichet
d’enregistrement

Heure limite
d’enregistrement

Jour de départ

Location

Moniteur

Navette

Navire

Numéro du vol

Randonnée

Tarif promotionnel

Traitement

Transfert

Vol charter

 Du verbe au nom...

VERBE NOM

1. accompagner Un accompagnateur

2. acheter

3. annuler

4. atterrir

5. bénéficier

6. conduire

7. contrôler

8. décoller

9. déposer

10. enregistrer

21
11. expédier

12. informer

13. installer

14. offrir

15. partir

16. payer

17. régler

18. réserver

19. s’embarquer

20. se renseigner

21. voler

22. voyager

 Reliez les deux parties pour retrouver des expressions utilisées dans le domaine du tourisme.

1. Annuler / Confirmer  à une demande d’information.

2. Dépasser  un bagage.

3. Enregistrer  la franchise.

4. Expliquer  un formulaire / des formalités.

5. Rédiger  un vol / une place.

6. Remplir  une facture.

7. Répondre  une lettre.

8. Réserver  une procédure.

9. Solder  une réservation.

 Reliez chaque verbe au complément qui convient.

1. Proposer  ses tarifs au mieux.

2. Rendre  des tarifs.

3. Aligner  un prix approprié.

4. Supporter  ses clients.

5. Se classer  dans une catégorie.

22
6. Appliquer  des formules à 10 euros.

7. Négocier  un service 24h/24h.

8. Fidéliser  la concurrence.

 Reliez les deux parties pour retrouver des expressions possibles

1. Baisser...  à une réclamation.

2. Conclure...  des clients.

3. Contrôler...  l’état des réservations.

4. Établir...  les tarifs.

5. Indemniser...  un circuit.

6. Pratiquer...  un dépôt.

7. Proposer...  un prix fixe.

8. Régler...  une option.

9. Répondre...  une vente.

 Reliez les deux parties pour retrouver des expressions possibles

1. Effectuer...  un acompte.

2. Louer...  une formule spéciale.

3. Proposer...  un bon de réservation.

4. Verser...  un circuit.
5. Bénéficier de...  une pénichette.

6. Envoyer...  une prestation.

 Les deux font la paire : les guides de voyage usent et abusent de la qualification. Certains termes
traditionnellement accolés forment des sortes d’expressions toutes faites que l’écrivain Gustave Flaubert
s’amusait à collectionner dans son « dictionnaire des idées reçues ». Essayez de retrouver des assemblages
que l’on retrouve couramment dans le discours touristique. Pour cela, associez un terme de la colonne de
gauche à un terme de la colonne de droite.

1. accueil 5 de villégiature

2. rochers 5 chaleureux

3. golfes 5 abrupts

4. site 5 clairs

5. sable 5 imbattables
23
6. île 5 vivifiant

7. l'air de la mer 5 exceptionnel

8. village 5 hospitaliers et chaleureux

9. marchés 5 préservée

10. peuples 5 blanc et fin

11. prix 5 multicolores

12. identité 5 paradisiaque

13. lieux 5 typique

 Dans chaque liste trouvez l’intrus et justifiez votre choix

LISTE JUSTIFICATION
1. Balade – excursion – projection – tour – visite
2. Abbaye – basilique – cathédrale – château - église
3. Accompagnateur – directeur d’hôtel – guide – guide-
interprète – hôtesse de l’air
4. Carte de crédit – facture – note – règlement – voucher

24
De la langue de tous les jours à la langue du tourisme

Complétez les tableaux ci-dessous en choisissant dans les listes suivantes.

Activité 1 – L’agence de tourisme.

a. Tu ne vas pas pouvoir changer.


b. Là, tu as vraiment le choix.
c. Salut, ça va ?
d. Pour le voyage, c’est fichu !
e. Ce n’est pas de ma faute si...
f. 25% tout de suite, c’est la règle.

LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME

1. Accueillir des Bonjour Madame, en quoi puis-je 21 vous


clients. être utile ?

2. Donner une Nous avons beaucoup de possibilités à


alternative. vous offrir.

3. Donner des Ce tarif ne permet pas de changer de vol.


précisions.

4. Expliquer des Vous devez régler 25% du montant.


contraintes.

5. Annuler un Nous sommes obligés de22 renoncer au


voyage. voyage.

6. Réclamer. Je n’ai aucune responsabilité dans le cas.

21
Analysez cette forme:
a. Appartient-elle au langage standard?
b. Quelle forme remplace-t-elle ?
c. Quel autre mode verbal pourrions-nous utiliser ?
22
Remarquez: obligé de traduit l’expression italienne « obbligato a ».
25
Activité 2 – L’hôtel

a. C’est sûr que vous ne pouvez pas trouver mieux !


b. Faites gaffe aux variations !
c. Je ne peux vraiment pas, j’ai un tas de23 problèmes...
d. Pour vous, ça va du 21 au 24 juin ?
e. Ce n’est pas si grave que ça24 !
f. Vous avez le choix.

LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME

1. Répondre à une En ce cas, par exemple... / Si vous


demande préférez...
d’information.

2. Préciser les La chaîne peut vous offrir le meilleur


avantages du choix. rapport qualité /prix.

3. Rassurer des On pourra s’arranger, ne vous en faites


clients qui posent un pas !
problème.

4. Préciser une Vous voulez réserver du 21 au 24 juin ?


période de temps.

5. Communiquer une Nous vous prions donc de bien vouloir


modification. prendre note de la modification suivante.

6. Motiver la Pour des raisons urgentes liées à des


demande de problèmes personnels...
modification.

Activité 3 – La visite guidée

a. Il y a un concert à la Sainte Chapelle. Le soliste au violon, c’est Guiot. Il joue du Vivaldi et du


Mozart.

b. C’est à Florence que s’est développé... / C’est là aussi que... / Elle est fameuse pour... / Là, c’est
super la nature !

c. À mon avis, comme place baroque, c’est la plus belle. / Ce qu’il est chouette, ce quartier !

d. Dites-moi un peu... / Vous voudriez visiter quoi au juste ? / Ça vous intéresse aussi de voir...

e. On y va pour... / Vous allez pouvoir vous balader...

f. ... ça fait 2000 ans... / C’est du IIIème siècle... / ... c’est en... que ça a été commencé.

23
Nous pouvons remplacer l’expression « un tas de » avec deux adverbes de quantité: a) ___________________
problèmes. b) ___________________ problèmes.
24
Rappelez que dans les écrits formels et académiques on n’utilise jamais « ça ».
26
LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME

1. Annoncer le Nous allons aborder... / Vous pourrez


programme de la flâner25...
journée.

2. Décrire une Vous avez l’orchestre des Archets de


manifestation. France à la Sainte-Chapelle, Christophe
Guiot au violon solo qui joue du Vivaldi
et du Mozart.

3. Inviter des clients Il suffit que vous me précisiez... /Et pour


à exprimer leurs les visites ? / Vous souhaitez26 aussi
exigences. visiter ...?

4. Porter des C’est l’une des plus belles places


appréciations. baroques./ C’est un quartier charmant.

5. Présenter l’intérêt Comme vous savez, Florence est le


d’une visite. berceau de... / C’est aussi un centre... /
Elle est connue pour... / C’est une région
très verte...

6. Signaler l’époque ... depuis plus de 2000 ans... / ...qui


d’origine. remonte au IIIème siècle... / ... du XVI ème au
XIXème siècle... / ... commencé en
l’an... / ... le 21 avril.

Activité 4 – Des circuits sur mesure.

a. Comme ça, on peut connaître la nature et avoir un contact avec elle.

b. Pour ce prix, vous partez de Paris.

c. Votre carte d’identité27 vous l’avez, c’est bon comme ça.

d. – Tout est organisé ?

- On a un peu plus de liberté avec celui-ci.

e. – Il y a moyen d’obtenir des prix plus avantageux ?

- Bien sûr, comptez autour de 17 €...

25
Quel est le synonyme le plus connu en langue standard ?
26
Donnez, au moins, deux autres synonymes en langue standard.
27
Traduisez le terme “patente” en français.
27
LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME

1. Comparer des - Il est plus structuré que l’autre ?


prestations.
- Un peu plus... même si dans celui-ci une
certaine liberté est également assurée.

2. Décrire une C’est un circuit qui permet d’allier la


prestation. connaissance... et le contact avec la
nature.

3. Négocier. - Et pouvez-vous aussi négocier des prix ?

- Oui, tout à fait, normalement vous


pouvez prévoir 17 €...

4. Renseigner28 sur Le prix est calculé au départ de Paris.


des conditions de
vente.

5. Renseigner sur les Il suffit d’avoir une pièce d’identité.


formalités à remplir.

Activité 5 – Donner des infos.

a. Monsieur... je vais voir ça tout de suite, mais il n’y a pas de problème, tout va s’arranger...

b. Ce choix vous permet...

c. Pas de problème, vous pouvez encore changer votre réservation et choisir autre chose...

d. C’est à droite, en sortant de la gare...

e. Alors vous oubliez tout ça et je vous offre...

f. Bonjour à tout le monde, comme vous savez... je vais vous présenter aujourd’hui...

LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME

1. Donner des
instructions.

2. Attirer l’attention
d’un public.

3. Décrire une
formule.

4. Accepter une
modification de
28
Indiquez: a) Le nom créé à partir de ce verbe ; b) Un synonyme.
28
séjour.

5. Répondre à une a. Monsieur, ne vous inquiétez pas, on


réclamation... va arranger cela tout de suite...

a. en cherchant une b. Pour oublier tout cela... permettez-


solution. moi de vous offrir...

b. en
dédommageant.

Activité 6 – Les aspects divers d’un voyage.

a. Vous pourrez vous occuper de la restauration d’une église ou d’un camp de vacances.

b. Faites-nous signe s’il y a quelque chose qui change.

c. Le justificatif de la banque, nous, on en a besoin.

d. Le bâtiment a été expressément prévu pour avoir des accès faciles.

e. Vous êtes venus nombreux, merci !

f. Oui, mais c’est travail ou amusement ?

LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME

1. Demander des S’agit-il d’un voyage d’affaires ou d’un


précisions sur voyage d’agrément ?
l’objectif d’un
voyage.

2. Demander la Veuillez nous envoyer la photocopie du


preuve du justificatif que vous a remis la banque.
versement.

3. Donner son avis L’accessibilité du bâtiment s’est affirmée


sur l’importance du comme une volonté dès sa conception
site. architecturale.

4. Préciser le Les projets concernent autant la


contenu d’un projet. restauration d’une église que la rénovation
d’un camp de vacances.

5. Prendre contact Mesdames, Messieurs, merci également à


avec un public. vous tous d’avoir répondu aussi nombreux
à notre invitation.

6. Solliciter la Veuillez nous communiquer tout


communication de changement.

29
changements
éventuels.

30

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