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(IIe semestre)
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Théorie de la communication touristique
Sommaire
Notions générales sur le discours.
Aperçu sur le français du tourisme et la mondialisation.
La langue du tourisme.
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I. Notions générales sur le discours
Le genre de discours a une incidence décisive sur l’interprétation des énoncés. Le destinataire (ou
co-énonciateur) est d’autant plus sensible à la cohérence de la forme discursive qu’il en a une pratique.
Même si le lecteur ne peut interpréter un texte qui s’inscrit dans un monde qu’il connaît mal,
l’acceptabilité des textes exclue que nous ayons recours à des discours fabriqués. A partir de documents
authentiques, nous nous sommes attachés à construire un cadre de référence afin de mieux cerner les
caractéristiques d’un certain type de « discours touristique ».
La cohérence du discours doit être construite par le destinataire par rapport à une schématisation à
laquelle est soumis le genre. Le discours des écrits touristiques qui nous intéressent est assurément produit
par une communauté discursive qui met en place un cadre langagier qui lui est propre.
Dans toute analyse, il est important de s’intéresser à la destination de l’énoncé (à qui est destiné ce
texte ? pour qui a-t-il été fait ?) car l’énoncé dépend de la situation d’énonciation et de l’interaction qui
existent entre l’énonciateur et le destinataire.
Les écrits touristiques promotionnels répondent à un système de règles qui renvoie à une pratique
discursive particulière : le code langagier employé, le mode d’organisation du discours (cohérence et
cohésion).
Le domaine de l’implicite qui englobe des notions très variées (présupposés, sous-entendus,
références, préconstruits, clichés, etc.) est doublé d’une stratégie de persuasion. L’intentionnalité du
message véhiculé par la production de l’énonciateur cherche à produire un effet déterminé sur le destinataire.
Les publicités
Emplacement Environnement urbain (placards et affiches).
Presse.
Enonciateur Professionnels de la communication : commandes à des entreprises
spécialisées.
Destinataire Touristes éventuels.
Intentionnalité Vendre un produit touristique et les services qui l’accompagnent. En raison
du caractère différé de l’achat, il convient de fixer l’attention du public sur
le produit ou le service afin d’assurer une mémorisation maximale.
Structure et mise en page Textes brefs et très travaillés, image dominante.
Les dépliants
Emplacement En accès libre dans les points d’informations touristiques (office du
tourisme, salons du tourisme, hôtels, aires d’autoroute…).
Enonciateur Particuliers (le plus fréquemment) : châteaux, centres de loisirs,
parcs d’attraction...
Office du tourisme
Destinataire Touriste ayant un projet de voyage déjà établi.
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Intentionnalité Faire connaître des sites et leurs prestations afin d’y attirer une éventuelle
clientèle. Rappeler pour que la visite proposée est indispensable (ou
fortement conseillée).
Structure et mise en page Présentation soignée quadrichromie, papier glacé.
De 1 à 5 volets ; le plus fréquent est celui de 3 volets.
Parfois écrit en plusieurs langues.
Répartition égale des images, plans et textes.
Les guides
Le corpus que nous avons utilisé comprend deux guides touristiques parmi les plus utilisés : le Guide bleu et
le Guide du routard. Appartenant à la même typologie textuelle (guides touristiques contemporains en
français), ces documents semblent de prime abord assez homogènes. Ils se différencient pourtant en deux
grandes catégories par les publics qu’ils visent et par leur structuration : le guide culturel ( Guide bleu) et le
guide pratique (Guide du routard).
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Le guide proprement dit est constitué de la partie « Visiter »
organisée par régions (ordre alphabétique). Les informations
proposées sont d’ordre encyclopédique.
Pas de renseignements pratiques sur l’hôtellerie et la restauration
ou de petit lexique de langue.
Cartes et plans en couleurs.
Les reportages
Emplacement Presse écrite.
Enonciateur Très souvent écriture collective : rédacteur en chef, chef de rubrique,
reporter.
Destinataire Tout public.
Intentionnalité Informer et surprendre en rapportant des expériences de voyage.
Donner des conseils de visite.
Prendre position sur certains aspects du voyage, du pays (en
rapport avec la politique éditoriale de la revue).
Structure et mise en page Nombreuses photos de facture soignée.
Texte informatif (forme littéraire souvent marquée).
Démontrer et persuader
Tout texte se situe au centre d’un triangle formé par l’énonciateur du texte, le destinataire et le
monde qui sert de référent. La modalisation en tant que « présentation du monde » par l’énonciateur a pour
but d’actualiser un certain type de relation entre le destinataire et le monde.
Plus particulièrement, le discours argumentatif s’organise autour de deux pôles : pôle
démonstratif et pôle persuasif. Chaque discours argumentatif accentuera de manière variable l’un ou l’autre
de ces deux pôles. L’argumentation pourra prendre alors une forme plus ou moins neutre, allant de la
démonstration à la persuasion.
La démonstration est une technique argumentative qui passe par des voies intellectuelles, donc
conscientes.
La persuasion fait appel à la fois au conscient et à l’inconscient, à l’affectif et à la raison.
La suggestion, voie médiane entre ces deux pôles, entraîne l’adhésion du destinataire par des voies
affectives à peine conscientes.
Approche stylistique
Comme nous venons de le voir, toute tentative argumentative balance entre la volonté de démontrer et la
tentation de persuader. Les procédés utilisés dans ces deux démarches construisent une modalisation
particulière.
On analyse ici la modalisation propre aux écrits touristiques promotionnels. Pour cela, on utilisera
une grille de lecture s’appliquant à répertorier certains procédés stylistiques utilisés par l’énonciateur pour
d’une part singulariser le monde qu’il veut présenter et d’autre part séduire le destinataire du message.
Singulariser le monde
Emploi d’adjectifs : « seul », « unique », « incomparable »
« Un musée unique en Europe » (Dépliant pour le musée de la chemiserie et de l’élégance
masculine, Argenton sur Creuse).
« Singulier et énigmatique le prieuré couronne le sommet d’un cône basaltique... » (Dépliant sur
Saint-Romain-Le-Puy).
Nominalisation, adjectivation
« Biarritz, la tonifiante » ; « Lourdes la miraculeuse » ; « Monaco la princière » (Catalogue
Frantour).
« Le voyage émotion » (Publicité pour les guides Michelin).
Personnification
« Cette île garde jalousement, depuis des siècles, les connaissances de tous les peuples qui l’ont
envahie tour à tour. » (Catalogue Evasion).
Emploi de tournures négatives
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« Il ne s’agit pas de célébrer ce qui fut une des batailles les plus sanglantes de la guerre de cent
ans mais de tourner une page de l’histoire vécue de la France en entrant dans l’époque
médiévale. » (Brochure du Centre historique médiéval d’Azincourt).
L’apposition
« Rome, mère de toutes les villes » ; « Florence, patrie de la Renaissance » ; « Bologne, la
rouge, la grasse, la savante » ; « Syracuse, patrie d’Archimède » (Catalogue Donatello).
Emploi de certains termes appréciatifs (adjectifs, substantifs)
« admirable », « joyau ».
« Incroyable voyage dans l’histoire, impressionnant témoignage » (Dépliant sur Saint-Omer).
« formidable ouverture sur le monde marin » (Brochure sur Boulogne sur mer).
« L’ouest, le vrai » (Catalogue Kuoni).
« L’ouest sauvage » (Catalogue Jet tours).
Elargir le monde (et le totaliser)
Emploi des superlatifs
« Le plus grand musée de la mine en France et le musée de site le plus fréquenté de la région
Nord Pas de Calais » (Brochure du Centre historique minier de Lewarde).
« Ne manquez pas la visite du plus haut château de France » (Dépliant sur le Château de
Brissac).
Les répétitions, accumulations, redondance, ressassement
« Premier port de pêche et premier centre européen de transformation des produits de la mer »,
« port de voyageur, port de commerce, ville d’art et d’histoire, ville fleurie, station climatique,
ville fortifiée » (Brochure sur Boulogne sur mer).
« Un millier de mineurs ont travaillé pour extraire mille tonnes de charbon par jour. » (Brochure
du Centre historique minier de Lewarde).
Épuisement du champ lexical
« Fou de golf, fana de plongée, amoureux du tennis, accro de randonnée pédestre ou tout
simplement désireux de découvrir de nouvelles sensations » ; « échappée, escapade, virée »
(Catalogue Fram).
Épithétisme : emploi d’épithètes rhétoriques utiles à l’expressivité mais inutiles au sens
« Jacques Varlet, auteur picard et picardisant, avec sa verve pétillante et spirituelle… »
(Brochure du Théâtre de marionnettes d’Amiens).
Hyperbole
« Tout Paris a rendez-vous à Grévin. » (Dépliant du Musée Grévin).
Amalgames sémantiques
« Réalité et fiction se mêlent, histoire et rêve se chevauchent …» (Brochure sur Montreuil sur
Mer – Les misérables Son et lumière).
Apposition
« Rome, mère de toutes les villes. » (Catalogue Evasion)
7
Amuser le co-énonciateur (vous êtes intelligent car vous devinez)
Jeux de mots, calembour
« Les loisirs ont la côte » (Dépliant sur Aqualud du Touquet).
« USA grand écran » (Catalogue Jet Tours).
Néologisme
« Californiascope » (Catalogue Jet Tours).
Alliance surprenante de mots
« Les prix doux de l’été Jet tours » (Catalogue Jet Tours).
Allitération
« Les saveurs, les savoirs des villes et pays d’Art et Histoire » (Dépliant pour les villes d’Art et
Histoire).
Approche culturelle
Le tourisme tel qu’il se pratique en France s’associe largement au patrimoine historique du pays. Les images
ancrées dans l’imaginaire du lecteur sont souvent utilisées dans les écrits touristiques pour déclencher « le
rêve historique ». De brèves évocations suffisent alors à faire surgir des images du passé et à faire naître le
désir de voir et de visiter. Ces images qui flirtent avec le cliché ou le stéréotype sont la plupart du temps des
condensés d’images à caractère idéologique. Des souvenirs scolaires complétés par des activités liées aux
loisirs (voyage, lectures, cinéma, télé etc.) s’allient à un désir naturel de sublimation esthétique et
ontologique (accès privilégié vers le beau et le bien). Ce processus aboutit à former une sorte de concrétion
fantasmatique dont la puissance évocatrice se mesure dans le vedettariat historiques dont jouissent des
personnages tels Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon, Bernadette de Soubirou ou le Général de Gaulle.
8
II. Aperçu sur le français du tourisme et la mondialisation
Les langues sont dans le monde comme l’eau sur notre planète, mobile mais active, informe mais élastique. Si
elles sont soumises à des rapports de force, ce ne sont pas ceux qui régissent les relations entre les États. Ainsi, la
mondialisation entraîne un mouvement général des langues, avec des courants cachés, des marées, une dérive.
(G. de Broglie 2005: 1)
La similitude évoquée par G. de Broglie touche à la place primordiale du langage (ainsi que de sa
scission symbiotique et significative entre Langue et Parole) à l’époque contemporaine, où les dynamiques
complexes de la mondialisation cherchent à mélanger en une seule marée, en une seule dérive les eaux
agitées de la diversité linguistique. Il paraît que ce kaléidoscope inquiet, fragmenté et fragmentaire
d’idiomes, cultures, traditions, structures mentales trouble les tentatives d’uniformisation du signe, amorcées
par les tenants de l’idée d’un marché unique et global, qui se traduit à l’aide d’une langue – elle aussi –
unique et globale. Et pourtant, comme l’écrit Emily Dickinson à la fin du XIX ème siècle, «a Word that
breathes distinctly / Has not the power to die» (Dickinson 2004: 654): la Parole – la majuscule renforçant la
sacralité et la force symbolique du mot – ne peut pas s’empêcher de vivre alors qu’elle est prononcée 1. Dans
sa «balade planétaire»2, elle traverse frontières, continents, barrières linguistiques, morales et sociales pour
se métamorphoser en libre expression, discours, interaction, énonciation, transfert, construction du sens,
circulation de l’information3. Son flux perpétuel, qui n’est que «son devenir même», souligne la nature
fluide, polymorphe, versatile de la langue en tant qu’organisme vivant, modelée sur les communautés qui la
parlent. D’après Roland Barthes, elle serait donc la manifestation la plus parfaite du système démocratique,
où les «droits et les devoirs des mots (qui forment en somme leur sens) sont limités par la coexistence, la
cohabitation d’individus égaux» (Barthes 1985: 222).
[...] La diversité linguistique est une opportunité rare, un patrimoine d’une immense valeur pour tous
les pays, car elle s’oppose aux phénomènes de négation/suppression des identités en défense du pluralisme.
Cette assertion peut être retracée dans l’analyse de Claude Oliviéri qui, dès le début des années 1990, se bat
pour le plurilinguisme en le définissant une «nécessité vitale pour la survie de l’identité culturelle» (Oliviéri
1993: 54). Contre la propension à «l’unilinguisme»4, il exhorte l’Europe à se construire à partir de la
diversification de l’offre linguistique et du pluralisme culturel, l’épanouissement politique et économique
1
D’autres vers de la dame blanche de la poésie américaine témoignent de cette tension vitale de la Parole: «A word is
dead / When it is said, / Some say. / I say it just / Begins to live / That day» (Dickinson 2004: 548).
2
C’est le texte du slam de Grand Corps Malade et Rouda, Parole du bout du monde (2006), qui propose au grand public
une intéressante réflexion sur le pouvoir du Logos et ses manipulations. À travers la joute oratoire et la profondeur
d’une voix rauque, les slameurs inaugurent un nouveau genre entre la rudesse, la violence du rap et la déclamation
oratoire en vers.
3
Dans l’avant-propos de son Discours en interaction, C. Kerbrat-Orecchioni relève que l’interaction conversationnelle,
la sollicitation de l’information, la détermination du sens, ainsi que toute forme de discours nécessitent toujours une
«passation de parole» (Kerbrat-Orecchioni 2005: 6).
4
Quant à «l’unilinguisme» et à ses dangers, la position d’Oliviéri est assez précise: «Comment l’Europe peut-elle
fonctionner sur de telles bases? Deux écueils sont à éviter, d’une part le mythe de l’euro-langue, de l’autre le complexe
de Babel. Une langue unique, quelle qu’elle soit, est une solution de facilité, dont on voit bien de quels dangers mortels
elle est porteuse. Si la langue n’était qu’un simple code, un instrument neutre, alors oui, l’unilinguisme s’imposerait»
(Olivieri 1993: 51).
9
passant par la disponibilité de chaque nation à supporter l’apprentissage d’une vaste gamme de langues
étrangères.
Cela représente un jeu essentiel. Il ne faut en effet jamais perdre de vue que nos partenaires ne sont disposés à
favoriser notre langue que dans la mesure où nous-mêmes favorisons chez nous le développement de leur langue
nationale. Développer et diversifier l’enseignement des langues vivantes, c’est donner à chacun une chance plus
grande de compétitivité professionnelle dans une Europe sans frontières, c’est aussi conforter les positions
culturelles, politiques et économiques de l’Europe dans le monde. (Oliviéri 1993: 52)
À la lumière de ces quelques considérations, il paraît assez difficile d’établir le rôle du français –
deuxième langue parlée sur le plan de la communication mondiale – dans le tohu-bohu de cette ère de la
crise, penchée «vers l’abîme» (Morin 2007). Élément de cohésion sociale, le français peut
Toutefois, les États doivent s’engager à préserver le français, à l’utiliser et à le sauvegarder au sein
des organisations internationales lorsqu’il jouit du statut de langue officielle ou de travail. C’est la seule
manière de lutter contre l’instauration du régime de «l’hyperlangue»:
[...] nous courons le risque de voir s’instaurer à l’échelle mondiale une partition hiérarchisée des rôles et des
fonctions des langues. D’un côté, une hyperlangue – largement imposée par l’hyperpuissance – à laquelle il
reviendrait de concevoir et de diffuser les transformations, les innovations, les normes et les valeurs du monde.
De l’autre, des langues indigènes, figées, ghettoïsées, vouées à ne plus exprimer que la réalité environnante, la
mémoire, les traditions locales, le folklore. Enfin, vouloir imposer à des peuples l’emploi d’une langue dans
laquelle ils ne sauraient culturellement s’identifier, c’est porter atteinte à leur intégrité et à leur génie propre.
(Diouf 2010: 112)
S’il veut maintenir son intégrité face à l’hyperlangue, le français est tenu de respecter les
hétérogénéités, d’accueillir les formes les plus variées de multilinguisme et de multiculturalisme pour
concourir à l’essor positif et durable des civilisations et éviter enfin leur décadence ou assombrissement.
5
De son côté, Dotoli reprend les propositions de Stélio Farandjis (2000: 33-38) pour souligner la transnationalité de la
langue française en tant que trait d’union entre «les jardins du sud et ceux du nord», capable de «réduire la fracture
entre pays riches et pays pauvres, sur la lignée du partage culturel – touristique – et économique» (Dotoli 2008: 18).
6
Dans son analyse de la publicité, Roland Barthes soutient que «le message global [...] tient cette globalité du caractère
singulier de son signifié: ce signifié est unique et c’est toujours le même, dans tous les messages publicitaires» (Barthes
1985: 244).
10
masses. Il est de surcroît le foyer idéal du plurilinguisme et du multiculturalisme, de la globalisation du signe
sémiotique en un seul Babel de significations, gestes, goûts, mots, habitudes...
Cet intérêt s’explique encore par les nombreuses études abordant le thème du langage, et plus
généralement de la communication, dans le processus de production et de consommation qui se déclenche
dans le secteur des services, où ce même langage devient une espèce de marchandise et acquiert l’étiquette
de «langage au travail» (Boutet 2001: 56). Il s’ensuit que le discours sur la compétence communicative –
obtenue par la formation et accessible à la majorité des gens – doit être axé sur les dynamiques économiques
et s’accompagner des questions de citoyenneté et d’identité par la constitution de réseaux d’appartenance et
par la densité des rencontres multiethniques réelles ou virtuelles.
La langue, qui consiste désormais en une habileté mesurable et monnayable, se fait une industrie
comprenant «la traduction, l’interprétation, les systèmes experts, les banques de données, l’intelligence
artificielle et les technologies de la communication», y inclus «le travail du langage dans le secteur des
services» (Heller et Boutet 2006: 10).
De sa part, la capacité communicative imbrique rentabilité, pouvoir politique, identification raciale et
nationale: en tourisme culturel et patrimonial, cela se rapporte à l’idée d’enracinement qui s’exprime souvent
par le biais d’une performance langagière identifiable. Cette dernière se situe à l’intérieur d’un endroit
essentialisé, garante de l’authenticité, maintenant commercialisé, et revient à ce que Bourdieu appelle
«marché des biens symboliques» (Bourdieu 1992).
Face à la vitesse soutenue du procès évolutif de la société capitaliste, on se demande si le français du
tourisme – en tant que facteur de progrès socio-économique – peut participer de manière efficace à la
promotion du plurilinguisme et à l’affirmation des caractéristiques intrinsèques de chaque peuple. La réponse
pourrait être positive, vu que le tourisme – avec ses procédés langagiers, sa pragmatique communicationnelle
et ses buts commerciaux – se rapproche aujourd’hui des notions de nouvelles migrations et de nouvelles
pratiques migratoires, auxquelles on associe les adjectifs «transnationales» ou «transfrontalières» sous l’effet
présumé de la globalisation (Deprez 2006: 119). À ce bouleversement rapide des représentations de l’espace
géolinguistique et géoculturel, on adjoint le passage du modèle assimilationniste, autrefois fort privilégié en
France, à celui de l’émigration économique transitoire, correspondant à la pratique du va-et-vient et se reliant
au multiculturalisme, à l’interculturalité et au plurilinguisme.
Deux postulats peuvent être ainsi formulés:
a) Si le «village global» de MacLuhan tend à renforcer le premier modèle à travers l’emploi de
l’anglais-lingua franca et la standardisation des mœurs, le français contemporain doit abandonner la
méthode assimilationniste pour se battre contre la disparition des civilisations, en faveur d’une
stratégie d’ouverture vers les diversités.
b) Si le langage est un attribut identitaire, il faut valoriser le plurilinguisme contre la mondialisation
socioculturelle afin de promouvoir l’acceptation des différences et éviter les épisodes de
discrimination sociale, raciale, linguistique et politique.
Le tourisme entraînant une sorte d’usage diasporique de la langue, il contraste l’idéologie
monolingue qui semble formater notre société pour réévaluer le rapport entre langue et espace, c’est-à-dire
entre langue, identité et territoire. On peut retracer ici la pensée de François Rastier qui, dans son Éloge
paradoxale du plurilinguisme, nous rappelle que «les langues ne sont pas des instruments, mais un milieu»
accompagnant «l’ensemble des activités humaines» (Rastier 2007: 3). Voilà pourquoi on ne doit pas
imaginer le plurilinguisme comme à une malédiction de Babel 7: au contraire, il s’agit d’une bénédiction.
C’est la lecture du Coran, dont Rastier en résume les concepts de base: «Nous avons divisé en langues et en
nations pour que vous appreniez les uns des autres» (Rastier 2007: 1). Pour s’approprier de cette richesse, de
cette relation osmotique et bénéfique, il est essentiel de s’appuyer, d’abord, sur un «monolinguisme de
qualité»:
7
C’est à peu près ce qu’observe Abdou Diouf lorsqu’il écrit d’une «babélisation à outrance» (Diouf 2010: 110).
Craindre Babel veut dire ne pas songer à son dépassement actif par la traduction – la seule langue de l’Europe, selon
Umberto Eco – et par «the never-ending task of the translator» (Steiner 1975: 48).
11
Pour accéder au plurilinguisme, il faut s’appuyer sur un monolinguisme de qualité: en d’autres termes, on ne peut
véritablement apprendre d’autres langues que si l’on connaît bien la sienne. (Rastier 2007: 1)
8
Parmi les savoir-faire on peut citer: savoir utiliser les mots appropriés pour attirer la cible et vendre le produit; savoir
utiliser les formules de politesse; savoir adapter l’expression linguistique au contexte et à la typologie standard de
client. L’apprentissage du langage touristique est aussi utile à la fixation des règles de la grammaire et à
l’enrichissement lexical. En particulier, on remarque la possibilité d’acquérir un lexique spécialisé (économie,
marketing, géographie, etc.) et de connaître quelques variétés diatopiques, interlinguistiques et diastratiques.
9
Catherine Kerbrat-Orecchioni définit les actes rituels comme des énoncés «qui ont la double caractéristique d’être
fortement stéréotypés dans leur formulation et leurs conditions d’emploi, et d’avoir une fonction surtout relationnelle
(leur contenu étant en revanche relativement pauvre)» (Kerbrat-Orecchioni 2008: 110). Parmi les actes rituels les plus
importants, elle indique la salutation, l’excuse et le remerciement, qui «sont particulièrement représentatifs du
fonctionnement de la politesse» (Kerbrat-Orecchioni 2008: 110) et qui s’avèrent être les formules de ‘contact’ les plus
importantes de l’interaction en contexte touristique.
10
La question de l’imaginaire est fondamentale lorsqu’on s’approche de l’étude d’une langue étrangère en milieu
professionnel, comme le démontre la recherche menée par Enrica Galazzi et Marie-Christine Jullion à propos de «la
compréhension orale en milieu professionnel: imaginaire et réalité» (2001: 221-258).
11
Les références de base de cette affaire se trouvent dans l’abondante web-graphie:
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/synthese_argumentee-2.pdf;
http://www.ouijeparlefrancais.com/IMG/pdf/84.barmeyermayrhoferrenaultnissan.pdf;
http://www.ouijeparlefrancais.com/renault-nissan-fixe-des.html;
12
De nos jours, l’expansion capitaliste se fonde sur le dépassement des limites des marchés nationaux
pour en intensifier la mondialisation dans le cadre d’un processus que Giddens appelle «late modernity»
(Giddens 1990). Autant que les autres branches du tertiaire, le tourisme ressent des changements sociaux qui
causent principalement «la diversification des mouvements migratoires et des réseaux de communication et
de circulation des biens» (Heller 2008: 165). Il participe à la nécessité de la nouvelle économie d’améliorer
les services liés à l’information et d’augmenter les typologies de travail basées sur la communication et sur
les procédés de modification mutuelle – «commodification» (Heller 2008: 165) – de la langue. Du fait que
l’économie favorise les liens transnationaux, le plurilinguisme paraît un objectif à atteindre de plus en plus
accessible et intéressant, tandis que le développement de compétences communicatives spécifiques devient
en général une exigence indispensable dans de nombreux champs d’activité, ce qui détermine la transition
inéluctable vers le post-nationalisme et une transformation complète des modalités de gestion du
plurilinguisme dans ses rapports avec les notions d’identité individuelle et collective.
À cause de sa véritable nature post- et transnationale, le tourisme est le berceau idéal des expressions
multiples de la diversité linguistique-culturelle. Par conséquent, il s’adapte bien à la structure, à la
‘dialectique’, à la fonctionnalité – en bref, à la ‘mission’ – de la Toile, dont il est parmi les secteurs les plus
rentables. Stimulant le partage de savoirs, connaissances et expériences par la mise en commun de langues et
cultures éloignées les unes des autres, Internet adhère à la logique touristique et contribue à l’essor des
échanges transnationaux sans frontières.
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14
III. La langue du tourisme
L’apprentissage de la langue du tourisme rentre dans le cadre de ce qu’on appelle le FOS (Français
sur Objectif Spécifique) et de la notion de « pragmatique lexiculturelle ». Cette dernière se légitime à partir
de l’idée de « langue-culture », qui fait son apparition en didactique / didactologie des langues dans les
années 1980, sans doute en opposition à celui de « langue », usité chez les linguistes. En 1986, Robert
Galisson l’emploie, associé au terme de lexiculture, pour désigner une orientation nouvelle de son activité
lexicographique. Pour Galisson, la « langue-culture » constitue l’une des huit catégories éducatives
fondamentales ; les autres sont le sujet, l’agent, le groupe, le milieu institué, le milieu instituant, l’espace et
le temps. Dans « langues-cultures », le trait d’union a valeur épistémologique et symbolique, puisqu’il
marque la consubstantialité de la « langue » et de la « culture », mais aussi et surtout l’égalité d’importance
et de statut des deux constituants de l’objet d’étude 12. De ce fait, la notion de « pragmatique lexiculturelle »
prend une valeur fondamentale et est envisagé, selon Christian Puren et Robert Galisson, comme une
discipline ayant sa propre valeur particulière : « La spécificité de cette discipline est de proposer une entrée
dans la culture par les mots, d’intégrer culture et langue dans une approche qui ne les disjoigne pas, qui
respecte également leur intime consubstantialité, de privilégier la culture courante (donc la culture-action)
sur la culture savante et d’accorder une grande importance à une culture lexicaliste de l’interculturel »13.
La « culture par les mots » est fondamentale dans l’apprentissage du FOS et, en particulier, de la
langue du tourisme, où le discours est toujours en interaction.
Si le langage verbal a pour fonction première de permettre la communication interpersonnelle 14, vu
que, comme le dit Roman Jakobson, « tout discours individuel présuppose un échange »15, la communication
touristique présuppose toujours un échange de messages entre un (ou plusieurs) émetteur(s) et un (ou
plusieurs) receveur(s). Selon Catherine Kerbrat-Orecchioni :
12
R. GALISSON, J.-Cl. ANDRÉ, Dictionnaire de noms de marques courants. Essai de lexiculture ordinaire, Paris, Didier,
2002, p. 110.
13
Cf. R. GALISSON, CH. PUREN, La formation en questions, Paris, CLE International, 1999.
14
C. KERBRAT-ORECCHIONI, Le Discours en interaction, Paris, A. Colin, 2005, p.9.
15
R. JAKOBSON, Essais de linguistique générale, Paris, Minuit, 1963, p. 32
15
Mais qu’il s’agisse d’interactions entre particules ou d’interactions entre sujets, on a toujours affaire à un
système d’influences mutuelles, ou bien encore à une action conjointe. […] les interactions communicatives
peuvent se réaliser par des moyens non verbaux aussi bien que verbaux. Dans ce dernier cas, on parle
d’interactions conversationnelles, ou d’interactions verbales, ces expressions pouvant s’appliquer à tous les
objets discursifs qui résultent de l’action ordonnée et coordonnée de plusieurs « interactants »16.
Dans un contexte donné, à partir de représentations et d’attentes préalables, des sujets vont échanger un
discours, et changer en échangeant. Ils vont devoir en permanence ajuster leur conduite aux événements qui
surgissent de façon contingente au cours du déroulement de l’interaction, et qui peuvent venir contrarier le
cheminement projeté. Ces mécanismes d’ajustements, qui permettent aux improvisations collectives que sont
les conversations (et autres formes de discours-en-interaction) de se dérouler sans trop de heurts, on les
désignera ici sous l’appellation générique de « négociations (conversationnelles) »17.
Dans la pratique conversationnelle touristique, c’est souvent le ‘vendeur’ d’un produit touristique qui
est prêt à négocier et à renégocier son échange conversationnel dans le but de vendre son produit. Son
habileté consiste à convaincre son client à changer une idée, une opinion… c’est-à-dire à reformuler son
échange.
Situations de négociation:
1. L’hôtel: le réceptionniste doit résoudre les problèmes des clients concernant leurs chambres ou les
services offerts par la structure.
2. L’agence de tourisme: le professionnel doit opérer de nombreuses négociations, voire ne pas
respecter les « maximes de qualité », afin de persuader le client à accepter son offre.
3. L’Office de Tourisme: le professionnel doit opérer de nombreuses négociations, voire ne pas
respecter les « maximes de qualité », afin de résoudre tout type de problèmes concernant le séjour du
touriste dans la ville.
4. Autres situations: aéroports, gares, musées…
Pour que l’interaction puisse atteindre son but et réussir, il faut respecter les règles de politesse, qui
est l’élément fondamental de la pratique conversationnelle touristique. Dans la « grammaire des
conversations », et en particulier celle de leur ouverture, se trouvent incorporées des règles particulières, qui
ont pour fonction de préserver le bon état de la relation interpersonnelle, et qui sont aussi bien proscriptives
que prescriptives (elles fixent les actes aussi bien exclus qu’imposés, ou admis facultativement, dans une
situation donnée). Et cela vaut pour la grande majorité des situations communicatives: […] dans les petits
16
C. KERBRAT-ORECCHIONI, Le Discours en interaction, cit., p. 15.
17
Ivi, p. 92.
18
Ivi, p. 94.
16
commerces, une grande partie du matériel sémiotique qui s’échange dans l’interaction n’a d’autre fonction
que de « huiler » une transaction qui du point de vue de sa réalisation matérielle pourrait fort bien s’en
passer19. Ces règles constituent ce qu’on définit comme « politesse » :
Ensemble des procédés conventionnels ayant pour fonction de préserver le caractère harmonieux de la relation
interpersonnelle, en dépit des risques de friction qu’implique toute rencontre sociale 20.
Exemples :
C’est sûr que vous ne pouvez pas trouver mieux! La chaîne peut vous offrir le meilleur rapport
qualité / prix.
Faites gaffe aux variations! Nous vous prions donc de bien vouloir prendre
note de la modification suivante.
19
Cf. C. KERBRAT-ORECCHIONI, Les Actes de langage dans le discours, Paris, A. Colin, 2005, p. 188.
20
Ivi, p. 189.
17
Pratique de la communication touristique
Sommaire
Activités lexicales sur le tourisme.
Des la langue de tous les jours à la langue du tourisme.
18
Activités lexicales sur le tourisme
Cherchez dans le dictionnaire monolingue les définitions qui correspondent aux mots et expressions
suivants. Cherchez ensuite dans les dictionnaires bilingues les correspondants dans les autres langues.
Agence de
voyages.
Alentours.
Ambiance.
Auberge de
jeunesse.
Centre de
remise en
forme.
Espace
aménagé.
Gîte d’étape.
Hôtellerie.
Office de
tourisme.
Parc national
Partenariat.
Pension
complète.
Réseau intégré.
Réserve
naturelle.
Service
comptable.
Station
balnéaire.
19
Suivi médical.
Syndicat
d’initiative.
Tourisme blanc.
Tour-opérateur.
Village-
vacances.
Voyagiste.
Cherchez dans les dictionnaires bilingues les correspondants des mots et expressions suivants.
Aéroglisseur
Aéroport
À la carte
Autocar climatisé
Autocar de luxe
Autocar long-courrier
Avion de ligne
Balisé
Brochure
Car-couchettes
Carte d’embarquement
Curiste
Détente
Durée du vol
Escalade
Ferry-boat
20
Gare
Guichet
d’enregistrement
Heure limite
d’enregistrement
Jour de départ
Location
Moniteur
Navette
Navire
Numéro du vol
Randonnée
Tarif promotionnel
Traitement
Transfert
Vol charter
Du verbe au nom...
VERBE NOM
1. accompagner Un accompagnateur
2. acheter
3. annuler
4. atterrir
5. bénéficier
6. conduire
7. contrôler
8. décoller
9. déposer
10. enregistrer
21
11. expédier
12. informer
13. installer
14. offrir
15. partir
16. payer
17. régler
18. réserver
19. s’embarquer
20. se renseigner
21. voler
22. voyager
Reliez les deux parties pour retrouver des expressions utilisées dans le domaine du tourisme.
2. Dépasser un bagage.
3. Enregistrer la franchise.
22
6. Appliquer des formules à 10 euros.
8. Fidéliser la concurrence.
5. Indemniser... un circuit.
6. Pratiquer... un dépôt.
1. Effectuer... un acompte.
4. Verser... un circuit.
5. Bénéficier de... une pénichette.
Les deux font la paire : les guides de voyage usent et abusent de la qualification. Certains termes
traditionnellement accolés forment des sortes d’expressions toutes faites que l’écrivain Gustave Flaubert
s’amusait à collectionner dans son « dictionnaire des idées reçues ». Essayez de retrouver des assemblages
que l’on retrouve couramment dans le discours touristique. Pour cela, associez un terme de la colonne de
gauche à un terme de la colonne de droite.
1. accueil 5 de villégiature
2. rochers 5 chaleureux
3. golfes 5 abrupts
4. site 5 clairs
5. sable 5 imbattables
23
6. île 5 vivifiant
9. marchés 5 préservée
LISTE JUSTIFICATION
1. Balade – excursion – projection – tour – visite
2. Abbaye – basilique – cathédrale – château - église
3. Accompagnateur – directeur d’hôtel – guide – guide-
interprète – hôtesse de l’air
4. Carte de crédit – facture – note – règlement – voucher
24
De la langue de tous les jours à la langue du tourisme
21
Analysez cette forme:
a. Appartient-elle au langage standard?
b. Quelle forme remplace-t-elle ?
c. Quel autre mode verbal pourrions-nous utiliser ?
22
Remarquez: obligé de traduit l’expression italienne « obbligato a ».
25
Activité 2 – L’hôtel
b. C’est à Florence que s’est développé... / C’est là aussi que... / Elle est fameuse pour... / Là, c’est
super la nature !
c. À mon avis, comme place baroque, c’est la plus belle. / Ce qu’il est chouette, ce quartier !
d. Dites-moi un peu... / Vous voudriez visiter quoi au juste ? / Ça vous intéresse aussi de voir...
f. ... ça fait 2000 ans... / C’est du IIIème siècle... / ... c’est en... que ça a été commencé.
23
Nous pouvons remplacer l’expression « un tas de » avec deux adverbes de quantité: a) ___________________
problèmes. b) ___________________ problèmes.
24
Rappelez que dans les écrits formels et académiques on n’utilise jamais « ça ».
26
LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME
25
Quel est le synonyme le plus connu en langue standard ?
26
Donnez, au moins, deux autres synonymes en langue standard.
27
Traduisez le terme “patente” en français.
27
LANGUE DE TOUS LES JOURS LANGUE DU TOURISME
a. Monsieur... je vais voir ça tout de suite, mais il n’y a pas de problème, tout va s’arranger...
c. Pas de problème, vous pouvez encore changer votre réservation et choisir autre chose...
f. Bonjour à tout le monde, comme vous savez... je vais vous présenter aujourd’hui...
1. Donner des
instructions.
2. Attirer l’attention
d’un public.
3. Décrire une
formule.
4. Accepter une
modification de
28
Indiquez: a) Le nom créé à partir de ce verbe ; b) Un synonyme.
28
séjour.
b. en
dédommageant.
a. Vous pourrez vous occuper de la restauration d’une église ou d’un camp de vacances.
29
changements
éventuels.
30