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1000 idées

de culture générale

Les 100
meilleures idées
philosophiques

Synthèse
-1-
BIENVENUE !
Romain Treffel est le créateur du site 1000 idées de culture
générale et coauteur du manuel éponyme, dont est tirée cette
compilation d’idées philosophiques.

-2-
Voltaire en 10 phrases ?

Une synthèse hallucinante


Un format ultra-accessible

UN MANUEL
R É VO L U T I O N N A I R E
-3-
Avertissement
Malgré son titre volontairement accrocheur, cette
compilation est bien évidemment biaisée et sub-
jective (comment ne pourrait-elle pas l’être ?).
Ces idées philosophiques seraient les « meilleures »
dans le sens où elles apparaissent comme les plus
importantes dans l’histoire de la philosophie, et
plus largement dans celle de la pensée.

Dans le détail, les principaux critères qui ont guidé


la sélection sont leur poids dans le panthéon (di-
sons occidental) des idées, et dans l’univers acadé-
mique français ; la possibilité, plus ou moins grande,
de les résumer simplement (d’où un biais favorable
à la philosophie politique, notamment) ; et enfin,
bien sûr, de manière au moins inconsciente, mes
préférences personnelles.

L’ordre de la compilation est déterminé par la date


de naissance de l’auteur (du plus ancien au plus ré-
cent) et, pour un même auteur, par le poids estimé
de l’idée (de la plus importante à la moins impor-
tante).

-4-
1. La réalité
mathématiques
(Vie de Pythagore,
Porphyre)
Dans la perspective de Pythagore, la force
motrice du monde est le mouvement,
qui est une mécanique réductible aux
mathématiques, de telle sorte que tout,
dans la réalité, peut se compter ou se
calculer.

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2. L’unité
de l’être
(De la nature,
Parménide)
L’Être est indivisible et de toute éternité
identique, il n’est sujet à aucune évolu-
tion.
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3. L’ignorance
radicale
(L’Apologie de
Socrate, Platon)
Socrate situe le point de départ de toute
recherche philosophique authentique
en la reconnaissance, par le sujet, de sa
propre ignorance (« Tout ce que je sais,
c’est que je ne sais rien. »).

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-5-
4. L’introspection
(Le Banquet, Platon)
Socrate affirme que philosopher consiste
à apprendre à mettre en question les cer-
titudes et les valeurs qui dirigent notre
propre vie (cf. la fameuse maxime socra-
tique « Connais-toi toi-même. », gravée
sur le fronton du temple de Delphes).

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5. Le matérialisme
(Fragments,
Démocrite)
La réalité est exclusivement composée
d’une infinité de petits corpuscules, les
atomes, qui sont invisibles, indivisibles,
pleins, éternels, et de formes infiniment
diverses.

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6. L’hédonisme
(Vie d’Aristippe,
Diogène Laërce)
Aristippe conçoit le bonheur comme la
jouissance des plaisirs – même honteux –
dans l’instant présent, car le plaisir et la
douleur sont les seuls critères possibles
du souverain bien.

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-6-
7. Le monde
des Idées
(La République,
Platon)
Le monde sensible maintient l’homme
dans l’illusion, tandis que la vérité réside
dans le monde séparé des Idées, acces-
sible grâce à l’exercice de la philosophie.

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8. La société idéale
(La République,
Platon)
Un État bien constitué comporte trois
catégories de citoyens : les gardiens,
qui gouvernent la République ; les au-
xiliaires, des guerriers qui protègent la
communauté ; et les producteurs.
Cette tripartition correspond aux trois
vertus que sont la prudence, du courage,
et de la tempérance, garantes de la jus-
tice et de l’harmonie dans la Cité.

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9. L’amour
(Le Banquet, Platon)
Le sentiment amoureux se manifeste
lorsque sont réunies deux personnes qui
constituaient jadis un seul homme-boule,
avant que Zeus ne le coupe en deux pour
punir cette humanité antérieure d’avoir
osé défier les dieux (cf. le mythe des
« hommes-boules »).

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-7-
10. Le cynisme
(Vie de Diogène le
Cynique, Diogène
Laërce)
Diogène le Cynique prône le mépris des
biens matériels, des statuts sociaux, et
de la morale comme la formule de l’indé-
pendance suprême.

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11. L’animal
politique
(Politiques, Aristote)
La nature ne faisant rien en vain, la ca-
pacité humaine au discours rationnel (le
logos)constitue la preuve que « l’homme
est un animal politique », en vertu de
quoi des valeurs communes émergent
dans la Cité par le débat.

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12. La justification
de l’esclavage
(Politiques, Aristote)
L’esclavage exprime une inégalité naturelle,
car certains hommes naissent capables de
se gouverner, de prendre des initiatives,
et donc d’exercer une citoyenneté en tant
qu’hommes libres et maîtres. D’autres,
en revanche, naissent incapables de se
conduire seuls – il serait dès lors dangereux
de les laisser livrés à eux-mêmes.

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-8-
13. Le scepticisme
(Vie de Pyrrhon,
Diogène Laërce)
Selon Pyrrhon, la vérité existe peut-être,
mais il est impossible de la connaître,
parce que la raison humaine est inca-
pable de comprendre la substance ou
l’essence de la réalité.

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14. Le sens
du plaisir
(Lettre à Ménécée,
Épicure)
L’excès de plaisir, dans la surenchère ou le
raffinement, menace de se transformer en
souffrance ; c’est pourquoi la sagesse
consiste à doser le plaisir au nom même
du plaisir.

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15. L’humanisme
(Les devoirs,
Cicéron)
L’individu accède véritablement à la di-
gnité humaine en recevant une formation
universelle, fondée sur la culture de l’es-
prit par les humanités et la philosophie,
qui accouchera d’une perfection morale.

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-9-
16. L’ataraxie
(De la nature,
Lucrèce)
Le philosophe peut atteindre l’ataraxie
(l’absence de trouble) en délivrant son
âme de toute passion, de tout attache-
ment superflu, ainsi que du poids des su-
perstitions.

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17. Le bonheur
illusoire
(De la vie heureuse,
Sénèque)
Les hommes mènent leur vie en fonction
d’une idée fallacieuse du bonheur valo-
risant les biens de belle apparence, qui
suscitent l’envie et l’admiration d’autrui,
mais dont la possession est en réalité dé-
nuée de sens.

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18. L’amour
inconditionnel
(Évangile selon St
Matthieu, La Bible)
Jésus-Christ affirme que les actions hu-
maines doivent être entièrement tour-
nées vers l’amour du prochain, et reje-
ter toute violence, y compris en matière
de représailles, où il faut au contraire
« tendre l’autre joue ».

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- 10 -
19. Le détachement
(Manuel d’Épictète)
Attentif à l’ordre de la nature, le philo-
sophe (stoïcien) se focalise uniquement
sur les choses qui dépendent de lui et ne
s’encombre pas l’esprit avec celles sur
lesquelles il n’a pas prise.

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20. La suspension
du jugement
(Esquisses pyrrhoniennes,
Sextus Empiricus)
La sagesse requiert de suspendre son
jugement (épochè) et d’accepter les
phénomènes dans leur présentation afin
d’atteindre la tranquillité de l’âme (ata-
raxia), une fois débarrassée des illusions
de l’interprétation.

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21. La
prédestination
(La Prédestination des
Saints, Saint-Augustin)
Les hommes qui iront au paradis et pour-
ront y jouir de tous ses bienfaits ont déjà
été choisis par Dieu, dans le secret et
pour l’éternité. Par conséquent, le libre
arbitre n’est qu’une illusion ; il ne rend
pas l’homme capable de mériter son sort.

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- 11 -
22. L’existence
de Dieu
(Somme théologique,
Saint-Thomas d’Aquin)
L’observation empirique de la créa-
tion permet de mettre en évidence cinq
preuves de l’existence de Dieu : le mou-
vement, la nécessité d’une cause pre-
mière, la contingence du monde, la per-
fection, et la finalité.

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23. La virtu
(Le Prince, Nicolas
Machiavel)
La virtu du gouvernant consiste à ne se
soucier de la morale qu’en apparence, et
à dompter la fortune (l’aléa des événe-
ments combiné à l’esprit du temps) en
s’y adaptant de manière pragmatique –
tantôt par la force, comme un lion, tantôt
par la ruse, comme un renard.

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24. La souveraineté
étatique
(Les Six Livres de
la République, Jean
Bodin)
La souveraineté de l’État moderne est
sa raison d’être  : elle signifie qu’il ne
peut être subordonné à nulle institution
ni individu, car il détermine lui-même, et
lui seul, les limites de son pouvoir.

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- 12 -
25. La servitude
volontaire
(Discours de la servitude
volontaire, Étienne de la
Boétie)
Ce n’est pas le pouvoir qui crée l’obéis-
sance, mais l’obéissance qui génère le
pouvoir, car la domination de la majorité
par une minorité ne dépend, en dernière
instance, que de l’assentiment et de la
servilité de la multitude.

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26. La barbarie
(Les Essais, Michel
de Montaigne)
Connotant la sauvagerie et la cruauté, la
barbarie n’est en réalité que la caricature
de l’altérité, car les jugements et les va-
leurs expriment forcément les préjugés
d’un milieu social et d’une culture (« […]
chacun appelle barbarie ce qui n’est pas
de son usage. »).

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27. Les « idoles »


(Novum Organum,
Francis Bacon)
Le progrès de la connaissance demande de
s’affranchir des « idoles » qui entravent la
science dans sa démarche : les préjugés
collectifs, les préjugés individuels, ceux
inhérents au langage, et enfin les pensées
philosophiques ou scientifiques tradition-
nellement acceptées.

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- 13 -
28. L’hostilité
originelle
(Le Léviathan, Thomas
Hobbes)
« L’homme est un loup pour l’homme »
parce que la nature humaine est fonda-
mentalement mauvaise, portée à la do-
mination et à la méfiance, ce qui explique
que l’état de nature soit une « guerre de
tous contre tous ».

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29. La nécessité de
l’État
(Le Léviathan, Thomas
Hobbes)
Les hommes remédient à l’insécurité de
l’état de nature en renonçant à leur liber-
té naturelle par un contrat qui confie le
monopole de la contrainte physique, et
donc la charge de la sécurité publique,
à l’État.

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30. Le doute
(Discours de la méthode,
René Descartes)
Principe fondamental de la quête de la véri-
té, le doute est d’abord un réflexe quotidien
(le doute empirique) ; il permet ensuite, sur
le plan de la connaissance, de fonder la cer-
titude (le doute méthodique) ; il risque enfin
de croître en un doute volontairement porté
à l’excès (le doute hyperbolique), jusqu’à pa-
radoxalement remettre en cause les principes
mêmes qui sous-tendent les connaissances.

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31. La méthode
scientifique
(Discours de la méthode,
René Descartes)
Le progrès de la connaissance repose sur
une méthode de raisonnement composée
de quatre règles à appliquer successive-
ment : celle de l’évidence (éviter le préjugé) ;
celle de l’analyse (simplifier les données du
problème) ; celle de l’ordre (classer les élé-
ments)  ; et enfin celle du dénombrement
(passer en revue tous les éléments).

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32. Le
divertissement
(Pensées, Blaise
Pascal)
Les hommes se divertissent par la
conversation, le jeu, la lecture, et maints
autres moyens afin d’éviter d’interroger
le sens de l’existence, ce qui est source
d’un insupportable ennui.

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33. L’esprit
géométrique et
l’esprit de finesse
(De l’Esprit géométrique,
Pascal)
Appartenant à l’art de la démonstration, l’esprit
géométrique consiste à raisonner par principes
et enchaînements logiques. Propre notamment à
l’homme du monde, l’esprit de finesse consiste en
revanche à bien voir spontanément les éléments
d’un problème, sans progrès de raisonnement.

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34. La propriété
(Traité du
gouvernement civil,
John Locke)
La loi divine de conservation de l’homme
légitime la propriété en tant que droit
d’usage, c’est-à-dire à condition qu’elle
soit travaillée et qu’elle réponde à un be-
soin.

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35. Le désir
(L’Éthique, Spinoza)
En tout être vivant, il existe une force
qui le fait persévérer dans son être et le
meut dans le sens de son propre accrois-
sement : le conatus (« effort », en latin).

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36. La théodicée
(Essais de Théodicée,
Gottfried Wilhelm
Leibniz)
Le mal se justifie en tant que moyen intermé-
diaire d’un bien ultérieur supérieur, ou alors
en tant qu’effet éventuel de la liberté hu-
maine ; c’est pourquoi Dieu doit en être ac-
quitté.

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37. L’idéalisme
absolu
(Principes de la
connaissance humaine,
Berkeley)
Les perceptions issues des sens – ce que
l’homme goûte, ce qu’il sent, touche, etc.
– sont des représentations sans correspon-
dance matérielle (« esse est percipi » : « être
c’est être perçu »), créées par l’action directe
de Dieu, qui est donc indirectement la cause
de toutes les idées de l’homme.

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38. La séparation
des pouvoirs
(De l’esprit des lois,
Montesquieu)
Comme une autorité a tendance à abu-
ser de ses prérogatives, il est essentiel
« que le pouvoir arrête le pouvoir » : cet
équilibre s’obtient par la séparation des
pouvoirs législatif, exécutif, et judiciaire.

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39. La tolérance
(Traité sur la
tolérance, Voltaire)
Inspirée par l’intolérance de la religion chré-
tienne, la tolérance consiste à garantir la
liberté de conscience afin de retrouver la
morale authentique et, en même temps, de
favoriser la prospérité.

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40. L’empirisme
(Enquête sur
l’entendement humain,
David Hume)
L’expérience sensible est la source ex-
clusive de la connaissance humaine, car
la vie de l’esprit consiste entièrement
en perceptions – soit vives (les impres-
sions), soit atténuées (les idées) – dont
l’association spontanée est à l’origine de
toutes les opérations mentales.

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41. Le progrès
corrupteur
(Discours sur les sciences
et les arts, Jean-Jacques
Rousseau)
Le progrès des sciences et des arts en-
traîne le recul de la moralité, mais il n’est
pas possible, ni même souhaitable de re-
venir en arrière.

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42. L’origine de
l’inégalité
(Discours sur l’origine de
l’inégalité, Jean-Jacques
Rousseau)
Absente à l’état de nature, mais contenue en
puissance dans la nature humaine, l’inégalité
est née à la fois de contingences historiques
(qui ont concentré les hommes au même en-
droit) et du droit de propriété, qui a entraîné
la concentration des richesses.

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43. L’autorité de la
raison
(« Autorité politique »,
L’Encyclopédie, Denis
Diderot)
Si l’autorité politique ne procède pas de
la nature, mais de l’individu, alors la rai-
son peut remettre en cause le pouvoir
qui prétend tirer sa légitimité d’un ordre
naturel ou divin.

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44. L’ordre naturel


(La Richesse des
nations, Adam
Smith)
Les intérêts personnels égoïstes qui se
rencontrent dans la société sont sponta-
nément harmonisés par une « main invi-
sible » dans le sens de la prospérité et de
l’intérêt général.

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45. Les limites de la


raison
(Critique de la raison
pure, Emmanuel Kant)
La priorité de la philosophie est de sou-
mettre la raison à ses propres exigences, ce
qui implique de faire de l’homme le centre
de la théorie de la connaissance (cf. la « ré-
volution copernicienne » de la philosophie).

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46. L’impératif
catégorique
(Critique de la raison
pratique, Emmanuel
Kant)
Pour être conforme à la morale, un acte
doit pouvoir avoir valeur de loi univer-
selle (cf. l’énoncé de l’impératif catégo-
rique : « Agis de telle sorte que la maxime
de ton action puisse être érigée par ta
volonté en une loi universelle. »).

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47. Les Lumières


(Qu’est-ce que les
Lumières ?, Emmanuel
Kant)
La finalité de la philosophie des Lumières
est l’autonomie du jugement : son pro-
jet se résume donc à l’injonction faite à
l’homme de penser par lui-même (cf. la
devise Sapere aude : « Ose savoir »).

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48. La
proportionnalité de
la peine
(Des délits et des peines,
Cesare Beccaria)
Comme il ne peut y avoir de punition sans loi,
l’individu ne doit pas être soumis à des déci-
sions arbitraires, mais à des jugements ren-
dus en fonction de la gravité des dommages
causés.

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49. L’isolisme
(Les infortunes de
la vertu, Marquis de
Sade)
L’individu est seul face à son désir, de
telle sorte qu’autrui se réduit pour lui à
un instrument, aussi bien dans le désir
sexuel que, plus largement, dans la rela-
tion sociale.

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50. Le progrès
(Esquisse d’un tableau
des progrès de l’esprit
humain, Nicolas de
Condorcet)
Grâce à l’éducation et aux découvertes
scientifiques, l’humanité se dirige irrésis-
tiblement vers un destin radieux éclairé
par la raison.

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51. L’utilitarisme
(Introduction aux
principes de morale et de
législation, Jeremy
Bentham)
Comme une action doit être évaluée à l’aune de
ses effets, le bonheur réside dans la quête du
plaisir et l’évitement de la souffrance. Il est donc
possible de conduire la société vers un destin ra-
tionnellement supérieur en mesurant rigoureuse-
ment les plaisirs et les peines.

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52. La nation
objective
(Discours à la nation
allemande, Johann
Gottlieb Fichte)
L’appartenance à la nation repose sur des
critères objectifs qui forment l’esprit du
peuple (le Volkgeist) : des traits biolo-
giques transmis de génération en généra-
tion, la langue, et la culture au sens large.

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53. La liberté
moderne
(De la liberté des Anciens
comparée à celle des
Modernes, Benjamin Constant)

Si la liberté politique – c’est-à-dire la parti-


cipation active et accaparante aux affaires
publiques – était la marque de l’Antiquité
gréco-romaine, la liberté individuelle – c’est-
à-dire l’indépendance dans la sphère privée
– est le propre de l’époque moderne.

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54. La dialectique
(Science de la
logique, Hegel)
La pensée humaine progresse fonda-
mentalement de manière « dialectique »,
c’est-à-dire par contradictions surmon-
tées, en allant de la thèse à l’antithèse,
puis à la synthèse.

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55. La dialectique
du maître et de
l’esclave
(Phénoménologie de l’Esprit,
Hegel)
L’affrontement de deux êtres pour la reconnais-
sance fait naître une relation de servitude entre
un maître, le vainqueur et le reconnu, d’une
part ; et un esclave, le vaincu et le reconnaissant,
d’autre part, ce dernier étant toutefois destiné à
inverser le rapport de forces par son travail.

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56. La providence
historique
(La Raison dans l’Histoire,
Hegel)
L’Histoire universelle est un processus
où les événements s’enchaînent ration-
nellement les uns à partir des autres, y
compris dans le détail et à travers l’irra-
tionnel, par l’intermédiaire des passions
humaines.

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57. La guerre et la
politique
(De la guerre,
Clausewitz)
La guerre n’est pas réductible à un simple
acte de violence, car elle est toujours le
moyen d’un but politique (« La guerre est
la simple continuation de la politique par
d’autres moyens. »).

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- 23 -
58. La Volonté
(Le monde comme
volonté et comme
représentation, Arthur
Schopenhauer)
Le monde est mû par la Volonté, une force
primaire vitale et sans but à la source de tout
phénomène, qui se manifeste dans le monde
matériel, à travers les êtres vivants et les ob-
jets, comme dans le monde spirituel.

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59. L’illusion de
l’amour
(La métaphysique
de l’amour, Arthur
Schopenhauer)
Le sentiment amoureux individuel est une
ruse de l’espèce qui assure la perpétuation de
la vie ainsi que sa progression vers une rela-
tive homogénéité des individus (ce qui expli-
querait l’attirance des grands par les petits,
des blonds par les bruns, etc.).

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60. La loi des trois


états
(Cours de philosophie
positive, Auguste Comte)
Le progrès de la connaissance est passé
par trois états : théologique (recherche
de l’essence de l’univers), métaphysique
(développement de l’abstraction) ; puis,
enfin, le stade ultime, dit «  positif  » ou
scientifique (recherche des lois de la na-
ture).

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- 24 -
61. L’anthropomor-
phisme religieux
(L’Essence du christia-
nisme, Ludwig Feuerbach)
L’essence de la religion chrétienne réside
dans l’« aliénation », définie comme le trans-
fert à une entité transcendante imaginée
(Dieu) de qualités qui n’appartiennent en réa-
lité qu’au genre humain, et que la philosophie
a pour objectif de lui rendre pour le libérer.

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62. Le despotisme
démocratique
(De la démocratie en
Amérique, Alexis de Toc-
queville)
La démocratie favorise excessivement
l’opinion commune (ou publique), car
l’égalisation des conditions la laisse pré-
valoir sans obstacle – jusqu’à une cer-
taine « tyrannie de la majorité ».

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63. La liberté
d’expression
(De la liberté,
John Stuart Mill)
La liberté d’expression est, pour la société,
la condition nécessaire de la recherche de la
vérité : elle l’empêche de l’étouffer, puis de
la perdre ; elle permet de la découvrir, de
mieux la comprendre ; et enfin de la vivre.

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- 25 -
64. L’angoisse
existentielle
(Du concept
d’angoisse, Søren
Kierkegaard)
La dimension vertigineuse de la liberté
individuelle nourrit une angoisse existen-
tielle inhérente à la vie humaine et ren-
forcée par la tradition chrétienne.

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65. L’injustice du
capitalisme
(Le Capital, Karl Marx)
Le profit capitaliste est fondamentale-
ment injuste dans la mesure où il pro-
vient du surtravail, c’est-à-dire de la part
du travail salarié non rémunérée, un sur-
croît de valeur créé par l’exploitation des
synergies du travail collectif et qui n’est
jamais partagé avec les prolétaires.

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66. La lutte des


classes
(Le Manifeste du Parti
communiste, Karl Marx)
L’Histoire évolue en fonction des modes de
production, c’est pourquoi elle a toujours été
mue par le conflit entre la classe détentrice
des forces productives et les autres classes
(« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours
est l’histoire de luttes de classes. »).

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- 26 -
67. L’opium du
peuple
(Critique de la philosophie
du droit de Hegel, Karl Marx)
Tenue par des alliés objectifs de la classe do-
minante, la religion est une institution propre à
chaque société dont la fonction est de préserver
l’inégalité sociale en propageant dans le peuple
une morale de soumission nourrie par l’espé-
rance d’une vie meilleure après la mort (« La re-
ligion est l’opium du peuple. »).

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68. La nation
subjective
(Qu’est-ce qu’une nation ?,
Ernest Renan)
La nation est un principe spirituel composé
d’un riche legs de souvenirs d’une part, et du
désir actuel de vivre ensemble afin de faire
valoir l’héritage reçu indivis, d’autre part, de
telle sorte que la volonté des individus en est,
en dernière instance, le seul critère possible
d’appartenance (« L’existence d’une nation
est un plébiscite de tous les jours. »).

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69. La mort de Dieu


(Le Gai Savoir,
Friedrich Nietzsche)
La mise en évidence de la responsabilité de
la religion chrétienne dans la négation de la
vie et la culpabilisation malsaine de l’indivi-
du entraîne le recul progressif de Dieu dans
l’existence individuelle et collective.

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- 27 -
70. Le surhomme
(Ainsi parlait
Zarathoustra, Friedrich
Nietzsche)
Le destin de l’homme est de devenir un
individu libre et créateur, régénéré mo-
ralement, réaliste et pragmatique, as-
sumant noblement et courageusement
la vérité crue pour s’accomplir dans le
monde réel.

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71. L’inconscient
(Introduction à
la psychanalyse,
Sigmund Freud)
L’esprit humain recèle en un lieu caché
une force obscure, l’« inconscient », dé-
nommée ainsi parce qu’elle rassemble
tout ce qui échappe entièrement à la
conscience, en dépit de tous les efforts
de la réflexion pour l’atteindre.

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72. Le système
linguistique
(Cours de linguistique
générale, Ferdinand de
Saussure)
Distincte de la parole, la langue consiste en
un système de « signes », à l’intérieur duquel
chaque signe correspond à un rapport arbi-
traire entre un signifiant (une image acous-
tique) et un signifié (un concept, une image
mentale).

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- 28 -
73. La conscience
(Idées directrices pour
une phénoménologie,
Edmund Husserl)
La conscience s’apparente à un flux situé
dans la perception par lequel le sujet se
rapporte de manière intentionnelle au
monde (« La conscience est conscience
de quelque chose. »).

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74. Le temps et la
durée
(Essai sur les données
immédiates de la conscience,
Henri Bergson)

Le temps est une donnée objective liée à l’es-


pace, précisément mesurable (avec un chro-
nomètre, une montre, un calendrier, etc.),
tandis que la durée, perçue par la conscience
de l’individu, est subjective, relative, et même
intime.

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75. Le pacifisme
(Au-dessus de la
mêlée, Romain
Rolland)
Systématiquement motivées par le désir de
domination des nations, toutes les guerres
sont absurdes – et la guerre totale (Première
Guerre mondiale) l’est encore plus – en
même temps qu’elles constituent le comble
de la barbarie, parce qu’elles sacrifient la
jeunesse.

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76. La science et la
religion
(Science et religion,
Bertrand Russell)
L’esprit scientifique est par nature oppo-
sé à la pensée religieuse, c’est pourquoi
les religions ont mené une guerre impi-
toyable (dénonciations, tortures, persé-
cutions, exécutions, etc.) contre le déve-
loppement des diverses sciences.

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77. L’inconscient
collectif
(Aïon, études sur la
phénoménologie du soi,
Carl GustavJung)
Tous les hommes, sans exception, partagent
un fondement psychique universel et in-
née dont les contenus sont situés dans une
couche de l’inconscient de chacun, mais
plus profonde que celle de l’inconscient in-
dividuel.

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78. Le droit positif


(Théorie pure du
droit, Hans Kelsen)
Puisqu’il n’existe pas de fondements univer-
sels du droit naturel, la légitimité d’un système
juridique repose sur la hiérarchisation de ses
normes, avec au sommet de la pyramide une
norme hypothétique fondamentale, telle une
constitution.

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79. La rupture
épistémologique
(Le Nouvel Esprit
scientifique, Gaston
Bachelard)
Loin de progresser de manière linéaire, le
savoir avance grâce à des « ruptures épisté-
mologiques », qui consistent en l’apparition
de nouveaux cadres de pensée permettant
de mieux appréhender les problèmes scienti-
fiques de l’heure.

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80. La politique
(La notion de
politique, Carl
Schmitt)
La politique consistant dans l’association
et la séparation des hommes (à divers de-
grés), le moteur fondamental qui anime
cette activité est donc la discrimination
de l’ami et de l’ennemi.

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81. Les limites de la


pensée
(Tractatus logico-
philosophicus, Ludwig
Wittgenstein)
La philosophie n’est pas une discipline
théorique aboutissant à des thèses, mais
une activité de clarification logique des
pensées qui n’a aucun véritable pouvoir
descriptif à l’égard de la réalité objective.

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- 31 -
82. Le danger de la
technique
(La question de la
technique, Martin
Heidegger)
Le développement de la technique risque de
réduire l’homme au statut de matière dispo-
nible, et d’évacuer, à cause de l’illusion de sa
puissance et de sa totale maîtrise, les ques-
tionnements métaphysiques les plus pro-
fonds.

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83. L’hégémonie
culturelle
(Carnets de prison,
Antonio Gramsci)
Les révolutions prédites par Marx ne se sont
pas réalisées parce que la bourgeoisie béné-
ficie d’une « hégémonie culturelle », dans le
sens où elle impose subtilement, par l’inter-
médiaire de son groupe d’intellectuels, ses
représentations et ses valeurs à la société
tout entière.

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84. La falsification
(La Logique de la
découverte scientifique,
Karl Popper)
La connaissance progresse par essais et er-
reurs : chaque hypothèse est testée jusqu’à
être invalidée (ou «  falsifiée  »)  ; puis elle
est remaniée pour satisfaire au même test,
jusqu’à être invalidée à nouveau, et ainsi de
suite – elle se rapproche donc de la vérité
au fur et à mesure du processus, et elle est
considérée (précairement) comme vraie tant
qu’elle n’est pas invalidée.

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- 32 -
85. La
responsabilité
écologique
(Le Principe responsabilité,
Hans Jonas)
Le progrès technique des sociétés modernes doit
être soumis à un impératif de responsabilité éco-
logique, afin de garantir les conditions de vie des
générations futures (cf. le principe responsabilité :
« Agis de telle sorte que les effets de ton action
soient compatibles avec la permanence d’une vie
authentiquement humaine sur Terre. »).

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86. L’existentialisme
(L’existentialisme
est un humanisme,
Jean-Paul Sartre)
Puisque l’homme ne peut se raccrocher ni
à une nature humaine qui le déterminerait
et l’enserrerait ni à Dieu (qui n’existe pas),
il est donc libre : il se définit, il s’invente
lui-même par l’action ; il constitue un pro-
jet pour lui-même.

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87. La mauvaise foi


(L’Être et le Néant,
Jean-Paul Sartre)
Condamné à être libre, l’homme est
envahi par un sentiment d’angoisse qui le
conduit à embrasser une « mauvaise foi »
existentielle : il se comporte comme s’il
n’était pas libre ; il feint la plénitude d’un
être plein et fixe, alors qu’il est néant.

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88. L’incomplétude
(Sur les propositions
formellement indécidables des
Principia Mathematica et des
systèmes apparentés,
Kurt Gödel)
Une théorie ne peut pas être à la fois complète
– c’est-à-dire tout expliquer – et cohérente –
c’est-à-dire être formée d’éléments qui ne se
contredisent pas – car il existera toujours des
énoncés vrais, mais indémontrables (c’est le
théorème dit « d’incomplétude »).

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89. Le totalitarisme
(Les Origines
du totalitarisme,
Hannah Arendt)
Le totalitarisme s’est imposé à cause
de la désorientation des masses popu-
laires, dont les solidarités traditionnelles
avaient été rompues par la logique du
système capitaliste.

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90. La soumission
de la femme
(Le Deuxième Sexe,
Simone de Beauvoir)
La féminité n’est pas un caractère bio-
logique ou psychologique, mais une
construction culturelle – c’est l’œuvre
des hommes, dont la finalité est l’infério-
risation de la femme.

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91. L’ethnocentrisme
(Race et Histoire,
Claude Lévi-Strauss)
Attitude spontanée et universelle, l’ethno-
centrisme conduit à concevoir les sociétés
sans progrès scientifique et économique
comme privées d’histoire – alors que leur
histoire existe à l’aune d’autres critères – et
apparaît ainsi comme un obstacle majeur
à l’étude des sociétés (« Le barbare est
d’abord l’homme qui croit à la barbarie. »).

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92. L’absurdité de
l’existence
(Le Mythe de Sisyphe,
Albert Camus)
Tel Sisyphe (le protagoniste du mythe grec
condamné à pousser à l’infini une pierre au
sommet d’une montagne), l’homme continue
de vivre, dans l’absence d’espoir, la réflexion
permanente et l’insatisfaction consciente,
alors même que l’absurdité de son existence
lui apparaît comme une évidence.

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93. La justice
sociale
(Théorie de la
justice, John Rawls)
Une société est juste si elle offre le sys-
tème le plus étendu de libertés égales
pour tous et si les inégalités sont com-
pensées par l’amélioration de la situation
des plus pauvres.

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- 35 -
94. La philosophie
antique
(Qu’est-ce que la
philosophie antique ?,
Pierre Hadot)
Incarnée dans de nombreuses écoles, dont les
membres voulaient vivre philosophiquement
pour atteindre la vie heureuse, la philosophie
antique consistait dans une morale pratique
faite d’exercices spirituels, dont la réflexion
théorique n’était qu’une conséquence.

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95. Les révolutions


scientifiques
(La Structure des révolutions
scientifiques, Thomas Kuhn)
Les progrès de la science ne sont pas le fruit
d’une accumulation continue et linéaire de
connaissances, mais de « révolutions scienti-
fiques  », correspondant chacune à un chan-
gement de paradigme (le cadre théorique
consensuel de la recherche scientifique pro-
fessionnelle) permettant de dépasser les obs-
tacles rencontrés dans le précédent.

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96. Le désir
mimétique
(Mensonge romantique et
vérité romanesque, René
Girard)
Contrairement au besoin, le désir humain est
exclusivement mimétique : le sujet ne désire
jamais un objet pour lui-même, mais parce
qu’il sait ou imagine qu’un modèle, réel ou
fictif, dont il veut s’approprier l’assurance
métaphysique, possède ou désire la même
chose.

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97. Le pouvoir
(Surveiller et punir,
Michel Foucault)
La domination du pouvoir a progressé au
sein des sociétés occidentales modernes
grâce à une organisation minutieuse de
la discipline, à la surveillance des indivi-
dus, au dressage des corps, et au déve-
loppement du système carcéral.

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98. La société de
consommation
(La Société de
consommation,
Jean Baudrillard)
Dans les sociétés capitalistes modernes, l’acte
de consommation ne consiste pas dans la
jouissance d’un produit ou d’un service ; son
véritable sens profond est d’échanger des va-
leurs symboliques qui contribuent au statut et
à l’identité de l’individu consommateur.

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99. La violence
symbolique
(Esquisse d’une théorie de
la pratique, Pierre Bourdieu)

L’efficacité de toute obéissance repose


sur la « violence symbolique » : la domi-
nation s’accompagne toujours d’un en-
semble de signes visant à la travestir en
un rapport de forces naturel, c’est-à-dire
légitime.

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100. L’État minimal
(Anarchie, État
et utopie, Robert
Nozick)
L’État est légitime à la condition qu’il se
contente d’assurer la sécurité collective et
de protéger la propriété privée, afin de per-
mettre à l’individu de mener sa vie comme
il l’entend en coopérant avec autrui.

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