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MINISTERE DE L’AMENAGEMENT DIREN RHONE ALPES

DU TERRITOIRE ET DE L’ENVIRONNEMENT

Guide de protection
des berges
de cours d’eau en

techniques végétales

Par Bernard LAchat

EN COLLABORATION AVEC

Philippe Adam
Pierre-André Frossard
René Marcaud
Bureau d’études Silène-Biotec

ILLUSTRATIONS

Martine Saucy
Claude Surmond

Bureau Biotec

1994

réédition 1999
préface
avant propos
Les mots précédés d’un astérisque (*) sont
expliqués dans le lexique.
Les numéros entre crochets sont des
références bibliographiques.
sommaire
généralités
Si le concept d’utilisation des efficacité trèspartielle et
végétaux en protection et insatisfaisante, le coût de leur
stabilisation des sols, appelé remplacement exorbitant.
*génie végétal, est C’est alors que l’idée d’une
contemporain à cette seconde protection à l’aide d’une
moitié du 20ème siècle, il n’en couverture végétale est
demeure pas moins qu’il puise intervenue.
sa source dans des techniques
et observations ancestrales. A l’orée des années 50, un nom

Quelques reliques de savoir a été associé au renouveau


conservées dans la mémoire des techniques végétales, en
collective et dans d’anciennes raison des nombreuses
publications auxquelles se publications qui portent son
sont ajoutés les connaissances nom. Il s’agit, de Dr. Hugo
scientifiques modernes et les Meinhard Schiechtl, qui a été
moyens mécaniques actuels, amené à développer des
ont pu engendrer cette solutions économiques et
renaissance. Une constante surtout efficaces, avec des
demeure cependant. Car, si plantes vivantes, pour
l’application de certaines résoudre des problèmes de
techniques a été, à l’origine, glissements de terrain
l’oeuvre de pionniers qui, par notamment dans les Alpes
leur travail, vivaient en autrichiennes. Pour ce faire, il
contact permanent avec la pouvait s’appuyer sur bon
nature et savaient l’observer, nombre de pionniers, surtout
cette observation du végétal allemands, dont nous nous
et de son comportement est abstiendrons d’en dresser une
aujourd’hui toujours liste exhaustive. Le but de ses
nécessaire à celui qui veut travaux était de développer
appréhender un problème et des méthodes de
le résoudre à l’aide des construction, en exploitant les
techniques végétales. capacités naturelles de la flore
indigène.
Aux impacts sur le paysage Aux préoccupations
laissés par les grands travaux économiques des ouvrages de
ferroviaires et routiers du protection qui ont fait resurgir
19ème et du 20ème siècle, est les techniques végétales, sont
apparu l’aménagement végétal venus s’agglomérer les
des talus, pour lesquels on problèmes environnementaux,
s’est souvent contenté de et du même coup une certaine
gazons et de plantations conscience à l’égard de la
d’acacias. Les protections protection de l’environnement
contre les glissements de qui a également renforcé la
terrain et les chutes de pierres crédibilité du *génie végétal.
ont été réalisées avec des
constructions coûteuses. Il en En France, un phénomène
va de même des constructions curieux est à relever à propos
paravalanches ou de la conservation d’un
d’endiguement des torrents de certain savoir dans
montagne. Cette lutte contre l’application des techniques.
les éléments, propre aux En effet, la renaissance de leur
régions de montagne, associée utilisation s’est appuyée sur
aux conditions extrêmes du des exemples émanant
relief et du climat, ont d’Allemagne, de Suisse ou
fortement influencé la d’Autriche. Pourtant, à
renaissance des techniques la fin du siècle dernier,
végétales. En effet, la P. Demonlzey, conservateur
répétition régulière de la des forêts, publiait des études
démolition des ouvrages à très détaillées traitant du
cause d’incidents reboisement en montagne [1],
météorologiques, rendait leur de même que des
aménagements liés aux tard, l’application de tout un
torrents [2]. De nombreuses savoir soit tombé dans l’oubli
techniques y sont décrites et qu’unAutrichien, en
jusqu’au coût de chaque l’occurrence Schiechtl, cite
phase de réalisation. Il est Dermontzey, ignoré de
notamment question de beaucoup de Français. Au
fascinage et clayonnage, et de niveau des Travaux publics,
l’utilité de diverses essences. des textes anciens existent
De nombreuses réalisations aussi à propos de
sont citées, principalement l’utilisation des végétaux
dans les Alpes. Heureusement, en construction [3].
les écrits restent pour
témoigner de l’importance que Bien sûr, les techniques ont
l’on vouait déjà à des bien évolué depuis le siècle
techniques parfois proches de dernier, notamment grâce à un
celles décrites dans le présent engouement certain et à de
guide, plutôt inspirées du nombreuses
génie forestier cependant et expérimentations, en
adaptées aux conditions conditions limites, faites
climatiques et topographiques depuis unevingtaine d’années
de la montagne. Il est essentiellement en Suisse, en
surprenant de constater qu’à Autriche, en Allemagne et en
peine plus d’un siècle plus Italie du Nord.
LE COURS D’EAU,
UN SYSTEME DYNAMIQUE ET BIOLOGIQUE UNIQUE

Un cours d’eau n’est pas toute la faune terrestre


uniquement d’eau
une masse inféodée aux cours d’eau
en mouvement, résultant du comme les mammifères,
drainage de toutes les eaux de oiseaux, reptiles, invertébrés,
surface ou d’infiltration dans et de *décomposeurs
un *bassin versant. C’est un (bactéries, champignons).
*écosystème complexe Toutes les *interactions de
composé d’un *biotope ces êtres vivants sur le milieu
(regroupant toutes les et sur eux-mêmes sont
composantes non vivantes et qualifiées de *biotiques.
spatiales correspondant à
l’environnement physique "L’*écosystème rivière" s’est
d’un cours d’eau) et d’une formé au cours d’une longue
*biocénose (englobant évolution et son état
l’ensemble des *communautés d’"équilibre" est la
d’êtres vivants, qu’elles soient conséquence de longs
végétales ou animales). processus d’adaptation. Ses
Une modeste synthèse des deux composantes que sont le
rôles et des fonctions que *biotope et la *biocénose
peut jouer le cours d’eau est évoluent ensemble.
illustrée par la figure 1, selon
[4], modifiée et complétée. Le *biotope remplira d’autant
plus de fonctions
Dans l’environnement (alimentation, abri, etc.) et
physique (ou *biotope) sera d’autant plus attrayant

agissent des facteurs que l’on pour un grand nombre d’êtres


qualifie d’*abiotiques. Ceux-ci, vivants, qu’il présentera des
regroupant l’ensemble des faciès différents. Ainsi, des
*facteurs physico-chimiques, alternances de rapides (zones
peuvent être : lotiques) et de calmes (zones
lentiques) auxquels
▪ de nature
climatique correspondent des
(température, lumière profondeurs, des
hygrométrie, pluviométrie, températures, une
etc.), granulométrie, un taux
▪ de nature hydrologique et d’oxygène et des substrat
hydro-géomorphologique différents, apporteront la
diversité nécessaire à la vie. Figure 1.
(vitesse, courant, capacité de Fonctions
transport, érosion, pH, teneur La diversité sera également et actions
en oxygène, en substances liée aux zones d’ombres et de de la *ripisylve
dissoutes, etc.), lumière, ainsi qu’aux débris et de l’eau
de nature édaphique, relatifs
▪ végétaux provenant des sur une rivière.
aux sols (texture, structure, boisements riverains.
matière minérale, etc.), A Protection physique de
Les *communautés d’êtres le berge, abris caches.
de nature topographique,
▪
liés au relief (pente, sinuosité, vivants présentes constituent B Régulation des crues
un descripteur de la qualité du par dissipation de
etc.).
*biotope et des *biocénoses. l’énergie du courant.
facteurs Les êtres vivants réagissent C Effet brise-vent.
Tous ces régissent la
qualité et la quantité des eaux directement aussi bien à des D Ombrage des eaux.
dans le cours d’eau. modifications des ressources E Barrage à l’érosion
trophiques, de leur agricole, élimination
A grande échelle, la composition intrinsèque, de la des nitrates, fixation
des phosphates.
topographie de la région qualité de l’eau qu’à des
traversée, le type de sous-sol, phénomènes hydrologiques et F Echange avec les
l’utilisation des terrains morphologiques. Toute aquifères.
riverains et l’efficacité de leur intervention conduisant à des G Production de matière
drainage (naturel ou artificiel), pollutions chimiques, organique.
auront influence
une physiques ou H
Echanges entre
prépondérante sur la *microbiologiques, à la écosystèmes terrestre et
*morphodynamique. destruction des structures aquatique
morphologiques et à la I Effet corridor.
La *biocénose quant à elle est modification artificielle trop J Structure - guide pour la
composée de *producteurs forte des débits provoque des faune terrestre et ailée.
(végétaux aquatiques et semi- impacts négatifs immédiats. K Effet refuge.
aquatiques, végétation des
berges), de *consommateurs Il faut bien noter que les
(invertébrés, poissons, conditions de vie,
amphibiens) de même que de l’*écosystème et tous les
processus écologiques et du cours d’eau lui-même. La
changent de façon continue en gestion de la rivière ne passe
eau courante, à mesure que pas uniquement par l’eau mais
l’on se déplace, des sources à aussi par la gestion des sols.
l’embouchure. Les Ces deux éléments sont
composants de la *biocénose inséparables.
seront différents en fonction
de la variabilité du milieu le
long du continuum fluvial. La L’aménagement des cours
rivière est un milieu vivant d’eau ne peut donc se faire
fonctionnel dont la richesse qu’à un niveau global, même si
des *interactions entre tous la maîtrise des *bassins
les éléments constitutifs versants dans leur intégralité
évolue avec le temps. n’est pas encore réalité. C’est
Les nombreuses interrelations le but à atteindre. Mais la
et la dépendance de prise en compte des zones
"1’*écosystème rivière" d’avec alluviales constituent déjà un
les *écosystèmes terrestres point de départ important
qui le bordent ne permettent pour une gestion intégrée des
pas, en aménagement, de cours d’eau, dans la mesure
considérer un cours d’eau en où elles dirigent les
se limitant a son *lit mineur, *interactions entre les milieux
car cet *écosystème est bel et aquatiques et leur
bien formé de rives, de berges environnement terrestre.
VEGETATION RIVULAIRE : STABLE OU FRAGILE ?

Caractérisée à la fois par une interrompues. Le perpétuel


fragilité apparente et une renouvellement, ajouté à la
remarquable stabilité en vigueur exceptionnelle de
terme de constance, la certaines plantes, et
végétation *rivuiaire étonne particulièrement des ligneux
également par sa diversité. de la zone à bois tendre,
Mais cette diversité n’est pas confère au cours d’eau une
un apparat cosmétique grande constance, de même
gratuit ; elle est au contraire qu’un certain "équilibre" dans
très fonctionnelle, puisqu’il la répartition et l’importance
s’agit là d’un reflet de des différentes *associations
l’exceptionnel pouvoir végétales. Ainsi les crues
d’adaptation de ce type de régissent la zonation de la
végétation à des conditions de végétation, notamment par les
vie pouvant brusquement facteurs suivants :
changer. La végétation
*rivulaire est composée de ▪ pouvoir érosif,
diverses formations et de très ▪ pouvoir sédimentaire,
nombreuses *associations ▪ fréquence, apparition

végètales disposées en saisonnière périodicité,


mosaïque sérielle, allant des ▪ durée,
groupements de plantes ▪ violence (puissance), figure 2
aquatiques et semi- ▪ quantité d’eau (débit), Zonation
aquatiques, jusqu’à ceux des ▪ turbulence de l’écoulement. typique
des séries végétales
arbres de haut port. Toutes
sur un
ces associations ont une
A facteurs cours d’eau
fonction et une place bien ces s’ajoutent et interrelations des
également toutes les
précise sur le profil conditions de croissance
éléments
transversal d’un cours constitutifs,
d’eau (fig. 2). propres à la végétation, à D’après (5)
savoir :
Ainsi, bras morts, vasières,
▪ le climat,
*atterrissements récents,
de *lit
▪ l’ensoleillement,
gravières, berges ▪ le contact avec des eaux
mineur ou terrasses de *lit
majeur, sont autant de milieux capillaires,
▪ la granulométrie du
qui abritent une végétation
différente qui leur est propre. substrat,
▪ la richesse du sol en
Au gré des crues qui érodent, éléments nutritifs,
détruisent ou au contraire
▪ les interventions
déposent du matériel, des
lambeaux de certaines *anthropiques.
formations disparaîtront (d’où
lafragilité apparente) alors Les limites de cette zonation
que d’autres, composées de ne sont pas tirées au cordeau
plantes *pionnières, et les paliers sont souvent le
s’installeront sur les nouveaux lieu d’imbrication de plusieurs
*atterrissements, et associations. Mais sur les
amorceront le mécanisme des rives encore naturelles, là où
successions végétales. Celles- le cours d’eau possède de la
ci, en fonction de leur position place et où les interventions
sur le terrain et de la humaines sont limitées, cet
fréquence de crues, seront étagement de la végétation est
plus ou moins rapidement très distinct.
LE ROLE DE LA VEGETATION DANS
LA STABILISATION NATURELLE DES BERGES

Par la structure même de leurs résister aux crues, les espèces


parties aériennes et les plus touchées par ce
souterraines, de même que phénomène doivent dévelop-
par leur emplacement sur le per des systèmes de racines
profil transversal d’un cours très performants pour leur
d’eau, les végétaux fournissent ancrage. Ainsi, des plantes
des actions différentes, herbacées *rivulaires peuvent
protectrices ou néfastes, selon avoir des racines qui s’ins-
les espèces. Une protection tallent jusqu’à 2,50 m (fig. 3).
naturelle est d’autant plus
efficace que les groupements D’une manière générale on
*rivulaires composant la peut énumérer comme suit, de
couverture végétale sont façon non exhaustive, les
adaptés à l’effet complexe de actions physiques de la
l’ensemble des *facteurs végétation ainsi que les modes
écologiques. Pour pouvoir possibles d’implantation :
ACTIONS PHYSIQUES POSITIVES
DE LA VEGETATION
PLANTES AQUATIQUES OU ▪ plantation de *rhizonnes ;
*HYDROPHYTES ▪ plantation de boutures
Effets protecteurs : (p. ex le roseau Phragmites
▪ réduction de la vitesse du australls) ;
▪ensemencement pour
puissance d’érosion ;
certaines
Baldingère
espèces (p. ex. la
Phalaris
protection du lit contre
▪
arundinacea ou la Glycérie
l’érosion lors des crues, par
(Glyceria maxima) ;
plaquage des plantes au sol. fascines confectionnées à
▪
Mode d’implantation : l’aide de mottes.
▪ peu d’expériences

entreprises à ce jour en GROUPEMENTS D’ARBUSTES ET


cours d’eau.
BUISSONS (ZONE À BOIS BLANCS)
PLANTES SEMI-AQUATIQUES OU Effets protecteurs :
*HELOPHYTES ▪ fixation du sol par les raci-
nes empêchant celui-ci d’être
Effets protecteurs:
▪ fixation du sol sous l’eau emporté au-dessus et au-
dessous du niveau de l’eau ;
avec leurs racines et
▪ résistance élastique par les
*rhizonnes ;
obstacle perméable formé
▪ parties aériennes des
par leurs organes aériens
végétaux buissonnants et
immergés, diminuant par arbustifs, souples et denses,
divisant le courant, réduisant
frottement (frein) l’énergie du
sa vitesse par frottement et de
courant ou les ondes liées aux
ce fait sa puissance d’érosion ;
vagues ;
▪ action identique en temps
▪ capacité de se plier sous de crue, où les arbustes les
l’effet de la crue et de se
trouver ainsi plaquées au sol plus reculés reprennent le
même rôle ;
pour offrir une protection
▪ haut pouvoir de
sous forme de tapis.
régénération des espèces
Mode d’implantation : composant la zone à bois
plantation de mottes
▪ blancs leur permettant, lors
découpées, après fauchage ou de dégâts infligés par les
non des organes aériens ; crues, de former des rejets

Figure 3.
Système *racinaire
de la *graminée
Fétuque Faux
Roseau
(Festuca
arundinacea).
D’après (6)
neufs rapidement. Ce même rarement nécessaires car les
▪

pouvoir permet de zones concernéessont moins


développer, avec les saules, exposées à l’érosion).
des méthodes de construction
fondées sur des structures GROUPEMENTS DE HAUTES HERRES OU
vivantes. *MEGAPHORBLAIES
ode d’implantation : ▪ Effets protecteurs
essences)
boutures (saules) ;
; superficielle de terre contre le
▪ ruissellement ;
▪ fascines (saules); consolidation de la rive par
▪
▪ tressage (saules) ; stolons ou systèmes
▪ couche de branches à *racinaires, là où les
rejets (saules) ; boisements ne sont pas
▪ lit de
plants et *plançons souhaitables ;
(branches de saule + plants à ▪ aucun soin exigé,
racines nues d’autres contrairement aux prairies.
essences) ; Mode
▪ caisson en rondins, d’implantation ;
*végétalisé (branches de
▪ plantation de mottes ;
▪ repiquage de *stolons et
saule plants à racines nues
+

d’autres essences). *rhizomes ;


▪ ensemencement.

GROUPEMENTS D’ARBRES (ZONE


À PELOUSES ET PRAIRIES
BOIS DURS)
Effets protecteurs : Effets protecteurs :
▪ stabilisation du sommet de
▪ action réservée pour la

berge par le système partie supérieure des (berges)


*racinaire ; rives ;
▪ formation d’un tapis
capacité de remplir
▪

partiellement les rôles des protecteur par


arbustes et buissons lors de l’enchevêtrement des racines
et des *stolons ;
grandes crues ;
rôle de filtre, par
▪
▪ protection active car les
accumulation de matériel, des *graminées se couchent sans
arbres tombés naturellement offrir d’emprise à l’eau.
(p. ex. par la foudre) et restés Mode d’implantation :
sur place dans l’eau, et frein ▪ ensemencement à sec ;
au courant. ▪ ensemencement

Mode d’implantation: hydraulique.


plantation uniquement
▪

(procédés techniques

ACTIONS PHYSIQUES "NEGATIVES"


DE LA VEGETATION LIGNEUSE
Ilne s’agit ici que des actions Une position
▪
"négatives" d’un point de vue malencontreuse d’un arbre ou
physique sur la berge. En d’un groupe d’arbres sur le
contrepartie, les avantages tracé, peut provoquer
biologiques (et parfois même également des turbulences.
physiques) que procurent les ▪ Les arbres penchés et les
situations décrites sont très souches trop avancées dans la
importants, parfois section du cours d’eau
indispensables, au bon peuvent provoquer
fonctionnement turbulences et
hydroécologique. *affouillements.
D’une manière générale, les ▪ Les arbres très hauts et très
impératifs d’écoulement des proches du lit possédant un
crues doivent tenir compte du enracinement superficiel
rôle joué par la végétation peuvent, lors de grands vents,
ligneuse. provoquer un effet de bras de
Dans le *lit mineur, il peut y
▪ levier sur la berge conduisant
avoir des gros troncs sans au déchaussement de la
végétation périphérique souche et à l’arrachement de
buissonnante, créant des la berge.
turbulences très actives au
pouvoir érosif dévastateur.
COMMENT DEFINIR LE GÊNIE VEGETAL ?

Le *génie végétal est une essence propre. En d’autres


science hybride dans la termes, non seulement il
mesure où il fait appel à des exploite comme modèle les
connaissances issues capacités naturelles du
d horizons divers. Disons que végétal, mais il utilise ce
ses fondements puisent dans dernier comme matériel de
la connaissance de la base à la construction
physiologie végétale et, plus d’ouvrages.
particulièrement, dans le
mode de croissance et de Le *génie végétal aide
développement de certaines l’écologue et l’ingénieur à
espèces végétales. résoudre des problèmes
Ainsi, sur des modèles techniques d’érosion de sols
naturels de mécanismes de grâce à l’utilisation des
croissance, connus et végétaux. De par les exigences
observés, il développe des écologiques des végétaux, les
procèdes qui permettent, domaines d’activités possibles
parfois à grande échelle, de sont les talus (chemin, route,
résoudre des problèmes de voie ferrée, ravin, versant,
protection des sols contre etc.), les berges (cours d’eau,
l’érosion. Et c’est précisément étang, lac, etc.) et les zones
dans le développement des diverses à réaménager
techniques et leurs naturellement.
applications que réside son

GENIE VEGETAL

Techniques applicables Techniques applicables Techniques applicables au


aux pentes et talus aux berges de cours d’eau, réaménagement de sites et
d’étang et lac au paysage

La réussite de son entreprise mécanique et dynamique des


nécessite encore la maîtrise sols, connaissance des
d’un large éventail de matériaux auxiliaires,
connaissances, aussi multiples géologie, *pédologie et
que variées. Botanique, surtout hydraulique dès que
géobotanique, l’on louche aux cours d’eau,
*phytosociologie et *écologie sont autant d’outils
végétale en sont les indispensables à la réussite de
principales pour ce qui est de l’application des techniques
la maîtrise de la composante développées.
vivante. Mais physique,
UN PRINCIPE FONDAMENTAL
DU GENIE VEGETAL : L’ENTRETIEN

Si tant est qu’il faille intervenir et protections rapprochées


sur le cours d’eau, l’entretien par digues réduisent ainsi les
réfléchi et pondéré avec le zones alluviales qui voient du
respect du cours d’eau et de même coup leur pouvoir de
ses caractéristiques régulation de crue disparaître,
morphologiques et ce qui accroît

écologiques propres doit être considérablement les dangers


prôné avant toute chose. des inondations. Dans les
*bassins versants,
Dans le même ordre d’idée, le l’assèchement et
*génie végétal exclut de ses l’assainissement de grandes
principes l’intervention à tout surfaces réduisent le pouvoir
prix. Par exemple, une niche tampon de ces dernières et
d’érosion présentant une fa- augmentent également le
laise de nécessite pas danger des crues.
forcément une intervention, si
aucun enjeu ne semble être L’apparente sûreté des
menacé dans l’environnement endiguements fait oublier les
proche du *lit majeur. Les fonctions primordiales des
berges garderont ainsi une zones alluviales et négliger du

morphologie plus variée qui même coup leur entretien.


augmentera leur capacité C’est alors que la végétation,
d’accueil pour la faune. Et malgré ses facultés naturelles
chaque fois que la possibilité à protéger les berges, peut
est offerte, il faut saisir poser de nombreux
l’opportunité de laisser problèmes. En effet, des
suffisamment de place au arbres penchés ou déracinés,
cours d’eau, afin que, régi par des troncs mal placés et non
la périodicité des crues, il entourés de buissons, une
puisse exprimer toute son végétation lacunaire dans un

originalité. méandre ou trop luxuriante à


En laissant libre cours à sa d’autres endroits peuvent être
dynamique si intéressante, à l’origine de turbulences
modelée par les crues, les violentes, d’*affouillement, de
érosions et les réduction de gabarit,
sédimentations, on conserve d’embâcles, et provoquer de
le caractère propre au cours ce fait une dégradation
d’eau, composé de l’alternance importante de l’état des
des rapides et des calmes, des berges et une tendance plus
variations de granulométrie et prononcée aux crues. C’est
de profondeur, de l’éphémère alors la végétation qui est en
apparition d’associations cause, mais la raison véritable
*pionnières ou encore de la de cette situation dégradée est
zonation typique de la en fait l’état défectueux des

végétation. boisements, lié à un manque


d’entretien.
Les alluviales sont sans
zones
aucun doute parmi les plus Convaincu de l’efficacité de la
agressées. De plus en plus stabilisation engendrée par les
d’atteintes qualitatives sont végétaux adaptés à leur
portées non seulement à la milieu, le *génie végétal a
qualité de l’eau, mais pour principe de base de
également aux structures et à favoriser une protection
la *morphodynamique des naturelle des berges, en
cours d’eau. Les surfaces conservant la végétation
agricoles, industrielles, existante. Cependant, un
urbaines ou de loisirs se mauvais état sanitaire des
rapprochent sans cesse des boisements *rivulaires, des
cours d’eau. Les rectifications espèces mal adaptées à leur
situation sur la section du entretien que réside la
cours d’eau, d’autres non première démarche du *génie
indigènes et envahissantes, végétal. Les techniques à
peuvent engendrer des proprement parler
mesures d’assainissement, n’intervenant que dans le cas
traduites par l’élimination de dégradations constatées
sélective d’une partie de la des berges.
végétation. Et c’est dans cet

UN OUTIL PRECIEUX : LA CARTE


DE SYNTHESE HYDROECOLOGIQUE

Lorsqu’un projet (entretien 3. Ouvrages hydrauliques


et/ou aménagement) porte et arrivées d’eau :
non pas sur un petit secteur barrage ; seuil artificiel ;
de rivière, mais sur un écluse ; rejet d’eaux usées ;
tronçon de plusieurs embouchure de drainage ;
kilomètres ou un cours d’eau prise d’eau ; pont ; passerelle ;
entier, il est utile d’avoir une passage à gué ; etc.
représentation synthétique de
cet objet, afin de pouvoir 4. Ouvrages de stabilisation
définir clairement, quels types existants :
d’interventions sont *gabion ; enrochement ;
nécessaires. Un diagnostic technique végétale ; etc,
général est alors dressé, par
l’intermédiaire 5. Etat sanitaire des berges :
d’investigations de terrains en niche d’érosion ; affaissement
relevant précisément sur un de berge ; embâcle ; tronc
fond de carte toutes les abattu ; arbre penché;
informations utiles, et en souche ; trous de *rat musqué
mettant en évidence les et de *ragondin ; etc.
potentialités, les atouts et les
problèmes. Ce premier travail 6. Surfaces riveraines,
fera ensuite l’objet d’une d’influence *anthropique ;
cartographie, où seront surface agricole ; milieu
symbolisés tous les éléments urbain ; parc ; zone
dignes d’intérêt. industrielle; etc.
Y figureront notamment les
renseignements suivants : On choisira parmi les
symboles utilisés, les plus
1. Morphologie du lit : parlants, aussi bien du point
seuil naturel ; *pool ; banc de de vue de la couleur que du
galets ; banc de sable ; graphisme afin qu’à la lecture
affleurement rocheux ; île; de la carte, les
*atterrissement ; vasière ; caractéristiques et la
bras mort ; gravière ; etc. personnalité du cours d’eau
soient immédiatement
2. Végétation riveraine : comprises.
la localisation des différentes Par la suite, après maturation
formations végétales, avec du projet, on peut y greffer les
indications des espèces interventions d’entretien et les
ligneuses et, éventuellement, ouvrages à réaliser, également
les espèces dominantes pour en les symbolisant. Il est
les formations herbacées, de généralement préférable, pour
même que les espèces faciliter la lecture et aérer le Figue 4.
végétales envahissantes, graphisme, de choisir pour Exemple de carte synthétique
indésirables et exotiques. cette dernière opération, un avec légende
orientée sur les structures
Il est également possible de fond de carte différent.
citer 1’*association végétale, végétales
et plan d’intervention
lorsqu’elle est typique. sommaire.
QUELS SONT LES BUTS DU GENIE VEGETAL ?

Lorsqu’il est question de qualifier de secondaires, mais


*génie végétal, les premiers qui en fait constituent

objectifs mis en exergue font l’essentiel de leur intérêt


allusion au caractère comparativement aux
particulièrement respectueux procédés habituellement
de ses méthodes pour utilisés par le génie civil. On
l’environnement. Tendance peut les énumérer comme
tout à fait compréhensible suit :
puisque c’est précisément cet considérer le
▪ cours d’eau
aspect qui lui vaut tout comme un complexe formé
l’engouement exprimé en sa d’un lit, de berges et de rives,
faveur. le tout étroitement en relation
avec le *bassin versant et les
Cependant, il s’agit de ne pas nappes phréatiques ;
perdre de vue que toute ▪ maintenir une diversité
technique végétale n’a aucune maximale d’habitats aussi bien
raison d’être si elle ne remplit au niveau du lit que des berges
pas les buts principaux et des rives ;
attendus, à savoir : ▪ garder une morphologie
▪ offrir une solution efficace à correcte et typique au cours
un problème de protection des d’eau ;
sols (érosion, glissement, éviter une structure
▪
etc.); rocheuse des berges en des
▪ engendrer un
coût de lieux où elle n’existe pas
réalisation raisonnable, dont le naturellement
montant reste à la mesure du ▪ respecter une distribution
problème constaté et des étagée de la végétation, du
avantages procurés. pied au sommet de berge, régie.
par les conditions hydriques et
Partant de là, il est alors hydrauliques ;
intéressant de constater que ▪ intégrer l’ouvrage dans son
les techniques proposées par site ;
le *génie végétal visent à minimiser l’impact
▪
poursuivre une quantité occasionné par l’implantation
d’objectifs que l’on peut d’un ouvrage de stabilisation.

QUELS SONT LES AVANTAGES DU GENIE VEGETAL ?

L’utilisation de plantes ▪ elles opposent une


vivantes à la place de résistance souple aux forces
matériaux de construction du courant, permettant de
inertes comme des mieux dissiper l’énergie ;
enrochements, apporte une ▪ elles sont également souples
série d’avantages dont voici dans leur application, car leur
les principaux : grande diversité, les possibi-
les techniques végétales
▪ lités de les combiner ou de les
acquièrent une efficacité de joindre à des matériaux
stabilisation croissante, au fur auxiliaires (bois, *géotextile,
et à mesure du etc.) leur confèrent une
développement des plantes grande capacité d’adaptation,
car elles sont vivantes. répondant aux besoins de
Leur résistance aux forces chaque cas particuliers ;
d’arrachement est ▪ elles favorisent
comparable, voire supérieure l’autoépuration du cours d’eau
après quelques années, aux au niveau des racines;
techniques minérales elles ne perturbent pas les
▪
habituelles (voir tableaux 1 relations entre le cours d’eau
et 2); et les nappes phréatiques ;
Tableau 1.
Valeurs de
résistance à la
Sable fin (≤ 0,2 mm) 2
force
d’arrachement Petit gravier (< 2 cm) 12
de quelques Gazon quelconque, longtemps immergé 15-18
matériaux et Gazon préfabriqué 25-30
techniques en Gazon quelconque, peu immergé 25-50
cours d’eau Petits galets 40-60
Fascine de roseaux 50
Saules, 1-2 ans 50-70
Gazon jeune, bonne qualité 60-80
Saules, > 2 ans 100-140
Herbacées sur *géotextile tissé 120
Pavé-gazon 160
Tressage de saule, pieux battus 180
Enrochement 200
Pieux dans enrochement en vrac 250
Fascine de saule (pieux battus) 250
Couche de branches à rejet 300
Boutures interstitielles 350
Saules, 20 ans 800
&squf; elles contribuent à patrimoine paysager et
maintenir ou à restaurer une génétique d’une région ;
grande diversité botanique et elles sont peu coûteuses en
&squf;

faunistique par la variété de fourniture, car les matériaux


supports et d’babitats qu’elles de base peuvent souvent être
offrent du lit jusqu’aux rives ; prélevés sur place ;
&squf; elles fournissent l’ombre &squf; les ouvrages eux-mêmes
nécessaire à maintenir la sont susceptibles de fournir le
fraîcheur de l’eau et à limiter matériel végétal (branches,
la croissance de plantes baguettes, pieux, boutures)
aquatiques envahissantes pour d’autres ouvrages après
telles que les algues quelques années de
filamenteuses ; croissance.
elles contribuent à
&squf;
conserver ou à restaurer le

QUELLES SONT LES LIMITES DU GENIE VEGETAL ?

Malgré les nombreux (tableau 1 et [7,8]), on admet


avantages que procurent les une limite d’utilisation des
techniques végétales, il existe techniques végétales, au sens
des facteurs limitants, strict, à partir d’une pente de
directement liés aux conditions cours d’eau de 3 % sous 1 m de
de croissance des végétaux : hauteur d’eau (cf. calcul de la
altitude, lumière, type de force tractrice p. 34 et annexe
substrat, régime des eaux, etc. A1).
Les torrents de montagne De plus, on distingue encore
les points suivants :
regroupent typiquement
&squf; l’efficacité de la stabilisation
plusieurs facteurs limitantsqui
rendent parfois l’application n’est pas maximale dès la
des techniques végétales très finition de l’ouvrage (voir
problématique : substrat tableau 2). Cependant, les
rocheux, limite altitudinale de limites inférieures peuvent être
la végétation, régime torrentiel, augmentées par l’utilisation
pente du cours d’eau et énergie judicieuse de géotextiles et par
élevées. une mise en oeuvre plus consé-
quente des moyens de
D’une manière générale et fixation ;
après avoir analysé le &squf; certainstypes de réalisation
comportement d’ouvrages lors sont exigeants en main-
d’événements exceptionnels d’oeuvre.
Tableau 2
Valeurs de
résistance à la
force
d’ arrachement
en fonction de la Plantation 0 10 30 >30
croissance des Engazonnement 10 30 30 30
végétaux Couches de branches à rejet 50 150 300 >300
(en N/m2) Tapis de buissons 32 40 100 300
(D’après [9]) Plantations consolidées 15 -
75 120
Pieux dans enrochement en vrac 50 -
100 250
Matelas de fascines vivantes 100 200 -
>300
Boutures interstitielles 75 100 300 >350

&squf; les entreprises spécialisées végétation en certains points


et la main-d’oeuvre qualifiée de la section ducours d’eau.

sont encore peu nombreuses à Cette dernière remarque


ce jour ; mérite d’être pondérée car le
les ouvrages peuvent
&squf; prélèvement de matériel
nécessiter un entretien après végétal peut être l’occasion
plusieurs années de d’une taille d’un ouvrage de
végétation, afin de limiter *génie végétal ancien. D’autre
l’encombrement de gabarit du part, il faut tenir compte de la
cours d’eau et de maintenir un grandeur et de la capacité du
état buissonnant de la cours d’eau.

LE GENIE VEGETAL N’EST PAS DE LA DECORATION !

Si la capacité d’intégration ou d’enrochements avec de


d’un ouvrage dans le paysage grosses boutures de saule
est un des nombreux atouts l’application d’une technique
qu’offre le * génie végétal, il ne végétale digne de ce nom.
faut pas voir dans l’utilisation Par contre, on peut considérer
de matériel vivant la seule que l’effet d’esthétique et
volonté de produire un effet d’intégration d’un
cosmétique. Les végétaux sont aménagement est en fait le
avant tout utilisés pour leurs résultat d’un équilibre naturel,
fonctions biotechniques, à retrouvé au fil des années. Et il
savoir : est possible d’influencer
absorption des contraintes
&squf; positivement ce mécanisme de
mécaniques; réhabilitation par un choix
&squf; stabilisation du sol au approprié des végétaux, leur
moyen des racines ; disposition judicieuse sur la
&squf; drainage du sol par section du cours d’eau, dictée
*évapotranspiration et par la fonction qu’ils sont
formation de cavités ; appelés à remplir.
&squf; protection contre les Les structures végétales,
contraintes météorologiques composantes importantes du
(vents violents, ensoleillement paysage, ont une histoire,
excessif, glissement de neige, empreinte ou non d’une
etc.) ; influence *anthropique. Leur
amélioration du sol en
&squf; situation n’est jamais le fruit
substances humiques. du hasard et encore moins
celui d’une volonté
Ainsi, il ne faudrait pas voir quelconque de créer un beau
dans l’habillage de *gabions paysage.
Regroupées en *associations végétales remplissent toutes
végétales composées des fonctions bien
d’essences parfaitement déterminées, pourvues ou non
adaptées au milieu, elles ont d’intérêt direct pour les
trouvé un état d’équilibre régi activités humaines. C’est de
par le phénomène de la cet équilibre qu’est composé
concurrence intraspécifique, le paysage végétal et c’est ce
qui traduit justement les qui crée l’impression
conditions environnementales d’esthétique. Toute tentative
locales. Qu’elles soient encore de recréer un paysage dans le
dans une phase évolutive ou seul but de produire un effet
au contraire qu’elles aient cosmétique paraît hasardeuse
atteint une composition et compromise.
stable, les formations

LES VEGETAUX "INDESIRABLES"

Il existe dans toute l’Europe &squf; étant donné leur fort


des essences végétales pouvoir colonisateur et leur
originaires d’autres comportement agressif, ces
continents, introduites végétaux excluent la flore
volontairement par l’homme à indigène et banalisent la
des fins ornementales, ou diversité botanique de la
accidentellement. Certaines de phytocénose *rivulaire ;
ces essences ont la fâcheuse &squf; les espèces de la faune
tendance à se propager spécifiquement tributaires de
spontanément dans la nature, la flore indigène disparaissent
et à s’y développer. aussi ;
Généralement, elles de par la structure de leurs
&squf;
présentent un comportement organes aériens et
très agressif et un souterrains, leur pouvoir
développement exubérant. stabilisateur est généralement
Elles forment avec le temps mauvais ;
des massifs purs, desquels est ils peuvent compromettre
&squf;
exclue progressivement la des projets de revégétalisation
flore indigène. Bon nombre de des berges avec des espèces
cours d’eau en sont infestés. autochtones.
Sur la base d’observations
régulières, on peut dire Les espèces indésirables les
intuitivement que le plus fréquentes sont décrites
phénomène se caractérise par en annexe A2. Des
une évolution exponentielle renseignements précieux sur
marquée, du moins pour ces plantes ont été collectés
certaines espèces. dans [10, 11].
Cette propagation est
inquiétante à plus d’un titre :

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