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Ambassade de France au Japon

Service pour la Science et la Technologie


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Domaine : Génie Civil

Document : Dépêche
Titre : Les nouvelles technologies du bâtiment au Japon

: Etienne JOLY, Chargé de Mission Transport Génie Civil au Service


Auteur pour la Science et la Technologie

Date : 30 mai 2005


Contact SST : Etienne Joly, Chargé de Mission Transport et Génie Civil,
transport@ambafrance-jp.org
Numéro : SMM05_042

Mots-clefs : Construction, parasismique, amortisseurs, contrôle des vibrations,


hybride, actif, passif, semi-actif, isolation de base, C.O.V., béton,
matériaux, fibres, composite, panneaux solaires, développement
durable.

Résumé : Les mesures gouvernementales qui ont suivi le tragique séisme de


1995 à Kobe ont réveillé le secteur de la construction qui avait été
gravement touché par la crise économique japonaise. La remise aux
normes anti-sismiques est nécessaire pour une grande majorité des
bâtiments du pays, ce qui conduit à une revitalisation de la recherche
dans les systèmes parasismiques. Le secteur offre à l'heure actuelle des
solutions de protection contre les tremblements de terre de plus en plus
variées et adaptées pour permettre une intégration rapide et
généralisée. Ces systèmes, qui sont les fruits d'une politique qui
recherche le pragmatisme, viennent compléter un ensemble déjà très
large de solutions parmi les plus avancées au niveau technologique.
Déjà à la pointe dans le domaine des technologies parasismiques, la
construction japonaise consacre aussi d’importants moyens à la
recherche de matériaux de construction plus performants et au
développement de solutions plus respectueuses de l'environnement.

NB : Toutes nos publications sont disponibles auprès de l’Agence pour la Diffusion de l'Information
Technologique (ADIT), 2, rue Brûlée, 67000 Strasbourg (http://www.adit.fr).

1
SOMMAIRE

Sommaire _______________________________________________________ 2
Introduction _____________________________________________________ 4
A Le cadre législatif japonais relatif à la construction _________________ 5
I Building Standard Law __________________________________________________ 5
II "Sickhouse Issue" ______________________________________________________ 5
a- Restrictions relatives aux matériaux de finition intérieure: _______________________________ 5
Conditions de mesures: ________________________________________________________________ 5
b- Détermination des indices N2 et N3:_________________________________________________ 6
c- Ventilation ____________________________________________________________________ 6
III Les mesures de protections contre les séismes _______________________________ 6
1) Cadre général ____________________________________________________________________ 6
2) Les codes de conception parasismiques ________________________________________________ 7
3) Le cas des bâtiments anciens ________________________________________________________ 8
4) Avancement de l'application de la loi sur la promotion du renforcement des bâtiments ___________ 9
5) Les mesures post-séisme___________________________________________________________ 10
6) Amélioration des conditions de refuge ________________________________________________ 10
IV C.A.S.B.E.E., une méthode d'évaluation ___________________________________ 10
B Le contrôle des vibrations par système d'amortissement _____________ 14
I Introduction __________________________________________________________ 14
II Les systèmes passifs ____________________________________________________ 14
1) L'isolation de base________________________________________________________________ 14
2) Systèmes à dissipation directe ______________________________________________________ 16
a- Les amortisseurs viscoélastiques __________________________________________________ 16
b- Les dissipateurs par friction ______________________________________________________ 16
c- Les systèmes d'amortissement visqueux ____________________________________________ 18
d- Les amortisseurs visco-élasto-plastiques ____________________________________________ 21
e- Les dissipateurs métalliques______________________________________________________ 22
f-_________________________________________________________________________________ 22
3) Les amortisseurs à dissipation indirecte _______________________________________________ 23
a- Les amortisseurs inertiels à masse (Tuned Mass Damper) ______________________________ 23
b- Les amortisseurs liquides (Tuned Liquid Damper) ____________________________________ 25
III Les systèmes actifs _____________________________________________________ 27
1) Les amortisseurs inertiels actifs (AMD, Active Mass Damper) _____________________________ 27
2) Les systèmes à rigidité variables (AVS, Active Variable Stiffness System) ___________________ 30
3) Les systèmes hybrides ____________________________________________________________ 30
IV Les systèmes semi-actifs ________________________________________________ 36
1) Principe ________________________________________________________________________ 36
2) Les amortisseurs magnéto-rhéologiques _______________________________________________ 38
3) Les amortisseurs à activateurs piézo-électriques ________________________________________ 40

2
V Conclusion ___________________________________________________________ 42
C Les matériaux et systèmes innovants ____________________________ 44
I Les bétons ____________________________________________________________ 44
1) Les bétons hautes performances _____________________________________________________ 44
2) Bétons auto-plaçants ______________________________________________________________ 45
3) Tubes remplis aux bétons __________________________________________________________ 46
II Les Fibres ____________________________________________________________ 48
1) Les fibres dans le béton ___________________________________________________________ 48
2) Plastiques renforcés aux fibres (FRP, Fiber Reinforced Plastics)____________________________ 52
III Respect de l'environnement _____________________________________________ 54
1) Recyclage du béton ______________________________________________________________ 54
2) Les jardins______________________________________________________________________ 55
3) Démolition silencieuse ____________________________________________________________ 56
4) Panneaux solaires ________________________________________________________________ 57

Conclusion _____________________________________________________ 60
Table des figures ________________________________________________ 61
Liens utiles _____________________________________________________ 62

3
Introduction1
Le secteur du bâtiment japonais a pâti des déboires financiers du pays de ces dernières
années. Dans les années 90, la chute des cours boursiers et des prix fonciers a entraîné une
baisse des investissements privés puis publics dans la construction. En dépit des faillites
successives qui ont suivi la crise financière japonaise, la construction reste l'un des secteurs
clés de l'industrie du pays.
Pour les grands constructeurs, les maîtres d'œuvre et même les sous-traitants, le
développement de nouvelles technologies est très soutenu afin de garder un avantage
compétitif dans un secteur où la concurrence est de plus en plus dure. En sus d'une
concurrence accrue, le grand séisme de Kobe en 1995 et le réveil des pouvoirs publics sur
les problèmes liés aux composés organiques volatils ont conduit à une révision de la
"Building Standard Law", texte qui régit les pratiques du secteur de la construction.
L'application des nouvelles normes a entre autres conduit à l'amélioration de la protection
contre les séismes de nombreux bâtiments ce qui a accentué une demande déjà très forte en
systèmes parasismiques pour les bâtiments. En effet, situé sur l'une des zones sismiques les
plus actives de la planète, le Japon engage beaucoup de fonds dans la recherche et le
développement de systèmes de protection anti-sismiques pour les infrastructures et les
bâtiments. Certains des grands chantiers nippons sont équipés des systèmes les plus
modernes, dont les recherches ont débuté il y a parfois plus de 20 ans…
Le parasismique n'est pas l'unique axe de recherche des laboratoires japonais : le respect de
l'environnement et la performance des matériaux de construction sont aussi des enjeux
majeurs pour cette industrie qui se tourne vers la conception de bâtiments plus durables,
plus économiques et plus écologiques.

1
Pour plus d'information sur le marché de la construction, consultez "Le marché du BTP au Japon" publié par la
Mission Economique de Tokyo.

4
A Le cadre législatif japonais relatif à la construction

I Building Standard Law


En raison de sa position géographique, le Japon est périodiquement touché par des
catastrophes naturelles de grande envergure, comme des tremblements de terre, des raz-de-
marée, des glissements de terrain ou des typhons. Les importants dégâts matériels causés
par différentes catastrophes naturelles au début du XXème siècle ont poussé les autorités
japonaises à adopter dès 1950 une loi encadrant la construction immobilière. En vue
d'assurer la sécurité des immeubles et de leurs occupants, la "Building Standard Law"
propose une série de normes relatives au choix du site, à la structure, à l'équipement, à
l'environnement, aux matériaux, etc. Ont également été instaurées des zones où doit être
respectée une certaine harmonie concernant la hauteur, le volume, la structure, les finitions
intérieures et extérieures des bâtiments. Au fil des évolutions techniques, la loi a été
maintes fois amendée afin de toujours correspondre au niveau d'exigence technique de la
société japonaise.

II "Sickhouse Issue"
L'un des récents amendements les plus notoires concerne les composés organiques volatils
(COV), dont une concentration trop importante à l'intérieur des immeubles peut provoquer
des maladies respiratoires, notamment la "maladie des grands ensembles". Les composés
organiques volatils concernés par ce nouvel amendement sont les chlorpyrifos et les
formaldéhydes. Depuis l'entrée en vigueur de cette nouvelle législation le 1er juillet 2003,
l'utilisation de matériaux de construction contenant ces substances est strictement contrôlée.
a- Restrictions relatives aux matériaux de finition intérieure:
L'utilisation de matériaux de construction contenant des chlorpyrifos est dorénavant
strictement interdite. Sont tolérés les matériaux contenant des chlorpyrifos utilisés dans la
construction de bâtiments de plus de cinq ans.
Tous les matériaux de construction contenant des formaldéhydes ne sont pas interdits, leur
utilisation est néanmoins limitée selon leur taux d'émission respectif (θ). Lorsque le taux
d'émission est inférieur à 0,005 mg/m².h, aucune restriction n'est appliquée. Au-delà, les
restrictions suivantes seront appliquées :
Taux d'émission de formaldéhydes (mg/m².h) Restrictions
Type 1 θ > 0,12 Utilisation interdite

Type 2 0,002 < θ < 0,12 cf. ci-dessous

Type 3 0,005 < θ < 0,002 cf. ci-dessous

Conditions de mesures:
T : 28°C
Taux d'humidité : 50%
Densité de formaldéhyde : 0,1 mg/m3

5
Les matériaux de type 2 ou 3 ne peuvent être utilisés comme matériaux de finition
intérieure que dans les pièces d'habitation dont les dimensions correspondent au critère
suivant:
N2S2 + N3S3 ≤ A

N2 Indice déterminé grâce au tableau ci-dessous


N3 Indice déterminé grâce au tableau ci-dessous
S2 Surface de matériaux de type 2 utilisés
S3 Surface de matériaux de type 3 utilisés
A Surface au sol de la pièce d'habitation

b- Détermination des indices N2 et N3:


Type de pièce d'habitation Débit de ventilation N2 N3
Dans une maison Plus de 0,7 volume/heure 1,20 0,20
Entre 0,5 et 0,7 volume/heure 2,80 0,50
Dans un autre type Plus de 0,7 volume/heure 0,88 0,15
d'immeuble Entre 0,5 et 0,7 volume/heure 1,40 0,25
Entre 0,3 et 0,5 volume/heure 3,00 0,50

c- Ventilation
L'installation d'équipements de ventilation dans les immeubles de bureau ou d'habitation est
désormais obligatoire. La fréquence de ventilation doit être supérieure à 0,5 volume/h dans
les maisons et supérieure à 0,3 volume/h dans les autres types d'immeubles.

III Les mesures de protections contre les séismes

1) Cadre général
Le Japon est l'une des régions sismiques du globe les plus actives. Alors que la superficie
de l'archipel et de la région qui l'entoure ne représente que 0,1 % de la surface terrestre, les
séismes qui sévissent dans cette zone produisent 10% de l'énergie produite par tremblement
de terre dans le monde entier. Au Japon, un séisme de magnitude 8 se produit tous les 10
ans et un de magnitude 7 chaque année.

séisme date coût en millions coût rapporté au nombre de


de dollars U.S. PIB (%) disparus
Kanto 1923 55-65 37-44 105 000
Fukui 1948 22 0,6 3 895
Niigata 1964 2 674 0,9 26
Miyagi-Oki 1978 2 688 0,1 28
Kobe 1995 10 000 2,3 6 433

Le Japon connaît régulièrement des catastrophes naturelles dont certaines ont presque mis
le pays en péril. Le séisme de Hanshin-Awaji, dit de Kobe, a réveillé les pouvoirs publics
sur les risques sismiques en rappelant qu'une catastrophe reproduisant le sinistre de 1923
pourrait mettre la deuxième puissance économique mondiale en déroute. Le MLIT
(Minister of Land Infrastucture and Transport) s'est lancé dans un programme de

6
renforcement de la Building Standard Law afin de prendre en compte les leçons tirée du
séisme de 1995, qui a coûté la vie à 6433 personnes. En premier lieu figure la résistance des
bâtiments à l'effondrement : les 110 000 structures écroulées en 1995 sont tenues pour
responsables de plus de 80% des victimes. Le ministère japonais a orienté ses réformes sur
3 grands axes d'amélioration :
- Mettre l'accent sur la prévention en assurant une résistance adaptée des bâtiments –neufs
et anciens– aux séismes, avec une évaluation de cette performance;
- Améliorer les systèmes d'urgence après désastre;
- Prévoir des zones pour les réfugiés.

De tous ces grands axes, les statistiques relevées du séisme de 1995 montrent que c'est
l'amélioration de la résistance des bâtiments et la mise en place de mesures mieux adaptées
mais surtout mieux appliquées qui garantiront un meilleur résultat. Kobe a montré que les
bâtiments construits récemment, sous la contrainte de normes plus sévères, ont dans un
grand nombre de cas réussi à protéger leurs habitants. Cette expérience dramatique a surtout
mis en évidence que les dégâts les plus considérables venaient de bâtiments plus anciens
non soumis aux exigences légales plus récentes. Ainsi, les nouvelles normes portent à la
fois sur les nouvelles constructions et sur les plus anciennes, ce qui a donné lieu à de
nombreuses remises aux normes au cours de ces 10 dernières années.

2) Les codes de conception parasismiques


La Building Standard Law a revu périodiquement, aux grés des désastres, les codes liés à la
résistance des bâtiments aux séismes. Par exemple, le séisme Tokachi de 1968 avait conduit
le ministère à dicter des normes plus strictes sur les colonnes en béton armé qui n'avaient
pas été assez résistantes lors de ce sinistre.
Les codes actuels reposent en partie sur ceux de 1981, qui exigent que les bâtiments en
projet de construction doivent impérativement résister à un séisme violent : quels que soient
les dommages occasionnés par un séisme, les bâtiments construits à partir de 1981 ne
doivent en aucun cas s'écrouler. Jusqu'alors, les bâtiments n'avaient pour obligation que de
pouvoir survivre à un séisme d'intensité moyenne mais le séisme de Miyagi en 1978 a incité
le MLIT à revoir à la hausse ces spécifications.
Le tremblement de terre de Kobe en 1995 a fait apparaître d'autres exigences en termes de
codes de construction notamment sur la façon de prouver la conformité aux codes. Le
nouvel amendement autorise l'utilisation des nouvelles technologies anti-sismiques
d'isolation et de contrôle des vibrations. L'emploi de ce type de système nécessite de passer
par des procédures supplémentaires pour obtenir le permis de construction. En employant
ou non ce type de système, chaque bâtiment doit montrer les capacités de résistance de sa
structure par l'un de ces trois moyens :
- Spécifications prescrites, calculs simplifiés et permis de construire;
- Méthodes de calcul conventionnelles et permis de construire;
- Méthodes de calcul avancées, contrôle et approbation spécifiques des méthodes
employées et permis de construire.
Au cours de l'année 2002, le gouvernement a pris les devants en prenant en compte les
risques de séismes à forte probabilité d'occurrence dans les trente années à venir. Il s'agit du
séisme du Tokai (30% de probabilité dans les trente ans) et le séisme de Tonankai-Nanakai.
Le gouvernement a mis en place des règles spécifiques pour limiter des dégâts en cas
d'apparition de ces évènements dans ces zones spécifiques à forte probabilité de séisme.

7
3) Le cas des bâtiments anciens
Les dégâts provoqués en 1995 ont montré les limites de l'emploi d'amendements qui ne
s'appliqueraient qu'aux nouvelles constructions. Une étude menée sur les lieux du désastre a
révélé qu'autour de la gare de Sannomiya à Kobe, 95% des bâtiments à terre avaient été
construits avant 1981. Cette étude met d'une part le doigt sur les risques encourus par les
personnes vivant dans des constructions réalisées avant 1981 et d'autre part sur l'inefficacité
d'une stratégie qui ne reposerait que sur un amendement sur les immeubles récents : sur 44
millions d'habitations recensées au Japon, 21 millions auraient été construites avant 1981. Il
a donc paru nécessaire aux yeux du ministère japonais du territoire d'évaluer les capacités
de résistance de ces constructions et d'obliger ou de promouvoir des réparations ou des
renforcements lorsqu'ils paraissent nécessaires. Après 1995, le MLIT a décidé de renforcer
la loi sur la résistance et la sécurité des bâtiments :
Obligation : Les propriétaires d'écoles, grands magasins… et autres bâtiments publics dont
le nombre d'étages est supérieur ou égal à 3 et la surface totale supérieure ou égale à 1000
m2 doivent faire évaluer les capacités anti-sismiques de leur bâtiment et effectuer les
améliorations nécessaires.
Lignes directrices pour l'évaluation des capacités anti-sismiques et la mise en service de
systèmes de renforcement : le MLIT a rédigé des méthodes d’évaluation des bâtiments et de
renforcement.
Directives et services : Les gouvernements préfectoraux apportent conseils et appuis
(ordres dans le cas de bâtiments publics de surface supérieure à 2000 m2) pour la mise en
place des diagnostics et des mesures de protection découlant de ce diagnostic.
Autorisation : Toutes les modifications apportées à un bâtiment dans le cadre d'une
amélioration de la performance anti-sismique font l'objet d'une approbation spéciale (qui se
rapporte aux amendements de 1998) et qui tient directement lieu de permis de construire
afin de simplifier les procédures.

Le ministère japonais encourage aussi financièrement l'application des diagnostics et les


mesures curatives conséquentes à cette étude. Les mesures sont financées par le MLIT mais
aussi par les gouvernements métropolitains. On en trouvera un aperçu dans le tableau ci-
après.

8
Type de bâtiment Aides pour le diagnostic Aides pour la mise en place
de système de renforcement
Magasins, écoles… Aide de 33% du coût global Aide de 6,6% du coût total
par le MLIT et de 33% par le par le MLIT et de 6,6% par le
gouvernement métropolitain gouvernement métropolitain

Prêts gouvernementaux à
taux d'intérêts préférentiels
Habitations privées Aide de 33% du coût global Aide de 7,7% du coût total
par le MLIT et de 33% par le par le MLIT et de 7,7% par le
gouvernement métropolitain gouvernement métropolitain

Déduction d'impôt

Prêts gouvernementaux à
taux d'intérêts préférentiels

4) Avancement de l'application de la loi sur la promotion du renforcement des


bâtiments

Les enquêtes menées en 2001 ont montré (voir tableaux ci-dessous) que ces nouvelles
directives gouvernementales peinent à entrer en vigueur. Les établissements
gouvernementaux font face à des contraintes budgétaires importantes et les propriétaires
privés semblent être freinés par le coût des mesures à mettre en oeuvre.

(09/2001, source MLIT) nombre de bâtiments


Bâtiments gouvernementaux 97 700
(A)
(avant 1981, plus de trois
étages et surface sup. à
1000m2)
Diagnostics effectués (B) 32 800 33,6% (B/A)
Renforcement, reconstruction 18 100 55,2% (C/B)
ou démolition requis (C)
Améliorations requises 6 400
effectuées
Reconstruction, démolition 12 000

9
(09/2001, source MLIT) nombre de bâtiments
Bâtiments privés (A) 98 100
(avant 1981, plus de trois
étages et surface sup. à
1000m2)
Diagnostics effectués (B) 3 800 3,9% (B/A)
Renforcement, reconstruction 1 400 36,8% (C/B)
ou démolition requis (C)
Améliorations requises 600
effectuées
Reconstruction, démolition 700

5) Les mesures post-séisme


Lors de séismes qui endommagent gravement les constructions, il est important de prévoir
des mesures d'urgence adaptées pour l'évacuation, la lutte contre les incendies, les soins…
Ces mesures sont spécifiées dans le "Disaster Mitigation Basic Plan". Après les actions
nécessaires immédiatement après le tremblement de terre, la priorité est de pouvoir évaluer
les dommages et plus particulièrement l'habitabilité des bâtiments endommagés. Pour cela,
après chaque séisme, des ingénieurs sont chargés d'évaluer chaque bâtiment et de signaler si
l'on peut y entrer sans danger, avec précaution ou si l'accès y est interdit (état signalé par
des pancartes de couleurs verte, orange ou rouge). De cette façon, 47 000 constructions ont
été visitées en 1995 après le grand séisme de Kobe. Ce fut la première évaluation
systématique mise en œuvre au Japon.

6) Amélioration des conditions de refuge


Afin de préserver un certain niveau de vie après un séisme, le MLIT met l'accent sur
l'amélioration des zones de refuges qui pourront garantir un minimum d'activités sociales,
professionnelles et commerciales dans la zone touchée. Cela va de la réhabilitation des
bâtiments au contrôle des prix en passant par l'approvisionnement en soins, médicaments et
nourriture…

IV C.A.S.B.E.E., une méthode d'évaluation

La mise en place d'un outil rationnel de mesure et applicable à tout type de bâtiment est
nécessaire pour évaluer la qualité du bâtiment tant au niveau du service que de
l'environnement. Le CASBEE (Comprehensive Assessment System for Building
Environment Effenciency) est un projet lancé par le gouvernement japonais pour mesurer la
performance environnementale des bâtiments de l'archipel. Dirigé par le professeur
Murakami de l'Université Keio, le projet a abouti après trois ans de développement à un
outil applicable à un large spectre de bâtiments. L'outil a la particularité de considérer la
performance environnementale sous tous ses angles et de bien rapporter l'impact
environnemental du bâtiment à la qualité de service qu'il fournit.

10
Le C.A.S.B.E.E. se base sur le calcul du BEE, le Building Environmental Efficiency, qui
rapporte la qualité du service fournit Q (Buiding Environmantal Quality & Performance), à
l'impact du bâtiment sur son environnement L (Building Environmental Loadings). Pour
obtenir le rapport Q/L, CASBEE fournit une feuille d'évaluation qui permet de mesurer le
plus objectivement possible chacun de ces facteurs. On prend ainsi en compte de façon
concrète et mesurable les aspects positifs (confort, etc…) et négatifs (pollution, etc…) de
chaque bâtiment. La qualité du bâtiment est évaluée autour de trois paramètres : la qualité
de l'intérieur (isolation phonique, confort thermique…), la qualité du service (durabilité…)
et la qualité de l'environnement (paysage…). Pour estimer L, on évalue la capacité du
bâtiment à minimiser son impact sur l'environnement selon trois grands axes : l'énergie
(niveau d'isolation, mesures d'économie…), les ressources et les matériaux (économie
d'eau, emploi de matériaux recyclés…) et l'impact sur l'environnement (bruit, odeur, CO2,
vent, réchauffement…). Chacune de ces catégories est elle-même sub-divisée jusqu'à ce que
l'on puisse obtenir au final des paramètres mesurables objectivement. En consolidant en
fonction des coefficients de pondération, on remonte à une mesure de Q et de L et in fine du
BEE. Tous les résultats sont résumés dans des feuilles de conclusion permettant d'obtenir la
note finale du bâtiment tout en ayant un résumé lisible de ses caractéristiques, ses points
forts et ses points faibles.

11
12
La pondération de chaque sous-catégorie ou même la partition de chaque
catégorie de score peut évoluer avec le temps, au gré des amendements, des
exigences environnementales, des avancées technologiques… Afin d'affiner la
pertinence du système de notation, l'équipe de développement expérimente sur des
projets à taille réelle les outils déjà mis en place. CASBEE, encore en
développement, a pour ambition de proposer des outils applicables à tous les
stades de vie du bâtiment. Mis en œuvre dès la phase de conception, le système de
notation décrit précédemment permet de mettre en place au plus tôt des mesures
pour améliorer la performance du bâtiment.

13
B Le contrôle des vibrations par système d'amortissement

I Introduction
Le Japon développe et met en place une gamme très large de systèmes secondaires
d'amortissement. Face au risque sismique omniprésent mais aussi aux vibrations
créées par le vent, les constructions de plus en plus hautes doivent pouvoir
répondre à des excitations à la fois faibles et permanentes d'une part, et rares et
importantes (séismes graves) d'autre part. Il existe trois classes de systèmes
d'amortissement : systèmes passifs, semi-actifs et passifs.

II Les systèmes passifs


Les systèmes passifs isolent la base d'un bâtiment ou dissipent l'énergie issue du
sol grâce à leurs propriétés dynamiques intrinsèques, comme un amortisseur de
voiture par exemple. Ces systèmes sont en général peu coûteux – relativement aux
systèmes actifs –, sont faciles d'utilisation et permettent de réduire
considérablement la réponse du bâtiment aux sollicitations extérieures. Ils peuvent
dissiper l'énergie de façon directe par friction par exemple ou de façon indirecte
en contre-balançant les vibrations.

1) L'isolation de base
Les systèmes d'isolation de base séparent la structure du sol et possèdent une
grande rigidité verticale et une grande flexibilité dans le plan horizontal. Cette
grande flexibilité permet de transmettre les vibrations du sol à la superstructure en
atténuant la fréquence et l'amplitude, soulageant le bâtiment de contraintes trop
violentes. Ces systèmes sont simples de fabrication et il existe plusieurs types
d'isolateurs : à base de caoutchouc, d'élastomère ou par friction, comme l'illustrent
les figures présentées ci-dessous :

fig. 1 Exemples de systèmes utilisés pour l'isolation isolation


(A gauche, isolateur élastomère, à droite isolateur caoutchouc/plomb)

Les isolateurs, grâce à leur efficacité, sont devenus des systèmes populaires et très
utilisés, notamment lors des très nombreuses remises aux normes effectuées au
Japon depuis le séisme de Kobe.

14
fig. 2 Isolation de base à Roppongi Hills
La résidence D du complexe de Roppongi Hills et les trois types d'isolateurs installés à sa base

15
fig. 3 Isolation après mise aux normes
L'amitie Shinozaka, un immeuble d'Osaka, a été équipé d'isolateurs en caoutchouc lors de sa mise aux normes en
1998

2) Systèmes à dissipation directe


Les dissipateurs directs ont pour objectif d'absorber une partie de l'énergie ou de la
dévier et ils sont en général situés entre la superstructure et les éléments de renfort
(comme les bras par exemple).

a- Les amortisseurs viscoélastiques

Le mécanisme d'amortissement viscoélastique est basé sur la force de retour créée


par la déformation d'un polymère ou d'un composé caoutchouteux. Le matériau,
situé entre deux plaques métalliques, se plie en dissipant l'énergie et répond par
une force en retour. Ce système est efficace à hautes et basses fréquences et
s'avère très adapté pour protéger le bâtiment de vents violents et des séismes
d'intensité moyenne.

fig. 4 Amortisseur viscoélastique


Exemple d'utilisation des propriétés viscoélastiques d'un polymère pour l'amortissement anti-sismique

La réponse des amortisseurs viscoélastiques dépend de la température de leur


environnement et des vibrations qui leur sont appliquées.

b- Les dissipateurs par friction

16
Les dissipateurs par friction utilisent les frottements créés par le glissement entre
deux surfaces pour dissiper l'énergie des vibrations sismiques. Il y a deux familles
de systèmes à friction :
- Les systèmes rigides composés de charnières plastiques (remplaçables après
séisme);
- Les structures croisées dont les parties glissent l'une sur l'autre à des contraintes
prédéterminées.

fig. 5 Atami Korakuen Hotel et les patins de friction utilisés (source Takenaka)

fig. 6 Différentes positions du dissipateur

17
fig. 7 L'utilisation de la dissipation par friction chez Sumitomo (Source Sumitomo)

Les systèmes de dissipation par friction montrent de bonnes performances pour la


protection contre les vibrations sismiques de forte intensité et ont l'avantage d'être
économiques.

c- Les systèmes d'amortissement visqueux

Les systèmes d'amortissement visqueux existent sous deux formes principales. Ils
peuvent dissiper l'énergie des vibrations en appliquant une résistance à la structure
grâce à l'action d'un piston forcée par un fluide.

18
fig. 8 L'amortisseur visqueux qui équipe le Prudential Tower à Tokyo, (source Mori)

L'amortissement peut aussi être produit par des murs composés de matériaux
visqueux qui présentent une résistance aux mouvements horizontaux. Le TV
Shisuoka Media City Building a été de cette façon équipé de 170 murs
amortisseurs sur l'ensemble de ses 14 étages. Les tours B et C des résidences de
Roppongi Hills sont protégées par le même système.

19
20
fig. 9 Murs visqueux de Roppongi Hills
Les résidences (tours B et C sur la photo du haut) de Roppongi Hills sont équipées de murs "visqueux". Sur le
schéma, le mouvement se fait dans le plan de la plaque métallique

Ces systèmes ont le double avantage de réduire considérablement les contraintes


de cisaillement sur la structure et la déformation du bâtiment. En outre, ils ont fait
l'objet de nombreuses applications dans le milieu militaire et les retours
d'expériences montrent que ces systèmes ont une durée de vie de plus de cent ans
avec des exigences de maintenance limitées.

d- Les amortisseurs visco-élasto-plastiques

Les systèmes d'amortissement visqueux et élasto-plastiques possèdent chacun des


propriétés propres avec leurs avantages et leurs inconvénients. Un système élasto-
plastique met à profit la forte élasticité de l'acier ou le mécanisme de glissement
entre deux surfaces métalliques (cas des amortissements par friction). Dans le cas
d'un séisme de forte intensité, ces amortisseurs dissipent l'énergie, limitant de cette
façon l'impact du séisme sur les membres de la structure les plus critiques
(porteurs, connecteurs…). Cependant, dans le cas de séismes plus faibles mais
plus fréquents, l'amortisseur conserve sa propriété élastique mais sans jouer son
rôle de dissipateur. L'énergie est ainsi transmise au reste du bâtiment et les
accélérations provoquées peuvent causer des dégâts relativement importants sur
les éléments d'habillage. Le polymère des amortisseurs visqueux dissipe l'énergie
grâce à un phénomène de mouvement moléculaire. Cependant, si les capacités de
réponse de l'amortisseur augmentent linéairement avec l'intensité du séisme, les
accélérations subies par les éléments de structure endommagent l'élément en cas
de vibrations conséquentes. D'autre part, un système viscoélastique est très
dépendant de la température.

21
fig. 10 Relation force/déformation des amortisseurs visco-élastique (VE) et élasto-plastique (EP)

Un amortisseur qui combinerait à la fois les avantages des systèmes


viscoélastiques et des systèmes élasto-plastiques constituerait une solution idéale.
Cet amortisseur visco-élasto-plastique (VEP) est un axe de recherche étudié par le
Building Research Institute.

fig. 11 Amortisseur visco-élasto-plastique (VEP)

Les tests menés par le laboratoire de recherche montrent que le système global a
pu éliminer les inconvénients de chaque système tout en conservant leurs
avantages respectifs. Dans une configuration analogue au modèle de la figure ci-
dessus, un amortisseur VEP présente les réponses suivantes :
- Sous faible séisme, la partie élasto-plastique (EP) est élastique mais l'énergie
est dissipée par la partie viscoélastique;
- Sous séisme intense, la partie EP fléchit ou glisse et protège le système des
fortes accélérations et protège également la partie visqueuse de fortes
déformations;
- La dépendance à la température est réduite (par rapport à un amortisseur VE)
du fait de l'utilisation combinée des deux systèmes;
- Les déformations résiduelles de la partie élasto-plastique sont absorbées par la
partie VE;
- Inséré dans une structure, l'amortisseur VEP conserve les propriétés qu'il
présente de façon isolée.

e- Les dissipateurs métalliques


f-
Ces dissipateurs utilisent les propriétés d'élasticité et de rigidité des métaux. Ils
peuvent être utilisés sous de très nombreuses formes. Dans l'hôtel Grand Hyatt de
Roppongi Hills, le dissipateur a pris la configuration d'un mur de 2x2m qui
possède une rigidité de 2/3 inférieure à celle d'un mur normal.

22
fig. 12 Le Grand Hyatt de Roppongi Hills
Le détail des dissipateurs, leur position sur le plan et leur insertion dans la structure (source Mori)

3) Les amortisseurs à dissipation indirecte

a- Les amortisseurs inertiels à masse (Tuned Mass Damper)

23
Un amortisseur à masse (TMD, Tuned Mass Damper) consiste en une masse
située à l'un des étages les plus élevés du bâtiment qu'il équipe et liée à celui-ci via
un ressort et un mécanisme d'amortissement (visqueux ou viscoélastique).
L'inertie créée par le mouvement de cette masse va se transmettre au bâtiment et
réduire les vibrations induites par le séisme. Le mouvement de la masse s'effectue
dans le sens opposé à celui de l'immeuble et avec la même fréquence. Ainsi, situé
au plus haut de la construction, le mouvement pendulaire amortit la déformation et
limite les dommages sur la structure. L'efficacité du système dépend de la valeur
de la masse ajoutée (entre 1/300 et 1/100 de la masse du bâtiment, la réduction
des oscillations est de 1/3), de la possibilité de déplacement du solide, du type de
ressort employé et de la configuration du mécanisme amortisseur qui soutient la
masse. Cependant, les contraintes d'espace empêchent l'emploi d'un TMD
traditionnel qui nécessite souvent le sacrifice d'un étage entier. Ainsi, de
nombreuses alternatives ont été mises en place pour employer les TMD : des
systèmes à plusieurs pendules répartis sur plusieurs étages, à pendules inversés, à
déplacements contraints sur rails…
Les configurations à plusieurs TMD associés en parallèle offrent de meilleurs
résultats à masses égales que les TMD simples. La configuration en parallèle
combine plusieurs pendules avec des fréquences propres différentes et qui se
situent autour de la fréquence de contrôle.
L'emploi d'un héliport ou d'un jardin comme masse secondaire permet de pallier le
problème d'ajout de masse et de rendre le système plus attractif commercialement.
Mori Building a réalisé un jardin de 3650t situé sur le toit pour protéger le
Keyakizaka de Roppongi Hills.

24
fig. 13 Le Keyakizaka et le fonctionnement de son jardin anti-vibrations

Afin de laisser le jardin se balancer, le toit a été relié à la structure via des
amortisseurs viscoélastiques (fluide Binghum) et des isolateurs en caoutchouc.

fig. 14 Emplacement et détails des suspensions du toit (source Mori)


(amortisseur viscoélastique à gauche et isolateur en caoutchouc à droite)

La masse et l'espace sont les principaux facteurs limitants de ce type de système,


et l'adéquation entre le coût et le niveau de sûreté se fait différemment selon
chacun des développeurs. La protection face au risque sismique ne peut pas
dépendre uniquement de ce genre de dispositifs.

b- Les amortisseurs liquides (Tuned Liquid Damper)

Ici, le mouvement d'un liquide atténue les oscillations du bâtiment. Comme le


mouvement pendulaire créé par le mouvement d'un solide, les déformations sont
atténuées par un mouvement opposé de même période. Le système peut réduire la
réponse de la structure de 1/2 à 1/3 suivant la masse de liquide employée. L'un des
facteurs de succès de ce type de système est qu'il n'y a pas besoin d'un ajout
considérable de masse à la construction, les réservoirs d'eau, souvent situés sur le
toit, pouvant servir de source.

25
fig. 15 Un amortisseur liquide au banc d'essais (MCC Aqua Damper Literature)

Les TLD exploitent l'inertie créée par le mouvement du liquide et ses impacts sur
son contenant. Sous certaines configurations, les TLD utilisent la viscosité du
liquide et les effets de vagues pour atténuer les vibrations (cas des amortisseurs à
faible volume) a contrario des amortisseurs de gros volume qui exploitent plutôt la
masse du liquide. Dans ce dernier cas, l'utilisation de la masse de liquide
employée n'est pas optimisée et crée une contrainte économique supplémentaire.

fig. 16 TLD à Yokohama


A gauche le Shin Yokohama Prince Hotel (149m), au centre l'ensemble de TLD, à droite, le détail d'un des
conteneurs (on peut repérer sur la face supérieure la position des filtres). Source : Shimizu

Le Shin Yokohama Prince Hotel (SYPH) est équipé d'un ensemble de TLD qui
mesurent 2m de haut. Chaque amortisseur est la superposition de 9 cylindres en
plastique renforcé de 2m de diamètre et 22 cm de hauteur. La dissipation des
vibrations du liquide se fait au travers de 12 filtres répartis symétriquement par
rapport au diamètre. Cette installation a permis de réduire de 50 à 70% la réponse
du bâtiment aux excitations provoquées par les vents violents.

26
fig. 17 Le Sofitel (106m, 26 étages) et son système

En haut de l'hôtel Sofitel de Tokyo ont été installés des TLD à période ajustable.
Le fonctionnement de l'amortisseur se base sur l'oscillation d'une valve actionnée
par les mouvements du liquide, lui-même contraint aux vibrations de son
environnement. Les oscillations se transmettent à un pendule à période variable.

III Les systèmes actifs

Si les systèmes passifs sont très populaires grâce à leur simplicité


d'installation et à leur faible coût d'achat (qui ont permis d'effectuer une large part
des remises aux normes), ils ne peuvent fonctionner que sous certaines conditions
précises et ne peuvent adapter leur réponse au type de contrainte appliquée. Ainsi,
les systèmes actifs, qui fournissent une réponse adaptée à chaque contrainte
appliquée, sont développés, qui permettent d'adapter leur comportement en
fonction des changements de leur environnement. Des systèmes de capteurs
hydrauliques ou électromécaniques mesurent les vibrations du bâtiment (cas des
systèmes à boucle fermée) ou/et les excitations appliquées au bâtiment (cas des
systèmes à boucle ouverte). Les informations sont ensuite interprétées par des
algorithmes de contrôle qui déterminent la réponse la plus adaptée à appliquer
avec le système de retour.

1) Les amortisseurs inertiels actifs (AMD, Active Mass Damper)

Avec les mêmes propriétés dynamiques que les amortisseurs inertiels


passifs, les systèmes inertiels actifs appliquent une force de contrôle sur la
structure calculée en fonction des accélérations du bâtiment. Le déclencheur meut
une masse secondaire après l'analyse du mouvement de la structure effectuée par
un ordinateur grâce aux informations fournies par les différents capteurs répartis

27
aux différents étages. La force de contrôle, mieux contrôlée et adaptée à la
situation, permet l'installation d'une masse plus légère que celle d'un système
passif mais les coûts d'opération et de maintenance rendent ces systèmes au final
beaucoup plus onéreux. Les modes de support de la masse sont identiques à ceux
des systèmes passifs : pendules, porteurs à caoutchouc laminés ou encore
roulements linéaires. Ces systèmes réduisent entre 1/3 et ½ la réponse structurale
aux contraintes venteuses.

fig. 18 L'amortisseur actif de Kajima : masses suspendues par câbles et activateur hydraulique

Kajima a été le premier constructeur au monde à installer des amortisseurs


inertiels actifs dans le Kyobashi Siewa Building en 1989. Le système peut
protéger le bâtiment des vents violents et des tremblements de terre avec un temps
de réponse de 1/100ème de seconde. Kajima a installé deux masses, l’une (4
tonnes) au milieu de la structure pour répondre aux excitations de grande
amplitude et une autre plus petite (1 tonne) sur le côté pour le contrôle en torsion.
Les deux masses sont suspendues par câbles et dirigées par des activateurs
hydrauliques. Deux pompes et un accumulateur fournissent la pression
hydraulique pour l'activateur ce qui permet une réponse rapide et peu coûteuse en
énergie.

28
fig. 19 Le Kyobashi Siewa Building et les masses suspendues par câbles. Source Kajima.

29
2) Les systèmes à rigidité variables (AVS, Active Variable Stiffness
System)
Les AVS sont des systèmes développés depuis le début des années 1990 pour
protéger les immeubles contre les tremblements de terre violents. Le système
consiste en un ensemble de bras assemblés en V inversés dont les extrémités sont
reliées aux bords du bâtiment pour atténuer les mouvements transversaux. La
pointe du V est reliée à l'étage supérieur via un dissipateur. Le signal de contrôle
agit sur l'ouverture d'une vanne qui, en variant la pression de liquide, permet
d'exercer une force sur le piston relié à l'étage supérieur. De cette façon, le
dissipateur agit selon la position de la vanne et le système est capable de modifier
sa réponse en fonction de la contrainte exercée. Les V inversés peuvent être
installés en plusieurs configurations : à tous les étages ou uniquement à la base.

fig. 20 Configuration d'un système à rigidité variable et schéma de fonctionnement

3) Les systèmes hybrides


Les systèmes hybrides ont été mis au point au début des année 1990 pour pallier le
principal défaut des systèmes passifs, à savoir le temps de réponse trop important
dans les cas d'un séisme d'intensité conséquente et celui des systèmes actifs à
savoir la consommation en énergie (et le risque de défaillance en cas de
destruction des systèmes d'alimentation). Le principe est de partir d'un TMD
(amortisseur inertiel), par exemple, et de lui adjoindre une masse supplémentaire
via un câble, un amortisseur et un activateur. Les déplacemens du TMD sont ainsi
amplifiés par ceux de la masse active supplémentaire. L'emploi à la fois d'une
source active et d'une masse passive permet d'offrir un temps de réponse
convenable et, en cas de défaillance des systèmes électriques, un degré de
protection minimum avec le mode passif. D'autre part, le système est moins
gourmand en énergie qu'un système actif et on peut l'alimenter indépendamment
du reste du bâtiment (ce qui le rend moins vulnérable en cas de fort séisme). Le
concept posé, les applications prennent des formes très différentes suivant les
constructeurs et la construction. On estime que l'emploi de systèmes hybrides peut
réduire de 50% la réponse structurale du bâtiment et offre un coût de maintenance
et d'exploitation plus faible que les systèmes purement actifs. Comme les
systèmes actifs, les systèmes hybrides sont contrôlés par ordinateur et les

30
informations sur le comportement de la structure sont données par un ensemble de
capteurs (accéléromètres, anémomètres…) répartis dans le bâtiment.
Le Ando Nishikicho Building, un immeuble de 14 étages soumis à des vents
violents, a été équipé d'un système hybride de Kajima basé sur un amortisseur
inertiel passif de 18t couplé à un amortisseur inertiel actif de 2t installé près du
toit. Le système est relié au bâtiment par des amortisseurs viscoélastiques et les
mouvements peuvent se faire simultanément sur les deux axes horizontaux. Le
système est capable, en théorie, de répondre à un séisme d'intensité 5 sur l'échelle
japonaise en actif et au-delà en passif. La performance en réponse au vent atteint
58% et 69% en réduction – respectivement – des déplacements et de l'accélération
sur l'axe x et 30% et 52% – respectivement en déplacement et en accélération –
sur l'axe y.

31
fig. 21 Le Nishikicho Building et son système de protection hybride
basé sur un amortisseur inertiel passif couplé à deux masses actives (AMD)

Le concept du système hybride peut tout aussi bien être adapté à un système
directement actif c'est à dire avec une seule masse contrôlée par un système actif
lors d'excitations violentes et laissée libre le reste du temps (mode passif),
économisant grandement la consommation en énergie et les coûts de maintenance.
En cas de panne d'alimentation, ce type d'amortisseur fournirait, comme dans le

32
cas précédant, un minimum de sécurité lors d’un sinistre. Ce type de système
hybride est souvent appelé Tuned Active Damper (TAD).

Le système de protection du Landmark Tower de Yokohama (Mitsubishi Heavy


Industries) est composé de deux pendules à deux degrés de liberté et de dimension
9m2 en surface et 5m en hauteur chacun. Ils sont installés au premier étage du
penthouse du bâtiment de 70 étages qui pèse 260 000t. Chaque pendule pèse 170t
et la masse active supplémentaire est contrôlée par servomoteur. Elle est installée
dans une structure à trois niveaux, bien visibles sur les photos ci-dessous, reliés
entre eux par des câbles et amortisseurs visqueux.

fig. 22 Le Landmark Tower (source M.H.I.)


Les trois niveaux de la structure qui englobe la masse de contrôle ainsi
que l'amortisseur visqueux sont bien visibles

Le Trigon de Kajima qui équipe le Shinjuku Park Tower de Tokyo est un pendule
non suspendu activé par un moteur électrique. Le mouvement de la masse se fait
grâce à un système de roulement lié au sol via des isolateurs en caoutchouc. Sur
l'axe horizontal, la masse est autorisée à se déplacer de 1 mètre maximum sur
chacun de ses côtés grâce à un contrôle soit motorisé soit libre. Ce système est
remarquable par son adaptabilité, à la fois pour l'encombrement (7,6m x 4,4m au
sol et 3,5m en hauteur) réduit par rapport aux pendules suspendus ou sur rails de
masses équivalentes, et par sa fréquence propre réglable en jouant sur les
espacements (voir figure ci-dessous). Trois de ces pendules ont été installés au
39ème étage de la tour sud du complexe. L'ensemble représente 0,25% du poids de
la structure (environ 330t) et 0,5% du coût d'achat du bâtiment (les coûts
d'exploitation ne sont pas publiés). Les capteurs situés dans le bâtiment
fournissent les informations nécessaires aux excitations appliquées sur la
structure. Lorsque les contraintes dépassent un certain niveau pré-défini, le
contrôle actif se met en marche; en dessous de ce niveau le mouvement est libre.
En dix années de fonctionnement, le bâtiment a subi typhons et séismes et le

33
système a enregistré un score maximal de 50% de réduction en réponse de
structure en 1996 lors d'un typhon. La réduction des déplacements est estimée
entre 33% et 50%.

fig. 23 Shinjuku Park Tower (233m)


La tour sud, la plus haute, abrite l'hôtel de luxe Park Hyatt Hotel et le système hybride commercialisé par Kajima

fig. 24 Fonctionnement du Trigon

34
fig. 25 Composants principaux du Trigon

fig. 26 Trigon : schémas explicatifs du pendule virtuel

35
fig. 27 Tirgon : Pendule à deux axes
Le principe du pendule virtuel peut être appliqué sur deux axes perpendiculaires

IV Les systèmes semi-actifs

1) Principe
L'objectif des systèmes semi-actifs est le même que celui des systèmes hybrides :
prendre le meilleur des systèmes actifs et des systèmes passifs. Le fonctionnement
se base sur un amortissement passif par dissipation (par friction ou visqueux)
contrôlée c'est à dire, par exemple, en contrôlant la force de friction au cours d'une
réponse à une contrainte. Cette méthode est sensiblement différente des systèmes
hybrides car le contrôle actif ne fournit pas directement l'énergie de réponse
(comme c'est le cas lorsque le système active une masse) et il consomme de
l'énergie uniquement pour l'absorption. De cette façon, ce type de système possède
les avantages d'une réponse active (rapidité de réponse…) en sollicitant moins le
système d'alimentation en énergie du bâtiment. Si plusieurs concepts sont en
développement voire en exploitation, les systèmes semi-actifs peuvent encore être
classés dans la catégorie des technologies émergentes. Le contrôle de l'absorption
s'effectue par application d'un courant électrique ou magnétique sur un liquide ou
un solide qui va accentuer ou diminuer la friction ou la viscosité du système
d'amortissement.

36
fig. 28 Contrôle semi-actif de la friction
Plus la force d'attraction entre les deux plaques extérieures est importante, plus la force de frottement entre les trois
plaques et, in fine, la capacité d'absorption, est grande. Le courant induit une force électromagnétique qui
rapproche les deux plaques extérieures.

La tour Mori, point culminant du complexe de Roppongi Hills, est équipée de 356
amortisseurs semi-actifs visqueux. Les mouvements des renforts diagonaux sont
amortis par le liquide, contrôlé par courant électrique.

La prestigieuse Tour Mori

Vue extérieure de l'amortisseur semi-actif Hidax de Kajima

37
Dessin du système semi-actif

L'amortisseur positionné dans la structure

fig. 29 La tour Mori culmine à 238m.


Elle est protégée par des amortisseurs liquides semi-actifs Hidax (High Damping System inthe Next Generation) de Kajima

2) Les amortisseurs magnéto-rhéologiques


Le contrôle semi-actif grâce aux amortisseurs magnéto-rhéologiques est une des
voies explorées par la recherche japonaise. L' efficacité et la faisabilité de
l'utilisation d'éléments de structure intelligents magnéto-rhéologiques pour le
contrôle des vibrations ont été démontrées en 2002 lors d'un vaste atelier dirigé
par le National Research Institute on Earth Science and Disaster Prevention
(NIED). Dans cette étude, l'amortisseur contient un fluide dont la viscosité dépend
du champ magnétique appliqué, et donc du courant parcourant les bobines de
l'électro-aimant. La réponse de l'amortisseur est ainsi ajustable jusqu'à 200 kN.

38
fig. 30 Schéma descriptif du fonctionnement d'un amortisseur MR

Appliqué à une maquette de 22t soumise aux accélérations d'une table de


vibrations, le contrôle semi-actif a montré une meilleure capacité à contrôler et
absorber les vibrations auxquelles est soumise la structure qu'un contrôle
purement passif (voir résultats ci-dessous).

39
fig. 31 Structure de 22t et trois étages isolée par consoles en caoutchouc

Accélérations maximales observées

1
Accélérations m/s2

0,8

0,6 Passif
0,4 Actif

0,2

0
1 2 3
Etage

fig. 32 Accélérations maximales observées aux trois étages


En réponse aux accélérations le mode semi-actif montre de meilleures performances que le mode passif :
les accélérations sont limitées autour de 0,6 m/s2

3) Les amortisseurs à activateurs piézo-électriques


Le contrôle de la friction grâce à des activateurs piézo-électriques (PE) est une
alternative aux systèmes magnétiques. Un cristal PE est un cristal dont la
géométrie varie avec la tension électrique appliquée, comme le quartz par
exemple. L'idée est de contrôler la déformation d'un actionneur grâce à un signal
électrique. L'actionneur, sous l'action du champ électrique, va exercer une
pression plus ou moins importante sur une surface de friction. La valeur de la
force de frottement est ainsi asservie au signal électrique.

fig. 33 La friction contrôlée par actionneurs piézoélectriques


A gauche en mode holding, c'est à dire que la friction augmente avec la tension appliquée, et à droite en mode releasing pour
lequel la friction décroît avec la tension

40
L'institut des sciences industrielles de l'université de Tokyo a effectué plusieurs
tests afin d'évaluer l'efficacité de ce type de système pour le contrôle semi-actif.
Une maquette métallique à un étage de 1150 kg a été soumise aux accélérations
d'une table à vibrations. Le contrôle a été effectué sous trois modes : passif, c'est à
dire sans contrôle électrique, semi-actif holding, c'est à dire avec un coefficient de
frottement proportionnel au potentiel appliqué et semi-actif releasing, c'est à dire
avec une force de frottement dont la valeur est inversement proportionnelle à la
tension appliquée. Le mode releasing possède l'avantage de fournir une friction
maximale lorsque le système électrique est détruit, un cas de figure très probable
en cas de séisme grave, ce qui laisse toujours un niveau de protection minimal à la
structure quelle que soit la situation.

fig. 34 Maquette piezo-électrique


A gauche la maquette, à droite, la configuration dans laquelle les amortisseurs à activateurs piézo-électriques
pourraient être utilisés dans une structure

Les résultats sont résumés dans les figures suivantes.

41
fig. 35 Performances du contrôle par activateur piézo-électrique
Soumise à une simulation de séisme, la structure répond mieux en contrôle semi-actif en termes de déplacement (observée au
premier étage de la maquette, vitesses en cm/s et déplacements en cm)

fig. 36 Comparaison des deux modes de contrôle à tension nulle

Les systèmes semi-actifs sont prometteurs mais leur utilisation reste marginale et
les données en retour d'expérience sont encore trop peu nombreuses pour évaluer
les performances des ces amortisseurs.

V Conclusion
Les nouvelles normes en matière de protection contre les séismes exigées par les
nouveaux amendements de la Building Standard Law ont très certainement

42
dynamisé le marché des systèmes parasismiques. Cependant, les recherches dans
ce secteur étaient déjà soutenues bien avant 1995 et l'on voit en fonctionnement
ces dernières années des systèmes de contrôle des vibrations dont les principes de
fonctionnement reposent sur des études qui ont débuté il y a parfois 20 ou 30 ans.
La grande disparité des solutions en application à l'heure actuelle sur l'archipel est
aussi l'un des critères marquants du secteur : systèmes hybrides, semi-actifs, actifs
et passifs… aucune solution n'est mise à l'écart et cette richesse est peut être ce qui
caractérise le mieux la politique de recherche japonaise dans ce domaine.

43
C Les matériaux et systèmes innovants

I Les bétons

1) Les bétons hautes performances

Le béton traditionnel est lourd et ses performances sont limitées dans le cadre
d'ouvrages comme les gratte-ciel ou les ponts qui sont soumis à des contraintes
importantes. En augmentant la solidité, la quantité de béton à employer peut être
réduite et de cette façon le volume des éléments de structures ainsi que les coûts
de production.
Les bétons hautes performances sont obtenus en mélangeant superplastifiant,
retardateur, cendres volantes, laitier de haut fourneau, et fumée de silice. Le
transport, le placement, la consolidation et le durcissement sont aussi des phases
adaptées pour offrir au matériau les meilleures performances possibles en termes
de résistance à la compression, densité, perméabilité… Les bétons hautes
performances permettent d'obtenir des éléments moins encombrants et aussi plus
économiques sur le long terme. Cette technologie n'est cependant pas très utilisée
en dehors du Japon où de nombreux projets ont vu le jour. Les fabricants japonais
de bétons pré-contraints se préparent à utiliser ces bétons pour fabriquer leurs
nouveaux produits. Les agrégats nécessaires doivent être très résistants et toutes
les zones géographiques ne sont pas nécessairement munies de composants d'une
qualité suffisante.

fig. 37 Le pont Akashi Kaikyo Bridge, achevé en 1997


Plus de 20 000 véhicules empruntent cet édifice chaque jour.

44
Les bétons hautes performances permettent d'obtenir des éléments moins
encombrants et aussi plus économiques sur le long terme. Cette technologie n'est
cependant pas très utilisée en dehors du Japon où de nombreux projets ont vu le
jour. Les fabricants japonais de bétons pré-contraints se préparent à utiliser ces
bétons pour fabriquer leurs nouveaux produits. Les agrégats nécessaires doivent
être très résistants et toutes les zones géographiques ne sont pas nécessairement
munies de composants d'une qualité suffisante. Les Japonais combinent les bétons
auto-plaçants avec les bétons hautes-performances afin d'avoir à la fois un
matériau résistant, durable et dont les procédures de placement sont grandement
simplifiées.

2) Bétons auto-plaçants
La complexité de certains édifices rend délicat le placement du béton.
Lorsque les barres de renforcements sont trop nombreuses ou que la zone est trop
étroite (cas des ponts par exemple), il devient difficile d'appliquer les méthodes de
vibrations traditionnelles pour le tassement optimal du matériau. Dans de tels cas
de figures, afin de limiter les risques de vide que pourrait causer un mauvais
tassement, l'emploi d'adjuvants spéciaux dans le mélange de ciment, d'eau et
d'agrégats permet d'obtenir un béton auto-plaçant.
Au-delà du cas particulier où l'emploi des méthodes de vibrations est compliqué,
les bétons auto-plaçants offrent plusieurs avantages lorsqu'ils sont employés dans
des conditions courantes : réduction des coûts de main d'œuvre et du temps de
construction et amélioration de la qualité du produit fini.
De plus, le béton auto-plaçant est obtenu sans vibrations, ce qui réduit le phénomène
de ségrégation (phénomène d'usure du béton).

fig. 38 Fureai Plaza Flower Hall (1998, Kagoshima), Takenaka

Le Japon emploie les bétons auto-plaçants depuis le début des années 1990 pour
la construction de ponts, de tunnels et de bâtiments. Les formulations du béton
sont différentes et nombreuses et dépendent du projet et des fournisseurs
d'adjuvants. En général, on ajoute au mélange traditionnel un très fort réducteur de
l'eau ou un superplastifiant. De cette façon, sans ajouter d'eau, on obtient un béton
très fluide avec une grande résistance à la compression.

45
Si, dans l'absolu, les bétons auto-plaçants sont bien plus intéressants que les
bétons traditionnels, leur emploi reste encore relativement rare. Aussi, les coûts de
production restent encore trop élevés pour qu’ils puissent être utilisés à la place
des bétons traditionnels dans des ouvrages qui ne représentent pas de difficultés
particulières.
3) Tubes remplis aux bétons

Les C.F.T. (Concrete Filled Tubes) constituent une nouvelle approche dont le
concept repose sur une meilleure application de l'association acier-béton que celle
qui avait été faite jusqu'à présent. Les tubes en acier sont remplis de béton super
résistant, ce qui permet d'obtenir d'excellents résultats en termes de rigidité, de
solidité, d'élasticité, de déformation, de résistance au feu et d'applicabilité. Les
C.F.T. ont déjà trouvé de nombreuses applications au Japon notamment dans la
Tour Mori du complexe tokyoïte de Roppongi Hills. Grâce à l'excellente solidité
des tubes, l'encombrement peut être grandement réduit. Aussi, les C.F.T. se
trouvent particulièrement adaptés aux grandes constructions pour lesquelles
l'économie d'espace et de poids constituent des critères importants.

fig. 39 Meilleure tenue aux vibrations et au feu


Les tubes renforcés au béton permettent de fournir des colonnes plus résistantes aux
vibrations et aux incendies (source Mori)

46
fig. 40 Le Sannomiya Intes
La structure en colonnes remplies de béton ont survécu
au séisme de 1995 (source Takenaka)

Les constructeurs japonais ont déjà utilisé les C.F.T. dans de nombreux projets
dont certains ont connu le séisme de Kobe en 1995. Les performances
parasismiques mais aussi les gains en coûts sont mis en avant pour l'emploi de ces
colonnes remplies au béton. L'usage de structures basées sur les C.R.T. repose sur
les colonnes elles-mêmes mais aussi sur les types de joints colonne/poutre.
Chaque constructeur propose ses propres méthodes, comme celles de Takenaka
présentées ci-dessous.

fig. 41 Joint poutre/colonne chez Takenaka

47
II Les Fibres

1) Les fibres dans le béton


Comme les fibres rendent le béton plus résistant tout en améliorant sa ductilité,
leur emploi est une bonne solution pour moderniser les structures acier/béton.
L'utilisation des fibres dans le processus industriel est économiquement viable
dans la mesure où la production de bétons composites ne nécessite pas de
révolution dans les bétonneuses. Des tests montrent que l'ajout de certaines fibres
(1 à 2% du volume) dans le béton permettrait à la structure de supporter de plus
larges déformations.
Les fibres sont donc un excellent moyen de renforcer le béton et peuvent être
associées à un renforcement par barre métallique. En acier, en carbone ou en
polymère, les fibres offrent des solutions variées en modifiant le matériau, leur
forme ou encore la quantité ajoutée. Les applications sont de ce fait multiples. En
améliorant la ductilité, la résistance, et même l'esthétique, l'emploi de fibres
permet de proposer des produits plus adaptés pour le parasismique par exemple,
moins fragiles pour le transport, plus léger et même aux formes plus variées.

fig. 42 La tour Mori, béton renforcé aux fibres de carbone

Les murs ou colonnes en béton renforcé en fibres sont des produits développés au
Japon pour offrir des systèmes flexibles pour le renforcement contre les séismes.
Facilement insérables dans des bâtiments anciens, ces produits répondent à une
demande importante de solutions adaptables à de nombreux types de constructions
et économiques. Par exemple, le Building Research Institute a effectué des tests
sur des blocs en béton renforcé par barres métalliques et fibres afin de mesurer le
comportement de ce type de produit à des vibrations sismiques. Des blocs de
tailles identiques sous différentes configurations de barres métalliques et de fibres
ont été soumis à des simulations de séismes sur une table vibrante.

48
fig. 43 Blocs renforcés par barres droites et renforts anti-cisaillement
De g. à d., béton simple, béton renforcé avec fibres polymère, béton avec fibres
polymère et métallique

fig. 44 Blocs renforcés par barres croisées


De g. à d., béton simple, béton renforcé avec fibres polymères, béton avec fibres
polymères et métalliques

fig. 45 Blocs renforcés par barres croisées et renforts anti-cisaillement


De g. à d., béton renforcé avec fibres polymère, béton avec fibres polymère et
métallique

Les fibres contrôlent la propagation des fissures et protègent correctement le bloc


d'une rupture complète. L'analyse de l'institut met en évidence les bénéfices de
l'association de barres et de fibres.Les feuilles de fibres
Les constructeurs japonais proposent une méthode pour la mise aux
normes qui emploie les fibres sous forme de feuilles. Cette méthode permet
d'améliorer la résistance et la ductilité d'une structure en la modifiant de façon

49
simple et économique. A contrario du cas précédent qui ajoute des blocs, il s'agit
ici de transformer des éléments de structure qui existent déjà. Les fibres se posent
très rapidement sur la surface des colonnes à améliorer à la façon d'un emballage
plastique traditionnel (voir photo ci-dessous).

fig. 46 Installation des feuilles de fibres (source Kajima)

Les feuilles en fibre sont 5 à 10 fois plus résistantes et 4 à 5 fois plus légères que
l'acier et ne posent pas de problèmes en ce qui concerne l'entretien ou la corrosion.
Les rouleaux sont fabriqués à partir de fibres d'aramides ou de carbone et le coût
matière ainsi que la simplicité d'application rendent la solution plus attractive
qu'un élargissement de colonne au béton renforcé ou à l'encastrement de tiges
métalliques.

fig. 47 Rouleau de fibres de carbone (à g.) et d'aramide (à d.)

50
fig. 48 Comparaison des performances des renforcements par carbone, aramide et métal

Suivant les objectifs de l'amélioration, plusieurs configurations sont possibles.


Pour apporter une amélioration de la tenue d'une colonne à la flexion et au
cisaillement, Kajima propose deux configurations spécifiques. La première
consiste en l'application de deux couches de fibres, l'une pour la flexion l'autre
pour le cisaillement, avec un ancrage au sol de la colonne. La seconde consiste en
un élargissement circulaire de la colonne avec une couche de fibres et une couche
intermédiaire de béton précontraint comme le décrit la figure ci-dessous.

fig. 49 Renforcements d'une colonne existante contre le cisaillement et la flexion


A gauche, une solution à deux couches de fibres avec ancrage,
et à droite combinaison d'une couche de fibres et de béton

La méthode a été employée sur plus de 2000 projets de remise aux normes au
Japon, et plusieurs acteurs de l'industrie du bâtiment proposent ce type de
produits.

51
fig. 50 Application de feuilles de fibres par Shimizu

2) Plastiques renforcés aux fibres (FRP, Fiber Reinforced Plastics)

Les éléments de structure traditionnels sont lourds et les coûts de maintenance


sont élevés. Les recherches dans le bâtiment convergent vers un produit léger,
résistant à la corrosion, aux impacts, aux parasites, aux produits chimiques et qui
serait assez bon marché pour remplacer le béton, l'acier et le bois. Parmi les
matériaux potentiellement capables d'atteindre cet objectif, les plastiques

52
renforcés aux fibres commencent à faire leur apparition dans l'industrie du
bâtiment.

Par pultrusion, le plastique renforcé aux fibres est capable de prendre une
multitude de formes différentes tout en conservant une excellente résistance et en
offrant un produit très léger, facilement manipulable et nécessitant peu de
maintenance.

fig. 51 Carbon 3-D Fabric


Produit développé par Kajima, utilisé dans les éléments de façades du Sea Fort Square
building

Les F.R.P. sont aussi très capables de remplacer l'acier pour les tendons. En
général, le béton est précontraint avec des câbles en acier pour permettre à
l'élément fabriqué d'être plus résistant aux forces de tension. Du point de vue du
poids, de la résistance en tension, de la flexibilité et de la résistance à la corrosion,
les F.R.P. offrent de meilleures possibilités que les cordons en acier. D'autre part,
comme les plastiques craignent peu l'exposition à l'environnement extérieur, le
processus de post-tension peut être grandement simplifié en laissant les câbles à
l'extérieur ce qui permet de ne pas attendre que le béton s'adapte aux tendeurs.

Que ce soit pour préparer des éléments de structure ou des panneaux, les F.R.P.
offrent de remarquables possibilités. Outres ces performances directes, le faible
besoin en maintenance permet une meilleure maîtrise des coûts des cycles de vie
et les éléments peuvent être facilement fabriqués hors-chantier, ce qui réduit
considérablement le temps global de fabrication tout en améliorant le contrôle de
la qualité. D'autre part, l'utilisation de la pultrusion permet de fabriquer n'importe
quel type de forme (avec une section constante) et de l'adapter directement à
l'élément de structure et à ses connexions. Cependant, ces systèmes sont propres à
chaque concepteur et manufacturier puisque aucun standard n'a encore été mis en
application pour ce type de système. D'autre part, la technologie n'est pas encore
considérée comme mature, et des tests manquent pour faire accepter ce type de
systèmes par tous les codes de constructions mondiaux. Aussi, l'emploi est

53
marginalisé à cause de la diversité des produits proposés, du manque de standards
adaptés et du faible retour sur expérience qui empêchent un développement au
niveau international de la technologie. Or l'usage à grande échelle est nécessaire
pour permettre de réduire les coûts de production des éléments employant les
F.R.P. et d'en faire une technologie économiquement très compétitive.

III Respect de l'environnement


1) Recyclage du béton 2
Les déchets de l'industrie du bâtiment et des travaux publics atteignent un niveau
considérable au Japon (99 millions de tonnes par an). Aussi la valorisation des
déchets de construction est-elle un enjeu important pour le marché nippon.
Elément dominant de cette industrie, le béton est l'une des premières cibles du
mouvement d'amélioration de l'impact environnemental du secteur. Le béton peut
être facilement séparé des armatures en fer. Il représente alors plus de 35% des
déchets du bâtiment, pour être ensuite recyclé. Le béton est séparé en plusieurs
catégories d'agrégats et de poudre. Les agrégats, une fois triés, peuvent être
réutilisés dans la fabrication d'un nouveau béton tandis que la poudre peut être
réutilisée dans la fabrication de ciment. On peut obtenir de cette façon une boucle
fermée de l'utilisation du béton.

fig. 52 Le cycle de recyclage du béton

2
Pour en savoir plus sur le recyclage vous pouvez consulter le rapport "Le recyclage des déchets au
Japon" rédigé publié par le service scientifique de l'Ambassade de France à Tokyo en mai 2004 (ref.
SMM04_060 )

54
Quelques projets ont déjà vu le jour au Japon. Mais le coût de recyclage est très
élevé et l'efficacité environnementale reste encore à démontrer. Dans le cas de la
construction du Fujitsu Solution Square, la totalité des 46 000 tonnes de béton
issues de la destruction du bâtiment ont été recyclées et réutilisées dans la
construction d’un nouveau bâtiment. Ce type de projet représente le savoir-faire
de Shimizu et illustre l'implication environnementale du groupe Fujitsu, mais un
grand pas reste à franchir avant d'aboutir à l'utilisation à grande échelle du
recyclage du béton.

fig. 53 Fujitsu Solution Square "né de ses cendres"

2) Les jardins
Consciente de l'impact environnemental que provoque la destruction des espaces
verts dans les milieux très urbanisés, l'industrie japonaise du bâtiment teste de plus
en plus en grandeur nature l'intégration de jardins et de zones vertes dans les
grands complexes. Positionnés sur les toits, les jardins au sol artificiel ont pour but
de minimiser les émissions de CO2 et de réduire l'effet de serre. De vastes jardins
suspendus ont déjà été construits au Japon, participant à l'amélioration du mode de
vie des citadins tout en servant d'essai pour évaluer l'impact environnemental de
ce type d'installation. Dans le jardin de Roppongi Hills à Tokyo se trouve aussi
une rizière qui, aidée de la réverbération de la tour principale, fournit les
restaurants du complexe en riz.

55
fig. 54 Le jardin de Keyaki-Zaka du complexe tokyoïte Roppongi Hills
Le jardin qui doit contribuer au ralentissement du réchauffement de la planète
fait aussi office de système parasismique et de rizière

L'une des difficultés rencontrées par les constructeurs est de trouver un sol qui
permette au jardin de se développer sans endommager le bâtiment qui le supporte.
Le sol qui soutient la matière verte est synthétique et poreux pour permettre à l'eau
de circuler.

3) Démolition silencieuse
L'approche traditionnelle de la démolition des éléments en béton fait appel aux
explosifs afin de réduire la taille des blocs de pierre ou de béton. Cela implique
des dérangements sonores auxquels il faut ajouter les risques liés aux éclats et aux
ondes de choc. Aussi, la destruction de blocs de béton ou de pierre par des agents
chimiques se présente comme une solution alternative aux explosifs, à la fois
silencieuse et impliquant moins de risques.

56
fig. 55 Fissuration de la roche et du béton

Les agents chimiques utilisés pour la démolition se présentent sous forme de


poudre qui se dilate considérablement lors du mélange avec l'eau. Confinée, la
dilatation génère des pressions assez importantes pour casser des blocs de pierre
ou de béton. La performance de l'emploi des agents chimiques dépend de leur
concentration dans l'eau et de la température ambiante.
Les procédures d'application diffèrent peu de celles exigées par les explosifs. Un
trou doit être creusé dans le bloc pour accueillir la préparation. Si le confinement
est suffisant, une pression importante devrait s'appliquer sur le bloc et le fissurer.
Le contenant peut être fracturé en 15 minutes mais le procédé peut tout aussi bien
durer plusieurs heures : l'efficacité dépend de la nature du bloc à démolir et de la
concentration du mélange.
Outre les risques liés aux explosions prématurées, aux mouvements de débris non
contrôlés et aux ondes de choc que la démolition par agent chimique fait
disparaître, l'un des atouts considérables de ce procédé est de ne produire aucun
bruit. Si le coût reste très élevé comparé à la démolition par explosif, l'emploi du
procédé chimique reste adapté dans les zones risquées par exemple sur les routes
de montagne, les autoroutes ou près des bâtiments contenant des produits
explosifs (stations de gaz…). Le marché est limité compte tenu des coûts des
produits. Onoda Corp. est l'un des rares fournisseurs de produits chimiques pour la
démolition et aucun standard international n'a encore été mis en place pour
qualifier ce type de procédé.

4) Panneaux solaires
Le Japon est l'un des pays les mieux équipés en technologie photovoltaïque. En
2000 les quatre leaders japonais du marché –Sharp, Kyocera, Mitsubishi, Sanyo-
réalisaient 36% des ventes mondiales. Fort d'une volonté très soutenue de la part

57
du METI (Ministry of Economy, Trade and Industry) de développer l'usage de ce
type de technologie, le marché photovoltaïque japonais est très avancé notamment
dans le domaine du bâtiment. Si le marché a été très stimulé dans les années 90
par les programmes fédéraux, c'est sur un marché libre que se fera dorénavant le
développement des panneaux solaires. Maintenant que les fabricants japonais sont
en phase de production à grande échelle, les équipements atteignent en effet un
coût de production suffisamment bas pour se passer de grands programmes
nationaux comme ceux engagés dans les années passées par le gouvernement
japonais.

fig. 56 Comparaison entre pays de l'utilisation de panneaux solaires (en MW, source IEA)

Les toits japonais sont de plus en plus nombreux à être munis de panneaux
solaires. Les constructeurs essaient d'intégrer au mieux ces équipements
volumineux afin de les rendre moins encombrants sans en sacrifier leur efficacité.

58
fig. 57 L’intégration des panneaux solaires par Sumitomo

59
Conclusion
Poussée par une demande de constructions plus sûres, plus durables et qui
respectent mieux l'environnement, l'industrie japonaise du bâtiment et des travaux
publics s'implique dans des recherches variées et inédites. Non seulement la
recherche très soutenue, mais aussi les applications en conditions réelles de
solutions parfois très audacieuses, comme l'intégration de jardins sur les
bâtiments, sont les points forts de la politique technologique menée par l'industrie
du BTP. Cette industrie, si elle a été à plusieurs reprises (quelques fois par son
propre gouvernement) montrée du doigt pour son manque d'efficacité et son
fonctionnement très complexe, sait trouver des solutions technologiques qui sont
à la pointe du progrès et elle se distingue par la richesse des solutions qu'elle
propose.
La recherche dans le BTP a été bouleversée par la crise économique des années
1990 et connaît à l'heure actuelle des transformations importantes causées par la
privatisation progressive de son industrie menée de front par le Premier Ministre
Koizumi. Ces changements organisationnels et stratégiques du secteur devraient
rendre l'industrie du BTP et ses organes de recherche plus efficaces. Ainsi devons-
nous nous attendre à de plus amples changements encore dans le paysage urbain
japonais dans les années à venir.

60
TABLE DES FIGURES
fig. 1 Exemples de systèmes utilisés pour l'isolation isolation.......................................................14
fig. 2 Isolation de base à Roppongi Hills ........................................................................................15
fig. 3 Isolation après mise aux normes ............................................................................................16
fig. 4 Amortisseur viscoélastique ....................................................................................................16
fig. 5 Atami Korakuen Hotel et les patins de friction utilisés (source Takenaka) .........................17
fig. 6 Différentes positions du dissipateur.......................................................................................17
fig. 7 L'utilisation de la dissipation par friction chez Sumitomo (Source Sumitomo) ...................18
fig. 8 L'amortisseur visqueux qui équipe le Prudential Tower à Tokyo, (source Mori) ................19
fig. 9 Murs visqueux de Roppongi Hills .........................................................................................21
fig. 10 Relation force/déformation des amortisseurs visco-élastique (VE) et élasto-plastique (EP)
22
fig. 11 Amortisseur visco-élasto-plastique (VEP) ............................................................................22
fig. 12 Le Grand Hyatt de Roppongi Hills ........................................................................................23
fig. 13 Le Keyakizaka et le fonctionnement de son jardin anti-vibrations.......................................25
fig. 14 Emplacement et détails des suspensions du toit (source Mori).............................................25
fig. 15 Un amortisseur liquide au banc d'essais (MCC Aqua Damper Literature)...........................26
fig. 16 TLD à Yokohama...................................................................................................................26
fig. 17 Le Sofitel (106m, 26 étages) et son système .........................................................................27
fig. 18 L'amortisseur actif de Kajima : masses suspendues par câbles et activateur hydraulique ...28
fig. 19 Le Kyobashi Siewa Building et les masses suspendues par câbles. Source Kajima. ...........29
fig. 20 Configuration d'un système à rigidité variable et schéma de fonctionnement .....................30
fig. 21 Le Nishikicho Building et son système de protection hybride .............................................32
fig. 22 Le Landmark Tower (source M.H.I.) ....................................................................................33
fig. 23 Shinjuku Park Tower (233m).................................................................................................34
fig. 24 Fonctionnement du Trigon.....................................................................................................34
fig. 25 Composants principaux du Trigon.........................................................................................35
fig. 26 Trigon : schémas explicatifs du pendule virtuel....................................................................35
fig. 27 Tirgon : Pendule à deux axes .................................................................................................36
fig. 28 Contrôle semi-actif de la friction ...........................................................................................37
fig. 29 La tour Mori culmine à 238m. ...............................................................................................38
fig. 30 Schéma descriptif du fonctionnement d'un amortisseur MR ................................................39
fig. 31 Structure de 22t et trois étages isolée par consoles en caoutchouc .......................................40
fig. 32 Accélérations maximales observées aux trois étages ............................................................40
fig. 33 La friction contrôlée par actionneurs piézoélectriques..........................................................40
fig. 34 Maquette piezo-électrique......................................................................................................41
fig. 35 Performances du contrôle par activateur piézo-électrique ....................................................42
fig. 36 Comparaison des deux modes de contrôle à tension nulle....................................................42
fig. 37 Le pont Akashi Kaikyo Bridge, achevé en 1997 ...................................................................44
fig. 38 Fureai Plaza Flower Hall (1998, Kagoshima), Takenaka .....................................................45
fig. 39 Meilleure tenue aux vibrations et au feu................................................................................46
fig. 40 Le Sannomiya Intes................................................................................................................47
fig. 41 Joint poutre/colonne chez Takenaka......................................................................................47
fig. 42 La tour Mori, béton renforcé aux fibres de carbone..............................................................48
fig. 43 Blocs renforcés par barres droites et renforts anti-cisaillement ............................................49
fig. 44 Blocs renforcés par barres croisées........................................................................................49
fig. 45 Blocs renforcés par barres croisées et renforts anti-cisaillement ..........................................49
fig. 46 Installation des feuilles de fibres (source Kajima) ................................................................50
fig. 47 Rouleau de fibres de carbone (à g.) et d'aramide (à d.) .........................................................50
fig. 48 Comparaison des performances des renforcements par carbone, aramide et métal .............51
fig. 49 Renforcements d'une colonne existante contre le cisaillement et la flexion.........................51
fig. 50 Application de feuilles de fibres par Shimizu .......................................................................52
fig. 51 Carbon 3-D Fabric..................................................................................................................53
fig. 52 Le cycle de recyclage du béton ..............................................................................................54
fig. 53 Fujitsu Solution Square "né de ses cendres"..........................................................................55
fig. 54 Le jardin de Keyaki-Zaka du complexe tokyoïte Roppongi Hills ........................................56
fig. 55 Fissuration de la roche et du béton ........................................................................................57
fig. 56 Comparaison entre pays de l'utilisation de panneaux solaires (en MW, source IEA)..........58
fig. 57 L’intégration des panneaux solaires par Sumitomo ..............................................................59

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LIENS UTILES

Entreprises Sites internet


M.L.I.T. (ministère en charge de la www.mlit.go.jp
construction)
Building Research Institute http://www.kenken.go.jp/english/
Kajima (constructeur) www.kajima.co.jp
Obayashi (constructeur) www.taisei.co.jp
Shimizu (constructeur) www.shimz.co.jp
Takenaka (constructeur) www.takenaka.co.jp
Mori Building (architecture, http://www.mori.co.jp/index_f.html
urbanisme, housing)

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