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COMPTABILITE NATIONALE

Dr. KOKO Kouadio Baudouin


Objectif du cours
• L’objectif de ce cours est de permettre aux étudiants de
connaître et de comprendre les informations économiques
d’un pays. De façon spécifique, il s’agit de :
- Connaître l’origine et l’intérêt de la comptabilité nationale ;
- Connaître les acteurs économiques appelés secteurs ;
institutionnels et leur principale fonction dans l’économie
nationale ;
- Maîtriser les différentes opérations effectuées par ces
agents ;
- Pouvoir établir et interpréter les comptes d’opération et de
secteurs institutionnels ;
- Savoir lire et exploiter les trois tableaux (TES, TOF, TEE)
issus de l’élaboration des comptes de la nation ;
- Connaître les principaux agrégats (PIB, PNB, etc.) de
l’économie nationale et les instruments de leur mesure.
Contenu
• Le cours aborde les principaux thèmes suivants :
- Les différentes définitions et utilisation de la
comptabilité nationale ;
- Les différents secteurs institutionnels ;
- La nomenclature de différentes opérations
économiques ;
- Les comptes d’opérations et de secteurs
institutionnels ;
- Le TES, le TEE ;
- Les agrégats et les indices.
PLAN
INTRODUCTION
Chapitre 1- Présentation de la comptabilité
nationale
Chapitre 2- Nomenclature des secteurs
institutionnels
Chapitre 3- Nomenclature des opérations
économiques
Chapitre 4- Comptes d’opération et de secteurs
institutionnels
Chapitre 5- Le TES et le TEE
Chapitre 6- Les agrégats et les indices
Introduction
1- Les objets de la comptabilité nationale
• La comptabilité nationale est une technique de synthèse
statistique dont l'objet est de fournir une représentation
quantifiée et simplifiée de l'économie d'un pays.

• Elle vise à présenter l'ensemble des phénomènes


économiques dans un cadre comptable cohérent.

• Sa construction prend en compte les trois éléments suivants :


- des théories économiques qui le guident dans la
construction du modèle;
- des instruments d'observation utilisables, des sources
statistiques
- des besoins des utilisateurs, en l’occurence, de ceux des
pouvoirs publics.
Introduction
• Depuis le prince Machiavel, l’on sait que le pouvoir du
prince est lié à sa richesse et la connaissance de celle-ci. De
la Doctrine de Machiavel est née la notion de rationalité de
l’Etat (on agit lorsque les gains d’une décision sont
supérieurs à ses coûts).

• Mais c’est après les contributions de W. Petty (1676) et le


physiocrate François Quesnay (1758) qu’est né un
véritable système comptable.

• François Quesnay, avec son TEE basée sur l’observation


empirique de la circulation du sang, introduit le concept de
circuit et d’agent économique.
2- Finalités de la comptabilité nationale
La remise en cause de la théorie néo-classique par
J.M.KEYNES a relancé la question de la mesure des
ressources en économie. La comptabilité nationale
systématique apparaît sous l'égide des Nations unies, après
le livre blanc de R. STONE et J. MEADE (1941).

Dans l'esprit de R. STONE, il s'agissait de relier le revenu à la


consommation. Ainsi, ses finalités sont triples :
• Un instrument statistique cohérent et homogène (instrument
de mesure et d'analyse du passé pour connaitre les
ressources),
• Un instrument d’information permettant des comparaisons
internationales et inter-temporelles (données pour
alimenter les modèles empiriques de projections),
• Un instrument de prévision (données pour alimenter les
modèles théoriques afin de les (in)valider)
3- Limites de la Comptabilité nationale

On dénombre au moins cinq sources d'erreur de mesure


de l’activité économique selon MORGENSTERN (1950) qui
affectent l’exhaustivité et la sincérité des comptes:
a) Les erreurs de mesure liées à la transcription, à la saisie,
etc. ;
b) Les mensonges ou omissions de nature conventionnelle,
tactique, stratégique, etc. ;
c) La perte d'information par agrégation ;
d) L’existence d’économies souterraines (économies illégales,
etc.),
e) L’impossibilité de tout représenter.
Chapitre 1- Présentation de la
comptabilité nationale
I- Définition de la Comptabilité nationale
II- Le circuit économique
III- Conventions fondamentales de la
Comptabilité nationale
IV- Evolution de la comptabilité Nationale
V- Utilisation de la comptabilité nationale
I- Définition de la Comptabilité
nationale
• une représentation simplifiée et chiffrée du
fonctionnement d’un ensemble économique
pendant une période déterminée.

• « une technique statistique qui cherche à donner à


l’économie nationale une représentation chiffrée,
complète, mais suffisamment simplifiée pour
qu’on puisse y discerner facilement les principaux
aspects de la vie économique nationale, en
reconnaître les mécanismes essentiels, tenter enfin
de prévoir l’évolution ».
A- Représentation simplifiée de l’économie

• Distinguer les principaux acteurs économiques autour


desquelles s’organisent l’activité et les relations
économiques qui s’établissent entre eux.

• 6 agents selon la fonction économique principale qu’ils


accomplissent :
- les sociétés non financières ;
- les ménages ;
- les sociétés financières (institutions financières, entreprises
d’assurance) ;
- les administrations publiques ;
- les institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM) ;
- et le reste du monde.
• Les innombrables actes économiques accomplis
chaque année par ces acteurs sont eux aussi
agrégés en 3 types d’opérations économiques
présentant une certaine homogénéité :
- Les opérations sur biens et services ;
- Les opérations financières ;
- Les opérations de répartition.

• Les opérations qui s’établissent entre les différents


acteurs économiques sont décrites dans un circuit
économique qui est un schéma simplifié du mode de
fonctionnement de l’économie.
B- Représentation chiffrée de l’économie

• Les opérations économiques des différents acteurs sont


quantifiables dans un système de compte articulé.
• Les éléments mesurables sur lesquels porte la
Comptabilité nationale sont les flux et les stocks.

• Un stock est une grandeur économique possédée à un


moment donnée par un acteur économique. Il n’y a pas
de dimension temporelle. Il est daté.
Exemple : la population, la masse monétaire, le capital fixe,
le patrimoine d’un ménage à un moment donné, etc.

• Un flux est une grandeur en mouvement qui apparaît au


cours d’une année. Il y a donc une dimension temporelle. Il
s’écoule sur une période déterminée. C’est également la
valeur de la variation de stock.
II- Le circuit économique
• On peut représenter les opérations économiques qui
s’établissent entre les différents agents économiques au
moyen d’un circuit économique. Le circuit de base
comprend 2 acteurs : entreprises et ménages.

• Les entreprises créent des biens et services (flux


réels) et génèrent des revenus (flux monétaires). Les
ménages perçoivent des revenus (flux monétaires) en
échange des facteurs de production qu’ils offrent aux
entreprises (flux réels). Les ménages dépensent leur
revenu pour acheter sur le marché des biens et services
produits par les entreprises.
Circuit économique simplifié
• A partir du schéma du circuit économique de base,
on observe que l’activité économique se décompose
en trois temps ou encore en trois optiques différentes :
- La production crée des revenus (optique des
revenus),
- Les revenus créent des dépenses (optique de la
dépense)
- Les dépenses suscitent la production (optique
production)
• Dans le circuit économique, la production, le revenu
et les dépenses sont équivalents. La production donne
lieu à des revenus, et les revenus permettent de financer
les dépenses qui rendent possible la production.
III- Conventions fondamentales de la
Comptabilité nationale
A- Convention de temps
La comptabilité nationale établie les comptes sur une
base annuelle qui est l’année civile, les sources
statistiques étant le plus souvent, elles aussi, annuelles.

B- La convention d’espace
Délimitation du champ des observations en précisant le
territoire observé et les unités ou agents retenus.
Pour la Comptabilité nationale, le champ
d’observation est le territoire économique, et les
unités retenues sont les unités résidentes.
• Une unité est considérée comme résidente si elle a
un centre d’intérêt économique sur le territoire
économique du pays.

L’expression « centre d’intérêt économique » signifie que


l’unité en question exerce ou entend continuer d’exercer
des activités économiques sur ce territoire soit pour une
durée indéterminée, soit pour une période d’au moins un
an. Ainsi, qu’il s’agisse de personnes physiques ou
morales, la notion de résidence ne se confond pas avec
celle de nationalité.
• Le territoire économique comprend :

- le territoire géographique ;
- les enclaves territoriales du pays dans le reste du
monde, c’est-à-dire les territoires situés à l’étranger et
utilisés en vertu de traités internationaux ou d’accords
entre Etats par des administrations publiques
(ambassades, consulats, bases militaires ou scientifiques,
etc.) ;
- l’espace aérien national, les eaux territoriales et la plate-
forme continentale située dans les eaux internationales
sur laquelle le pays dispose de droits exclusifs, les
gisements (pétrole, gaz naturel, etc.) situés dans les
eaux internationales en dehors de la plate-forme
continentale mais exploités par des unités résidentes ;
- les enceintes des zones franches, entrepôts et usines sous
contrôle douanier.
• A cela, il faut retrancher les enclaves extraterritoriales
sur le territoire géographique utilisées par les
administrations publiques d’autres pays, par les
institutions de l’Union africaine ou par des
organisations internationales en vertu de traités
internationaux ou d’accords entre Etats.

C- Une comptabilité de flux


• La plupart des opérations réalisées sont sous forme
de flux sauf au niveau des comptes de patrimoine.
• On distingue le flux net et le flux brut :
Le flux brut correspond à l’agrégation de flux
élémentaires agissant dans le même sens.
Par contre les flux net représentent l’agrégation de
flux n’agissant pas dans le même sens.
D- Comptabilité monétaire
• Pour agréger les données correspondant aux différentes
opérations, la comptabilité nationale fait une évaluation
monétaire de ces opérations en utilisant quatre types de prix :
- Prix de production : coût de facteurs de production,
- Prix départ usine : Prix de production + autres impôts
liés à la production net des subventions,
- Prix d’acquisition hors taxes (HT) : Prix de base + marge
commerciale + frais de transport,
- Prix d’acquisition TTC : Prix d’acquisition HT + TVA.

• Si les opérations donnent lieu à une opération non


marchande (troc, service de logements occupés par les
propriétaires-occupants, etc.), on se réfère au prix
pratiqué sur le marché pour les biens et services
analogues.
• Dans le cas d’une production issue de l’économie
souterraine, une évaluation approchée est faite par les
comptables nationaux.
Chapitre 2- Nomenclature des secteurs
institutionnels
Plan du chapitre
I- Présentation générale
II- Les sociétés non financières
III- Les Sociétés financières
IV- Les administrations publiques
V- Les ménages
VI- Les institutions sans but lucratif au service des
ménages (ISBLSM)
VII- Le reste du monde
I- Présentation générale
• Un secteur institutionnel est un ensemble d’unités
institutionnelles.
• On appelle unité institutionnelle, tout centre élémentaire
de décision économique caractérisé par une unicité de
comportement (homogénéité de comportement) et une
autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction
principale.

• Les unités institutionnelles sont regroupées en secteurs


institutionnels selon la fonction économique principale de
ces unités (production, consommation, financement, etc.)
et la nature de leurs ressources principales (produits de
vente, revenus salariaux, marges d’intérêt, etc.).
• Comme susmentionné, on a cinq (5) secteurs
institutionnels résidents et un secteur non résident.
II- Les sociétés non financières
• Le secteur des SNF regroupe les unités
institutionnelles dont la fonction économique
principale est la production de biens et services
marchands non financiers.

• Leurs ressources proviennent du produit de leurs


ventes. Ces ventes doivent représenter au moins
50 % de l’ensemble de ces ressources.

• Ce secteur comprend les sociétés privées et les


sociétés publiques.
A- Les sociétés privées

• Leur statut juridique est varié : société anonyme, société


à responsabilité limitée, société de personnes,
groupement d’intérêt économique.

• Ce secteur des SNF comprend aussi les quasi-sociétés


privées représentées par les succursales d’entreprises
étrangères établies dans un pays, les chantiers de longues
durées en Côte d’Ivoire des entreprises privées étrangères.

• On enregistre aussi les institutions privées sans but lucratif


au service des sociétés non financières (syndicats
patronaux).
B- Les sociétés publiques

• Celles-ci peuvent être soit des établissements


publics qui ont une autonomie financière mais
restent sous la tutelle de l’Etat, soit des sociétés
d’économie mixte où capitaux publics et capitaux
privés sont associées avec une majorité pour l’Etat ou
une participation minoritaire de sa part.

• Les quasi-sociétés publiques sont « quasiment » des


sociétés. Juridiquement, ce sont des administrations
mais leur activité les conduit à vendre la majeure
partie de leur production au public.
III- Les Sociétés financières
• Ce secteur comprend l’ensemble des sociétés et
quasi-sociétés dont la fonction principale consiste à
fournir des services d’intermédiation financière ou à
exercer des activités financières auxiliaires (la gestion
de portefeuille et le change).

• Leurs ressources principales sont les commissions


prélevées et les fonds nets dégagés de
l’intermédiation financière.

• Ce secteur comprend les institutions financières et


les sociétés d’assurance et de fonds de pension.
A- Les institutions financières

• Fonction principale : collecter et de répartir des moyens de


financement et de gérer des produits financiers.

• Elles mettent en rapport les acteurs économiques qui


ont des besoins de financement avec ceux qui ont des
capacités de financement.

• On trouve dans ce secteur la Banque Centrale et tout


le système bancaire (banques, caisses d’épargne, société
de crédit-bail) ainsi que les organismes de placements
collectifs (OPC) dont la fonction est de collecter des fonds
et d’opérer des placements. Ex : les organismes de
placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) tels
que les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV)
ou encore de fonds communs de placement (FCP).
B- Les sociétés d’assurance et fonds de pension

• Les entreprises d’assurance fournissent des services


d’assurance, c'est-à-dire transforment les risques individuels
en risques collectifs, en garantissant le paiement d’une
somme (indemnité ou prestation) en cas de réalisation du
risque.
Elles ont comme ressources principales des primes
contractuelles ou des cotisations sociales volontaires.

• Les fonds de pension (ou fonds de retraite) couvrent de façon


collective les risques et les besoins sociaux des assurés. Ce
sont des caisses qui regroupent le personnel d’une même
entreprise ou les salariés d’une même branche ou d’une
même profession et qui ont pour finalité de constituer une
épargne pour la retraite.
Dans cette unité institutionnelle, les contrats d’assurance
sont librement souscrits ou, si l’assurance est obligatoire,
le choix de l’assureur est libre ; ce qui n’est pas le cas des
organismes de sécurité sociale.
IV- Les administrations publiques
• Ce secteur regroupe les unités dont « la fonction
économique principale est la production de services non
marchands destinés aux autres unités institutionnelles et la
réalisation d’opérations de redistribution du revenu ou
de la richesse nationale ». EX : tenir l’état civil, fournir
l’éducation, dispenser la justice, etc.
• Les ressources des administrations sont constituées par les
prélèvements obligatoires : impôts et cotisations sociales
obligatoires.

• Ce secteur se décompose en trois sous-secteurs :


- Les administrations publiques centrales : Il s’agit de
l’Etat et des organes divers d’administration centrale
dont l’activité s’exerce dans des domaines spécialisés
(ex: universités, musées).
IV- Les administrations publiques
- Les administrations publiques locales : Elles concernent
les collectivités locales (régions, départements,
communes) et les organismes dépendants (districts,
communautés urbaines).
Elles regroupent également des organismes divers
d’administration locale (ODAL – ex. : chambre de
commerce, d’industrie, d’agriculture, de métiers, services
d’incendie).

- Les administrations de sécurité sociale : Leur activité


économique principale consiste à « distribuer des
revenus sous forme de prestations sociales ».
Leurs ressources principales proviennent de cotisations
sociales obligatoires. C’est le cas des régimes d’assurance
sociale, les hôpitaux publics.
V- Les ménages
• Fonction principale : consommer et, éventuellement,
produire des biens et services marchands non
financiers dans le cadre d’une entreprise individuelle.

• L’entreprise individuelle (EI) est une unité économique


qui ne possède pas de personnalité juridique distincte de
celle de son exploitant (agriculteur, petit commerçant,
artisan, profession libérale). Le patrimoine de l’entreprise
individuelle n’étant pas séparable du ménage auquel
l’entrepreneur appartient, les EI sont exclues des SNF mais
intégrées au secteur des ménages.

• Les ressources des Ménages proviennent de la


rémunération des facteurs de production (salaires,
intérêt, dividendes, loyers), de transferts versés par
d’autres secteurs (retraites, allocations diverses) ou
encore de la vente de biens et services marchands non
financiers produits par les EI.
• Deux sous-groupes de ménages :
- Les ménages « ordinaires » : Il s’agit de l’ensemble des
personnes vivant dans un logement séparé ou
indépendant.

- Les ménages « collectifs » : Il s’agit des personnes


vivant, par exemple, en maison de retraite, en cités
universitaires, dans les foyers de travailleurs, des casernes,
des prisons, les membres d’ordre religieux, etc.

• Hors entreprises individuelles, les ménages ont une


fonction de production à travers la production de biens
et services non financiers exclusivement à usage final
propre, à savoir les services de logement produit par les
propriétaires occupants, les services domestiques résultant
de l’emploi de personnel rémunéré, les services de
bâtiment pour compte propre et les jardins familiaux.
VI- Les institutions sans but lucratif au
service des ménages (ISBLSM)
• Ce secteur regroupe l’ensemble des unités privées
dotées de la personnalité juridique qui produisent
des biens et services non marchands au profit des
ménages.

• Leurs ressources principales proviennent des


contributions volontaires en espèce ou en natures
effectuées par les ménages en leur qualité de
consommateurs, de versements de la part des
administrations publiques, ainsi que de revenus de
la propriété ou des produits de la vente de services
marchands.
• Ce secteur comprend :
- Les syndicats non patronaux, les groupements
professionnels, les sociétés savantes, les associations
de consommateurs, les partis politiques, et les
confessions religieuses, les clubs sociaux, culturels,
récréatifs et sportifs, etc. ;

- Les organismes de charité et associations de


bienfaisance financées par des transferts en espèces ou
en nature provenant d’autres unités institutionnelles.
VII- Le reste du monde
• Le reste du monde (RDM) n’est pas un véritable
secteur institutionnel dans la mesure où il n’est
pas caractérisé par une homogénéité de
fonctions et de ressources principales.

• Les comptes du reste du monde retracent les


flux entre les unités résidentes et non
résidentes. Le reste du monde est ventilé selon
un principe de localisation géographique.
Chapitre 3- Nomenclature des
opérations économiques

Plan du chapitre

I- Opérations sur biens et services


II- Opérations de répartition
III- Opérations financières
I- Opérations sur biens et services
• Elles décrivent l’origine des biens et services (ressources)
utilisés par l’économie nationale et leurs différentes
utilisations (emploi) pendant une période considérée.

A- Ressources en biens et services

1- Production et produit

• Selon le SECN, la production est « l’activité économique


socialement organisée consistant à créer des biens et
services s’échangeant sur le marché ».
Les processus purement naturels sans intervention ou
contrôle humain comme la variation des stocks de
poissons ne font pas partie de la production.
• La somme des valeurs ajoutées représente la véritable
création de richesse des secteurs. Cette somme est le
produit.

2- Evolution du contenu du concept de «production»

• François Quesnay : seule l’activité agricole est considérée


comme productive.

• A.SMITH : la sphère de production est composée de


toutes les activités agricoles et industrielles qui conduisent
à la création d'un objet matériel et un produit physique.

• Karl Marx a conservé la distinction faite par A. SMITH entre


travail productif et improductif,
• Jean-Baptiste Say : la sphère productive est égale à la
sphère marchande. Ainsi, tous les biens et services
destinés à être vendus sur le marché font partie de la
production.

• Les activités qui ne sont pas productives au sens


économique du terme ne font pas partie du champ de
la production : manger, boire, dormir, faire de l'exercice,
etc. Ils ne peuvent d'ailleurs pas être fournis par une autre
personne que soi-même et ne sont donc pas échangeables
sur un marché.

• La comptabilité nationale exclut par ailleurs du champ de la


production les services que les ménages se rendent à
eux-mêmes, bien que ces services puissent être rendus
par d'autres personnes : lavage, préparation des repas,
garde des enfants.
3- Production marchande et non marchande

• Une production est marchande quand elle s’échange, ou


peut s’échanger, sur un marché à un prix couvrant au moins
les coûts de production. Une production est non
marchande quand elle concerne des produits échangés
gratuitement ou à un prix inférieur à leur coût.
• Par principe, tous les biens sont considérés comme
marchands. Les services peuvent être marchands ou non
marchands.

• Les services sont non marchands quand ils sont fournis


par les administrations publiques ou privées à la
collectivité dans son ensemble ou à certains groupes de
ménages, à titre gratuit ou quasi gratuit.
• La production non marchande comprend aussi la
production pour usage final propre et l’autre production
non marchande.
• La production pour usage final propre comprend :
- La production des biens agricoles conservés par les
agriculteurs comme les semences ;
- La production de services de logement produits par les
propriétaires occupants
- La production de services personnels et domestiques du
fait de l’emploi de personnel rémunéré (production de
ménages employeurs).

• L’autre production non marchande est fournie à d’autres U.I.,


soit gratuitement, soit à des prix économiques non significatifs
par les administrations publiques et les ISBLSM. On a :

 Les services indivisibles fournis par les administrations


publiques à la collectivité dans son ensemble (justice, police,
etc.) faisant l’objet d’une consommation collective.
 Des services qui font l’objet d’une consommation
individualisée comme la santé ou l’éducation que l’on
pourrait faire payer par les usagers mais qui, pour des
raisons de politique économique ou sociale, sont vendus à
un prix non économiquement significatif.

4- Importations

• Comprennent tous les biens, neufs ou d’occasion, qui à titre


onéreux ou gratuit, entrent définitivement sur le territoire
économique en provenance du reste du monde, et tous les
services fournis par les unités non résidentes à des unités
résidentes.

• Les importations sont évaluées CAF (coût, assurance,


fret), c'est-à-dire à leur valeur à la frontière du pays
exportateur, plus frais d’acheminement à la frontière du
pays importateur.
I- Opérations sur biens et services
B- Emplois en biens et services
Ils concernent :
- La consommation,
- La formation brute de capital fixe,
- La variation des stocks,
- Les exportations.
1- Consommation
• La consommation intermédiaire représente la valeur
des biens et services transformés ou entièrement
consommés au cours du processus de production. Ces
biens et services disparaissent totalement dans le
processus de production, soit par incorporation dans les
produits plus élaborés, soit par destruction comme
l’énergie.

• La consommation finale correspond à la valeur des biens et


services utilisés pour la satisfaction finale des besoins
individuels (consommation finale des ménages) ou
collectifs (consommation finale de services non
marchands par les administrations publiques ou
privées).

• Par définition, seuls les ménages et les administrations


publiques et privées ont des consommations finales.
• La consommation finale des ménages est essentiellement
une consommation de biens et services marchands. Les
ménages sont supposés consommer immédiatement les
biens qu’ils achètent où qui leur sont fournis gratuitement,
quelle que soit la durée de vie des biens qu’ils acquièrent
(logement mis à part, lequel est considéré comme une
formation brute de capital fixe).

• La consommation finale des administrations publiques


ou privées (ISBLSM) en services non marchands
représente la valeur des services non marchands
produits par les administrations, déduction faite des
paiements partiels effectués par les ménages pour la
fourniture de ces services (au cas où la gratuité n’est pas
totale).
2- Formation brute de capital fixe (FBCF)

• La FBCF représente la valeur des biens durables acquis par


les unités de production pour être utilisés pendant au
moins un an dans leur processus de production. Elle est
égale aux acquisitions moins les cessions d’actifs fixes
(corporels ou incorporel) réalisées par les producteurs
résidents.

 Les actifs fixes corporels concernent les bâtiments, les


logements, les machines, l’outillage, le matériel de
transport, les routes.

 Les actifs fixes incorporels concernent :


- Les frais de prospection minière et pétrolière ;
- Les logiciels (dépenses d’acquisition ou d’amélioration) ;
- Les œuvres artistiques et littéraires originales destinées
à entrer dans un circuit commerciale (cinéma, musique,
télévision)

3- Variation des stocks

• La variation des stocks est la différence entre la valeur des


stocks en début d’année et celle en fin d’année. Les stocks
sont constitués par tous les biens autres que les biens en
capital, détenu à un moment donné par les unités
productrices résidentes, et dont la durée de vie est
inférieure à un an. Ex : les matières premières et fournitures,
les travaux en cours de fabrication, les biens finis.

• Par convention, les ménages dans leur activité


domestique et les administrations publiques et privées
ne détiennent pas de stocks (sauf des stocks
stratégiques pour les administrations publiques).
4- Exportations

• Comprennent tous les biens neufs ou d’occasion, qui, à


titre onéreux ou gratuit, sortent définitivement du
territoire économique à destination du reste du
monde, et tous les services fournis par les unités
résidentes à des unités non résidentes.

• Les exportations de biens hors du territoire sont


évaluées FAB (franco à bord), c'est-à-dire au prix de
marché des biens à la frontière du pays (ivoirienne en
l’occurrence).
II- Opérations de répartition
• Ce sont les opérations de par lesquelles la valeur
ajoutée générée par la production est distribuée entre
la main d’œuvre, le capital et les administrations
publiques, ainsi que les opérations de redistribution du
revenu et de la richesse.

• La valeur ajoutée est la différence entre la production et les


consommations intermédiaires.

• Une distinction est effectuée entre les opérations de


répartition primaire qui correspondent à la distribution des
revenus liés à la rémunération des facteurs de
production (salaires, intérêts, dividendes), et les
opérations de répartition secondaire qui décrivent la
redistribution opérée par les administrations publiques.
A- La rémunération des salariés (RP)
• Comprend tous les versements en espèces et avantages
fournis en nature par les employeurs au titre de la
rémunération du travail accompli par les salariés au cours
d’une période. Cette opération se décompose en :
 Salaires et traitements bruts, c'est-à-dire avant déduction de la
part des cotisations sociales à la charge des salariés et y
compris les diverses primes et avantages en nature ;

 Cotisation sociale effective à la charge des employeurs :


représente les versements effectués par ceux-ci à la
Sécurité Sociale. Les cotisations sociales apparaissent ainsi
comme un salaire indirect, qui fait l’objet d’un prélèvement à
la source ;

 Cotisations sociales fictives ou imputées. Elles représentent


la contrepartie des prestations sociales fournies
directement, en dehors de tout circuit de cotisation, par les
employeurs à leur salarié.
B- Revenus de la propriété et de l’entreprise (RP)

• Ce sont les revenus que reçoit le propriétaire d’un actif


financier ou corporel non produit (terrain) en échange de
sa mise à disposition à une autre unité institutionnelle. Ils
comprennent :

 Les intérêts qui rémunèrent les prêts de capitaux versés


résultant d’un contrat passé entre le créancier et son
débiteur (compte sur livret, dépôts à terme, compte
épargne logement), des titres autres que les actions
(obligations, bons du trésor), de crédit (crédit à la
consommation, crédit immobilier) ;

 les revenus distribués des sociétés : dividendes et


prélèvement sur les revenus des quasi-sociétés ;
 les bénéfices réinvestis d’investissements directs
étrangers comme par exemple lorsque des filiales de
sociétés étrangères en Côte d’Ivoire investissent en
Côte d’Ivoire des bénéfices qu’elles n’ont pas
distribués à l’étranger ;

 les revenus de la propriété attribués aux assurés


concernent les revenus que les sociétés d’assurance
et les fonds de pension tirent du placement de leurs
provisions techniques (et non du placement de leur
fond propre) ;

 les loyers des terres et redevances.


C- Impôts liés à la production et à l’importation

• Ce sont des prélèvements obligatoires des administrations


publiques, qui frappent la production ou l’importation des
biens et services, ou l’utilisation de facteurs de production.
Ils comprennent:

 La taxe sur la valeur ajoutée grevant les produits ;

 Les autres impôts liés à la production : les impôts sur les


salaires et la main d’œuvre (taxe d’apprentissage), des
impôts spécifiques sur certains produits (taxe sur les
produits pétroliers, taxe sur les alcools, les tabacs) et des
impôts divers supportés par les unités productrices
(vignette, patentes), impôts fonciers ;

 Les droits de douane et assimilés.


D- Subventions d’exportation et à l’importation
• Ce sont des transferts courants versés par les
administrations publiques aux unités productrices dans le
but d’abaisser le prix de leurs produits et/ou de permettre
une rémunération suffisante des facteurs de production.

E- Opérations d’assurance-dommages
• Les opérations d’assurance-dommages sont relatives à la
couverture de risques tels qu’incendie, accident, vol, etc.
Elles comprennent :
 Les primes nettes d’assurance-dommages qui sont égales à
la partie de la prime destinée à couvrir, pendant la période,
la part du risque;
 Les indemnités d’assurance- dommages représentent les
sommes versées en cas de réalisation du sinistre et sont
enregistrées en sens inverse des primes.
F- Transferts courants sans contreparties, non
dénommés ailleurs

Ce poste regroupe :
- Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine
qui comprennent l’impôt sur le bénéfice des
sociétés, l’impôt sur le revenu des personnes
physiques, les impôts locaux, la vignette quand elle
est payée par les ménages, l’impôt sur la fortune.
- Les cotisations sociales effectives versées
- Les cotisations sociales fictives sont la
contrepartie des prestations sociales fournies
directement par les employeurs à leurs salariés
- Les prestations sociales à des ménages par un tiers
- Les transferts courants entre administrations
publiques
- La coopération internationale courante
- Les transferts privés internationaux
- Les autres transferts en capital regroupent des
dommages de guerre, les primes d’épargne-
logement, les legs et donations entre secteurs
institutionnels différents.
III- Opérations financières
• Elles portent sur des actifs ou des passifs financiers.

• Les actifs financiers se présentent sous la forme de


moyens de paiement ou de créances financières.

• Les passifs financiers correspondent aux engagements


monétaires et financiers contractés par les différents
secteurs institutionnels.

• Les opérations financières sont la contrepartie des


opérations sur les biens et services, les opérations de
répartition et les opérations financières elles-mêmes.
• La nomenclature des opérations financières et des actifs
et passifs financiers est fondée sur le degré de liquidité
des actifs et sur les caractéristiques juridiques des actifs
financiers.

• On distingue sept (7) catégories d’actifs financiers


auxquelles correspondent autant d’opérations
financières.

A- Or monétaire et droits de tirage spéciaux (DTS)

• L'or monétaire est celui détenu par les autorités


monétaires : Banque centrale et Etat.
Toute opération sur l’or réalisée par la Banque centrale
ou l’Etat avec les autres unités résidentes doit être
traitée comme opération sur biens et services.
• De même, l'or détenu par les autres institutions
financières, les entreprises ou les ménages est
enregistré avec les « acquisitions moins cessions
d'objets de valeur »‟ ou les « consommations
intermédiaires » ou les « stocks » s'il entre dans un
processus de production.

• Les DTS sont des actifs financiers de réserve créés par le


FMI et répartis entre ses membres pour leur permettre
d’augmenter leurs actifs de réserve existants. Ils ne
constituent cependant pas une créance sur le FMI. Ils
permettent aux Banques centrales d’obtenir des devises
de la part des autres Banques centrales ou du FMI.
B- Le numéraire (monnaie) et les dépôts
• Le numéraire ou monnaie est constitué des billets et
pièces (monnaie fiduciaire) et les dépôts à vue
transférables par chèques, cartes, virements (monnaie
scripturale) dont on peut disposer librement et
habituellement utilisés comme moyen de paiements.

C- Les titres autres que les actions


• Ce sont des actifs financiers négociables sur les
marchés mais qui ne donnent à leur porteur aucun
droit de propriété sur l’unité institutionnelle émettrice.
• Les obligations procurent à leur détenteur le droit
inconditionnel de toucher une somme fixe à une date (ou
des dates) spécifiées, au titre de l'amortissement du
capital.
• Les titres émis sur le marché monétaire (bons du
trésor, billets de trésorerie, etc.) confèrent également à
leur porteur le droit inconditionnel de toucher à une date
spécifiée un montant fixe stipulé.

D- Les crédits
• Les crédits incluent tous les actifs financiers qui sont
crées lorsque des prêteurs avancent des fonds à des
emprunteurs. Ils sont de court ou de long terme.

E- Les actions et autres titres de participation


• Elles portent sur les titres représentatifs d’un droit de
propriété partielle sur une société. Ces créances ouvrent
droits, en principe, à la perception de dividende ainsi qu’à
une quote-part de l’actif net en cas de liquidation de la
société. On y rencontre aussi les titres d’OPCVM (SICAV,
FCP)
F- Les réserves techniques d’assurance

• En prévision des sommes qu’elles auront à verser


à leurs assurés dans le cadre de l’assurance-vie
ou à l’occasion de sinistres de diverses
natures, les sociétés d’assurance et les fonds
de pension constituent des réserves
(provisions) techniques dont le montant est
égal aux remboursements estimés pour garantir
le paiement des indemnités d’assurance et des
fonds de pension.
Circuit économique à 5 agents
• Exemple d’un circuit complexe.
Chapitre 4
Comptes d’opération et de secteurs
institutionnels
Objectifs

Objectifs du chapitre

Permettre aux étudiants de :

- comprendre le principe d’enregistrement


- connaitre les différents comptes intégrés
- connaitre les soldes des comptes intégrés
- comprendre la séquence des comptes
Introduction
• Les Comptes d’opération regroupent toutes les opérations
d’un même type effectué par l’ensemble des secteurs
institutionnels.
• La séquence des comptes se décompose en trois grandes
catégories :
 les comptes des opérations courantes, établis en
termes de flux et présentés en emplois et en
ressources ;
 les comptes d’accumulation, établis en termes de flux
et présentés en variation d’actifs et de passifs ;
 les comptes de patrimoine, établis en termes de stock
et présentés en termes d’actifs détenus et de passifs
contractés.
A- Principes d’enregistrement

• Les comptes se présentent en deux parties :


 si pour un S.I., l’opération se traduit par une sortie d’argent
ou si elle réduit sa valeur économique, elle est alors inscrite
à gauche dans la colonne des emplois ;
 si par contre l’opération économique fait l’objet d’entrée
d’argent ou d’une augmentation de la valeur économique du
secteur, elle est alors inscrite à droite dans la colonne des
ressources.
 Dans le compte financier, la présentation est différente, les
comptables nationaux enregistrent les opérations
financières en flux nets de créances et flux nets de dettes.
 Le solde d’un compte est obtenu par la différence entres
ressources et emplois. Chaque compte intégré est relié au
suivant par la transmission de son solde.
A- Principes d’enregistrement

Emplois Ressources
B- Les comptes des opérations courantes

• Ces comptes retracent les opérations liées à la production, à


la répartition et à la redistribution du revenu, et conduisent à
déterminer l’épargne de chacun des S.I.
• On distingue 5 comptes successifs pour chaque S.I. :
 Compte de production,
 Compte d’exploitation,
 Compte d’affectation des revenus primaires,
 Compte de distribution secondaire du revenu,
 Compte d’utilisation du revenu,
• Tous les secteurs institutionnels ont les mêmes séquences de
compte.
Compte des SNF (1)

• Intérêts reçus moins intérêts versés (PISB)


• EBE ou Revenu mixte pour les entreprises
individuelles
Compte des SNF (2)

Les SNF n’ont pas


de CF. Tout achat
de biens non
durables ou de
services par ces
secteurs est
considéré comme
de la CI.
Compte des Ménages (1)
Compte des Ménages (2)
Compte des Administrations publiques (1)
Compte des Administrations publiques (2)
Compte des Sociétés Financières (1)

Intérêts
reçus moins
intérêts
versés
(PISB)
Compte des Sociétés Financières (2)

Les SF n’ont pas de


CF. Tout achat de
biens non durables
ou de services par
ces secteurs est
considéré comme
de la CI.
Chapitre 5
Le tableau d’entrées-sorties (TES) et le
Tableau Ressource Emploi (TRE)
Plan et objectifs

Plan du chapitre
I- Description du TES et TRE
II- Structure du TES et TRE
III- Utilisation du TES et TRE

Objectifs du chapitre
Les étudiants doivent être capables de :
- Définir la notion de branche
- Décrire le TES et TRE
- D’établir l’équilibre ressources-emplois
- Connaître les usages du TES et TRE
- Déterminer la structure du TES et TRE
Introduction
• Le TES (Tableau des entrées-Sorties) ou tableau des échanges
interindustriels, ou encore Tableau de Leontief ou Tableau
inputs-output a été élaboré par W. Leontief en 1936.
• Il donne une analyse détaillée des opérations sur Biens et
services d’une économie au cours d’une année.
• Il décrit la structure de la production nationale en donnant
une représentation synthétique des comptes de production
et d’exploitation et des équilibres des ressources et des
emplois des produits.
I- Description du TES
A- Notion de branches
• Une branche constitue un regroupement d’unités de
production homogènes (UPH) fabriquant un seul type de biens
ou service.
• Une UPH est une unité de production ayant une activité
exclusive sur un produit ou un groupe de produits.
• Ainsi, une unité institutionnelle multi-productrice sera éclatée
en différentes unités de production homogènes qui
correspondent à ses diverses productions.
• Une entreprise qui fabrique deux produits différents aura son
activité de production ventilée entre 2 branches puisqu’il y a 2
produits (2 UPH).
• Les milliers de biens et services créés dans l’économie vont
être regroupés en familles homogènes de produits.
I- Description du TES
B- Equilibre des ressources et des emplois
• Le rapprochement des équilibres ressources-emplois par
produits avec des échanges interindustriels (la CI) des
branches s’opèrent dans le TES.
• Dans ce tableau à double entrée, on lit en colonne les
comptes de production et d’exploitation des branches et en
ligne les équilibres de ressources et des emplois de produits.
• Il existe sur les opérations de B&S un équilibre fondamental:
P + M = CI + CF + FBCF + ΔS + X
• Cette égalité de tous les B&S peut se décomposer par produit
et donc par branche
II- Structure du TES
• Le TES est formé par la juxtaposition de six tableaux qui sont :
 Le tableau des entrées intermédiaires,
 Le tableau du compte de production par branche,
 Le tableau des transferts
 Le tableau des ressources en produits,
 Le tableau des emplois finals,
 Le tableau du compte d’exploitation par branche.
• A ces 6 tableaux, on peut ajouter le tableau de calcul du PIB.
• Prenons l’exemple d’un TES simplifié en considérant 3
branches : l’agriculture qui produit des biens agricoles,
l’industrie qui produit des biens industriels et les services qui
englobent le commerce.
II- Structure du TES
II- Structure du TES
A- Le tableau des entrées intermédiaires (TEI)

• Il décrit les relations d’interdépendance entre les branches


dans un tableau à double entrée qui porte en colonne les
branches et en ligne produits.
• La lecture d’une ligne retrace la consommation intermédiaire
d’un même produit par les différentes branches. La lecture
d’une colonne indique la consommation intermédiaire des
différents produits par la même branche.
• La diagonale du tableau représente les intra-consommations
des branches (consommation des branches des produits
qu’elles fabriquent).
II- Structure du TES
B- Tableau des comptes de production et d’exploitation

• Le compte de production et d’exploitation sont situés


immédiatement en dessous du TEI. Il reprend les
consommations intermédiaires de la dernière ligne de ce
tableau et donne les Valeurs Ajoutées (VA) et les productions
effectives.
• CI + VA = Production des branches = compte de production.
• Le compte d’exploitation décrit la répartition de la VA liée à la
production. Il montre comment la VA des branches est
repartie en rémunération des salariés, en autres impôts sur la
production (impôt sur le salaire et la main d’oeuvre et autres
impôt sur la production), en excédent brut d’exploitation de
même que les subventions d’exploitation qui viennent en
déduction.
II- Structure du TES
C- Le tableau des transferts ou tableau de passage de
la production effective à la production distribuée.
• Une ligne de transfert opère le passage de la production
effective à la production distribuée. Ce passage tient au fait
qu’il n’existe pas toujours une correspondance entre une
branche et un produit.
• En effet, la définition de la branche implique la production
d’un seul produit. Or, lors du processus de production,
certains produits appelés parasites apparaissent dans une
branche autre que leur branche théorique.
• Il va falloir alors les transférer à cette dernière.
II- Structure du TES
C- Le tableau des transferts ou tableau de passage de
la production effective à la production distribuée.

• Trois types de transferts sont effectués :


 - Le transfert de produits fatals : certaines branches produisent
des produits fatals, c’est-à dire des produits qui se forment au
moment même de la fabrication d’un autre produit (exemple,
le gaz produits par les hauts fourneaux lors de la fabrication
de l’acier). Il faut réaffecter la production de gaz à la branche «
production énergétique » après l’avoir déduite de la
production de la branche « production de biens
intermédiaires » ;
II- Structure du TES
C- Le tableau des transferts ou tableau de passage de
la production effective à la production distribuée.

• Trois types de transferts sont effectués :


 - Les transferts de produits de la branche agriculture à la
branche des industries agro-alimentaires (IAA) : par exemple,
lorsque les agriculteurs transforment leurs matières premières
comme le lait en beurre, on a dans l’estimation de la branche
agriculture des produits qui relèvent de la branche industrie
(IAA). On va donc retirer le produit de la branche agriculture
et l’affecter à la branche industrie ;
II- Structure du TES
C- Le tableau des transferts ou tableau de passage de
la production effective à la production distribuée.
• Trois types de transferts sont effectués :
 - Les ventes résiduelles des producteurs de services
administrés : Ce sont des produits marchands élaborés par les
branches non marchandes. Par exemple, l’administration du
CROU a une activité marchande de restauration. Il faut
affecter cette activité à la branche « services marchands »
(hôtellerie et restauration).
• La ligne de transfert du tableau sert à faire basculer les
produits finals de la branche qui les a effectivement produit à
la branche qui aurait dû les produire.
• Le total des lignes transferts doit être égal à zéro, ce qui veut
dire que tous les biens et services déduits de la production
d’une branche ont bien été transférés à une autre branche.
II- Structure du TES
Tableau économique d’ensemble (TEE) ou
Tableau des comptes économiques
intégrés (TCEI)
Tableau économique d’ensemble (TEE) ou Tableau des
comptes économiques intégrés (TCEI)

• Lorsque l’on se place au niveau d’une économie nationale, on


regroupe la séquence des comptes d’opérations des différents
secteurs institutionnels dans un tableau de synthèse.
• Le tableau économique d’ensemble effectue ainsi une
synthèse des comptes de la nation, ce qui offre le cadre pour
le calcul de certains ratios utiles pour l’analyse
macroéconomique.
• Ce chapitre présente la structure du tableau issu des comptes
intégrés.
Tableau économique d’ensemble (TEE) ou Tableau des
comptes économiques intégrés (TCEI)
• Le TEE est une présentation synthétique des comptes des
différents secteurs institutionnels et du Reste du Monde.
• Il reprend les principales opérations classées des comptes des
opérations courantes et des comptes d’accumulation.
• Les secteurs institutionnels sont classés en colonne, les
opérations sont portées en ligne. Chaque ligne correspond à
une opération ou un solde d’un des comptes intégrés qui se
succède de manière logique. Il se présente en deux parties :
 à gauche sont inscrits les emplois des comptes des
opérations courantes et les variations d’actifs pour le
compte de capital.
 à droite se trouvent les ressources des comptes des
opérations courantes et les variations de passifs pour le
compte de capital.
Tableau économique d’ensemble (TEE) ou Tableau des
comptes économiques intégrés (TCEI)
• Le solde d’un compte situé du côté des emplois se retrouve
en ressource du compte suivant.
• Les colonnes représentent successivement en emplois,
l’économie nationale, chacun des secteurs institutionnels, une
colonne biens et services, et une colonne totale. Cet ordre est
inverse dans la partie ressource.
• La colonne des biens et services permet d’équilibrer les
opérations sur biens et services.
Tableau économique d’ensemble (TEE) ou Tableau des
comptes économiques intégrés (TCEI)
LES AGREGATS
LES AGREGATS
• Les agrégats sont des indicateurs synthétiques qui
mesurent le résultat de l’activité de l’ensemble de
l’économie. Ce sont des grandeurs de référence
essentielle pour l’analyse économique. On peut citer :

- le Produit Intérieur Brut aux prix du marché (PIB) ;


- le Produit National Brut (PNB) ;
- le Revenu National (RN) au prix du marché ;
- le Revenu National Brut Disponible (RNDB) aux prix du
marché.
• Le Produit Intérieur Brut (PIB) représente le résultat final de
l’activité de production des unités productrices résidentes. Il peut se
définir de trois manières :
- l’optique de la production :

𝑃𝐼𝐵 = 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒𝑠 + 𝑇𝑉𝐴 + 𝐷𝐷


−𝑠𝑢𝑏𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠

- l’optique de la dépense ou demande :

𝑃𝐼𝐵 = 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 + 𝐹𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑏𝑟𝑢𝑡 𝑑𝑢 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝑓𝑖𝑥𝑒


+ 𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑡𝑜𝑐𝑘𝑠 + 𝑎𝑐𝑞𝑢𝑖𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑’𝑜𝑏𝑗𝑒𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟
+ 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 – 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠

- l’optique du revenu :
𝑃𝐼𝐵 = 𝑅é𝑚𝑢𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑙𝑎𝑟𝑖é𝑠 𝑣𝑒𝑟𝑠é𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑠
+ 𝐸𝑥𝑐é𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑟𝑢𝑡 𝑑’𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑚𝑖𝑥𝑡𝑒 + 𝐼𝑚𝑝ô𝑡 𝑦 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑠 𝑇𝑉𝐴
𝑒𝑡 à 𝑙’𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑦 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝐷𝐷
– 𝑆𝑢𝑏𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑’𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
• Le revenu National Brut (RNB)
RNB = PIB
+ Revenus des facteurs reçus du reste du monde
(rémunération des salariés, revenus de la propriété)
- Revenus des facteurs versés du reste du monde
(rémunération des salariés, revenus de la propriété)
+ Subventions reçues du reste du monde
- Impôts sur la production et les importations versés au
reste du monde.

Remarque : Pour les pays développés, le PIB et le


PNB sont du même ordre de grandeur. Par contre,
la différence peut être sensible pour les pays en
voie de développement soumis à des forts courants
migratoires ou dominés par des firmes
multinationales qui rapatrient leurs bénéfices.
LES AGREGATS
• Le revenu national disponible brut (RNDB) : C’est le revenu
dont dispose la nation pour sa consommation finale et son
épargne.
RNDB = RNB
+ Transferts courants reçus du RDM et non encore pris
en considération (impôts courants sur le revenu et le
patrimoine, cotisations et prestations sociales, opérations
d’assurances dommages, coopération internationale, etc.)
- Transferts courants versés du RDM et non encore pris
en considération (impôts courants sur le revenu et le
patrimoine, cotisations et prestations sociales, opérations
d’assurances dommages, coopération internationale, etc.)
LES AGREGATS
• La Dépense intérieure brut (DIB) regroupe
l’ensemble des composantes de la demande
de biens et services qui constituent les
emplois finals des ressources disponibles dans
l’économie. Il est donné par :

𝑫𝑰𝑩 = 𝑪𝑭 + 𝑭𝑩𝑪𝑭 + 𝚫𝐒𝐭𝐨𝐜𝐤


= 𝑷𝑰𝑩 + 𝑴 – 𝑿

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