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net/publication/32992090
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Yves Lucas
Université de Toulon
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Yves LUCAS
Pédologue 0 RSTOM
ORSTOM, BP 893, Bangui, ECA
RÉSUMÉ ABSTRACT
Après un rappel bibliographique et une analyse After a review of litterature and a critical analysis
critique des dtrérentes méthodes de cartographie in- of the dtxerent methods of integrated cartography
tégrée utilisées récemment, la région de Mouyondzi recently used, the region of Mouyondzi (Popular
(République Populaire du Congo), située en zone fer- Repubiic of Congo), situated in the ferrallitic zone,
rallitique, sert de base à la recherche d’une méthode serves as a basis for the research of a method of carto-
de cartographie et de description de la couverture graphy and description of the soi1 mantle and of its
pédologique et de sa structure, à différentes échelles : structure, at diflerent scales : 1/25.000, 1/100.000,
112.5 000, I/l00 000, 11250 000. 1~200.000.
A chaque échelle sont privilégiés un ou plusieurs On each scale one or more order of magnitude of
ordres de grandeur de représentation des volumes the representation of the pedological volumes have
pédologiques : génon, unité fonctionnelle, paysage, been choosen : genon, fonctionai unit, landscape unit,
région. Ces notions aident à définir les unités de des- region. These notions help to de$ne description units
cription des unités cartographiques qui transmettent of the cartographical units wich transmit the best
la meilleure connaissance de la couverture pédologique knowledge of the soi1 mantle at diferent Ievels of
à des niveaux de synthèse diffërents. De ceux-ci dé- synthesis.
pendent les langages de la description, un effort de
définition de ces langages et de termes souvent diverse- Since the languages of the description depend upon
ment interprétés par les pédologues est donc un préalable these levels of synthesis, it is fîrst necessary to define’
nécessaire. these languages and terms wich are often interpreted
dtrerently by the pedologists.
Quatre documents cartographiques ont été dressés
à titre d’exemple : cartes pédoïogiques, à 1125 000 et à Four cartographical documents have been used as
l/lOO 000, carte des paysages pédologiques à I/l00 000, examples : pedological maps (1/25.000, l/lOO.OOO),
carte des régions pédologiques à 1/200000, accom- map of iandscape units (l/lOO.OOO), and map of the
pagnées de Iégendes conçues d’après les préoccupations region (1/200.000), with legends conforming to consi-
exposées ci-dessus. derations mentioned above.
ment géochimique) ; les facteurs de différenciation, Des « concepts élémentaires de la pédologie » sont
l’histoire de la formation, la dynamique et la stabilité définis : le pédon est ainsi défini : « volume élémen-
interne et externe. taire nécessaire et suffisant pour définir à un instant
Les combinaisons peuvent évidemment se faire à donné l’ensemble des caractères structuraux et des
plusieurs niveaux. Les notions de SPE et de combi- constituants matériels du sol ». Le génon, unité carto-
naisons permettent donc la typologie de volumes graphique, est le « volume de sol comprenant tous les
élémentaires, mais aussi de volumes unitaires représen- pédons possédant la même structure, les mêmes
tant des surfaces d’ordre élevé. caractéristiques et résultant de la même pédogenèse »,
unité où « les forces s’exerçant sur le sol ne présentent
pas d’hétérogénéités notables ». Le génon homogène
Définition d’unités territoriales
correspond à la série, unité taxonomique pure, et il
A partir de ces unités typologiques, définissables existe des génons hétérogènes. Les génons sont des
SUTle terrain par l’étude d’une zone témoin, on définit polypédons, et correspondraient à des combinaisons
des unités territoriales correspondant à divers niveaux dans le système de Fridland (micro-combinaison
de synthèse, et utilisables à diverses échelles. liées). Les unités dynamiques correspondent à un bassin
versant, ou à une portion de bassin versant où les
- les SPE, qui correspondent & l’unité typologique, sols réagissent les uns avec les autres.
- les surfaces Pédologiques Monovalentes, ou SPM, occupées
par une seule combinaison,
- les Surfaces Pédologiques Polyvalentes, ou SPP, occupées 1.1.4. R. BAUD (1974)
par plusieurs combinaisons différentes, mais génktiquement
liées entre elles,
- les regions pédologiques. Reprenant les principes de Fridland, R. Baud,
dans une cartographie à l/lOO 000 de sols du Jura,
Les critères qui orientent la formation de ces unités isole sur le terrain des unités de paysages. Celles-ci
cartographiques doivent s’exprimer dans une classi- sont définies et décrites par deux ensembles de para-
fication des formes génétiques et géométriques qui mètres :
reste à faire (Fridland, 1974). Cette classification doit - le génotype, c’est-à-dire la nature et les propor-
être guidée par la nature des facteurs de développement tions des différents types de sols composant l’unité.
et de l’évolution des formes.
- le phénotype, expression des sols sur le terrain,
défini par 5 caractères : le pas, ou distance entre les
1.1.2. L.M. BRESSON (1974) différents sols, le contraste entre les sols, la forme
de l’unité, le type d’enchainement des sols, la flexibilité
L.M. Bresson applique exactement le système de
de l’unité, c’est-à-dire la netteté de sa limite.
Fridland à la cartographie à 1/25 000 du plateau de
Maisod (Jura Méridional), milieu extrêmement Parmi ces unités de paysage, on choisit les plus
contrasté à grande échelle. Telle qu’elle est exposée « typiques » que l’on nomme : orthotypes, et qui seront
par Fridland, cette méthode de description du milieu analysées et décrites avec précision dans la légende
pédologique s’avère parfaitement adaptée à cette de la carte. Les autres unités sont rattachées aux
région. orthotypes par calcul de distances de Hiernaux entre
elles et les orthotypes. Ces regroupements forment
1.1.3. J. BOULAINE (1975, 1977) les unités cartographiques finales.
La levée des unités s’effectue à 1/50 000, des cartes
Reprenant le système de Fridland, J. Boulaine de détail sont faites pour la définition des orthotypes.
définit de la même manière les combinaisons de sols
comme unités qui expriment les mesures de la struc-
ture de la couverture pédologique. Il définit les com- 1.1.5. A.G. BEAUDOU et Y. CHATELIN (1976)
binaisons par six caractères : le contraste entre pédons
Ces auteurs proposent l’utilisation privilégiée, mais
de l’unité, la distance modale, le type de relation entre
sites extrêmes de l’unité complexe, la forme des non limitative, de 7 ordres de grandeurs de représen-
unités simples, la proportion des différents sols et la tation des volumes pédologiques :
courbure (type de transition entre sols). La distinction ordre n + 3 : région pédologique
entre les combinaisons, unités typologiques, et les ordre n + 2 : paysage pédologique
unités territoriales n’est néanmoins pas précisé. ordre n + 1 : segment fonctionnel
logiques, qui intègrent lithologie descriptive, mor- du sol. Il correspond à une surface de 1 à 10 ma. d’avrés la nature
s’es variations de ses caract&es définis par ~l’échantillonnage.
phologie et pédologie dynamique (degré de stabilité,
Quand le pas des variations est inferieur à 2 m, et quand les hori-
processus de pédogenèse) ; des cartes de contraintes, zons sont continus, d’épaisseur uniforme, la surface du pédon
édaphiques, morphologiques et hydriques ; des cartes est d’environ I m2. Quand les horizons ou d’autres caracteres sont
de proposition pour l’affectation des terres. interrompus ou présentent une variation cyclique de pas supérieur
à 2 m et inférieur à 7 m, le pédon inclus la moitié d’un cycle de
Ces conceptions de la cartographie ont été appli- variation. Si le pas est supérieur à 7 m, les cycles correspondent
quées par de nombreux pédologues de I’IRAT (2). à plus d’un type de sol».
Enfin Fridland (cJ 6 1.l. 1.) définit les. SPE par un pédologiques, les unités cartographiques ne sont
critère de classification, puis les SPE hétérogénes, et caractérisées que par une superposition graphique, et
les compare respectivement aux pédons et aux poly- l’étude des liens génético-géométriques entre unités
pédons. 11 semble plutôt que la SPE, unité cartogra- n’est pas abordée.
phiable, corresponde à la série de la classification
soviétique. Quant aux SPE hétérogènes, elles n’ont 1.2.3. ESCHENBRENNER
pas d’équivalent dans la 7” approximation, et cor-
respondent pour Boulaine (1978) à des génons va- Les paysages de la carte à 1/200000, ordre de gran-
riants (pas inférieur à 3 m 50) ou à des génons com- deur semblable aux paysages définis par Beaudou et
plexes (pas supérieur à 3 m 50). Chatelin (cJ: paragr. 1.1.5.) sont décrits grâce à des
zones témoins cartographiées à 1/50 000. Les unités
1.2.2. TRICART ET COLL. (1974) de ces cartes de détail semble correspondre aux seg-
ments fonctionnels (paragr. 1.1.5.). Cependant, les
La méthode de constitution des unités cartogra- unités de désignation de ces unités ne sont pas définies
phiques des cartes morpho-pédologiques à petite précisément. D’autre part, si ces unités sont décrites
échelle, préliminaires à d’éventuelles études détaillées, de manière détaillée dans la notice, il n’y a pas utili-
est fort peu précisée, si ce n’est que les unités sont sation d’un langage qui permet une description rapide
caractérisées à partir des processus de pédogenèse et et concise de chaque paysage et des unités des cartes
de morphogenèse, et de leurs interactions, et que ces à 1/50 000, tant pour la description des sols que pour
unités procèdent d’un « niveau de perception global ». celle de leur répartition géographique. Les termes
de « complexe » et de «juxtaposition » employés
Le mode d’élaboration des cartes morpho-pédolo-
apportent peu d’information.
giques à grande et moyenne échelle est plus explicite :
Chaque groupe de données (lithologie descriptive, 1.2.4. FRIDLAND ; BEAUDOU ET CHATELIN
morphologie et pédologie) est représenté sur la carte
par des trames différentes dans une couleur : il s’agit Ces deux méthodes de représentation des valeurs
donc en réalité de la superposition de trois cartes : pédologiques sont beaucoup plus structurées et com-
- une carte de certains caractères lithologiques ; plètes. L’une doit être applicable partout, l’autre est
- spécifique des zones ferrallitiques. Ces méthodes vont
une carte de certaines données morphogénétiques : être discutées à partir de l’exemple de Mouyondzi.
stabilité, nature et intensité des processus ;
- une carte pédologique qui n’est pas descriptive,
mais qui est une carte de processus.
2. RECHERCHE D’UNE MÉTHODE DE CARTO-
Il semble, comme le développe Chatelin (1972), GRAPHIE PÉDOLOGIQUE
que cette méthode d’analyse d’une structure pédo-
logique conduit à ne considérer que les caractères
descriptifs des sols dont la liaison avec un processus 2.1. Considérations générales
génétique est reconnue, et à ne les considérer que sous
cet angle. Au Congo par exemple, l’assimilation des 2.1.1. TYPOLOGIE ET CARTOGRAPHIE
horizons à éléments grossiers au remaniement a fait
cartographier en sols remaniés de vastes zones qui Une méthode de cartographie correspond :
peuvent être interprétés différemment. Les caractères - A une méthode de description et de caractérisation
descriptifs des sols doivent former la base de l’infor- des types de volumes pédologiques et de leur
mation transmise par le pédologue. Si un certain contenu, grâce à un certain nombre de caractères
nombre de ceux-ci sont considérés comme diagnostics choisis d’après des critères définis. Celle-ci doit
d’un processus, leur regroupement en processus doit aboutir à une typologie de ces volumes par l’in-
être clairement explicité, d’autant qu’il n’y a pas de termédiaire d’unités de description des volumes (3).
relation biunivoque entre processus et caractères.
D’autre part, cette superposition de caractères ou de
caractères assimilés à des processus, si elle est une (3) On remarque que les termes volume, contenu, typologie
sont des notions dont l’usage a été récemment défini en pédo-
visualisation commode de leur répartition géogra- logie, qui traduisent une approche de la cartographie différente
phique, n’est pas en soi une étude des structures de celle de la cartographie traditionnelle.
- A un mode de définition d’unités cartographiques, Néanmoins, le langage qui sera utilisé pour dé-
qui ne correspondent pas forcément aux unités de crire d’une part les sols, d’autre part l’organisation
description, mais qui sont basées sur cette typologie des sols et leurs relations, c’est-à-dire la structure de
des volumes et les contraintes matérielles imposées la couverture pédologique, peut déjà être précisé ou
au pédologue (limites d’utilisation des photogra- défini en partie.
phies aériennes, limites des déplacements sur le i)
terrain, de la représentation, etc., pour une échelle
de travail déterminée). 2.1.2. LANGAGE UTILISÉ
On conçoit donc que de nombreux auteurs, Eschen- 2.1.2.1. Description des sols
brenner par exemple, aient ressenti la nécessité de
zones témoins étudiées plus précisément que le reste Les cartes traditionnelles définissent généralement
de la carte, et qui correspondent à des unités de une unité cartographique par une unité taxonomique
description. d’ordre plus ou moins élevé suivant leur échelle et
De même, Fridland distingue-t-il d’une part sur- leur degré d’analyse, et situent géographiquement
face pédologique élémentaire et combinaison, « cel- les unités ainsi définies. Ainsi, le lecteur ne peut
lules» de description de la structure de la couverture saisir, comme information sur le sol, que celle ap-
pédologique, et d’autre part surfaces pédologiques portée par la classification utilisée par l’auteur de
élémentaires, monovalentes et polyvalentes, unités la carte.
territoriales utilisables à diverses échelles. Dans beaucoup d’essais d’intégration, dont les
De même, à propos de la méthode exposée par diverses méthodes d’élaboration viennent d’être
Beaudou et Chatelin, on peut proposer la remarque exposées, les sols des unités cartographiques sont
suivante : dans l’application Boundiali qui en a été définis chacun par une unité taxonomique. Par exemple,
faite, est apparue la nécessité d’une notion d’unité parmi les facteurs qui caractérisent les combinaisons
cartographique qui ne correspond pas à un des sept de Fridland, les sols sont décrits pour chaque SPE,
ordres de grandeur privilégiés proposés pour repré- qui correspond « à une unité de classification de rang
senter les volumes pédologiques. Il fallait donc que inférieur », généralement la série de la classification
les auteurs définissent des unités correspondant à soviétique. Cependant l’expression de la nature des
un, deux ou trois segments fonctionnels, pour que la relations entre sols apporte une information supplé-
représentation cartographique fût possible. Il n’y a mentaire : par exemple, parler de limite peu contrastée
donc pas, en raison des contraintes indiquées plus ou contrastée, apporte une précision sur le mode de
haut, identité entre les unités permettant description variation d’un caractère. L’information reste néan-
claire et ordonnée, caractérisation des surfaces, et moins essentiellement donnée par la classification.
les unités cartographiques. Celle-ci s’avérant insuffisante, comme le soulignent
Comment sont choisis les critères de déjïnition des de très nombreux auteurs, il apparaît la nécessité
caractères retenus pour les unités de description des d’un langage de description des sols qui transmette
volumes pédologiques ? un plus grand nombre d’information, et qui soit plus
synthétique que le vocabulaire de description élémen-
Lors du regroupement des sols en unités de descrip- taire du Glossaire de Pédologie. Certains auteurs
tion, il s’agit, pour reprendre les termes de Fridland, décrivent donc les sols en les faisant éventuellement
d’intégrer les variations de la couverture pédologique, correspondre à des unités taxonomiques, mais aussi
de façon que la juxtaposition de ces unités de des- par un certain nombre de caractères choisis par eux.
cription donne l’ensemble des nuances de la couverture Les raisons de ces choix ne sont pas toujours précisées :
pédologique. ils peuvent répondre à des préoccupations agronomi-
Il semble que c’est la définition de ces « nuances » ques précises, à une inadaptation locale trop gênante
(c’est-à-dire le choix des critères) qui varie avec de la classification, etc. et peuvent donc être fort
l’échelle et le but de la carte : la notion de combinai- variés.
son n’est donc pas limitée dans l’espace et est utilisable
à divers niveaux de synthèse. D’ailleurs Fridland La qualité de l’information dépend alors du choix
(1974) précise que des combinaisons peuvent être de ces caractères, qui doit être explicité.
des éléments de combinaison d’ordre plus élevé. Le langage proposé par Chatelin et Martin (1972)
Le choix des critères va donc être examiné à diffé- pour les sols ferrallitiques, nous semble actuellement
rentes échelles grâce à l’exemple de Mouyondzi. bien adapté à la description des sols des unités carto-
graphiques, car il permet l’expression d’une typologie On appelle séquence ou chaîne centrée une forme
très souple des sols ferrallitiques. qui présente des variations de caractères de la péri-
phérie au centre (fig. 1).
Il est utilisé dans le présent travail.
Les différentes unités de sols seront bien entendu
placées aussi dans le cadre de la classification CPCS
(Classification des sols, 1967).
1
soutirage et effondrement (cirques) ; l’érosion, sur
ECA les versants où cette morphogenèse de type karstique
n’apparaît pas. La part du colluvionnement de bas
de pente, quoique difficile à définir, semble faible.
Numéro de l’unité Type d’organisation des Caractères des sols Classification CPCS des Situation topographique
génons : sols de l’unité
Relations entre génons,
facteurs bventuels.
La description du type d’organisation spatiale des On peut de la même manière séparer deux caractères
génons qui composent les unités cartographiques est de l’apexol ou de l’infrasol.
faite par le vocabulaire défini précédemment. Dans
cette description des combinaisons, seuls sont cités La figure 4 montre un extrait de la carte pédologique
les caractères qui varient d’un génon à l’autre, les à 1/25 000 dressée sur la région de Mouyondzi.
caractères communs sont cités dans la description du
type de sol.
2.2.3. ETABLISSEMENT DE LA CARTE PÉDOLOGIQUE
Si les caractères de I’apexol ou de I’infrasol varient A 1/100000
indépendamment les uns des autres, la description,
pour simplifier la légende, sera celle de la répartition
2.2.3.1. Définition des unités cartographiques
de ces caractères pour chacun d’eux.
EXEMPLE : micromosaique de brachy-
- Unités de description
apexol avec ou sans sterite.
au lieu de : micromosaïque de 1 - micromosaïque de lepto- La démarche qui permet l’élaboration des unités
apexol avec ou sans stérite. cartographiques est la même que pour la carte à
- apexol : micro-mosaïque lepto-brachyapexol
on dira :
1/25 000.11 s’agit de préciser la méthode de constitution
1- infrasol : micro-mosaïque stérite - absence de et de description des unités cartographiques. Quels
stérite. sont les critères utilisés par les principaux auteurs ?
0 500 1000 m
1 I
J
LEGENDE (extrait)
Méso -mosaique, flexible, Lepto et brachy-apexols : appumite, structi- Sols ferrallitiques, Terrasses
2 peucontrastee, de lepto- chron dystophe hétéhgène,anguclode fortement désaturés, d’érosion
et de brachy - apexots , trds net, brun vif, argito-limoneux. pénÉvolués,hydro- planes
pas de caractères géo- Gravolite, gravillons non patinér,contour- morphes,sur materiw
lzl nés, aplatis en plaqettes argileux
métriques particuliers
de gérions.. Allé-duri- rétichron.
- Pour Fridland, les critéres de désignation des combinaisons tique est proposée pour chaque unité quand c’est
qui décrivent les unités cartographiques ne sont pas hiérar- possible (ex. remaniement, hydromorphie, etc.). Elles
chisés a priori et sont nommés : pédologiques, génético-
géometriques, historiques, etc. n’ont pas été appelées segments fonctionnels, car,
- Reaudou et Chatelin sont par contre beaucoup plus précis, sur la zone étudiée, les unités de description ne cor-
et pensent qu’a ce niveau de synthése, celui des segments respondent pas toutes à des segments de toposéquences,
fonctionnels, les critères de designation sont essentiellement le terme de segment paraît alors trop limitatif.
pédologiques, un segment fonctionnel, première subdibision
intérieure du paysage pédologique, étant caractérisé par un Les unités de description des unités cartographiques
processus pédologique en raison «de la correspondance sont donc des unités fonctionnelles ou des combinai-
communément admise entre processus et trait morpholo- sons d’unités fonctionnelles.
gique ». La nécessité, dans la pratique, de séparer les notions
de segment fonctionnel et d’unité cartographique a déjà
été soulignée (paragr. 2.1.1.). Unités cartographiques
Comme la carte pédologique à 1/25 000 n’est pas une
Sur l’exemple de Mouyondzi, toujours d’après les carte de génons (ou VPE au choix), la carte pédolo-
critères connaissance des types de profils et de leur gique à l/lOO 000 n’est pas une carte des unités fonc-
répartition - compréhension de la pédogenèse, la tionnelles. Les unités cartographiques sont désignées
description de la couverture pédologique est faite par la confrontation : complexité de la couverture
par les caractères suivants (comme précédemment pédologique - contraintes de la cartographie à l/lOOOOO
adaptés à la zone d’étùde) : (détermination des, limites problèmes graphiques) et
décrites par des combinaisons d’unités fonctionnelles.
- Situation topographique. Néanmoins, le niveau analytique est le plus détaillé
- Caractéres des sols : nature de l’apexol (structure, couleur, possible à cette échelle.
granulométrie), nature des horizons de l’infrasol.
- Hypothèse génétique : mention de processus dominants dans 2.2.3.2. Description des unités cartographiques
un ou plusieurs horizons.
Chaque unité cartographique est décrite par :
En effet, pour les raisons exposées au paragraphe
- la situation topographique générale de l’unité ;
1.2.2., il ne nous semble pas souhaitable de définir
une telle unité par la seule mention d’un processus - les caractères des unités fonctionnelles qui la
pédologique, qui ne peut être qu’une hypothèse, la composent, définis ci-dessus, la situation des sols
définition doit d’abord être descriptive, l’hypothèse dans la classification CPCS est précisée ;
génétique n’étant qu’une synthèse d’informations - le type d’organisation spatiale des unités fonction-
données par ailleurs. nelles et leurs relations.
Les unités de description ainsi définies ont été ap- La légende de la carte se nrésente donc de la manière
pelées unités fonctionnelles, car une hypothèse génk suivante :
Situation
Unité topographique entre Unités fonctionnelles Types de sols Apexol Infrasol Classification
unit6s fonctionnelles CPCS
La figure 5 présente un extrait de la carte pédolo- Comme pour la carte à 1/25 000, des relations entre
gique à l/lOO 000 de la région de Mouyondzi, et de sa caractères qui recoupent plusieurs unités fonction-
légende. nelles d’une même unité cartographique pourront
être exprimées séparément.
0 1 2 Km
i t
Terrasses d’irodon,
planes, et versants
corrcspondants,pen-
tes 15-20 %, denive.
2.2.3.3. Rapports avec la carte à 1125 000 - position topographique, forme des unités carto-
graphiques,
Les unités cartographiques de la carte à l/lOO 000
- nature des sols, etc.
ont bien sûr été établies indépendamment de celles
de la carte à 1/25 000. Or, à cet ordre de grandeur de représentation des
Il est à noter que certaines unités fonctionnelles volumes, l’ensemble de ces caractères est généralement
correspondent spatialement à des génons de la carte à intégré par les caractères géographiques des volumes
1/25 000. Elles ne seront néanmoins pas appelées ainsi, (en particulier les caractères géomorphologiques). Les
car les caractères choisis pour désigner ces unités ne unités cartographiques peuvent donc être définies en
sont pas les mêmes que ceux qui désignent les génons. partie par des caractères géographiques. D’autre part,
les grands caractères pédologiques et leur répartition
D’autre part, certaines unités fonctionnelles cor- interviennent aussi dans la définition des unités de
respondent à des combinaisons de la carte à 1125 000. paysage.
Il est normal que l’information donnée par la carte à
1/25 000 soit plus complète, ces combinaisons peuvent Deux unités cartographiques de la carte des paysa-
être des combinaisons d’unités différenciées par des ges pédologiques peuvent donc avoir les mêmes ca-
caractéres qui ne sont pas retenus pour la carte à ractères géographiques, et être différenciés par des
l/lOO 000. caractères pédologiques.
Les unités de paysages sont donc définies :
2.2.4. CARTE DES PAYSAGESPÉDOLOGIQUESA l/lOO 000 - par leurs caractères géographiques ;
- par des caractères pédologiques suffisants pour
La notion de paysage pédologique a été employée
par de nombreux pédologues : paysages pédologiques, différencier les sols, et dont le choix dépend de la
paysages morpho-pédologiques, etc. région étudiée.
Les unités de paysage sont généralement des volumes 2.2.4.2. Description des unités de paysage
pédologiques d’ordre élevé, convenants à une carto-
graphie à l/lOO 000 à 1/500 000, et désignés par des Beaudou et Sayol définissent les unités de paysage
critéres essentiellement géographiques... La pédologie à partir de la carte des segments fonctionnels et ne
intégrant les donnees géomorphologiques, le terme décrivent pas le contenu sol de chaque unité dans la
« morphologique » est pléonastique, les paysages sont légende de la carte des paysages, qui mentionne
qualifiés de « pédologiques ». uniquement les caractères du relief, les unités n’étant
désignées que d’après les critères du relief.
Pour Beaudou et Chatelin, un paysage pédologique
correspond à un type de séquence ou d’unité dyna- Sur la carte des paysages pédologiques de la région
mique, et est désigné par des critères topographiques de Mouyondzi qui a été dressée, des critères pédolo-
et geomorphologiques. La largeur des séquences giques peuvent intervenir dans la désignation des
représentatives est d’après ces auteurs de l’ordre du unités. De plus, il faut que l’expression du contenu
km, rarement de l’ordre de la centaine de mètres. sol dans la légende permette de comprendre la carte
des paysages isolément sans référence obligatoire à
Sur la zone étudiée, des unités de paysage ont été la carte pédologique à 1/100000. Des caractères pédo-
définies de la manière suivante : logiques sont donc exprimés dans la légende. 11 est
clair que ce ne sont pas les mêmes que ceux qui
2.2.4.1. Déjinition des unités de paysage définissent et décrivent les unités fonctionnelles de
la carte pédologique à l/lOO 000. Une référence à ces
II s’agit de définir des unités suffisamment synthé- unités fonctionnelles ne sera donc qu’indicative, et
tiques pour la représentation à des échelles de carto- les unités de paysage sont décrites par des combinai-
graphie assez petites, et suffisamment homogènes pour sons d’unités qui peuvent correspondre à une ou
que leur différenciation et leur caractérisation soient plusieurs de ces unités fonctionnelles, mais qui n’ont
aisément compréhensibles. pas le même contenu pédologique. Comme signalé
Un certain nombre de caractères peuvent être pris précédemment, celui-ci est défini par les caractères
en compte : pédologiques suffisants pour différencier les sols ;
ces caractéres dépendent évidemment de la zone
- succession et répartition géométrique des sols, étudiée.
mple de la carte
1/25.000 (Fig.41
Km
Ortho_apexols,gravoIit0s à gravillons
Classification C PCS
Les caractères retenus sur la zone d’étude sont les celui-ci est près de la surface, et caractères du
suivants : gravolite : gravillons en plaquettes ou non.
- nature de l’apexol ; La légende de la carte des paysages pédologiques se
- nature des premiers horizons de l’infrasol, quand présente donc ainsi :
La figure 6 présente un extrait de la carte des paysages Pour Beaudou et Chatelin (1972), elles servent à
pédologiques à l/lOO 000 de la région de Mouyondzi, désigner des volumes comportant plusieurs types de
et de sa légende. toposéquences ou d’unités dynamiques.
La carte pédologique et la carte des paysages Pour Fridland (1974), les régions pédologiques sont
pédologiques ont été représentées à la même échelle, désignées d’après une classification des formes géné-
l/lOO 000. tiques et géométriques. Les critères sont donc essen-
Le mode de constitution des unités cartographiques tiellement géomorphologiques.
n’est cependant pas du tout le même dans les deux cas : Là encore, les caractères géomorphologiques sont
- L’unité de description de la carte pédologique à de bons intégrateurs de l’ensemble des caractères
l/lOO 000 est de l’ordre de l’unité fonctionnelle. pédologiques et géométriques des sols.
- L’unité de paysage est une représentation à un Les unités cartographiques des cartes traditionnelles
niveau de synthèse plus élevé, où les caractères à ces échelles sont généralement désignées de cette
géographiques des volumes s’avèrent être de bons façon. Mais la description des unités cartographiques
intégrateurs de la structure de la couverture pé- peut être beaucoup plus précise en utilisant le voca-
dologique : l’unité de paysage n’est pas conçue bulaire défini précédemment, en particulier en citant
comme un simple regroupement d’unités fonction- les principales séquences de chaque région et leur
nelles. mode d’assemblage.
Le gain d’unité d’une carte à l’autre est faible Les régions sont donc définies d’après des caractères
(6 unités au lieu de IO), et l’échelle de représentation géomorphologiques :
est la même : ceci est dû à la complexité de la région - type de topographie
étudiée, ce qui fait que les paysages, unités génético-
- nature de la roche-mère.
géométriques cohérentes, contiennent peu d’unités
fonctionnelles.
Les caractères retenus pour la description des sols
Dans de nombreuses régions ferrallitiques, moins de chaque unité sont désignés d’après les mêmes prin-
variées, l’échelle de représentation d’une carte des cipes que pour la carte des paysages pédologiques,
paysages peut être plus petite que celle d’une carte les contraintes d’échelle étant différentes.
pédologique faite à l’ordre de l’unité fonctionnelle.
Aspect général du profil : défini par la nature de I’apexol et
l’horizon qu’il surmonte.
2.2.5. CARTE DES RÉGIONS PÉDOLOGIQUES Mode d’assemblage des sols : sequence, mosaïques de séquences,
etc.
Les régions pédologiques sont des unités qui per- Taux de saturation donnés par la correspondance avec la
mettent la représentation cartographique à petite Texture l classification CPCS.
échelle (1/200 000, 1/500 000 et plus petit) des vo-
lumes pédologiques. La légende se présente donc ainsi :
Type de sols
I Classification C.F!CS
I
Cakai M&O ou migas&Jenon ,
l-l
Collines et versants de
- Lepto et brachy-opexols sur gmvotite en
plateaux, pentes souvent * Znies
haut des versants.
sup. à 15X, profils rectili -Au milieu des versants, apparition du
gnes, denivellation 150- Tillites
ritichron, puis de I’alterite à moins
et
dr 2m.
gris
Plateaux et coll+versanb
à pentes souwnt int à 15%
profils rectilignes kirquesl
ou convexo-concaves,dini
vollationa 1Wm
Caractàms karstiques.
ea
6
Mme topographie que IW Misos6quenos : Solsferrallitiques,fortement d&atw?s,
H....
té 5, mais sans cirques nl Tillites ,Orthoapexols surgrawtib enhautdeeformee typkxres modaux*w tajounis m*ux
caractères karstiques,pm
a
_Leptobrachy etorthoapexols sur gravolites ou avec remaniement de surfaw# ma
Uriau sablo-argileux ou argilosableu:
tes plus fortes en hout ~Hydrornorphie friquente en fond de vallic
des versants
Sols hydromorphes peu humiforer ci ’
--’ . cr&s gley ou pseudo-gley
.__. . .
La figure 7 présente un extrait de la carte des régions vocabulaire géomorphologique. Les relations entre
pédologiques et de sa légende. unités sont décrites par le vocabulaire utilisé par
Fridland, qui a beaucoup d’intérêt quand la structure
de la couverture pédologique est complexe, et qui a
l’avantage de permettre éventuellement un traitement
CONCLUSION informatique des données (Belobrov, Fridland, 1790).
Les méthodes de cartographie qui ont été exposées
ici ont été appliquées à une surface assez restreinte
A une échelle donnée, le travail de cartographie et assez particulière par la diversité des sols et des
privilégie la représentation d’un type d’unités qui processus qu’elle présente. Cette variété des sols et
font partie d’un système de volumes emboîtés, définit de leurs successions en toposéquences a permis de
et décrit ces unités (travail de Beaudou, Chatelin, définir plusieurs régions pédologiques à une échelle
etc.), et décrit les relations entre elles (apport du de travail qui, dans beaucoup de zones ferrallitiques,
travail de Fridland). Ces unités permettent la des- serait celle du paysage pédologique. Si le principe
cription des unités cartographiques. de la définition des unités fonctionnelles, des paysages,
Les critères de désignation des unités de description des régions, est partout le même, l’échelle de représen-
sont choisis, à chaque échelle, d’après les mêmes tation cartographique optimale de ces unités peut
préoccupations : transmission de la meilleure con- varier, bien sûr dans des limites définies par un critère
naissance de la couverture pédologique à des niveaux d’échelle subjectif.
de synthèse différents. Ces critères correspondent, Le texte qui est proposé ne montre pas une méthode
à chaque échelle, à un ensemble de caractères qui détaillée applicable partout, mais présente un mode de
dépendent de la région étudiée : caractères pédolo- raisonnement permettant, dans chaque cas, d’élaborer
giques, géomorphologiques, géométriques. une méthode de construction des unités cartogra-
Les critères de regroupement éventuels des unités phiques et de description de la structure de la couver-
de descriptions en unités cartographiques sont diffici- ture.
lement définissables a priori, des groupements étant Enfin, il semble souhaitable d’arriver à une standar-
constitués pour des raisons seulement techniques. disation des notions et des termes utilisés par les
Les unités cartographiques peuvent comporter plu- pédologues. Ce texte ne constitue pas une « école »
sieurs unités de description voisines sur le plan géné- particulière, et ne doit être considéré que comme un
tique ou morphologique, ou simplement rapprochées outil de travail pour une définition la plus collective
dans l’espace. Ceci dépend des contraintes de l’échelle possible des modes de représentation cartographique.
utiliste et de la structure de la couverture pédologique.
Dans la mesure du possible, il faut essayer de cons-
truire des unités cartographiques qui correspondent REMERCIEMENTS
à une unité de description.
L’auteur remercie M. Y. Chatelin et MM. J. Boulaine, R.
Les moyens de description des unités cartogra- Maignien, D. Martin du temps qu’ils ont bien voulu consacrer
phiques ‘dépendent des caractères retenus : d’après a la lecture et a la correction de cet article.
les niveaux de synthèse, il pourra s’agir du vocabulaire
pédologique traditionnel du glossaire, de la termino- Manuscrit reçu au Service des Publications de I’ORSTOM
logie typologique, de la classification des sols, de le 3 novembre 1978
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