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Géophysique appliquée

Contribution de la géophysique
et de la géoarchéologie
en science forensique

Application de méthodes d’exploration géophysiques pour identifier et


déterminer les caractéristiques des corps organiques enterrés

Auteurs : NAA Abdelghani


ZAGH Aniss

juin 2017
Table des matières
Préambule ........................................................................................................................................ 3
I. Introduction .................................................................................................................................. 4
II. La géophysique appliquée en science forensique ...................................................................... 6
II-1. Techniques géophysiques utilisées en science forensique ................................................... 6
II-1.a. La méthode électromagnétique et le Géoradar ............................................................. 6
II-1.b. Méthode Electrique:.................................................................................................... 10
III. Application pratique ................................................................................................................ 15
III-1. Application de la géophysique en science forensique : .................................................. 15
III-1.a. Choix des méthodes ................................................................................................... 15
III-1.b. Cibles recherchées ..................................................................................................... 15
III-1.c. Déroulement des travaux ........................................................................................... 15
III-2. Réalisations pratique ....................................................................................................... 16
III-2.a. Premier site : USTHB ................................................................................................ 16
III-2.b. Deuxième site : Saïd Hamdine .................................................................................. 23
III-2.c. Troisième site : Tizi Ouzou ....................................................................................... 27
III-3. Conclusion de la partie pratique ...................................................................................... 32
Conclusion générale ...................................................................................................................... 33
Bibliographies................................................................................................................................ 35

2
Préambule

Préambule
Les méthodes de prospection géophysiques sont utilisées pour déterminer, dans le cadre
des enquêtes judiciaires et du renseignement criminel, la position et la profondeur de
corps enterrés, afin d’éviter tout tâtonnements quant à la recherche de ces corps, ces
méthodes permettes de faciliter la recherche des cibles et donnent des résultats rapides et
pertinents.

Les méthodes de sub-surface sont utilisées dans ce cadre, elles permettent d’obtenir des
résultats précis et rapides. Le but est d’examiner ces méthodes, théoriquement et par la
pratique, de donner une synthèse des différentes interprétations des résultats obtenus, et
de comparer ces méthodes et les classifier en fonction des besoins.

Organisation du document m

1- Partie théorique où l’on présente d’une part les sciences forensiques et leurs
différentes disciplines, et d’autre part les géosciences et leurs méthodes
appliquées dans ce cadre.
2- Partie pratique qui consiste aux travaux d’exploration réalisés dans différents sites
où des corps d’animaux sont enterrés depuis un certain temps, et dont
l’application des différentes méthodes géophysiques permet de déterminer les
caractéristiques de la fosse et du corps. La partie pratique se termine donc après
les interprétations par une synthèse qui démontre l’utilité de ces méthodes et leurs
apports aux services demandeurs.

3
Introduction

I. Introduction
La science forensique est l’ensemble des différentes méthodes d’analyse scientifiques et
techniques appliquées a des fins judiciaires, pour prouver l’existence d’un crime et de
définir son mode opératoire

Ces sciences forensiques interviennent dans un cadre juridique afin de mieux comprendre
les crimes et les délits.

Ces différentes spécialités collaborent entre elles afin de fournir des indices ou des
informations utiles aux agences d’investigation.

La science forensique fait partie intégrante des outils de l’enquête judiciaire, elle repose
sur plusieurs domaines d’application

 Médecine légale : c’est une spécialité de la médecine qui détermine les causes de
lésions d'une victime, notamment les causes de décès liées à l'activité
thanatologique, dont le principal support est l'autopsie. On utilise parfois le terme
« médecine forensique », l'une des branches des sciences forensiques.
Elle recouvre trois grands champs d’activité :
o la médecine légale judiciaire (autopsies médico-légales, aspects légaux des
pratiques médicales s'appuyant sur les législations dont dépendent les
médecins),
o clinique (urgences médico-judiciaires, victimologie) et
o scientifique (science thanatologique).

 Entomologie forensique : Lors de la découverte d’un cadavre, les enquêteurs ont


besoin de connaître précisément la date et l’heure du décès : l’estimation de
l’intervalle post mortem (IPM) par les méthodes traditionnelles de médecine
légale est délicate et imprécise : l’utilisation des insectes nécrophages pour dater
le décès devient alors la seule solution1.

 Anthropologie médicolégale : discipline scientifique qui s’intéresse à l'analyse


en laboratoire, par les nouvelles technologies, des corps squelettisés ou très
décomposés2.

1
La faune des cadavres : application de l’entomologie à la médecine légale. - Jean-Pierre Mégnin – Editions
Hachette.
2
Manuel pratique d'anthropologie médico-légale – Tania Delabarde & Bertrand Ludes - publications
ESKA

4
Introduction

 Botanique forensique : La botanique judiciaire est l’application des sciences de


la flore aux enquêtes criminelles. Il s’agit d’une discipline relativement récente
qui incorpore plusieurs sous-disciplines : la palynologie (l’étude des pollens), la
dendrochronologie (l’étude des anneaux de croissance des arbres), limnologie
(l’étude des environnements marins), la systématique (la classification des
plantes), l’écologie (l’étude des écosystèmes), et la biologie moléculaire3.

D’autres disciplines scientifiques sont aussi associées aux sciences forensiques tels que la
géologie forensique, l’archéologie forensique et la géophysique forensique.

3
The Simon Fraser University Museum of Archaeology and Ethnology -
http://www.sfu.museum/forensics/fra/

5
La géophysique appliquée en science forensique

II. La géophysique appliquée en


science forensique :
La géophysique consiste à prospecter le sous-sol en utilisant des méthodes non invasives.
Le but du ces méthodes est de cibler et de trouver un corps, un arme, des mines
antipersonnel, ou tout objet inclus dans une affaire judiciaire

II-1. Techniques géophysiques utilisées en science forensique:


Les méthodes géophysiques sont efficaces due au fait quelles donnent des détails sur la
profondeur, les dimensions, la taille, et la localisation de l’objet recherché de plus elles
sont non destructives pour la plupart (Pringle and al, 2012).

Les méthodes utilisées sont les méthodes de prospection électromagnétique et Géoradar,


et les méthodes électriques.

II-1.a. La méthode électromagnétique et le Géoradar :

Méthode Electromagnétique :
La méthode géophysique la plus populaire pour l’investigation forensique et
archéologique est la méthode électromagnétique (Slingram EM31).

Principe :
Son principe consiste à émettre une onde électromagnétique primaire orientée vers le sol
sans interagir avec lui de manière physique, cette dernière va rencontrer une cible si il
y’en a une, qui à son tour émettras une onde secondaire résultante des courants
électriques de Foucault, de même fréquence que le champ magnétique primaire.

Figure 1 - Principe de l’induction électromagnétique

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La géophysique appliquée en science forensique

Cela nous donnera une approximation sur la conductivité apparente σa qui est siemens par
mètres grâce à la connaissance de la composante horizontale et verticale du champ
magnétique primaire Hp et secondaire Hs .

La conductivité apparente (cagnard) :

𝐻𝑠 2 1 𝑆
𝜎𝑎 = | |× = ( )
𝐻𝑝 𝜋𝑓𝑆²𝜇0 𝜌𝑎 𝑚

S : distance inter bobines

μ0=4π10-7H.m-1

Il existe plusieurs configurations des bobines, les deux configurations sont souvent
utilisées en Slingram EM31, nous les avons utilisées lors de nos travaux

Le dipôle vertical et le dipôle horizontal

Figure 2 - Disposition des deux bobines

Méthode Géoradar (GPR) :


Une autre méthode magnétique de subsurface est souvent utilisée dans le domaine
forensique qui est le Géoradar :

Principe :
Il mesure le temps de parcours et l’amplitude des ondes électromagnétiques réfléchies
transmises4.

Cela ce fait grâce a une antenne qui envoie une ondelette a une fréquence connue et sera
réceptionnée par un récepteur

Ces deux derniers peuvent être dans un même seul caisson avec un offset nul ce qui
représente les antennes monostatiques, tandis que dans le cas ou nous aurons un offset
variable avec une séparation importante entre l’antenne émettrice et la réceptrice on
l’appellera antenne bi-statique.

4
Stéphane Garambois - Université Joseph Fourier Grenoble

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La géophysique appliquée en science forensique

Figure 3 - Schéma du passage du GPR sur un objets

Le résultat obtenu est appelé radagramme, il est constitué d’ondelettes à l’emplacement


présumé contenir la cible recherchée avec une approximation de la profondeur.

Caractéristiques du Géoradar :

o il possède la meilleure résolution pour l’imagerie de subsurface


o La profondeur de prospection varie de moins d’un mètre jusqu’au millier de mètre
(tout dépend de la fréquence d’utilisation)
o Peut être utilisé à partir de la surface, en puits, entre les puits et en aéroporté.

Utilisation du Géoradar :

En géologie /géotechnique :

- Détection de cavité naturelle et fissures


- Localisation de plan de glissements
- Exploration minière
En environnemental :

- Cartographie des polluants


- Localisation d’objets conducteurs enfouis

En glaciologie :

- Etudes des mouvements des glaciers


- Cartographie des épaisseurs des glaciers

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La géophysique appliquée en science forensique

Exemple d’utilisations du Géoradar en forensique :

Auteure année Lieu (Ville) Fréquence Objet enterré Profondeur


GPR
France et al Colorado USA 300 et 900 MHz 6 Cochons 50,8 à 78,7 cm
1992
Strongman Colombie 500 MHz UN ours et 2 NC
1992 Britannique chèvres
Canada

Freeland et al Tennessee USA 40 et 900 MHz Cadavre 60 cm


2003 humain

Schultz et al Floride USA 500 MHz 12 Gros 6 Cochons à 50 et


2006 cochons 60 cm et 6 autres
à 1 et 1,1 m

Tableau 1 - Utilisations du Géoradar en forensique

Exemple de section du cimetière de Cape Road (1943) aux états unis 5:

Dans cet exemple il s’agit d’une exploration faite sur un ancien cimetière des esclaves qui
date de la période de la seconde gère mondial.

Cette étude qui consiste a exploré le vaste terrain de cimetière où il a été précédé a la
réalisation de plusieurs Profil celons la disposions des tombe dont le Profil représenté par
la figure suivante

Figure 4 – exemple de Profil du cimetière Cape Road

L’image résulte de traitement des données par le logiciel GPRSoft, elle montre les traces
de trois amas d’os du cimetière. Ces traces résultent de la réflexion de l’onde
électromagnétique, on constate la forme en hyperboles qui en est le résultat.

5
PRACTICAL USE OF GROUND PENETRATING RADAR: A SURVEY OF COASTAL HISTORIC
CEMETERIES IN FLORIDA WILLIAM P. BOYNTON A.A. South Florida State College 2004 B.A.
University of South Florida, 2006

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La géophysique appliquée en science forensique

Effet de la fréquence du radar :

On procède à la comparaison des figures à 450MHz et à 1200 MHz, l’atténuation du


signal du Géoradar augmente avec l’augmentation de la fréquence

Mais elle dépend aussi de la nature du terrain tel que les argiles qui compliquent
l’opération de prospection.

II-1.b. Méthode Electrique:

La méthode électrique est une méthode de prospection de subsurface passive, elle permet
d’obtenir de l’information sur le sous-sol âpres interprétation des résistivités apparente.

Principe :
Elles ont pour but de déterminer les caractéristiques du sous-sol en se basant sur le calcul
de la résistivité apparente.

Les mesures dépendent des teneurs en eau du sous-sol mais aussi de sa porosité et de la
salinité.

Figure 5 - Schéma descriptif des méthodes électriques

Elles consistent à injecter un courant par deux électrodes A et B ce qui engendre une
différence de potentiel qui est mesurée entre les deux bornes réceptrices M et N, cette
différence de potentiel nous permettra de connaitre la valeur de la résistivité apparente

∆𝑉 = 𝑉𝑀 − 𝑉𝑁

𝜌𝐼 1 1 1 1
∆𝑉 = ( − − + )
2𝜋 𝐴𝑀 𝑀𝐵 𝑁𝐴 𝑁𝐵

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La géophysique appliquée en science forensique

2𝜋 ∆𝑉
𝜌=( 1 1 1 1 )× = 𝜌𝑎
− − + 𝐼
𝐴𝑀 𝑀𝐵 𝑁𝐴 𝑁𝐵

Il existe des méthodes pour les appliquer :

- Par sondage : on fixe le centre du dispositif puis on écarte les électrodes, il en résulte
un sondage de plus en plus profond
- Par profilage : on déplace notre dispositif latéralement permettant ainsi de mesurer
les variations horizontales de la résistivité

La combinaison de ces deux nous donne les panneaux électriques

Principe des panneaux électriques :


Les tomographies électriques consistent à réaliser des profils multiples en augmentant
régulièrement l’espacement entre les électrodes.

Si l’espacement entre électrodes est grand; la profondeur d’investigation augmentera par


conséquent afin de construire une pseudo-section. Cela ce fait par augmentation de l’écart
inter électrodes pour passer d’un niveau de mesure à un autre on répète l’opération

Figure 6 - Mise en œuvre de panneaux électriques

Exemple de détection d’une tombe clandestine par la méthode électrique6


Un squelette en plastique habillé, des organes d’animaux, un liquide physiologique et une
arme de crime, ont été enterrés à une profondeur de 0.6 m.
L’investigation géophysique a consisté en six (06) profils de tomographie de résistivité
électrique.

6
Pringle et al, 2008 publié dans " journal of forensic science".

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La géophysique appliquée en science forensique

Figure 7 - Exemple de détection d’une tombe clandestine : a) les structures enterrées. b)


Positon de la tombe et des profils de la tomographie.

Les mesures ont été acquises en trois périodes différentes; avant l’enterrement, un mois et
3 mois après l’enterrement. La figure suivante montre les résultats de ces trois levés

Figure 8 - : Modèle de résistivité électrique le long de P2, A) avant l’enterrement, B) un


mois après l’enterrement, C) trois mois après l’enterrement

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La géophysique appliquée en science forensique

La figure représente les modèles de résistivités obtenus le long du profil P2. Ils mettent
en évidence des variations latérales des résistivités électriques.

La figure A montre des valeurs faibles de résistivités inférieure à 50 Ω.m, situées à l'Est
de la coupe, ce profil ne présente aucune anomalie.

Le deuxième modèle de résistivité (fig. B) a mis en évidence une anomalie caractérisée


par des résistivités faible de l’ordre de 50 Ω.m, cette anomalie située à x= 5 m
correspondant à la position de la structure enterrée.

L'image de résistivité obtenue après trois mois de l’enterrement (Fig. C) montre une
anomalie plus conductrice (38Ω.m) que la précédente à l’ endroit de la tombe.

La technique de tomographie de résistivité électrique s’est montrée très efficace dans la


localisation de la tombe dans un environnement urbain et spécialement après trois mois
de l’enterrement. Cette structure présente un fort contraste de résistivité par rapport au
milieu environnant.

Cette variation est due à la salinité du site d’enterrement en raison de la présence du


liquide physiologique (5L de NACL) et des organes d’animaux.

Les étapes de désintégration d’une tombe clandestine7 :

Le corps enterré passe par trois étapes lors de sa désintégration.

- La première étape consiste en l’apparition d’un gonflement de la tombe qui résulte du


dégagement du gaz méthane et des composants organiques volatiles,

- La deuxième est relative à l’aplatissement du corps accompagné d’une infiltration


des liquides organiques dans le sol et

- La troisième étape où le corps est asséché et transformé en squelette.

7
Comparison of Near-surface Geophysical Techniques in Forensic and Archaeological
Investigations. James D. Hansen, Keele University 2016

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La géophysique appliquée en science forensique

La figure suivante représente ces trois étapes :

Figure 9 - : les trois étapes de désintégration d’un corps enterré

14
Application pratique

III. Application pratique


III-1. Application de la géophysique en science forensique :
Dans le présent chapitre nous allons décrire les différents travaux d’application pratique
des méthodes géophysiques appropriées afin de déterminer certains détails sur des corps
d’animaux enterrés dans des endroits connus.

III-1.a. Choix des méthodes

Le choix des méthodes est conditionné par la nature des cibles et les spécificités des
conditions exigées par les services concernés qui sont théoriquement la police judiciaire
et la gendarmerie. Il faut donc choisir des méthodes qui préservent les aspects physiques
du lieu et de la cible recherchée, ce qui revient à opter pour des méthodes non
destructives de prospection.

Aussi il faut recourir à des méthodes qui produisent des résultats assez précis
relativement aux dimensions des objets recherchés. En effet les corps enterrés sont de
dimension réduites d’environ 50 cm jusqu’à 1,5 m, sans perdre de vue aussi la
profondeur présumée des objets qui varie entre 1 et 3 mètres.

Ces facteurs sont à tenir en compte non seulement dans le choix des méthodes
géophysiques à appliquer, mais aussi lors des travaux de prospection dans chaque site.

Le but de ces applications n’étant pas de rechercher des objets inconnus enterrés dans
des lieux et à des profondeurs inconnus, mais de vérifier le degré d’efficacité et de
pertinence des différentes méthodes dans des applications de ce genre.

III-1.b. Cibles recherchées

Pour des raisons de déontologie et des obligations d’éthique on ne peut appliquer ces
méthodes sur des cadavres humains. Certains travaux similaires ont été réalisés à
l’étranger dans des cimetières ont fait l’objet de thèses de doctorat (voir bibliographie)

L’application des méthodes sera exécutée sur des corps d’animaux (chien, sanglier, amas
d’os …), qui ont été enterrés depuis un certain temps variant entre quelques semaines et
une année. Les endroits sont identifiés par les personnes responsables de leurs
enterrements.

III-1.c. Déroulement des travaux

15
Application pratique

Les travaux à réaliser vont nous permettre d’avoir un aperçu sur la géophysique
forensique et ces différentes applications, de par sa non destructivité des lieux prospecté,
et de son efficacité en ce qui concerne la précision des résultats obtenus.

Dans cette partie nous allons appliquer des méthodes de prospection pour essayer de
retrouver les cibles et de donner le maximum des informations utiles à l’enquêteur.

III-2. Réalisations pratique :

III-2.a. Premier site : USTHB

Le premier lieu où l’on a travaillé est à l’université des sciences et de la technologie


Houari Boumediene, le travail y a été effectué en deux endroits.

Figure 10 - Image satellite du site USTHB

Le premier endroit test est situé à l’ouest de la faculté de mathématique à 36.632454


degrés Nord et3.784968 degrés Est.

Sa superficie est de 192 m2, il a été utilisé en 2014 dans le domaine forensique ou l’on a
enterré des ossements et des reliques (ferraille), recréant les conditions d’enterrement
d’un corps humain, et des armes a feux.

Dans ce site il existe deux tombes; le premier contenant des ossement de vache, qui se

16
Application pratique

rapproche des ossement humain, enterrés à 0.5 m de profondeur, le deuxième contient des
objets métalliques enterré à 0.3m de profondeur.

A cause de la taille de la cible, et pour optimiser la résolution, on a choisi de travailler


uniquement sur la première tombe.

1ère méthode : méthode électrique

Déroulement du travail :

Pour ce site nous avons utilisé le SARIS pour nos mesures en réalisant un profil de 6
mètres de longueur, suivant un espacement de 0.5m le long d’un profil, avec une
configuration Wenner, suivant un allongement Nord-ouest Sud-est recoupant
l’anomalie.

Figure 11 - Disposition du profil coupant l’anomalie

Résultats et interprétation :

Les données obtenues de l’appareil sont sous la forme d’un fichier au format DAT. Ce
fichier a été inséré dans l’application RES2DINV où on a obtenu après inversion la Catre
de la pseudo-section suivante :

17
Application pratique

Figure 12 - la pseudo-section

Malgré que le graphe ne montre pas clairement la présence de la cible, probablement à


cause de ses dimension et sa petite profondeur; on peut constater en analysant la
disposition des couches obtenues, l’existence d’une discontinuité visible le long de la
couche (la plus résistante, représentée en rouge). Cette discontinuité atteint même la
couche superficielle, ce qui explique l’enterrement du corps dans cet endroit.

2ème méthode : méthode électromagnétique

Déroulement du travail :

On a utilisé un SLINGRAM EM31, cet appareil utilise sa propre source de champ


électromagnétique qui permet des mesures locales très rapides sans déploiement de
capteur externes.

On a suivis presque le même profil que la méthode précédant afin de consolider les
données des deux méthodes

Les données obtenues dans cette méthode sont comme suit :

Résistivité (Ω.m) Conductivité (S/m) Position (m)


8,86564121 112,795 0,75
9,28444762 107,707 1
10,8644873 92,043 1,25
9,68072954 103,298 1,5
8,46231309 118,171 1,75
9,51746455 105,07 2
14,0745954 71,05 2,25
13,2177223 75,656 2,5
8,53657496 117,143 2,75
8,61927788 116,019 3
10,5059674 95,184 3,25
11,4550162 87,298 3,5
11,7148146 85,362 3,75
10,2902891 97,179 4
9,96820144 100,319 4,25
13,2729855 75,341 4,5
13,4084205 74,58 4,75

18
Application pratique

10,1486781 98,535 5
11,2800614 88,652 5,25

Tableau 2 – données de mesure Slingram

Relativement aux conditions de travail et aux dimensions de la cible on a travaillé avec


un seul profil.

Le graphe obtenu est le suivant :

Figure 13 – Graphe des mesures Slingram

On distingue dans le graphe une petite bosse à l’endroit de la cible. Malgré cela on peut
constater que la résistivité du sol est très proche de celle de la cible. Ce qui explique les
valeurs parasites qui ont donné les autres bosses.

On comparaison avec des résultats obtenus dans le même site, lors d’un projet de fin
d’études en 2014, dont les données sont représentées dans le graphe suivant :

19
Application pratique

Figure 14 – Graphe des mesures Slingram de 2014

On constate une nette différence que l’on justifie par les différences de résistivité du sol
due aux effets des conditions climatiques, en effet les mesures de 2014 ont été effectuées
en temps clair (les photos du site le montrent) , alors que nos mesures sont réalisées suite
a une tempête de Pluit qui a modifié la résistivité superficielle du sol.

Dans le deuxième endroit nous avons enterré un crane de vache ainsi qu’un os, à une
profondeur de 0.65 m, dans un sol limoneux argileux compacté à l’ouest de la faculté de
Génie des procédés Génie mécanique à 36.716447 degrés Nord et 3.179952 degrés Est.

20
Application pratique

Figure 15 – Contenu de la 2ème tombe

Figure 16 - Tombe creusé a 0.65 mètres

Déroulement du travail :

Pour cet endroit nous avons utilisé le SYSCAL pour réaliser un profil test de 24
électrodes avec un espacement de 0.25 mètres selon un allongement Nord-est Sud-ouest.

21
Application pratique

Figure 17 - Disposition du profil coupant l‘ anomalie

Résultats et interprétation :

Le fichier DAT obtenu inséré dans le logiciel RES2DINV donne la pseudo-section


suivante :

Figure 18 - la pseudo-section de la 2ème tombe

Dans cette image on peut voir clairement notre cible qui est très résistante par rapport au
milieu.

La cible repose sur une couche argileuse conductrice représentée en bleu dans la figure

A la différence du premier endroit, les résultats sont plus clairs et concluants, ceci est du
aux conditions de travail suivantes :

− Conditions climatiques différentes


− Dimensions de la cible plus importantes
− Profondeur plus grande

En conclusion, ce site avec ses deux endroits nous a servi pour expérimenter, au début de
notre travail, sur terrain, les deux méthodes précédentes et d’acquérir une expérience qui
nous servira dans les sites externes suivants.

22
Application pratique

III-2.b. Deuxième site : Saïd Hamdine

Présentation du site

Situé à 7 km du centre ville et à 200 mètres d’altitude, Saïd Hamdine fait partie de la
commune de Bir Mourad Rais, ce lieu nous a accueillis pour notre deuxième
expérimentation.

Notre terrain est à 36.736238 degrés Nord et 3.784968 degrés Est dans la cité 384

logements de Saïd Hamdine

Figure 19 – position satellite Said Hamdine

Dans ce site le propriétaire a enterré depuis environ trois mois un chien de taille près de
70cm et à une profondeur présumée de 0.7m

Dans ce site on a utilisé deux méthodes : la méthode électrique et le Géoradar

L’application de la méthode Slingram dans ce site s’est avérée infructueuse vu les


caractéristiques du site, en effet la cible est enterrée dans un endroit exigu dans un coin
entre un mur et une barrière métallique ce qui défavorise fortement l’utilisation de cette
méthode.

23
Application pratique

Méthode électrique :

Déroulement du travail :

Pour ce site nous avons utilisé le SARIS pour nos mesures, en réalisant un profil suivant
un espacement de 0.25m avec une configuration Wenner suivant un allongement Est
Ouest recoupant l’anomalie

Figure 20 - Disposition du profil coupant l’anomalie

Résultats et interprétation :

Les données obtenues de l’appareil sont sous la forme de fichier .DAT. L’application
RES2DINV permet, après inversion d’on sortir les résultats suivants

Figure 21 – pseudo-section ERT de site Said Hamdine

Le graphe montre clairement la cible recherchée (la zone en bleu). On constate sur ce
graphe que dans notre cas la cible est plutôt conductrice à la différence des cas
précédents. En effet la structure organique de l’animal récemment enterré présente une
conductivité importante en comparaison avec celle des ossements ou des corps enterrés
depuis plusieurs années.

Deuxième méthode (méthode Géoradar) :

24
Application pratique

La faculté ne dispose d’aucun spécimen de cet appareil, dans notre projet on a demandé
le recours d’un bureau d’études privé, qui nous a assisté dans la réalisation des mesures.

Déroulement du travail :
On a utilisé GSSI SIR-3000 en parcourant trois Profils :

 Profil parallèle à la cible.


 Profil orthogonal à la cible.
 Profil diagonal.

Les mesures ont été faites chacune avec deux antennes de 400 et 900 MHz.

La première fréquence 400 MHz a été utilisée relativement à une profondeur présumée de
quelque 150cm, mais les résultats obtenus n’étaient pas assez clairs lors du prétraitement
effectué pendant les mesures. On a opté alors à répéter les mêmes mesures avec la
deuxième fréquence (900MHz) ce qui a donné plus de précision dans les résultats

Les données obtenues dans cette méthode sont résumées dans un fichier au format DZT
auquel on a appliqué le logiciel GPRsoft PRO, dont on a obtenu une Licence
d’utilisation de 30 jours auprès de l’éditeur GEOSCANNERS AB.

Ce logiciel nous donne en sortie les différentes représentations graphiques de mesure


(traces), pour chaque fréquence et chaque profil.

Pour améliorer les résultats on a utilisé certains filtres et transformations comme le gain,
la remise à zéro et les différents filtres disponibles.

Ces transformations ont pour but d’éliminer tout résidu dû à des parasites ou des objets
indésirables, de sorte que les résultats restants ne relèvent que de la cible seule, malgré
toutes nos tentatives en ce sens, nous n’avons pas éliminé tous ces parasites. Il est évident
qu’avec plus d’expérience dans ce genre de méthodes on pourra aboutir à des résultats
plus précises

Résultat et interprétation :
Les résultats obtenus sont comme suit :

25
Application pratique

Figure 22 – trace Géoradar de 400MHz

Figure 23 – trace Géoradar de 900MHz

On constate que pour la fréquence de 400MHz la représentation de la cible est à peine


visible dans le bruit résiduel, donc l’utilisation de cette fréquence dans notre cas n’est pas
adéquate. Toutefois pour la fréquence de 900MHz la cible est suffisamment visible sur
les représentations graphiques.
26
Application pratique

Pour le profil parallèle la mesure donne une profondeur d’enivrant 30cm pour le haut de
corps.

Pour le Profil transversal les mesures obtenues sont loin d’être logiques. En effet la cible
est moins apparente et la profondeur résultante dépasse les 60cm donc la mesure dans ce
cas est loin de la vérité.

Le profil diagonal n’a donné aucun résultat exploitable malgré toutes les tentatives de
corrections logicielles appliquées (combinaison des filtres).

Remarque : en comparaison avec la méthode électrique on peut déduire que : seul le


profil parallèle donne des résultats crédible.

Si on veut obtenir plus de précision sur les résultats que l’on déduit des graphes obtenus il
est nécessaire de procéder à une étude approfondie par l’analyse de la variation de la
vitesse de propagation sur des différents niveaux du sous-sol. Ces analyses permettent de
rectifier les erreurs des mesures de vitesse et de profondeurs et aussi de détecter les
éventuelles discontinuités qui montrent la présence de la cible.

III-2.c. Troisième site : Tizi Ouzou

Nous avons choisi la commune de M’kira, située à 5 kilomètres au nord de Tizi Ouzou.
Qui a pour coordonnés 36.632454 degrés Nord et 3.784968 degrés Est.

Figure 24 – position satellite de site de Tizi Ouzou

L’emplacement de cette cible se trouve dans une zone montagneuse qui présente un
dénivelé topographique.

27
Application pratique

Ce site se situe sur un terrain accidenté ce qui rend l’application de certaines méthodes
difficile, la méthode Géoradar n’est pas favorable pour ce cas à cause de la difficulté de
déplacement de l’appareil.

Donc la tomographie électrique et le Slingram sont le choix logique car ce sont moins
dépendants de la topographie.

Méthode électrique :

Déroulement du travail :

Pour ce site nous avons utilisé le SYSCAL pour nos mesures en réalisant quatre profils
suivant un espacement de 0.5m le long de chaque profil avec une configuration Wenner
de 24 électrodes.

Figure 25 - Disposition des profils coupant l’anomalie

Résultats et interprétation :

Apres le traitement des données de chaque profil on a réussi à avoir les résultats
suivants :

Profil 1 :

Figure 26 – pseudo-section du premier Profil de Tizi Ouzou

Interprétation

28
Application pratique

P1 : on remarque une importante anomalie résistante supérieure à 170 Ω.m superposant la


15ème électrode à une profondeur de 0.7 m qui repose sur une couche conductrice. Cette
anomalie représente la cible recherchée.

Profil 2 :

Figure 27 – pseudo-section du deuxième Profil de Tizi Ouzou

Interprétation

P2 : On remarque la présence de cette même anomalie résistante de l’ordre de 140 Ω.m


superposant les électrodes 14 15 et 16 à une profondeur de 0.5 mètres, tandis que la
variation de la couche compactée persiste en créant une anomalie résistante.

Remarque : la pseudo-section précédente montre la présence d’une faille qui va plutôt


vers l’est. Cette faille délimite deux zones l’une conductrice et l’autre résistante.

Profil 3 :

Figure 28 – pseudo-section du troisième Profil de Tizi Ouzou

Interprétation

P3 : on remarque que notre anomalie est moins importante de l’ordre 120 Ω.m sur un
profil diagonal qui recoupe une petite partie de notre cible qui est à une profondeur de
0.5m.

29
Application pratique

Profil 4 :

Figure 29 – pseudo-section du quatrième Profil de Tizi Ouzou

Interprétation :

P4 : on remarque la disparition de notre anomalie sur le profil 4 sous l’électrode 15, ainsi
que la présence d’une variation considérable de la résistivité mesurée du coté nord de
notre dispositif sur le P3 et P4, qui est probablement due à la présence d’une surface
érodée ou la présence de remblai.

Deuxième méthode: (méthode Slingram)

Déroulement du travail :

Notre choix c’est fait sur 6 Profils parallèles à l’allongement de notre cible avec un
espacement de 0.25m entre chaque point de mesure et de 0.5 m entre chaque profil

Nos cartes ci dessous ont été réalisées grâce au software Surfer.

Résultats et interprétation :

Les cartes suivantes représentent les mesures de conductivité dans les deux
configurations (dipôle horizontal et dipôle vertical)

30
Application pratique

Figure 30 – carte de conductivité en dipôle horizontal

Figure 31 – carte de conductivité en dipôle vertical

31
Application pratique

Sur la première carte qui correspond au dipôle horizontal apparait une trace de la cible
ainsi que la présence d’une anomalie régionale, alors que sur l’autre dipôle vertical cette
anomalie régionale est prédominante, ceci est dû à différence de profondeur
d’investigation entre les deux configurations et aussi au fait que cette méthode traite la
valeur moyenne de résistivité sur toute la profondeur.

III-3. Conclusion de la partie pratique :


Compte tenu des travaux réalisés et des résultats obtenus, on constate que la méthode
électrique est la plus flexible et la mieux adaptée à toutes les situations examinées.

En effet cette méthode permet d’une part la modification de la configuration très facile et
d’autre part donne des résultats plus pertinents.

Les autres méthodes en été dans notre cas une source complémentaire pour confirmer ces
résultats.

32
Conclusion générale

Conclusion générale
La géophysique avec ses différentes techniques d’exploration a un grand apport pour les
domaines des sciences forensiques. Elle permet de raccourcir le temps de recherche et de
réduire les efforts nécessaires lors des enquêtes judiciaires.

Les diverses applications des méthodes géophysiques dans ce cadre doivent faire l’objet
de beaucoup d’expérimentations, il est nécessaire au géophysicien de tester et de
pratiquer ses méthodes plusieurs fois et de manière répétitive afin de retrouver les
bonnes pratiques qui permettent d’obtenir des résultats fiables. Dans ce travail le temps
et les moyens disponibles n’ont peut être pas permis d’avoir des résultats précis mais
nous ont montré l’importance incontestable de la répétition des mesures dans des
conditions différentes et espacées dans le temps, ce qui permet d’éviter les phénomènes
liés aux conditions climatiques.

L’utilisation de la géophysique en sciences forensique a une grande importance, il s’agit


d’un domaine très critique qui doit être pris très au sérieux, et d’investir d’avantage dans
les moyens et les connaissances théoriques.

33
Liste des figures

Liste des figures

Figure 1 - Principe de l’induction électromagnétique …………………………………….. 6


Figure 2 - Disposition des deux bobines ………………………………………………….. 7
Figure 3 - Schéma du passage du GPR sur un objet ……………………………………... 8
Figure 4 - Exemple de profil du cimetière Cape Road ……………………………………. 9
Figure 5 - Schéma descriptif des méthodes électriques …………………………………… 10
Figure 6 - Mise en œuvre de panneaux électriques ………………………………………... 11
Figure 7 - Exemple de détection d’une tombe clandestine ……………………………….. 12
Figure 8 - Modèle de résistivité électrique le long de P2 …………………………………. 12
Figure 9 - Les trois étapes de désintégration d’un corps enterré ………………………… 14
Figure 10 - Image satellite du site USTHB ………………………………………………… 16
Figure 11 - Disposition du profil coupant l’anomalie …………………………………….. 17
Figure 12 - La pseudo-section……………………………………………………………… 17
Figure 13 - Graphe des mesures Slingram ………………………………………………. 19
Figure 14 - Graphe des mesures Slingram de 2014 …………………………………….. 19
Figure 15 - Contenu de la 2ème tombe ………………………………………………… 20
Figure 16 - Tombe creusé a 0.65 mètres ………………………………………………….. 20
Figure 17 - Disposition du profil coupant l‘ anomalie …………………………………….. 21
Figure 18 - La pseudo-section de la 2ème tombe ……………………………………….. 21
Figure 19 - Position satellite Saïd Hamdine ……………………………………………….. 22
Figure 20 - Disposition du profil coupant l’anomalie ……………………………………... 23
Figure 21 - Pseudo-section ERT de site Saïd Hamdine …………………………………… 23
Figure 22 - Trace Géoradar de 400MHz ………………………………………………… 25
Figure 23 - Trace Géoradar de 900MHz ………………………………………………… 25
Figure 24 - Position satellite de site de Tizi Ouzou ………………………………………. 26
Figure 25 - Disposition des profils coupant l’anomalie ……………………………………. 27
Figure 26 - Pseudo-section de premier profile de Tizi Ouzou …………………………… 27
Figure 27 - Pseudo-section de deuxième profile de Tizi Ouzou ………………………… 28
Figure 28 - Pseudo-section de troisième profile de Tizi Ouzou …………………………. 28
Figure 29 - Pseudo-section de quatrième profile de Tizi Ouzou ………………………… 29
Figure 30 - Carte de conductivité en dipôle horizontale ………………………………… 30
Figure 31 - Carte de conductivité en dipôle verticale……………………………………… 30

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Bibliographie

Bibliographies
(n.d.). Retrieved from The Simon Fraser University Museum of Archaeology and
Ethnology: http://www.sfu.museum/forensics/fra

(n.d.). Retrieved from Organisation Géoscientifiques Canada:


https://geoscientistscanada.ca

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Hammon, George A. McMechan. Journal of applied geophysics Forensic GPR .

Hazard, Ð. (2014). Thèse de Doctorat : La pertinence en science forensique, Une (en)quête


épistémologique et empirique . (UNIL) Université de Lausanne.

Jamie K. Pringle a, *. M. (2014, November ). The use of magnetic susceptibility as a forensic


search tool. Forensic Science International .

Ludes, T. D. Manuel pratique d'anthropologie médico-légale. publications ESKA.

Mégnin, J.-P. La faune des cadavres : application de l’entomologie à la médecine légale.


Editions Hachette.

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