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Le droit de la mer : droit des espaces maritimes. Intérêt pour le Cdt de connaître à tout moment et à
tout endroit la «position» juridique du navire.
Ses sources juridiques : coutume, conventions internationales et Convention de Montego Bay de
1982 (CMB 1982)
Définition : relèvent, selon la Convention de Montego Bay, de la souveraineté exclusive des Etats et
non du droit de la mer.
Délimitation : Délimitation des eaux territoriales par la méthode des lignes de base droites. Les lignes
de bases droites sont les limites des eaux intérieures ou du rivage à partir desquelles on mesure la
largeur de la mer territoriale, de la ZEE...
I) Portée juridique
A) Navires dʼétats
Entrée libre dans les eaux intérieures et portuaires, en revanche possibilité de contrôle à bord par lʼEtat
du port.
La position «américaine» qui favorise les «lois territoriales» principe de subordination totale du navire
étranger aux autorités de lʼEtat d'accueil.
La position «française» qui favorise les «lois nationales», reconnaissance dʼune «extra-territorialité»
aux navires étrangers et ainsi limitent leur intervention à bord à moins quʼil y ait trouble à terre ou
demande du capitaine ou implication de Français à bord.
Evolution des principes, rapprochement des positions «française» et «américaine» mais les américains
appliquent les lois américaine tandis que les Français appliquent les normes internationales.
Les Etats dʼaccueil, de part leurs compétences propres de souveraineté, sont en de limiter ou
dʼinterdire l'accès des navires étrangers dans les ports sauf si un navire étranger demande refuge.
Principe : équilibre entre la souveraineté de lʼétat d'accueil et la souveraineté de lʼétat du pavillon sur le
navire.
- Pour les contrats : les contractants sont libres de déterminer le tribunal compétent en cas de
désaccord.
- Pour la responsabilité civile : en cas de dommage, normalement cʼest le lieu du dommage qui
gouverne la compétence du tribunal.
Contrôle par lʼétat du port» par les « MoU Mémorandum of Understanding » : Contrôler les navires du
port, et ne plus faire confiance aux états du pavillon, en matière de :
I) Définition
Surface :
- terre, eaux intérieures et portuaires, mer territoriale (12 miles depuis CMB) ; zone
contiguë (12+12=24 miles maxi), haute mer (au delà).
La masse dʼeau :
- eaux intérieures et portuaires, mer territoriale, zone contiguë ; ZEE
# Les ZEE peuvent sʼétendre jusquʼà 200 miles de la côte, mais en termes de navigation la Haute-
mer ne commence pas à 200 miles de la côte mais à 12 miles qui constituent la limite extérieure des
eaux territoriales dʼun état. En Haute-mer : liberté de navigation et la loi du pavillon.
# La loi du pavillon donne à chaque état le monopole d'administration des navires quʼil immatricule
ainsi que le monopole de leur contrôle en haute mer.
- « Crimes universels »
- Autorisation donnée aux navires officiels de tous les états de rechercher et de poursuivre ces crimes.
Tous ces contrôles ne sont possibles que dans un cadre international (crime universel, lutte contre une
activité criminelle, stupéfiant...).
Le navire contrôleur doit être un navire dʼétat ou douaniers.
Rmrq : Si un navire est contrôlé par un navire dʼétat du même pavillon, on se situe dans loi propre à
chaque pavillon. En France tous les navires peuvent être contrôlés par un navire dʼétat en haute-mer.
I) Définition
ZONE CONTIGUË
Pour faciliter lʼexercice de la souveraineté dʼun état en mer territoriale, une zone tampon appelé «zone
contiguë» a été crée lors de la CMB. Elles est adjacente à la mer territoriale et également dʼune largeur
maxi de 12 miles, seules les attributions de police judiciaire peuvent être exercées par lʼétat côtier.
DETROITS
I) Définition
Voies de navigation entre 2 mers, passant dans les eaux territoriales ou intérieures dʼun ou plusieurs
états.
Principes : liberté de passage des navires de tous pays. La CMB oblige les états riverains à garantir le
« droit de passage en transit ».
Droit de passage sans entrave
EAUX ARCHIPELAGIQUES
I) Définition
Les eaux archipélagiques sont à lʼintérieur des eaux territoriales et sʼassimilent aux eaux intérieures
sauf en matière de navigation où leur statut relève plutôt du régime de la mer territorial.
I) Introduction
Concepts de Plateau Continental et ZEE ont vu le jour pour donner aux états côtiers un droit
d'exploitation, un « droit économique maritime » sans entraver les libertés de navigations.
A) Limites
B) Portée juridique
Dans la PC et la ZEE les états côtiers sont limités à lʼexploitation des ressources naturelles.
Obligations des états côtiers à conserver les ressources naturelles présentent dans le PC et la ZEE.
III) Différences
A) Limites
B) Portée juridique
# Lʼexploitation du PC (au-delà des 200 miles) oblige lʼétat côtier qui gère les droits à contribuer à
lʼAgence internationale des fonds marins.
Le pavillon, assure le lien entre le Droit de la mer (droit des espaces maritimes) et le Droit maritime
(droit des activités maritimes)
A) Le droit du pavillon
- Chaque état quʼil soit côtier ou non a le droit de faire naviguer des navires battant son pavillon
- Lʼétat est obligé dʼexercer « sa juridiction et son contrôle dans les domaines administratifs, technique
et social sur les navires battant son pavillon »
Lʼétat a notamment lʼobligation :
# Cʼest lʼensemble des règles nationales, à caractère économique et/ou fiscal, auquel un état
subordonne lʼimmatriculation de ses navires et lʼattribution de son pavillon.
- Règles de propriété
- Règles de sécurité : au minimum la reprise des conventions OMI pour les navires effectuant
une navigation internationale
- Règles de droit social
- Règles de composition des équipages
- Règles disciplinaires ou pénales en cas dʼévénement de mer
Les catégories de règles ci-dessus permettent de repérer les types de registres (premier, second...)
# Les états peuvent profiter de la liberté qui leur est laissé par la CMB en la matière pour créer
autant de registres quʼils souhaitent sous un même pavillon.
Ces registres ont pour but :
- de permettre aux états dʼadapter leurs flottes à certaines situations tout en conservant
l'enveloppe extérieure du pavillon national
- Buts géographique (traiter de façon particulière une flottille locale expl : Nvlle Calédonie...)
- Buts économique ; diminuer les charges sociales et fiscales
- Modalité : assouplir les règles de droit social, mais conserver les règles en matière de propriété
et de sécurité.
A) Définition et place
« Sont considérés comme navires sous pavillon de complaisance, les navires pour lesquels la propriété
réelle et le contrôle se situent dans un pays autre que celui des pavillons sous lesquels ils sont
immatriculés »
1% du tonnage mondiale en 1939 contre 50% à lʼheure actuelle
Propriété
- La détention ou le contrôle des navires par des étrangers ne résidant pas dans lʼétat du pavillon
est possible.
- La création de sociétés offshore
Fiscalité
- Les formalités dʼimmatriculation et de gestion administrative des navires sont limitées
- La fiscalité relative aux navires est faible (taxe de tonnage mais pas de fiscalité sur les revenus)
Sécurité et administration
- Les contrôles de sécurité sont sous-traités à des sociétés de classification
# Dans ce contexte, les états des pavillons nationaux traditionnels ont réagis sur 2 plans : dʼune
part, en créant des pavillons «bis» et dʼautre part en effectuant des contrôles de sécurité des navires
étrangers dans les ports.
C) Perspectives
# La libre immatriculation a atteint un tel niveau de développement quʼil est peu probable que le
phénomène régresse.
Les états admettent la libre immatriculation en renforçant le contrôle du port.
A) Historique
• Critère de construction, critère lié au protectionnisme. Aujourdʼhui nécessité de suivi des constructions
à lʼétranger du point de vue de la sécurité et obligation de déclaration des mises en chantier.
• Critère de propriété : évolution de la structure de la propriété. Initialement seules les personnes
physiques pouvaient être propriétaire seul ou en collectivité (pas de limitation de responsabilité (in
solidum). Aujourdʼhui «Dénationalisation», le propriétaire doit être :
Francisation
Concrètement :
• la création par les Douanes dʼune « fiche immatriculée » comportant les renseignements suivants :
#
# - caractéristique du navire : nom, dimensions, année de construction
- Nom du ou des propriétaires
- copropriétés; le nom du ou des gérants
- les contrats d'affrètement, les dispositions donnant à lʼaffréteur la qualité dʼarmateur
- les hypothèques maritimes
- les procès verbaux de saisie
• La délivrance de fichier appelé « acte de francisation », livret de couleur bleue pour les navires
professionnels et orange pour les navires de plaisance
Le fichier matricule est public ce qui permet de connaître lʼétat de la propriété du navire et
éventuellement dʼidentifier les personnes habilitées à engager la propriété ou la copropriété.
- Principes : cʼest la soumission du navire à lʼensemble des obligations résultant du Registre telles
que : sécurité maritime, droit sociale des gens de mer, qualification des navigants, suivi disciplinaires
et pénal.
- Plus précisément : application des normes de sécurité des navires, composition des équipages,
vérification de lʼaptitude et des brevets, droit du travail et protection sociale.
Rmrq : Les attributions du « Pavillon »(exercées par les douanes) restent des attributions dʼétat, les
attributions du « Registre » (exercées par les Affmar) peuvent éventuellement être décentralisées à des
collectivités territoriales (Polynésie, Nvlle Calédonie...) et/ou sous traité à des à des sociétés de
classification.
Les seconds registres se distinguent des premiers registres non pas par leur propriété et leur nationalité
(Pavillon), mais par des modulations relevant du droit purement interne.
I) Introduction
Définition : Capitaine :
- personne qui exerce le commandement du navire
- chef de lʼexpédition maritime
• Mission privée : dérivée du droit maritime classique; direction de l'expédition maritime pour son
compte propre ou pour le compte dʼun armateur.
• Mission public : dérivée du droit de la mer; représentation de lʼétat du pavillon, en particulier en haute
mer ou plus généralement dans des circonstances (urgence ou éloignement) où une autorité terrestre
de lʼétat du pavillon ne peut exercer.
# Mission classique du Capitaine que lʼon peut scinder en 2 : fonction commerciale et fonction
nautique.
A) Fonction commerciale
Il appartient à lʼarmateur :
- Définir les pouvoirs quʼil attribue au Capitaine pour mener lʼexpédition maritime
- et de le sanctionner sʼil ne remplit pas sa mission
« Le Capitaine répond de toute faute dans lʼexercice de ses fonctions ».
B) Fonction commerciale
Autrefois : Pilote
Principes :
- lʼintervention du capitaine reste exceptionnelle et « par défaut » dʼune autorité terrestre, en cas
dʼurgence et dʼéloignement dʼune telle autorité
- Le capitaine nʼest pas un officier de lʼétat civil au sens strict du terme (puisquʼil nʼest pas officier
de police judiciaire au sens du code de procédure pénale) on lʼappel « Officier instrumentaire »
Naissance à bord :
- Lʼacte de naissance doit être dressé dans les 3 jours suivant lʼaccouchement, sans rature ni
abréviation
- Lʼacte sera ensuite écrit au rôle dʼéquipage,
Décès à bord :
3 cas possibles :
#
- Mort violente : acte de décès et procès verbal qui fera suite à une enquête
- Découverte tardive dʼun corps identifié : acte de décès et procès verbal
- Découverte dʼun corps non identifié : acte de décès et mentionne le plus d'éléments possibles
permettant lʼidentification ultérieure du corps.
Disparition en mer :
Disparition ≠ Décès : donc pas dʼacte de décès. En revanche procès-verbal de disparition où lʼon note
lʼidentité de la personne disparue, les circonstances de la disparition (lieu, date, chance de survie état
de la mer...) et enfin le PV est signé par le capitaine et par les témoins éventuels; il est transcrit sur le
rôle et sur le journal de bord. « Jugement déclaratif de décès » qui remplace, pour les disparus lʼacte de
décès.
- le « contrôle civile », ministère chargé des transports décide de lʼemploi des navires.
- le « contrôle naval », ministère de la défense consiste à organiser lʼacheminement des navires
de commerces, signalement des mouvements des navires, mise en oeuvre d'itinéraire
obligatoires ou interdits.
Les 2 types de contrôles peuvent être mis en oeuvre indépendamment, contrôle de la flotte :
- Force Auxiliaire Occasionnelle (FAO) = flotte civile pouvant être mise à la disposition des
armées
- Force Maritime de Complément (FMC) = flotte civiles placée sous l'autorité militaire.
B) Situation du capitaine
• Pouvoir de police en mer, le code de la défense autorise les commandants des bâtiments de lʼétat :
- à accéder à bord des navires français (en tous lieus y compromis en haute mer) et des navires
étrangers (dans les eaux sous juridiction française)
- à y opérer des investigations
- le cas échéant à les dérouter
« Droit commun » : relève des règles générales applicables en principe à tous (sauf exception) et ce qui
ne relève pas de juridictions particulières. Les infractions maritimes de droit commun relèvent
normalement des tribunaux correctionnels.
# Principale base juridique actuelle est la loi du 5 juillet 1983, relative à la sauvegarde de la vie
humaine en mer et à lʼhabilité à bord des navires.
# Peines lourdes, jusquʼà 1 million dʼeuros dʼamende et 10 ans d'emprisonnement pour les rejets
illégaux en mer. Depuis 2004, une partie de lʼamende peut être mise à la charge de lʼexploitant ou du
propriétaire du navire. Base juridique : code de lʼenvironnement.
# En matière douanière, le capitaine est réputé pénalement responsable des infractions commises
à bord, sauf à démontrer le contraire. Base juridique : code des douanes.
Les principes de cette responsabilité sont notamment fixés par deux articles du code des douanes : Art
393 et art. 394.
« Les peines dʼemprisonnement édictées que en cas de faute personnelle ».
# En pratique, les services des Douanes vont généralement opérer une distinction entre le trafic
maritime de ligne et le trafic occasionnel :
- Sur les lignes régulières, la responsabilité du capitaine est en général limitée aux parties
communes du navire mais ne sʼétend pas aux aménagements privatifs ni au conteneurs
- En revanche, les navires effectuant un trafic occasionnel (lignes non régulières, navires de
plaisance, pêches...), le capitaine est responsable pénalement de lʼensemble des infractions
douanières commises à son bord, sauf sʼil prouve le contraire.
# La base juridique est le code de lʼentrée et du séjour des étrangers et du droit dʼasile :
- La facilitation de lʼentrée irrégulière dʼun étranger en France est passible dʼune amende dʼau
maxi, 30.000 euros et 5 ans.
- Le capitaine et lʼarmateur peuvent être poursuivis
- Mais ils pourront sʼexonérer de leur responsabilité pénale en démontrant, lʼabsence dʼintention
de favoriser lʼentrée irrégulière dʼun étranger en France ou le cas échéant, lʼaide apportée en
mer à une personne en danger de se perdre (réfugiés recueillis en mer)
B) Fautes nautiques
Fautes nautiques
# Complexité de part les principes du code civil sur la responsabilité personnelle (texte spécifique
au capitaine), et par lʼinterprétation mouvante faite par la jurisprudence.
A) Principes
Position du problème
- Code civil : Lʼarmateur est responsable «pour» le capitaine, car le capitaine est le préposé de
lʼarmateur.
- Loi de 1969 : le capitaine nʼest pas un simple préposé de lʼarmateur, mais dispose dʼune très
large autonomie qui lui confère une responsabilité large.
# Rmrq : La loi de 1969 apparaît trop large dépasse les capacités contributives de nʼimporte quelle
personne physique.
B) Application
# 2 cas à distinguer :
# Art. 1382 et 1383 du code civil : le capitaine est lié par un contrat avec son armateur, si il rompt le
contrat ou ne réalise pas la mission, il peut être tenu responsable civilement et doit indemniser
lʼarmateur.
Rmrq : La « couverture » juridique du capitaine est donc encore peu stable juridiquement.
C) Conclusion
Dans lʼattente dʼune clarification de la loi de 1969, on peut retenir ces principes de responsabilité cilvil
pour lʼarmateur et le capitaine.