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« DIPREST »
CENTRE NATIONAL D’ASSISTANCE TECHNIQUE
Direction de la Formation et du Perfectionnement

FORMATION DES CADRES EN BATIMENT EN VUE DE L’OBTENTION


DU GRADE D’INGENIEUR D’APPLICATION

COURS DE BETON ARME

CHAPITRE VIII : EFFORT TRANCHANT

DOCUMENT DE LECTURE

Présenté par :

M. REMKI Mustapha

Novembre 2010
CNAT /DFP 27, Rue Mohamed Merbouche Hussein Dey (Alger)
Tél : (021) 49 65 15, (021) 77 26 94 FAX : (021) 77 26 94
CHAPITRE VIII : EFFORT TRANCHANT
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CHAPITRE IX : EFFORT TRANCHANT

1. Définition-Notations

1.1. Définition

Σ1 Σ2
x
z

V y R1 V R2
dx

dx

Dans une section Σ, l’effort tranchant V est la somme des composantes perpendiculaires à
la ligne moyenne et contenues dans le plan moyen,
Mma des forces appliquées à gauche de la
section. Il ne peut y avoir d’effort tranchant sans moment fléchissant V provenant de la
dM
variation de M ; V = .
dx

1.2. Notations

Vu : effort tranchant à l’ELU


Ast : section d’une nappe d’armatures transversales
st : espacement entre deux nappes d’armatures mesurées parallèlement à la ligne moyenne
fe : limite d’élasticité de l’acier
g : effort de glissement par unité de longueur Фt
τ : contrainte tangentielle
τu : contrainte tangentielle conventionnelle du béton (réglementaire).
Ast
2. Vérification de la résistance d’une section courante

Les vérifications concernant l’effort tranchant sont demandées uniquement à l’ELU, le cas
de l’ELS est traité par des conditions particulières à respecter à l’ELU.
A l’ELU : Vu = 1.35 VG + 1.5 VQ

2.1. Contrainte tangentielle conventionnelle

V , or
u V u
τ u
=
bZ
Z ≈ d donc τ u
=
bd
0 0

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2.2. Contrainte de compression dans la bielle du béton comprimé (AB)


2τ u
σ bc 0.9(1cot gα )
=

2.3. Section d’armatures d’âme Ast

Soit : Ast : section d’un cours d’armatures d’âme


St : espacement entre ces armatures
As : section totale des armatures dans la diagonale BC
As = m Ast ; m : nombre de cours rencontrés sur Z (1 + cotg α)
Z (1 + cot gα )
As = Ast
s t
Cas particuliers st

a) Armatures verticales (α = π/2)

2V Z V
Contrainte de compression : σ bc =
b0 Z
Armatures : Aσ
st
=
V
st
s
t
Z

b) Barres inclinées (α = 45°)

σ =
V
et Aσ st
=
V
bc st
bZ 0 s t
Z 2

3. Prescriptions réglementaires

3.1. Règle préliminaire

Les pièces en flexion composée entièrement comprimées, pour lesquelles la condition


suivante est satisfaite n’ont pas à être vérifiées vis-à-vis de l’effort tranchant :
V ≤ Min[0.04 f
u
]
τ u
=
bd c 28
;1.5MPa
0

3.2. Vérification de la résistance du béton de l’âme

3.2.1. Armatures d’âme droites (α = 90°)

- f
En cas de fissuration peu nuisible : τ u ≤ Min 0.13 [ c 28
;4MPa ]
- En cas de fissuration préjudiciable : τ ≤ Min[0.10 f u
;3MPa ]
c 28

3.2.2. Armatures d’âme inclinées à (α = 45°)

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τ u
≤ Min 0.18[ f c 28
;5.5MPa ]
3.2.3. Armatures d’âme inclinées à (45° < α < 90°)

- En cas de fissuration peu nuisible :


 90   90  
τ ≤ Min  0.08 + 0.05 
u f ;  2.5 + 1.5  MPa 
 α  c 28
 α  
- En cas de fissuration préjudiciable :
 90   90  
τ u ≤ Min 0.02 + 0.09 α  f ;  0.5 + 2.5  MPa 
 α 
c 28

3.3. Dimensionnement des armatures d’âme

3.3.1. Section minimale ; espacement maximal ; diamètre maximal

a) espacement maximal

L’espacement st des cours successifs d’armatures transversales est au plus égale à st tel
que : s t ≤ s t = Min[0.9d ;40cm]
En revanche : st > 7 à 8 cm (bétonnage correct)

b) Armatures minimales

A f ≥ Max τ ;0.4MPa
st min e u
 
s b sin α
t 2 0 

c) Diamètre maximal

h b
φ t
≤ Min  ;φ ; 
 35 l 10 

3.3.2. ELU des armatures d’âme

La justification vis-à-vis l’ELU s’exprime par la relation :


Ast σ ≥ b τ u −τ bf ( )
avec σst = fsu et τbf = 0.5 k
st st 0.9(sin α + cosα )
Valeurs de k
- k = 0 : en présence d’une reprise de bétonnage ou lorsque la fissuration est très
préjudiciable
- k = 1 : en flexion simple

- k = 1 + N u en flexion composée avec compression


3
Bf
c 28

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3Nu
- k = 1− en flexion composée avec traction
B f c 28
B : section normale du béton ; Nu : effort normal correspondant à Vu dans la section
considérée.

3.4. Cas particulier (α = 90°) (armatures droites)

A ≥ τ − 0.5k
st u

b s 0.9 f
0 t su

A ≥ 0.5τ u
st
b
Pourcentage minimal :
s t f e
Cas particulier des poutres uniformément chargée : Règle de CAQUOT

1. On calcule st0 au droit de l’appui avec Vu0

2. On prend pour les écartements suivants en cm, la suite du nombre de CAQUOT : 7, 8,


9, 10, 11, 13, 16, 20, 25, 35, 40, et on répète autant de fois chaque écartement qu’il y a
eu de mettre dans la demi portée.

Exemple

Si L = 4 m, la demi portée = 2 m
st0 = 10.4 cm ≈ 10 cm, par la suite les espacements suivants sont : 11, 13, 16,…mais
chaque espacement sera répété deux fois.

Ordre de grandeur

- Poutre de faible hauteur ht < 50 cm, st0 = 7 ÷ 11


50 < ht < 100 cm, st0 = 10 ÷ 20 cm
ht0 > 100 cm, st0 = 13 ÷ 25 cm.

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3.5. Justification dans les zones d’appui

a) Bielles d’about

A l’appui simple d’about, on admet que les charges se transmissent par l’intermédiaire
d’une bielle unique appelée bielle d’about, inclinée à 45° sur l’axe de la poutre.

b) Acier longitudinal inférieur

On doit prolonger au-delà du bord de l’appui et y ancré une section d’armatures


longitudinales inférieures suffisante pour équilibrer la composante de l’effort tranchant
égale à Vu, c'est-à-dire, il faut que : Asl .σ s ≥ V u , or σ s = f
su

V u
A sl

f su

c) Largeur minimale de l’appui

F V 2 2.V u
f ⇒a≥
3.75.V u
σ bc
= bc
= u
= ≤
B
a b0
2 a.b0 bu
b f
0 c 28
2

Application 1
Q
g = 20 KN/ml g
q = 25 KN/ml
6m
fc28 = 25 MPa
Acier FeE40, Fiss. peu nuisibles
Etudier le ferraillage transversal et faire
les vérifications nécessaires vis à vis de 5
l’effort tranchant. 45

25

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Application 2

g = 35 KN/ml 5m
q = 50 KN/ml
fc28 = 25 MPa
Appui: Poteau 25 × 25
Mêmes questions que pour l’application 1. 5
40

4. Règle de couture généralisée 25

La règle a pour but de justifier certains plans intérieurs du béton sur lesquels s’exercent un
effort tranchant (effort de glissement). Ces plans doivent être traversés par des armatures
d’attaches ou armatures de couture convenablement ancrées de part et d’autres avec une
inclinaison α ≥ 45°. La justification consiste à vérifier l’inégalité suivante :

A f [cosα + sin α ] ≥ τ − σ
st e

bsγ
0 t s
u u

τu : contrainte tangente ; σu : contrainte normale éventuelle.

4.1. Liaison des membrures d’une poutre avec l’âme


b

h0

h
b0
b1

h1

b2

Dans une poutre en I, il y a lieu de justifier les deux jonctions par la règle de couture
précédente. La contrainte τu est une contrainte moyenne calculée sur la section du béton
supposé non fissuré. Elle s’évalue à partir du glissement longitudinal s’exerçant sur le plan à
justifier.

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a) Membrure supérieure (Jonction âme-hourdis ou nervure-hourdis)

g u
τ u
=
h
, gu : effort de glissement par unité de longueur relatif à une largeur b1 de
0

l’hourdis comprimé. g = VZ b ⇒ τ = ZV bb , avec Z ≈ 0.9 h


u 1
u
u 1

b u
h 0 0

V b , la règle devient (A + A ) f ≥ st sup st inf e

γ τ
u
Donc τ 0.9d h b
= u
1

hs u
0 0 t s

b) Membrure inférieure (Jonction âme-talon)

La règle de couture impose : A f c


≥ V A u s1

st
e 0.8d A s
Avec : As1 : section des armatures longitudinales située dans un saillie de talon.
As : section de l’ensemble des armatures longitudinales du talon
Ac : section des armatures de couture qui traverse le plan P.

Or : A
st
= b0 τ u
⇒ A c
≥ A s1

s
t
0.8 f e A st A s

Application
Poutre en I à section variable. g = 60 KN/ml, q = 80 KN/ml, fc28 = 25 MPa, Acier FeE40,
Fiss. peu nuisible, Armatures droites. Pas de reprise de bétonnage.
1. Dimensionner la largeur de l’âme aux appuis et en déduire sa variation jusqu’à
la section médiane.
2. Calculer les armatures d’âme (transversales)
3. Vérifier les jonctions hourdis-nervure, talon-nervure
4. Vérifier la compression dans les bielles à l’appui sachant que cette poutre
repose sur un appui en néoprène de dimension (35× 50)
5. Faire les justifications nécessaires aux appuis
6. Donner la répartition des armatures transversales.
125

17

108
25

16 8

50
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