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CHAPITRE 3 : La création de la société

- Capacité
- Clauses statuaires
- Constitution
- Dénomination sociale
- Durée de la société
- Immatriculation
- Patrimoine sociale

I) L’acquisition de la personnalité morale.

A) La signature des statuts.

Obligatoirement écrit et établit par acte sous signature privé ou par acte authentique (notaire). La
signature par les associés entraine leur engagement à libérer les apports promis, la loi impose
certaines mentions : Forme juridique, durée, dénomination sociale, siège sociale, objet sociale,
montant du capital social, l’évaluation des montants en nature, répartition des titres entre associés.
Les associés peuvent prévoir des clauses supplémentaires qui règlement les relations entre eux
(clause de répartition des bénéfices) les clauses statutaires doivent respecter les dispositions légales
impératives. Son annexés aux statuts certaines pièces comme le rapport du CAA.

B) La réalisation des apports.

Correspond à la mise à disposition de la société par l’associé.

1) La réalisation des apports en numéraire

Réalisé en 3 étapes :
- Dépôt des fonds sur un compte bloqué.
- Immatriculation de la société au RCS
- Retrait des fonds par le représentant légal
Libération selon les statuts ou loi selon le minimum variable selon le type de la société et le reste
dans les 5 ans. Si une SARL ou SA n’est pas constitué ou immatriculé dans les 6 mois du dépôt des
fonds, chaque apporteur peut individuellement demander par requête auprès du président du
tribunal de commerce, l’autorisation de retiré auprès de la banque le montant de son apport. Les
apporteurs peuvent aussi désigner des mandataires qui les représentent et qui retire les fonds sans
saisir le tribunal.

2) La réalisation des apports en nature

Sont mis à la disposition effective de la société lors de la constitution. Le transfert de la propriété se


fait lors de l’immatriculation au RCS. Pour que ce dernier soit opposable au tiers notamment au
créancier de l’apporteur certaine formalité de publicité sont nécessaire.
Formalités particuliers selon les apports :
- Immeuble : Acte authentique puis enregistrement publicitaire foncière
- Droit au bail : Nécessite le consentement du bailleur puis insertion au JAL (journal annonces
légales), puis le BODACC
- Le Brevet / Marque : Nécessite une mention dans les statuts puis inscription à l’INPI
L’opposabilité d’un acte ou d’un fait juridique signifie qu’ils vont produire des effets pour les tiers qui
ne peuvent donc les ignorer. Le contraire = inopposabilité, les clauses statutaires bien que publiées
demeure inopposable au tiers comme tous les contrats, qui ne sont donc pas censé les connaitre ni
en tenir compte dans leur rapport avec la société.

3) La réalisation des apports en industrie

Se libère au fur et à mesure de l’activité quand l’associé met son savoir-faire à la disposition de la
société.

C) Les formalités d’immatriculation.

Pour devenir personne morale, la société doit faire l’objet d’une publicité et d’une immatriculation
au RCS dans le but d’informer les tiers.
Premièrement, l’insertion au JAL habilité à recevoir les annonces légales dans le département du
siège social, l’avis de constitution est signée par l’un des fondateurs puis insérer dans un JAL.
Deuxièmement, la demande d’immatriculation au RCS.
La demande d’immatriculation (formulaire M0) est fournie au CFE (centre formalité de l’entreprise)
qui dispose d’un jour pour délivrer un récépissé de création.
Le greffier du tribunal de commerce, dont dépend le siège social de la société est en charge de la
tenue du RCS. Il doit vérifier la régularité de la constitution de la société. Le contrôle porte
notamment sur le dépôt des pièces obligatoires composé de : 2 exemplaires des statuts, 2 copies des
actes de nomination des organes de gestion, d’administration, de direction, de surveillance et de
contrôle. Copie adresse de la personne morale, une copie des pièces d’identité et extrait de casier
judicaire. La déclaration des bénéficiaires effectifs, (personne physique +25% capital). Le cas échant 2
rapports CAA et certificat dépositaire de la banque avec mention des souscripteurs pour les Société
par actions.
Le greffier immatricule la société au RCS dans le délai d’un jour ouvrable à la réception de la
demande et remet au représentant légal un certificat attestant l’immatriculation de la société, et un
extrait Kbis permettant le retrait des fonds, dans les 8 jours il fait paraitre un avis de constitution au
BODACC. Toutes les formalités peuvent être effectuées par télé-déclaration. Elles doivent être
renouvelées en cas de modification statutaire.

D) Les actes passés pendant la période de formation.

Pendant la période de formation entre le moment ou les associés conviennent de constituer une
société et l’immatriculation il peut être nécessaire de conclure des contrats au nom et pour le
compte de la futur société (bail, compte banque). Cependant la société ne dispose pas de la
personnalité morale ce qui l’empêche la contraction en son nom :

1) Le principe.

C’est la responsabilité de celui qui a passé l’acte. Si les contrats sont conclus pour la future personne
morale, la loi prévoit que les personnes qui ont agi sont tenus indéfiniment responsables des actes
accomplis de façon solidaire si la société est commerciale, sans solidarité si la société est civile. La
solidarité est le lien juridique qui permet à un créancier de réclamer le paiement de la totalité d’une
dette contractée par plusieurs débiteurs à un seul d’entre eux. Le débiteur ne peut pas demander au
créancier de diviser ses recours. La solidarité est présumée en matières commerciale.
2) L’exception

La reprise des actes par la société : il y a donc substitutions rétroactive des débiteurs la reprise des
actes signifie que si la société est immatriculée c’est la société qui sera réputée d’avoir conclu le
contrat dès l’origine.
Conditions : seules peuvent être repris par la société, les actes passés au nom de cette société ce qui
suppose l’identification de celle-ci dans chaque acte. Les actes passés dans l’intérêt de la société est
nécessaire à son immatriculation.
Formalités : la loi prévoit 3 modalités de reprises de ces actes. Annexe au statut d’un état des
engagements concluent pour le compte de la société en formation. La conséquence, la signature des
statuts entrainent une reprise automatique par la société des actes annexés dès l’immatriculation.
Le mandat spécial déterminé et précis accordé pendant la période de formation à un ou plusieurs
associés. Les actes passés dans le cadre du mandat sont reprit automatiquement dès
l’immatriculation. Non adoption des modalités précédentes : l’AG des associés ou actionnaires prend
dans ce dernier cas de figure, prend une décision expresse de reprise voté dans les conditions à
chaque type de société après l’immatriculation (reprise balai).

II) L’identité de la personne morale.

A) Le nom de la personne morale : « la dénomination sociale ».

Toute personne morale a une dénomination sociale mentionnée dans les statuts et sur les
documents sociaux et accompagné de la forme juridique choisie. Le choix de la dénomination sociale
est librement effectué par les associés dans le respect de certaines conditions :
- Ne pas porter atteinte au droit privatif détenu par une autre personne physique ou morale
(une marque déposée ou une dénomination déjà utilisée)
- Ne pas entretenir la confusion dans l’esprit du publique entre deux entreprises concurrentes.

B) Le siège social.

1) Le principe.

Domicile de la personne morale : le siège social est le lieu de réunion des organes d’administration et
de direction de la société. Il permet de déterminer le lieu où doivent être effectués les formalités
légales de publicité, la loi applicable, la nationalité de la société, les tribunaux compétents. La loi
française est applicable aux sociétés dont le siège social est situé en France.

2) Les aménagements du principe.

Pour réduire les couts de constitutions d’une société la loi prévoit 2 aménagements.
- Domiciliation de la personne morale dans les locaux communs à plusieurs entreprises :
Contrat écrit de domiciliation établie et fournie lors de l’immatriculation.
Fourniture par la société de domiciliation de services et de locaux adaptés
notamment aux réunions des organes de direction ou de surveillance de ses sociétés
clientes.
- Domiciliation au domicile du représentant légal.
De manière permanente : en l’absence de dispositions législatives contraire ou
stipulations contractuelles respectives.
De manière temporaire pour une durée maximale de 5 ans à partir de la constitution
en présence de dispositions législatives ou de stipulations contractuelles respectives.
(Contrat de bail imposant l’usage d’un local d’habitation). Le changement de siège au
cours de la vie sociale relève d’une décision extraordinaire des associés. Il existe
toutefois des aménagements pour les SARL et SA.

C) Le patrimoine social.

Une société détient un patrimoine constitué par l’ensemble de ses droits (à l’actif) et obligations (au
passif)
Le patrimoine social constitue un ensemble cohérent dans lequel l’actif répond du passif. Les
créanciers de la société ont un droit de gage exclusif sur le patrimoine social ce qui leurs permet,
selon que leurs créances est ordinaire ou privilèges de poursuivre la société en paiement sur tout ou
partie de ses biens. Le bilan représente la situation patrimoniale de la société à une date donnée.

D) La durée de la société.

La durée de la société est déterminée par les statuts. 1 an au moins avant :


Décision des associés de proroger la société à défaut toutes associés peut demander au juge la
désignation des mandataires chargé de consulter les associés. A défaut, la société devient une
société de fait, sauf si à la demande des associés dans l’année suivant la date d’expiration le juge
autorise une consultation rapide (3 mois) de ces derniers pour régulariser la situation.

E) La capacité de la société.

La capacité est l’aptitude à être titulaire de droit et d’obligation et à les exercer. La capacité des
personnes morales et encadrer par la loi dans la mesure où la personne morale n’ayant pas
d’existence matérielle, elle ne peut pas exercer ses droits par elle mêmes

1) Le principe de la spécialité.

La société immatriculée jouit de la capacité juridique attachée à la personnalité mais dans la limite de
son objet social. Une détermination des activités peut être effectuée par la loi dans certains secteurs
ou de manière plus fréquente par les statuts.
- Spécialité légal : certaines activités sont réservés, d’autres sont interdites à certains type de
société en vertu de la loi
- Spécialité statutaire : la société ne peut en principe agir que dans les limites de son objet
social statutaire. L’indication de l’objet social à une conséquence sur les pouvoirs des
organes de dilection de la société à l’égard des tiers : la société est engagée par tout acte
entrant dans son objet. La rédaction de l’objet est cruciale : une formulation restrictive de
l’objet social limite les possibilités de réalisation et de diversification de l’activité sociale.
Inversement un objet trop large ne joue plus de façon efficace son rôle d’encadrement de
pouvoir des dirigeants. L’activité située en dehors du champ de l’objet social est toutefois
toujours valable si elle entretient un lien avec les actes de gestion courante nécessaire à
l’activité (achat et vente de marchandises, recrutement ou ouverture d’un compte bancaire)
le dépassement de l’objet social statutaire engage la responsabilité du représentant légale
auteur de l’acte si la société subit un préjudice.

2) La représentation de la personne morale.

La personne morale n’ayant pas d’existence matérielle elle ne peut intervenir dans la vie juridique
que par l’intermédiaire de quelqu’un d’autre : elle doit être représentée. La représentation est un
mécanisme qui transfère le pouvoir d’agir dans la vie juridique d’une personne à une autre personne.
Le système de représentation de la personne morale est prévu par la loi : on parle de
« représentation légale ». Les droits et obligations dont la personne morale jouit sont exercés par son
représentant légal.
NB : représentant légal et dirigeant : la représentation relève des rapports de la personne morale
avec les tiers. La direction relève des rapports entre les dirigeants et les associés. Tous les dirigeants
sont investis d’un mandat social mais tous ne sont pas habilités à représenter légalement la société à
l’égard des tiers.

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