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CHAPITRE III : LES PROGRAMMES D’ADJUSTEMENT STRUCTURELS

SOMMAIRE
SOMMAIRE ......................................................................................................... 2
SECTION 1 : PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
AGRICOLE .......................................................................................................... 4
INTRODUCTION ................................................................................................ 4
I. CONTEXTE HISTORIQUE ET DEFINITION....................................... 5
1. Contexte historique ................................................................................ 5
2. Définition ............................................................................................... 6
II. LES CAUSES ET OBJECTIFS DU PASA.............................................. 6
1. Les causes .............................................................................................. 6
2. Les objectifs ........................................................................................... 8
III. LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU PASA ..................... 9
1. Les avantages ......................................................................................... 9
2. Les inconvénients ................................................................................ 10
IV. LES TENTATIVES DE SOLUTIONS DU PASA ............................. 10
1. Au niveau agricole ............................................................................... 11
2. Au niveau institutionnel ....................................................................... 11
CONCLUSION ................................................................................................... 13
SECTION 2 : PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
COMPÉTITIVITÉ (PASCO) ............................................................................. 14
Introduction ......................................................................................................... 14
I. APPROCHE DEFINITIONNELLE ....................................................... 15
1. Notion d’ajustement structurel ............................................................ 15
2. Notion de compétitivité ....................................................................... 15
II. CONTEXTE HISTORIQUE DES PROGRAMMES D’AJUSTEMENT
STRUCTUREL (P.A.S) ................................................................................ 16
1. Causes .................................................................................................. 16
2. Buts ...................................................................................................... 18
III. PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
COMPETITIVITE (PASCO) ....................................................................... 19
1. Historique et objectifs du PASCO ....................................................... 19
2. Politiques mises en place ..................................................................... 19
3. Bilan du Programme ............................................................................ 20
SECTION 3 : LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT DU SECTEUR
FINANCIER (PASFI)......................................................................................... 23
INTRODUCTION .............................................................................................. 23
I. CONTEXTE ET OBJECTIFS DU PASFI ............................................. 24
II. PRESENTATION DU PASFI ................................................................ 26
1. Définition ............................................................................................. 26
2. Les principales réformes du PASFI en Côte d’Ivoire ......................... 26
3. L’amélioration de l’environnement bancaire juridique ....................... 27
4. La restructuration bancaire .................................................................. 27
5. La réforme de la Bourse des Valeurs d'Abidjan .................................. 28
III. RESULTATS DE L’APPLICATION DU PASFI .............................. 28
1. Au niveau de l’activité économique .................................................... 28
2. Au niveau des finances publiques........................................................ 29
3. Au niveau de la dette intérieure publique ............................................ 29
4. Au niveau de la balance des paiements ............................................... 29
5. Au niveau du taux d’inflation .............................................................. 30
6. Au niveau de l’épargne intérieur ......................................................... 30
7. Au niveau des banques ........................................................................ 30
8. Au niveau de la Bourse d’Abidjan....................................................... 30
CONCLUSION ................................................................................................... 32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................ 33
TABLES DES MATIERES ................................................................................ 33
SECTION 1: PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
AGRICOLE

INTRODUCTION

L’agriculture est un secteur moteur de l’économie en Côte d’ivoire, représentant


une part importante de la croissance de son PIB (Produit Intérieur Brut). Principale
productrice de cacao, le premier et troisième producteur de café et de coton
respectivement en Afrique, la Côte d’ivoire, dans la première décennie, après son
indépendance a connu une période de croissance économique continue nettement
supérieure à 7%, mais à partir des années 1980, le pays connait une crise
économique qui le fait basculer de la catégorie des pays à revenu intermédiaire
vers celle des pays pauvres et cela suite à l’altération des indicateurs
macroéconomiques et sociaux du pays. Partant de ce fait, l’Etat ivoirien va
prendre un certain nombre de dispositions pour pouvoir améliorer le niveau
économique du pays. Ainsi, l’Etat décide de mettre en place des programmes
d’ajustement structurels, notamment le PASA (Programme d’Ajustement
Structurel Agricole). Dès lors, quels sont les causes, les buts, objectifs et enfin les
conséquences qu’ont eu le PASA sur le niveau économique et sur les politiques
de développement de la côte d’ivoire ? la réponse à ces questions constituera la
trame de notre travail.

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I. CONTEXTE HISTORIQUE ET DEFINITION

1. Contexte historique

Si la Côte d’Ivoire est sans conteste un grand producteur et exportateur de produits


agricoles, le secteur est caractérisé par l’extensivité de ses systèmes de production.
De plus, comme de nombreux pays, la Côte d’Ivoire est soumise au changement
climatique avec une grande variabilité de la pluviométrie et donc des risques plus
importants pour les producteurs de culture pluviale et plus généralement un risque
latent en termes de sécurité alimentaire pour la population. Dans ce contexte, la
pression s’est fortement accrue sur les ressources naturelles et plus
particulièrement sur la forêt, avec une chute de la couverture forestière de la Côte
d’Ivoire de 37 % à moins de 14 % entre 1960 et 2010.

La production de cacao, qui occupait déjà 19 % de la surface des forêts classées


en 1997, en occuperait désormais 40 %, accompagnée de nombreuses occupations
illégales. La pression de l’agriculture sur le réseau d’aires protégées du pays
(constitué de huit parcs nationaux et de six réserves naturelles) est elle aussi réelle.
Par ailleurs, des pratiques agricoles nuisibles. La production agricole considérable
a été réalisable en grande partie grâce à l’emploi excessif d’engrais et de pesticides
chimiques, qui ont toutefois contribué à la pollution du sol, de l’eau et des
sédiments. Les effets potentiellement nuisibles au long terme incluent la
dégradation ou la détérioration de certains écosystèmes, et des sols et la
propagation de maladies suite à l’ingestion de résidus chimiques dans les produits
alimentaires.

La surexploitation des terrains agricoles, s’ajoutant à une réduction des périodes


de jachère, ont donné lieu à un déclin de la productivité agricole, et en
conséquence de la réduction de sa contribution au PIB. Le secteur agricole joue

5
un rôle prépondérant dans l’économie ivoirienne et la réduction des inégalités
sociales. Sur cette base, le défi majeur à relever reste celui de rendre l’agriculture
ivoirienne plus compétitive et plus rémunératrice pour les producteurs, tout en
assurant la sécurité alimentaire.

2. Définition

Le PASA, Programme d’Ajustement Structurel Agricole est un ensemble de


mesures et d’actions de politique économique destiné à atteindre un objectif, celui
de promouvoir le développement de l’agriculture et d’assainir au passage la
situation économique des agriculteurs.

II. LES CAUSES ET OBJECTIFS DU PASA

1. Les causes

2. Depuis les années 1960 jusqu'aux années 1978, la Côte d'Ivoire connaît une
croissance économique essentiellement liée au boom des exportations du
café, du cacao et du bois. On note aussi une croissance de plus de 7%/an en
moyenne du PIB. En effet, avec une politique de développement centré sur
l'agriculture, les pouvoirs publics vont arrêter des programmes afin
d'accroître la production des produits d'exportation (valorisation des
cultures de rentes : politique paysanne). Ces programmes vont permettre la
croissance de l'économie ivoirienne. Dans les années 1975 à 1977 où les
coûts mondiaux du cacao triplent et du café quadruplent, le niveau
économique de la Côte d'Ivoire se trouve dans un état euphorique, on l'a
qualifié de "miracle ivoirien".
Ainsi la Côte d'Ivoire fait partir des pays à revenu intermédiaire avec un PIB/hbt
qui atteint 2,237$ par habitant en 1978 (il est aujourd'hui inférieur à 800$). Cette
croissance a permis, un peu une redistribution et le développement d'une classe
moyenne fonctionnaire et primaire dont la consommation contribuait à la santé de
l'économie (en plus on a la consommation ostentatoire de l'élite politico

6
administrative de la bourgeoisie rural et urbaine, et de la communauté française).
L'activité économique permettant la création d'emploi salarié, l'attribution de
bourse aux étudiants et élèves, une gratuité de transport pour les fonctionnaires
d'État, les étudiants et les élèves en plus pour ces derniers une gratuité de logement
de restauration et bien d'autres faveurs. La majorité de la population semblait
trouver son compte dans la croissance. La croyance en un abonnement à vie de la
Côte d'Ivoire à la prospérité était partagée par toutes les classes. Elle avait les
faveurs des idéologies bourgeoises. Cette prospérité reproduisait les inégalités,
dans la mesure où les riches devenaient de plus en plus riches et les pauvres
tendent vers l'aisance.

Par ailleurs l'État ivoirien pèche par optimisme, car selon les analyses du ministre
BRA Kanon Dénis, les pays en voie de développement ont eu une manière de
fonctionnement économique qui consiste à investir tout de suite ce qu'on a comme
recettes. Pour lui "les conséquences sont parfaitement claires « car c'est "une
politique beaucoup plus prudente et beaucoup plus sage ", qu'une politique "qui
aurait consisté à constituer des réserves financières à partir d'une partie même de
ses recettes ". Mais la Côte d'Ivoire étant un pays qui a son économie basée sur
l'exploitation des matières premières, se mettait dans une position très dangereuse,
dans la mesure où "la fluctuation brutale des coûts sur les matières premières ‘’
(qui n'est pas ascendante mais descendante) ont entraîné une diminution des
recettes.

Ainsi, à partir des années 80, après une période de croissance économique
continue, les indicateurs macroéconomiques et sociaux de la Côte d’Ivoire se sont
altérés et le pays a basculé de la catégorie des pays à revenu intermédiaire vers
celle des pays à revenu faible. Le miracle artificiel n'a fait qu'alourdir la dette de
la Côte d'Ivoire à cause des erreurs dans sa conduite et la mauvaise gestion des
biens publiques. En effet, nous constatons à cette période que les excédents de la
CSSPPA (Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles)

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baissait au fur et à mesure, en 1975, 195 millions d'excédents, en 1977, 231
millions, en 1978, 115 millions et enfin en 1980, 97 millions ; cette baisse
d'excèdent est due à la chute du coût des matières premières agricoles. C'est en ce
sens que l'État se sur endettait et ne pouvait plus faire face à la majeure partie de
ses obligations.

3. Les objectifs

Les objectifs fixés par le PASA étaient de :

Renforcer la durabilité économique des filières et notamment les revenus


des producteurs, via :

• La réhabilitation et l’extension de trois aménagements hydroagricoles


dans la zone de Korhogo pour produire, sur environ 1420 ha, du riz mais
aussi du maïs et du maraîchage.

• La réhabilitation de 216 km de pistes agricoles dans les zones de


production de la filière anacarde et coton, en complément des
financements apportés par le premier C2D.

• Le renforcement du conseil en gestion auprès des producteurs et de leurs


organisations avec la mise en place de centres de conseil en gestion sur
quelques filières pilotes.

Mise à disposition des acteurs du développement publics et privés d'outils


innovants pour la préservation des ressources naturelles avec :

• La mise en place d’un "Fonds d’appui à la diffusion de l’innovation"


qui financera, sur appel à propositions, des projets de recherche
appliquée.

8
• Deux projets pilotes pour la préservation des forêts avec un projet test
pour la mise en place d’une filière "Cacao ami des forêts".

• Un projet REDD+ dans le sud-est du pays (complément du 1er C2D).

• La poursuite de l’appui à la réhabilitation et à la bonne gestion des parcs


nationaux et réserves du pays avec la dotation en capital de la Fondation
des parcs et réserves de Côte d'Ivoire (FPRCI), la réhabilitation du parc
national des Iles Ehotilé et des réserves de Lamto et du Mont Nimba et
des appuis à l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR).

Renforcer le rôle régulateur de l’État par :

• L’appui à la construction d’un système national de sécurité sanitaire et


de contrôle des aliments via la mise en place d’une agence sanitaire et
la mise aux normes de quatre filières pilotes.

• Le renforcement des capacités de pilotage des ministères concernés.

III. LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU PASA

1. Les avantages

Les avantages du PASA sont :

L’amélioration des revenus des petits producteurs et de leurs capacités de


négociation et d’adaptation.

La préservation de la biodiversité.

Des pratiques agricoles durables.

L’amélioration globale de la qualité des aliments pour la population


ivoirienne et donc une amélioration notable de son bien-être et de sa santé.
9
2. Les inconvénients

La question foncière est l’une des questions clés de la Côte d’ivoire. En effet, le
développement spectaculaire que connaît l’agriculture ivoirienne a provoqué une
forte poussée démographique dans les zones forestières, propices au
développement des cultures d’exportation que sont le café et le cacao. Cette
situation, n’est pas sans conséquence sur l’évolution des zones d’accueil. Le
couvert forestier et les terres arables ont connu ou connaissent de graves
dégradations dues à l’exploitation massive. Pire, la disponibilité des terres est
devenue très rare. Les enjeux sur la terre se complexifient, entraînant parfois des
conflits entre les différentes communautés.

L’individu producteur est affecté par les politiques de limitations des


dépenses publiques et de transfert des ressources, les politiques de salaires,
d’emploi, celles de libération des prix des produits agricoles, ainsi que celles
des taux d’intérêt et d’augmentation des impôts à la consommation.
Désintéressément des agriculteurs au profit du café, du cacao, de l’hévéa,
anacarde, etc.

Baisse des prix des denrées alimentaires.

IV. LES TENTATIVES DE SOLUTIONS DU PASA

Il est important de relever les solutions qui ont été élaborées et menées par l’état
ivoirien au cours des dix dernières années. Ces solutions ont été regroupées sous
des programmes initiées par le ministère de l’Agriculture, les ministères

10
techniques tel que le Ministère de l’Economie et des Finances, les partenaires
techniques et financiers nationaux et multinationaux tels que la Banque Mondiale,
la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de
Développement (AFD), etc.
Ces solutions se situent aux niveaux agricole et institutionnel.

1. Au niveau agricole

A ce niveau nous avons :

Une amélioration significative des productions agricoles résultant de


l’exploitation de nouvelles terres (générant des problèmes environnementaux).

Une hausse des exportations de matières premières agricoles de rente


occasionnant une amélioration des recettes d’exportations et des entrées de
devises étrangères.

La création de nouveaux emplois dans le secteur agricole et dans l’industrie


agroalimentaire.

L’adoption de la Loi d’Orientation Agricole de Côte d’Ivoire(LOACI), mettant


ainsi en place les fondements pour une réorganisation, et une restructuration des
activités et des filières agricoles.

2. Au niveau institutionnel

A ce niveau nous avons :

L’amélioration des conditions de vie des acteurs, et promotion du secteur


agro-sylvo-pastoral et halieutique.
Le renforcement du cadre institutionnel, de la gouvernance du secteur et de
l’environnement des affaires.

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Les principaux partenaires techniques publics et privé, les bailleurs de fonds
devraient s’intéresser et s’impliquer activement pour assurer la réussite du
programme.
La prise en charge de certaines directives nationales et internationales.

12
CONCLUSION
En définitive, le PASA (Programme d’Ajustement Structurel Agricole), institué
par le gouvernement dans l‘optique de rehausser le niveau économique, ainsi que
promouvoir l’agriculture de la côte d’ivoire, n’a pas été à la hauteur. Toutefois, il
existe d’autres programmes à l’instar du PNIA (Programme Nationale
d’Investissement Agricole) s’inscrivant dans la continuité en poursuivant des
objectifs stratégiques non atteints par le PASA, mais il en diffère par son cadre de
formulation et d’exécution plus inclusive qui met un accent particulier à
l’implication de tous les intervenants (public et privé) du secteur agricole.

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SECTION 2 : PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
COMPÉTITIVITÉ (PASCO)

Introduction

Le début de la décennie 80 a été marqué par une détérioration prononcée des


équilibres internes et externes, trouvant sa justification non seulement dans les
faiblesses structurelles de l'économie ivoirienne (forte dépendance de
l’agriculture) mais également dans une conjoncture internationale défavorable
(cours élevé du pétrole, flambée du dollar, hausse des taux d'intérêt...). Pour faire
face à cette crise aiguë, la Côte d’Ivoire s’est lancée en 1980, avec l'appui du
Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, dans un programme
d'ajustement structurel. Dans notre étude nous nous intéresserons particulièrement
au PASCO qui est le Programme d’Ajustement Structurel Compétitivité.

Notre travail s’articulera autour de la situation historique des PAS en général et


du PASCO en particulier. Ensuite, nous mettrons en évidence les différentes
politiques mises en place dans le cadre de ce Programme. Nous terminerons par
dresser le bilan de ces diverses politiques entreprises.

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I. APPROCHE DEFINITIONNELLE

1. Notion d’ajustement structurel

Un programme ou plan d’ajustement structurel est un programme de réformes


économiques que le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale
met en place pour permettre aux pays touchés par de grandes difficultés
économiques de sortir de leur crise. Il vise à améliorer de manière durable le
fonctionnement d’un secteur de l’économie ou de l’économie entière du pays
concerné.

2. Notion de compétitivité

La compétitivité économique désigne la capacité d'un secteur économique, d'un


pays ou encore d'une entreprise à vendre et fournir durablement un ou
plusieurs biens ou services marchands sur un marché donné en situation
de concurrence.

En somme, le Programme d’Ajustement Structurel Compétitivité (PASCO) est un


ensemble de dispositions proposées par les institutions de Bretton Woods et
adopté par notre pays dans l’optique de lui redonner son positionnement en termes
de capacité à faire face à la concurrence sur la scène internationale.

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II. CONTEXTE HISTORIQUE DES PROGRAMMES
D’AJUSTEMENT STRUCTUREL (P.A.S)

1. Causes

Les bonnes performances de l'économie ivoirienne durant les années 60 et 70 sont


incontestables. Elles ont été qualifiées de miraculeuses en raison du niveau très
élevé de croissance de la production, mais aussi et peut être surtout parce que les
bases de cette croissance ont été des produits (café, cacao, bois) qui se vendaient
à très bons prix sur les marchés internationaux. L’Etat ivoirien soutient à son tour
le développement par la mise en place des programmes d’encadrement de ces
cultures de rente.
Cette période de croissance a permis une redistribution des revenus et le
développement d'une classe moyenne fonctionnaire et primaire dont la
consommation contribuait à la santé de l'économie. L'activité économique
permettait la création d'emploi, l'attribution de bourse aux étudiants et élèves, ces
derniers et les fonctionnaires d’Etat étaient transportés et logés gratuitement. La
majorité de la population semblait trouver son compte dans la croissance.

Cependant, la Côte d'Ivoire étant un pays qui a son économie basée sur
l'exploitation des matières premières, se mettait dans une position très dangereuse
dans la mesure où la chute brutale des cours de ces matières a entraîné une
diminution des recettes. C'est en ce sens que l'État se surendettait et ne pouvait
plus faire face à la majeure partie de ses obligations.

Ainsi, à partir des années 80, après une période de croissance économique
continue, les indicateurs macroéconomique et sociaux de la Côte d'Ivoire se sont
altérés et le pays a basculé de la catégorie des pays à revenu intermédiaire vers
celle des pays à revenu faible. Le miracle artificiel n'a fait qu'alourdir la dette de

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la Côte d'Ivoire à cause des erreurs dans sa conduite et la mauvaise gestion des
biens publiques. En effet, nous constatons à cette période que les excédents de la
CSSPPA (Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles) Commenté [IMK1]: CAISSE DE STABILISATION

baissait au fur et à mesure, en 1975, 195 millions d'excédents, en 1977, 231 NOUVELLE CAISSE STABLE

millions, en 1978, 115 millions et enfin en 1980, 97 millions ; cette baisse


d'excèdent est due à la chute du coût des matières premières agricoles.

Les conséquences de cette situation sont d’ordre sociaux. La classe moyenne


composée de fonctionnaire subit une baisse au cours de la décennie 1980, la
paupérisation s'installe, selon la Banque mondiale, même les planteurs ne sont pas Commenté [IMK2]: TH2ORIE DE DJIN

épargnés d'où la contestation sociale vers la fin des années 1980. En plus, nous
avons les arriérés de paiement de l'État à l'égard des entreprises, la diminution
d'achat aux producteurs de la filière du café et du cacao. La petite industrie s'est
essoufflée de 8%/an en moyenne de 1960à 1979, le taux de croissance devient
négatif en 1980,-1,9% les conditions de la population se sont dégradées, nous
avons 37% seulement des ivoiriens qui bénéficient de l'électricité, 45% qui ont
accès aux soins médicaux, un ivoirien sur dix est porteur du VIH Sida, le taux
d'analphabétisme chez les adultes est élevé : 56%.

Enfin, la crise a été aggravée par des chocs extérieurs imprévus. Nous avons la
forte hausse du dollar, l'accroissement des taux d'intérêts sur les prêts accordés au
pays en voie développement, la détérioration des termes de l'échange qui ont
gravement affecté le déficit de la balance courante, la hausse du prix du pétrole en
1979 et enfin les aléas climatiques.
Ce sont ces différentes réalités qui ont poussé le gouvernement ivoirien, sous la
contrainte des institutions de Bretton Woods, a appliqué les Programmes
d'Ajustement Structurel (P.A.S).

17
2. Buts

Le but que visaient les institutions de Brettons Woods en contraignants nos


gouvernants à instituer les P.A.S dans leur politique de développement, était de
pouvoir relever le niveau économique de la Côte d'Ivoire.
Mais les objectifs que s'étaient assignés les institutions de Brettons Woods vis-à-
vis des P.A.S étaient ou du moins sont de 2 volets : le volet stabilisation et le volet
structurel.
La stabilisation vise la résorption du déficit budgétaire, du déficit des comptes
courants de la balance des paiements et la stabilité des prix.
La réduction du déficit budgétaire se fait par une réduction drastique des dépenses
publiques, tandis que d'autres mesures de compression de la demande, partant sur
le blocage ou la réduction des salaires, le plafonnement et le renchérissement du
coût du crédit sont arrêtées. L'argument est que les difficultés des économies
africaines proviendraient d'un excès de la demande alimenté principalement par
le gonflement des dépenses publiques et d'un excès de création monétaire. Dès
lors, pour le FMI et la Banque Mondiale, la solution consiste à réduire
sensiblement la demande et la création monétaire.
L'ajustement structurel va consister à modifier la structure des incitations, la parité
de la monnaie (dévaluation) en vue de renforcer les capacités d'exportation et
favoriser la production de biens échangeables (exportables et/ou importables), des
mesures additionnelles telles que la libéralisation de certains marchés
domestiques, la privatisation ou la restructuration d'entreprises publiques, sont en
général prises pour améliorer la productivité et l'efficacité économique. Il est
généralement postulé par les défenseurs de ces mesures d'ajustement structurel,
que la régulation par le marché est le plus efficace et que le secteur privé est
concurrentiel et plus dynamique que le secteur public. C'est pourquoi selon eux
en modifiant l'allocation des ressources au bénéfice des biens échangeables et du

18
secteur privé, l'on accroîtrait l'efficacité et la compétitivité des économies sous
l'ajustement.
Ainsi, ont été répertorié les buts et les objectifs que s'étaient assignés les
institutions de Brettons Woods vis-à-vis des PAS dans les pays en voie de
développement. L'économie elle a sûrement subir des modifications.

III. PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL


COMPETITIVITE (PASCO)

1. Historique et objectifs du PASCO


L’évolution de l’économie ivoirienne depuis la fin de la décennie soixante-dix a
été marquée par de nombreuses contre-performances, notamment une récession
accompagnée de déséquilibres financiers qui ont été à l’origine de l’accumulation
d’une dette insoutenable. A cet effet, plusieurs Programmes d’Ajustement ont été
introduit dont le Programme d’Ajustement Structurel Compétitivité (PASCO). Il
visait plusieurs objectifs, ce sont :
- Alléger la fiscalité sur les entreprises ;
- Etendre le champ de la TVA en réduisant le nombre de taux ;
- Alléger la réglementation des prix qui ont été libéralisés à l’exception de
ceux de certains produits essentiels ;
- Améliorer la concurrence externe et interne ;
- Libéraliser le marché du travail.
Pour atteindre ces objectifs mentionnés ci-dessus, plusieurs politiques ont été
adoptées.

2. Politiques mises en place

Au nombre des politiques mises en place dans le cadre du PASCO, nous pouvons
citer :

19
- La privatisation des entreprises dès 1990 qui s’est accéléré après la
dévaluation qui ont permis à l’Etat d’engranger de nouvelles ressources tout
en mobilisant les investissements privés nécessaires à la relance
économique ;

3. Bilan du Programme

Durant la décennie 80, la Côte d'Ivoire a procédé a des ajustements indispensables


en vue de réaliser une croissance de l'économie autoentretenue et équilibrée à
moyen et long termes tirée par les exportations. Ici, ils feront l'objet d'une étude
évaluative quant à leurs résultats. Pour mesurer les effets de l'ajustement
structurel, une solution consiste à mettre en relation les mesures adoptées et les
objectifs intermédiaires comme le résultat a l'exportation ou l'efficience
industrielle plutôt que les objectifs finaux tels que l'amélioration des revenus ou
du bien-être. Ces résultats sont mitigés et peuvent prêter à diverses interprétations.

Les PAS ont eu des conséquences aussi bien positives que négatives, tant sur le
niveau économique de la Côte d'Ivoire et ses politiques de développement que sur
la population ivoirienne.

Au niveau économique et des politiques de développement, les PAS n'ont pas pu


apporter ou du moins n'ont pas atteint les objectifs qu'ils s'étaient assignés. Dans
la mesure où la Côte d’Ivoire, dépendant tout au long de la crise économique de
l'aide et des appuis des institutions de Bretton Woods, s'est vu obliger d'adapter
sa politique de développement et de suivre continuellement les PAS. Ces
programmes sont caractérisés dans leur application par une crispation politique
c'est-à-dire l'augmentation de la répression syndicale et politique et par la
paupérisation d'une grande partie de la population ivoirienne. Cette paupérisation
s'explique par le fait du licenciement massif des travailleurs de certaines

20
entreprises dû à la faillite et à la fermeture de certaines entreprises, du refus
d'investissements de certains bailleurs de fonds.

Après presqu’une décennie de crise économique provoquée par la baisse


concomitante des cours des produits tropicaux et du Dollar, la Côte d'Ivoire a
retrouvé le chemin de la croissance depuis 1996 et cela est dû à la dévaluation du
franc CFA et les mesures d'austérité qui l'ont accompagné. La dévaluation
apparaît comme une éventuelle rupture avec l'ancien modèle de croissance, cela à
cause de l'aide internationale apportée par plusieurs bailleurs de fonds et un net
renchérissement des prix des matières premières. Ces éléments conjoncturels ont
permis une forte reprise de l'activité économique. En effet la dévaluation a permis
le retour d'un dynamisme interne. Trois ans après les changements de parité ;
changement de parité qui permit de résoudre le manque de compétition extérieure
des produits ivoiriens sur les marchés internationaux, le développement de l'effort
à l'exportation et l'amélioration de la balance courante des cultures pérennes,
l'effectivité élevée de la dévaluation, satisfait la première condition du succès de
l'opération monétaire. Il faut noter que la dévaluation de 1994 est une conséquence
des PAS du type nouveau qui est caractérisée par une sectorisation de ses
programmes. On a entre autres les PAS pour le secteur agricole, pour le secteur
financier, sur ce point les PAS ont permis à plusieurs établissements financiers de
voir le jour tels que la COOPEC, la CECP et bien d'autres. Enfin les PAS pour le
secteur de l'éducation et la formation professionnelle, ce qui a permis à l'État
ivoirien de bénéficier d'un concours financier international plus élevé et une
annulation de 50% de sa dette et des arriérés de paiement. Mais nous nous sommes
rendus très vite compte que les PAS n'étaient qu’illusion dans la mesure où l'État
rembourse en fait plus qu'elle ne reçoit, puisqu’ils n'ont pas permis d'améliorer ou
du moins de réduire le remboursement des prêts des institutions de Brettons
Woods, ce qui crée des relations orageuses entre ces institutions et l'État ivoirien.

21
L'avènement des PAS visant à améliorer notre économie et surtout nos conditions
de vie a plutôt échoué dans la mesure où le problème de la dette extérieure
persiste, le taux de chômage ne fait qu'augmenter d'années en années, ce qui
accroît certains vices tels que le banditisme, la prostitution, l'alcoolisme etc.

22
SECTION 3 : LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT DU SECTEUR
FINANCIER (PASFI)

INTRODUCTION

Depuis le milieu des années 90 et après une décennie de forte récession, la


situation macro-économique de l'Afrique s'améliore. La croissance du produit par
tête est positive, l’inflation est mieux maîtrisée que par le passé, les déficits
publics et courants sont réduits. Ce retournement intervient à l'issue d'un long
processus de réformes économiques, et alors même que l'environnement
international n'est pas exceptionnellement favorable. Fischer et alii (1998)
l’expliquent par le succès des réformes engagées : stabilisation des comptes
publics, privatisations, réforme des systèmes financiers, libéralisation du
commerce extérieur et de l'agriculture, amélioration progressive du cadre
législatif.

En Côte d'Ivoire que la reprise économique s'est observée le plus nettement. Ce


changement est important étant donné le poids économique de la Côte d'Ivoire

23
dans la sous-région. Dans le cadre d'accords signés avec les institutions de
Brettons Woods, le gouvernement poursuit la stabilisation de ses comptes, le poids
de la dette extérieure diminue, la libéralisation de l'économie connaît des avancées
décisives tant sur le plan intérieur que sur le plan commercial, et le système
financier achève un plan de restructuration.

Ce plan de stabilisation d'une durée de deux ans doit permettre l'assainissement


des finances publiques et, par la suite favoriser une relance de l'activité
économique. Toutefois, l'ensemble de ces mesures dites d'ajustement interne
sontelles suffisantes à rétablir les équilibres internes et externes ?

Nous tenterons dans la suite de notre travaille de répondre à cette interrogation, en


situant d’abord le contexte et les objectifs de ce programme et en faisant une
présentation non exhaustive de celui-ci.

I. CONTEXTE ET OBJECTIFS DU PASFI

Après les années 70 et “le miracle ivoirien”, l’économie ivoirienne présente des
faiblesses structurelles : une forte dépendance extérieure et des déséquilibres
importants entre ses différents secteurs d'activités. Le cacao, qui en est la force,
constitue un point faible dans la mesure où aucun autre produit ni aucun autre
secteur n'influence autant l'économie de la Côte d'Ivoire. Certes, la production de
cacao injecte d'importants flux financiers dans le circuit économique, distribue des
revenus, permet à l'État par le biais de l'impôt, de disposer de marges de
manœuvres importantes, et à la balance commerciale d'être excédentaire, mais
lorsque les termes de l'échange lui sont défavorables, l'économie ivoirienne
vacille. La chute des cours des produits agricoles de base survenue à la fin des
années 1970 a ainsi provoqué une dépression d'autant plus grave qu'à la faveur du
« boum du café et du cacao ».

24
L’augmentation de l'endettement extérieur a alors été immédiate autant que la
montée de l'inflation. Le taux de change réel du pays, reposant sur un taux
d'inflation nettement supérieur à celui de ses partenaires, s'est trouvé surévalué
ruinant la compétitivité de l’industrie nationale. Durant les années 1980, le déficit
du secteur public atteint 12 % du PNB et celui du compte d'opérations courantes
17 % du PNB. Confronté à une croissance économique fortement ralentie, le pays
s’engage dans des Programmes d'ajustement structurel (PAS), parmi lesquels : le
Programme d’Ajustement Structurel du secteur Financier (PASFI).

Le but du PASFI est de soutenir l’effort de la relance économique par la


promotion d’un système financier solvable, diversifié et performant. Son objectif
spécifique est d’améliorer les performances internes du secteur financier par la
restructuration et l’assainissement des systèmes bancaires et des assurances, la
réforme du système judiciaire et la dynamisation de la bourse des valeurs
mobilières.

Les objectifs globaux du programme portent sur le renforcement de la


compétitivité à moyen terme, la préservation de la viabilité du cadre
macroéconomique nécessaire à la réalisation d’une croissance plus forte, le
renforcement de la stabilité des grands équilibres macroéconomiques et financiers,
et la relance de la croissance tirée par le développement du secteur privé. Aussi
les objectifs du PASFI consistent-ils en la mobilisation de l’épargne et son
allocation au financement de l’investissement privé productif, grâce à une
meilleure performance des institutions et des marchés du système financier.

25
II. PRESENTATION DU PASFI

1. Définition

Le programme d'ajustement du secteur financier appelé le (PASFI) est un


ensemble complet et cohérent de mesures de politiques économiques dans le but
d’atteindre des objectifs macro-économiques spécifiques. Ce programme
financier est souvent motivée par la présence de déséquilibres dans l’économie
tels que :

- les déséquilibres sur le marché des biens et services (Inflation);

- les déséquilibres sur le marché de l’emploi (Chômage) ;

- les déséquilibres sur le marché financier (Coût du crédit très élevé);

- le déficit budgétaire (Accumulations des arriérés de paiements);

- les déséquilibres extérieurs (Faible niveau des réserves de changes).

2. Les principales réformes du PASFI en Côte d’Ivoire

Le PASFI s’inscrivait dans le cadre d’un plan à moyen terme (Juin 1992- Janvier
1994). La plupart des reformes prévues pour soutenir les efforts de relance des
activités économiques et pour promouvoir un système financier solvable,
diversifié et performant ont été réalisé fin 1993.

26
Nous avons plusieurs réformes qui ont été prises, parmi lesquelles figures : le
développement du marché des capitaux, l’assainissement du secteur des
assurances, l’amélioration de l’environnement bancaire juridique, la
restructuration bancaire et la réforme de la bourse des valeurs d’Abidjan. Nous
présenterons quelques reformes.

3. L’amélioration de l’environnement bancaire juridique

Le Conseil des ministres de I'UMOA et le Conseil d'Administration de la BCEAO


se sont engagés à recourir aux mécanismes du marché dans leur politique
monétaire. Ainsi, une nouvelle politique des taux d'intérêt est mise en vigueur, les
autorisations préalables sont abolies ainsi que 1es contrôles quantitatifs du crédit.
Il en est de même des allocations sectorielles. En outre, la création d'une
commission bancaire sous régionale détentrice d'un pouvoir juridictionnel permet
d'éviter les errements du passé. Aussi, des

réformes judiciaires seront-elles entreprises pour assurer le recouvrement des


créances et assurer le respect des contrats financiers.

4. La restructuration bancaire

L’assainissement du système bancaire concerne les quatre grandes banques (la


SGBCI, la BICICI, la SIB, la BIAO-CI). Il passe par le règlement des arriérés
publics dont 10 % seront réglés au comptant et le solde sera titrisé. Ensuite, les
banques présentant une insuffisance de fonds propres, après absorption des pertes,
procèderont à des augmentations de capital conformément à la règlementation
prudentielle. En tout état de cause, l'Etat conformément à sa politique de

27
désengagement limitera sa part en capital à 20%. Par ailleurs, il est prévu
l'assainissement de la Caisse Autonome d'Amortissement, la liquidation de la
Banque Nationale du Développement Agricole.

5. La réforme de la Bourse des Valeurs d'Abidjan

Un programme de réformes de la Bourse a été engagé pour alléger ses coûts de


fonctionnement, améliorer son mode opérationnel et étendre son champ
d'activités. En effet, après un départ assez satisfaisant à la fin des années 70 et
début des années 80, l’activité de la bourse des valeurs d’Abidjan s’était assoupie.

Elle n’avait connu aucune nouvelle admission de société de 1983 à 1991. Aussi,
sa redynamisation est-elle incluse dans le PASFI. Il s’agit de la restructurer par la
privatisation de sa gestion et la création de SGI distinctes des banques.

III. RESULTATS DE L’APPLICATION DU PASFI

1. Au niveau de l’activité économique

A partir de l’application du PASFI, le PIB a augmenté en termes réels de 1.5% en


1994 et de 6.5% en 1995. Tous les secteurs participent à cette croissance, en
particulier le secteur secondaire qui bénéficie en 1994, d’une brusque décélération
des importations (-10%) compensée par la production locale. La croissance en
volume du secteur secondaire a respectivement été de 3.7% et 8.3% en 1994 et
1995.

28
2. Au niveau des finances publiques

L’assainissement des finances publiques s’est poursuivi en 1994 et 1995. Le solde


primaire, déficitaire depuis plusieurs années, s’établie en excédent à 34 milliards
en 1994 et 150 milliards en 1995.

3. Au niveau de la dette intérieure publique

Le financement du déficit des finances publiques s’est fait, en partie, par une
accumulation des arriérés intérieurs et extérieurs. La dette publique intérieure a
progressé pendant l’exécution du PASFI passant de 973.5 milliards (fin1991) à
1130.8 milliards (fin 1993), soit près de 40% du PIB. Elle n’atteignait que 634.7
milliards en 1990 (soit 24% du PIB).

4. Au niveau de la balance des paiements

Après une longue période de détérioration, la balance des paiements marque une
reprise sensible de la compétitivité de l’économie ivoirienne. Le changement de
parité du franc CFA a permis d’accroître les exportations de biens et services de
4.7% et 4.9% en volume en 1994 et 1995 alors qu’elles avaient baissé de -0.2% et
-10% les deux années précédentes.

29
5. Au niveau du taux d’inflation

Comme les autres indicateurs économiques, le taux d’inflation reflète l’état d’une
économie en récession. La dévaluation de franc CFA, intervenue en janvier 1994
entraine une poussée inflationniste. Mais la politique de rigueur budgétaire et
monétaire, dont la mise en place est facilitée par les améliorations du système
financier apportées par le PASFI, permet de contenir cette inflation à 32% en 1994
et 7.7% en 1995.

6. Au niveau de l’épargne intérieur

L’épargne intérieure qui représentait 11.3% du PIB en 1990 et 9.4% fin 1993, fait
un bond en passant à 21.8% en 1994 et 20.7% en 1995.

7. Au niveau des banques

Les ressources des banques qui diminuaient régulièrement de 1988 à 1993


marquent, au contraire, en 1994, une très forte progression de 53%. Cette
évolution se poursuit en 1995 avec une progression de l’ordre de 25%. Ainsi, le
système financier est redevenu solvable. Aussi, les quatre principales banques
commerciales (la SGBCI, la BICICI, la SIB, la BIAO-CI) ont été restructurées et
assainies.

8. Au niveau de la Bourse d’Abidjan

Deux ans après l’exécution du programme de réforme de la bourse d’Abidjan, on

30
assiste à l’émergence d’un marché financier dynamique dopé par les
privatisations, la dévaluation et l’amélioration du cadre macroéconomique sous-
tendu par le PASFI.

31
CONCLUSION

Alors que le niveau d'intermédiation financière de la Côte d'Ivoire est relativement


élevé en comparaison de la plupart des pays d'Afrique Sub-saharienne, la crise des
années 80 a fortement affaibli le système financier. Les banques n'ont pu faire face
au retournement de conjoncture des années 70 et ont dû supporter de nombreux
arriérés de paiements de l'Etat et du secteur public. Un programme de réforme du
système financier est lancé en 1989. De nouveaux instruments de politique
monétaire sont mis en place, inaugurant une régulation de la monnaie et du crédit
par le marché. La création de la commission bancaire instaure un système de
surveillance du respect des normes prudentielles. De même, la bourse d'Abidjan
devient régionale et divers instruments de collecte d'épargne sont mis en place.
D'autres mesures sont prévues, comme le développement des produits de
placement de retraite ou l'amélioration du cadre réglementaire des institutions
financières non-bancaires. Toutefois, la politique de crédit est très orientée vers le
court terme et, malgré une baisse du coût d'intermédiation et une libéralisation des
taux, le coût du crédit reste relativement élevé. Pour que le système financier
ivoirien participe plus activement à la croissance économique, il faut que son
assainissement se poursuive, qu'il soit en mesure de diversifier sa clientèle et
d'attirer l'épargne nationale. Sa clientèle reste encore très limitée à cause du faible
développement de produits d'épargne destinés aux populations non salariées
urbaines et rurales. De même, la structure oligopolistique du système ne contribue
pas à diversifier l'orientation sectorielle de ses crédits, ni donc à financer les
PMEPMI formelles et informelles.

32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BRA Kanon, Denis, 1985. Développement ou appauvrissement. Paris
Economica, 188p
Dictionnaire universel
Georges CAZES et alli... Le sous-développement et ses critères.
Jacques BRASSEUL février 1993 Introduction à l'économie du
développement
Lexique d'économie 6è édition 1999 Dalloz
Mamadou KOULIBALY, 1992. Le libéralisme, Nouveau départ pour l'Afrique
Noire, L’Harmattan, 223p

https://www.memoireonline.com/08/09/2561/m_Expose-sur-
lesprogrammes-dajustementstructurels0.html consulté le 21/03/2021
à 22h04
https://journals.openedition.org/ema/1262 consulté le 24/03/2021 à
20h06
http://www.fao.org/3/AB788F/ab788f08.htm consulté le 26/03/2021 à
19h09
https://www.persee.fr/doc/tiers_00407356_1991_num_32_125_457 8
consulté le 28/03/2021 à 23h11
https://www.pamdagro.ci/blog-amd consulté le 29/03/2021 à 00h59

TABLES DES MATIERES

SECTION 1 : PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL


AGRICOLE .......................................................................................................... 4
33
INTRODUCTION ................................................................................................ 4
I. CONTEXTE HISTORIQUE ET DEFINITION....................................... 5
1. Contexte historique ................................................................................... 5
2. Définition .................................................................................................. 6
II. LES CAUSES ET OBJECTIFS DU PASA.............................................. 6
1. Les causes ................................................................................................. 6
2. Les objectifs .............................................................................................. 8
III. LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU PASA ..................... 9
1. Les avantages ............................................................................................ 9
2. Les inconvénients.................................................................................... 10
IV. LES TENTATIVES DE SOLUTIONS DU PASA ............................. 10
1. Au niveau agricole .................................................................................. 11
2. Au niveau institutionnel .......................................................................... 11
CONCLUSION ................................................................................................... 13
SECTION 2 : PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
COMPÉTITIVITÉ (PASCO) ............................................................................. 14
Introduction ......................................................................................................... 14
I. APPROCHE DEFINITIONNELLE ....................................................... 15
1. Notion d’ajustement structurel................................................................ 15
2. Notion de compétitivité .......................................................................... 15
II. CONTEXTE HISTORIQUE DES PROGRAMMES D’AJUSTEMENT
STRUCTUREL (P.A.S) ................................................................................ 16
1. Causes ..................................................................................................... 16
2. Buts ......................................................................................................... 18
III. PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL
COMPETITIVITE (PASCO) ....................................................................... 19
1. Historique et objectifs du PASCO .......................................................... 19
2. Politiques mises en place ........................................................................ 19
3. Bilan du Programme ............................................................................... 20

34
SECTION 3 : LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT DU SECTEUR
FINANCIER (PASFI)......................................................................................... 23
INTRODUCTION .............................................................................................. 23
I. CONTEXTE ET OBJECTIFS DU PASFI ............................................. 24
II. PRESENTATION DU PASFI ................................................................ 26
1. Définition ................................................................................................ 26
2. Les principales réformes du PASFI en Côte d’Ivoire............................. 26
3. L’amélioration de l’environnement bancaire juridique .......................... 27
4. La restructuration bancaire ..................................................................... 27
5. La réforme de la Bourse des Valeurs d'Abidjan ..................................... 28
III. RESULTATS DE L’APPLICATION DU PASFI .............................. 28
1. Au niveau de l’activité économique ....................................................... 28
2. Au niveau des finances publiques ........................................................... 29
3. Au niveau de la dette intérieure publique ............................................... 29
4. Au niveau de la balance des paiements .................................................. 29
5. Au niveau du taux d’inflation ................................................................. 30
6. Au niveau de l’épargne intérieur ............................................................ 30
7. Au niveau des banques............................................................................ 30
8. Au niveau de la Bourse d’Abidjan .......................................................... 30
CONCLUSION ................................................................................................... 32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................ 33
TABLES DES MATIERES ................................................................................ 33

35

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