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Chapitre IV : Réseaux d’Assainissement

IV.1 Définition : L’assainissement des agglomérations a pour objet la collecte, le transport et


le traitement éventuel et la restitution dans le milieu naturel des eaux pluviales et des eaux
usées domestiques (ménagères et vannes) et industrielles.

L’établissement d’un réseau d’assainissement d’une agglomération doit répondre à deux


préoccupations, a savoir :
- Assurer une évacuation correcte des eaux pluviales de manière a empêcher la
submersion des zones urbanisées,
- Assurer l’élimination des eaux usées ménagères et des eaux vannes.

IV.2 Systèmes de réseaux (d’évacuation):


L’évacuation des eaux usées domestiques, industrielles et pluviales peut se faire au moyen de
deux systèmes principaux :
- Le système unitaire ;
- Le système séparatif.
On peut également considérer le système pseudo séparatif.

IV.2.1 Système unitaire :


Ce système prévoit l’évacuation en commun dans une même conduite des eaux d’égouts
ménagères et industrielles et les eaux de pluie. Ce système nécessite des ouvrages et des
stations d’épuration relativement importantes afin de pouvoir absorber les pointes de
ruissellement.
Par temps de pluie le débit supplémentaire qui ne peut pas être traité dans la station
d’épuration est rejeté directement dans le milieu naturel par l’intermédiaire d’ouvrages
spéciaux : les déversoirs d’orage. Le cout de ce système est faible. Les problèmes de
branchement sont simplifiés. L’inconvénient majeur réside dans le partage des eaux qui vont
soit à la station d’épuration, soit au milieu naturel.

En pratique, les déversoirs d’orage qui sont utilisés remplissent souvent mal leur rôle :
Le rejet direct au milieu naturel est constitué d’un mélange d’eaux pluviales et d’eaux
usées qui peuvent être fortement polluées.
Le fonctionnement de la station d’épuration peut être compromit par l’arrivée d’un
mélange d’eaux d’origines différentes dont la composition est souvent très différente de celles
des eaux usées souillées.

Gouttière : canal demi-cylindrique, fixé


au bord inférieur des toits, permettant
l’écoulement des eaux de pluie.
Gouttière : Bord inferieur des toits
d’où l’eau tombe par gouttes quand il
pleut.

1
IV.2.2 Système séparatif :
Ce système prévoit l’évacuation des eaux d’égout ménagères et industrielles dans une seule
conduite, les eaux pluviales dans une autre. Ces deux canalisations ont fréquemment des
tracés différents à l’exception de certains tronçons.
A : Réseau pluvial : Le réseau sera prévu pour évacuer les pointes de ruissellement.
Il faut des lignes de plus grandes pentes pour déverser les eaux dans le cours d’eau le plus
proche.
B. Réseau d’eau usée : ce réseau de conduites est conçu pour le transit des eaux
usées jusqu’à la station d’épuration éloignée de la ville.
Le cheminement de son tracé nécessite une faible pente. L’avantage de ce système réside dans
une singularité du débit (faibles variations des débits d’eaux usées au niveau d’une
agglomération). Ce système présente certains avantages par rapport au premier :

La station d’épuration peut simplement être dimensionnée pour le débit de pointe


de temps sec.
La composition des eaux usées est presque constante. La station peut fonctionner de
façon sure et efficace.
Les eaux de ruissellement peuvent être plus propres que les eaux usées et sont
moins préjudiciables au milieu naturel. L’inconvénient de ce système réside dans le fait le
doublent du réseau entraine une augmentation du cout.

Remarque :
On peut considérer également le système pseudo séparatif qui prévoit l’évacuation des eaux
usées et une fraction des eaux de ruissellement (eaux de toitures et d’espaces privés) dans un
seul réseau (conduite), l’autre fraction des eaux de ruissellement sera transitée par les
caniveaux et quelques tronçons d’ouvrages pluviaux.
Il est assez comparable au système séparatif. L’inconvénient de ce système réside dans le
risque du mauvais fonctionnement de la station d’épuration dû à l’apport des eaux pluviales.

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IV.3 Choix d’un système d’évacuation
Il faut toujours choisir le système en fonction des conditions locales, du système existant
auquel un raccordement est possible, de la topographie (une pente faible est favorable au
système séparatif) du terrain et la répartition géographique des habitants à desservir, des
conditions économiques (cout d’investissement et d’entretien) et des conditions
d’environnement (nature du rejet et du milieu récepteur).

Le système séparatif pourra ainsi être choisi par exemple lorsque :


• le réseau aval sur lequel sera branché le réseau de l’opération est lui-même
séparatif, les eaux usées étant déjà raccordées à une station de traitement ;
• il existe des exutoires proches de la zone pour le rejet des EP.
• le milieu récepteur étant particulièrement sensible et ne permet pas le rejet de
surverse de déversoirs d’orages.
En revanche, on choisira vers un système unitaire ou pseudo-séparatif
lorsque par exemple :
• le réseau aval est lui-même de type unitaire ou pseudo-séparatif, sans
perspective d’évolution à court ou moyen terme et déjà raccordé à une station
de traitement ;
• il existe des possibilités de mettre en place des déversoirs d’orage pour écrêter
les débits de pointe, les rejets étant compatibles avec les objectifs de qualité du
milieu récepteur…

IV.4 Schéma du réseau d’évacuation


Le mode d’écoulement en assainissement est généralement gravitaire, donc dépendant du
relief et de la topographie du terrain naturel. En fonction du système d’assainissement et de la
topographie, on peut distinguer les différents schémas d’évacuations suivants :
IV.4.1 Schéma perpendiculaire
L’écoulement se fait directement dans le cours d’eau le plus proche. Il est adopté pour
l’évacuation des eaux pluviales des réseaux séparatifs, et des eaux pluviales et des eaux usées
des réseaux unitaires s’il n’y a pas de traitement qui est prévue. Suivant la disposition des
collecteurs par apport au cours on distingue : le schéma perpendiculaire simple et le schéma
perpendiculaire étagé.

Schéma perpendiculaire simple schéma perpendiculaire étagé

IV.4.2 Schéma par déplacement latéral


Dans le cas où une épuration (traitement des eaux usées) est nécessaire, on a tout intérêt à
transporter les eaux vers une station unique. Ceci peut être obtenu soit par un tracé oblique,
soit par un collecteur latéral.

3
STEP
STEP

Collecteur latéral Tracé oblique

IV.4.3 Schéma de collecteur par zone étagée


C’est un réseau de collecteurs à déplacement latéral avec des collecteurs secondaires
longitudinaux. Le réseau (2) est utilisé pour ne pas trop charger le réseau (1).

(2)

(1)

IV.4.4 Schéma radial


C’est un schéma adopté pour les terrains plats où les eaux sont collectées en un point bas pour
en suite être relevées vers un cours d’eau récepteur, Une station d’épuration ou un collecteur
fonctionnant à surface libre.

IV.5 Ouvrages du .réseau d’assainissement


Les ouvrages en matière d'assainissement comprennent :
IV.5.1 Ouvrages Principaux : Les ouvrages principaux correspondent aux ouvrages
d’évacuation des effluents vers le point de rejet ou vers la station d’épuration. Ils
comprennent les conduites et les joints.
IV.5.1.1 Conduites (Canalisations)
Elles se présentent sous plusieurs formes :
1. Cylindriques préfabriquées en usine. désignées par leurs diamètres intérieurs, dites
diamètres nominaux « D » exprimés en millimètre ;

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2. Ovoïdes
voïdes préfabriqués désignés par leur hauteur « h » exprimée en centimètre.

D h

Conduite cylindrique Conduite ovoïde simple

D’après les catalogues de fabrication, les hauteurs des tuyaux ovoïdes de hauteur h équivalent
aux tuyaux circulaires de diamètre D sont données
donné comme suit :
Diamètres des conduites circulaires Hauteurs
auteurs des tuyaux ovoïdes
D (mm) h (cm)
800 10
1000 13
1200 15
1400 18
1500 20

Il existe plusieurs types de conduites qui sont différents suivant leur matériau et leur
destination :
A. Conduites Poly Chlorure de Vinyle V « Poly Vinyl Chloride (C2H3Cl)n» (PVC),
uniquement (Ø <500 mm) m . Lee PVC est préparé partir de deux matières premières :à
57% de sel de mer(NaCl) et à 43% de pétrole.
Les canalisations en PVC, utilisées depuis plus de 50 ans, occupent une place prépondérante
dans le milieu du bâtiment et des travaux publics. Le PVC réunit un ensemble de propriétés
exceptionnelles,
lles, parmi lesquelles on peut distinguer : la solidité, la légèreté, l’anti corrosion,
la durabilité et l'inertie chimique.
B. Conduites en Polyéthylène à haute densité (PEHD) ), uniquement (Ø <500 <5 mm)
Ces conduites sont caractérisées par leur légèreté,
l bonnee flexibilité, Simplification de mise en
place du réseau (pièces de branchement, coudes,…), très bonne résistance aux acides et
alcools, faible
aible résistance aux agents oxydants (faible corrosion),.….etc.
C. Conduites en amiante ciment (fibrociment): caractéristiques voisines du PVC.
L’amiante ciment est un matériau constitué d’un complexe de fibres d’amiante
dispersées dans un liant hydraulique qui est le ciment.
D. Conduites en béton non armé: utilisées en préfabrication. Pour les (Ø <1200< mm)
E. Conduites en béton armé: pour grandes sections (Ø >1200 mm).

IV.5.1.2 Joints : Les es tuyaux peuvent être assemblés soit par collage (en ciment) soit par
bagues d’étanchéité. Il existe plusieurs types de joints qui diffèrts d’un fabricant un autre et
d’une conduite te à une autre selon le matériau de construction de cette dernière. Les joints
doivent être confectionnés avec soin et conformément aux prescriptions des fabricants tu
tuyau.
1. Les joints des conduites en béton armé: Le choix judicieux des assemblages est lié à la
qualité du joint. Ce dernier est fonction de la nature des eaux et de leur adaptation vis à vis de
la stabilité du sol et de la nature des tuyaux et de leurs caractéristiques (diamètre, épaisseur)
pour les tuyaux en béton armé on a différents types
typ de joints à utiliser:

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A) Joints type Rocla (en élastomère c.à.d en caoutchouc): Ce type de joint assure une très
bonne étanchéité pour les eaux transitées et les eaux extérieures. Ce joint est valable pour tous
les diamètres.
Le tuyau type « ROCLA » est fabriqué par un procédé mécanique caractérisé essentiellement
par le remplissage du béton par centrifugation.
Après emboitement, un jeu (la valeur varie suivant le diamètre du tuyau) subsiste entre les
extrémités des tuyaux adjacents, ce jeu permet des éventuels mouvements des tuyaux.
Détails d'emboitement :
Au moyen d'un appareil de traction de type "Tirefort", on rapproche l'about du tuyau à poser
du tuyau déjà posé, jusqu'à ce que la bague d'étanchiété portée par l'un vienne en contact avec
le chanfrein de l'autre. On emboite alors le tuyau à poser par tractions modérées et successives
sur le câble.

B) Joints à demi-emboîtement: Il s’effectue avec un cordon de bourrage en mortier de ciment.


Ce joint est utilisé dans les terrains stables. Il y a risque de suintement si la pression est trop
élevée. Il est à éviter pour les terrains à forte pente.
C) Joints à collet: Le bourrage se fait au mortier de ciment, il n'est utilisé que dans les bons
sols à pente faible.

On a d’autres types de joint: Joint torique, Joint plastique (exp : un cordon en bitume et une
bague en matière plastique).

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2. L’assemblage des tubes PVC se fait par simple collage pour les petits diamètres et par
bague de joint d’étanchéité pour les conduites de moyens et gros diamètres.

3. Les canalisations en PEHD se raccordent par soudure, ce qui permet de garantir un réseau
auto-buté et d’éliminer le risque de fuite. Deux modes de raccordement existent :
l’électrofusion et la polyfusion.
L’électrofusion permet d’assembler deux tubes PEHD de même pression en utilisant des
raccords électrosoudables. Ces raccords sont des pièces injectées en PEHD dans lesquelles
sont insérées des résistances électriques permettant la soudure des deux pièces à assembler.
Lors du soudage, la dissipation de la puissance électrique permet une fusion de surface des
deux pièces à assembler (tube et raccord), assurant ainsi une cohésion parfaite et une
étanchéité complète entre les deux éléments raccordés.

La polyfusion, ou soudure bout à bout, est une méthode de soudure de tubes et raccords en
PEHD de même épaisseur et de même pression nominale (PN) sans apport de matière.La
soudure bout à bout peut être utilisée pour tout diamètre, même si l’usage destine plutôt cette
technique aux canalisations de diamètre supérieur à 200mm.

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Durant cette phase, un cordon de soudure se forme (bourrelet). Ce dernier peut être enlevé de
façon à ce qu’il n’entraîne pas de gêne à la mise en œuvre.

IV 5.2 Ouvrages annexes


Pour des raisons constructives et d'entretiens et pour l'exploitation rationnelles des réseaux
d’égout, l’installation des ouvrages annexes le long des collecteurs est nécessaire voir
indispensable (bouche d'égout (collecter les eaux en surface), regard de visite,
branchement…etc.) :
A. Les branchements : ce sont des conduites de diamètres inférieurs au diamètre de la
conduite publique (environ 7/10) reliant le réseau vertical d’eau usée et pluviale des
immeubles à cette dernière.

B. Les bouches d’égout (d’engouffrement) : elles servent à l’absorption de l’eau de


surface (pluviale) et l’eau de lavage des chaussées. Elles sont situées aux points bas
des caniveaux soit dans le trottoir (absorption du coté latéral) soit dans la chaussée
(absorption par le haut). La distance entre les bouches d’égout est en moyenne de
50m. la section d’entrée est fonction de l’écartement entre les bouches afin d’absorber
le flux d’orage venant de l’amont.

Absorption par le haut Absorption du coté latéral

C. Les regards : leurs rôles est de permettre :


- L’accès aux canaux pour les ouvrages visitables (un collecteur peut être considéré
comme visitable si son diamètre est supérieur à 1600mm);
- Le nettoyage des canaux ;

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- L’aération des canaux (effet de cheminée, différence de températures)

Pour les ouvrages visitables, la distance entre deux regards varie entre 200 et 300m.
Pour les ouvrages non visitables, l’espacement varie de 50 à 80m.
Un regard doit être installé sur les canalisations à chaque fois qu’on un changement de
direction ou changement de pente de canaux.

D. Les déversoirs d’orage : le déversoir d’orage est généralement installé à l’entrée de la


station d’épuration pour écrêter les débits supplémentaires qui ne peuvent pas être
traités par la STEP. On distingue les déversoirs à seuils latéral et les déversoirs
ouvertures de fond.

E. Les siphons : le siphon a pour but la liaison de deux ouvrages à écoulement libre
séparés par un obstacle. Ceci peut être un cours d’eau, une route, un tunnel, une voie
ferrée, …etc.

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F. Les caniveaux : ils servent transporter et acheminer les eaux de surface (pluviales)
vers les bouches d’égouts.

IV 6. Etapes de conception d’un système d’assainissement


1. Choix du mode (ou de système) d’assainissement
2. Choix du type (du schéma) de réseau
3. Localisation des points de rejets
4. Type et implantation des ouvrages de stockage
5. Implantation des ouvrages de traitement
6. Tracé en plan du réseau
7. Dimensionnement.
Pas de solution unique – Analyser plusieurs variantes.

IV 7. Evaluation des débits


IV 7.1 Evaluation des débits des eaux pluviales
A. Méthode rationnelle : le débit pluviale est donné par la formule suivante :
Qp=α . Cr . i . A (l/s)
A : Surface à drainer (ha) ;
Cr : coefficient de ruissellement (lame d’eau ruisselée/ lame d’eau précipitée), il
dépend de l’inclinaison du terrain, de la nature du sol, de l’humidité de l’air, du
couvert végétal et de la teneur en eau du sol.
Le coefficient de ruissellement est estimé selon deux méthodes principales :
Cr en fonction de la surface Cr en fonction de la densité de la population
Surface Cr Densité d’habitants (hab./ha) Cr
Toits 0.90 20 0.23
Rues 0.75 - 0.90 30 à 80 0.2 – 0.27
Surface en blocage 0.40 - 0.50 80 à 150 0.25 – 0.34
Surface goudronnée 0.25 - 0.60 150 à 200 0.30 – 0.45
Chemin en gravier 0.25 - 0.30 200 à 300 0.60 – 0.62
300 à 400 0.60 – 0.80
400 à 600 0.70 – 0.90

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Lorsqu’une surface à drainer est hétérogène « nature variable », on parle de surfaces
élémentaires Ai auquel correspondent des coefficients de ruissellement Cri. Le coefficient de
ruissellement de la surface à drainer est alors appelée coefficient de ruissellement pondéré
(moyen) Crp, il est déterminé comme suit :

=

i : Intensité moyenne des précipitations (l/s.ha). pour l’estimer on considère deux


relations qui sont les plus couramment utilisées :
= 6.8 .
(Région de la méditerranée) et =
.
i : intensité des précipitations (l/s/ha) ;
t : temps de concentration (minute)
C’est une caractéristique du bassin définit comme étant le temps met par la goutte de pluie
tombée au point le plus éloigné pour atteindre l’entrée du collecteur appelé à drainer le bassin
considéré : t= tc= t1+t2+t3.
1 = ! (mn) : c’est le temps d’écoulement dans la canalisation
t2 : est le temps met par la goutte de pluie pour atteindre le premier ouvrage d’engouffrement.
Il varie de 2 à 20mn.
3= Considéré pour un bassin comportant un parcours superficielle sans canalisation où
√$
l: représente la longueur du cheminement hydraulique et I : la pente moyenne.

Remarque :
Suivant la nature du sol et la présence ou l’absence d’ouvrage hydraulique, nous aboutissons à
trois aspects de détermination du temps de concentration :
1 Si le bassin comporte uniquement le parcours superficiel : tc= t3 ;
2 S i le bassin comporte un parcours superficielle puis une canalisation : tc= t3+t1 ;
3 Si le bassin est urbanisé et comporte une canalisation : tc=t1 +t2 (c’est le cas qu’on
rencontre le plus souvent dans la pratique). Pour les bassins peu allongé on peut utiliser :
.**
% = 3.92 ( )
√$
α : Coefficient correcteur de l’intensité, il tient compte de la répartition de cette
dernière. En réalité, la répartition des précipitations n’est pas uniforme sur une surface
donnée. Le rôle du coefficient α est la correction de cette intensité. Pour des surfaces
très limités α est proche de l’unité.
Le coefficient α est déterminé en fonction de la distance d (distance du point « b » situé à
l’amont du tronçon à étudier au point o qui est considéré comme le centre du bassin en
question) et la largeur moyenne du bassin lm = A/L (L : longueur totale du bassin de
l’extrémité amant à l’extrémité aval).

b d o

c
L

11
d(m) 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 2200 2400 2600 2800
α lm≤1/2 0.91 0.88 0.85 0.83 0.81 0.79 0.77 0.76 0.75 0.73 0.72 0.70 0.69 0.68
lm≥1/2 0.90 0.86 0.83 0.80 0.78 0.76 0.75 0.72 0.70 0.69 0.67 0.66 0.64 0.63
Critique de la méthode rationnelle :
Cette méthode est facilement applicable, la décomposition du bassin en airs élémentaire est
toujours grossièrement approchée vue la difficulté de déterminer avec précision la durée de
ruissellement entre ces différents airs et l’exutoire.
Dans notre application on suppose que le coefficient de ruissellement est constante pendant
toute la duré de la précipitation ce qui est très souvent loin de la réalité.
Cette méthode ne tient pas compte de stockage de l’eau sur le bassin lui-même.
Cependant, cette méthode reste aisément applicable sur des surfaces inférieures à 10ha voir
des toits et des cours.
Exemple 01 :
Soit les sous bassins représentés dans A1=2.5 ha
la figure ci-contre. Dans les Cr=0.6, α=1
1 2
conditions indiquées sur le schéma, 3 4
trouver en utilisant la méthode A2=3 ha
rationnelle, les débits pluviaux dans Cr=0.52, Cr=1
les tronçons de conduite 1-2 et 2-3 en
admettant une intensité moyenne des
précipitations i=80 l/s/ha et α=1.

Exemple 02
Soit les sous bassins représentés dans 5 A5’’=32%A5
A5’=20%A5
la figure ci-contre. Dans les Cr=0.6
Cr=0.2
conditions indiquées sur le schéma,
trouver en utilisant la méthode A5’’’=48%A5
Cr=0.8
rationnelle, les débits pluviaux dans 2
les tronçons de conduite I, II et III en 4
admettant une intensité moyenne des 1
précipitations i=100 l/s/ha et α=1. 3

on donne : A1= 0.2 ha, Cr1=0.3 ; I


A2= 1ha, Cr2= 0.6 II
III
A3=1.6 ha, Cr3=0.6
A4=2ha, Cr4=0.8 ; A5= 3ha

B. Méthode superficielle : le débit est donné par la relation :


+, = -. .0/ . 12 . 34
K : Etant un coefficient majorateur en fonction de la période de retour, obtenu
expérimentalement ;
Cr : Coefficient de ruissellement ;
I : La pente du cheminement hydraulique le plus long;
Dans le cas où le bassin à étudier demande un cheminement hydraulique très long
composé de plusieurs tronçons successives l1, l2, …..ln, la pente moyenne à prendre en
considération est donnée par la relation suivante :
@
8
56 = 7 9: 9< 9> ? avec : L=ΣLi
⋯.
√;: √;< √;>

12
A : La surface à drainer en ha ;
u, v, w : sont des paramètres caractéristiques du bassin déterminés expérimentalement.
Plusieurs formules ont été proposées en fonction de la période de retour :
Période de retour T formule
10 ans Qp = 1.43. CB .@C . I .@ . A .*E (m3/s)
5 ans Qp = 1.192. CB . . I .@ . A .*E (m3/s)
2 ans Qp = 0.834. CB . . I . .@@ . A .** (m3/s)
1 an Qp = 0.682. CB . @ . I .@ . A .** (m3/s)
Pour la région de la méditerrané, et pour une période décimale:
Qp = 520. CB .@ . I . . A .E (l/s)

IV 7.2 Evaluation des débits des eaux usées domestiques


Ces eaux comprennent les eaux d’origine ménagère (les eaux vannes ; les eaux de vaisselle,
de bain et douche et les eaux des cours).
Le débit d’eau usée est essentiellement influencé par la consommation. Toute l’eau utilisée
par le consommateur n’est pas rejetée dans sa totalité. Il est admet que le pourcentage de rejet
varie entre 70% et 80% de la consommation (Qmoy.usé≈0.8Qcons=0.8 ×150 l/j/hab).
Pour le dimensionnement des réseaux d’évacuation on introduit la notion du débit de pointe.
L’évaluation du coefficient de pointe est donnée par la relation suivante : Qp.usé= Kp.Qmoy.usé
@.J
Avec : H = 1.5 + L si Qmoy.usé >2.8 l/s et Kp=3 si Qmoy.usé ≤2.8 l/s
K MNO.PQé

IV 7.3 Evaluation des débits des eaux usées industrielles


Ces eaux proviennent des différentes usines de fabrication (limonaderie, laitrie …..etc). ces eaux
contiennent des substances chimiques souvent toxiques. Elles peuvent être acides, alcaline, entartrent
et souvent à température élevée. En fonction de la composition chimique de ces eaux, un prétraitement
au niveau de l’usine peut s’avérer nécessaire afin de diminuer l’agressivité de la conduite.
On distingue :
Les usines de transformation où le débit rejeté est rapporté en employés (exemple : 200m3/j pour 180
employés) ;
Les usines de production où soit le débit de rejet est donné, soit le débit d’alimentation et le débit de
consommation sont connus).

Remarques :
1. Les eaux chaudes doivent avoir impérativement une température inférieure à 35°C afin
d’éviter le ramollissement des joints ;
2. Il faut éviter les eaux corrosives dans les canalisations ;
3. Il faut éviter la pénétration des corps solides dans les conduites afin d’éviter les frottements
contre les parois de cette dernière.
4. Les rejets des eaux usées industrielles sont sujets à des variations. Pour cela, le coefficient de
pointe est estimé entre 2 et 3.

Exemple 03
Soit une agglomération de 1000 habitants de consommation 150 l/j/hab. La superficie totale
occupé A= 12 ha. En admettant une intensité moyenne des précipitations i=90 l/s/ha et un débit
des eaux usées industrielles Qusée. ind.=300m3/j ' (avec un coefficient de pointe Kp=3)
1. Déterminer le débit total d’évacuation ;
2. Dimensionner le collecteur ABC.

13
990

LA-B= 1200m
LB-C= 978m
A
Cr=0.36
A3=25%A
988 Cr=0.8
A1=28%A
Cr=0.72
986 A2=12%A
Cr=0.20
B
A4=35%A

IV.8 Dimensionnement des canalisations


Connaissant en chaque point, les débits à évacuer et la pente des ouvrages, le choix des
sections sera déduit de la formule d’écoulement adoptée. Les dimensions des canalisations
varient compte tenu des diamètres courants de fabrication, ce qui apporte de ce fait, une
capacité supplémentaire d’écoulement.

IV.8.1 Formule de CHEZY (Ecoulement uniforme)


Dans l’instruction technique de 1977, les ouvrages sont calculés suivant une formule
d’écoulement résultant de celle de CHEZY :

V : Vitesse d’écoulement en m/s


R : Rayon hydraulique avec R
S : section mouillée en m²
P : périmètre mouillé en m
I : Pente de l’ouvrage en m.p.m
C : Coefficient pour lequel on adopte celui donné par la formule de BAZIN

γ est un coefficient d’écoulement qui varie suivant les matériaux utilisés et la nature des eaux
transportées.
IV.8.1.1 Canalisations d’eaux usées
Il se forme une pellicule grasse dans les ouvrages qui améliore les conditions d’écoulement.
Aussi, le coefficient de Bazin γ peut être pris égal à 0,25 en tenant compte des inégalités dans
le réseau et d’éventuelles intrusions de sable ou de terre.
C peut donc être représenté approximativement par l’expression C=70.R1/6.

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On obtient donc :

et le débit capable de l’ouvrage Qc :

Qc en m3/s , V en m/s, S en m2

IV.8.1.2 Canalisations d’eaux pluviales ou unitaires


Il convient de tenir compte que des dépôts sont susceptibles de se former, ce qui conduit à
admettre un écoulement sur des parois semi-rugueuses. Le coefficient de Bazin γ peut être
pris à 0,46. C peut donc être représenté approximativement par l’expression C=60.R1/4.
On obtient donc :

et le débit capable de l’ouvrage Qc :

Qc en m3/s, V en m/s, S en m2.

IV.8.2 Formule de manning-strickler (écoulement uniforme)

K = Coefficient de Manning - Strickler


S = Section mouillée de l’ouvrage au m2
P = Périmètre mouillé de l’ouvrage en m
R = Rayon hydraulique de l’ouvrage S /P en m
I = Pente longitudinale de l’ouvrage en m/m
V = Vitesse de l’eau dans l’ouvrage en m/s
Qc = Débit capable de l’ouvrage en m3/s

Valeurs courantes de K utilisées pour les études :


- Ouvrages en fonte, béton, grés, PVC, PEHD,… : K = 70 à 80
- Ouvrages métalliques en tôle ondulée : K = 40 à 45
- Fossés profonds engazonnés : K = 25 à 30

Il faut distinguer les coefficients annoncés par les fabricants (coefficients allant jusqu’à 110
calculés en laboratoire sur une canalisation neuve sans dépôt ) et les coefficients réels qui
tiennent compte de la fixation de matières en suspension dans le fond des ouvrages (ce
biofilm se substitue alors au coefficient de Manning – Strickler du matériau de l’ouvrage).

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IV.9 Contraintes de calage des réseaux
IV.9.1 Canalisations d’eaux usées
Les canalisations d’eaux usées sont généralement circulaires.
Les contraintes de calage des canalisations d’eaux usées sont :

- Diamètre minimum de 200 mm pour éviter les risques d’obstruction


- Pente minimum : 0,002 m/m. Le relèvement des eaux par pompage ne pourra dans certains
cas être évité.
- Couverture minimale de la canalisation: 80 cm. En dessous de cette valeur, la canalisation
sera protégée par une dalle de répartition en béton pour éviter son écrasement sous les charges
roulantes.
- Regard de visite tous les 80 m au maximum pour permettre un hydrocurage des réseaux ou
une visite par caméra. Distance standard : 50m
- Regard à chaque changement de pente ou de direction
-Vitesse maximum : 4 m/s afin d’éviter l’abrasion des tuyaux. Sinon, il est nécessaire
d’adopter un tuyau en matériau résistant tel que la fonte ou le polyéthylène à haute densité.

Conditions d’autocurage :
1. A pleine ou à demi-section : V ≥ 0,70 m/s ou à l’extrême rigueur 0,50 m/s (dans ce cas, le
rapport des vitesses est égal à 1 donc on vérifiera que la vitesse pleine section est supérieure à
0,70 m/s )
2. Pour une hauteur d’eau égale au 2/10 du ∅ : V ≥ 0,30 m/s (le rapport des vitesses étant égal
à 0,6 , on vérifiera que 0,6 VPS ≥ 0,3 m/s )
3. La hauteur d’eau doit être égale aux 2/10 du ∅, assuré par le débit moyen actuel. (le rapport
des débits étant égal à 0,12 , on vérifiera que Qmoyen ≥ 0,12 QPS)

En pratique, on pourra considérer que l’autocurage est respecté si V ≥ 0,30 m/s pour le débit
journalier moyen actuel.

IV.9.2 Canalisations d’eaux pluviales ou unitaires


Les contraintes de calage des canalisations d’eaux pluviales sont :
- Diamètre minimum de 300 mm pour éviter les risques d’obstruction.
- Pente minimum : 0,003 m/m. Le relèvement des eaux par pompage sera si possible évité car
les débits d’eaux pluviales peuvent être importants.
- Couverture minimale de la canalisation : 80 cm
En dessous de cette valeur, la canalisation sera protégée par une dalle de répartition pour
éviter son écrasement sous les charges roulantes.
- Regard de visite tous les 80 m au maximum pour permettre un hydrocurage des réseaux ou
une visite par caméra.
- Regard à chaque changement de pente ou de direction.
- Vitesse maximum : 4 m/s afin d’éviter l’abrasion des tuyaux. Sinon, il est nécessaire
d’adopter un tuyau en matériau résistant tel que la fonte ou le polyéthylène à haute densité.
Il est donc important de vérifier la vitesse de l’eau dans les canalisations pour le débit de
pointe à évacuer.

Conditions d’autocurage :
1. Pour 1/10 du débit à pleine section : V ≥ 0,60 m/s
( quand rQ=Q/QPS= 0,1 ; rV=V/VPS=0,55 donc on vérifiera que VPS ≥ 1 m/s )
2. Pour 1/100 du débit à pleine section : V ≥ 0,30 m/s .

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Ces limites sont respectées avec des vitesses à pleine section de 1 m/s dans les canalisations
circulaires et 0,90 m/s dans les ovoïdes.

IV.10 Les abaques de l’instruction technique de 1977


Elles représentent la relation de Chézy :

complétée par la formule de Bazin :

L’hypothèse est donc faite d’un écoulement uniforme, avec :


γ = 0,25 en eaux usées ⇒ abaque ab3
γ = 0,46 en eaux pluviales ou en unitaire ⇒ abaque ab4
Ces abaques sont construits pour le débit à pleine section avec :

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IV.10.1 Utilisation des abaques
IV.10.1.1 Choix du diamètre

- choix par excès ∅1: le débit à pleine section est supérieur au débit de pointe à évacuer. :
Qps1 > Qp
- choix par défaut ∅2: la pente nécessaire à l’écoulement à surface libre I2 est supérieure à I
pente disponible. Il en résulte un risque de mise en charge du réseau, ce qui doit être évité
(remontée des eaux chez les riverains).

IV.10.1.2 Hauteur de remplissage - vitesse d’écoulement


Le choix du diamètre étant fait par excès, il peut être nécessaire de connaître la vitesse de
l’écoulement ou la hauteur de remplissage h.

Section mouillée :

Périmètre mouillé :

En en déduit le rayon hydraulique RH=S/P et la vitesse de l’écoulement :

L’angle α est donné par l’équation :

Cependant l’abaque ab5 est d’une utilisation plus commode que le calcul pour résoudre un tel
problème.

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Qps1: débit à pleine section
Q débit à évacuer

Dans l’ensemble ci-contre :

IV.10.1.3 Débit capable d’une canalisation d’eaux usées


Il s’agit du débit maximal que la canalisation peut évacuer obtenu par la Relation :

D’après l’abaque n°5, la valeur maximale de rQ est de 1,07. Le débit capable de la


canalisation est donc :

Il correspond à une valeur de rH= 0,95

Cosα=0.9 ⇒ α=26°
Le débit maximal est obtenu pour un angle au centre α = 26° et non pour la pleine section.

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