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Les caractéristiques communes de ces œuvres sont : l’inspiration religieuse, la traduction d’une
source en latin, et le lien avec la liturgie, pendant laquelle elles ont été chantées.
- la Vie de saint Léger et la Passion du Christ, conservés dans le même manuscrit (la deuxième moitié
du Xe siècle) : ce sont de courts textes en octosyllabes assonancés ;
- le Sermon sur Jonas (la fin du Xe siècle) : les vers romans et latins alternent ;
- la Vie de saint Alexis (le milieu du XIe siècle) : sa forme évoluée, avec les 125 strophes de 5
décasyllabes assonancés, annonce l’émergence du nouveau genre, la chanson de geste ; c’est
l’œuvre fondatrice du genre hagiographique, la vie de saint(e), qui a eu son apogée aux XII e et
XIIIe siècles. Elle propose le renoncement aux biens terrestres et l’ascèse quotidienne.
Les chansons de geste et les romans français médiévaux s’organisent en cycles, autour des
personnages, des lignages d’importance et des thèmes centraux.
Les trois cycles des chansons de geste les plus connus sont :
1. Le cycle (ou la geste) du Roi : la figure centrale est Charlemagne et le thème est la défense de la foi
chrétienne des infidèles. Les œuvres témoignent d’une forte idéalisation de la figure royale.
2. Le cycle (ou la geste) de Guillaume d’Orange/Garin de Monglane : la figure centrale est Guillaume
d’Orange, le double titre vient du nom de son ancêtre, le fondateur du lignage. La thématique reste la
lutte contre les Sarrasins. La crise du pouvoir royal et du système féodal est de plus en plus évidente.
À la différence de la majorité des chansons de geste, celles qui appartiennent au cycle de Guillaume
viennent du Sud de la France.
3. Le cycle (ou la geste) des barons révoltés/ de Doon de Mayence : ce cycle s’organise autour des
deux thèmes principaux, les conflits du roi et d’un de ses vassaux et les luttes entre les grands
seigneurs féodaux. Tout en démontrant les défauts du roi et les problèmes qui en résultent, ces
œuvres plaident pour une rénovation du pouvoir royal, parce que le roi est le seul en mesure d’apaiser
les conflits et de maintenir la paix dans le royaume.
Comme les chansons de geste se fondent sur les événements historiques qui se sont déroulés
plusieurs siècles avant leur naissance, il se pose la question de leur transposition. Plusieurs théories
aux XIXe et XXe siècles essayent de donner une réponse satisfaisante sur l’origine et la transmission
des chansons de geste. Chronologiquement, ce sont :
Les points communs des premières théories sont l’anonymat et la transmission orale des chansons de
geste. Le grand changement de perspective commence grâce à Joseph Bédier, qui insiste sur le fait
que ces œuvres sont créées par les clercs.