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Sujet :
Le rôle de l’écrivain consiste-t-il uniquement à s’engager au service de ceux qui
subissent l’histoire ?
Vous répondrez à cette question en rédigeant votre dissertation sous la forme
d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion. Vous pourrez vous
appuyer sur votre connaissance et votre lecture des œuvres étudiées en classe et
des œuvres lues en lecture cursive ainsi que sur vos propres lectures
personnelles.
Il semble, en effet, que le Temps exerce une forte influence sur l’écrivain,
non pas comme contrainte mais bien plus comme une bénédiction : et c’est grâce
à des termes transcendants notre propre imaginaire que nous l’avons plus ou
moins maîtrisé intellectuellement. Mais est-ce vraiment le but de l’écrivain ?
Maitriser le Temps pour mieux en parler ; l’éthique de l’écrivain repose (ou est-elle
limitée) à l’emprise que le Temps a sur elle ? Remédions immédiatement à ces
questionnements.
L’écrivain est avant tout, un homme : avec ses craintes et ses devoirs. Sa
seule arme étant papier et encre, il défend un monde d’idée, en espérant
répercussion sur le monde physique. Il est fatalement prisonnier du monde dans
lequel il vit : comment faire autrement ? Même la plus fantasque des histoires
tire origine du réel de l’auteur, son monde étant son inspiration primordiale. Mais
l’histoire joua aussi sur le développement de la pensée et de la modestie humaine,
ce qui permis de l’apprivoiser et contrer une peur humaine : l’oubli. L’autre crainte
fut la découverte d’une absence de liberté chez l’écrivain : celui-ci semble
prisonnier du monde dans lequel il vit, et donc de ses protagonistes. Ajoutez à
cela cette maladie humaine nommée « l’empathie » qui pousse l’auteur à
dégainer sa plume pour les opprimés, et l’on pourrait penser l’écrivain comme un
oiseau en cage, prisonnier de ses sentiments. Et pourtant, c’est en la littérature
que réside la plus fugace forme d’action : elle se mue en chanson, discours,
nouvelles fictives, écriture engagée, etc… Ecrire (surtout pour l’écrivain) se fait
sur des sujets touchant la sensibilité de l’auteur : et la littérature y développe ici
sa plus belle forme de liberté, restant son apparence et donc sa nature. L’écrivain
est, en effet, prisonnier de son monde : et pourtant, en restant dans celui-ci, il lui
reste tant à découvrir !