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II. La folie d’Argan (partie réalisée par Julie, Louane, Orlane, Louna, Olivia, Lucie, Emma, Ludivine,
Alan, Aaron, Anna, Mathéo, Juliette) ............................................................................................. 27
Conclusion (réalisée par Assia, Thiané, Aymeric, Brewen) .............................................................. 28
LECTURE LINEAIRE 9 ......................................................................................................................... 29
LECTURE LINEAIRE 10 : COLETTE, SIDO ............................................................................................. 37
LA CELEBRATION DU MONDE ........................................................................................................... 41
LES VRILLES DE LA VIGNE .................................................................................................................. 41
COLETTE ........................................................................................................................................... 41
LECTURE LINEAIRE 11 : TABLEAU SYNTHETIQUE FAIT EN CLASSE ...................................................... 41
Rappel : que veut dire « célébrer le monde » ?.................................................................................. 41
LECTURE LINEAIRE 11 : COLETTE, LES VRILLES DE LA VIGNE.............................................................. 43
LECTURE LINEAIRE 12 : ALBERT CAMUS, NOCES, « Noces à Tipasa » (1938) ..................................... 46
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LECTURE LINEAIRE 1 : MONTAIGNE, ESSAIS, I, 26, « DE L’INSTITUTION
DES ENFANTS » (1580)
Introduction
Je présente l’auteur
Michel de Montaigne (1533-1592 / 16ème siècle) est un homme politique (il a
notamment été membre du parlement et maire de la ville de Bordeaux) et écrivain
humaniste de la Renaissance, période qui s’étend du 15ème au 16ème siècle,
marquée par de nombreuses découvertes comme celle de Copernic qui remet en
cause le géocentrisme (l’idée selon laquelle la Terre est au centre de l’univers et que
le soleil tourne autour de celle-ci), ou comme la découverte du Nouveau monde,
c’est-à-dire le continent américain, ou bien comme les innovations techniques dans
le domaine de l’imprimerie par Gutenberg. C’est dans ce contexte que se développe
le courant de pensée humaniste. Pour l’humaniste, ce qui doit être au centre des
préoccupations pédagogiques et politiques, c’est le développement harmonieux de
l’être humain. D’où une importance centrale accordée à l’éducation par
l’humanisme.
L’œuvre des Essais
Dans ses Essais, Montaigne se pose comme point de départ de sa réflexion, la
question « Que sais-je ? » L’auteur répond que « le monde n’est qu’une branloire
pérenne » : on ne peut connaître le monde de manière certaine et définitive.
Montaigne nous livre ainsi ses réflexions personnelles pour tenter de se définir, de
mieux comprendre le monde mais aussi pour combler le manque lié à l’absence de
son meilleur ami La Boétie, disparu trop tôt. En parlant de lui-même, il souhaite
définir l’humain : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition » ;
« Le sujet, c’est l’homme ». Montaigne nous livre ses réflexions en suivant le fil de sa
pensée, en procédant « à sauts et à gambades », en citant de nombreux écrivains
antiques, des historiens, des penseurs, et en améliorant sans cesse ses manuscrits
avec les fameuses « allongeailles ». Il existe trois éditions des Essais car Montaigne
n’a cessé d’enrichir et de compléter son travail tout au long de sa vie en travaillant
dans sa « librairie » (bibliothèque). Il aborde donc de nombreux sujets la mort, la
maladie, la découverte du Nouveau Monde, l’amitié, ou l’éducation.
L’Essai « De l’institution des enfants » I, 26 (1580)
Ce texte fait partie des premiers Essais. Il date de 1580. Dans ce texte, Montaigne
s’adresse à une comtesse, Diane de Foix, qui attend un enfant, et qui a demandé au
penseur des conseils pour l’éducation de son enfant. Dans ce texte, l’auteur fait
l’éloge de l’éducation humaniste en dressant le portrait-robot du professeur idéal.
Problématique
Comment l’auteur parvient-il à transmettre son idéal pédagogique ?
J’annonce le plan
I. Tout d’abord, nous verrons que l’éducation humaniste repose sur la
maïeutique.
II. Ensuite, pour permettre à l’élève de devenir autonome, il faut que le
professeur s’adapte au niveau et au rythme de l’élève.
III. Enfin, nous verrons que le bon apprentissage est une appropriation.
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I. La maïeutique (lignes 1-11) : l’enseignant doit mettre en place une
maïeutique avec l’élève.
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I. L’autonomie est le but de la bonne éducation : mais pour cela il faut que le
professeur se mette au niveau de l’élève afin de l’orienter (lignes 12 – 20)
Montaigne explique que le par cœur ne sert à rien. Il faut savoir lire entre les
lignes, il faut comprendre la pensée, le « sens », la « substance ». Il ne faut pas en
rester à l’apparence des mots, mais trouver la signification profonde du cours et des
mots. Montaigne oppose grâce à une antithèse les « mots » au « sens » et à la
« substance ». Le savoir est vraiment approprié quand on essaie de l’utiliser, de
l’éprouver, d’en faire l’expérience. L’expérience est au cœur de la pédagogie (lignes
22-23). Le savoir est acquis lorsque on peut reformuler le cours avec ses propres
mots. Il faut savoir s’approprier le savoir en le reformulant. La répétition de l’adverbe
mélioratif « bien » dans l’anaphore « bien pris et bien fait sien » permet d’insister
sur l’appropriation. La métaphore de la digestion permet de comprendre
qu’apprendre par cœur, c’est vomir, et bien apprendre c’est assimiler ce qui nous est
vital. Le savoir est acquis et compris quand il devient une partie de soi.
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Conclusion
Dans ce texte, Montaigne fait l’éloge de l’éducation humaniste, fondée sur le
dialogue, la réflexion et l’expérience. Il permet de comprendre l’importance du
pédagogue qui doit être capable de s’adapter au niveau et au rythme de l’élève pour
l’aider à progresser. Ce texte est intéressant parce qu’il rappelle que le but de
l’éducation est de forger un esprit critique et autonome. Il s’agit d’une véritable
leçon de pédagogie, mais ce texte est savoureux, parce qu’il n’est ni dogmatique, ni
abstrait. Montaigne ne prétend pas délivrer une vérité absolue et incontestable. Il ne
fait que livrer ses pensées et ses conseils. Et il parvient à transmettre ses idées grâce
à des images (l’équitation, la marche, la digestion) très fortes et très simples.
Rabelais dans Gargantua va mettre en scène et développer cet idéal de
l’éducation humaniste.
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LECTURE LINÉAIRE 2
Introduction
Je présente l’auteur
- auteur du 16e siècle
- c’est un humaniste
- l’humanisme est un courant littéraire, philosophique de la Renaissance qui met
l’homme en avant par rapport à Dieu
- selon les humanistes, l’homme doit penser par lui-même
- l’humanisme prend modèle sur l’Antiquité et cherche à concevoir de nouvelles
méthodes pédagogiques favorisant l'autonomie et l'esprit critique en s'inspirant
de la maïeutique
- l’homme doit être au centre des préoccupations pédagogiques et politiques selon
les humanistes
- François Rabelais a été moine, médecin, éditeur et romancier
- Rabelais a un modèle : Érasme
Je présente l’œuvre :
Gargantua : un roman écrit en 1534 qui met en scène un Géant (Gargantua) à
l’appétit sans limite, son éducation traditionnelle et humaniste, et ses exploits
guerriers contre Picrochole
- le projet de Rabelais dans ce roman est de transmettre l’idéal de l’éducation
humaniste
Je présente l’extrait : ce texte est un extrait du chapitre 15 : c’est la rencontre
entre Gargantua et Eudémon
Eudémon : un serviteur d’un roi voisin et ami, il a 12 ans, et Grandgousier propose
d’évaluer la maîtrise de la parole chez Eudémon et chez son fils Gargantua
Eudémon est le produit de l’éducation humaniste
Je lis le texte puis je formule la problématique : comment l’auteur
parvient-il à faire l’éloge de l’éducation humaniste ?
Je présente le plan :
1. L’éloge de Grandgousier par Eudémon (premier paragraphe)
2. La vertu ou l’éloge d’Eudémon (deuxième paragraphe)
3. L’éducation traditionnelle et limitée de Gargantua (dernier paragraphe)
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- lignes 4-5 : les connecteurs logiques servent à représenter au lecteur un
ordre logique, montrent que le discours d’Eudémon est construit, logique, cohérent.
Soulignent l’esprit ordonné, logique d’Eudémon
- Lignes 6-9 : le connecteur « enfin » clôture les propos d’Eudémon
2. L’éloge d’Eudémon
- ligne 10 : parallélisme et énumération construits sur la répétition de l’adverbe
d’intensité « si » qui permet d’insister sur la perfection d’Eudémon
- lignes 11-12 : comparaison : Eudémon comparé aux grands orateurs de
l’Antiquité : il est ainsi montré comme qqn de logique et de brillant
- référence à l’Antiquité qui permet de montrer qu’Eudémon est le fruit de
l’éducation humaniste
- les qualités portent sur la maîtrise des pouvoirs de la parole : l’auteur insiste sur la
capacité d’Eudémon à s’exprimer
Conclusion
Je réponds à la problématique
Au terme de cette analyse, on comprend que l'auteur parvient à faire l'éloge de
l'éducation humaniste à travers la mise en scène méliorative d'Eudémon, qui
incarne l'idéal humaniste à la Renaissance. L'évocation de Gargantua en
contrepoint révèle par un effet de contraste les mérites de l'éducation
humaniste et les limites de l'éducation médiévale et traditionnelle grâce à la
tonalité burlesque.
Je propose une ouverture
On peut rapprocher ce texte d'un passage de L'Ingénu de Voltaire. Voltaire est un
philosophe français des Lumières qui écrit un roman intitulé L'Ingénu, mettant en
scène un Indien d'Amérique découvrant la France de l'Ancien Régime. Enfermé à la
Bastille pour avoir tenu des propos en faveur de la tolérance religieuse, l'Ingénu se
cultive en lisant un grand nombre de livres de sciences. Voltaire dresse le portrait
d'un être équilibré, sain d'esprit, libre de tout préjugé. A travers ce portrait, Voltaire
fait l'éloge de la tolérance, des Lumières, contre l'intolérance et l'obscurantisme. Au
XVIIIe siècle, les Lumières sont un nouveau courant humaniste.
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RABELAIS
GARGANTUA (1534)
Introduction
Je présente l’auteur
- auteur du 16e siècle
- c’est un humaniste
- l’humanisme est un courant littéraire, philosophique de la Renaissance qui met l’homme en
avant par rapport à Dieu
- selon les humanistes, l’homme doit penser par lui-même
- l’humanisme prend modèle sur l’Antiquité et cherche à concevoir de nouvelles méthodes
pédagogiques favorisant l'autonomie et l'esprit critique en s'inspirant de la maïeutique
- l’homme doit être au centre des préoccupations pédagogiques et politiques selon les
humanistes
- François Rabelais a été moine, médecin, éditeur et romancier
- Rabelais a un modèle : Érasme
- Rabelais a été moine franciscain puis bénédictin et il garde de mauvais souvenirs de son
passage chez les franciscains qui l’empêchaient de lire autre chose que la Bible
- pour Rabelais, l’éducation médiévale des franciscains ne permet pas à l’enfant de s’élever
et de s’épanouir
Je présente l’œuvre :
Gargantua : un roman écrit en 1534 qui met en scène un Géant (Gargantua) à l’appétit sans
limite, son éducation traditionnelle et humaniste, et ses exploits guerriers contre Picrochole
- le projet de Rabelais dans ce roman est de transmettre l’idéal de l’éducation humaniste,
contre le modèle médiéval et traditionnel d’une éducation magistrale, sophistique et fermée
Je présente l’extrait : dans cet extrait du chapitre 21, on découvre l’éducation traditionnelle
et médiévale que reçoit Gargantua
- C’est une éducation croyante, religieuse, mais exagérée, imposée, très limitée, puisque
tout repose sur un seul et unique livre : La Bible
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Comment l’auteur parvient-il à développer la satire de l’éducation médiévale ?
J’annonce le plan :
I. Une éducation religieuse, monotone (lignes 1-11)
II. Une alimentation monotone, exagérée et malsaine (ligne 12-21)
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II. Une alimentation monotone, exagérée et malsaine (ligne 12-21)
Conclusion
Rabelais développe la satire de l’éducation médiévale et traditionnelle des
sophistes grâce à la tonalité burlesque, aux exagérations, aux hyperboles et au récit
d’un emploi du temps marqué par le déséquilibre, l’absence d’harmonie, la
disproportion et la monotonie. Surtout, la stratégie de Rabelais consiste à établir un
rapprochement, un parallèle, entre l’éducation et l’alimentation : l’éducation que
reçoit Gargantua est à l’image de son alimentation : démesurée, déséquilibrée,
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monotone, peu variée, et malsaine. Cependant, la boulimie du Géant évoque un
appétit sans limite, qu’il faut comprendre comme un appétit intellectuel, une faim de
connaissances, une soif de savoir. Force est de constater que l’éducation
traditionnelle reçue n’est pas une source de satisfaction. Si le géant continue d’avoir
faim et d’avoir soif, c’est parce que l’éducation reçue ne le satisfait pas, ne le nourrit
pas assez ni convenablement. On retrouve dans ce parallèle entre l’éducation et
l’alimentation le souci humaniste de Rabelais qui était un médecin, et qui considérait
que le développement du cerveau est indissociable d’une bonne hygiène de vie, et
de l’épanouissement de l’organisme. L’éducation humaniste vise à développer aussi
bien le corps que l’esprit, en cherchant l’équilibre et l’harmonie entre les deux.
Ce texte est à l’origine d’une véritable tradition littéraire mettant en scène la
nourriture et les repas : dans la littérature, la nourriture et les repas sont toujours les
révélateurs d’une situation, d’un caractère, d’un personnage. Par exemple, dans les
romans de Zola, comme dans Le Ventre de Paris, l’évocation de la nourriture grasse
sert à critiquer le mauvais goût, la vulgarité et les déséquilibres du Second Empire.
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Lecture linéaire 4 : Guillaume Apollinaire (1880-1918), Calligrammes
(1918), « La Colombe poignardée et le jet d’eau »
Introduction (d’après les travaux de Mathéo, Alan, Bilel, Anna, Théo, Hugo, Louane, Orlane)
Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, est né à Rome
en 1880, et mort à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, deux jours avant l’armistice du
11 novembre. Il prend le nom d’Apollinaire en hommage à son grand-père maternel, mais aussi et
surtout à Apollon, le dieu de l’art et de la beauté dans la mythologie grecque. Poète, critique d’art,
Apollinaire aime la culture française, son passé, ses poètes, mais également sa modernité. Il est
naturalisé français en 1916 en récompense de sa bravoure au combat pour la France pendant la
Première Guerre mondiale. Le recueil intitulé Calligrammes est publié à titre posthume, mais il est
écrit pendant la guerre. C’est un journal de guerre poétique. Il raconte la guerre et sa nostalgie de la
paix sous forme de calligrammes. Les calligrammes sont des « idéogrammes lyriques » qui allient
peinture et poésie. Apollinaire cherche à créer une nouvelle forme poétique qui résulte de
l’interpénétration réciproque de la peinture et de la poésie, et qui intègre ce qu’il considère comme
étant la caractéristique principale de la modernité : le mouvement. De même que le cinéma a mis en
mouvement les images, de même le calligramme permet de mettre en mouvement les vers. Le
calligramme est donc un poème sous forme de dessin, mais ce n’est pas un dessin réaliste : il ne
s’agit pas de reproduire la réalité extérieure. Il s’agit pour le poète de reproduire la réalité
intérieure, de représenter avec des dessins ses sentiments. On peut parler de lyrisme visuel. Dans le
calligramme « La colombe poignardée et le jet d’eau », Apollinaire exprime sa peine et rend
hommage à ses amis disparus à cause de la guerre. Ce calligramme est composé en plusieurs
étages : on a d’abord la colombe, consacrée aux amantes, puis le jet d’eau et la fontaine, consacré
aux amis disparus. Comment Apollinaire parvient-il à exprimer sa peine et à rendre hommage à ses
amantes et amis disparus ? Tout d’abord nous étudierons la colombe, dédiée aux souvenirs des
conquêtes féminines connues avant la guerre. Puis nous analyserons le jet d’eau ou l’œil qui pleure,
dédié au souvenir des frères d’armes et des amis morts au combat.
I. La colombe dédiée aux souvenirs des conquêtes féminines (travail d’Elodie, Léane,
Célène, Zakaria, Reda, Amine, Olivia, Lucie, Emma, Julie, Baptiste, Tyffen, Anaëlle)
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Vers 2-4 : « Mya Mareye Yette Enumération des noms des C’est une invocation : il les
et Lorie, Annie et toi Marie » amantes. appelle pour les faire ressurgir
Assonance en «i» et dans sa mémoire. Il ressent de
allitération en « m » la nostalgie pour les femmes
qui rappellent le temps de la
paix.
La douceur s’exprime à travers
la musicalité des noms. On a
l’expression du plaisir.
Vers 8-11 : « Mais près d’un jet Allégorie des larmes. Passage qui exprime l’émotion,
d’eau qui pleure et qui prie » Personnification du jet d’eau. la tristesse, les larmes,
Allitération en « p ». conséquence de la guerre. La
Mots très courts souffrance est universalisée :
(monosyllabiques) le monde entier pleure la
Gradation (les vers sont de perte des amantes et des
plus en plus longs) amis. Le poète ne peut pas
Tonalité pathétique et retenir ses larmes.
élégiaque
Texte de Julie, Baptiste, Tyffen et Anaëlle (les deux dernières phrases en italique sont du
professeur) :
Pour commencer, dès le début, l’auteur souligne la cruauté de la guerre qui s’en prend aux
« douces figures » avec une antithèse : « douces figures poignardées ». Ensuite on distingue les
conquêtes amoureuses de l’auteur, dont les noms illustrent la douceur féminine. Le poète emploie
l’énumération, l’allitération en « m » et l’assonance en « i » pour souligner le plaisir, la douceur et la
sensualité féminine. Puis l’interjection « ô » est typique d’un poème lyrique qui évoque des êtres
disparus, des êtres qui se sont aimés mais qui ont été séparés par la guerre. L’auteur nous confie son
manque d’affection et sa souffrance avec une question rhétorique : « où êtes-vous ô jeunes filles ».
De plus, l’auteur souligne la souffrance que cause la guerre avec une personnification et une
allitération en « p » : « mais près d’un jet d’eau qui pleure et qui prie ». Finalement, le poète essaie
de redonner vie aux proches disparus, et à la paix, symbolisée ici par la colombe : « cette colombe
s’extasie ». La paix pour le poète est synonyme d’admiration pour les femmes et de plaisir amoureux.
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D’où la nostalgie et les regrets du poète pour cette période révolue à cause de la guerre qui a séparé
les amants.
II. Le jet d’eau ou l’œil qui pleure, dédié au souvenir des frères d’armes et des amis morts
au combat.
Citations Procédés Interprétation
Vers 13-15 : « Tous les Octosyllabe, rimes suivies Le poète est submergé par les
souvenirs de naguère/O mes souvenirs des amis disparus. Il
Interjection lyrique
amis partis en guerre/Jaillissent réinvestit la forme
vers le firmament » traditionnelle du lyrisme
élégiaque. Assimilation des
amis au firmament qui exprime
le désir du poète de retrouver
ses amis. Désir vient du latin
« desiderare » qui signifie
« être face à l’absence
d’étoile ». Le poète constate
avec regret l’absence des amis.
Vers 16-17 : « Et vos regards en La rime suivie Le rythme est ralenti. Le poète
l’eau dormant/Meurent prend conscience de la mort
Allitération en « m »
mélancoliquement » des amis. L’adverbe exprime la
Mots de plus en plus longs nostalgie et le regret.
(adverbe)
Vers 21 : « dont les noms se Néologisme : le poète a inventé Au souvenir des amis disparus
mélancolisent » le verbe « se mélancolisent » est attaché à la mélancolie, le
regret. Le poète invente un mot
pour exprimer sa souffrance.
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Vers 23-24 : « Où est Cremnitz Question rhétorique Le poète envisage de plus en
qui s’engagea/Peut-être sont-ils plus sérieusement la mort des
morts déjà » amis.
Vers 28-29-30 : « Ceux qui sont Jeu sonore « tombe O » La guerre engendre la mort
partis à la guerre au nord se violente. Le poème est lui-
Antithèse entre la mort et la
battent maintenant/Le soir même un tombeau : un
vie.
tombe O sanglante mer/ hommage rendu aux amis
Jardins où saigne Champ lexical de la mort disparus. Dans la poésie, un
abondamment le laurier rose violente tombeau est un éloge funèbre,
fleur guerrière » un poème qui célèbre les
qualités de l’ami disparu.
Pour conclusion, Apollinaire exprime sa peine et rend hommage à ses amantes et amis grâce
au calligramme qui est du lyrisme visuel, ce qui nous permet d’apercevoir et de ressentir différentes
tonalités : la tonalité lyrique, la tonalité pathétique, surtout représentée par la colombe, la tonalité
élégiaque et tragique, représentée par le jet d’eau, qui fait penser à un œil qui pleure, qui extériorise
ainsi l’homme de ses amis et frères d’armes perdus à la guerre.
Ce poème est à la fois moderne et traditionnel. Il est d’abord moderne par sa typographie
originale, par le fait que le poète introduit du mouvement, brise la forme orthogonale, casse les
codes, introduit la courbe, afin de symboliser un sentiment, une émotion. Le poète invente des
mots (le néologisme « se mélancolise ») et utilise le vers libre au niveau de la colombe. Mais ce
poème est aussi traditionnel par sa forme et son thème : le niveau du jet d’eau est composé en
octosyllabe et en rimes suivies, et le poète réinvestit le motif médiéval de l’« ubi sunt » (où sont-ils)
pour exprimer ses regrets, à la manière de Rutebeuf (poète du XIVe siècle) dans sa complainte et de
François Villon (poète du XVe siècle) dans la « Ballade des dames du temps jadis ».
On voit donc que Guillaume Apollinaire invente un lyrisme visuel en faisant la synthèse entre
la modernité et la tradition.
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LECTURE LINÉAIRE 5
Introduction
Je présente l’auteur
− un des plus grands écrivains français du XIXe siècle : né en 1802, mort en 1885
− à la fois poète, dramaturge, romancier, essayiste, journaliste, homme politique,
dessinateur
− ici c'est le poète qui nous intéresse
− poète romantique
− le poète romantique célèbre le moi, ses inquiétudes, ses passions ; le lyrisme ici est le
véhicule de la mélancolie et de la méditation morale et philosophique sur le rêve, la mort,
l'amour, la condition humaine, l'univers.
− aspire à la communion avec la nature et avec l'humanité toute entière ;
Je présente l'œuvre
Plan :
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I. L’entrée dans le bois qui correspond à l’entrée dans le poème
(premier quatrain) : travail de Thiané, Assia, Reda, Zakaria et
Matis
Le premier mouvement du texte est le moment où Rose et Victor entrent dans la forêt. Nous
voyons, grâce au verbe « songeais » à l’imparfait de l’indicatif, que l’auteur évoque un souvenir.
Il y a un chiasme entre les vers 1 et 2 entre « moi » et « Rose », ce qui montre dès le départ une
opposition entre Rose et l’auteur. De plus, les vers 1 et 4 sont des propositions négatives, tandis
que les vers 2 et 3 sont des propositions affirmatives, ce qui souligne à nouveau une opposition.
La négation du vers 4 montre que les souvenirs sont flous, et cela prouve que la discussion était
inintéressante, que celle-ci était en fait des bavardages, sans but concret. Cela nous montre un
réel désintéressement de Victor envers cette fille, ce qui prouve qu’il n’entame pas une
discussion importante à son goût.
Vers 5 : comparaison entre le « froid » et « les marbres » qui permet d’insister sur l’insensibilité de
Victor face à Rose. Victor est insensible à l’environnement et à la nature.
Vers 5, 6 et 7 : anaphore avec la répétition du pronom personnel « je » : Victor donne son point de
vue
Vers 6 : « je marchais à pas distrait » : Victor ne fait pas attention à Rose comme le prouve le verbe de
mouvement « marchais » qui rime avec l’adjectif qualificatif « distrait ». Il ne fait pas attention à
Rose, il ne la regarde même pas.
Vers 7 : champ lexical de la nature : « fleurs », « arbres », qui permet de décrire le décor. Ce champ
lexical apparaît à travers une énumération qui montre que les personnages sont dans un simple
bavardage, la discussion est plate, ils ne communiquent pas vraiment.
Vers 8 : personnification de l’œil qui « parle » en quelque sorte : cela prouve que Victor et Rose n’ont
pas les mêmes attentes. Rose a des attentes plus élevées.
Dans le vers 1 de la strophe 3, nous pouvons apercevoir une personnification de la « rosée » suivie
d’une métaphore : « la rosée offrait ses perles ». Les perles représentent les gouttes d’eau, ce qui
permet de dévoiler la beauté de la nature. Nous pouvons entendre également le mot « rose » dans
le mot « rosée », ce qui signifie que Rose est en harmonie avec la nature, et donc qu’elle est aussi
belle que la nature.
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Dans le vers 2, la nature apparaît comme le cadre idéal de l’amour, un lieu agréable et propice à la
naissance du sentiment amoureux.
Dans les vers 3 et 4, nous pouvons apercevoir une antithèse, une opposition entre « les merles » et
« les rossignols ». Les merles ont une image disgracieuse, avec un plumage noir, tandis que les
rossignols ont une image gracieuse, avec des couleurs vives, et un chant envoûtant, ce qui montre
que Victor et Rose n’ont pas le même état d’esprit.
Victor se compare à Rose en montrant qu’il se sent complètement différent. L’auteur emploie une
opposition avec le parallélisme entre le pronom personnel « moi » et « elle », puis avec l’antithèse
entre « seize ans » et « vingt ». Le poète se sert d’une personnification pour mettre en scène les
merles qui se moquent de Victor parce que celui-ci est aveugle à la beauté et aux signaux envoyés
par Rose, malgré la répétition du mot « rose » dans toute la strophe : « rossignols », « rosée ». On a
une antithèse entre « les merles me sifflaient » et « les rossignols chantaient Rose ». Victor est
ridiculisé par les oiseaux tandis que les rossignols célèbrent la beauté de Rose.
Dans ce cinquième quatrain, la tentative de séduction est très présente. Par le champ lexical du
corps : « hanche », « bras » (répété deux fois). Ce champ lexical renforce l’expression de la tentative
de séduction par le langage corporel. Nous pouvons également remarquer une allitération en « b »
qui souligne la beauté de Rose : « beau bras tremblant ». On a aussi l’allitération en « r » qui met en
relief la sensualité de la jeune femme : « pour prendre une mûre aux branches ». Ces vers font
référence à Adam et Eve dans le jardin d’Eden, lorsqu’Adam est séduit par le fruit défendu de l’arbre
interdit. Les mots « droite », « beau » sont des adjectifs qualificatifs mélioratifs qui mettent en
évidence la beauté de Rose. Rose se met en scène pour se mettre en valeur. Pour finir, le vers « Je ne
vis pas son bras blanc » est une proposition négative qui nous fait comprendre qu’il a été aveugle à
la tentative de séduction de Rose.
Dans ce sixième quatrain, l’auteur met en évidence un lieu agréable, fabuleux et pur, propice au
sentiment amoureux, comme le montre la personnification « une eau courait fraîche et creuse ». Le
poète décrit un endroit doux, donnant une atmosphère romantique, avec la métaphore « sur les
mousses de velours ». Le poète montre que l’amour est omniprésent dans la nature comme le
suggère la personnification « la nature amoureuse ». Tout fait signe vers l’amour.
Dans ce quatrain, Rose provoque le désir de Victor, tout en faisant l’innocente, comme le montre le
terme « ingénu » au vers 2. Dans le troisième vers, il y a une allitération en « p » qui accentue la
beauté du pied de Rose : « petit pied dans l’eau pure ». Il y a un contraste entre les trois premiers
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vers qui sont des propositions affirmatives et le dernier vers qui est une proposition négative, ce qui
montre une opposition entre les idées de Rose et celles de Victor.
Le poète emploie une négation totale : « je ne savais que lui dire ». Ici le « que » remplace le « pas ».
Cela montre que la situation est gênante pour le jeune Victor. Par ailleurs il la suit san but précis, il
est passif et non actif, il suit Rose sans aucune réflexion. Dans les vers suivants : « La voyant parfois
sourire / Et soupirer quelquefois », le poète emploie un chiasme entre « sourire » et « soupirer » qui
insiste sur la déception de Rose.
Conclusion
- Ce poème est intéressant car il propose une vision romantique de la nature et de la femme
- Il est aussi original par le ton doux-amer, le mélange de mélancolie et d’autodérision
- Il y a une légèreté poétique créée grâce à l’heptasyllabe et à l’ironie du quiproquo
- L’écriture poétique permet ici de lutter contre les remords, d’avouer ses échecs et ses
erreurs sans sombrer dans une mélancolie destructrice
- La poésie permet de revivre le désir adolescent tout en lui donnant sa pleine et entière
signification
- Le poète s’adonne en toute lucidité au plaisir de la réminiscence
- Le poète invite le jeune lecteur à ne pas commettre la même erreur que lui
- Ce poème est une invitation à l’amour et à jouir de l’instant présent
- Le poète reprend à son compte la morale philosophique d’inspiration épicurienne que l’on
résume grâce à la formule « carpe diem » : cueille le jour présent
- Il faut profiter de chaque instant et saisir l’amour quand on a la chance de le croiser sur son
chemin
- Ouverture : Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Souvenir de Mortefontaine, 1864, Musée du
Louvre, Paris. Arthur Rimbaud, « Première soirée »
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LECTURE LINEAIRE 6 : « MELANCHOLIA » DE VICTOR HUGO
Introduction
Victor Hugo est un grand poète romantique du XIXème siècle. Il est aussi journaliste,
romancier, dessinateur, dramaturge et homme politique. C’est un poète romantique : il aspire à la
communion avec la nature et avec l’humanité toute entière. L’expression lyrique de la sensibilité et
l’amour de la liberté sont au cœur de sa création poétique. « Melancholia » est un poème extrait du
recueil Les Contemplations écrit en 1856. Il définit ce recueil comme « les mémoires d’une âme ». Il
rend hommage à sa fille Léopoldine qui est morte dans un tragique accident. Ce poème fait partie
du troisième livre de ce recueil intitulé « Les luttes et les rêves ». Dans ce livre, on retrouve un
Victor Hugo engagé toute sa vie contre la misère. Dans « Melancholia », il évoque l’injustice que
subissent les enfants en étant forcés de travailler à l’usine. La tonalité est à la fois lyrique,
pathétique, tragique et polémique. C’est un texte engagé dans lequel le poète exprime ses sentiments
personnels, sa tristesse, mais aussi sa colère et sa révolte. Il écrit pour défendre les droits des enfants.
Comment l’auteur parvient-il à dénoncer les injustices que subissent les enfants ? Le texte se
déploie en trois mouvements : d’abord la description du travail des enfants, puis les conséquences
de ce travail sur les enfants.
- Vers 1 : phrase interrogative directe, question rhétorique, insiste sur la négation, antithèse
entre « tous » et « pas un seul » qui insiste sur la souffrance des enfants
- Vers 2 : « ces doux êtres pensifs » : périphrase méliorative : qui insiste sur la douceur,
l’innocence, l’intelligence des enfants
- Première indication sur l’état de santé des enfants : le travail provoque la maladie
(première conséquence négative)
- Parallélisme entre le vers 2 et le vers 3 : les enfants ne sont pas accompagnés, pas protégés
(seules) : ils sont abandonnés à leur propre sort
- Vers 4-6 : insiste sur la répétition de la tâche à accomplir (répétition de « même »), la
routine, la durée sans pause, invivable : « 15 heures », « de l’aube au soir »,
« éternellement » : compléments circonstanciels de temps, utilisation d’une gradation qui
insiste sur la durée du travail
- Vers 7-8 : métaphore filée du monstre : les machines sont personnifiées et apparaissent
comme des créatures dévorant les enfants (comme l’ogre dans les contes ou bien le
Minotaure dans la mythologie grecque) : les enfants risquent leur vie en travaillant à
l’usine
- Vers 7-8 : allitération en « r » et assonance en « on » qui créent une musique sombre et
inquiétante, semblant reproduire le bruit menaçant des machines
- Vers 8-9 : Idée (émotion) principale du vers : les enfants ne sont pas à leur place dans l’usine.
L’usine est décrite comme un lieu dur alors que les enfants sont faibles et doux. Figure de
style : deux antithèses entre « innocent » et « bagne », « ange » et « enfer » : gradation
(prison, bagne, enfer) qui souligne la dimension infernale de l’usine
- Vers 10 : le poète insiste sur le travail grâce au rejet « Ils travaillent. » Parallélisme de
construction entre « tout est de » et « tout est de » : insiste sur la dureté du travail avec
l’évocation des métaux : l’airain, le fer.
- Vers 11 : l’auteur dénonce l’injustice qui consiste à enlever le temps libre aux enfants, ce
qui gâche leur jeunesse /Figures de style : parallélisme « jamais on ne » (phrase négative qui
insiste sur l’absence de liberté)
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- Vers 12 : phrase exclamative et tonalité pathétique (pitié) et tragique (parce que les
enfants sont impuissants face à l’usine et face aux adultes qui les exploitent)
- Phrase exclamative qui exprime la pitié
- Antithèse entre « pâleur » et « cendre » : les couleurs dominantes sont le blanc et le noir, le
gris (couleurs tristes)
- Tonalité polémique : le poète dénonce le fait que le travail détruit la santé des enfants
- Vers 13-14 : tonalité lyrique : les enfants sont impuissants et épuisés (tonalité tragique)
- Antithèse entre « à peine jour » et « déjà bien las » appuyée grâce aux modalisateurs « à
peine » et « déjà bien »
- Phrase exclamative : tonalité élégiaque : les enfants se lamentent
- Tonalité pathétique : « hélas » interjection lyrique qui exprime la tristesse et les regrets
- Vers 15-16 : VH se fait le porte-parole et l’avocat des enfants, il veut les protéger et il
exprime leur tristesse et leur indignation
- VH se place dans un tribunal fictif dont le juge est Dieu : il défend les droits des enfants au
nom de Dieu
- L’adjectif qualificatif « petits » rappelle la fragilité des enfants
- Vers 17-18-19 : « infâme », « souffle », « étouffant », « défait », « fait » : Allitération en f
qui reproduit le souffle malade des enfants : l’exploitation à l’usine détruit la santé des
enfants
- Vers 20-22 : double antithèse entre « Apollon » et « bossu », « Voltaire » et « crétin » :
l’exploitation des enfants détruit leur beauté et leur intelligence
- Vers 23 : « travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre » : le travail est assimilé à un
rapace qui vole la jeunesse des enfants (métaphore)
- Vers 24 : « qui produit la richesse en créant la misère » : antithèse : argument économique :
les enfants sont exploités
- Vers 25 : « qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil » : travail mauvais car on considère les
enfants comme des objets (comparaison)
Conclusion
Au terme de cette analyse, on remarque que la poésie est un instrument de réflexion et de
dénonciation. Victor Hugo dénonce une injustice sociale. Il nous fait part des conditions
épouvantables dans lesquelles les enfants travaillent et les conséquences que cela a sur eux. Avocat
des enfants, il dresse un réquisitoire sans concession contre le travail des enfants à l’usine. Ce
poème a pour but de choquer le public pour que les choses puissent enfin changer et évoluer en
faveur des enfants. On peut comparer ce texte avec l’œuvre Les Misérables de Victor Hugo qui
raconte la misère dans toutes ses dimensions (sociale, économique, intellectuelle, morale) et qui
évoque une enfant, Cosette, qui est maltraitée et exploitée par des adultes, les Thénardier. Nous
pouvons aussi rapprocher ce poème de Germinal d’Emile Zola qui met en scène des enfants
travaillant dans des conditions effroyables, dans une mine comparée sans cesse à un ogre ou à un
dragon menaçant de dévorer les êtres humains, dans une ambiance à la fois réaliste, épique et
fantastique.
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Lecture linéaire 7 réalisée par la classe : Molière, Le Malade
imaginaire, acte II scène 8
- Ligne 2 : « Ne vous ai-je pas recommandé de me venir dire d’abord tout ce que
vous voyez ? » : phrase interro-négative qui montre l’autorité du père, il ne laisse pas
le choix de réponse. Il fait subir un interrogatoire à sa fille.
- Ligne 2 : « me » : pronom personnel placé au centre de la phrase interro-
négative, qui sert à montrer l’égocentrisme d’Argan ainsi que son égoïsme.
- Ligne 2 : allitération en « v » (« vous », « venir », « voyez ») et « d » (« dire »,
« de », « d’abord ») : ce sont des lettres dures qui montrent la colère d’Argan.
- Ligne 4 : « Oui » : adverbe d’affirmation qui montre que Louison ne contredit
pas son père. Elle joue le rôle de la petite fille innocente, soumise et parfaite.
- Ligne 6 : « L’avez-vous fait ? » : interrogation totale d’Argan qui prouve que
c’est le père qui mène l’interrogatoire.
- Ligne 10 : « Et n’avez-vous rien vu aujourd’hui ? » : phrase interro-négative qui
montre la suspicion, le manque de confiance du père envers sa fille. Il soupçonne sa
fille.
- La répétition de l’adverbe de négation « non » et la répétition de l’adverbe
« assurément » créent un comique de répétition. Cela montre le jeu de Louison, qui
joue un rôle, celui de la fille innocente, pure et parfaite, qui ne contredit pas son
père.
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- « Mon papa » : le déterminant possessif « mon » permet à Louison de
surjouer le rôle de la petite fille innocente et affectueuse envers son père. Elle se
moque de lui en réalité. Le personnage de Louison nous fait rire. C’est du comique de
caractère.
- L’antithèse entre l’adverbe d’affirmation « oui » et l’adverbe de négation
« non » souligne le fait que Louison se moque de son père.
- Le jeu de Louison et celui d’Argan contribuent au comique de situation :
chacun joue un rôle, et le rôle de l’une pousse l’autre à jouer encore plus.
II. La parodie de tragédie : lignes 21-50 (réalisée par Léane, Elodie, Célène,
Gabriel, Luna, Orlane, Louane, Julie)
- Répétition de « mon papa » dans une phrase exclamative : Louison cherche à susciter
la pitié de son père pour ne pas se faire taper.
- La didascalie montre la pitié qu’elle veut provoquer chez son père en se mettant à
genoux afin d’éviter les coups de fouet de son père.
- Argan joue d’abord le rôle du bourreau qui exécute le châtiment contre la victime.
- Lexique de la pitié utilisé par Louison : « pauvre », « pardon » : elle implore le pardon
en invoquant Dieu.
- Lexique de la violence et du meurtre utilisé par Louison pour culpabiliser Argan :
« blessé », « morte ».
- La didascalie est amusante car elle dévoile le jeu de Louison qui joue à la morte : on a
là à la fois un comique de situation et une mise en abyme : de la comédie dans la comédie, du
théâtre dans le théâtre.
- Plus exactement les deux personnages reprennent les codes de la tragédie pour s’en
moquer et créer une comédie : c’est une parodie de tragédie.
- Argan joue ensuite le rôle du meurtrier assailli par le sentiment de culpabilité face au
crime commis, comme s’il était poursuivi par les dieux pour avoir assassiné sa propre fille,
dans une véritable tirade, selon un rythme accéléré.
- D’où l’accumulation de phrases exclamatives, des interjections (« Ah !), de la
répétition du son « ma » (« ma fille », « malheureux », « ma pauvre fille »), du vocabulaire de
la pitié et du désespoir (« malheureux », « pauvre », « misérable ») et de l’invocation divine
du meurtrier qui implore Dieu.
- Le comique de situation provient du renversement de situation : les « verges » qui
apparaissaient dans le premier mouvement comme l’instrument de la punition, du châtiment
et de la vengeance, deviennent l’arme du crime.
- Les comiques de situation, de geste et de caractère sont renforcés par la résurrection
miraculeuse et opportune de Louison : elle ressuscite comme par miracle, au moment où elle
comprend qu’elle ne risque plus de se faire frapper par son père. De victime tragique, elle
passe à un autre personnage, en jouant le rôle de la consolatrice : elle console son père. On a
une inversion des rôles : traditionnellement, c’est le père ou la mère qui console l’enfant. Ici
c’est l’inverse : la fille console le père.
- « Je ne suis pas morte tout à fait » : la locution adverbiale « tout à fait » exhibe le jeu
de Louison, ce qui renforce le comique de la scène.
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- A la fin, le pardon du père obtenu par Louison montre qu’Argan se fait manipuler par
sa propre fille cadette. Il est la dupe de sa fille.
Conclusion
Pour conclure, cette scène relève de la tonalité burlesque avec les comiques de
caractère, de situation, de geste, de mot et de répétition. C’est également une parodie de
tragédie. Tout repose sur la mise en abyme. Les personnages se mettent à incarner d’autres
personnages qui se mettent à alimenter la comédie de l’autre. Argan est tour à tour
enquêteur, bourreau, meurtrier dévoré par le sentiment de culpabilité, tandis que Louison
joue le rôle tour à tour de la petite fille innocente, soumise, pure et parfaite, de la victime
tragique et de la consolatrice, pour mieux manipuler et duper son père. Cette parodie de
tragédie, où Louison joue à la morte, annonce les nombreuses scènes de fausses morts dans
l’acte III du Malade imaginaire, quand Argan joue au mort face à Béline puis face à Angélique
pour démasquer les hypocrites.
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Lecture linéaire 8 : Molière, Le Malade imaginaire (1673), acte III
scène 3
Introduction
Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est un écrivain, metteur en scène,
comédien et directeur de troupe du 17 e siècle, considéré comme la figure du théâtre français
et connu pour avoir été fortement critiqué à son époque. C’est un auteur classique qui
s’inspire du baroque. En 1673, il écrit et met en scène Le Malade imaginaire. C’est par ailleurs
sa dernière œuvre, puisqu’il meurt au bout de la quatrième représentation du Malade
imaginaire. Le Malade imaginaire est une comédie-ballet, une comédie de mœurs, une
comédie de caractère et une comédie d’intrigue qui repose sur la mise en abyme. Cette pièce
met en scène Argan, un homme hypocondriaque, avare et égocentrique, qui veut marier sa
fille Angélique à Thomas Diafoirus, un médecin. Or Angélique ne veut pas épouser Thomas
Diafoirus car elle aime Cléante. Angélique va être aidée par Toinette, la servante d’Argan, et
par Béralde, le propre frère d’Argan. Dans cette scène, Béralde essaie de raisonner Argan en
procédant à une critique de la médecine. Mais très vite, Argan en profite pour faire le procès
de Molière qui se moque de la médecine. Toute la scène repose sur une mise en abyme
vertigineuse dans laquelle les personnages discutent de leur propre créateur, Molière, et dans
laquelle Argan joue tour à tour le rôle du procureur, du juge, du bourreau, du médecin, et du
metteur en scène, fantasmant le meurtre de son créateur Molière. Comment l’auteur
parvient-il à mettre en scène un dialogue de sourds et la folie d’Argan ? Le texte se déploie en
deux mouvements : tout d’abord la discussion entre les deux frères s’apparente à un véritable
dialogue de sourds. Ensuite la folie d’Argan apparaît dans la tirade finale.
- Ligne 1 : « Moi » : pronom personnel : Béralde se met en avant, il s’affirme afin d’être
entendu par son frère.
- Ligne 1 : « mon frère » : l’expression est détachée du reste de la phrase grâce à des
virgules. Grâce à cette expression, Béralde affiche un ton calme, serein, et fait preuve
d’affection fraternelle.
- Lignes 1-2 : « chacun…peut croire ce qui lui plaît » : présent de vérité générale :
Béralde délivre une leçon de tolérance religieuse.
- Ligne 2 : « ce que j’en dis n’est qu’entre nous » : la structure emphatique et la
négation restrictive permettent à Béralde de souligner le fait qu’il ne veut pas imposer
ses croyances. Béralde est un honnête homme, raisonnable, mesuré, doux, calme,
posé, tolérant : l’inverse absolu d’Argan. Béralde est l’antithèse d’Argan.
- Ligne 3 : « j’aurais souhaité » : conditionnel passé qui insiste sur le fait que Béralde ne
cherche pas du tout à s’imposer, à imposer ses idées ou ses croyances.
- Ligne 3 : « un peu » : adverbe : Béralde est dans la mesure et la nuance, il ne se fait
pas non plus de faux espoirs sur sa capacité à convaincre son frère.
- Ligne 3 : « l’erreur » : Béralde parle d’erreur au lieu de faute pour désigner la folie
d’Argan. C’est un euphémisme qui révèle la prudence de Béralde, sa volonté de ne pas
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heurter ou provoquer son frère. Béralde montre ainsi qu’il ne juge pas son frère
Argan.
- Ligne 4 : « une des comédies de Molière » : la mise en abyme commence : Molière
devient l’objet de la discussion des personnages. Molière se met en scène comme un
sujet de discussion pour ses propres personnages.
- Ligne 6 : « un bon impertinent » : oxymore : la stratégie de Béralde aboutit à l’effet
inverse du but escompté : il voulait calmer et divertir Argan, or il ne fait que
provoquer la colère d’Argan. Il réveille et dévoile le fanatisme et l’aveuglement
d’Argan quand le nom de « Molière » est cité. Argan joue le rôle de l’accusateur, du
procureur et du juge.
- Ligne 9 : structure emphatique, négation totale et antithèse entre « médecins » et
« médecine » : Béralde essaie de montrer que Molière n’attaque pas les personnes,
mais la médecine qui est selon Molière une croyance qui se prend pour un art ou une
science. Pour Molière, la seule véritable médecine, c’est la comédie. La comédie est
une médecine de l’âme. La comédie a le pouvoir de guérir de la mélancolie et de la
bêtise.
- Lignes 11-12 : parallélisme et accumulation d’oxymores, énumérations de
propositions : « un bon nigaud, un bon impertinent… » : les leçons de sagesse de
Béralde ne font que provoquer la colère d’Argan. Plus Béralde essaie de calmer Argan,
plus Argan s’excite contre Molière. D’où un comique de situation : le personnage de
Molière se met à critiquer et à insulter Molière.
- Argan, en s’excitant, montre sa bêtise et son aveuglement : comique de caractère. Il
réagit mécaniquement à la tentative de raisonnement de Béralde.
- Comique de répétition : Argan répète la même forme d’insulte à l’encontre de
Molière : « un bon impertinent »
- Comique de mots : « des personnes vénérables » : Argan sacralise les médecins, alors
que ceux-ci profitent de sa naïveté et de sa folie pour lui soutirer un maximum
d’argent. Il prend les vessies pour des lanternes.
- Béralde se fait l’avocat de Molière et de son théâtre : si la tragédie a le droit de mettre
en scène les rois pour en montrer les vices, alors la comédie a bien le droit de mettre
en scène les médecins, qui sont inférieurs aux rois.
II. La folie d’Argan (partie réalisée par Julie, Louane, Orlane, Louna, Olivia, Lucie,
Emma, Ludivine, Alan, Aaron, Anna, Mathéo, Juliette)
- « Par la mort nom de Diable » : Argan reproche à Molière de blasphémer en se
moquant des médecins. Il accuse Molière d’être diabolique ou satanique, de faire
preuve de méchanceté gratuite. Or là Argan ne se maîtrise plus et blasphème en
invoquant la mort et le diable. D’où l’utilisation du champ lexical de la mort et de
l’enfer.
- « si j’étais que des médecins » : proposition subordonnée conjonctive circonstancielle
de condition (introduite par la conjonction de subordination « si ») à l’imparfait de
l’indicatif : Argan imagine qu’il est médecin, il est dans le fantasme, il imagine jouer le
rôle d’un médecin. Mais alors qu’un médecin a pour mission de sauver des vies, Argan
imagine qu’il est médecin pour exécuter Molière, pour le torturer et l’assassiner.
Comique de situation et de caractère.
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- « je me vengerais de son impertinence, je le laisserais mourir sans secours » :
conditionnel présent qui exprime le désir et le fantasme, saturation du pronom
personnel « je » qui trahit la folie d’Argan : il rêve d’être le bourreau de son créateur !
- Cependant la folie meurtrière d’Argan est en réalité bien inoffensive puisqu’Argan
imagine qu’il refuserait à Molière les saignées et les lavements pour précipiter sa
mort : or on sait que ce sont les saignées et les lavements qui entraînent souffrance et
mort chez le patient. Le châtiment imaginé par Argan est d’autant plus drôle qu’il
serait en réalité totalement inefficace et inoffensif. Cela prouve la folie d’Argan, qui
prend le poison pour un remède. Tout est inversé dans l’esprit d’Argan.
- « Beau faire et beau dire » : parallélisme qui trahit la perversion d’Argan imaginant
torturer Molière
- « Crève, crève » : la mise en abyme est totale : Argan se fait metteur en scène et
imagine qu’il donne la mort à Molière en l’insultant une dernière fois avant de
provoquer sa mort. On est dans la parodie d’une tragédie. Ce fantasme et cette mise
en scène sont d’autant plus drôles que le personnage est en réalité dans l’incapacité
de mettre à mort son propre créateur.
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LECTURE LINEAIRE 9
Molière, Tartuffe ou l’Imposteur (1664-1669), acte III scène 3 (extrait)
Travail établi à partir de toutes les copies des élèves.
Introduction (1. Je présente l’auteur. 2. Je présente l’œuvre. 3. Je présente l’extrait. 4. Je
Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, était dramaturge et comédien, à la fois
metteur en scène et auteur très érudit. Il a vécu au XVIIe siècle. Il crée une compagnie de
théâtre avec Madeleine Béjart, l’Illustre-Théâtre, qui obtient rapidement les faveurs de
Monsieur, le frère du roi, puis le soutien politique, financier et moral du roi Louis XIV lui-
même. Dans ses pièces de théâtre, Molière veut corriger les mœurs par le rire. Pour Molière, il
s’agit de « corriger les hommes en les divertissant » (Molière, « Premier placet au roi au sujet
justice, de la Cour et l’hypocrisie des faux dévots. La plaisanterie et le rire sont le masque qui
permet de dénoncer les injustices et les cruautés présentes dans la société. D’où l’emploi de
toutes les ressources du rire, de la farce et de la comédie. Molière fait la synthèse de toutes les
comédies depuis l’Antiquité : il puise son inspiration dans la comédie grecque et latine
(Ménandre, Plaute, Térence), dans la farce médiévale, le théâtre de foire, les auteurs libertins
1664-1669. Dans cette pièce, Orgon est un bourgeois dupé par l’hypocrisie de Tartuffe, qui
est un faux dévot. Tartuffe est un parasite qui manipule Orgon pour s’approprier sa richesse,
son épouse et sa fille. Molière a écrit et mis en scène une première version de Tartuffe en
1664 qui fut censurée sous la pression d’un groupe d’influence clandestin. En mettant en
scène cette pièce, Molière subit une campagne de diabolisation menée par le parti dévot.
étant de corriger les Hommes en les divertissant ». Dans cette pièce, Molière met en scène et
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l’hypocrisie religieuse. Il présente sa pièce comme un parcours initiatique vers la vérité grâce
à toutes les ressources du comique. Dans cet extrait de l’acte III scène 3, Tartuffe dévoile
son désir auprès d’Elmire. Et en dévoilant son désir, Tartuffe dévoile sa véritable
nature. Mais le double langage qu’il emploie en permanence est aussi une mise en scène de
Tartuffe obéit aux règles traditionnelles de l’art oratoire : nous verrons tout d’abord que
Tartuffe adopte la posture de la victime dans l’exorde (vers 1-7) ; puis nous analyserons la
narration qui met en scène un Tartuffe se parant du masque du héros tragique (vers 8-15).
Enfin, nous découvrirons comment Tartuffe utilise le masque de la religion pour séduire
autoportrait. Dès la première phrase, il utilise le nom attribut « dévot » pour nous montrer
qu’il est particulièrement attaché à Dieu et à sa religion. Mais il se contredit rapidement car il
ajoute « je n’en suis pas moins homme ». Il se contredit également en trahissant sa religion et
Orgon pour Elmire, en voulant la pousser à commettre un adultère. Ici, il se considère comme
une victime innocente. Il prétend avoir essayé de résister à cette attirance, au charme exercé
par Elmire la tentatrice et la séductrice. Tartuffe joue la comédie : c’est donc une mise en
à l’encontre de son désir, comme s’il était victime du charme d’Elmire. Cette souffrance est
celle produite par la contradiction entre la religion et le désir de l’homme. Tartuffe veut
montrer qu’il est sincèrement attaché à sa religion et à sa pratique : « pour être dévot ». Mais
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en opposant la religion à l’homme, il sous-entend que ses désirs sont impossibles aux yeux de
la religion, mais incontrôlables pour l’homme qu’il est. Grâce à l’interjection « Ah ! », nous
avons une tonalité élégiaque. Tartuffe fait semblant de se lamenter sur son sort. En effet,
Tartuffe apparaît d’abord comme un homme faible : « je n’en suis pas moins homme ». La
négation souligne cette prétendue fragilité. Ici, il se considère comme une victime
développement d’une tonalité lyrique. Dans ce texte, en effet, Tartuffe utilise la tonalité
célestes appas ». Cette hyperbole insiste sur le fait que Tartuffe place Elmire au-dessus de
Dieu. Quand il évoque « vos célestes appas », il l’annonce sur un ton emphatique, ce qui
montre un côté pervers. On peut voir une hyperbole ainsi qu’un oxymore dans l’expression
« célestes appas ». Les courbes d’Elmire sont divinisées. Il est ébloui et envoûté par son
face à une puissance, la beauté d’Elmire, face à laquelle il ne peut rien. De plus, une
présente comme l’esclave de son cœur. Il veut nous faire comprendre qu’il n’y peut rien et
que ses désirs ont pris le dessus sur la raison. Il y a une opposition entre la raison et les
sentiments. Il se présente comme une victime n’ayant pas eu d’autre choix que de succomber
au charme d’Elmire. La personnification du « cœur » qui est piégé par les sentiments est
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parfaitement l’art oratoire : il anticipe la réaction d’Elmire : « Je sais qu’un tel discours
de moi paraît étrange ». C’est une technique pour empêcher la critique de l’interlocuteur.
tout, je ne suis pas un ange ») souligne le raisonnement pervers de Tartuffe : il utilise les
références religieuses pour expliquer qu’il a des désirs sexuels. Le masque de l’humilité
lui sert à avouer et surtout à justifier ses désirs coupables. La phrase « Mais, après tout,
je ne suis pas un ange » fonctionne ainsi comme une litote : c’est une autre manière
d’avouer qu’il est un pervers. Ensuite, dans les deux dernières phrases de son autoportrait, il
apparaît toujours comme un pervers car il accuse Elmire d’être une manipulatrice. Tartuffe
nous fait comprendre qu’Elmire l’a envoûté. A travers l’expression « si vous condamnez »,
Tartuffe fait également comprendre à Elmire qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible.
Au vers 7 « vous devez vous en prendre à vos charmants attraits », Tartuffe cherche à flatter
Elmire : « vos charmants attraits ». Mais il la rend responsable de ce qu’il ressent pour
elle. Il essaye de la faire culpabiliser. Il lui fait comprendre que c’est de la faute de son
physique s’il trahit sa propre religion et commet ce délit. Pour finir, on a le champ lexical de
la religion dès cette première étape du discours : « dévot », « céleste », « ange », « aveu ». Et
ce champ lexical de la religion est mêlé au champ lexical de l’amour et du désir : « cœur »,
mélange des genres et de jouer ainsi sur les deux tableaux : celui du dévot et celui de l’amant
martyr. Son discours est blasphématoire car il utilise la religion afin de pouvoir pécher
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II. Le masque du héros tragique
considère comme sa déesse : « la splendeur plus qu’humaine ». Tartuffe utilise une métaphore
et une hyperbole pour placer la beauté d’Elmire au rang du divin. Il assimile Elmire à une
déesse : « J’en vis briller la splendeur plus qu’humaine ; de vos regards divins l’ineffable
douceur ». Il la place sur un piédestal, comme une femme adorée par son amant. Il met en
« splendeur », « regards ». Il essaie de la séduire et de la faire tomber dans ses bras. Tartuffe
avoue ses sentiments à Elmire dans une déclaration. Il emploie le passé simple pour
« voir » est utilisé pour évoquer le coup de foudre. La vision d’Elmire a remplacé celle de
précieux. Il emploie une langue poétique pour amadouer sa proie. Le « cœur » de Tartuffe
rime avec la « douceur » d’Elmire. Les mots « larmes », « charmes », « cœur », « douceur »
sont à chaque fois en fin de vers pour insister sur ses émotions. Il la considère comme la reine
de son cœur : « De mon intérieur vous fûtes souveraine ». En plaçant le complément « de mon
qu’Elmire a pris possession de son âme et qu’elle l’a comme envoûté. Il entremêle désir et
« ineffable ». C’est un blasphème puisque Tartuffe est un homme de Dieu or il utilise des
mots religieux pour déclarer sa flamme à une femme mariée. C’est d’autant plus
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blasphématoire qu’il mélange le vocabulaire religieux avec le vocabulaire du corps
féminin : « vos regards divins », « vos charmes ». Il se met en scène comme étant hypnotisé
par cette femme. Il se sert aussi de la religion pour séduire Elmire et la faire culpabiliser.
Tartuffe montre également à Elmire comment les moyens qu’il a tenté de mettre en
place pour résister au charme d’Elmire ont échoué : « força la résistance où s’obstinait mon
cœur ». Il se fait passer pour un héros épique et tragique. Tartuffe s’appuie donc aussi sur
les tonalités épique, tragique et pathétique pour susciter la pitié. Il se présente comme un
guerrier tragique qui mène un combat impossible contre l’amour : « Elle surmonta tout,
relief les tentatives de résistance que Tartuffe prétend avoir essayé de mettre en place. Il se
met en scène comme un héros résistant à l’emprise d’Elmire. Sa prétendue défaite est une
stratégie pour conquérir le cœur d’Elmire en provoquant culpabilité et pitié. Le but est
aussi de gagner l’admiration d’Elmire. Tartuffe fait ainsi passer Elmire pour la coupable :
« tourna tous mes vœux du côté de vos charmes. » Il l’accuse de l’avoir séduit. Il se fait
passer pour la victime. C’est pourquoi les « charmes » d’Elmire riment avec les « larmes »
de Tartuffe. Il fait comprendre à Elmire qu’il souffre à cause d’elle. Le charme d’Elmire est
supérieur à sa foi et à son statut de dévot. Le but de Tartuffe est de se faire passer pour la
Elmire pour la tentatrice, une amadoueuse l’éloignant du droit chemin. Cependant, on peut
trouver aussi dans ce texte que Tartuffe est obsédé par lui-même : « de mon intérieur », « mon
Il profite ainsi de cette proximité pour se confier : « Mes yeux et mes soupirs vous
l’ont dit mille fois/Et pour mieux m’expliquer j’emploie ici la voix » Il insiste habilement sur
son péché grâce à l’hyperbole « mille fois » et en utilisant les pouvoirs de la parole :
« j’emploie ici la voix ». Plus exactement, dans cette tirade, et dans les vers 14 et 15,
34
l’imposteur utilise trois des cinq sens : la vue (« mes yeux »), l’ouïe (« mes soupirs », « la
voix ») auxquels il faut ajouter le toucher (« douceur » au vers 10). Nous avons donc un
dévot étonnamment sensuel. Cela insiste sur l’envie, le désir sexuel de Tartuffe. C’est un
religieux qui utilise ce rôle pour avoir un pouvoir sur les femmes. Pour nouer avec Elmire
une notion d’intimité dans la confiance, il avoue son blasphème. Il utilise la religion pour
la convaincre de sa passion pour elle, que cet amour est inattendu et innocent. Pour la
que Tartuffe avoue sa fourberie à Elmire, comme s’il décidait de jouer cartes sur table. Mais
cette prétendue sincérité n’est qu’un masque que le prédateur adopte pour piéger sa
proie.
Dans la dernière partie de son discours, Tartuffe pousse Elmire à le regarder : « Que
si vous contemplez ». Il fait appel à sa bienveillance : « d’une âme un peu bénigne ». Il se met
possessif « votre » insiste sur le fait qu’il lui appartient. Elle le possède. Elle l’a envoûté. Il
s’adresse directement à elle comme à une déesse. La diérèse sur le mot « tribulations »
permet d’insister sur la souffrance de Tartuffe. L’allitération en [s] que l’on entend dans
animal symbolisant le mal dans la Bible, qui pousse Eve à commettre le péché.
Tartuffe fait semblant de se sous-estimer : « mon néant », pour mettre à l’honneur les
qualités d’Elmire : « vos bontés », « me consoler ». Il veut montrer qu’Elmire est la plus belle
et qu’elle est tout face à lui. En employant le mot « suave », il dévoile une fois de plus sa
sensualité, son attirance pour le corps et les plaisirs de la chair. Il utilise aussi le mot
« merveille » pour comparer Elmire à un objet magique qui exerce un charme puissant.
Le vers « une dévotion à nulle autre pareille » exclut définitivement Dieu des préoccupations
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de Tartuffe au profit d’Elmire. Tartuffe trahit sa foi au profit de son désir sexuel. Dans les
deux derniers vers, il promet de ne pas salir l’honneur d’Elmire. C’est un hypocrite qui fait un
marché de dupes. Il profite d’être un dévot pour faire ce qu’il veut. La négation « ne point »,
les derniers mots, qui ne sont pas consacrés à Elmire, mais à lui-même : « de ma part ».
Cela traduit bien son désir de possession, qui n’a rien à voir avec l’amour sincère et pur.
On voit enfin que Tartuffe est plus attaché aux apparences, à la réputation sociale qu’à
Conclusion
Molière parvient à démasquer l’hypocrite qui se sert de la religion pour assouvir ses
fantasmes, gagner en popularité, et satisfaire ses désirs (ici purement sensuels). La dévotion
dévoiler la véritable nature du faux dévot grâce à une rhétorique qui amalgame lexique
amoureux et lexique religieux. Mais cet amalgame fait ressortir la vérité sur les motivations
du faux dévot, qui se fait passer pour une victime, qui accuse la femme, qui inverse les rôles
et propose des marchés de dupe pour assouvir ses désirs. On retrouve la même manipulation
chez la figure du médecin dans le théâtre de Molière. Dans Le Malade imaginaire (1673),
Molière met en scène des médecins qui sont des charlatans utilisant les pièges du langage
pour manipuler Argan et lui soutirer tout son argent. Chez Molière, le faux dévot et le
36
LECTURE LINEAIRE 10 : COLETTE, SIDO
Introduction
Je présente l’auteur
- Une des plus grandes autrices de la littérature du XXe siècle : romancière, comédienne,
journaliste à la fois
- Sidonie Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873 dans l’Yonne
- La mère de Gabrielle, Sidonie, était très cultivée
- Sa mère lui apprend à développer sa curiosité pour la nature et pour les livres
- Enfance heureuse à la campagne
- Bonne élève
- En 1893 elle rencontre et épouse à Paris un écrivain : Henri Gauthier-Villars, surnommé
Willy
- Grâce à Willy Colette développe son réseau dans le milieu littéraire parisien
- Elle rencontre Marcel Proust et Claude Debussy
- Son premier roman autobiographique paraît en 1900, mais il est publié sous le nom de
Willy : Claudine à l’école
- Ce premier roman connaît un succès tel que Willy pousse Colette à écrire de nouveaux
récits, toujours sous le nom de Willy : Claudine à Paris (1901), Claudine en ménage (1902) et Claudine
s’en va (1903)
- Willy ne cesse de la tromper et de l’exploiter
- 1902 : les récits de Colette sont adaptés au théâtre
- 1904 : Colette décide de reprendre sa vie en mains et parvient à publier un ouvrage sous
son seul nom : Colette Willy : Dialogues de bêtes
- La liberté de Colette est à la fois littéraire et sexuelle : elle fréquente les cercles lesbiens, et
devient l’amante de Mathilde de Morny
- 1906 : elle monte sur les planches et fait scandale en partageant la scène avec Mathilde de
Morny dans un spectacle intitulé Rêve d’Egypte (interdit à Paris à l’issue de la première
représentation)
- 1910 : elle se sépare de Willy et entame une carrière de journaliste
- 1912 : épouse Henry de Jouvenel, rédacteur en chef du journal Le Matin ; elle perd sa mère.
Sido, publié en 1929, est un hommage à sa mère.
- 1913 : naissance de sa fille, Colette de Jouvenel, dite Bel-Gazou
- Pendant la Première Guerre mondiale elle rédige des reportages sur la vie menée par les
femmes
- Chéri (1920) et Le Blé en herbe (1923) lui permettent d’être reconnue sur la scène littéraire
- Bertrand de Jouvenel, le fils du premier mariage d’Henry de Jouvenel, devient l’amant de
Colette
- 1924 : se sépare d’Henry de Jouvenel et rencontre Maurice Goudeket, qui devient son
troisième mari en 1935
- Reçoit la Légion d’honneur en 1922
- Ses œuvres sont adaptées au cinéma : Gigi en 1949, Chéri en 1950
- Devient présidente de l’académie Goncourt en 1949
- Meurt à Paris le 3 août 1954 et reçoit des obsèques nationales, même si l’église Saint-Roch
lui refuse toute cérémonie religieuse pour « conduite inconvenante »
Je présente l’œuvre
- Dans Sido, Colette rend hommage à sa mère
- Ce récit est un retour aux sources de la vocation d’écrivain, de l’amour maternel et de
l’amour de la nature
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- Dans ce récit, Colette cherche à se construire en observant les autres et soi-même
- L’expression de la sensibilité est au cœur du récit : le corps et les sentiments permettent
d’accéder à la vérité de son être selon Colette
- Récit polyphonique : non seulement l’auteur s’exprime, dit « je », mais encore sa mère, son
père et ses frères s’expriment
- Le récit se nourrit aussi bien du théâtre que de la poésie : les dialogues vifs font penser à un
dispositif théâtral et les descriptions de la nature sont poétiques
- Œuvre marquée par le lyrisme
- Ecriture fragmentaire : les évocations de la mère, du père et des frères apparaissent de
manière évanescente, comme par éclats : l’auteur restitue des fragments de souvenirs, des images
ancrées dans la mémoire
Je présente l’extrait
- Extrait du premier chapitre intitulé « Sido » et consacré à la mère de Colette
- L’auteur associe le portrait de sa mère à la contemplation de la nature
- La nature est décrite comme une énergie vitale
- La mère est décrite comme une personnalité indépendante qui exprime sa liberté dans la
contemplation de la nature
- L’auteur développe plus un portrait moral que physique de sa mère : on parle d’éthopée
(portrait moral)
- Double tonalité lyrique (à travers l’expression de la sensibilité) et épidictique (à travers le
portrait élogieux de la mère)
Je formule la problématique : comment Colette parvient-elle à célébrer sa
mère ?
I. La contemplation de la nature qui permet à Sido de s’évader et de se
libérer (lignes 1-19)
II. Un portrait perspicace et affectueux de Sido par sa fille (lignes 20-29)
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B. La contemplation de la nature permet de se libérer (lignes 2-8)
- La contemplation de la nature réveille chez la mère de Colette une force qui lui permet de
se libérer des contraintes sociales : c’est ce que montre le champ lexical de la lumière (« clarté »,
« lumières », « allumées ») et l’antithèse entre la « clarté originelle », source de liberté, et les «
petites lumières péniblement allumées »
- La contemplation de la nature favorise un retour aux sources, un accès à la vérité de son
être, une libération
- Colette décrit ici l’observation par sa mère d’un merle qui mange les fruits de son cerisier
- Cette observation est source de fascination, comme le prouve l’utilisation de l’adverbe
mélioratif « passionnément » (ligne 7)
- Colette suggère une unité ou une harmonie entre la nature et sa mère : « la tête à la
rencontre du ciel »
- Cette observation de la nature par la mère est décrite comme une expérience solitaire,
source d’élévation, puisque la mère se tourne vers le ciel, et comme une source de libération par
rapport aux inventions humaines : « d’où elle bannissait les religions humaines »
- Le rapport que la mère établit avec la nature suggère que la nature est pour elle une force
supérieure et divine
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- Cette indifférence et ce détachement ont heurté la jeune Colette : « qui me foulait avec tout
le reste »
- Mais l’auteur oppose son point de vue enfant, qui était dans l’incompréhension, au point de
vue adulte, qui révèle une mère libre et indépendante, grâce au présent d’énonciation et à l’adverbe
de temps « maintenant » : « Maintenant que je la connais mieux, j’interprète ces éclairs dans son
visage »
- Le point de vue adulte manifeste une réelle tendresse pour cette mère qui affirmait sa liberté
dans son amour d’une nature sauvage : « un besoin d’échapper à tout et à tous, un bond vers le
haut, vers une loi écrite par elle seule, pour elle seule »
- Les mots « échapper » et « bond » permettent de dévoiler ce qui anime la mère : un
désir d’évasion
- L’expression « loi écrite par elle seule, pour elle seule » manifeste l’affirmation de
l’autonomie et de l’indépendance de Sido
- L’auteur concède qu’il ne s’agit que d’une hypothèse en s’adressant directement au
lecteur : « si je me trompe, laissez-moi errer » : mais cette métaphore de l’errance est une
revendication de la liberté de l’écrivain qui a, grâce à son travail d’écriture, résolu l’énigme de
départ : ce qui anime sa mère, c’est le désir de liberté.
- D’où un portrait moral très élogieux à la fin du passage avec l’énumération d’adjectifs
qualificatifs mélioratifs : « bonne, ronde, humble » (ligne 26)
- L’extrait se termine par l’évocation d’une dernière image de la nature qui confirme la
force vitale et la supériorité de la nature sur les humains, puisque l’épouvantail s’est révélé
inutile et impuissant face à la gourmandise du merle, vainqueur.
Conclusion : cet extrait est conforme au projet de Colette dans Sido puisqu’il rend hommage à
la mère de l’auteur à travers une double célébration d’une femme indépendante et d’une
nature belle et supérieure, grâce aux tonalités lyrique et épidictique. Colette développe un
portrait élogieux, affectueux et perspicace de sa mère en restituant une scène qui révèle un
rapport harmonieux avec la nature. Le lecteur comprend, grâce au regard adulte de l’écrivain,
que la mère de Colette était une femme à la fois sensible et indépendante. Elle exprime son
indépendance à travers sa sensibilité pour la nature. On retrouve le même amour de la nature
et de la liberté dans Noces d’Albert Camus. Dans ce livre, Albert Camus décrit la nature
algérienne comme une force supérieure et indifférente au sort des hommes, mais c’est dans
cette indifférence au malheur que l’homme peut trouver la clé du bonheur et de la liberté.
40
LA CELEBRATION DU MONDE
COLETTE
« il ne connaît pas l’amour, il Antithèse entre deux Son mari ignore l’amour. Elle
méconnaît… » propositions négatives et affirme sa connaissance
« Moi, j’aime une proposition affirmative intime de l’amour.
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LECTURE LINEAIRE 11 : COLETTE, LES VRILLES DE LA VIGNE
Introduction
Je présente l’œuvre :
- C’est le premier ouvrage que Colette conçoit sans le contrôle de son mari Willy
- Recueil de 18 textes à l’origine qui ont été publiés dans des revues littéraires entre 1905 et
1907
- Colette écrit ces textes à un moment de grands bouleversements : elle se libère de l’emprise
de Willy et devient une autrice reconnue
- En 1934 Colette rajoute 5 textes au recueil
- Colette explore dans ces textes son identité grâce à un récit autobiographique qui s’appuie
sur le langage des sensations et des sentiments
- Ces textes sont à la fois lyriques et dramatiques : Colette s’approprie aussi bien les
techniques poétiques que les dispositifs du théâtre
- C’est aussi un récit polyphonique : Colette n’est pas la seule narratrice : elle donne la parole
aux animaux
Je présente l’extrait :
- dans « Toby-Chien parle », la narration épouse la forme du dialogue théâtral : Colette
imagine un dialogue entre son chat, Kiki-la-Doucette, et son chien, Toby-chien
- les animaux explorent le rapport que leur maîtresse entretient avec l’amour et le bonheur
- l’extrait étudié est une scène d’aveu : Toby-chien rapporte une confidence que sa maîtresse
lui a faite au sujet de l’amour et du bonheur, après que Colette se sépare de Willy
- cette confidence est une célébration lyrique de l’amour et du bonheur
Problématique : comment l’autrice parvient-elle à célébrer l’amour et le bonheur dans ce
passage ?
J’annonce le plan : le texte se déploie en deux mouvements :
I. Un dialogue qui inverse les rôles entre l’être humain et l’animal pour exprimer la révolte et
l’amour (lignes 1-8)
II. Une leçon d’amour et de bonheur (lignes 8-18)
I. Un dialogue qui inverse les rôles entre l’être humain et l’animal pour exprimer la révolte et
l’amour (lignes 1-8)
- Le passage se caractérise d’abord par une humanisation du chien et par une animalisation
de la femme : le chien est le narrateur qui rapporte les propos de sa maîtresse, et il
s’exprime comme s’il était un serviteur, un valet dans la confidence, et la femme
inversement se conduit comme un animal : le chien est « ému de sa violence » et la femme
« se jeta à quatre pattes »
- Situation comique et burlesque qui voit la maîtresse se conduire comme un animal et se
confier à son chien comme si ce dernier était un humain
- La femme est désignée par le pronom « Elle » : elle est observée et analysée par son chien :
on a une inversion des rôles qui crée un effet comique
- L’intimité entre le chien et la femme, créée par la mise en scène (la narratrice colle sa tête
contre celle du chien, en étant à quatre pattes), contribue au comique de situation
43
- La confidence de la maîtresse est un cri de libération, comme le suggèrent les nombreuses
phrases exclamatives au début (lignes 3-5) : Colette s’exprime avec force, sa parole est
libératrice et lui permet de s’affirmer comme une femme libre
- L’animalisation est une mise en scène comique qui permet à Colette d’exprimer sa force,
son énergie, sa combativité, sa volonté d’être libre
- Cette révolte est un cri d’amour à la vie, un moyen de s’affirmer, comme l’indique
l’adverbe d’affirmation « oui » (ligne 3)
- La révolte de Colette contre son ex-époux Willy s’exprime grâce à l’anaphore « inutile »
(lignes 3, 4, 5) : la répétition de cet adjectif qualificatif sert à qualifier la vie de Willy qui n’a
rien compris à l’amour
- Le vocabulaire péjoratif pour désigner le chien permet à Colette de tenir à distance les
éventuelles critiques qu’on pourrait lui faire : « un sale petit bull bringé » (ligne 3)
- La prise de distance que Colette établit avec Willy prend la forme d’une opposition radicale
grâce à l’antithèse entre les propositions négatives « Il n’aime pas assez », « Il méconnaît
l’amour » et la proposition affirmative « Moi, j’aime ! » (lignes 4-5)
- Colette s’affirme grâce à un rythme saccadé (les phrases sont courtes : « Quoi ? ... ma vie
aussi est inutile ? Non, Toby-Chien. Moi, j’aime ! » (ligne 5)
- Colette s’affirme également grâce au détachement qui met en valeur le pronom
personnel au début de la phrase : « Moi, j’aime ! » (ligne 5)
- La répétition du verbe « aimer » (lignes 5, 6, 7, 8) permet de rattacher la tirade de
Colette rapportée par le chien à un véritable cri du cœur : on pourrait presque dire
que Colette affirme son amour de l’amour
- L’adverbe d’intensité « tant » et la proposition subordonnée circonstancielle de condition
« si tu savais » permettent d’insister sur le degré de passion et d’amour de Colette (lignes 5-
6)
- La tirade de Colette est saturée par le pronom personnel « je », les phrases exclamatives, le
parallélisme (« si tu savais », « si tu comprenais ») et par le lexique de l’amour : on a une
tonalité lyrique : ce texte se caractérise par un lyrisme exacerbé, intense (lignes 5-8)
- L’amour est décrit comme une source de beauté : « j’embellis » (ligne 6), et comme un don,
un acte généreux, une offrande : « je me donne en aimant » (ligne 6-7)
- L’amour est aussi décrit comme une expérience paradoxale, puisqu’il est décrit à la fois
comme une force et comme une fragilité : antithèse entre « force » et « défaillance »
- L’amour est une source de bonheur
44
- Le bonheur est également décrit à l’aide d’une métaphore visuelle : « un cher paysage
argenté de brouillard » (ligne 11), « ciel », « aube » (lignes 11-12)
- Le sens de l’odorat est également mobilisé pour décrire l’état de bonheur puisque le champ
lexical du parfum est utilisé : « une haleine mûre et musquée » (ligne 12)
- La rime en « mu » crée une musicalité qui contribue à la tonalité lyrique de la description
- La personnification de l’automne crée une intimité entre la nature et l’autrice : « l’automne
souffle » (ligne 12)
- Le bonheur est associé à la contemplation du crépuscule, qui crée un plaisir mélancolique
et fugace, éphémère : « tristesse voluptueuse des fins de jour » (ligne 13)
- L’oxymore « tristesse voluptueuse » permet de montrer que le bonheur est indissociable
d’une certaine forme de nostalgie
- La tentative de définition du bonheur est complétée par l’évocation du sens de l’ouïe :
« bondissement sans cause d’un cœur plus mobile que celui du chevreuil » (lignes 13-
14)
- L’ouïe est associée aux pulsations cardiaques, ce qui permet de lier sens et émotion,
puisque le cœur est le siège des émotions
- Ce cœur est ensuite associé à l’animalité grâce à la comparaison « plus mobile que
celui du chevreuil », ce qui permet à Colette de réaffirmer sa liberté
- Le bonheur prend de plus en plus d’importance dans la vie de Colette : il y a une
intimité entre le bonheur et l’autrice, comme le prouve la personnification du
bonheur
- L’autrice s’adresse directement au bonheur en utilisant la deuxième personne du
singulier, ce qui traduit une intimité certaine, ou une connaissance intime du
bonheur : « tu es le frôlement même du bonheur, toi qui gis au sein des heures les
plus pleines… » (lignes 14-15)
- Le bonheur est la conséquence ou le fruit de l’amour : c’est ce que suggère Colette quand
elle évoque la présence du bonheur dans le regard de son amante : « jusqu’au fond du
regard de ma sûre amie… » (ligne 15)
- Les nombreux points de suspension montrent une écriture qui cherche à définir le bonheur
comme un état fragile, sensible, éphémère, délicat, imperceptible et fugace.
- La fin du texte, qui menace le chien d’être privé de pâté, offre un contrepoint comique à la
description lyrique du bonheur
- La fin du texte rejoint le début du texte, comme dans une boucle, grâce à laquelle l’autrice
réaffirme avec force sa liberté, en se mettant en scène à nouveau comme un animal : « Elle
hochait furieusement », « à quatre pattes », « aplatie » (ligne 17)
- La comparaison finale « comme un chien qui va s’élancer » et le verbe « aboyer » (ligne
18) mettent en scène l’animalisation de Colette : cette métamorphose traduit le désir
de liberté de l’autrice.
45
LECTURE LINEAIRE 12 : ALBERT CAMUS, NOCES, « Noces à Tipasa »
(1938)
Introduction
− Le premier mouvement est une longue phrase écrite au présent de description qui permet
au narrateur d'insister sur le plaisir sensuel de faire corps avec le monde
− Le narrateur sort de la mer où il vient de se baigner et se laisse tomber sur le sable, d'où le
champ lexical de la plage : « rivage », « sable », « soleil », « eau », « sel »
− Le terme de « chute » (ligne 1) est traditionnellement péjoratif, mais ici cette « chute » est
synonyme d'harmonie avec la nature ; par ailleurs le terme de « chute » est mis en valeur
grâce au présentatif « c'est » : le narrateur fait corps avec le monde
− De même, le verbe « abandonner » traduit normalement une forme de désespoir ; or ici
l'abandon décrit est une forme de lâcher-prise, de libération, une source de plaisir, comme
si le narrateur cherchait le réconfort en fusionnant avec la nature environnante :
« abandonné au monde »
− L’expression « abruti de soleil » peut paraître également péjorative, mais en réalité le
participe passé « abruti » révèle ici un retour à l'état brut. Le soleil permet au narrateur de
s'unir au monde et ainsi de retrouver la vérité de son être comme nous le verrons dans le
dernier mouvement.
− L’énumération de participes passés permet d'insister sur le fait que le narrateur fait corps
avec le monde : « abandonné...rentré...abruti... »
− Le complément circonstanciel de manière « de loin en loin » souligne l'idée selon laquelle le
lâcher-prise, l'abandon à la nature, est en même temps une ouverture au monde
− Le narrateur rentre dans son corps pour mieux s'ouvrir au cosmos
46
− Le lecteur est plongé dans l'univers de la plage grâce au point de vue interne, comme
l'indiquent les déterminants possessifs à la première personne du singulier : « ma »,
« mes »
− Le narrateur se décrit comme appartenant au monde : c'est ce que prouve l'évocation des
éléments, comme la terre (« rivage », « sable », « poussière »), le feu (« soleil ») et l'eau
(« flaques », « l'eau »)
− Le narrateur se définit par son corps : c'est ce que révèle le champ lexical du corps : « ma
pesanteur de chair et d'os » (périphrase pour désigner le corps), « mes bras », « peau
sèche », « duvet blond »
− L’allitération en « l » contribue à insister sur l'importance de l'eau et permet de créer une
évocation sensuelle du monde : « flaques », « glissement de l'eau », « blond »
− L’idée de fusion avec le monde apparaît dans l'association de l'eau et de la peau : « flaques
de peau sèche », et dans l'association des poils et du sel : « le duvet blond et la poussière de
sel ». Le sec et l'humide d'une part, la douceur du duvet et l'amertume du sel d'autre part
sont étroitement liés. Dans la fusion avec le monde, les opposés finissent par coïncider. Il y a
comme un entrelacement du corps avec la nature environnante. Le narrateur fait partie du
monde.
− Le narrateur prend conscience que l'amour de la nature est une source de plaisir et de
bonheur
− Alors que dans la tradition chrétienne, la vie sur Terre est considérée comme le résultat d'une
chute, du péché originel, et que l'humanité apparaît comme abandonnée par Dieu, pour
Albert Camus la nature terrestre, la chute du corps et l'abandon dans la nature sont une
source de plaisir et de bonheur
− Albert Camus renverse la perspective chrétienne pour célébrer l'amour de la nature ici-bas
− Pour Albert Camus il n’est pas nécessaire d’attendre de mourir pour espérer atteindre le
Royaume de Dieu
− Pour Albert Camus la nature terrestre est le seul Royaume
− D’où l’émerveillement du narrateur pour la splendeur de la nature
− De même, l'adverbe de lieu « ici » (ligne 5) permet d'insister sur le fait que la plage offre une
expérience sensuelle d'harmonie avec le monde : le bonheur ne se situe pas après la mort,
comme le croient les chrétiens, mais « ici » (ligne 5) et « maintenant » (ligne 11)
− Dès lors Albert Camus redéfinit le terme de « gloire » : alors que chez les chrétiens le terme
de « gloire » désigne la manifestation de la toute-puissance divine, mais aussi le bonheur
éternel après la mort pour ceux qui accèdent au paradis, pour Albert Camus la « gloire »
désigne « le droit d'aimer sans mesure » la nature
− Cet amour est hyperbolique : « sans mesure »
− Le narrateur célèbre son amour du monde terrestre et sensuel, comme l'indique la
négation restrictive « il n'y a qu'un seul amour dans ce monde », renforcée par l'adjectif
qualificatif « seul »
− Pour bien faire comprendre son amour de la nature terrestre et sensuelle, le narrateur établit
un parallèle avec l'amour pour une femme : il y a pour Albert Camus une similitude entre le
47
plaisir de l'amour charnel et le plaisir lié à l'amour de la nature (lignes 6-7)
− La nature est une source d' « amour » et de « joie »
− comme dans le premier mouvement, le narrateur utilise des verbes qui pour les chrétiens
sont synonymes de déchéance, de malédiction, de condamnation et de désespoir :
« descend » (au présent de vérité générale, ligne 7), « jetterai » (au futur de l'indicatif, ligne
7) : mais ici ces verbes expriment au contraire une énergie vitale, une force qui favorise la
fusion avec le cosmos alors que dans le premier mouvement seuls la vue et le toucher étaient
mobilisés, ici l'odorat entre en jeu pour décrire l'amour de la nature : « me faire entrer leur
parfum dans le corps »
− L’odorat favorise l'union avec la nature et la prise de conscience du narrateur de son amour
pour la nature : « j'aurai conscience » (ligne 8)
− Le narrateur prend conscience que l'amour de la nature permet d'accéder à la vérité : la
vérité nue, la vérité du monde, contre la société qui vit de manière inauthentique : d'où
l'antithèse entre « tous les préjugés » (masculin pluriel) et « une vérité qui est celle du
soleil » (féminin singulier)
− Dans la nature en effet les conventions sociales, les règles de la société, les artifices des
sociétés, les institutions, n'ont plus de sens : la nature, le « soleil » pour Albert Camus
rappelle au contraire à l'être humain qu'il fait partie de la nature et qu'il est mortel
− Pour Albert Camus il y a une authenticité dans la nature que les sociétés, avec leurs artifices,
leurs croyances et leurs institutions, ont perdue
− Dans la nature l'être humain se découvre face à lui-même
− D’où l'exaltation, l'enthousiasme du narrateur pour cette nature qu'il célèbre grâce à la
tonalité lyrique et grâce à la mobilisation de tous les sens
− Grâce à une énumération, le narrateur s'appuie sur le toucher (« pierre chaude »,
« fraîche »), le goût (« une vie à goût de pierre chaude »), l'ouïe (« soupirs », « chanter ») et
la vue (« bleu ») : ces 4 sens viennent compléter l'odorat qui est mobilisé dès le début du
deuxième mouvement
− Par ailleurs les sens sont associés : le goût donne naissance au toucher, le toucher crée
l'ouïe : cette association des sensations pour célébrer l'amour de la nature correspond à ce
que l'on appelle une synesthésie (une sensation amène une autre sensation, ici le goût
amène le toucher et le toucher amène l'ouïe).
− La dernière phrase du mouvement : « La brise est fraîche et le ciel bleu » repose sur un
parallélisme et permet au narrateur d'affirmer avec simplicité son amour de la nature, la
célébration sensuelle de la nature.
48
affirmative « elle me donne l'orgueil de ma condition d'homme » (ligne 13) et la phrase
négative « il n'y a pas de quoi être fier » (ligne 14)
− Face au jugement de la société introduit par l'adverbe d'opposition « pourtant » (« il n'y a pas
de quoi être fier »), Albert Camus se fait l'avocat d'une vie qui célèbre la beauté et la vérité
du monde terrestre : « Si, il y a de quoi »
− Le discours d'Albert Camus est à la fois épidictique, lyrique et épique : il fait l'éloge de la vie
sensuelle et terrestre grâce à une énumération (lignes 14-15), un parallélisme, une
paronomase (« mon cœur...mon corps ») et une rime (« corps », « décor ») qui renforcent
la fusion du narrateur avec le monde.
− La dimension épique apparaît à travers le point de vue panoramique sur le paysage, puisque
le narrateur semble survoler le « soleil », la « mer », avec un « cœur bondissant » dans un
« immense décor »
− La dimension épique apparaît aussi dans l'expression de l'élan vital, comme l'indiquent
l'adjectif qualificatif « bondissant », le nom « jeunesse », le nom « gloire », le nom « force »,
le nom « ressources » et le verbe « conquérir » mis en valeur grâce à une structure
emphatique : « c'est à conquérir cela qu'il me faut appliquer ma force et mes ressources »
(lignes 16-17)
− La nature est synonyme de vérité et d'authenticité : c'est notamment ce que révèle l'adjectif
qualificatif mélioratif « intact »
− Si Albert Camus lâche prise dans la nature comme il le suggère à de multiples reprises avec
le participe passé « abandonné » ligne 1 et le nom « abandon » ligne 12, c'est pour mieux se
retrouver : c'est le sens de la proposition négative « je n'abandonne rien de moi-même »
− Dans la nature, les faux semblants, la comédie sociale, les identités sociales, les
conventions sociales, les artifices des hommes, n'ont aucun impact
− Dans la nature, le narrateur retrouve sa véritable identité : celle d'un homme qui fait corps
avec le monde, qui accepte sa condition humaine et mortelle : « je ne revêts aucun masque »
− La métaphore du « masque » sert à désigner la vie en société comme une comédie qui nous
éloigne de nous-mêmes et de la nature
− La nature est pour Albert Camus l'école de l'authenticité : le monde, par sa beauté, nous
invite à accepter notre condition : « la difficile science de vivre » est opposée dans une
antithèse à « leur savoir-vivre » qui désigne la comédie sociale.
− Pour Albert Camus, vivre est un métier et une école qui consiste à apprendre à
s'abandonner au monde pour mieux se retrouver
Conclusion
Je réponds à la problématique
− Ce texte célèbre les noces du narrateur avec la nature grâce aux tonalités lyrique,
épidictique et épique, aux synesthésies et à l'antithèse entre la vérité de la nature et les
faux-semblants de la société
− Albert Camus propose un art de vivre qui consiste à faire corps avec le monde, à
s'abandonner pour mieux se retrouver et accepter la condition humaine
− Vivre pour Albert Camus consiste à célébrer l'existence et la beauté du monde : c'est à cette
condition que l'on devient libre
Je propose une ouverture
− Cet éloge lyrique et épique du lâcher-prise et de la nature comme école de la liberté
rappelle l'éloge que fait Colette de sa mère Sido quand elle contemple le festin d'un moineau
se régalant des cerises du jardin (lecture linéaire 10)
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− Par ailleurs l’éloge d’une nature sensuelle, la glorification du soleil, la révolte contre une
société hypocrite, l’émerveillement face à la splendeur de la nature sont autant de
caractéristiques qu’Albert Camus développe dans son roman le plus célèbre, paru en 1942,
soit 4 ans après Noces : L’Etranger.
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