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sciences sup
O. Grasset • G. Tobie
C. Sotin
Christophe Sotin
Olivier Grasset
Gabriel Tobie
Planétologie
cours
Géologie des planètes et des satellites
Cours et exercices corrigés
Masters
Cet ouvrage s’adresse principalement aux étudiants de Masters en Christophe Sotin
est professeur au
Sciences de la Terre et de l’Univers, il intéressera également les Laboratoire de Planétologie
Planétologie
candidats au capes et à l’agrégation de SVT. et Géodynamique de
l’université de Nantes
Dès les premières images des sondes spatiales, il y a plus d’une (LPGN) en détachement
quarantaine d’années, est apparue une nouvelle discipline au Jet Propulsion Laboratory
Planétologie
(NASA).
scientifique, la planétologie. Depuis, chaque mission spatiale
apporte des données nouvelles sur les planètes du système Olivier Grasset
solaire. Les résultats obtenus récemment par les sondes Galileo, est professeur au LPGN.
et des satellites
avec ceux décrivant l’évolution de la Terre. Les observations
de la morphologie des surfaces des planètes et les contraintes
sur leur structure interne sont étudiées dans cet ouvrage. Elles mathématiques
le cours.
sciences de la vie
Christophe Sotin
Olivier Grasset
sciences de la terre
1 2 3 4 5 6 7 8 Gabriel Tobie
6656441
ISBN 978-2-10-006506-6 www.dunod.com
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PRÉFACE ix
AVANT-PROPOS xi
1 L’observation de la surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2 Les techniques d’étude de la structure interne . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
P REMIÈRE PARTIE
L ES PROCESSUS D ’ ÉVOLUTION DES PLANÈTES
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S ECONDE PARTIE
H ISTOIRE G ÉOLOGIQUE DES PLANÈTES ET DES SATELLITES
D ’ APRÈS LES DONNÉES DES MISSIONS SPATIALES
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INDEX 345
viii
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20
Comètes
-1.0 10
C/1999 S4
5.0
% Relatif à H20
73P-C
Log (X/XH2O)
73P-B 2.0
-2.0 1.0
0.5
CO
(natif) 0.2
-3.0 0.1
CH3OH H2CO C2H6 NH3
(natif) HCN 0.05
0.02
C2H2
Figure 2.11
Abondances mesurées par spectroscopie infrarouge dans deux fragments de la
comète 73P/Schwassmann-Wachmann 3 et la comète C/1999 S4. Les abondances
mesurées dans les autres comètes sont distribuées en pointillés. De très nom-
breux constituants sont individualisés dans les comètes, mais l’eau reste toujours
le constituant majoritaire.
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2. Où est l’eau ?
200
400
600
800
1000
Ganymède Callisto Titan Europe
254 K 0
200
Profondeur (km)
400
600
800
1000 Silicates
400 Glace II
Glace Ih
600
Liquide
800
1000
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit
Figure 2.12
Structure interne des hydrosphères des lunes géantes de Jupiter et Saturne en
fonction de la température.
Mis à part Europe, les lunes géantes peuvent abriter en plus d’une couche liquide les
polymorphes glacés de type II, III, V, et VI. Les positions des interfaces sont estimées
en supposant que les couches sont de densité constante (tableau 2.2) et en prenant
une accélération de la gravité constante et égale à sa valeur en surface.
Si le profil thermique est froid (T < 250 K), des sous-couches de polymorphes
haute pression (glaces II, III, V) doivent être considérées. Dans ce contexte par-
ticulier, de nombreux travaux ont montré que la dynamique des hydrosphères est
fortement conditionnée par les contrastes de densité entre les polymorphes d’une
part, et par les conditions thermodynamiques des transitions de phase d’autre part.
En particulier, la transition II-VI, qui est endothermique, agit comme une barrière
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Figure 4.5
Lacs de Titan vus par la sonde
Cassini. Ces lacs seraient
composés d’hydrocarbures.
Source NASA.
images radar. Les deux techniques sont complémentaires comme le montre l’étude
de la surface de Titan par la sonde Cassini.
b) Infrarouge thermique
La mesure du rayonnement infrarouge émis par la surface d’une planète ou d’un satel-
lite peut renseigner sur la nature de la roche. En effet, cette mesure permet d’avoir
l’émissivité de la roche qui mesure la radiation du corps par rapport à celle d’un corps
noir. Les propriétés thermiques de la surface renseignent sur la nature de cette roche
et sur les minéraux qui la composent.
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1. L’observation de la surface
1.5 La topographie
La première technique utilisée a été l’absorption atmosphérique pour Mars. En effet,
l’atmosphère est suffisamment ténue pour ne pas complètement saturer les bandes
d’absorption des molécules atmosphériques. Cette technique a permis d’obtenir la
première carte topographique de Mars par l’étude de l’absorption à 2 microns du CO2
atmosphérique et par un modèle de densité atmosphérique. La résolution verticale
n’est que de 300 m. Cette technique n’est donc pas une mesure directe.
La détermination de la topographie depuis un satellite artificiel par la mesure du
temps mis par un signal pour effectuer un aller-retour nécessite la connaissance de
la distance satellite-surface d’une part et de la distance satellite-centre de masse du
corps observé d’autre part. Cette dernière information est fournie par l’équipe de
navigation qui suit la trajectoire de la sonde spatiale avec une précision métrique. La
distance entre le satellite et la surface est mesurée par des techniques radar et laser.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit
Figure 4.6
Modèle Numérique de Terrain (MNT) obtenu par la caméra HRSC (High Resolu-
tion Stereo Camera) à bord de la sonde européenne MarsExpress. Cette image
montre le système de caldeiras d’Olympus Mons sur Mars. Ce volcan est le plus
haut volcan connu dans le système solaire et culmine à plus de 22 km d’altitude.
La caldeira a une profondeur d’environ 3 km. (Copyright : ESA/DLR/FU Berlin ;
G. Neukum).
La technique radar a été utilisée pour Vénus durant les missions Venera et Magel-
lan. La carte topographique de la surface de Vénus (planche 4) a permis de bien
identifier les montagnes, volcans et cratères d’impact. Elle est utilisée pour l’étude de
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un rôle très important. Les déformations provoquées par l’effet combiné de la gra-
vitation et de la rotation modifient en retour le champ de pesanteur de la planète
ou du satellite. Une comparaison entre la forme d’équilibre théorique du corps
(ellipsoïde de référence) et l’équipotentielle réelle du corps (appelée géoïde dans
le cas de la Terre) permet de contraindre la structure interne du corps, de détermi-
ner l’existence d’anomalies de masse sous sa surface et d’estimer les propriétés
rhéologiques de sa lithosphère. L’analyse jointe des données gravimétriques et
altimétriques recueillies par les missions spatiales est ainsi un outil puissant pour
caractériser la structure interne des corps du Système solaire.
Exercices
2. Même question pour les satellites naturels, qui sont en orbite synchrone autour de
leur planète. Que peut-on dire de la Lune ? Déterminer le moment d’inertie polaire C
pour les autres satellites et estimer l’incertitude sur le moment d’inertie due à l’erreur
de mesure que l’on a sur le coefficient C20 .
3. a) Quelle devrait être la vitesse de rotation de Vénus pour expliquer son aplatis-
sement apparent ? b) A quelle distance de la Terre devrait se trouver la Lune pour
expliquer son aplatissement apparent ? c) Quel effet ont les forces de marée exercées
par la Lune sur le coefficient C20 de la Terre pour cette distance de la Lune ?
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PROCESSUS DE SURFACE :
CRATÉRISATION,
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VOLCANISME,
ALTÉRATION ET ÉROSION
Divers processus peuvent affecter les surfaces des planètes et des satellites. Même les
corps les plus inertes, comme Mercure ou La Lune, voient leurs surface remodelée
par les impacts météoritiques successifs. Sur les corps actuellement les plus actifs,
comme Io ou Europe, le volcanisme et la tectonique entraînent un renouvellement
intense de la surface, éliminant toute trace d’impact. Enfin, l’existence d’une atmo-
sphère dense et d’un cycle de précipitation active, comme sur Terre, sur Titan ou sur
Mars dans le passé, cause une évolution rapide de la morphologie de surface, effaçant
assez rapidement les structures d’impact et les signes d’une activité interne. Dans ce
chapitre, ces différents processus sont décrits et utilisés pour reconstruire l’histoire
d’une planète ou d’un satellite.
1 CRATÈRES D’IMPACT
Les cratères d’impact sont des dépressions généralement circulaires qui résultent de
l’impact d’un corps d’origine météoritique ou cométaire avec la surface d’un corps
de grande taille (planète ou satellite). Ils constituent le type de relief le plus abondant
sur une surface planétaire, excepté sur la Terre, Titan, Io et Europe.
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Projectile
(a)
Onde de choc
Contact / Compression
Éjecta
Raréfaction (vague
(b) de décompression)
Onde de choc
(c)
Matière
fondue
Phase d'excavation
(d)
Cratère transitoire
Fin de l'excavation
Figure 11.1
Les quatre étapes de formation d’un cratère transitoire.
se développe (figure 11.1c). Quelques secondes après l’impact, les forces de com-
pression et la résistance du sous-sol s’équilibrent et le cratère atteint sa profondeur
maximale. Il est alors appelé cratère transitoire (figure 11.1d). La phase d’excavation
dure de quelques secondes pour des cratères de l’ordre du kilomètre jusqu’à plus
d’une minute pour des cratères excédant la centaine de kilomètres.
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1. Cratères d’impact
a) Cratères simples
Les plus petits cratères préservent à peu près la forme originale de la cavité, et sont
uniquement affectés par des glissements de terrain modérés depuis les remparts exté-
rieurs vers le centre de la cavité. Cela entraîne l’accumulation d’une couche de débris
sur le fond du cratère. Ces cratères, appelées cratères simples, sont caractérisés par
un rapport profondeur sur diamètre de l’ordre de 1/5. On les trouve sur la plupart des
corps du système solaire (voir les exemples a [cratère Victoria sur Mars] et b [cratère
Meteor sur la Terre] sur la planche 9). La majorité des cratères observés sur les petits
corps, tels que les astéroïdes, sont de ce type. Le plus gros cratère simple connu fait
une taille de 90 km et a été observé sur Almathea, un petit satellite de Jupiter. La plu-
part des cratères lunaires ayant un diamètre inférieur à 15 km ainsi que les cratères
plus petits que 4 km sur Terre sont de type simple. L’étude des cratères simples sur
Terre, par l’intermédiaire notamment de forage, a permis de montrer que le volume
de débris correspond à environ la moitié du volume de la cavité et que les débris pro-
viennent principalement de l’effondrement vers l’intérieur du rempart extérieur de la
cavité transitoire peu de temps après l’impact.
b) Cratères complexes
Les cratères de plus grande taille s’effondrent de manière beaucoup plus spectacu-
laire, en entraînant la formation d’un pic central et de terrasses sur les bords du cratère
(voir les exemples c et d sur la planche 9). Ces cratères ont un rapport profondeur
sur diamètre plus faible que les cratères simples et sont appelés cratères complexes.
La transition entre les cratères simples et complexes est inversement proportionnelle
à la gravité (1/g), suggérant qu’un effondrement se produit lorsqu’un certain seuil de
rupture est atteint. Le seuil apparent de rupture est néanmoins beaucoup plus faible
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit
que le seuil de rupture des roches ou matériaux glacés déduit des tests mécaniques
en laboratoire, ce qui suggère que la résistance apparente des matériaux est affaiblie
lors de la propagation de l’onde de choc.
Selon l’importance de l’impact, la modification du cratère transitoire comprend
des glissements massifs des parois du cratère, la formation de terrasses en esca-
lier, un soulèvement du fond du cratère et la formation d’un pic central. Les études
géologiques effectuées sur Terre ont montré que les strates au centre du cratère se
retrouvent au-dessus du niveau du sol avant l’impact. En outre, une dépression annu-
laire, remplie de matériaux fragmentés et de résidus de fusion, entoure cette partie
centrale. La formation d’un pic central est la principale conséquence du soulèvement
du plancher de la cavité transitoire, qui s’accompagne d’une subsidence des parois du
cratère transitoire. Toutes ces modifications se produisent sur des échelles de temps
très brèves. Pour des cratères de 200-300 km, les modifications de la cavité sont ache-
vées moins de 15 minutes après l’impact.
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Chapitre 13 • Vénus
s’échappe plus facilement dans l’espace que le deutérium qui a une masse deux fois
plus élevée. Cet échappement différentiel se traduit au cours des milliards d’années
par une concentration croissante de l’atome le plus lourd, le deutérium. Si on suppose
que seul l’atome d’hydrogène s’est échappé, un réservoir d’eau primordiale d’envi-
ron 4-5 m d’épaisseur est nécessaire pour expliquer l’enrichissement en deutérium.
En réalité, une partie du deutérium s’échappe également, ces 4-5 m constituent donc
seulement une borne inférieure. Une quantité d’eau primordiale plus élevée est tout à
fait envisageable, mais des réservoirs d’eau aussi importants que les océans terrestres
n’est très probablement jamais existé à la surface de Vénus.
EN CART 13.1
La vapeur d’eau est connue pour son important effet de serre. Sur Terre, elle
contribue à plus de 50 % au réchauffement de l’atmosphère par effet de serre.
La présence de vapeur d’eau en quantité plus élevée dans l’atmosphère primitive
de Vénus a pu entraîner un effet de serre divergent, ayant provoqué une vapori-
sation totale de toute l’eau initialement présente. Par conséquent, même s’il est
possible que Vénus ait connu les conditions propices au maintien d’eau liquide à
sa surface dans les millions d’années qui suivirent sa formation, l’effet de serre
entraîné par la vapeur d’eau a très probablement conduit à une vaporisation totale
de ces réservoirs liquides, ou plutôt à empêcher leur condensation à la surface.
La photodissociation de la vapeur d’eau dans la haute atmosphère puis l’échap-
pement de l’hydrogène a ensuite entrainé une perte irréversible d’eau, assèchant
totalement la surface.
La perte de cette eau originelle a non seulement affecté l’évolution de son atmo-
sphère, mais aussi très probablement sa dynamique interne. En particulier, l’absence
d’une tectonique des plaques sur Vénus pourrait s’expliquer par une très faible quan-
tité d’eau dans son intérieur. L’eau joue en effet un rôle clé dans la déformation des
matériaux mantelliques, même en faible quantité. Elle diminue notamment la visco-
sité de l’olivine qui est le principal minéral du manteau, et elle facilite la localisa-
tion de la déformation, entraînant la formation de zones de faiblesse qui permettent
d’invidualiser des plaques rigides, peu déformées. Même si il y a des indices d’une
quantité d’eau plus importante dans le passé, celle-ci n’était probablement pas suf-
fisante pour modifier la rhéologie de la lithosphère et n’a pas permis d’initier une
tectonique des plaques. En outre, la vaporisation rapide de l’eau et son échappement
n’ont pas permis de recycler dans l’intérieur les quantités d’eau relâchées par le déga-
zage interne, asséchant ainsi progressivement l’intérieur tout comme sa surface. Cela
contraste avec la dynamique de la Terre, où les mécanismes de tectonique des plaques
permettent de recycler l’eau dans le manteau, ce qui entretient le système actif. Sans
tectonique des plaques, pas de recyclage de l’eau et sans eau dans les minéraux man-
telliques, il est difficile d’initier une tectonique des plaques. Sur Vénus, le peu d’eau
qui était potentiellement initialement contenu dans l’intérieur a été progressivement
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dégazé, diminuant d’autant plus son effet sur la rhéologie de la lithosphère et ainsi la
probabilité d’initier une tectonique des plaques.
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Chapitre 13 • Vénus
40
sortant du noyau
Flux de chaleur
(mW m-2) 30
L+EG = 2 MJ.kg-1
Terre
20
Convection 1 MJ.kg-1
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100
Pourcentage de la surface
d’âge inférieur à τ
Terre
Vénus
Mars cc
Terrains Lune
50 élevés
co
Plaines
volcaniques
0
4 3 2 1 0
τ (Ga)
Figure 13.7
Proportion de la surface de la Terre, Mars, Vénus et la Lune ayant un âge inférieur
au temps t (d’après Schubert et al. 2001). Sur Terre, les portions de la surface
plus jeune que 125 Ma correspondent principalement à la croûte océanique (co),
alors que la croûte plus ancienne est entièrement continentale (cc). Sur Mars et la
Lune, on distingue les terrains élevés plus anciens des plaines volcaniques où se
situent les terrains les plus récents. Sur Vénus et Mars, la datation des surfaces
est uniquement basée sur le comptage des cratères, si bien que la détermination
des âges absolus est peu précise.
EN RÉSUMÉ
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Chapitre 13 • Vénus
Terre. Cette température élevée se traduit par un magmatisme très intense, ayant
pu entrainer un renouvellement complet de sa surface il y a environ 600 millions
d’années, et un refroidissement peu efficace du noyau inhibant la formation d’une
graine solide et le développement d’un champ magnétique.
La sonde européenne Venus Express qui est en orbite autour de Vénus depuis
avril 2006 devrait apporter des nouvelles contraintes sur l’origine et l’évolution
de son atmosphère, notamment via l’étude de la chimie et des processus d’échap-
pement. Mais il faudra probablement attendre l’envoi de missions d’exploration
in situ dans le futur pour contraindre la composition de sa surface et comprendre
l’interaction entre l’intérieur, la surface et l’atmosphère.
Exercices
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Exercices
I.5. Déterminer la masse totale d’40 Ar qui a été produite depuis la formation de
Vénus.
PARTIE II : Détermination de la masse d’40 Ar présente dans l’atmosphère de
Vénus.
L’atmosphère de Vénus est composée au premier ordre de 96.5 % de CO2 et de 3.5 %
de N2 , en négligeant les autres composés. La température moyenne de la surface est
460 ◦ C pour une pression de 92 bars.
II.1. Déterminer la masse moléculaire moyenne de l’air sur Vénus.
II.2. Déduire la masse volumique de l’atmosphère au sol, en assimilant l’atmosphère
à un gaz parfait.
II.3. En supposant une atmosphère isotherme à l’équilibre hydrostatique, déterminer
la relation qui décrit la variation de masse volumique avec l’altitude.
II.4. En déduire la masse totale de l’atmosphère.
II.5. Sachant qu’environ 30 ppm d’40 Ar ont été détectés dans l’atmosphère de Vénus,
déterminer la fraction d’40 Ar qui a été dégazé de l’intérieur de Vénus depuis sa for-
mation.
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MARS
14
1 INTRODUCTION
Mars est la quatrième planète du Système solaire située à environ 230 millions de
km du Soleil. La couleur de la poussière qui la recouvre lui a valu le surnom de
planète rouge. Son rayon est environ deux fois plus petit que celui de la Terre et sa
masse environ un dixième de celle de la Terre (tableau 14.1). Du fait de sa taille
plus petite, les effets de pression sur la densité des roches profondes sont moins
prononcés, d’où une masse volumique beaucoup plus faible que celle de la Terre.
Cependant, en prenant la même proportion d’éléments majeurs que pour la Terre, et
en les répartissant dans les mêmes minéraux, on trouve exactement cette valeur de
masse volumique. On considère donc que Mars et la Terre ont la même composition
élémentaire.
Mars Terre
GM (km3 .s−2 ) 42 828 398 595
Masse (kg) 6,4 185 1023 0,107
Rayon moyen (km) 3 389,5 6 371,01 (0,53)
g = GM/R2 3,73 9,82
Rayon équatorial moyen (km) 3 396,19 6 378,136
Rayon polaire (km) 3 376,2 6 356,75
Masse volumique (kg/m3 ) 3 940 5 520
Vitesse de rotation (rad/s) 7,088 10−5 7,27 10−5
Journée 24 h 37’ 23 h 56 min
Année (jours terrestres) 687 365,24
Demi-grand axe (106 km) 227,93 149,598
Excentricité 0,0934 0,0167
Inclinaison 26 23,5
J2 1 959 10−6 1 082 10−6
C2,2 63,2 10−6 0
Les valeurs des rayons proviennent de Seidelmann et al., 2002 (Seidelmann, P.K. et al. (2002),
Report of the IAU/IAG working group on cartographic coordinates and rotational elements of
the planets and satellites : 2 000, Cel. Mech. Dyn. Astron., 82, 83–110.). Le rayon moyen est le
rayon de la sphère de volume égal à Mars. Les deux dernières lignes donnent les coefficients de
degré 2 du champ de gravité.
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Chapitre 14 • Mars
a) b)
Figure 14.1
Phobos et Deimos, les deux satellites de Mars. L’image de Phobos (a) a été
prise par la caméra HRSC à bord de MarsExpress alors que celle de Deimos
(b) a été prise par l’orbiteur Viking.
1. La limite de Roche est la distance minimale à laquelle un objet doit se trouver d’une planète pour
que les forces d’autogravité soit supérieures aux forces de marée et de Coriolis.
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1. Introduction
Mars est la planète la plus étudiée du Système solaire (tableau 14.2). Cet engoue-
ment est lié à la possibilité d’une vie sur Mars. En effet, cette planète est la seule qui
présente actuellement des températures de surface « supportables » : bien que la tem-
pérature moyenne de surface soit aux alentours de −60 ˚C, de grands écarts existent
en latitude du fait de l’inclinaison de 26˚ de l’axe de rotation et de l’atmosphère tenue.
À l’équateur, les températures peuvent être positives, jusque 25 ˚C, pendant la jour-
née. En raison de la découverte des rivières asséchées (Planche 11), on a longtemps
cru que Mars pouvait être habitée. Puis les premières missions ont démontré qu’il n’y
avait pas de vie macroscopique et les expériences menées sur la sonde Viking (1976)
n’ont pas été concluantes quant à l’existence d’une vie microscopique. La question
d’une vie actuelle ou passée est toujours d’actualité et les futures missions comme la
mission européenne ExoMars (Tableau 14.2) tenteront de répondre à cette question.
Tableau 14.2 Liste des missions martiennes.
La deuxième colonne donne la date de lancement. Jusqu’aux missions Viking, le
tableau a été résumé en ne donnant que le nom des deux programmes de l’Union
Soviétique et des États-Unis. Un ‘x’ est noté quand une composante mineure de la
mission a réussi ou échoué.
L’accumulation de données sur Mars permet d’étudier cette planète dans sa globa-
lité. Mars fournit donc un autre exemple que la Terre pour comprendre les méca-
nismes qui gouvernent l’évolution d’une planète. On peut y étudier les relations
entre composition atmosphérique et volcanisme, entre dynamique interne et présence
d’une dynamo magnétique, ou entre composition de la croûte et différentiation de
la planète. Les données acquises permettent d’avoir une bonne connaissance de la
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sciences sup
sciences sup
O. Grasset • G. Tobie
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Masters
Cet ouvrage s’adresse principalement aux étudiants de Masters en Christophe Sotin
est professeur au
Sciences de la Terre et de l’Univers, il intéressera également les Laboratoire de Planétologie
Planétologie
candidats au capes et à l’agrégation de SVT. et Géodynamique de
l’université de Nantes
Dès les premières images des sondes spatiales, il y a plus d’une (LPGN) en détachement
quarantaine d’années, est apparue une nouvelle discipline au Jet Propulsion Laboratory
Planétologie
(NASA).
scientifique, la planétologie. Depuis, chaque mission spatiale
apporte des données nouvelles sur les planètes du système Olivier Grasset
solaire. Les résultats obtenus récemment par les sondes Galileo, est professeur au LPGN.
et des satellites
avec ceux décrivant l’évolution de la Terre. Les observations
de la morphologie des surfaces des planètes et les contraintes
sur leur structure interne sont étudiées dans cet ouvrage. Elles mathématiques
le cours.
sciences de la vie
Christophe Sotin
Olivier Grasset
sciences de la terre
1 2 3 4 5 6 7 8 Gabriel Tobie
6656441
ISBN 978-2-10-006506-6 www.dunod.com