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ROYAUME DU MAROC

OFPPT
Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail
DIRECTION RECHERCHE ET INGENIERIE DE FORMATION

INSTALLATION BASSE TENSION


(ETUDE DES REGIMES DE NEUTRE)

SEMINAIRE

SECTEUR : ELECTROTECHNIQUE
2005

0
Document élaboré par :

Nom et prénom EFP DR


Mme KISSIOVA-TABAKOVA CDC Electrotechnique DRIF
Raynitchka

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I. GENERALITES

1. Système triphasé

- Système de trois circuits monophasés dont les f.é.m.


possèdent la même fréquence, la même valeur maximale et
sont déphasées l’une de l’autre de même angle.

e1 = N . S . B . ω sin ωt = Em sin ωt
e2 = N . S . B . ω sin (ωt - 2π/3) = Em sin (ωt - 2π/3)
e3 = N . S . B . ω sin (ωt - 4π/3) = Em sin (ωt - 4π/3)

- Montage en „Etoile“

• Propriétés du montage « Etoile »


E12
E1N

E23

E3N

E2N

E31

E1N = E2N = E3N = ELN = V tension simple

2
E1N + E2N + E3N = 0

E12 = - E2N + E1N ⇒ E12 = U tension composée

E12 = E23 = E31 = 2 ELN cos 30° = √3 ELN

U = √3 V

• Dans un système triphasé équilibré la somme des


grandeurs qui le constituent est nulle à tout instant
(système équilibré).

I N = I1 + I2 + I3 = 0

• Si les charges ne sont pas identiques, l’absence de fil


neutre occasionne un déséquilibre des tensions sur les
trois charges.

I N = I1 + I2 + I3 ≠ 0

Le fil neutre est indispensable dans une installation d’alimentation triphasée afin de
récupérer l’intensité éventuelle due à un déséquilibre accidentel ou non.

2. Fonctionnement d’un transformateur triphasé en régime


déséquilibré

Dans certains cas le transformateur triphasé, soumis au primaire à trois tensions


équilibrées, débite au secondaire trois courants déséquilibrés ; ce fonctionnement ne
poserait aucun problème si le primaire et le secondaire étaient dans la même
situation vis-à-vis du neutre :
1° Tous les deux sans neutre sorti,
2° Tous les deux avec neutre sortie et relié au neutre de la ligne
correspondante.

Or, entre le réseau MT (20 kV) et le réseau BT (380 V), les transformateurs souvent
sont soumis au fonctionnement en régime déséquilibré. Le réseau MT ne comporte
jamais de fil neutre, alors que, sur le réseau BT, l’indépendance des usagers
monophasés exige la présence d’un fil neutre (d’ailleurs, mis ou pas à la Terre).

Lors de la réalisation d’un réseau de distribution, les divers abonnés monophasés


sont répartis sur les trois phases de façon à équilibrer, en moyenne, la charge du
transformateur MT / BT.

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En conséquence, le problème du déséquilibre se pose essentiellement lorsqu’un
incident se produit sur le réseau de distribution : court-circuit, franc ou non, entre un
fil de phase de la ligne et la Terre ou entre deux fils de phase de la ligne.

Les transformateurs du réseau de distribution peuvent avoir pour le primaire et le


secondaire deux couplages possibles : Dy et Yy, ayant en vue que le secondaire doit
permettre de sortir le neutre.

Pour savoir quel couplage il convient d’adopter au primaire et au secondaire, on va


considérer un transformateur dont le primaire est alimenté par une ligne à trois fils
(les tensions correspondantes étant équilibrées) et le secondaire a son neutre sorti.
On impose les conditions limites suivantes : la phase du secondaire bobinée sur la
1ère colonne est chargée (courant débité j2), les deux autres phases du secondaire
sont vide. Il s’agit du déséquilibre le plus défavorable.

Le couplage Yy (figure ci-dessous) ne convient pas pour des raisons suivantes :

Le courant j1 appelé dans la phase 1 du primaire, retourne nécessairement par des


phases 1’ et 1’’ ; or, au secondaire, les phases correspondantes 2’ et 2’’ ne sont
parcourues par aucun courant : on n’a plus, sur chaque colonne, équilibre entre la
f.m.m. du primaire et celle du secondaire ; le fonctionnement ne peut être
satisfaisant.

Le courant j2, induit dans la 1ère phase du secondaire, obéit à la loi de Lenz :
l’appareil réagit de façon à réduire ce courant, c’est-à-dire à diminuer la tension V2 et
par suite, au primaire, la tension V1 – V0.

Les f.é.m. induites dans les phases 1’ et 1’’ sont telles que le potentiel V0 du point 0,
au lieu d’être nul (comme en régime équilibré), devient presque égal à V1.

Ainsi, le couplage Yy ne convient pas pour deux raisons :

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1° La chute de tension de la phase chargée est importante ; V2 est très inférieur à la
valeur qu’il aurait si la charge était équilibrée (de même valeur efficace que j2) :
2° Les phases 1’ et 1’’ sont soumises à des tensions (V’1 – V0) et (V’’1 – V0)
pratiquement égales aux tensions composées de la ligne (alors qu’elles sont prévues
pour fonctionner sous les tensions simples).

Le couplage Dy (figure ci-dessous) convient bien pour des raisons suivantes :

Le courant j2 appelle, dans la phase correspondante du primaire, un courant j1 qui


arrive par la borne 1 et retourne par la borne 1’’ sans perturber les deux autres
phases, non chargées, du primaire.

L’isolement du primaire est tel que chaque phases peut supporter la tension
composée.

3. Distribution de l’énergie électrique

3.1. Normalisation

L’utilisation de l’énergie électrique a pratiquement débuté en 1900. Aujourd’hui les


normes d’installation électrique sont très développées et traitent tous les aspects
importants pour la réalisation d’une installation correcte. En BT, la norme de
référence est la CEI 364 et en France la NF C 15-100.

• Elle définit les règles d’établissement et de maintien des installations BT de façon


à assurer :

⇒ La sécurité des personnes et des animaux.


⇒ La conservation des biens.

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⇒ La non perturbation du réseau de distribution publique.

• Elle comprend six parties :

1- Domaine d’application, objets, prescriptions fondamentales.


2- Définitions des termes utilisés.
3- Détermination des caractéristiques générales des installations.
4- Protection pour assurer la sécurité.
5- Choix et mise en œuvre du matériels.
6- Vérification et entretien des équipements.
Les normalisateurs ont porté une attention toute particulière aux dispositions à mettre
en œuvre pour assurer la protection des personnes et des biens (partie 4 des
normes suscitées). Cette préoccupation a conduit à la normalisation de trois
Schémas de Liaisons à la Terre - SLT – encore appelés régimes du neutre. Avant de
rappeler ce que sont ces trois schémas, il est intéressant de faire un petit rappel
historique.

Dans tous les pays industrialisés, les réseaux et récepteurs BT sont mis à la terre
pour des raisons de sécurité face au danger que représente le courant électrique
pour les personnes. Les objectifs sont toujours les mêmes :

• Fixer le potentiel des conducteurs actifs par rapport à la terre en fonctionnement


normal ;
• Limiter la tension entre les masses des matériels électriques et la terre en cas de
défaut d’isolement ;
• Mettre en œuvre des dispositifs de protection qui suppriment le risque
d’électrisation, voire d’électrocution des personnes; limiter les montées en
potentiel dues aux défauts d’origine MT.

3.2. Principales architectures de la distribution BT

3.2.1. Distribution radiale arborescente :

D’usage général, c’est le plus employée en France.

Avantage :

Seul le circuit en défaut est mis hors service. Localisation facile du défaut. Opération
d’entretien sans coupure générale.

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Inconvénient :
Un défaut au niveau des départs principaux affecte les niveaux de départs
divisionnaires et des départs terminaux.

a) Distribution radiale arborescente à 3 niveaux par conducteur

Dédiés à une application précise :


Habitat, hôtel, bâtiment agricoles,
écoles, etc.

Avantages :
TGBT
tableau général BT
Peu de contraintes de passage :
gaines techniques, chemins de câbles,
profilés, goulottes, conduits, etc.

tableau divisionnaire
(atelier A)

tableau
terminaux
M M
chauffage éclairage prises
Process

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b) Distribution radiale arborescente à 3 niveaux par conducteur avec
canalisations préfabriquées

Avec canalisations préfabriquées au


niveau divisionnaire en industrie et
tertiaire.

TGBT Avantages :
tableau général BT
Flexibilité de l’installation électrique
dans les locaux à espace non

D1 D2 D3 D4
cloisonné, facilité de mise en œuvre.
vers tableau
divisionnaire
éclairage et
chauffage

autre canalisation
canalisation
préfabriquée

M M M

Process

3.2.2. Distribution radiale pure (dite en peigne)

Avantages :
Sur défaut (autre qu’au niveau général)
coupure d’un seul circuit.
Inconvénients :
TGBT Surabondance de cuivre due à la
tableau général BT
multiplicité des circuits.
Les caractéristiques de l’appareillage
de protection des départs doivent être
élevées (proximité de la source)

M M M M

Process

8
Elle est surtout utilisée pour la commande centralisée de processus ou d’installations
dédiées à une application précise, leur gestion, maintenance et leur surveillance.

3.3. Etude d’une installation électrique

L’ensemble d’un circuit électrique et sa protection est déterminé de manière à


satisfaire à toutes les contraintes de fonctionnement.

L’étude de l’installation consiste à déterminer précisément les canalisations et leurs


protections électriques en commençant à l’origine de l’installation pour aboutir aux
circuits terminaux.

Chaque ensemble constitué par la canalisation et sa protection doit répondre à


plusieurs conditions à savoir :

• Véhiculer le courant d’emploi permanent et ses pointes transitoires normales ;


• Ne pas gérer des chutes de tension susceptible de nuire au fonctionnement de
certains récepteurs, comme par exemple les moteurs en période de démarrage,
et amenant des pertes en ligne onéreuses.

En outre le disjoncteur (ou fusible) doit :


• protéger la canalisation pour toutes les surintensités jusqu’au courant de court-
circuit ;
• assurer la protection des personnes contre les contacts indirects dans le cas où la
distribution s’appuie sur le principe de protection du schéma des liaisons à la terre
IT ou TN.

L’étude d’une installation électrique se fait méthodiquement en respectant les étapes


suivantes :

1°) Détermination des calibres In des déclencheurs des disjoncteurs


2°) Détermination des sections des câbles
3°) Détermination de la chute de tension
4°) Détermination des courants de court-circuit
5°) Choix des dispositifs de protection
6°) Sélectivité des protections
7°) Mise en œuvre de la technique de filiation
8°) Optimisation de la sélectivité des protections
9°) Vérification de la protection des personnes

La détermination des calibres In des déclencheurs des disjoncteurs s’effectue en


fonction de la puissance et de la nature du récepteur.

Le courant d’emploi est soit fourni directement par le constructeur, soit calculé
simplement à partir de la puissance nominale et de la tension d’utilisation.

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Pour obtenir la section des conducteurs de phase, il faut prendre en considération le
type de conducteur utilisé et son mode de pose ainsi que le coefficient qui
caractérise l’influence des différentes conditions d’installation (K = K1 . K2 . K3, où
K1 est le facteur de correction qui prend en compte le mode de pose, K2 – l’influence
mutuelle, K3 – la température ambiante et la nature de l’isolant).

La chute de tension en ligne en régime permanent est à prendre en considération


pour l’utilisation des récepteurs dans des conditions normales (limites fixées par les
constructeurs des récepteurs).

La tension nominale de service qui était de 220 / 380 V est en train d’évoluer. La
nouvelle tension normalisée est 230 / 400 V. Les fabricants de transformateurs HT /
BT ont augmenté depuis peu la tension BT qui devient :
• à vide : 237 / 410 V ;
• à pleine charge : 225 / 390 V.

Elle doit passer dans quelques années à 240 / 420 V (à vide) et 230 / 400 V (en
charge). La tension nominale des récepteurs doit évoluer de la même façon. En
attendant, il faut calculer les chutes de tension en tenant compte de cette évolution.

Les cas dangereux pour les moteurs :


• « nouveau » transformateur peu chargé et vieux moteur : risque de tension trop
élevée ;
• « ancien » transformateur chargé à 100% et nouveau moteur : risque de tension
trop faible.

La valeur du courant de court-circuit est nécessaire pour la protection des câbles de


l’installation. Le disjoncteur ne doit laisser passer qu’une énergie inférieure à celle
que peut supporter le câble.

Pour choisir le dispositif de protection , il suffit de vérifier les relations suivantes :


• In ≥ IB
• PdC ≥ Icc

Le choix est obtenu à l’aide des tableaux qui contient les caractéristiques présentées
par les fabricants.

La sélectivité des protections est un élément essentiel qui doit être pris en compte
dès la conception d’une installation basse tension, afin de garantir aux utilisateurs la
meilleure disponibilité de l’énergie.

Qu’est-ce que la sélectivité ? C’est la coordination des dispositifs de coupure


automatique de telle sorte qu’un défaut, survenant en un point quelconque du
réseau, soit éliminé par le disjoncteur placé immédiatement en amont du défaut, et
par lui seul.

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Sélectivité totale. Pour toutes les valeurs du défaut, depuis la surcharge jusqu’au
court-circuit franc, la distribution est totalement sélective si D2 s’ouvre et si D1 reste
fermé.

Sélectivité partielle. La sélectivité est partielle si la condition ci-dessus n’est pas


respectée jusqu’au plein courant de court-circuit, mais seulement jusqu’à une valeur
inférieure. Cette valeur est appelée limite de sélectivité. Dans l’éventualité d’un
défaut les disjoncteurs D1 et D2 s’ouvrent.

La sélectivité est importante dans toutes les installations pour le confort des
utilisateurs, mais elle est fondamentale dans les installations qui alimentent des
processus industriels de fabrication.

Une installation non sélective est exposée à des risques de diverses gravités :
- impératifs de production non respectés ;
- rupture de fabrication avec :
• perte de production ou de produits finis ;
• risque d’endommager l’outil de production dans les processus continus.
- obligations de reprise de procédures de démarrage machine-outil par
machine-outil à l’issue d’une perte d’alimentation générale ;
- arrêt de moteur de sécurité tels qu’une pompe de lubrification, extracteur de
désenfumage, etc.

La mise en œuvre de la technique de filiation n’améliore pas toujours la sélectivité


mais l’économie réalisée sur le coût du matériel souvent est très importante.

La filiation est l’utilisation du pouvoir de limitation des disjoncteurs, qui permet


d’installer en aval des disjoncteurs moins performants. Elle peut se réaliser avec des
appareils installés dans des tableaux différents. Ainsi, le terme de filiation se rapporte
d’une façon générale à toute association de disjoncteurs permettant d’installer en un
point d’une installation un disjoncteur de pouvoir de coupure inférieur à l’Icc
présumé. Bien entendu, le pouvoir de coupure de l’appareil amont doit être supérieur
ou égal au courant de court-circuit présumé au point où il est installé. L’association
de deux disjoncteurs en filiation est prévue par les normes de construction des
appareils (CEI 947-2) et d’installation (NF C 15-100, § 434.3.1).

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II. PROTECTION DES PERSONNES ET DES BIENS

1. Définitions selon les normes NF C 15-100 et CEI 479-1/2

1.1. Effets du courant passant par le corps humain

Les informations figurant dans ce chapitre ont été extraites du rapport émanant de la
CEI 479-1 et de la CEI 479-2 qui traitent des effets du courant passant dans le corps
humain.

Les dangers encourus par les personnes traversées par un courant électrique
dépendant essentiellement de son intensité et du temps de passage. Ce courant
dépend de la tension de contact qui s’applique sur cette personne, ainsi que de
l’impédance rencontrée par ce courant lors de son cheminement au travers du corps
humain. Cette relation n’est pas linéaire, car cette impédance dépend du trajet au
travers du corps, de la fréquence du courant et de la tension de contact appliquée,
ainsi que de l’état de l’humidité de la peau.

1.1.1. Effets du courant alternatif entre 15 et 100 Hz

On spécifie les valeurs suivantes :


- seuil de perception : la valeur minimale du courant qui provoque une
sensation pour une personne à travers laquelle le courant passe. Il est de
l’ordre de 0,5 mA.
- seuil de non lâcher : la valeur maximale du courant pour laquelle une
personne tenant des électrodes peut les lâcher. Généralement il est considéré
à 10 mA.
- seuil de fibrillation ventriculaire du cœur humain : ce seuil dépend de la durée
de passage du courant. Il est considéré égal à 400 mA pour une durée
d’exposition inférieur à 0,1 s.

Les effets physiologiques du courant électrique sont récapitulés dans le graphique ci-
dessous.

1.1.2. Effets du courant alternatif de fréquence supérieure à 100 Hz

Plus la fréquence du courant augmente, plus les risques de fibrillation ventriculaire


diminuent : par contre, les risques de brûlure augmentent. Mais, plus la fréquence du
courant augmente (entre 200 et 400 Hz), plus l’impédance du corps humain diminue.
Il est généralement considéré que les conditions de protection contre les contacts
indirects sont identiques à 400 Hz et à 50/60 Hz.

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1.1.3. Effets du courant continu

Le courant continu apparaît comme moins dangereux que le courant alternatif : en


effet, il est moins difficile de lâcher des parties tenues à la main qu’en présence de
courant alternatif. En courant continu, le seuil de fibrillation ventriculaire est
beaucoup plus élevé.

1.1.4. Effets des courants de formes d’onde spéciales

Le développement des commandes électroniques risque de créer, en cas de défaut


d’isolement, des courants dont la forme est composée de courant alternatif auquel se

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superpose une composante continue. Les effets de ces courants sur le corps humain
sont intermédiaires entre ceux du courant alternatif et ceux du courant continu.

1.1.5. Effets des courants d’impulsion unique de courte durée

Ils sont issus des décharges de condensateurs et peuvent présenter certains


dangers pour les personnes en cas de défaut d’isolement. Le facteur principal qui
peut provoquer une fibrillation ventriculaire est la valeur de la qualité d’électricité It ou
d’énergie I²t pour des durées de choc intérieures de 10 ms.

Le seuil de douleur dépend de la charge de l’impulsion et de sa valeur de crête.


D’une façon générale, il est de l’ordre de 50 à 100.108 A²s.

1.1.6. Risques de brûlures

Un autre risque important lié à l’électricité est la brûlure. Celles-ci sont très
fréquentes lors des accidents domestiques et surtout industriels (plus de 80% de
brûlures dans les accidents électriques). Il existe deux types de brûlures :
- la brûlure par arc, qui est une brûlure thermique due à l’intense rayonnement
calorique de l’arc électrique ;
- la brûlure électrothermique, seule vraie brûlure électrique, qui est due au
passage du courant à travers l’organisme.

1.2. Protection contre les contacts directs quel que soit le régime de neutre

Les parties actives peuvent être les conducteurs actifs, les enroulements d’un moteur
ou transformateur ou les pistes de circuits imprimés.

Le courant peut circuler soit d’un conducteur actif à un autre en passant par le corps
humain, soit d’un conducteur actif vers la terre puis la source, en passant par le

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corps humain. Dans le premier cas, la personne doit être considérée comme une
charge monophasé, et dans le deuxième cas comme un défaut d’isolement.

Ce qui caractérise le contact direct est l’absence ou la non-influence d’un conducteur


de protection dans l’analyse des protections contre les contacts directs à mettre en
œuvre. Quel que soit le régime de neutre dans le cas d’un contact direct, le courant
qui retourne à la source est celui qui traverse le corps humain.

Les moyens à mettre en œuvre pour protéger les personnes contre les contacts
directs sont de plusieurs types selon la norme NF C 15-100.

1.2.1. Dispositifs rendant non dangereux le contact direct

C’est l’utilisation de la très basse tension (TBTS, TBTP), limitée à 25 V (contraintes


de mise en œuvre, puissances véhiculées faibles).

1.2.2. Moyens préventifs

Ils sont destinés à mettre hors de portée les parties actives sous tension :

• isolation des parties actives : boîtier isolant d’un disjoncteur, isolant extérieur d’un
câble, etc.

Lors du choix d’un matériel isolant, il faut s’assurer qu’il convient du point de vue de
la protection contre les contacts indirects, qu’il possède les caractéristiques
correspondant aux risques auxquels il peut être soumis. Par exemple, un outil portatif
de la classe II, marqué du double carré, est protégé contre les contacts indirects,
mais il doit être également protégé contre les projections d’eau, s’il est utilisé sur un
chantier extérieur.

La classification ci-dessous ne s’applique qu’aux appareils d’utilisation à usage


domestique ou analogue, aux transformateurs de sécurité et à certains matériels
d’utilisation à usage industriel.
- Classe 0 : matériels ayant une isolation sur toutes les parties accessibles ;
- Classe 0I : matériels isolés comme ceux de la classe 0, mais comportant une
borne de terre ;
- Classe I : matériels ayant une isolation fonctionnelle en toutes leurs parties et
permettant de relier les pièces métalliques accessibles à un conducteur de
protection branché à une borne de terre ;
- Classe II : Si ces matériels comportent des parties métalliques accessibles,
celles-ci ne doivent pas être mises à la terre. Les parties actives de ces
matériels sont séparées des parties accessibles par une double isolation.

Les matériels de la classe II peuvent être utilisés dans toutes les circonstances. Les
différents types de matériels de cette classe portent aussi des indications suivantes :
- A : à isolation enveloppante ;

15
- B : à enveloppe métallique ;
- C : à combinaison des types A et B.

Du point de vue de la protection contre les contacts directs, la norme C 15-100


répartit les outils portatifs à main en trois classe :
- Outils de classe I, ayant une isolation fonctionnelle en toutes ses parties ;
- Outils de la classe II, dont les parties accessibles sont séparées des parties
actives par une isolation renforcée ;
- Outils de la classe III, prévus pour être alimentés sous une tension n’excédant
pas 50 V, soit 42 V de tension nominale maximale, pour ceux destinés à être
alimentés en très basse tension.

Définition des diverses isolations :


- Isolation fonctionnelle, qui protège les personnes contre les chocs
électriques ;
- Isolation supplémentaire, prévue en plus de l’isolation fonctionnelle ;
- Double isolation, comprenant à la fois une isolation fonctionnelle et une
isolation supplémentaire ;
- Isolation renforcée, équivalente, du point de vue de la protection contre les
chocs électriques, à une double isolation.

• barrières ou enveloppes (coffrets ou armoires de degré de protection minimum IP


2x ou IP xx.B). L’ouverture de ces enveloppes ne se fait qu’avec une clé ou un
outil, ou après mise hors tension des parties actives, ou encore avec interposition
automatique d’un autre écran.

Les degrés de protection offerts par les enveloppes des matériels électriques sont
énoncés sous deux formes par les normes NF C20-010 et NF C 71-110. La norme
NF C 71-110 n’est plus en vigueur, mais le tableau avec les indications est présentée
en titre d’information supplémentaire.

Dans la norme NF C 20-010, les degrés de protection divers sont symbolisés par 3
chiffres précédés des lettres IP.

Les trois dessins extraits de la norme NF C20-010 concernent les degrés de


protection des enveloppes des matériels électriques, jusqu’à 1000 V en courant
alternatif et 1500 V en courant continu : à gauche, essai IP 1, au centre IP *4, à

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droite essai IP **9 (voir le tableau ci-dessous). Un appareil répondant à ces 3 essais
aurait la référence IP 149.

Lorsque le marquage ne comporte pas ces trois chiffres, l’emplacement du chiffre


manquant est marqué d’un signe typographique (comme il est marqué dans
l’exemple), l’ordre étant conservé. Une troisième lettre, W, placée entre IP et les
chiffres, caractérise le matériel protégé contre les intempéries.

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Dans la norme NF C 71-110, la protection contre la pénétration de l’eau est
représentée par des gouttes d’eau sous différents aspects, et par un grillage contre
la pénétration des poussières.

• éloignement ou obstacles pour mise hors de portée : protection partielle utilisée


principalement dans les locaux de services électriques.

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1.2.3. Protection complémentaire

Cependant certaines installations peuvent présenter des risques particuliers, malgré


la mise en œuvre des dispositions précédentes : isolation risquant d’être défaillante
(chantiers, enceintes conductrices), conducteur de protection absent ou pouvant être
coupé, etc.

Dans ce cas, la norme NF C 15-100 définit une protection complémentaire : c’est


l’utilisation de dispositifs différentiels à courant résiduel (DDR) à haute sensibilité
(I∆n ≤ 30 mA). Ces DDR assurent la protection des personnes en décelant et
coupant le courant de défaut dès son apparition.

1.3. Protection contre les contacts indirects

La norme NF C 15-100 définit le contact indirect comme suit : « contact de


personnes ou d’animaux domestiques ou d’élevage avec des masses mises sous
tension par suite d’un défaut d’isolement ».

1.3.1. Masses mises sous tension

Ces masses peuvent être l’enveloppe extérieure d’un moteur, d’un tableau
électrique, d’un appareillage domestique. Elles sont métalliques ou conductrices
renfermant des parties actives sous tension. Elles ne doivent pas être confondues
avec les masses électroniques propres au fonctionnement des ensembles
électroniques et sont reliées à la terre par l’intermédiaire d’un conducteur de
protection (PE). En l’absence d’un défaut d’isolement, ces masses électriques
doivent être à un potentiel nul par rapport à la terre, car elles sont accessibles
normalement à toute personne non habilitée. En cas de défaut d’isolement, cette
masse est en contact avec une partie active, et le courant circulant au travers du
défaut et de la masse rejoint la terre, soit par le conducteur de protection, soit par
une personne en contact. La caractéristique d’un contact indirect est que le courant
de défaut ne circule jamais intégralement au travers du corps humain.

19
1.3.2. Mesures de protection contre les contacts indirects

Elles sont de deux types selon la NF C 15-100 :

• protection sans coupure de l’alimentation : emploi de la très basse tension (TBTS,


TBTP), séparation électrique des circuits, emploi de matériel de classe II, isolation
supplémentaire de l’installation, éloignement ou interposition d’obstacles, liaisons
équipotentielles locales non reliées à la terre.
• protection par coupure automatique de l’alimentation : elle s’avère nécessaire, car
les mesures de protection précédentes ne sont en pratique que locales.

Cette protection par coupure automatique n’est réelle que si deux conditions
suivantes sont réalisées :

- 1ère condition : toutes les masses et les éléments conducteurs accessibles


doivent être interconnectés et reliés à la terre. Deux masses simultanément
accessibles doivent être reliées à une même prise de terre.
- 2ème condition (quand la première est réalisée): la coupure doit s’effectuer par
mise hors tension automatique de la partie de l’installation où se produit un
défaut d’isolement, de manière à ne pas soumettre une personne à une
tension de contact Uc pendant une durée telle qu’elle soit dangereuse. Plus
cette tension est élevée, plus la mise hors tension de cette partie d’installation
en défaut doit être rapide. Cette mise hors tension de l’installation se fait
différemment selon le schémas des liaisons (régimes de neutre TT, TN ou IT).

La norme NF C 15-100 définit le temps de coupure maximal du dispositif de


protection dans les conditions normales (UL = 50 V) et dans les conditions mouillés
(UL = 25 V). UL est la tension de contact la plus élevée qui peut être maintenue
indéfiniment sans danger pour les personnes.

20
Tension de contact Temps de coupure maximal du dispositif de
présumée, V protection, s
UL = 50 V UL = 25 V
25 5 5
50 5 0,48
75 0,60 0,30
90 0,45 0,25
110 - 0,18
120 0,34 -
150 0,27 0,12
220 0,17 -
230 - 0,05
280 0,12 0,02
350 0,08 -
500 0,04 -

2. Schémas de liaison à la terre

Après avoir rappelé les risques liés aux défauts d'isolement des installations portant
atteinte à la sécurité des personnes et des biens, ce paragraphe présente les trois
SLT définis par les normes CEI 364 et NF C 15-100. Chaque schéma de liaison à la
terre (SLT), encore appelé régime de neutre, est examiné en terme de sécurité et de
disponibilité, ainsi que vis-à-vis de la protection contre les surtensions et les
perturbations électromagnétiques.

Le schéma de liaison à la terre (SLT) en BT caractérise le mode de raccordement à


la terre du secondaire du transformateur HT/BT et les manières de mettre à la terre
les masses de l’installation.

L’identification des types de schémas est ainsi définie au moyen de 2 lettres :


• la première pour le raccordement du neutre du transformateur :
- T pour "raccordé à la terre",
- I pour "isolé de la terre".
• la deuxième pour le type de raccordement des masses d’utilisation :
- T pour “raccordé directement” à la terre ;
- N pour “raccordé au neutre” à l’origine de l’installation, lequel est raccordé à la
terre.

Il existe, pour les réseaux BT, trois types de schémas des liaisons à la terre,
communément appelés régimes de neutre :
• neutre à la terre TT
• mise au neutre TN avec deux variantes :
- TN - S : neutre et PE séparés ;
- TN - C : neutre et PE confondus.
• neutre isolé (ou impédant) IT.

21
Ils diffèrent par la mise à la terre ou non du point neutre de la source de tension et le
mode de mise à la terre des masses. La combinaison de ces deux lettres donne trois
configurations possibles :

neutre du transformateur > masse

si T > T ou N,
si I >T

soit : TT, TN et IT.

La troisième lettre donne la situation respective du conducteur neutre et du


conducteur de protection (TN – S et TN – C).

Le schéma TN, selon la CEI 364 et la norme NF C 15-100, comporte plusieurs sous-
schémas :
- TN - C : si les conducteurs du neutre N et du PE sont confondus (PEN) ;
- TN - S : si les conducteurs du neutre N et du PE sont distincts ;
- TN – C - S : utilisation d’un TN - S en aval d’un TN - C, (l’inverse est interdit).
A noter que le TN - S est obligatoire pour les réseaux ayant des conducteurs de
section 10 mm2 en cuivre.

Chaque SLT peut s’appliquer à l’ensemble d’une installation électrique BT; mais
plusieurs SLT peuvent coexister dans une même installation.

Les règles de protection des personnes contre les contacts directs sont
indépendantes des Systèmes de Liaison à la terre.

22
Par contre ils ont des avantages et des inconvénients qu'il faut adapter aux besoins
de l'installation. Que ce soit dans le tertiaire ou l'industrie, les besoins évoluent et il
devient fondamental de faire le choix du bon schéma de liaison à la terre, dans la
stricte application des règles de l'art, pour assurer la coexistence "courants forts /
courants faibles" et la satisfaction de l'exploitant.

2.1. Neutre à la terre

Le point neutre du transformateur est relié directement à la terre. Les masses


d’utilisation sont reliées à la prise de terre de l’installation.

L’intensité du courant de défaut d’isolement est limitée par les résistances de prise
de terre. Les masses d’utilisation sont mises à la terre par le conducteur PE distinct
du conducteur neutre. Ce schéma représente la solution la plus simple à l’étude et à
l’installation.

La protection est assurée par déclenchement obligatoire au premier défaut


d’isolement, éliminé par un dispositif différentiel à courant résiduel situé en tête de
l’exploitation (et/ou éventuellement sur chaque départ pour améliorer la sélectivité).

Il n’existe aucune exigence particulière sur la continuité du conducteur neutre. Les


extensions peuvent se faire sans calcul des longueurs de canalisation.

Ce schéma ne nécessite pas une permanence de surveillance en exploitation, il suffit


de prévoir seulement un contrôle périodique des dispositifs différentiels résiduels.

23
2.2. Neutre isolé IT

Le point neutre du transformateur est isolé de la terre ou impédant. Les masses


d’utilisation sont interconnectées et reliées à une même prise de terre (si la prise de
terre des masses du poste est séparée des masses d’utilisation ou s’il y a plusieurs
prises de terre pour les masses d’utilisation, il faut installer un dispositif différentiel à
courant résiduel en tête d’installation).

Les masses d’utilisation sont mises à la terre par le conducteur PE distinct du


conducteur de neutre.

L’intensité du courant de 1er défaut d’isolement ne peut pas créer une situation
dangereuse. Le premier défaut d’isolement n’est ni dangereux, ni perturbateur et il
n’est pas obligatoire de déclencher au premier défaut ce qui permet d’assurer une
meilleure continuité de service.

Il est obligatoire de prévoir une signalisation du premier défaut d’isolement suivie de


sa recherche et de son élimination réalisée par un Contrôleur Permanent
d’Isolement (CPI) installé entre le neutre et la terre.

L’intensité du courant de double défaut d’isolement est importante. Au deuxième


défaut d’isolement le déclenchement est obligatoire par les dispositifs de protection
contre les surintensités et il faut effectuer une vérification de ce fait.

Le schéma IT est la solution assurant la meilleure continuité de service d’exploitation,


mais il nécessite un personnel d’entretien disponible pour la recherche et l’élimination
du 1er défaut d’isolement.

Il existe une nécessité d’installer des récepteurs de tension d’isolement phase /


masse supérieure à la tension composée (cas du 1er défaut).

Les récepteurs à faible résistance d’isolement (fours à induction) impliquent une


fragmentation du réseau.

24
2.3. Régime TN

Le point neutre du transformateur est relié directement à la terre. Les masses


d’utilisation sont reliées au neutre du transformateur avec un conducteur de
protection (PE), d’où avec la prise de terre.

2.3.1. Régime TN-S

Le point de neutre du transformateur et le conducteur PE sont reliés directement à la


terre. Les masses d’utilisation sont reliées au conducteur PE et lui-même est relié à
la terre. Les conducteurs de neutre N et de protection PE sont séparés.

L’intensité des courants de défaut d’isolement est importante, d’où les perturbations
et des risques d’incendie accrus. Le déclenchement est obligatoire au premier défaut
d’isolement par les dispositifs de protection contre les surintensités.

Il est délicat de tester le bon état de fonctionnement des protections. L’utilisation des
DDR pallie cette difficulté.

L’usage des DDR est toujours recommandé pour la protection des personnes contre
les contacts indirects, en particulier en distribution terminale, où l’impédance de
boucle ne peut pas être maîtrisée.

La vérification des déclenchements doit être effectuée :


• à l’étude par le calcul ;
• obligatoirement à la mise en service ;
• périodiquement (tous les ans) par des mesures.

En cas d’extension ou de rénovation ces vérifications de déclenchement sont à


refaire.

25
2.3.2. Régime TN-C

Le point de neutre du transformateur et le conducteur PE sont reliés directement à la


terre. Les masses d’utilisation sont reliées au conducteur PE et lui-même est relié à
la terre. Les conducteurs de neutre N et de protection PE sont confondus.

L’intensité des courants de défaut d’isolement est importante, d’où les perturbations
et des risques d’incendie accrus. Le déclenchement est obligatoire au premier défaut
d’isolement par les dispositifs de protection contre les surintensités.

La circulation des courants de neutre dans les éléments conducteurs du bâtiment et


les masses, est à l’origine d’incendies et pour les matériels sensibles (médical,
informatique, télécommunications) de chutes de tension perturbatrices.

L’usage des DDR est toujours recommandé pour la protection des personnes contre
les contacts indirects, en particulier en distribution terminale, où l’impédance de
boucle ne peut pas être maîtrisée (passage en TN-S).

La vérification des déclenchements doit être effectuée :


• à l’étude par le calcul ;
• obligatoirement à la mise en service ;
• périodiquement (tous les ans) par des mesures.

En cas d’extension ou de rénovation ces vérifications de déclenchement sont à


refaire.

Il est délicat de tester le bon fonctionnement des protections (l’utilisation des DDR
pallie cette difficulté, mais demande un passage en TN-S).

2.3.3. Particularités du régime TN

• En schéma TN-C, le conducteur PEN neutre et PE confondus, ne doit jamais être


coupé.

26
• En schéma TN-S, comme dans les autres schémas, le conducteur PE ne doit
jamais être coupé.
• En schéma TN-C, la fonction « conducteur de protection» l’emporte sur la
fonction « neutre ». En particulier un conducteur PEN doit toujours être raccordé
à la borne « terre » d’un récepteur et un pont doit être réalisé entre cette borne et
la borne neutre.

• Les schémas TN-C et TN-S peuvent être utilisés dans une même installation. Le
schéma TN-C doit obligatoirement être en amont du schéma TN-S. Le schéma
TN-S est obligatoire pour des sections de câbles < 10 mm² en Cu ou < 16 mm²
pour Al, ou pour des câbles souples.

2.4. Choix d’un régime de neutre

Pour la protection des personnes, les trois régimes sont équivalents si l’on respecte
toutes les règles d’installation et d’exploitation.

Etant donné les caractéristiques spécifiques à chaque régime, il ne peut donc être
question de faire un choix à priori. Ce choix doit résulter d’une concertation entre
l’utilisateur et le concepteur du réseau sur :

27
- les caractéristiques de l’installation ;
- les conditions et les impératifs d’exploitation.

Il est illusoire de vouloir exploiter un réseau à neutre isolé dans une partie
d’installation qui par nature possède un niveau d’isolement faible (quelques milliers
d’ohms) : installations anciennes, étendues, avec lignes extérieures. De même il
serait contradictoire dans une industrie, où la continuité de service ou de productivité
est impérative et les risques d’incendie importants, de choisir une exploitation en
mise au neutre.

Lorsque la nature des récepteurs le justifie, il est souvent judicieux de faire coexister
deux régimes de neutre différents dans une même installation. Il est alors nécessaire
de réaliser un découpage du réseau : chaque groupe de récepteurs doit être
alimenté par un transformateur d’isolement.

Pour le bon choix du régime de neutre existent quelques méthodes principales :

• S’assurer que l’installation ne se trouve pas dans un des cas où le régime de


neutre est imposé ou recommandé par la législation (décrets, arrêtés
ministériels).
• Rechercher avec l’utilisateur (ou son représentant) les exigences de continuité de
service ou de productivité en fonction de l’exploitation (service entretien).
• Rechercher avec l’utilisateur et avec le bureau d’études, les synergies entre les
différents systèmes de liaison à la terre et les perturbations électromagnétiques.
• Vérifier la compatibilité entre le système de liaison à la terre choisi et certaines
caractéristiques particulières de l’installation ou de certains récepteurs.

2.5. Exemples de calcul simplifié du courant de fuite à la terre

TT

En présence d’un défaut d’isolement, le courant de défaut Id est essentiellement


limité par les résistances de terre (si la prise de terre des masses et la prise de terre
du neutre ne sont pas confondues). Ce courant de défaut induit une tension de
défaut dans la résistance de terre des utilisations.

Les résistances de terre étant généralement faibles et de même ordre de grandeur


( ~ 10 Ω ), cette tension de l’ordre de Uo/2 est dangereuse; il est donc obligatoire de
prévoir une déconnexion automatique par DDR (Dispositif Différentiel à courant
Résiduel) de la partie de l’installation concernée par le défaut.

La fonctionnalité du TT : Subir le "défaut terre"... mais limiter les


conséquences, en mettant en œuvre des dispositifs différentiels détectant le défaut
terre avant que ce dernier ne dégénère en court-circuit. C’est le principe des réseaux
à "neutre à la terre" TT qui permet l’adjonction de départs supplémentaires en leur
associant simplement un DDR. C’est le champion de la sécurité !

28
Dans ce cas, comme pour les courts-circuits, la seule contribution que l’on peut
apporter à la disponibilité consiste à l’amélioration de la sélectivité, en installant
plusieurs étages de protection.

TN

En présence d’un défaut d’isolement, le courant de défaut Id n’est limité que par
l’impédance des câbles de la boucle de défaut. Pour les réseaux 230 / 400 V, cette
tension de l’ordre de Uo/2 (si RPE = Rph) est dangereuse car elle est supérieure à la
tension limite de sécurité, même en milieu sec (UL = 50 V). Il est alors nécessaire
d’assurer une mise hors tension automatique et immédiate de l’installation ou de la
partie de l’installation. Le défaut d’isolement étant similaire à un court-circuit phase-
neutre, la coupure est réalisée par les dispositifs contre les surintensités.

IIT

Comportement au 1er défaut :

- le neutre étant isolé de la terre, il n'y a pas de circulation de courant de défaut


Id. La tension n'étant pas dangereuse l'installation peut-être ainsi maintenue
en service. Le Contrôleur Permanent d’Isolement (CPI) ayant signalé ce 1er
défaut, il faut le rechercher et l'éliminer avant que ne survienne un 2ème
défaut. Comportement au 2ème défaut :
- si le défaut concerne le même conducteur actif, rien ne se passe et
l’exploitation peut continuer. Mais lorsque le défaut concerne deux
conducteurs actifs différents (défaut double) il se produit un court-circuit
(comme en TN). La coupure est réalisée par les dispositifs contre les
surintensités.

29
III. BANC D’ESSAI

Le banc sert de support à des travaux pratiques sur les différents régimes du neutre
en BTA.

Les travaux pratiques décrits dans ce manuel constituent un canevas de


manipulations possibles, mais n'ont pas de caractère exhaustif. (Par souci de
simplifications, les fiches de travaux pratiques ci-après ne prévoient pas de brancher
des récepteurs pour charger normalement les départs).

Pour des raisons de progression pédagogique, il est recommandé d’effectuer les


manipulations dans l’ordre proposé, c'est à dire :

1°) Régime TT
2°) Régime TN
3°) Régime IT.

Les conclusions générales sur les avantages et inconvénients de chaque régime du


neutre seront tirées par les élèves eux-mêmes après qu’ils aient effectué toutes les
manipulations.

Les conventions internationales adoptent les repères : RA - prise de Terre des


masses d”utilisation des récepteurs, RB - prise de Terre du neutre du transformateur.

1. Régime TT

Le neutre du transformateur est relié directement à une prise de Terre RB.


(première lettre T).

Les masses d’utilisation des récepteurs sont reliées directement à une prise de
Terre RA. (deuxième lettre T)

Le conducteur PE ne doit jamais être coupé.

La norme NF C 15-100 définit le temps de coupure maximal du dispositif de


protection des personnes contre les contacts indirects (voir tableau page 17) dans
les conditions normales (UL = 50 V) et dans les conditions « mouillées » (UL = 25 V).

UL est la tension de contact la plus élevée qui peut être maintenue indéfiniment sans
danger pour les personnes.

Dans un réseau en régime TT, la protection des personnes contre les contacts
indirects est réalisée par des dispositifs à courant différentiel résiduel (DDR). Le seuil
de sensibilité I∆n de ce dispositif doit être tel que I∆n < UL / RA.

Le choix de la sensibilité du différentiel est une fonction de la résistance de la prise


de terre donnée dans le tableau ci-dessous :

30
I∆n Résistance maximale de la prise de terre RA
50 V 25 V
3A 16 Ω 8Ω
1A 50 Ω 25 Ω
500 mA 100 Ω 50 Ω
300 mA 166 Ω 83 Ω
30 mA 1660 Ω 833 Ω

Dans tous les locaux la tension de contact Uc doit rester ≤ UL :

Soit:
RA x If ≤ UL
RA x I∆n ≤ UL

Où :
RA = Résistance de la prise de Terre des masses d’utilisation des récepteurs.
If = Courant de fuite assurant le fonctionnement du dispositif de protection dans
le temps prescrit par la courbe de sécurité.
I∆n = Seuil nominal du dispositif DDR
UL = Tension limite conventionnelle de sécurité pour le local considéré (valeur
limite maximale de la tension de contact pouvant être maintenue
indéfiniment en dessous du seuil de tension dangereuse).

Lorsque toutes les masses d’utilisation sont interconnectées et reliées à une seule et
même prise de terre RA, le minimum obligatoire est de placer un DDR en tête de
l’installation.

Un DDR doit être installé en tête des circuits dont la masse ou le groupe de masses
est relié à une prise de terre séparée.

31
Un DDR à haute sensibilité (< 30 mA) doit être installé dans certains cas particuliers :
les plus courants sont les circuits de socles de prises de courant assigné ≤ 32 A quel
que soit le local et les circuits alimentant les salles d’eau.

Dans le cas où on installe plusieurs DDR, il est possible, pour améliorer la continuité
de service, de réaliser : soit de la sélectivité (sélectivité verticale), soit de la sélection
(sélectivité horizontale).

1.1. Sélectivité verticale

Le courant de défaut différentiel n’est pas limité, comme pour un courant de court-
circuit, par l’impédance du réseau, mais par la résistance du circuit de retour (prises
de terre du neutre et des utilisations) ou, dans le cas où toutes les masses sont
interconnectées par une liaison équipotentielle principale, par l’impédance de boucle
du défaut.

Ceci étant, le courant différentiel sera d’autant plus élevé que le défaut sera franc.
Pour réaliser la sélectivité entre A et B (non-déclenchement de A pour défaut en aval
de B), elle doit être ampèremétrique et chronométrique c’est-à-dire sélective :

• en courant, la sensibilité de l’appareil amont doit être au moins le double de celle


de l’appareil aval car
I∆n / 2 ≤ If ≤ I∆n

• en temps, le retard t1, apporté au fonctionnement de l’appareil amont doit être


supérieur au temps total de coupure t2 de l’appareil aval.

Lorsqu’on utilise un relais séparé associé à un appareil de coupure, le temps t2


comporte, non seulement le temps de réponse du relais DR, mais également le
temps de coupure de l’appareil associé (généralement inférieur à 50 ms).

32
1.2. Sélectivité horizontale

Prévue par la norme NF C 15-100 § 536-3-2, elle permet l’économie d’un disjoncteur
différentiel en tête d’installation lorsque les divers disjoncteurs sont dans le même
tableau.

En cas de défaut, seul le départ en défaut est mis hors tension, les autres dispositifs
différentiels ne voyant pas de courant de défaut.

33
Régime TT L’interconnexion et la mise à la Terre des masses sont des
Manipulation 1 conditions nécessaires mais non suffisantes pour assurer la
protection.

34
TT - 1
1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).
2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 1. Schéma équivalent :

3 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21 et Q32.


4 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en appuyant sur le bouton poussoir Bp2.
5 – Mesurer la tension entre les masses des récepteurs R1 et R2 (entre les mains de
l'opérateur H2) :
U C12 = 130 V : DANGER
6- Mesurer la tension entre la masse R2 et la Terre :
U C2 = 130 V : DANGER puisque U C2 > U L (du local 2)
7 - Etablir la liaison directe PE2 (Les masses des récepteurs R1 et R2 se trouvent
interconnectées et reliées à la Terre). Schéma équivalent :
8 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en fermant Bp2.

9 - Mesurer la tension entre les masses des récepteurs R1 et R2 (entre les mains de
l'opérateur H2) :
UC12 = 0 V : pas de danger
10 - Mesurer la tension entre la masse du récepteur R2 et la Terre :
UC2 = 66,5 V : DANGER puisque UC2 > UL (du local 2)
11 - Brancher une résistance de 1000 Ω entre le corps et les pieds de l’opérateur H2, puis
avec un ampèremètre entre son corps et sa main, mesurer le courant qui le traverse.

L’interconnexion des masses et leur mise à la Terre ne sont pas des conditions
suffisantes pour assurer la protection.

35
Régime TT Les disjoncteurs magnéto-thermiques n'assurent pas la protection
Manipulation 2 contre les contacts indirects

36
TT - 2

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 2 (pour la charge de 20 Ω du départ
n°2, utiliser le rhéostat). Schéma équivalent :

3 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21 et Q32.


4 - Créer un défaut (Rd2 = 120Ω) dans le récepteur R2 en appuyant sur Bp2.
5 - Calculer le courant de défaut théorique Id et déterminer UC1 et UC2 .
6 - Mesurer les tensions entre les masses des récepteurs et la Terre.
UC3 = 28 V < UL = 50 V : pas de danger
UC1 = UC2 = 28 V > UL = 25 V : DANGER (pas de déclenchement des disjoncteurs)

Remarques :
• Bien que le circuit ait été chargé aux limites de Q32 (In » 6,8 A) nous constatons que le
défaut à la masse ne provoque pas de déclenchement du magnéto-thermique Q32.
• Bien que le disjoncteur Q31 soit ouvert, on relève entre la masse du récepteur R1 et la
Terre une tension excessive (UC1 = 28 V > UL = 25 V). Cette tension, dangereuse dans le
local mouillé où se trouve R1, est renvoyée par l’interconnexion des masses.

7 - Mesurer le courant qui traverse H2.


8 - Couper Q32 et passer par le DDR Q32. Schéma équivalent :

9 - Mettre sous tension en refermant Q32.


10 - Créer le défaut (Rd2=120 W) dans le récepteur R2 en appuyant sur Bp2 :
Déclenchement immédiat de Q32 : plus de danger au niveau de la tension renvoyée sur la
masse des récepteurs.

Une protection par DDR est nécessaire pour assurer la sécurité.

37
Régime TT L’utilisation de DDR est une condition nécessaire mais non
Manipulation 3 suffisante pour assurer la protection - Choix du seuil Ι∆n

38
TT - 3

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 3. Schéma équivalent :

3 - Ajuster les seuils du différentiel de Q1 à:


I∆n = 1 A et t = 50 ms
4 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q22 et Q33.
5 - Créer un défaut dans le récepteur R3 en appuyant sur Bp3.
6 - Mesurer les tensions entre les masses des récepteurs et la Terre :
• UC3 = 40 V< UL du local3 = 50 V: pas de danger
• UC2 = 40 V> UL du local2 = 25 V: DANGER
• UC1 = 40 V> UL du local1 = 25 V: DANGER
7- Calculer le courant de défaut Id. et vérifier les valeurs de UC mesurées; puis mesurer ce
courant en introduisant un ampèremètre dans le circuit.
8 - Ouvrir Q1.
9 - Régler le différentiel de Q1 à:
Ulmin / RA ≤ 25 / 120, soit I∆n ≤ 0,2 A et t = 50 ms. On fixera I∆n = 0,1 A
10 - Fermer Q1.
11 - Créer le défaut en appuyant sur Bp3 :
Il y a déclenchement de Q1 : la protection est donc assurée dans tous les locaux

Conclusion :

Pour une valeur de RA donnée (elle ne peut être choisie mais éventuellement
améliorée), on doit avoir dans une installation :

I∆n le plus grand ≤ UL minimum des locaux de l'Installation / RA

39
Régime TT L’utilisation de DDR est une condition nécessaire mais non
Manipulation 4 suffisante pour assurer la protection – Valeur maximale de RA

40
TT - 4

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 4. Schéma équivalent :

3 – Ajuster les seuils du différentiel de Q1 à :


I∆n = 1 A et t = 50 ms

4 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q22 et Q33.


5 - Créer un défaut dans le récepteur R3 en appuyant sur Bp3
6 - Mesurer les tensions entre les masses des récepteurs et la Terre :
* UC3 = 40 V< UL du local 3 = 50V : pas de danger
* UC2 = 40 V> UL du local 2 = 25V : DANGER
* UC1 = 40 V> UL du local 1 = 25V : DANGER
Vérifier ces mesures par calcul du courant de défaut Id.

7 - Ouvrir Q1 .
8 - Remplacer RA = 120 Ω par RA = 3,9 Ω (200W}.
9 - Fermer Q1.

10 - Créer le défaut en appuyant sur Bp3.


11 - Mesurer les tensions entre les masses des récepteurs et la Terre :

• UC1 = UC2 = UC3 = 1,8 V: pas de danger


Vérifier ces mesures par calcul du courant de défaut Id.
Conclusion :

Pour une valeur de I∆n choisie, la protection est efficace à condition que la prise de
Terre des masses d’utilisation RA ait une valeur : RA ≤ UL min des locaux / I∆n

41
Régime TT
Manipulation 5 Déclenchement par des DDR placés à divers niveaux

42
TT - 5

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 5. Schéma équivalent :

3 - Ajuster les seuils du différentiel de Q1 à: I∆n = 1 A et t = 250 ms

4 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21, Q32.

5 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en fermant Bp2.

• le disjoncteur différentiel Q32 s'ouvre.

Il y a une sélectivité entre le DDR Q32 (instantané) et le DDR Q1 (temporisé à 250 ms). On
obtient ainsi une protection sélective.

6 - Câbler le DDR de Q21, et régler le temps de déclenchement de Q1 à 0 (position INST).

7 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en fermant Bp2 :


• un des disjoncteurs Q32, Q21 ou Q1 s'ouvre, au hasard des dispersions des courbes de
disjonction de chaque appareil.
Il n'y a pas de sélectivité entre les DDR Q32, Q21 et Q1, tous instantanés.

8 - Réaliser le montage de la partie a.

9 - Ajuster les seuils de Q1 à:


I∆n = 30 mA et t = 250 ms
10 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en fermant Bp2 :
• Q32 s'ouvre avant Q1
Le déclenchement temporisé de Q1 permet la sélectivité entre Q32 et Q1

Conclusion :

Un DDR temporisé doit toujours être associé à un DDR Instantané en aval

un défaut franc sur le récepteur R3 :

43
Régime TT
Manipulation 6 Les valeurs de prise de Terre doivent être mesurées périodiquement

44
TT - 6

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 6. Schéma équivalent :

3 - Ajuster les seuils du différentiel de Q1 à:


I∆n = 1A et t = 250 ms
4 - Mettre sous tension en fermant Q1 (réarmer le DDR si nécessaire), Q22, Q33.
5 - Créer un défaut franc dans le récepteur R3 en fermant Bp3.
• le disjoncteur différentiel Q1 s'ouvre: pas de danger
• calculer le courant de défaut Id et interpréter le résultat.
6 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).
7 - Remplacer RA = 22 Ω par RA = 390 Ω.
(en associant en série des résistances de 270 Ω et 120 Ω)
8 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q22, Q33.
9 -Créer un défaut franc dans le récepteur R3 en fermant Bp3 :
• le disjoncteur différentiel Q1 reste fermé. Pourquoi ?
• calculer Id dans ce cas.
10 - Mesurer la valeur du courant de défaut en branchant un ampèremètre à l'endroit du
défaut franc sur R3 : Id = 320 mA.
Le seuil de déclenchement de Q1 étant réglé à I∆n = 1 A, on voit que Id < I∆n :
il est donc normal que Q1 n'ait pas déclenché.
11 - Mesurer la tension entre la masse du récepteur R3 et la Terre :
* UC3 = 125 V : DANGER

Il convient de contrôler périodiquement la valeur de la prise de Terre des masses


d'utilisation.
Conclusion
Dans notre exemple UC3 reste < UL = 50 V si: RA ≤ UL / Seuil DDR en Q1
La protection n'est donc assurée par le DDR Q1 de seuil I∆n = 1A que dans la mesure où :
RA < 50 / 1= 50 Ω

45
Régime TT
Manipulation 7 Risques d’incendie

46
TT - 7

1 – Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 7. Schéma équivalent :

3 - Ajuster les seuils du différentiel de Q1 à:


I∆n = 1 A et t = 250 ms
4 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q22 et Q33.
5 -Créer un défaut de 120 Ω dans le récepteur R3 en appuyant sur Bp3 :
• le disjoncteur Q33 ne s'ouvre pas ;
• calculer le courant de défaut Id.
6 - Placer un ampèremètre aux bornes de Bp3 et mesurer le courant de fuite à la Terre :
* Id = 830 mA : DANGER D'INCENDIE puisque Id > 500 mA
(500 mA = courant limite pouvant provoquer l'incandescence du
point de contact de deux pièces conductrices )
7- Débrancher l'ampèremètre.
8 - Ouvrir Q33.
9 - Brancher R3 sur le DDR de Q33, sensibilité sur I∆n = 300 mA .
10 - Fermer Q33
11 - Créer le défaut de 120 Ω dans le récepteur R3 en fermant Bp3 :

• le disjoncteur différentiel Q33 s'ouvre.


Conclusion :
Les récepteurs placés dans les locaux présentant des risques d'Incendie devront être
protégés par des DDR de seuil l∆n ≤ 300 mA (article 482.2.10 de la norme NF C 15-100).
Autre manipulation possible: Mesurer les tensions de contact UC1, UC2 et UC3.
* Uc = 18 V : pas de danger pour les opérateurs

47
2. Le régime TN

• Le neutre du transformateur est relié directement à une prise de Terre RB .


(première lettre T)
• Les masses d’utilisation des récepteurs sont reliées au neutre. (deuxième lettre
N).
• Toutes les masses doivent être reliées par un conducteur de protection au point
neutre mis à la Terre (PE ou PEN).

TNC - le neutre et le conducteur de protection sont Confondus (PEN) :

Le schéma est interdit :


• si S < 10 mm² ,
• en aval TNS,
• en aval DDR,
• pour les canalisations mobiles.

TNS - le neutre et le conducteur de protection sont Séparés :

Le schéma est obligatoire si S < 6 mm²,

TNC en amont TNS


TNS en circuits terminaux.

48
Régime TN Un défaut à la masse entraîne une surintensité éliminée par les
Manipulation 1 disjoncteurs magnétiques classiques

49
TN - 1 Câblage en TNC

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 1.

Schéma équivalent :

3 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21 et Q32.


4 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en appuyant sur le bouton poussoir
Bp2 :
• le disjoncteur Q32 déclenche : pas de danger
(Q21 et Q1 peuvent éventuellement s’ouvrir aussi)

En cas de défaut franc, le courant de défaut Id est déterminé par l’impédance de la


boucle de courant Zd

Zd est très faible, donc Id important.


La tension entre la phase en défaut et le PEN à l’origine du circuit est prise égale à
80% de la tension simple nominale.

En régime TN, le défaut à la masse se traduit par une surintensité qui est
éliminée par les protections classiques (disjoncteurs). Les tensions de contact
ne sont pas dangereuses puisqu’il y a coupure instantanée.

50
Régime TN Un disjoncteur donné permet-il d’assurer la protection dans tous
Manipulation 2 les cas ?

51
TN - 2 Câblage en TNC

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 2 (pour la résistance de 25 Ω, utiliser le
rhéostat).
Schéma équivalent :

Note : La résistance variable de 25 Ω, symbolise la résistance du câble de mise à la Terre


d'un départ long (ici matérialisée par le rhéostat).
3 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21 et Q32.
4 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en appuyant sur le bouton poussoir Bp2 :

• Le disjoncteur Q32 ne déclenche pas.

• Calculer le courant de défaut Id et exploiter la courbe de déclenchement fournie en


annexe.
5 - Mesurer les tensions entre les masses des récepteurs R1 et R2 et la Terre :
UC1 = O
UC2 =133 V: DANGER, puisque la tension de contact UC2 est
supérieure à UL (25 V).
Voir les temps de coupure dans le tableau en fin de ce chapitre «Régime TN».

Conclusions :
• L'apparItion d'un défaut sur un départ long provoque des montées en potentiel
dangereuses.
• Le disjoncteur magnéto-thermique n'assure pas sur les départs longs la protection
contre les contacts Indirects.
• Un disjoncteur magnéto-thermique assure la protection contre les contacts
Indirects seulement dans la mesure où les câbles d'alimentation des récepteurs ne
sont pas trop longs.

52
Régime TN
Manipulation 3 Conditions optimales de protection

! Utiliser impérativement le rhéostat

53
TN - 3 Câblage en TNS

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 3 (pour la résistance de 10 Ω, utiliser le
rhéostat).
Schéma équivalent :

3 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21 et Q32.

4 - Créer un défaut franc dans le récepteur R2 en appuyant sur le bouton poussoir Bp2 :

* le disjoncteur différentiel Q32 s'ouvre instantanément: pas de danger .

Conclusion :
Si les longueurs de câbles sont trop importantes pour assurer la protection par
disjoncteur, il conviendra :
• d'augmenter la section du PE, ou
• d'utIlIser un disjoncteur de type B, ou
• d'Installer un DDR

Note :
Un DDR de seuil inférieur à 500 mA sera nécessaire sur les départs alimentant des locaux à
risque d'incendie.

54
La norme NF C 15-100 donne les valeurs des durées maximales de maintien de la
tension de contact :

Régime TN, pour UL = 50 V

Tension nominale Uo (volts) Temps de coupure (secondes)


120 - 127 0,8
220 - 230 0,4
380 - 400 0,2
> 400 0,1

Régime TN, pour UL = 25 V

Tension nominale Uo (volts) Temps de coupure (secondes)


120 - 127 0,35
220 - 230 0,2
380 - 400 0,05
580 0,02

Note ! Uo : tension entre phase et neutre

3. Le régime IT

• Le neutre du transformateur est isolé de la Terre.


(1ère lettre : I = isolé).

• Les masses d’utilisation des récepteurs sont reliées directement à une prise de
Terre.
(2ème lettre : T = Terre)

(Si la résistance de la prise de Terre est inférieure à 1Ω, il est conseillé de relier les
masses et le neutre à cette prise de Terre).

55
Signalisation au premier défaut
Déclenchement au 2ème défaut entre
deux phases

• Mise en œuvre et réglage du Contrôleur Permanent d’Isolement (CPI) :

1 - Réaliser la liaison du CPI.

2 - Mettre le CPI sous tension en fermant le disjoncteur situé en dessous de celui-ci.


Le CPI lance un autotest dès sa mise sous tension et il est opérationnel au bout de
20 secondes. Au bout de 6 heures, l’appareil lance automatiquement un nouvel
autotest.
3 - Régler les seuils de prévention et d’alarme du CPI (voir la notice se trouvant dans
le dossier technique du XM200 pour les procédures de réglage) :
3.1. Le CP est équipé d’un premier seuil dit « de prévention » afin d’informer
l’utilisateur de la baisse d’isolement de son installation. Régler le seuil
d’alarme Sp à 10 kΩ.
3.2. Le CPI est obligatoirement équipé d’un seuil dit « d’alarme » qui prévient
l’utilisation du niveau bas de l’isolement de son installation. Régler le seuil
d’alarme Sa à 2 kΩ.
3.3. Régler le temps du CPI à 15 secondes. Cette temporisation permet au CPI
XM200 de ne pas réagir pour des défauts fugitifs de courte durée,
inférieurs à ce temps.

Note : Si la prise de Terre des masses est séparée des masses d’utilisation, il y a
obligation d’employer un DDR sur chaque groupe de masses.

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Régime IT L’interconnexion et la mise à la Terre des masses sont des
Manipulation 1 conditions nécessaires et suffisantes pour la protection en cas de
premier défaut

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IT - 1 Câblage en IT

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 -Réaliser le montage correspondant à la planche 1. Schéma équivalent :

3 - Mettre sous tension en fermant Q1, Q21, Q22, Q32 et Q33. Si le CPI n'est pas sous
tension, fermer le disjoncteur puis attendre 20 secondes environ (durée de l'autotest) ;
vérifier les réglages de Sp (= 10 kΩ), Sa (= 2 kΩ) et T (= 15 sec).
4 - Créer un défaut franc dans le récepteur R3 en appuyant sur le bouton poussoir Bp3.
5 - Mesurer la tension entre la masse du récepteur R2 et la Terre :
UC2 = 0 V : pas de danger .
6 - Mesurer les tensions entre :
• la masse du récepteur R3 et la Terre
UC3 = 0 V : pas de danger

Conclusion :
Lors de l'apparItion d'un premier défaut (même franc), il n'y a pas de danger.
Le déclenchement n'est donc pas nécessaire au premier défaut, il faut cependant
prévoir un disposItif qui contrôle l'isolement du réseau et signale l'apparItion d'un
premier défaut.

Note : Après la mise hors tension du départ en défaut, voire de toute l'installation, le CPI
XM200 prévient l'utilisateur de l'existence de ce défaut : le CPI XM200 l'a mémorisé, avec sa
valeur, et le défaut est consultable (touche «menu ») et effaçable (touche «OK ») à tout
instant dans le menu principal.
En schéma IT, et en cas de premier défaut, l'impédance Zd de la boucle de défaut est
l'impédance du réseau par rapport à la Terre.
Dans le cas précis de ce banc d'essais, cette impédance Zd est constituée essentiellement
par l'impédance interne du CPI, car la longueur des câbles n'est pas significative.

58
Régime IT Contrôle permanent de l’isolement du réseau par rapport à la
Manipulation 2 Terre, signalisation d’un premier défaut

59
IT - 2 Câblage en IT
1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).
2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 2. Schéma équivalent :

3 - Mettre sous tension le contrôleur permanent d'isolement (CPI) et vérifier les réglages de
Sp (= 10 kΩ), Sa (= 2 kΩ) et T (= 15 sec).
4 - Ajuster le potentiomètre Rd3 à 2,2 kΩ (valeur maximale).
5 - Mettre le réseau sous tension en fermant Q1, Q22 et Q33
6 - Créer un défaut permanent dans le récepteur R3 en court-circuitant Bp3 :
6.1) Le voyant lumineux orange du CPI s'allume (sollicitation du seuil de prévention
ISp = 10 kΩ) ;
6.2) Diminuer lentement Rd3 jusqu'à allumage du voyant lumineux rouge du CPI
(sollicitation du seuil d'alarme Sa = 2 kΩ) ; la signalisation sonore. et lumineuse fonctionne
au bout de 15 secondes, et le détecteur XD301 associé à Q22 signale la présence d'un
défaut franc au bout de 30 secondes.
Calculer le courant de défaut Id (sachant que Z interne du CPI = 35 kΩ)
7 - Augmenter la valeur de la résistance de défaut Rd3 : dès que sa valeur est supérieure à
Sa (seuil d'alarme), la signalisation rouge disparaît au profit de la signalisation orange
( Sa < défaut < Sp ), la signalisation sonore annonce que la valeur de Rd3 passe au dessus
du seuil d'alarme.
8 - Diminuer la valeur de la résistance de défaut: dès que sa valeur est inférieure au seuil
du CPI, la signalisation fonctionne à nouveau au bout de 15 secondes.

Conclusion :
Le CPI contrôle en permanence l'isolement du réseau par rapport à la Terre et signale
dès que cet Isolement est Inférieur à 2 kΩ (seuil déterminé dans notre cas).
Il est intéressant de soulIgner le fait que le CPI signale aussi la baisse de l'Isolement
bien avant qu'on atteigne le seuil crItique, qu'Il mémorise le défaut ainsi que sa valeur
(si celui-cl est présent plus de 15 secondes), qu'on peut consulter cette mémoire et la
réinitialiser à tout Instant (mémoire effective même si le CPI est hors tension). Enfin,
en complément au CPI XM200, le présence des détecteurs XD301 associés aux
disjoncteurs de l'Installation, réalise le signalement automatique du départ en défaut
Note : Le détecteur XD301 est réinitialisé par le bouton poussoir "Reset" sur son boîtier.

60
Régime IT Défaut simple : recherche du départ en défaut par ouvertures
Manipulation 3 successives des divers disjoncteurs

61
IT - 3 Câblage en IT

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 3. Schéma équivalent :

3 - Vérifier les réglages du CPI : Sp (= 10 kΩ), Sa (= 2 kΩ) et T (= 15 sec).

4 - Mettre le réseau sous tension en fermant Q1, Q22, et Q33.


5 - Créer un défaut permanent avec Rd3 = 2,2 kΩ (sollicitation du seuil de prévention Sp)
dans le récepteur R3 en court-circuitant le bouton poussoir Bp3 :
5.1) Le voyant orange du CPI, associé à Sp, s'allume ;
5.2) Diminuer Rd3 et répéter l'opération jusqu'à allumer le voyant rouge (seuil Sa) et
déclencher la signalisation sonore.
5.3) Acquitter cette signalisation en appuyant sur le bouton poussoir « Arrêt klaxon »
sur le CPI XM200.
6 - Ouvrir le disjoncteur Q22 :
• lorsque Q22 est ouvert la signalisation sonore fonctionne à. nouveau. Le défaut se situe
donc en aval de Q22.
7 - Refermer Q22 et attendre le déclenchement de la signalisation sonore: l'acquitter. Ouvrir
le disjoncteur en aval de Q22, soit Q33 :
• lorsque Q33 est ouvert la signalisation sonore fonctionne à nouveau. Le défaut se situe
donc en aval de Q33.

Conclusion :
Il est possible de localiser le défaut en ouvrant successivement chaque disjoncteur.
Lorsque le disjoncteur qui alimente le défaut est ouvert, l'isolement du réseau remonte, le
contact inverseur du seuil du CPI fonctionne et fait retentir la signalisation sonore. Cette
méthode présente cependant l'inconvénient d'interrompre la distribution momentanément.
Dans les usines fonctionnant « à. feu continu », une interruption, même brève, sur chaque
départ n'est pas tolérable: il faut donc dans ce cas trouver une autre solution.
Cette solution est dans la signalisation locale du défaut, ceci étant rendu possible par des
détecteurs placés sur chaque départ ou groupement de départs.

62
Régime IT Défaut double : défaut franc sur R2 (phase 3) et défaut franc sur R3
Manipulation 4 (phase 1), nécessité de prévoir des DDR sur les départs longs

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IT - 4 Câblage en IT

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 4. Schéma équivalent :

Note : Simulation d'un départ long par R = 3.9 Ω, dans la boucle de défaut.
Câblage oblIgatoire du DDR sur Q33, car non-déclenchement magnétique de Q33.

3 - Vérifier les réglages du CPI : Sp (= 10 kΩ), Sa (= 2 kΩ) et T (= 15 sec).


Fermer Q1 à Q33.
4 - Créer un défaut franc permanent sur la phase Ph1 dans R2, en court-circuitant Bp2 :
4.1) Les signalisations lumineuse et sonore fonctionnent,
4.2) Acquitter les signalisations par le bouton « Arrêt klaxon » du CPI,
4.3) Le détecteur XD301 associé à Q21 signale le défaut sur ce départ.
5 - Créer un deuxième défaut franc dans R3 (utiliser la phase la plus à droite, Ph3) en
appuyant sur Bp3 : le DDR associé à Q33 déclenche et le défaut en R2 persiste.

Conclusion
Lorsqu'un départ long n'est pas efficacement protégé par les magnétiques de son
disjoncteur, il convient :
• d'augmenter la section du PE, ou
• d'utiliser un disjoncteur de type B, ou
• d'Installer un DDR.

Note : Un DDR de seuil inférieur à 500 mA sera nécessaire sur les départs alimentant des
locaux à risque d'incendie.
Le DDR est nécessaire sur les départs longs car l'impédance des câbles limite le courant de
court-circuit à des valeurs qui peuvent être inférieurs au seuil de déclenchement magnétique
du disjoncteur Q33.

64
Régime IT Défaut double : défaut franc sur R2 (phase 3) et défaut franc sur R3
Manipulation 5 (phase 1), les déclencheurs magnétiques suffisent à la protection

65
IT - 5 Câblage en IT

1 - Ouvrir tous les organes de coupure (Q1 à Q33).


2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 5. Schéma équivalent :

3 - Vérifier les réglages du CPI : Sp (= 10 kΩ), Sa (= 2 kΩ) et T (= 15 sec).


Fermer Q1 à Q33.
4 - Créer un défaut franc permanent sur la phase Ph1 dans le récepteur R2, en court-
circuitant Bp2 :
4.1) Les signalisations lumineuse et sonore fonctionnent,
4.2) Acquitter les signalisations par le bouton « Arrêt klaxon » du CPI,
4.3) Le détecteur XD301 associé à 021 signale le défaut sur ce départ.
5 - Créer un deuxième défaut franc dans R3 (utiliser la phase la plus à droite, Ph3) en
appuyant sur Bp3 : les disjoncteurs Q32 et Q33 déclenchent, leurs circuits de protection
magnétique étant sollicités par le courant de défaut.

Conclusion

Les départs ont des longueurs des câbles suffisamment courtes pour que les
déclencheurs magnétiques puissent Intervenir et satisfaire à la protection des
personnes.

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Régime IT Défaut simple : prise en compte des transitions provoquant un
Manipulation 6 défaut fugitif.

67
IT - 6 Câblage en IT

1 - Ouvrir tous les disjoncteurs (Q1 à Q33).

2 - Réaliser le montage correspondant à la planche 6. Schéma équivalent :

3 - Modifier les réglages du CPI avec les nouvelles valeurs suivantes :

Sa = 20 kΩ, Sp = 40 kΩ, T = 0 sec.

4 - Fermer Q1 à Q33.

5 - Créer un défaut fugitif dans R3 en appuyant sur Bp3 pendant 10 secondes envIron,
puis relâcher Bp3 :

5.1) Les signalisations sonore et lumineuse fonctionnent. La valeur de la résistance


équivalente de défaut due à la capacité Cd3 est très petite (défaut < Sa), puis remonte
pendant la charge de Cd3 et se stabilise, à charge terminée, à une valeur élevée (défaut >
Sp) due au courant de fuite du condensateur Cd3.

5.2) Dès le relâchement de Bp3, le CPI revient à la mesure d'un isolement correct,
mais a mémorisé le défaut fugitif.

Conclusion
Lors de démarrage de machInes à cIrcuIts magnétIques (prIncIpalement les moteurs),
de circuIts comportant des constituants électroniques de puissance ou des
condensateurs de compensation d'énergie, le réseau de distrIbution subit des forts
déséquilibres de courant pendant les phases transitoires, qui sont vus par le CPI
comme des défauts d'isolement. Ces défauts peuvent être « masqués » par le réglage
de la valeur de temporisation du CPI XM200.

Note : Après chaque essai avec Cd3, Il faut décharger le condensateur :


- mettre l'installation hors tension (ouvrir les disjoncteurs Q1 à Q33),
- raccorder aux bornes de Cd3 une résIstance de 270 Ω pendant 30 secondes,
- débrancher la résistance et remettre l'installation en servIce.

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ANNEXE

Glossaire

CEM : Compatibilité électromagnétique


CPI : Contrôleur Permanent d’Isolement
CR : protection Court Retard, (protection contre les surintensités de court-
circuit par disjoncteur avec déclencheur rapide)
DDR : Dispositif Différentiel Résiduel
DLD : Détecteur Localisation de Défaut
DPCC : Dispositif de Protection contre les Courts-Circuits (disjoncteurs ou
fusibles)
Électrisation :Application d'une tension entre deux parties du corps
Électrocution :Electrisation qui provoque la mort
GTB : Gestion Technique des Bâtiments
GTE : Gestion Technique de la distribution d’Energie électrique
GTP : Gestion Technique du processus (automatisation des...)
ID DD DDn : Seuil de fonctionnement d’un DDR
UL: Tension limite conventionnelle (tension de contact maximale
admissible) dite de sécurité
MT/HTA : Moyenne Tension : 1 à 35 kV selon le CENELEC (circulaire du
27.07.92)
Haute Tension de classe A : 1 à 50 kV selon le décret français du
14.11.88

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BIBLIOGRAPHIE

Les modules, ouvrages et didacticiels étudiés et/ou consultés pour l’élaboration de


cet ouvrage :

Modules/Ouvrages/Didacticiel Auteurs Edition


Les installations électriques R. Fraysse, A.M. Deprez Editions Castella
L’installation électrique Jacques Riva, Michel Frenot, Edition Eyrolles
Nabih Sawaya, Michel Souhait
Guide de l’installation électrique Claude REMOND Edition Citef SA
Collection technique
Didacticiel « Protection des Institut Shneider Formation Institut Shneider
personnes » version 4 Formation
Banc d’étude des Schémas de Notice technique Groupe Schneider
Liaison à la Terre avec Manuel de travaux pratique Electric
recherche automatique de défaut
Les machines électriques P.Lucas, P. Charruault Librairie Delagrave
Distribution basse tension Catalogue 98/99 Groupe Schneider
Groupe Schneider Electric

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