Vous êtes sur la page 1sur 14

Etapes pour la réalisation d’un projet basse tension raccordé au

réseau d’une installation PV avec le logiciel PVSYST

MP2ERTA

I. Prédimensionnement

1. Puissance installée

Au stade de l’avant-projet, l’ingénieur essayera de situer, en collaboration avec l’architecte,


les surfaces disponibles pour recevoir des capteurs solaires. Son rôle est alors d’évaluer
grossièrement la puissance PV qu’il est possible d’installer (en fonction de la technologie
choisie), ainsi que les énergies annuelles qu’on peut en attendre a priori, selon l’orientation ou
certains choix constructifs particuliers. Par définition, la puissance installée est la puissance
nominale des panneaux PV, donnée par le constructeur pour les conditions standard (1000
W/m2, 25°C, AM 1.5). On l’exprime souvent en Wc ou kWc (c pour «crête»). La puissance
installée est la puissance nominale des capteurs à la condition standard.

La première évaluation de la puissance qu’il est possible d’installer devra tenir compte de
divers types de contraintes :

a. L’orientation générale:
Étant donné le prix encore élevé des panneaux PV, il est nécessaire de choisir des orientations
très favorables à la production d’énergie. L’influence de l’orientation est indiquée par le
tableau suivant :

Inclinaison 0° 30° 60° 90°


Orientation

Est 93% 90% 78% 55%

Sud- Est 93% 96% 88% 66%

Sud 93% 100% 91% 68%

Sud-ouest 93% 96% 88% 66%

Ouest 93% 90% 78% 55%

1
Pour les installations couplées au réseau, si le prix de l’énergie ne varie pas trop entre l’été et
l’hiver, on se référera plutôt à un optimum annuel.

b. L’homogénéité du champ

Lorsqu’on branche des modules PV en série et en parallèle pour former un champ, la


caractéristique globale du champ est la somme des caractéristiques (en tension et courant) des
panneaux. Cependant, si certains panneaux sont déficients, la puissance totale qu’on peut
extraire diminue rapidement de manière non linéaire, car certains panneaux ne travaillent plus
à leur point de puissance maximum.

Figure I. 1 : Orientation du champ

c. La technologie envisagée

Plusieurs types de capteurs sont offerts sur le marché, le choix peut dépendre de l’énergie
désirée, les cellules monocristallines restent généralement très sombres, mais bien structurées,
alors que les polycristallines offrent des reflets bleutés et moirés, les panneaux amorphes ont
une homogénéité noire, sans compter les composants futurs en couches minces, où l’on peut
envisager toute une gamme de couleurs.

2
Evidemment, chacune de ces variantes est caractérisée par une efficacité propre, ce qui peut
se traduire par une «puissance installée» spécifique par unité de surface. Cette efficacité varie
dans une fourchette d’environ 12% pour des cellules monocristallines, à environ 6% dans le
cas de panneaux amorphes. Il est donc nécessaire d’en tenir compte lors du
prédimensionnement.

d. Le prix

Dans les conditions actuelles du marché, le prix spécifique par watt est relativement
équivalent pour les panneaux cristallins (mono et poly), et les panneaux amorphes. Cette
équipartition des prix entre les diverses technologies semble être une conséquence des lois du
marché.

2. Energie produite

Les choix discutés au paragraphe précédent concernent la puissance installée, liée à la


quantité de capteurs. La production d’énergie qu’on peut en attendre est un second volet du
prédimensionnement. Sa détermination nécessite l’évaluation de l’énergie incidente dans le
plan des capteurs, elle est donc liée à la météorologie et à l’orientation choisie.

En première approximation, l’énergie produite par le champ PV est proportionnelle aux


valeurs d’énergie incidente. Cette énergie est obtenue directement à partir de la puissance
installée. On peut donc considérer que chaque kWh/m2 d’énergie incidente permettra au
champ de fournir l’équivalent de sa puissance nominale pendant une heure donc :

EPV [kWh] = PInst [kWc/kW/m2] · Einc [kWh/m2]

Cette énergie concerne la puissance théorique à la condition standard. Il faut considérer qu’en
fonctionnement les cellules s’échauffent sous l’effet de l’absorption du rayonnement solaire,
et donc que leur efficacité varie.

II. Dimensionnement détaillé

Le dimensionnement détaillé d’une installation a pour objectif de fixer les modalités de


construction, en fonction de critères techniques, économiques et d’efficacité énergétique. Il
comporte :

 le choix des composants (panneaux PV, onduleur, matériel de raccordement, etc.);


 la disposition détaillée du champ de capteurs (orientation, mode de montage, câblage.);

3
 l’estimation de l’énergie produite ;
 une évaluation des coûts de construction, et le prix du kWh résultant.

Pour les analyses d’efficacité énergétique et les optimisations selon divers choix techniques,
l’outil principal sera la simulation du système grâce au logiciel PVSYST 7.0.8 (2020).

1. Simulation : le logiciel PVSYST

Le processus de simulation de PVSYST calcule le comportement du système et l’ensemble


des perturbations pour chaque heure de fonctionnement, à partir des données d’entrée, c’est-à-
dire de l’énergie disponible définie par la base météo.

Figure I. 2 : Logo PVSYST

Le système est caractérisé par un ensemble de paramètres, répartis en plusieurs groupes


fonctionnels, la définition de l’énergie incidente dans le plan des capteurs, les ombrages
proches, le champ PV, la structure du système, faisant intervenir des composants regroupés
dans une bibliothèque. Les besoins de l’utilisateur peuvent être modélisés si le réseau ne peut
absorber toute l’énergie produite, ou si on doit appliquer une tarification différente entre
énergie consommée sur place et énergie revendue.

a. Organigramme du processus de simulation PVSYST

4
Données météo Données météo Données horaires
horaires mensuelles Mesures plan
Année de référence capteurs

Génération de
Valeurs horaires
Synthétiques

Projet :
Définition du site,
Base de données météo horaires
Corrections météo

Rayonnement incident dans le plan capteurs:


Transposition (plan fixe, plan suiveur)
Albédo
Horizon

Ombrages proches
Dessin du système et son environnement (3D)
Facteur d'ombrages brut et selon modules

Champ PV
Choix des panneaux PV (bibliothèque)
Nombre et interconnexions des panneaux
Facteur de pertes thermiques
Résistance ohmique du câblage
Désadaptation des panneaux («mismatch»)
Facteur d’incidence (IAM)
Système
Choix de la configuration (réseau, système isolé)
Choix des composants (onduleurs)

Charge-utilisateur
Profils constant, mensuel, journalier
Profil de probabilités instantanées

Simulation du système (par pas horaires)


Résultats pour une version de calcul:
Tableaux, graphiques mensuels, journaliers, horaires
Fichiers ASCII d'exportation

Simulation du système (par pas horaires)


Résultats pour une
5 version de calcul:
Tableaux, graphiques mensuels, journaliers, horaires
Fichiers ASCII d'exportation
Figure I. 3 : Interface PVSYST

b. Projet : site météo

Dans PVSYST, l’étude d’une installation donnée est effectuée dans le cadre d’un projet, qui
fixe les données du site et de la météo. Pour un projet donné, l’opérateur peut définir diverses
variantes de chaque groupe de paramètres et exécuter la simulation pour toute combinaison
désirée.

Le site contient les paramètres géographiques de l’installation (latitude, longitude, altitude,


fuseau horaire), nécessaires aux calculs de géométrie solaire.

6
Figure I. 4:Coordonnées géographiques

Le fichier météo de base doit être préparé, dans le format interne du programme, soit à partir
de données ASCII en valeurs horaires, soit en synthétisant des valeurs horaires artificielles à
partir de données mensuelles.

7
Figure I. 5: Météo mensuelle

c. Orientation

L’efficacité maximale d’un panneau solaire serait atteinte si l’angle d’incidence des rayons
solaires était toujours de 90°.

8
Figure I. 6: Interface d'orientation

d. Système
 Définition du champ PV

A ce stade, le logiciel connaît l’énergie arrivant réellement sur la surface des capteurs. Il faut
maintenant définir les paramètres du champ.

 Choix des panneaux

On choisit d’abord l’élément de base, le panneau PV, dans la bibliothèque des composants
disponibles sur le marché. Le programme suppose que tous les panneaux du système sont
identiques.

On définit ensuite le nombre de panneaux, et leur interconnexion en série/parallèles, avec les


possibilités de regroupement définies dans le cadre de la figure 9.8. Plusieurs panneaux en
série et parallèle forment des groupes; on peut éventuellement connecter plusieurs groupes en
série et parallèle pour former un champ. Un champ est connecté sur une entrée d’onduleur. Le
système peut comporter plusieurs champs identiques (avec plusieurs onduleurs).

9
Figure I. 7: Câblage du champ

Ceci fixe les caractéristiques globales du système (puissance nominale, courant et tension,
surfaces brute et active).

 Définition de système

Les paramètres du champ permettent de calculer l’énergie électrique potentiellement


disponible à la sortie du champ PV, s’il fonctionnait toujours au MPP (Maximum Power
Point).

Cependant, la conduite du champ est assurée par les convertisseurs d’énergie du système.
L’énergie réellement extraite du champ dépend donc de la qualité de recherche du point de
puissance maximum, ou de la tension de fonctionnement (point de fonctionnement) s’il s’agit
d’un utilisateur à tension ou résistance fixée.

Dans le logiciel PVSYST, le pas suivant concerne la configuration du système (couplé au


réseau, isolé avec batteries, etc.). Nous limiterons ici la discussion aux systèmes couplés au
réseau, où l’onduleur effectue la recherche du point de puissance maximum.

Pour la définition du système, l’opérateur est invité à choisir un type d’onduleur dans la
librairie. Cet onduleur pourra être unique ou multiple selon le nombre de champs définis
précédemment. Le programme teste la compatibilité de l’onduleur choisi avec les données du
champ: tension d’entrée selon le nombre de panneaux en série, ordre de grandeur de la
puissance nominale.

 Dimensionnement de l’onduleur

10
On peut penser, en première analyse, qu’il suffit de connecter une puissance du champ PV
égale à la puissance maximale de l’onduleur. Dans la réalité, c’est la démarche la plus suivie.
(Eviter l'utilisation d'un onduleur surdimensionné).

Figure I. 8: Distribution de puissance au MPP

e. Ombrages
 Les ombrages proches

Avec la généralisation des systèmes PV et l’intégration des capteurs dans le bâtiment, rares
sont les installations qui ne subissent pas un problème d’ombrage (arbre, mât, pan de mur). Or
il est quasiment impossible d’appréhender intuitivement les pertes liées aux ombrages
proches.

Le logiciel PVSYST dispose d’un outil CAO simplifié pour de tels traitements. L’opérateur
construit son système en assemblant des formes élémentaires prédéterminées. Il peut ensuite
visualiser, en perspective, l’ombre portée pour toute position du soleil ou instant de l’année.

11
Figure I. 9: Scène d’ombrages proches

Figure I. 10 : Facteur d’ombrage

 Ombrages et production électrique

Les ombrages partiels sur un champ PV produisent en réalité des effets beaucoup plus
complexes, si l’on se rappelle du fait que lorsqu’une seule cellule est ombrée, c’est le courant
de toute la chaîne de cellules en série avec elle qui est limité. Même avec les diodes by-pass
de protection, cette chaîne ne participe plus que marginalement à la production du champ. On
a ainsi des effets non linéaires pratiquement impossibles à résoudre dans le cadre d’une telle
simulation.

12
Figure I. 11: Calepinage

C’est pourquoi le logiciel offre la possibilité de partitionner le champ en rectangles,


représentant chacun une chaîne de panneaux en série pour limite les pertes.

Figure I. 12: Pertes

III. Diagramme des pertes sur l’année entière


Le diagramme suivant représentant les pertes de notre installation sur une année entière :

13
Figure I. 13: Diagramme des pertes

14

Vous aimerez peut-être aussi