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CHAPITRE 3 METHODES D’ANALYSE DES

CIRCUITS ELECTRIQUES

1.  INTRODUCTION  2 

2.  THEOREME DE SUPERPOSITION  3 

3.  THEOREME DE THEVENIN ET DE NORTON  4 

3.1  THEOREME DE THEVENIN  4 


3.2  THEOREME DE NORTON  6 
3.3  RELATION ENTRE LE THEOREME DE THEVENIN ET DE NORTON  8 

4.  THEOREME DE MILLMAN  9 

5.  THEROME DE KENNELY  11 

5.1  TRANSFORMATION TRIANGLE – ETOILE  11 


5.2  TRANSFORMATION ETOILE –TRIANGLE  12 

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CHAPITRE 3 METHODES D’ANALYSE DES CIRCUITS
ELECTRIQUES

1. INTRODUCTION
L’usage des lois de Kirchhoff1 permet de toujours trouver les tensions et courants dans un
réseau électrique linéaire en régime quelconque. Mais la résolution passe par un système
d’équations dont la taille augmente avec celle du circuit et par conséquent le nombre
d’inconnues à déterminer.

Dans le cas de circuits fonctionnant en régime établi, c’est à dire lorsque le régime transitoire
est terminé, il est possible d’optimiser la recherche des grandeurs inconnues. Celle-ci fait
appel aux théorèmes généraux de l’électrocinétique.

Le premier, le théorème de superposition, exploite les propriétés des circuits linéaires : la


réponse complète d’un circuit à la superposition de plusieurs grandeurs est la somme des
réponses obtenues pour chacune d’elle appliquée seule.

Mais un réseau électrique peut être assimilé à une source de tension réelle dont on définit la
résistance interne et la force électromotrice dans le cas du théorème de Thevenin2 ou la
conductance interne et le courant électromoteur dans le cas du théorème de Norton3. Il est
possible de passer de l’une à l’autre de ces sources qui sont équivalentes.

Lorsque le réseau est composé de nombreuses branches aboutissant à un noeud central, la


tension entre ce dernier et le noeud de référence (souvent 0 V) s’exprime très rapidement à
l’aide du théorème de Millman4.

Enfin, le théorème de Kennelly5 permet de simplifier l’étude de certains circuits électriques


comportant des dérivations.

1
Physicien allemand Gustave Kirchhoff 1824-1887
2
Ingénieur télégraphe français Léon Charles Thevenin 1857-1926
3
Ingénieur électricien américain Edward Lawry Norton 1898-1983
4
Ingénieur électronicien américain Jacob Millman 1911-1991
5
Physicien allemand Arthur Edwin Kennelly 1861- 1939

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2. THEOREME DE SUPERPOSITION

Dans un réseau linéaire, le courant (ou tension) dans une branche quelconque est égal à la
somme algébrique des courants (ou des tensions) obtenues dans une branches sous l’effet de
chacune des sources indépendantes prises isolément, toutes les autres ayant été remplacées
par leur résistance interne.

Exemple d’application

R
Io Eo = 12 V ; Io = 2A ; R = 5Ω
Eo R U Calculer V par le théorème de
superposition.

Le schéma ci-dessus peut être décomposé en deux circuits indépendants suivants le théorème
de superposition :

Io
R R
R
Eo R Eo/2 R − . Io
2

La source de tension est remplacée par


La source de courant est remplacée par un court-circuit

E R 12 5
U = o − Io = − x 2 =1 V
2 2 2 2

Remarque :

Lors de l’application du théorème de superposition, avec plus de deux sources indépendantes,


on peut effectuer des regroupements en sous–ensemble. (Si cette démarche permet de
simplifier la résolution du problème)

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3. THEOREME DE THEVENIN ET DE NORTON

Soit un réseau électrique linéaire constituant


A i un dipôle mis en relation avec un autre réseau
électrique par l’intermédiaire de deux nœuds
Réseau Réseau A et B. Ce dipôle linéaire peut être modélisé
complexe u électrique en un dipôle équivalent dit de Thévenin
(source de tension réelle) ou de Norton
B (source de courant réelle)

3.1 Théorème de Thévenin

Un réseau linéaire, ne comprenant que des sources indépendantes de tension, de courant et des
résistances, pris entre deux bornes se comporte comme un générateur de tension E en série
avec une résistance R.

La f.e.m. E du générateur équivalent est égale à la tension existant entre les deux bornes
considérées lorsque le réseau est en circuit ouvert. La résistance R est celle du circuit vu des
deux bornes lorsque toutes les sources sont éteintes (sources en court-circuit en pensée).

A Req ETh est la tension vue entre les


A deux bornes A et B lorsque le
Réseau dipôle est à vide. (réseau linéaire
complexe non relié au réseau électrique).
ETh
B
B

Req u
A
0A A vide : Rien ETh
ETh n’est relié aux
0V ETh bornes AB
ETh
i
0 ICC
B

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Exemple d’application
Considérons l’exemple précèdent (superposition) et essayons de déterminer U par la méthode
de Thevenin. Le schéma précèdent peut être décomposé en « Réseau linéaire » et en Réseau
électrique » suivant les schémas ci-dessous :

A
R Io
Eo R Uo

B
« Réseau complexe » « Réseau électrique »

Déterminons les éléments équivalents du générateur de Thevenin à partir du schéma du


« réseau complexe »
Eo
• A vide la tension Uo est égale = ETh (pont diviseur de tension)
2
R
• RTh = car les deux résistances de valeur R sont en parallèle (après avoir court-
2
circuité la source de tension Eo)
Le circuit devient alors :

RTh
D A
Io
RTh.Io Il suffit maintenant d’appliquer
ETh U la loi des mailles (maille
+ ABCD) pour trouver U

C B

Eo R
ETh − RTh I o − U = 0 ⇒ U = ETh − RTh I o = − Io
2 2
12 5
Application numérique : U = − x2 = 1V
2 2

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3.2 Théorème de Norton
De même on peut remplacer tout réseau linéaire, ne comportant pas de sources commandées,
pris entre deux de ses bornes par une source de courant Icc en parallèle avec une résistance
RN. L'intensité Icc est égale au courant de court-circuit, les deux bornes étant reliées par un
conducteur parfait. La résistance RN est celle du circuit vu des deux bornes lorsque toutes les
sources sont éteintes.

A
A
Icc
Réseau Icc est le courant de court-circuit
complexe RN entre les deux bornes A et B

B
B

A u
0A En court-circuit, le
Icc Icc courant dans Ro
RN
est nul.
i
B 0 Icc

Exemple d’application
Considérons toujours l’exemple traité à la partie « superposition » et essayons de déterminer
U par la méthode de Norton. Le schéma précèdent peut être décomposé en « Réseau
complexe » et en Réseau électrique » suivant les schémas ci-dessous :

A
R Io
Eo R Uo

B
« Réseau complexe » « Réseau électrique »

Déterminons les éléments équivalents du générateur de Norton (Icc; RN) à partir du schéma
du « réseau complexe »
• Pour déterminer Icc, il suffit de court-circuiter les bornes AB du « Réseau complexe »

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Icc Icc
A
Icc
R A
Eo R R
⇒ Eo
B
B

E
Le courant de court-circuit est alors : Icc = o
R
R
• RN = R Th = car les deux résistances de valeur R sont en parallèle exactement
2
comme dans Thevenin.

Le circuit devient alors :

A
Icc IRN Io

RN U= RN. IRN

R ⎛ Eo ⎞ E I .R
Nous avons : U = RN.IRN = RN (Icc − Io ) = ⎜ − Io ⎟ = o − o
2⎝ R ⎠ 2 2

⎛ 12 2 ⎞
Application numérique : U = ⎜ − 5 ⎟ = 1V
⎝ 2 2 ⎠

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3.3 Relation entre le théorème de Thévenin et de Norton

Soient les deux générateurs équivalents suivants vus des bornes A et B d’un réseau linéaire

Générateur équivalent de Thévenin Générateur équivalent de Norton

A
RTh
A
Icc

UAB RTh UAB


ETh

B B

Nous avons vu dans l’exercice précèdent que RTh = RN. Déterminons maintenant la tension
UAB vue des bornes AB des deux générateurs équivalents :

• Le modèle de Thévenin donne UAB =ETh (1)


• Le modèle de Norton donne UAB =RTh.I cc (2)
E Th
En égalisant les deux équations on obtient : UAB =ETh = RTh.I cc ⇒ I cc =
E
Icc = Th
RTh
R Th

E Th
Les générateurs de Thevenin et de Norton sont reliés par la relation I cc =
E
Icc = Th
RTh
R Th

Reprenons notre exercice en utilisant la dualité Thevenin / Norton.

A R A R
Io
R I
Eo R U
Eo U E1 =R.Io

B
B
« Schéma original » « Schéma équivalent »

A partir du schéma équivalent, il suffit d’appliquer la loi des mailles dans la maille de gauche
pour déterminer U.

E o − RI − U = 0 ⇒ U =E o −RI (1). L’élément inconnu dans cette équation est le courant I qui
peut être déterminé par application de la loi des mailles sur l’ensemble du circuit, nous avons :

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E + RIo
E o − 2RI + RIo = 0 ⇒ I = o (2). Il suffit maintenant de remplacer I de l’équation (2)
2R
⎛ E + 2RIo ⎞ ⎛ E + 2RIo ⎞
dans (1) : U = E o − R⎜ o ⎟ = Eo − ⎜ o ⎟
⎝ 2R ⎠ ⎝ 2 ⎠

⎛ 12 + 2.5.2 ⎞
Application numérique : U = 12 − ⎜ ⎟ = 1V
⎝ 2 ⎠

4. THEOREME DE MILLMAN
Le théorème de Millman s'applique à un circuit électrique constitué de n branches en
parallèle. Chacune de ces branches comprenant un générateur de tension parfait en série avec
un élément linéaire (comme une résistance par exemple).

Prenons ce circuit électrique typique sur lequel on va pouvoir appliquer ce théorème:


I1 I2 I3 IN
R1 R2 R3 RN
Vm

E1 E2 E3 EN

Pour chacune des branches nous pouvons écrire :

⎧ E1 − Vm
⎪I1 = R1

⎪ E 2 − Vm
⎧E1 − Vm = R1I1 ⎪I2 =
⎪ ⎪ R2
⎪E 2 − Vm = R 2I2 ⎪⎪ E 3 − Vm

⎨E 3 − Vm = R 3I3 Soit encore ⎨I3 =
⎪.......... .......... ⎪ R3
⎪ ⎪.......... .......... .......
⎪⎩EN − Vm = RNIN ⎪
⎪I = EN − Vm
⎪N RN

⎪⎩
En sommant ces relations (application de la loi des nœuds) il vient :

E − Vm E 2 − Vm E 3 − Vm E − Vm
I1 + I2 + I3 + ........ + IN = 1 + + + ......... + 4
R1 R2 R3 R3
Or nous avons :

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I1 + I2 + I3 + ..... + IN = 0 donc :
⎛ 1 1 1 1 ⎞ E1 E 2 E 3 E
Vm ⎜⎜ + + + ..... + ⎟⎟ = + + + ....... + N
⎝ R1 R 2 R 3 RN ⎠ R1 R 2 R 3 RN
E1 E 2 E 3 E
+ + + .... + N
R R 2 R3 RN E1.G1 + E 2 .G 2 + E 3 .G3 + ..... + EN.GN
Vm = 1 =
1 1 1 1 G1 + G 2 + G3 + ....... + GN
+ + + ..... +
R1 R 2 R 3 RN

n E n
k
∑ ∑ G k .E k
R
Vm = k =1 k = k =1
n 1 n
∑ ∑Gk
k =1 R k k =1

Si une résistance se retrouve seule sur une des branches, alors pour la formule du théorème de
Millman il faut considéré que la résistance est en série avec un générateur de tension nulle.

Exercice d’application

A
R1 R2 Calculer U et I en utilisant le
I théorème de Millman. On donne :
E1 = 10 V
R3 U E2 = 40 V
E1 E2 R1 = 5 Ω
R2 = R3 = 10 Ω

Le potentiel du point A se détermine aisément par l’application du théorème de Millman :

E1 E 2 0 10 40
+ + +
VA = R1 R 2 R3 ; VA = 5 10 = 15 V
1 1 1 1 1 1
+ + + +
R1 R 2 R 3 5 10 10

U = V A − VB = 15V car VB = 0

U 15
et I = = = 1,5 A
R 3 10

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5. THEROME DE KENNELY
Le théorème de Kennelly ou transformation triangle-étoile (∆-Y), ou transformation étoile-
triangle (Y-∆), ou encore transformation T-Π, est une technique mathématique qui permet de
simplifier l'étude de certains circuits électriques comportant des dérivations.

I1 I2

A R12 B

R1
R2
T

R31 R23

R3

C
I3

5.1 Transformation Triangle – Etoile

Le passage de la structure triangle ABC à la structure étoile TABC s’obtient par les relations
suivantes :

Résistance équivalente Triangle Etoile

RAB R12 .(R 23 + R 31) R1 + R 2


R12 + R 23 + R 31

RBC R 23 .(R12 + R 31) R 2 + R3


R12 + R 23 + R 31

RAC R 31.(R12 + R 23 ) R1 + R 3
R12 + R 23 + R 31

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Pour que les deux circuits (Triangle et Etoile) soient équivalents, il faut que les résistances
vues des bornes AB, BC et AC soient respectivement équivalentes. On tire alors les égalités
suivantes :

R R + R12R 31 R R + R 23R 31
R AB = R1 + R 2 = 12 23 ; RBC = R 2 + R 3 = 23 12 ;
R12 + R 23 + R 31 R12 + R 23 + R 31

R 31R12 + R 31R 23
R AC = R1 + R 3 =
R12 + R 23 + R 31

Pour déterminer les résistances R1, R2 et R3, il suffit d’effectuer les opérations suivantes :
• Pour R1, sommer la première et la troisième égalité et retrancher la deuxième
• Pour R2, sommer les deux premières égalités et retrancher la troisième
• Pour R3, sommer les deux dernières égalités et retrancher la première

On obtient alors les égalités suivantes :

R12 .R 31
T R1 =
A B A B R12 + R 23 + R 31
R12 R1 R2
R12 .R 23
R31 R23 R3 R2 =
R12 + R 23 + R 31

R 31.R 23
C C R3 =
R12 + R 23 + R 31

Le produit des résistances adjacentes divisé par la somme totale des résistances

5.2 Transformation Etoile –Triangle

On a déduit pour cette transformation les relations suivantes :

A T B A
R .R + R 2 .R 3 + R 3 .R1
R12 R12 = 1 2
R1 R2 R3
R23 R1.R 2 + R 2 .R 3 + R 3 .R1
R3 R31 R 23 =
R1
R .R + R 2 .R 3 + R 3 .R1
R 31 = 1 2
C C R2

La somme des produits de résistances divisée par la résistance opposée.

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Exemple d’application

Déterminer la résistance équivalente vue des bornes AB du schéma ci-dessous en fonction de


r:
D
A r

r C r
r
r

On transforme le sous circuit Triangle (ACD) en Etoile. Le nouveau schéma est ci-dessous :
D
A r/3 r/3 Chaque résistante de l’étoile vaut
r.r(r+r+r) = r/3
r/3 La résistance équivalente
R AB = r/3 + ((r/3 + r)//(r/3 + r))
C r
4r 4r
.
r 3 3 = r + 2r = 3r
r R AB = + alors
3 4r 4r 3 3 3
+
B 3 3
R AB = r

On peut aussi transformer le sous circuit Etoile (ADB) en Triangle. Le nouveau schéma est
ci-dessous :
Chaque résistance du triangle vaut 3r² /r =
r D 3r
A
La résistance équivalente
R AB = 3r// ((3r//r) + (3r//r))
3r
3r 3r
r 3r//r = et (3r//r) + (3r//r) = 2(3r//r) =
4 2
3r 3r alors :
3r 9r²
3r.
B R AB = 2 = 2 = 9r² x 2 = r
3r 9r 2 9r
3r +
2 2

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