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(http://captaincontrat.com)
Vous souhaitez fidéliser vos salariés et les associer au développement de votre entreprise ? Vous avez tout intérêt à mettre en
place un outil d’intéressement au capital de votre société !
En effet, dans un contexte concurrentiel marqué par une chasse permanente aux talents, un grand nombre de dispositifs
d’actionnariat salarié ont été développés par la pratique et encadrés par la loi : BSA (/articles-gestion-entreprise/bons-
Ils ont pour finalité commune d’attirer de nouveaux talents, de les inciter à la performance et de contribuer à leur attachement à
l’entreprise.
Pour tirer profit d’une telle opération, encore faut-il choisir le bon dispositif, c’est-à-dire un qui soit adapté à votre entreprise, à
votre activité et à vos besoins.
Quels sont les différents outils d’intéressement au capital réservés aux salariés ? Quels avantages présentent-ils pour vos salariés et
pour la société ? Comment faire le bon choix ?
Maître Sabine Hossenbaccus décrypte le sujet pour vous et vous livre ses plus précieux conseils.
L'auteur - Me Sabine Hossenbaccus, avocat à la Cour, inscrit au
barreau de Paris, a développé de solides compétences en conseil
en entreprise. Elle intervient au profit de PME et PMI et de leurs
actionnaires, au profit des acteurs du Capital Investissement (au
titre des opérations d'investissement, de suivi, de cession de leurs
participations...) dans la mise en oeuvre d'opérations spécifiques
intéressant les entreprises ou groupes d'entreprises
(restructurations, contrôles fiscaux, joint ventures...) et dans toutes
les étapes de développement de ces sociétés.
Au même titre que le BSPCE, le Bon de Souscription d’Actions (BSA) est un bon qui donne le droit à son bénéficiaire d’acheter
des actions de la société, pendant une période déterminée et à un prix fixé à l’avance.
Les stock-options sont des options d’achat qui permettent à leur bénéficiaire de souscrire ou d’acquérir des actions de la société à
une valeur prédéterminée dans un délai fixé.
Les BSPCE, BSA (/document/emission-bsa) et stock-options sont donc des mécanismes d’intéressement au capital social.
Autrement dit, ils permettent d’impliquer les salariés dans le capital de la société en leur permettant de devenir actionnaires.
L’idée est de les inciter à la performance en les intéressant directement à la valorisation de la société.
L’avantage pour le salarié est de pouvoir acheter les actions de la société à un prix inférieur à leur valeur, si le cours de l’action
augmente. La société, quant à elle, a le pouvoir de récupérer des liquidités et d’augmenter son capital social. C’est aussi un moyen
pour le dirigeant employeur de garder durant un certain temps des profils de salariés, des talents au sein de sa société.
LES BÉNÉFICIAIRES DES BSPCE, BSA ET STOCK-
OPTIONS
Avant toute chose, il faut avoir en tête la nuance qu’il y a entre les sociétés qui peuvent recourir aux dispositifs d’actionnariat salarié
et les personnes qui y sont éligibles au sens strict, c’est-à-dire celles qui peuvent se voir attribuer des BSPCE, BSA ou stock-
options.
Comme indiqué précédemment, de manière générale, les sociétés qui mettent en place un mécanisme d’intéressement au capital
sont des structures en phase de développement qui cherchent à augmenter leur capital social (/articles-gestion-
entreprise/augmentation-capital). C’est notamment le cas des start-up.
Il convient toutefois de noter une particularité pour l’attribution de BSPCE. Les sociétés qui souhaitent en attribuer doivent remplir
un certain nombre de conditions au préalable. Elles doivent en effet :
ne pas avoir été créées dans le cadre d'une concentration, restructuration, extension ou reprise d'activités préexistantes, sauf
exception ;
ne pas être cotées ou bien, si c’est le cas, avoir une capitalisation boursière inférieure à 150 millions d’euros ;
avoir un minimum de 25% de leur capital social détenu par des personnes physiques ou par des personnes morales (dont
75% du capital social est détenu par des personnes physiques).
A qui les sociétés peuvent-elles attribuer des BSPCE, BSA ou stock-options ? Qui peut bénéficier de tels mécanismes
d’intéressement au capital social ?
Les sociétés par actions qui remplissent les conditions spécifiques précitées peuvent attribuer des BSPCE à leurs salariés ainsi qu’à
leurs dirigeants soumis au régime fiscal des salariés.
Les BSA visent un public plus large. Ils peuvent être attribués à toute personne, que ce soit des salariés de la société, des
dirigeants ou des tiers à la société.
LA PROCÉDURE D’ATTRIBUTION DES BSPCE, BSA ET
STOCK-OPTIONS
Que vous envisagiez d’attribuer des BSPCE, des BSA ou des stock-options à vos salariés, il vous faut obtenir l’autorisation
préalable de la collectivité des actionnaires de la société. Il faut une décision d’attribution.
Je vous invite donc à consulter vos statuts afin de respecter les conditions (quorum, majorité, etc) et les formes requises pour
prendre ce type de décision collective.
Il faut toutefois avoir en tête certaines spécificités procédurales propres à chaque dispositif d’actionnariat salarié.
L’attribution de BSPCE
Dans leur décision, les actionnaires doivent préciser le nombre de BSPCE émis et leur prix d’exercice. Notez que si vous avez
procédé à une augmentation de capital social dans les 6 mois qui précèdent, vous ne pouvez fixer un prix d’exercice inférieur au
prix d’émission.
Une fois l’attribution effectuée, les bons sont convertis en actions. Sachez qu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’une cession. Ce n’est
qu’à compter du jour où il aura exercé ses bons que le salarié sera titulaire d’actions librement cessibles, sous réserve des
stipulations statutaires.
De manière générale, le plan d’émission des BSPCE soumet l’exercice des bons à un certain nombre de conditions, comme :
l’atteinte par la société d’objectifs en termes de chiffre d’affaires, de résultat d’exploitation, etc, sous réserve que ceux-ci
soient objectivement réalisables ;
etc.
L’attribution de BSA
La décision d’attribution doit fixer le nombre et le prix des BSA émis ainsi que leur prix d’exercice.
Les bons sont ensuite attribués en contrepartie du paiement par les salariés au prix fixé. Contrairement aux BSPCE, les BSA
peuvent faire l’objet d’une cession.
Là encore, le plan d’émission des BSA peut soumettre l’exercice des bons à certaines conditions d’ordre pratique, juridique,
temporel, etc.
L’attribution de stock-options
La décision d’attribution doit déterminer la formule des stock-options choisie (option d’achat ou option de souscription), le prix
d’acquisition ou de souscription des actions, le prix d’exercice de l’option qui doit correspondre à la valeur de marché des actions
au moment de l’attribution, le délai d’exercice de l’option, etc.
Notez que le nombre d'actions mises à disposition des salariés par le biais des stock-options ne peut excéder 10% de l'ensemble
du capital social de la société.
Maintenant que vous avez tous les éléments en tête, comment choisir le bon outil d’intéressement au capital de vos salariés ?
Quels sont les éléments à prendre en compte dans votre décision ?
Par ailleurs, je conseille toujours mes clients d’analyser scrupuleusement deux éléments avant de se décider : le coût du dispositif
et le régime fiscal applicable.
Le coût du dispositif
Combien coûte l’attribution de BSPCE, de BSA ou de stock-options pour la société et pour le salarié bénéficiaire ?
Pour la société
L’attribution de stock-options impose le versement d’une contribution patronale dont le taux est fixé à 30%. A l’inverse, le recours
aux BSPCE et aux BSA n’entraîne aucune cotisation patronale pour la société.
Pour le bénéficiaire
Les BSA et les stock-options sont des dispositifs payants. En clair, le salarié bénéficiaire devra débourser de l’argent de sa poche
pour acheter des bons et des options et les exercer. Les BSPCE sont attribués gratuitement au salarié, au même titre qu’une prime
ou un bonus. Il devra quand même débourser le prix d’exercice des bons.
Le régime fiscal des BSPCE est avantageux puisque le bénéficiaire n'est imposé que sur la plus-value de cession. Tant qu’il
conserve les actions, il ne doit payer aucun impôt.
Il faut distinguer selon que le salarié bénéficiaire de BSPCE est en activité dans la société depuis moins de 3 ans ou plus de 3 ans.
S’il a plus de 3 ans d’ancienneté, c’est le régime de la Flat Tax qui s’applique. Autrement dit, les gains sont imposés au
prélèvement forfaitaire unique de 30% : 12,8% d’Impôt sur le Revenu (IR) et 17,2% de prélèvements sociaux.
S’il a moins de 3 ans d’ancienneté, l’imposition est au taux fixe de 30%, majoré de 17,2% de prélèvements sociaux, soit un total de
47,2%.
Bon à savoir : Si vous ne respectez pas le régime juridique applicable aux BSPCE, vous serez soumis au régime fiscal applicable aux
traitements et salaires.
Les BSA ne sont pas soumis à un régime régime fiscal et social spécifique. Les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique
Flat Tax de 30%. En ce qui concerne les charges sociales, le gain est soumis à prélèvements sociaux au taux fixe de 15,5%.
Cela dit, l’administration fiscale peut requalifier les gains de revenus d’activité (traitements et salaires) et donc les imposer selon le
barème progressif de l’IR, ce qui est nettement plus désavantageux.
Le gain d'acquisition est imposé au barème progressif de l'IR. Il est soumis aux prélèvements sociaux au taux de 9,7%. Il est
également soumis à la contribution sociale de 10 %. Le gain de cession est imposable au prélèvement forfaitaire unique de 30%.
Pour vous aider à faire le bon choix et à mettre en place un outil d’intéressement au capital adapté à votre société, il est fortement
recommandé de faire appel à un avocat spécialisé dans le domaine. Il saura vous présenter les avantages et inconvénients de
chacun des dispositifs, vous guider tout au long de la procédure et sécuriser au maximum votre opération.
Levée de fonds et Covid-19 : comment faire face à la rupture brutale des pourparlers ? (/articles-gestion-entreprise/levee-
fonds-covid-pourparlers-me-hossenbaccus)
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