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Eberhard – Karls – Université

Séminaire des études des langues romanes


Semestre de l’hiver 2002/03
PS I : Introduction à la linguistique du français
Chargé de cours : M. Paul Gévaudan
Compte rendu du 25.11.2002
Eva Holzmeier, Anita Glunz

La morphologie générale

La morphologie est l’étude de la structure interne du mot et se divise en flexion et dérivation.


Les morphèmes flexionnels n’ont d’autre valeur que grammaticale ce qui ne signifie pas qu’ils
sont dépourvus de contenu interprétatif, par contre les morphèmes dérivationnels concernent
plutôt la valeur conceptuelle.

Les fondateurs : André Martinet et le distributionalisme en Amérique.


Il y a aussi quelques linguistes qui utilisent le terme monème (introduit par André Martinet), qui
se distingue entre les lexèmes et les morphèmes. Les catégories sont reparties de la manière
suivante :

monème morphème
=
lexème morphème lexicale grammaticale

Les morphèmes sont les unités les plus petites qui portent un contenu ou une signification
propre, qui leur donne une existence sémantique ou un valeur grammatical. Bloomfield les
appelait « minimal free forms », qui contiennent une expression et un contenu (p.ex. cheval = un
morphème ; entrevoir = deux morphèmes).
Les morphes représentent à un niveau antérieur aux morphèmes les parties du mot. La pure
segmentation d’un mot donne d’abord les morphes concrets qui ne sont pas encore classifiés
dans le système d’une langue. Leur abstraction par la méthode de la commutation, par exemple,
livre les morphèmes d’une langue au sens distinctif (p.ex. chevaux = deux morphes / / und /ο/
qui correspondent au morphème lexical {cheval} et au morphème grammatical {pluriel}).

p.ex. Liebeslied= Liebe/s/lied=2 morphèmes/3 morphes (s=Fugen-s)


→ dont deux sont des morphèmes lexicaux, le mot vu comme unité est un morphème
grammatical
Blattwerk= Blatt/werk=2 morphèmes/2 morphes
→ dont deux sont des morphèmes lexicaux, let mot vu comme unité est un morphème
grammatical
Weihnachtsbaum=Weihnacht/s/baum=2 morphèmes/3morphes
Pied-à-terre=pied/à/terre=2 morphèmes/3 morphes
Machine à écrire=machine/à/écrire=2 morphèmes/3 morphes
Compte rendu du 25 novembre 2002 2

La morphologie distingue entre morphèmes lexicaux et grammaticaux.

Les morphèmes lexicaux constituent le lexique d’une langue et pour cela sont aussi nommés
sémantismes (parce qu’ils portent une signification). !

Ces classes linguistiques se composent des morphèmes libres (p.ex. une feuille, un
homme)

et des morphèmes liés (p.ex. le feuill-age)

Tous les morphèmes grammaticaux sont des


morphèmes liés (ils ne signifient rien eux-
mêmes), qui représentent uniquement une
catégorie grammaticale. En se liant avec un
morphème lexical (qui constitue la base, le
radical), les deux ensemble donnent un mot
(p.ex. « –s » de maisons ou femmes; « -ons » de
marchons ou pouvons).
Les morphèmes grammaticaux.

la flexion (la conjugaison,


la déclinaison, la comparaison)
la flexion =la désinence
la base = le radical
La marque flexionnelle suit toujours la base.
la dérivation
[formation/variation d‘un mot par
des affixes, jamais un infixe
(p.ex. dé-couragé) ou par la
composition (p.ex. machine à
écrire)]

les verbes : les noms : les adjectives :


! marqueur de personne, ! marqueur de genre ! marqueur de genre
temps, mode et nombre et nombre et nombre
! p.ex. ils rentrent, ! faites attention à ! p.ex. des belles femmes,
il rentre (homophones) l’accord : p.ex. un chien, une bonne fille
ils rentraient, ils rentrons une chienne
les grandes maisons

Les affixes sont des morphèmes grammaticaux non autonomes. On distingue selon leur position les
préfixes (précédent le radical ; p.ex. désagréable) des suffixes (suivent le radical ; p.ex. la libéralité). Selon
leur fonction, on distingue les affixes dérivationnels (exprimant des contenus quasi lexicaux), et les affixes
flexionnels (exprimant des catégories grammaticales).

Il existe aussi quelques irrégularités :


- le morphème discontinué se compose de deux parties séparées ! Je ne veux pas aller à l’école.
- quelquefois le français connaît des morphèmes redondants : nous partons (la désinence –ons et le
nous marquent la personne, alors que l’un d’eux est superflu)
Compte rendu du 25 novembre 2002 3

- un morphe « portemanteau » est un conjoint de deux morphèmes originalement singuliers :


de + les = des, à + le = au
Les allomorphes sont des variantes d’un morphème qui n’affectent pas le contenu d’un morphème. Il
existe des allomorphes qui sont libres, par exemple, une variation de la prononciation sans changement de
signification ([bõ] et [bon]).
Mais il y a également des allomorphes qui sont déterminés par différents facteurs (distributionnels):
(allomorphes grammaticaux – un paradigme de différentes formes valables selon les catégories
grammaticales)
{ven-}
{vien- }
{vienn-}
{viend-}
{vin-}
Le choix d’un des allomorphes du verbe venir est fixé par la personne, le temps, la modalité et le numéro.

le marqueur du pluriel :
une boîte-Ø – des boîte-s
un cadeau-Ø – des cadeau-x
rendez-vous – rendez-vous-Ø ! Ce signe veut dire que la place réservée au marqueur du pluriel n’est pas
occupé d’un signe graphique Ø = « ensemble zéro »

Les désinences –s, -x, -Ø constituent des allomorphes grammaticaux pour marquer le pluriel.

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