Fred

Jardin Multier
Découvre tous les petits secrets cachés des Fables de Jean de La Fontaine .. . Les petits secrets des Fables
Un jour, un lièvre rencontra une tortue. Que crois-tu qu'il arriva?

.
LELiE\IRE
Alexandre ET~ Fred
Jardin
TORTUE Multier

D'après Jean de la Fontaine

hachette
JEUNESSE
I l était une fois un lièvre rigolo et une tortue décidée.
Pressé, le lièvre adorait profiter de la vie,
tandis que la tortue étaitleote et obstinée.
Un jour, un renard sportif proposa au lièvre
d'organiser une course avec la tortue,
en promettant une belle récompense:
--
«Le gagnant aura une surprise tous les jours!
Un cadeau dans un joli paquet!
- Une course contre une tortue?
s'étonna le lièvre très sûr de lui.
-Oui.
- Trop facile! C'est ridicule! Je gagnerai sans effort! »
La tortue accepta volontiers le défi car ses cinq petits
adoraient les surprises.
«Chiche!» s'écria-t-elle gaiement.
rur»t.rt Comme la tortue franchissait un ruisseau,
ses petits l'encourageaient sur le bord du chemin :
«Vas-y maman! Fonce!
Accélère de toutes tes pattes!»
Le lièvre courut rejoindre ses copains et ses copines
pour leur raconter des blagues. Et il les fit bien rire.
Ah! Ah! Ah! Et comme il était très fort en plaisanteries,
il recommença ses histoires qui, à chaque fois,
faisaient se tordre ses amis.
Agacé par son manque de sérieux, le renard le pria
de reprendre la course :
«Allez, on y retourne ! »
C'était encore sa bande de copains. Ils avaient apporté
de quoi écouter de la musique au bord de la rivière.
Tout excité, le lièvre se mit alors à danser comme un fou .
\VOUAH ! 011el plaisir de s'éparpiller,
de se déhancher et de gigoter!

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Tandis que la tortue progressait,
le lièvre jouait follement au ballon avec les écureuils.
Tout content, il n'écoutait même pas les reproches
du renard furibard. ' ~
Autour de lui, ses amis applaudissaient
ses exploits sportifs et s'amusaient bien.

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Sentant la fin de la course approcher,
le lièvre s'avisa enfin qu'il ferait bien de filer
vers le petit pont. Mais comme il était fatigué,
il décida de s'accorder d'abord une petite sieste au creux
d'un arbre. Ce n'était pas cette mollassonne de tortue
qui risquait de gagner pendant ce temps-là!
Son petit dodo terminé, le lièvre ouvrit un œil. Horreur!
Il vit de loin la tortue tout sourire s'apprêter à franchir
la ligne d'arrivée avant lui!
Il partit comme une flèche.
l\1ais son élan ne servit à rien: il eut beau courir
de toutes ses grandes pattes, la tortue arriva la première,
sous les applaudissements de ses petits!
«Bravo, maman! Hourra ! »

,
Le renard était fou de joie. Il trouvait juste
que la petite maman ait gagné haut la main.
«Eh bien! lança la tortue à son concurrent dépité.
0.11'est-ce que ce serait si vous aviez en plus
votre terrier sur le dos? À quoi vous sert votre vitesse?
Rien ne sert de courir, il faut partir à point!»
Le Lièvre et la Tortue
Rien ne sert de courir; il faut partir à point:
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
«Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt? Êtes -vous sage?
Repartit l'animal léger:
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
- Sage ou non , je parie encore. »
Ainsi fut fait; et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire,
J'entends de ceux qu'il fait lorsque, prêt d 'être atteint,
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux calende~: ,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir et pour écouter
D'oü vient le vent, il laisse la tortue
Aller son train de sénateur.
Elle part, elle s'évertue,
Elle se hâte avec lenteur.
-
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la g;ageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard . Il broute, il se repose,
Il s'amuse i toute autre chose
Q1'à la gageure. À la fin, quand il vit
Qie l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait; mais les élans qu'il fit
Furent vains: la tortue arriva la première.
«Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison?
D e quoi vous sert votre vitesse?
lVIoi l'emporter! et que serait-ce
Si vous portiez une maison?»
Jean de La Fontaine
L.ii n' 49.956 du 16 j u ill~t 1949 sur los publicntions destinée' à '" jcnnc•·~
H Ha hem Li•·re 20 16 p<lU! I~ illumJ1i1 n< I;) Hachcrr< Livre ~rAli:x:i ndrçJu riliu 20 ,16 P""' les lt><tl3
Publît par The Mnrketi ng Sture Wr.rldwidc · >115 littu(c l l:u:hcttc Livre. - Les murqur< suiv•mcs
" "'' hi prcp ri~ tè e.~du•ivc de McDrnmlcl'o 1>rpor:u i~11 cr :illllites : l lap11y Mc.,,], logo Gnldcn Arche
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 D'après Jean de La Fontaine

<:2.1iand une tortue et un lièvre font la course,

les résultats semblent connus d'avance ...
Mais c'est sans compter les envies de s'amuser
et de vagabonder du lièvre, et la vraie détermination de la tortue!
Découvre tous les petits secrets de cette course folle!
Et surtout, qui du lièvre ou de la tortue arrivera en tête!

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ISBN: 979-10-94132-20-3
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