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Conduite des systèmes climatiques

De la régulation à la gestion
par Pierre MICHEL
Ingénieur de l’École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE)
Habilité à diriger des recherches en sciences
Docteur en Génie civil
Chercheur au Laboratoire des sciences de l’habitat (ENTPE DGCB – URA CNRS 1652)

1. Quelques principes, composants et systèmes ................................ BE 9 421 - 2


1.1 Lois de correspondance .............................................................................. — 2
1.2 Systèmes mixtes.......................................................................................... — 2
1.3 Robinets thermostatiques........................................................................... — 3
1.4 Biénergie ...................................................................................................... — 4
1.5 Régulation de chaudières en séquence ..................................................... — 4
1.6 Plancher chauffant....................................................................................... — 4
1.7 Délestage...................................................................................................... — 5
1.8 Ventilation .................................................................................................... — 6
1.9 Conditionnement d’air ................................................................................ — 6
1.10 Production d’eau chaude sanitaire............................................................. — 7
2. Gestion technique des bâtiments ....................................................... — 8
2.1 Généralités ................................................................................................... — 8
2.2 Architecture des systèmes.......................................................................... — 8
2.2.1 Niveau Équipements .......................................................................... — 9
2.2.2 Niveau Automatismes locaux............................................................ — 10
2.2.3 Niveau Gestion technique.................................................................. — 10
2.2.4 Niveau Utilisateur ............................................................................... — 10
2.2.5 Communications................................................................................. — 10
2.3 Les services .................................................................................................. — 11
Références bibliographiques ......................................................................... — 11

e Livre vert de la Commission européenne « Pour une politique énergétique


L de l’Union européenne » remarque que : « La question de savoir jusqu’à
quel point l’énergie sera utilisée de façon plus efficace par le contrôle et l’auto-
matique, de même que l’existence de systèmes, moins chers et plus efficaces,
de contrôle et de surveillance des émissions joueront un rôle dans la réponse
à donner à une demande accrue d’usage de l’énergie qu’impliquent un style de
vie et un confort toujours plus exigeants. Par conséquent, le rôle joué par la tech-
nologie doit être envisagé non seulement du point de vue de l’offre, où le but
recherché par les industries dans ces secteurs est d’offrir l’énergie à un coût
optimal, mais également du point de vue de la demande, où l’énergie est
considérée comme un service. »
Relativement jeune, le secteur des systèmes de Gestion Technique du Bâti-
ment (GTB) gagne progressivement en maturité. L’offre européenne des pro-
duits destinés à la gestion des bâtiments du secteur résidentiel et tertiaire tend
à s’organiser autour de standards et la réflexion professionnelle se structure en
profondeur, en prônant l’intégration des services ou le développement d’outils
de conception.

Cet article fait suite à l’article [BE 9 420] « Conduite des systèmes climatiques. Chaîne de
régulation » auquel le lecteur pourra se reporter.

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CONDUITE DES SYSTÈMES CLIMATIQUES ___________________________________________________________________________________________________

1. Quelques principes,
composants et systèmes Es Ve T

Sollicitations
extérieures Ambiance
Courbe de T
1.1 Lois de correspondance chauffe
Teau Régulateur
Pour une installation de chauffage à eau chaude, si l’on excepte Eau de
les thermostats fonctionnant en « tout ou rien », les régulateurs les Commande
chauffage
plus simples gèrent selon une loi proportionnelle entre la tem-
Départ
pérature de départ de l’eau chaude et la température ambiante. Text V C T
La bande proportionnelle définit la loi de correspondance — Vanne Pompe de
linéaire — entre l’une et l’autre. Teb Tnc circulation
Ce type de régulateur fonctionne en boucle fermée en utilisant
soit la seule mesure d’une sonde d’ambiance par action sur une Retour
Générateur
vanne de mélange, soit en couplant cette mesure à celle de la tem-
pérature de départ d’eau chaude. Dans ce cas, le régulateur agit Es ensoleillement
sur une vanne de mélange trois voies progressive (V) ou sur le brû- Ve vent V vanne
leur par action tout ou rien (figure 1). Le circulateur de chauffage T température C pompe de circulation
(C) fonctionne ici à débit constant.
Cette régulation a été fréquemment mise en œuvre en habitat Figure 2 – Régulation en fonction des sollicitations extérieures
individuel, dans des régulateurs offrant une fonction de program- d’une installation de chauffage à eau chaude
mation temporelle permettant de moduler la consigne. La bande
proportionnelle définissant la pente de l’action proportionnelle est
le plus souvent fixée. Le choix par l’occupant de la consigne opère
une translation horizontale de cette bande.
Destinés aux bâtiments importants (logements collectifs, ter- Es Ve T
tiaire, individuel de grand volume), les régulateurs en fonction de
l’extérieur disposent d’une loi de correspondance de la tempéra- Sollicitations
ture de départ de l’eau chaude en fonction de la température exté- extérieures
Teau Courbe de
rieure et d’une boucle fermée régulant la température d’eau, par chauffe
action sur le brûleur (tout ou rien) ou sur une vanne de mélange Régulateur T
progressive (figure 2). Ils disposent d’une horloge de programma- Ambiance
tion des consignes et peuvent intégrer l’information de sondes Ajustements Commande
individuels Eau de
compensatrices tenant compte du rayonnement solaire ou du vent R
chauffage
autour du bâtiment [2].
Text V C TT
Le paramétrage de la loi de correspondance se fait par : Départ
— détermination de la température de non-chauffage (Tnc ) ; Teb Tnc
— ajustement de la température de non-chauffage pour intégrer
des apports gratuits ; Retour
— détermination de la température maximale de l’eau pour la Générateur
température extérieure de base (Teb ). R régulateur
Cette loi de correspondance doit alors être corrigée dans le cas
d’émetteurs à loi non linéaire (radiateurs) et selon la réponse réelle
Figure 3 – Principe de régulation d’un système mixte « base + appoint »
du système.

1.2 Systèmes mixtes


Les systèmes mixtes assurent la distribution de la chaleur par
Ambiance deux types d’émetteurs et sont régulés selon un principe
Choix de la T « base + appoint » (hormis les systèmes biénergie). Une base de
consigne
chauffage est assurée par une installation — le plus souvent inerte
Teau Régulateur
sur le plan thermique — permettant de bénéficier de conditions
Consigne Eau de avantageuses. L’appoint est fourni par des émetteurs individuels
Commande (par exemple, des convecteurs) réglés localement (figure 3).
chauffage
Départ Cette solution est fréquemment mise en œuvre dans des
Tamb V C T bâtiments importants, tels des immeubles de logement. L’instal-
Vanne Pompe de
Bande
lation collective fonctionne de manière optimale (fonctionnement à
circulation
proportionnelle pleine charge pour une installation à eau chaude, fonctionnement
exclusivement en heures creuses pour un plancher électrique).
Retour Cette installation collective est régulée en fonction de la tempéra-
Générateur
ture extérieure.
Les installations individuelles permettent d’ajuster finement la
Figure 1 – Régulation en fonction des conditions ambiantes intérieures température de chaque zone, par régulation terminale dans le cas
d’une installation de chauffage à eau chaude de convecteurs électriques, par des robinets thermostatiques dans

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P P
Base (Heures pleines) Ajustement de Élément
Base (Heures creuses) la consigne thermosensible
Chauffage Chauffage d'appoint
d'appoint

Chauffage
de base
Soupape de
Teb Tnc Text Teb Tnc Text réglage du Ressort
débit d'eau d'équilibrage
a b
P puissance fournie
Corps Tête

Figure 4 – Système mixte « base + appoint » et régulateur à double pente Température


ambiante

Élément
Émetteur thermosensible
eau chaude
Positon
T Partie Partie T de la tige
collective individuelle Action sur
le débit
Ambiance Ambiance Consigne
Résistance Résistance
Positon
de la tête
R R

a constitution schématique et principe de fonctionnement


d'un robinet thermostatique
Tarif Consigne

R régulateur

Figure 5 – Bijonction

le cas de systèmes à eau chaude. Cette régulation en boucle fer-


mée prend en compte les spécificités de chaque zone : consignes
différentes, apports gratuits, exposition...
Le système de base peut, dans un souci d’économie, ne pas être
dimensionné pour les températures les plus basses. Le chauffage
d’appoint doit alors être dimensionné en conséquence (figure 4).
Dans le cas d’un chauffage électrique, une relance en heures plei-
b robinet monté sur un radiateur en fonte
nes peut s’avérer nécessaire pour maintenir des conditions de
confort acceptables. Celle-ci se fait alors en fonction d’une seconde
loi (puissance délivrée moindre), devant prendre en compte l’éner-
gie calorifique stockée en heures creuses et la tarification de l’éner- Figure 6 – Robinet thermostatique
gie (régulateur à double pente) (figure 4b ) [3].
Enfin, le chauffage directe par bijonction est réalisé par des
convecteurs équipés de deux résistances dont l’une, collective, est
commandée en boucle ouverte, l’autre, individuelle, en boucle fer- La tête du robinet est dotée d’un volant gradué de réglage de la
mée. L’alimentation collective de la première résistance limite les consigne qui agit sur la compression du ressort ou sur la position
gaspillages et permet de bénéficier d’un tarif plus avantageux du détecteur thermosensible. Certains robinets thermostatiques
(figure 5). Seule la partie individuelle du convecteur est accessible sont pourvus d’une horloge et d’une interface permettant à l’utili-
à l’occupant. sateur de bénéficier de fonctions de programmation de la consigne
de température.
Selon les contraintes de l’installation, il existe différents corps
1.3 Robinets thermostatiques (droit, équerre...) et différentes têtes (affichage à distance, détec-
teur à distance...). Dans les bâtiments collectifs ou publics, le robi-
Les émetteurs à eau chaude peuvent recevoir, en substitution du net thermostatique peut recevoir une bague antivol ou une bague
robinet d’arrêt, un robinet thermostatique constituant un régula- de limitation ou de blocage de la plage de réglage. Par ailleurs, un
teur d’ambiance autonome dont il comporte tous les éléments robinet thermostatique ne doit pas être installé dans la même
(figure 6a ). Un bulbe à dilatation (cire, liquide...) constituant le pièce qu’un régulateur d’ambiance en fonction de la température
détecteur de température agit mécaniquement par l’intermédiaire intérieure. La figure 6b montre un robinet thermostatique équipant
d’un ressort compensateur sur une soupape qui module le débit un radiateur en fonte dans une installation à eau chaude en distri-
d’eau chaude dans le radiateur. bution bitube.

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Température
P extérieure
T Régulateur
Pointe Ambiance
Es Ve T
Fond Commande T
Sollicitations Départ
extérieures C T
Teb Tnc Text T V
Régulateur Ambiance Retour
P Source
chaude
Pointe Commande
R Générateur PAC Source
froide
Fond

Figure 8 – Principe de fonctionnement d’une PAC en relève


Teb Tnc Text de chaudière

Figure 7 – Principe de régulation d’un système mixte « fond + pointe »

1.4 Biénergie
Certaines installations utilisent conjointement deux énergies
pour tenir compte de contraintes de disponibilité ou de différences
tarifaires importantes. La régulation est alors basée sur une struc-
ture « fond + pointe ».
En fonctionnement simultané (figure 7), l’énergie la moins chère ∆ ∆ Teau
1
est utilisée en fond et l’installation est dimensionnée comme telle. 2
L’énergie la plus onéreuse (ou l’énergie tarifée) n’est appelée qu’en 3
cas de températures basses impliquant un complément de puis- Fonctionnement des générateurs
sance. Le fonctionnement alternatif (seconde loi de la figure 7)
correspond à des situations techniques ou économiques où les
deux énergies ne peuvent être utilisées ensemble : chaudière Figure 9 – Principe de régulation de chaudières en séquence
biénergie monobloc fioul + électricité, chaudière bois et chaudière
fioul montées en parallèle... Dans le premier cas, le passage à un
tarif élevé (heures pleines, jours de pointe...) interdit l’usage de À l’instar d’une bande morte, un différentiel de commutation ∆
l’électricité par délestage. Dans la seconde occurrence, le régula- permet d’éviter des démarrages/arrêts trop fréquents des généra-
teur démarre la chaudière fioul et oriente une vanne trois voies de teurs. L’ordre des générateurs est permuté régulièrement afin
commutation en cas de défaut d’alimentation de la chaudière bois d’harmoniser les temps de fonctionnement des différents généra-
attesté par son niveau de température. teurs dans un souci d’optimisation de la maintenance, la disponi-
Une pompe à chaleur en relève de chaudière constitue une bilité de plusieurs générateurs constituant, en tout état de cause,
configuration intermédiaire dans laquelle existe une plage de fonc- un gage de sécurité [5].
tionnement simultané des deux générateurs (figure 8). Pour les
températures extérieures les plus clémentes, la PAC fonctionne
seule et puise l’énergie dans la source froide (air extérieur, nappe
phréatique, échangeurs enterrés...) ; le fonctionnement de la chau- 1.6 Plancher chauffant
dière est alors interdit pour des raisons économiques. Une limite
inférieure de température extérieure induit l’arrêt de la pompe à L’inclusion d’un réseau hydraulique ou d’une nappe électrique
chaleur pour éviter le givrage [6]. dans une dalle de béton (ou entre une dalle support et une chape)
Dans la zone intermédiaire, les deux générateurs de chaleur peu- permet de constituer un émetteur de chaleur à forte inertie, fré-
vent fonctionner simultanément, la pompe à chaleur travaillant quemment utilisé dans des solutions base + appoint (figure 10). Le
alors à pleine charge. Des dispositifs de sécurité sont en outre choix du revêtement de sol joue alors un rôle important dans la
ajoutés, d’une part pour limiter la température à l’entrée de la qualité de l’émetteur. Les nappes électriques sont dotées de diffu-
pompe à chaleur (température de retour d’eau chaude inférieure à seurs afin d’optimiser la transmission de chaleur entre l’élément
50 oC), d’autre part pour éviter des cycles trop courts d’enclenche- chauffant et la dalle (figure 11).
ment de la machine thermodynamique, susceptibles de réduire sa La masse thermique disponible constitue un réservoir d’énergie
durée de vie. calorifique, particulièrement utile en chauffage électrique pour
bénéficier d’une tarification intéressante en provoquant des sur-
chauffes contrôlées. L’énergie est alors restituée, en fonction de
1.5 Régulation de chaudières en séquence l’inertie, durant les périodes de tarif élevé (figure 12). Dans les ins-
tallations à eau chaude, le plancher chauffant permet de travailler
à plus basse température et donc de limiter les pertes énergétiques
La conduite de plusieurs générateurs régulés en séquence per-
du système.
met de moduler la puissance fournie en fonction des besoins. La
température de retour d’eau chaude peut, par exemple, déclencher Longtemps victime d’une image négative, le plancher chauffant
le fonctionnement des chaudières selon une loi de correspondance constitue aujourd’hui une solution intéressante tant sur le plan
illustrée figure 9. énergétique qu’en termes de confort. La conception du réseau

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Câbles Sonde de Puissance absorbée


chauffants température
Pmax
Chape

Dalle 0
support Temps
Fonctionnement

Figure 10 – Coupe schématique d’un plancher chauffant électrique Marche


Période de
délestage

Arrêt
Temps
Blindage tressé acier Gaine extérieure
(Polyéthylène haute densité)
Figure 13 – Principe général du délestage

Âme résistance Isolation Fonctionnement


(Polyéthylène réticulé) Alimentation Coupure
forcée forcée

Diffuseur de chaleur Marche

Figure 11 – Composants du câble d’un plancher chauffant électrique


Arrêt
Déclenchement Enclenchement Temps
automatique automatique
Dérogation Dérogation
Tsol manuelle manuelle
Heures Heures
creuses de pointe
Figure 14 – Délesteur à programme
Tlimite

Surchauffe Relance ou des usages à inertie marquée, au premier rang desquels le


contrôlée diurne chauffage. La masse thermique du bâtiment permet dans ce cas
d’éviter, si la durée de la coupure est limitée, un impact sensible
Temps sur le confort. Le délestage peut également permettre de réaliser
des économies en limitant la fourniture d’électricité durant les heu-
res de pointe (tarification forte).
Figure 12 – Optimisation du fonctionnement d’un plancher
chauffant électrique Différents types de délesteur permettent d’assurer cette fonction
de contrôle de la puissance électrique absorbée. Ils diffèrent par la
logique utilisée pour déterminer les instants de déclenchement et
d’enclenchement des circuits délestables.
(températures, pas variables...) et des revêtements adaptés condui-
■ Le délesteur à programme interrompt la fourniture d’électricité
sent à des températures de surface confortables, limitées régle-
selon une programmation horaire établie à l’avance. Cette program-
mentairement à 24 oC pour les pièces de vie et 28 oC pour les
mation horaire peut faire l’objet d’une dérogation par l’usager
pièces humides.
(figure 14).
■ Le délesteur ampèremétrique coupe les usages non prioritaires
1.7 Délestage lorsque l’intensité dépasse une valeur prédéfinie (calibre). L’enclen-
chement des circuits délestés est testé périodiquement. Le délesteur
ampèremétrique est utilisé pour des tarifications domestiques afin
Le délestage consiste à déclencher l’alimentation de certains d’éviter un déclenchement du disjoncteur différentiel. La puissance
usages durant une période de temps donnée, le plus souvent de souscrite peut alors être notablement abaissée (figure 15).
quelques minutes (figure 13). L’économie d’énergie n’est pas réel-
lement sensible, la consommation d’énergie étant seulement ■ Le délesteur intégrateur estime, sur un intervalle de temps de
reportée. Le gestionnaire recherche davantage dans cette logique quelques minutes, la puissance moyenne appelée et la compare à
à limiter l’appel de puissance, soit pour éviter une disjonction, soit un schéma d’évolution. Cette comparaison permet d’anticiper un
— plus fréquemment — pour éviter des dépassements de puis- dépassement possible de puissance, conduisant à des pénalités
sance fortement pénalisants financièrement. Le délestage peut être dans le cas de contrats professionnels de fourniture. Différents
réalisé en cascade (coupures cumulées) ou être cyclique (coupures niveaux de priorité peuvent être définis par le gestionnaire selon les
successives). Les usages délestés sont des usages non prioritaires usages, correspondant à différents circuits d’alimentation.

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Puissance absorbée
Évolution
évitée
Pmax

0
Temps
Fonctionnement

Marche
Période de
délestage

Arrêt
Temps

Figure 15 – Délesteur ampèremétrique

1.8 Ventilation
Figure 16 – Principe général de ventilation
La ventilation d’un local vise à limiter les concentrations de pol-
luants (humidité, CO2 ...) en deçà de valeurs hygiéniques ou sécu-
ritaires. Qu’il s’agisse de ventilation naturelle, de ventilation La présence et la concentration en CO2 (représentatives de la
mécanique, voire de ventilation hybride, l’insufflation d’air neuf et présence d’occupants) sont deux grandeurs couramment utilisées
l’extraction d’air vicié constituent les éléments essentiels de cet pour contrôler à la demande la ventilation d’un local, en particulier
objectif de qualité d’air. D’autres contraintes peuvent ensuite venir dans les immeubles de bureaux (salles de réunion, bureaux...). Une
compliquer la stratégie à mettre en œuvre : limitation des déperdi- présence ou une concentration excessive conduisent selon les ins-
tions par renouvellement d’air, satisfaction des critères de confort tallations à piloter un ventilateur, à moduler la position d’un regis-
(vitesse d’air, bruit...), limitation des consommations d’énergie tre ou à agir sur un ouvrant en ventilation naturelle. La figure 17
auxiliaire... [10]. illustre un tel asservissement, les zones occupées étant ventilées
La figure 16 illustre le principe général de ventilation d’un loge- alors que l’aération des zones vides est suspendue. Un asservisse-
ment par l’établissement d’un schéma prioritaire de circulation. ment au CO2 peut conduire à moduler les débits extraits.
L’air neuf est introduit dans les pièces de vie, puis pénètre dans les
pièces de service, plus chargées en polluants, où il est extrait.
L’efficacité de ce principe suppose d’une part que puissent exister 1.9 Conditionnement d’air
les passages entre pièces (par exemple sous les portes fermées),
d’autre part que soient évités des courts-circuits dans ce schéma Les installations de conditionnement d’air [10] permettent de
(entrées d’air inappropriées). réguler tout à la fois la température ambiante (par chauffage ou
Les bouches d’entrée d’air autoréglables et les bouches d’extrac- rafraîchissement) et l’humidité (par humidification ou déshumidifi-
tion hygroréglables constituent des systèmes simples de régulation cation) et réalisent la ventilation des locaux concernés. La conduite
de la ventilation, les premières en limitant mécaniquement le débit d’une telle installation, réalisée par exemple par des séquences
entrant maximal sous de forts écarts de pression, les secondes en de signaux ou par programmation logique, obéit à différentes
modulant le débit extrait selon la teneur en humidité intérieure. contraintes parmi lesquelles :

Figure 17 – Ventilation asservie à la présence

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ion

e
eur

aud
idif e
icat
upé fage

hum roid
on
icat

e ch

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rati
Réc chauf

Dés terie f
mé te de
ge

idif

ffla
teri
lan

re

Hum

Sou
Boî

Pré
F ilt

Bat

Air Bat
neuf
+

Recyclage

Air
extrait

Extraction

Régulation Régulation terminale


centrale asservie par zone

Figure 18 – Schéma général d’une installation de conditionnement d’air (d’après J.V. Andersson)

— limiter la vitesse de l’air insufflé, sa température et son humi- 1.10 Production d’eau chaude sanitaire
dité pour éviter des situations d’inconfort local ;
— utiliser, si la température extérieure le permet, la ventilation La production d’eau chaude sanitaire (ECS) obéit à des exi-
comme mode de rafraîchissement ; gences de débit et de température, en termes de niveau et de
— interdire l’usage simultané des batteries chaude et froide ; stabilité [11]. La production par accumulation simplifie la régula-
tion qui doit « simplement » maintenir l’eau à une température pré-
— protéger l’installation contre les risques de gel (batterie
définie, en donnant éventuellement priorité à la production dans le
chaude amont) ou les risques d’incendie (batterie électrique) ;
cas d’une combinaison chauffage-ECS. Dans le cas d’une prépara-
— protéger le réseau de distribution contre les risques de tion instantanée, un échangeur intermédiaire évite les risques de
condensation. trains de chaleur. Dans les installations collectives, une boucle de
circulation évite une attente prolongée en cas de puisage, mais
La conduite combine une régulation centrale agissant sur les
peut conduire à des déperditions thermiques importantes.
différents équipements climatiques et une régulation terminale
contrôlant des registres sur les réseaux de soufflage et d’extraction La régulation d’une installation de production et de distribution
en fonction de grandeurs de contrôle telles que la présence ou la d’eau chaude sanitaire comporte généralement trois niveaux
concentration en CO2 . La figure 18 présente l’organisation géné- principaux :
rale d’une telle installation de conditionnement d’air et de sa régu- — génération : la régulation assure le pilotage du générateur
lation. L’insufflation, le recyclage et l’extraction sont contrôlés par pour le maintien en température du ballon de stockage au niveau
le système central qui régule également le traitement de l’air : de consigne souhaité ;
chauffage ou refroidissement, humidification ou déshumidification. — alimentation : une vanne de mélange commandée assure, en
L’air est alors distribué par le réseau aéraulique dans les différents fonction des besoins, le niveau de température de l’eau chaude
locaux selon les besoins propres. sanitaire distribuée ;

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— circuit fermé (pas d’échange avec d’autres circuits) ;


— pas de mémorisation des informations (pas d’analyse fine des
données énergétiques...) ;
— difficulté de modification des paramètres de contrôle.
La technologique numérique, qui induit la présence de conver-
Départ tisseurs de signaux pour les capteurs et les actionneurs, s’affran-
eau chaude
chit de ces restrictions et offre en outre de nombreuses
Température
fonctionnalités parmi lesquelles :
sortie capteur — la possibilité de véhiculer toutes les informations par un seul
Échangeur câble ;
Capteur
solaire
T — le partage d’un capteur entre plusieurs contrôleurs ;
— la commande par un contrôleur de plusieurs équipements
similaires ;
R T Arrivée
— le développement de stratégies de maintenance avancées.
C eau froide Les produits utilisés pour la conduite et la gestion énergétique
Température des bâtiments peuvent être regroupés en trois catégories, dont les
stockage performances sont présentées dans le tableau 1, cette distinction
étant essentiellement fonction des contrôleurs utilisés.
(0)
Figure 19 – Régulation d’une installation solaire de production
d’ECS Tableau 1 – Performances des différents produits
de gestion du bâtiment
Système
— distribution : à chaque point de puisage et pour chaque usage
Produit de gestion mono-
sont modulés le débit et la température par mélange eau chaude - semi-ouvert intégré
eau froide. Des mitigeurs thermostatiques permettent d’obtenir un fonctionnel
niveau de température défini par l’utilisateur qui module alors sim-
plement le débit. Échanges de données Non Oui Oui
Une installation solaire de production d’ECS (figure 19) suit cer-
taines règles spécifiques. La température d’alimentation des cap- Stockage de données Non Limité Oui
teurs solaires doit être minimale pour maximiser le rendement de
captage. Par ailleurs, la régulation commande le démarrage et Programmation Limitée Limitée Avancée
l’arrêt du circulateur en fonction de différentiels entre la tempéra- des systèmes
ture de sortie des capteurs et la température de stockage. En outre,
la boucle de captage doit être protégée par clapet contre une cir- Adaptation Aucune Limitée Bonne
culation inverse en période nocturne. Par ailleurs, dans le cas d’un à d’autres cas
chauffe-eau solaire individuel avec appoint électrique intégré au
stockage solaire, la résistance électrique doit être placée en
position haute afin d’éviter le réchauffage des capteurs par le
ballon [8]. • Les systèmes monofonctionnels sont dédiés au contrôle d’un
seul paramètre et/ou à la commande d’un seul équipement. Ils sont
préprogrammés pour des applications spécifiques et ne se prêtent
pas à des fonctions de gestion énergétique.
• Les systèmes semi-ouverts peuvent dialoguer avec d’autres
2. Gestion technique produits, mais sont préprogrammés pour des applications particu-
des bâtiments lières.
• Les systèmes intégrés peuvent communiquer (en particulier
avec des automates ou un superviseur) et disposent de fonction-
nalités de programmation étendues.
2.1 Généralités
La gestion technique des bâtiments s’est donc largement déve-
loppée grâce à l’émergence des technologies et produits numé-
Un système de gestion énergétique du bâtiment est un système riques et par le développement d’une architecture décentralisée
concourant à assurer une utilisation rationnelle et optimale des dans laquelle des fonctions avancées de pilotage sont implantées
équipements du bâtiment consommateurs d’énergie (équipements dans des unités locales de traitement. Aux propriétés de contrôle
de chauffage, ventilation, conditionnement d’air et éclairage en des équipements climatiques et de gestion énergétique du bâti-
particulier), par [12] : ment sont maintenant souvent associées au sein d’un même sys-
— un suivi de la consommation d’énergie ; tème des fonctions de pilotage des équipements techniques
— un contrôle des coûts ; (ascenseurs...), de gestion des communications, de sécurité... [4].
— une comparaison avec un bâtiment de même type, une année
de référence ou des calculs prévisionnels.
L’émergence dans le bâtiment des technologies numériques a
permis tout à la fois d’améliorer les stratégies de régulation et de
2.2 Architecture des systèmes
développer les procédures de gestion. La circulation d’informa-
tions par signaux analogiques, c’est-à-dire à variation continue On peut aujourd’hui schématiser l’architecture générale d’un
(signaux électriques, pneumatiques, hydrauliques...), impose les système de GTB par quatre strates fonctionnelles distinctes repré-
limites suivantes : sentées sur la figure 20.

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Utilisateur Supervision

Automate Automate Automate Automatismes


locaux

T H T T Équipements
Capteurs Capteurs Capteurs
Actionneurs Actionneurs Actionneurs
a moteur de registre dans un b moteur équipant une vanne
Figure 20 – Les différents niveaux fonctionnels d’une GTB réseau de ventilation trois voies

Figure 22 – Architecture des systèmes : actionneurs

Figure 21 – Architecture des systèmes : capteur


(sonde de mesure du niveau d’éclairement)

• Le niveau de terrain regroupe les entrées (capteurs) et sorties


(actionneurs) physiques du système et assure entre autres la
liaison avec les équipements techniques.
• Le niveau de contrôle/commande concerne les unités locales a actionneur d'ouvrant b actionneur d'ouvrant
par crémaillère par piston
en charge de collecter les informations et de piloter les action-
neurs.
• Le niveau de supervision permet en particulier le paramétrage Figure 23 – Architecture des systèmes :
de l’installation et assure les fonctions de suivi et de gestion. deux solutions d’automatisation d’un ouvrant basculant

• L’utilisateur définit les paramètres de la conduite et analyse le


comportement du bâtiment. vent, ensoleillement, humidité en gaine, concentration en CO2 ...)
peut ainsi fortement conditionner l’efficacité d’une régulation, si la
sonde est surexposée ou au contraire trop protégée, avec des
2.2.1 Niveau Équipements conséquences parfois graves (surconsommations énergétiques,
inconforts chroniques, pannes des équipements...) [7].
■ Les capteurs transmettent aux automates des informations
mesurées utiles pour le pilotage des équipements (régulation) ou ■ Les actionneurs, à l’autre extrémité de la chaîne de régulation,
pour le contrôle de leur fonctionnement (gestion). Leurs perfor- jouent également un rôle essentiel dans la sécurité de l’installation
mances conditionnent donc la qualité des données grâce auxquelles puisqu’ils vont commander les différents organes de réglage. Le
sont prises les décisions des automates, du superviseur ou de l’uti- dysfonctionnement d’un actionneur (moteur de store, commande
lisateur. La figure 21 présente une sonde permettant la mesure de de registre, servomoteur de vanne...) peut donc avoir des consé-
l’éclairement horizontal sur un plan de travail, par exemple pour la quences importantes voire rédhibitoires. La figure 22a montre un
régulation de l’éclairage artificiel ou la commande d’occultations. moteur agissant sur un registre de ventilation permettant de modu-
La représentativité de ces données à l’égard des grandeurs ler le débit d’air dans le réseau aéraulique. La figure 22b présente
mesurées est donc essentielle et passe à la fois par le choix de cap- une vanne trois voies dont l’action est réalisée grâce à un servomo-
teurs de qualité (problème, en particulier, de dérive dans le temps) teur. Les figures 23a et b montrent deux solutions d’automatisation
et par leur positionnement efficace au sein de l’installation. La d’un ouvrant basculant, par crémaillère ou par piston, selon le poids
situation d’un capteur (température d’air d’une pièce, vitesse de de l’ouvrant à actionner.

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Les capteurs et les actionneurs peuvent être reliés aux automa-


tes par des liaisons série (chaque élément est relié par une liaison
unique et propre) ou en utilisant un réseau (BUS) de communi-
cation. Ce BUS de terrain peut permettre des gains importants
(coût, performance...) mais implique l’installation de matériels
adaptés au protocole de communication mis en œuvre.

2.2.2 Niveau Automatismes locaux

Les automates sont des contrôleurs numériques programmables


qui assurent d’une part la commande des équipements, d’autre
part l’acquisition, le stockage et le traitement des mesures (gran-
deurs réglées et grandeurs de contrôle) qui seront ensuite utilisées
pour la gestion de l’installation. Ils peuvent dialoguer avec plu-
sieurs éléments terminaux (capteurs et actionneurs) et disposent
de fonctions préprogrammées leur permettant de mettre en œuvre
des stratégies évoluées de pilotage : fonctions de régulation (« tout
ou rien », PID, optimisation, délestage...), fonctions logiques Figure 24 – Poste de supervision
(booléennes), comparateurs (>, <, = ...).
Ces unités locales de traitement disposent en général des élé-
ments suivants :
— un microprocesseur ; gnes, alarmes, programmes...), surveille le fonctionnement des
installations et analyse l’efficacité générale du système (énergie,
— des mémoires (RAM, ROM, EPROM...) ;
confort, émissions). L’utilisateur a donc un rôle essentiel dans la
— des entrées-sorties (analogiques, logiques, numériques) ; qualité de la gestion du bâtiment, quel que soit le niveau de per-
— une interface de dialogue ; formance des autres éléments.
— des ports de communication ;
— une horloge interne ; Deux facteurs majeurs vont contribuer à la valeur de l’action de
— une alimentation électrique et une batterie de secours. l’utilisateur.
Nota : RAM (Random Access Memory ) : mémoire vive (volatile) ;
■ L’interface utilisateur a fait et fait l’objet d’attentions soutenues
ROM (Read Only Memory ) : mémoire morte (non volatile) ;
de la part des industriels. La facilité de paramétrage, les fonctionna-
EPROM (Erasable Programmable ROM ) : ROM programmable et effaçable.
lités d’analyse et l’assistance à la surveillance ont été accrues par la
Les stratégies de conduite sont implantées sous forme de pro- montée en puissance des outils matériels et logiciels, le dévelop-
grammes basés sur des modules et utilisant des points physiques pement d’interfaces graphiques de visualisation et de développe-
(entrées et sorties) et des points virtuels (points de calcul) modifia- ment, la multiplication des interfaces de communication, et
bles. L’implantation et la modification de ces programmes sont le l’interfaçage avec des outils d’analyse standardisés.
fait du gestionnaire, par l’intermédiaire du poste de supervision, ou
de prestataires extérieurs. ■ La formation des utilisateurs lors de l’implantation d’une GTB est
un facteur clé de réussite ou au contraire de contre-performance.
Dans de nombreux cas, des utilisateurs peu ou pas formés ont rejeté
le système gestion, l’ont mal utilisé ou l’ont employé pour des
2.2.3 Niveau Gestion technique fonctions basiques de paramétrage.

Le poste superviseur assure la surveillance et la gestion du


bâtiment (figure 24). Composé le plus souvent d’un micro-ordi-
nateur et d’un ensemble de périphériques d’entrée-sortie, ce poste 2.2.5 Communications
dispose de fonctionnalités permettant à l’utilisateur :
— de définir les paramètres de contrôle du bâtiment (grandeurs Le fonctionnement d’un système de gestion du bâtiment et de
de contrôle, consignes, alarmes...) ; ses équipements implique la circulation d’informations entre les
— d’établir les scénarios d’occupation pour la programmation différents éléments au travers de réseaux de communications. Ces
horaire ; dernières années ont vu la généralisation des BUS (Binary Unit
— de réaliser la programmation des automates ; System ) de terrain ou de communication supportant les différents
composants et permettant la communication entre les différents
— de surveiller le fonctionnement général des équipements ;
niveaux [9].
— de procéder à l’analyse des évolutions caractéristiques du
bâtiment (performance énergétique, niveaux de confort, rende- Un tel réseau va être caractérisé par :
ment des installations...). — le support physique : les différents supports matériels (paires
Certaines de ces fonctionnalités peuvent, au besoin, être torsadées, câble coaxial, fibre optique, courants porteurs) et imma-
déportées, lorsque le bâtiment géré fait partie d’un parc plus tériels (infrarouges, ondes radio) se distinguent par leurs capacités,
important ou lorsque des tâches de maintenance ou de gestion leur coût et leur mise en œuvre. Au sein d’une même installation,
sont externalisées auprès de prestataires [1]. plusieurs supports peuvent coexister pour optimiser les perfor-
mances du système : télécommande par infrarouges, bus de
communication sur fibre optique, commandes terminales par cou-
rants porteurs... ;
2.2.4 Niveau Utilisateur — le protocole de communication mis en œuvre : souvent pro-
priétaires et exclusifs, les protocoles de communication condition-
À l’aide des fonctionnalités offertes par le poste superviseur, nent la compatibilité des différents éléments du système. Même si
l’utilisateur définit l’ensemble des paramètres du système (consi- des progrès restent à accomplir, des standards industriels de fait

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émergent, s’appuyant sur des clubs d’utilisateurs regroupant prin- 2.3 Les services
cipalement des industriels, et dont l’objectif est de tendre vers
l’interopérabilité des produits au sein d’un même système.
La disponibilité de personnels en charge de la gestion d’un
Enfin, une GTB communique nécessairement et de plus en plus bâtiment — et donc de l’utilisation de la GTB — est un facteur
avec le monde extérieur : avec un gestionnaire hors des murs, avec essentiel à la fois dans la décision d’un maître d’ouvrage d’installer
des industriels pour des mises à jour de programmes, avec des un tel système de gestion et dans l’efficacité de la gestion du bâti-
prestataires pour un suivi des installations. Les moyens de ment. Une offre de services extérieure existe, qui peut permettre
communication se diversifient rapidement. Aux liaisons Minitel et au maître d’ouvrage d’externaliser la gestion de son patrimoine.
modem sur serveur dédié vient s’ajouter aujourd’hui de manière
générale une communication basée sur IP (Internet Protocol ) per- Les services proposés diffèrent selon la complexité du bâtiment
mettant de bénéficier de tous les outils, infrastructures et dévelop- et de son fonctionnement, le nombre de points physiques et vir-
pements liés à Internet : téléchargement, prise de contrôle à tuels à gérer, les moyens de traitement et de communication à
distance, échanges de données... mettre en œuvre, ainsi que bien sûr le niveau de service offert. Ces
services peuvent être regroupés en cinq catégories :
Les technologies radio offrent par ailleurs des possibilités et des
perspectives importantes, en particulier pour la communication — la téléformation des personnels de gestion ;
entre le bâtiment et le gestionnaire. Aux protocoles GSM (Global — la télémaintenance, gérant essentiellement les pannes ;
System for Mobile communications ) et WAP (Wireless Application — le télésuivi, comportant le recueil d’informations et l’analyse
Protocol ) aux capacités limitées (transmission d’alarmes ou des données ;
d’informations textuelles réduites) devraient se substituer des pro- — la téléassistance, constituée d’un télésuivi et d’une assistance
tocoles beaucoup plus performants, tels que l’UMTS (Universal à la conduite (paramétrage...) ;
Mobile Telecommunications System ) offrant des bandes passantes — la téléexploitation, qui constitue une délégation à la gestion
beaucoup plus grandes (transmission d’images fixes ou de sur la base d’une garantie de performance de l’installation assurée
vidéos...). par le prestataire.

Références bibliographiques

[1] ASHRAE. – HVAC Applications Handbook. d’eau chaude sanitaire. Pyc Éditions, Paris, [9] FAGES (G.). – Les bus de terrain. Schneider
ASHRAE (Éd) (1999). 1157 p. (1996). Collection Technique, 208 p. (1996).
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Paris, 319 p. (1990). bâtiment. Presses Polytechniques Romandes,
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