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Quels sont les principaux SIG et les ratios que vous qualifieriez de significatifs dans l’analyse du

compte de résultat d’une banque ?

Introduction : Les entreprises bancaires ou pas sont au cœur du développement économique. La loi les
oblige à publier leurs documents de synthèse (bilan, compte de résultat, annexe, rapport de gestion).
L’analyse du compte de résultat permet de déterminer la création de richesse de l’entreprise mais aussi
sa rentabilité. Les ratios de rentabilité affinent ces informations. Une analyse pertinente permettra non
seulement de juger de la rentabilité mais aussi les points forts et faibles de la stratégie commerciale et
de la gestion de la banque, ses activités et le poids des frais de structure. Nous allons premièrement
présenter les principaux SIG puis les ratios significatifs dans l’analyse du compte de résultat d’une
banque.

I. Les SIG – soldes intermédiaires de gestion

Les SIG permettent à travers le compte de résultat de dégager les éléments par lequel s’est formé
le résultat. Les principaux SIG sont les suivants :

Le PNB (produit net bancaire)


C’est la différence entre les produits et les charges d’exploitation. Issu des 3 gisements
d’activité selon le code monétaire et financier : l’intermédiation bancaire (opérations de
dépôt, de crédit et opérations sur les moyens de paiement), la PSC (prestation de
services connexes - opération de vente de location et de conseil) et la PSI (prestation de
services d’investissement – opération sur les marchés financiers pour compte de tiers
et / ou opération pour compte propre). La triple constitution du PNB (différentiels des
intérêts, des commissions et des marges sur le portefeuille) le rend vulnérable aux effets
volume, effet prix (environnement concurrentiel) et effet risque (crédits et gestion des
portefeuilles)

Le RBE (résultat brut d’exploitation)


Le PNB déduit des charges d’exploitation (frais de structure) et des DAP donne le RBE.
Celui – ci mesure la richesse produite (ou détruite) après prise en compte sur la période,
du coût des moyens engagés => il s’agit du coût des facteurs de production hors matière
première, puisque les charges des flux liés aux activités monétaires et financières sont
déjà imputées au niveau du produit net bancaire. Le RBE révèle la rentabilité et la
maîtrise des coûts des frais généraux.

Le RE (résultat d’exploitation)
Le RE est plus pertinent car il inclut le coût du risque et reflète le mieux le résultat
dégagé. Le coût du risque comprend le provisionnement en capital des créances
douteuses et des risques pays ainsi que les provisions pour risques et charges courantes.
Ce solde est un indicateur fort, il mesure le résultat dégagé « après prise en compte des
frais de structures et des pertes induites par la survenance de l’ensemble des risques
bancaires mais ce solde n’est pas influencé par des cessions d’actifs immobilisés, des
éléments exceptionnels ou par la fiscalité des sociétés.

Le RCAI (résultat courant avant impôt)


Il constitue plus encore que le RE un solde économiquement significatif. Il inclut les
cessions d’actifs qui n’ont pas de caractère exceptionnel.

Le RN (résultat net)
Ce n’est pas le SIG le plus pertinent, intéressant dans la mesure où il peut inclure des
éléments exceptionnels (éléments qui auront en commun d’être incontestablement de
caractère anormal et non répétable avant longtemps)
II. Les ratios

A. Les ratios de rentabilité

Le coefficient net d’exploitation


C’est le rapport entre les frais de structure et le PNB, il mesure la part de richesse
produite mais absorbée par les frais généraux qu’il a fallu engager, il indique donc
également la part de la richesse disponible pour provisionner les risques de crédit, de
perte sur actifs immobilisés, payer les impôts, faire face à l’exceptionnel et rémunérer
les actionnaires. Le coefficient net d’exploitation apparaît donc comme un indicateur de
gestion intéressant mais trop composite pour instruire sur la productivité de la banque
sans faire acte de prudence. Un coefficient net d’exploitation faible (par exemple 60 %)
indique que la banque dispose d’une marge de manœuvre pour absorber un
accroissement du coût du risque et des aléas. (Pour info : le coefficient d’exploitation
des banques françaises était en moyenne de 63% contre 75 % en 1998-99). On notera,
dans ce coefficient, la volatilité du dénominateur (PNB) et la rigidité du numérateur
(frais généraux) !!

Le coefficient de rendement des actifs ou ROA (Return On Assets)


Il s’agit du résultat net divisé par le total du bilan. Il mesure le poids du résultat par
rapport à la masse des capitaux mis en œuvre. Pour info : le total du bilan est parfois un
élément d’identification de la puissance lorsqu’on « classe » les établissements entre
eux. On parle ici de rentabilité économique.

Le coefficient de rentabilité ou ROE (Return On Equity)


Il s’agit du résultat net divisé par les capitaux propres. Il mesure pour les actionnaires le
rapport de leur investissement, pour les dirigeants leur capacité à s’approcher des
objectifs fixés et à s’assurer le soutien futur des actionnaires, et il leur permet de
déclencher un profit warning. C’est un indicateur fort de sécurité. On parle ici de
rentabilité financière, indicateur de rentabilité pour les actionnaires. Dans le cadre de la
réforme de Bâle II, les banques calculent le ROE par ligne de métier en tenant compte
du degré de risque propre à chaque ligne, donc des fonds propres requis.

B. Les liens avec les métiers bancaires

La lecture avisée des documents de synthèse (compte de résultat, bilan, hors bilan, annexe …)
permet de dégager les principales forces qui influencent la gestion bancaire. Comme chacun
des métiers bancaires présente un degré d’exposition plus ou moins marqué, il devient possible
d’identifier un lien entre les métiers exercés et la structure des documents de synthèse.

1. Les bilans et les SIG

Les principales forces liées à l’exploitation courante sont énoncées comme suit :

Volume des activités : distinction entre activités de masse à faible pouvoir de


différenciation des activités pointues plus rares mais plus remarquables
Sensibilité des activités à l’environnement : distinguer activités récurrentes de
celles volatiles
Les prix 
Le type d’opération : distinguer opération pour compte propre et pour compte
de tiers
Les risques : distinguer opérations à faible et forte exposition au risque
2. Les ratios de rentabilité

Impact sur les frais généraux : distinguer charges fixes et charges variable
Impact sur les dotations : distinguer dotations courantes des dotations pour
risque
Impact sur les capitaux propres : distinguer leur rôle d’investissement de celui
de rempart
Impact des opérations hors exploitation de taille significative

Conclusion : L’analyse pertinente des SIG doit permettre de déterminer le volume et la sensibilité des
activités, des prix, des types d’opérations et des risques. L’analyse des ratios doit mettre en avant la
productivité de la banque et de démontrer s’il y a rentabilité en terme d’activité, en terme
d’investissement pour les actionnaires et de capitaux engagés pour la direction.

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