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LES ETATS

DEMENTIELS

Pr Ag. ARIBI Lobna


Faculté de Médecine de sfax
Médecine de Famille
2018-2019
LES ETATS DEMENTIELS
Objectifs :
1/ Définir la démence.
2/ Énumérer les circonstances de découverte des
démences.
3/ Faire le diagnostic positif de la démence.
4/ Faire le diagnostic différentiel de la démence.
5/ Citer les principales étiologies de la démence.
6/Connaître les différents aspects thérapeutiques de
la démence.
LES ETATS DEMENTIELS
Introduction :
▪ La démence est définit comme un état d’affaiblissement
intellectuel global, acquis, progressif et d’évolution
chronique.

▪ C’est une détérioration des fonctions cognitives (


mémoire, attention, langage, gnosies, praxies,
raisonnement, jugement,…), en relation avec une
affection cérébrale.
LES ETATS DEMENTIELS
Introduction :

▪ Ces déficits cognitifs doivent être de sévérité suffisante


pour entraîner une altération significative du
fonctionnement professionnel ou social et doivent
représenter ainsi un déclin par rapport au niveau de
fonctionnement antérieur.

Galland F, Vaille-Perret E, Jalenques I. Les troubles bipolaires chez le sujet âgé Psychol Neuropsychiatr Vieil2005
LES ETATS DEMENTIELS
Introduction :
◼ Tous les processus lésionnels cérébraux (toxiques,
traumatiques, vasculaires, dégénératifs, etc..) peuvent
entraîner un état démentiel.

◼ Etats démentiels dégénératifs « primaires »


► Démences séniles (après 65 ans)
►Démences préséniles (avant 65 ans).

◼ Etats démentiels « secondaires »


LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic positif
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic positif :
➢L’anamnèse :
* Les circonstances de découverte :
◼ Troubles de la mémoire touchant initialement les
évènements récents (des oublis, difficultés de se repérer
dans le temps et dans l’espace) ;

◼ Troubles du comportement et modifications du


caractère ( irritabilité, agressivité, agitation, turbulence
nocturne,….) ;
* Les circonstances de découverte :

◼ Actes médico-légaux(vol, outrage à la pudeur,


exhibitionnisme , crime ) ;

◼ Idées délirantes à thèmes de préjudice, de jalousie ou


de persécution.

◼ Un syndrome dépressif ;

◼ État confusionnel, surtout récidivant et en l’absence de


cause organique.
➢ L’anamnèse :
*La modalité d’apparition des troubles et le mode
évolutif
*Le degré réel d’autonomie du patient dans la vie
quotidienne
* Les antécédents personnels
(dépression, traumatisme crânien sévère, facteurs de
risque vasculaire, la prise d’alcool ainsi que les prises de
médicaments pouvant induire ou aggraver des troubles
cognitifs,….)
*Les antécédents familiaux (pathologies neurologiques
+++).
➢ L’examen psychiatrique:
- A un stade avancé: présentation évocatrice,
labilité émotionnelle, comportement du patient le plus
souvent inadapté ( indifférence ou excitation, agressivité,
oppositionisme).

-L’orientation temporo-spatiale: constamment perturbée : le


sujet est incapable de se repérer dans l’espace ( dans sa
maison, son quartier,..) et dans le temps ( la date, le jour, le
mois, l’année,..).
➢ L’examen psychiatrique:
- L’attention spontanée et volontaire: labile voire défaillante (
distractibilité durant l’entretien, difficultés à maintenir son
attention durant les épreuves ).

-Les troubles mnésiques: souvent très importants, touchant au


début les faits récents, puis progressivement des faits de +
en +anciens.

Pour exploration rapide, on peut demander au sujet de


citer les prénoms des membres de sa famille, les dates
importantes, le récit autobiographique,…
➢L’examen psychiatrique:
◼ Le langage parlé souvent altéré: appauvrissement global
du stock idéique, manque du mot, souvent remplacé par
un mot plus vague ou de phrases non terminées.

◼ Certaines épreuves peuvent être utilisées pour mettre


en évidence ces troubles du langage : dénomination
d’objets, répétition de mots et de phrases, définition de
mots et de proverbes, lecture à haute voix.
➢L’examen psychiatrique:
- Le langage écrit et le calcul sont eux aussi perturbés.

- Des troubles praxiques (difficultés pour s’habiller, se raser,..)


et gnosiques (difficultés à identifier des visages connus,
difficultés à identifier des objets,..).

- Des troubles du jugement et du raisonnement : leur exploration


fait appel habituellement à l’interprétation de proverbes et à la
critique d’histoires absurdes.
➢ L’examen somatique:
à la recherche de signes neurologiques, localisés ou
non, d’une incontinence sphinctérienne, de troubles
cardio-vasculaires ou d’une atteinte de l’état général.

➢ Des examens complémentaires :


▪La biologie sanguine : bilan hydro-
éléctrolytique, lipidique, hépatique,….
➢Des examens complémentaires :
▪ Le scanner cérébral : systématique, permet de
rechercher une cause curable (processus
expansif intracrânien, hématome sous dural,..) et
d’évaluer l’étendue et la sévérité d’une atrophie
corticale ou sous-corticale.

Une atrophie localisée à la région pariéto-


occipitale est fortement évocatrice d’une
démence de type Alzheimer.
➢Des examens complémentaires :
▪ Les tests psychométriques :permettent de juger la
sévérité de la détérioration initiale et de suivre l’évolution.
➔ ( MMSE) +++: évaluation standardisée des fonctions
cognitives, interprété en fonction du niveau socioculturel du
patient, et de la présence éventuelle de handicaps auditifs (
hypoacousie) ou visuels ( cataracte ), qui peuvent fausser les
résultats.
un score de 24/30 ( 26/30 chez les sujets avec niveau
d’éducation supérieure ) est considéré comme le seuil en
dessous duquel une atteinte déficitaire doit être suspectée.
MMSE

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MMSE

◼ ORIENTATION :
A- En quelle année sommes-nous ?
● Saison ?
●mois ?
●quelle est la date ?
●quel est le jour de la semaine?
B- Dans quelle ville nous trouvons-nous ?
● dans quel département ?
● dans quelle région somme-nous?
●quelle est le nom de la rue ?
●quel est le nom de la pièce où nous sommes?
MMSE
◼ APPRENTISSAGE :
Donner trois noms d’objets au rythme de un par seconde ( ex : cigare,
fleur, porte)
Compter 1 point par mot correctement répété au 1er essai.
Répéter jusqu’à ce que les 3 mots soient appris
( s’arrêter à 5 essais).
Compter le nombre d’essais.

◼ ATTENTION ET CALCUL :
Demander de compter à partir de 100 en retirant 7 à chaque fois. Arrêter
après 5 soustractions. Noter le nombre de réponses correctes.
( N’effectuer aucune correction en cours d’épreuve ).
MMSE
◼ RAPPEL :
Demander les 3 noms d’objets présentés auparavant ( 1 point par
rappel correct).

◼ LANGAGE :
●Dénommer : un stylo, une montre ( 1point/ item)
● Faire exécuter un ordre triple :
« prenez ce papier dans la main droite, puis pliez le en 2, puis jetez le par
terre » ( 1point/ item correct)
● Lire et exécuter un ordre écrit : « fermez les yeux » ( 1point)
● Copie du dessin : ( 1 point si 2 polygones corrects, entrecoupés au
niveau de leur angle droit).
PRAXIES CONSTRUCTIVES
30. Tendre au sujet une feuille de papier et lui
demander "voulez-vous recopier ce dessin ?" 1 MN ❑ sous total /1

SCORE TOTAL (0 à 30) : …….. / 30


Test de l’horloge

9h 45
Test de l’horloge 1. Demander au
patient de
représenter les
nombres du cadran
d’une horloge ou
d’une montre sans
modèle
2. Demander au
patient de dessiner
les aiguilles pour
représenter une
heure donnée par
l’examinateur
Epreuve de rappel de 5 mots

◼ à la recherche un syndrome amnésique.


◼ Premier temps: on montre au patient une liste de 5 mots puis on
l’interroge sur ces mots ( rappel immédiat pour voir l’apprentissage),
◼ Second temps : puis on détourne l’attention du sujet pd.3-5mn et on
l’interroge de nouveau sur ces 5 mots ( rappel différé pour voir la
mémoire) : score=10
IADL
Echelle d'activités instrumentales de la vie courante (IADL-LAWTON)
Informations données par :
- un membre de la famille :
- un membre de l'équipe :

Entourer la réponse qui correspond le mieux aux capacités du sujet (une seule réponse)

Capacité à utiliser le 0 = je me sers du téléphone de ma propre initiative, cherche et compose


téléphone les numéros
1 = je compose un petit nombre de numéros bien connus
1 = je réponds au téléphone, mais n'appelle pas
1 = je suis incapable d'utiliser le téléphone

Capacité à utiliser les 0 = je peux voyager seul(e) et de façon indépendante (par les transports
moyens des transport en commun, ou avec ma propre voiture)
1 = je peux me déplacer seul(e) en taxi, pas en autobus
1 = je peux prendre les transports en commun si je suis accompagné(e)
1 = transport limité au taxi ou à la voiture, en étant accompagné(e)
1 = je ne me déplace pas du tout

Responsable pour la 0 = je m'occupe moi-même de la prise : dosage et horaire


prise des médicaments 1 = je peux les prendre moi-même, s'ils sont préparés et dosés à l'avance
1 = je suis incapable de les prendre moi-même

Capacité à gérer son 0 = je suis totalement autonome (gérer le budget, faire des chèques, payer
budget des factures…)
1 = je me débrouille pour les dépenses au jour le jour, mais j'ai besoin
d'aide pour gérer mon budget à long terme (planifier les grosses
dépenses)
1 = je suis incapable de gérer l'argent nécessaire à payer mes dépenses
au jour le jour

Score total (0 à 4) : ……………………./ 4


Score aux 4 IADL = somme item téléphone + transport + médicaments + budget
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29
INTRODUCTION

+++l’étiologie la plus commune des sd démentiels.

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Les critères diagnostiques de démence de
type Alzheimer selon DSM-IV :
A. Apparition des déficits cognitifs multiples,
comme en témoigne à la fois :

(1) Une altération de la mémoire (de fixation et


d’évocation) ;
(2) Une ou plusieurs des perturbations cognitives
suivantes :

a) Aphasie : (perturbation du langage) ;


b) Apraxie : (altération de la capacité à réaliser une activité
motrice, malgré des fonctions motrices intactes) ;
c) Agnosie : (impossibilité de reconnaître ou d’identifier les
objets malgré des fonctions sensorielles intactes) ;
d) Perturbation des fonctions exécutives (faire des projets,
organiser, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite).
Les critères diagnostiques de démence
de type Alzheimer selon DSM-IV :

B. Les déficits cognitifs sont à l’origine d’une altération


significative du fonctionnement social ou
professionnel et représentent un déclin significatif
par rapport au niveau de fonctionnement antérieur.

C. L’évolution est caractérisée par un début progressif


et un déclin cognitif continu.
Les critères diagnostiques de démence
de type Alzheimer selon DSM-IV :

D. Les déficits cognitifs des critères 1A et 1B ne sont pas


dus à d’autres affections du système nerveux central ni
à des affections générales ni à des substances.

E. Les déficits ne surviennent pas exclusivement au cours


de l’évolution d’un delirium (confusion mentale).

F. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un


trouble de l’axe 1 (trouble dépressif majeur,
schizophrénie).
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic différentiel :
1) Syndrome confusionnel +++
État confusionnel État démentiel
Début Aigu Insidieux

Niveau de conscience Fluctuant Normal( déficit intellectuel


global sans trouble de la
conscience)
Perception Hallucinations +++ Hallucinations ±
(onirisme)
Attitude +++ Perplexité anxieuse Indifférence

Variation importante Absente


nycthémérale
Évolution Réversible Spontanément irréversible
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
1 ) Syndrome confusionnel +++
2 ) Dépression pseudo-démentielle +++
3 ) L’oubli bénin du sujet âgé
4 ) Trouble isolé d’une fonction symbolique
(aphasie, apraxie, agnosie )
5 ) Syndrome de Korsakoff
6 ) Les délires non démentiels
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
2 ) Dépression pseudo-démentielle +++
◼ Elle correspond à une forme de survenue tardive où les
symptômes majeurs sont des perturbations cognitives qui
masquent le noyau dépressif. Dans la dépression, le début
est progressif en quelques semaines, alors que le début
de la démence est plus lent, s’étalant sur plusieurs mois.

◼ Devant la difficulté de diagnostic entre dépression et


démence, c’est l’évolution favorable du déficit cognitif des
patients sous traitement antidépresseur qui permet de
confirmer le diagnostic de dépression.
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
1 ) Syndrome confusionnel +++
2 ) Dépression pseudo-démentielle +++
3 ) L’oubli bénin du sujet âgé
4 ) Trouble isolé d’une fonction symbolique
(aphasie, apraxie, agnosie )
5 ) Syndrome de Korsakoff
6 ) Les délires non démentiels
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
3 ) L’oubli bénin du sujet âgé :
Cet état est lié au processus de sénescence
physiologique.
Le sujet demeure bien orienté et son autonomie est bien
conservée.
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
1 ) Syndrome confusionnel +++
2 ) Dépression pseudo-démentielle +++
3 ) L’oubli bénin du sujet âgé
4 ) Trouble isolé d’une fonction symbolique
(aphasie, apraxie, agnosie )
5 ) Syndrome de Korsakoff
6 ) Les délires non démentiels
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
4 ) Trouble isolé d’une fonction symbolique
(aphasie, apraxie, agnosie )
◼ La difficulté diagnostique concerne surtout l’aphasie (les
troubles du langage rendent difficile l’appréciation de
l’efficience et du fonctionnement intellectuels ).

◼ Un argument diagnostique important est l’attitude du


patient vis -à vis de son trouble : il réagit de façon
anxieuse et coopérative, contrairement au sujet dément
qui est plutôt indifférent et distrait.
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
1 ) Syndrome confusionnel +++
2 ) Dépression pseudo-démentielle +++
3 ) L’oubli bénin du sujet âgé
4 ) Trouble isolé d’une fonction symbolique
(aphasie, apraxie, agnosie )
5 ) Syndrome de Korsakoff
6 ) Les délires non démentiels
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic différentiel :
5 ) Syndrome de Korsakoff : troubles mnésiques,
fabulations et fausses reconnaissances mais sans troubles
du jugement et de raisonnement.

❑ Les étiologies du Syndrome de Korsakoff sont multiples


mais dominées par l’alcoolisme. Il est lié à une atteinte des
tubercules mamillaires (avitaminose B1).
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic étiologique
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique

Démences
potentiellement curables
LES ETATS DEMENTIELS

Diagnostic étiologique :
A ) Démences potentiellement curables :
1 ) Hématome sous dural chronique :
- traumatisme crânien : ancien, minime et souvent oublié.
- Il peut être spontané chez les patients sous
anticoagulants.
- une symptomatologie d’allure démentielle, parfois
associée à des céphalées et des périodes d’obnubilation.
- début ± rapide, évolution : fluctuante avec des rémissions
partielles suivies d’aggravation.

- Une imagerie cérébrale affirmera ce diagnostic qui justifie


une sanction chirurgicale.
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :
2 ) Hydrocéphalie à pression normale :
- Elle est en rapport avec un trouble de la résorption du
LCR (traumatisme crânien, hémorragie méningée,
méningite,….).

- Hydrocéphalie de type communicant où l’HIC est absente.


LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :

- Triade symptomatique +++:


●troubles de la marche et de l’équilibre,
● troubles des conduites sphinctériennes
● et syndrome démentiel.

- Des ponctions lombaires évacuatrices améliorent les troubles.


- Traitement chirurgical : dérivation ventriculaire.
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :
3 ) Tumeurs cérébrales :
- Elles ne posent
de problèmes diagnostiques avec une
symptomatologie démentielle que dans leur localisation
frontale.

- Le diagnostic repose sur l’imagerie


( scanner et/ ou IRM ).
- Si traitement chirurgical possible → régression des
symptômes.
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :
4 ) Causes infectieuses :
• Syphilis tertiaire ( paralysie générale ) :
- Début progressif : des troubles du comportement, des
idées délirantes de type mégalomaniaque, détérioration
intellectuelle, des troubles mnésiques et du jugement.

- L’étiologie syphilitique +++: faciès atone, dysarthrie,


tremblement de la région labio-linguale, signe d’Argyll-
Robertson (perte du reflexe pupillaire à la lumière avec
conservation de l’accomodation-convergence à la distance).

- Diagnostic : positivité des sérologies sanguines et du LCR.


- Traitement : Pénicilline G à forte dose
(+ corticoïdes au début).
Diagnostic étiologique
Causes infectieuses

● Les autres causes infectieuses : sujet jeune


+++(les encéphalites dues au HIV, les méningo-
encéphalites tuberculeuses, les séquelles d’encéphalite
herpétique ).
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :
5) Causes carentielles, métaboliques et
endocriniennes :
- Sujet âgé: troubles hydroélectrolytiques chroniques
(hyponatrémie, hypo ou hypercalcémie ), carence en folates
ou en vitamine B12, hypothyroïdie, encéphalopathie
hépatique chronique, insuffisance rénale avancée,…).

- Sujets jeunes : maladie de Wilson, maladies métaboliques


héréditaires,..
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :
6 ) Causes toxiques :
●Intoxication chronique tableau de démence réversible
(≠ Intoxication aiguë confusion).

- Sujet âgé +++→ intoxication médicamenteuse chronique


(BZD,ADT, Anticholinergiques, Antiépileptiques,……..)

- Intoxication alcoolique chronique +++.


LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique

Démences
non curables
LES ETATS DEMENTIELS
Diagnostic étiologique :
B) Démences non curables :
1 ) Maladie d’Alzheimer :
■ Aloïs Alzheimer (1864-1915)
Psychiatre et histologiste allemand

■ En 1901, il a rencontré Auguste D, patiente souffrant de


troubles de mémoire et du langage.
Auguste meurt en 1906 à 51 ans,
Alzheimer décrit les anomalies du cortex d’Auguste.
Démences non curables
Maladie d’Alzheimer :
▪ dégénérative,+++ après l’âge de 65ans,♀+++
▪ Le début : +++ entre 65 et 70 ans, peut être plus précoce.
▪ Troubles de mémoire précoces et constants. +++.
▪ A un stade évolué, syndrome démentiel + syndrome aphaso-
apraxo-agnosique.

◼ Les lésions peuvent varier de siège, toujours bilatérales,


généralement diffuses, mais parfois frontales pures ou
occipitales pures.

◼ L’évolution : mortelle en 7 à 10 ans.

◼ Etiopathogénie : prédisposition héréditaire, déficit


noradrénergique, déficit cholinergique (diminution de la choline
acétyltransférase au niveau du cortex ).
MA affection dégénérative: Perte neuronale

cortex normal
Cortex normal Cortex de MA
Démences non curables
Maladie d’Alzheimer :
◼ Scanner cérébral : atrophie corticale
IRM

Maladie d’Alzheimer Cerveau normal


à gauche: atrophie cérébrale particulièrement nette dans un cas de démence
de type Alzheimer. L'atrophie corticale est associée à une dilatation
ventriculaire.
à droite: cerveau d'une personne du même âge, intellectuellement normale.
Démences non curables
Maladie d’Alzheimer :
▪Histologie : deux lésions caractéristiques :
la dégénérescence neurofibrillaire et les
plaques séniles.
La diffusion
des lésions cérébrales
dans
la maladie d’Alzheimer
affecte rapidement
le lobe frontal
Démences non curables

2 ) Démence fronto-temporales
(Maladie de Pick ) :
◼ Démence dégénérative moins fréquente que la maladie
d’Alzheimer.
◼ L’âge moyen de survenue : 50 - 60 ans.
◼ Scanner : atrophie cérébrale frontale +++.

La prédominance
frontale des
lésions explique
le caractère
particulier du
syndrome
démentiel.
Démences non curables
Démence fronto-temporales
◼ Clinique : troubles du comportement et de l’humeur
+++ (euphorie « moria frontale » ou indifférence affective,
apathie et inconscience des troubles).
- Les troubles mnésiques 
- Pas de syndrome aphaso-apraxo-agnosique .

◼ Histologie : perte neuronale +++. Les cellules restantes


sont ballonnées et renferment des inclusions
cytoplasmiques « corps de Pick ».

◼ Evolution : mortelle en 5 à 7 ans.


Démences non curables

3 ) Démences vasculaires :
- Chez les hommes après 60 ans +++.

- Installation le plus souvent brutale, évolution par à-coup,


symptomatologie fluctuante.

- ATCDS +++ : HTA, accidents ischémiques transitoires,


facteurs de risques athéromateux.
Démences non curables

3 ) Démences vasculaires :

- La variabilité de l’atteinte anatomique explique la diversité


des troubles psychiatriques et des symptômes
neurologiques associés.

- Scanner cérébral et l’IRM : lésions vasculaires


multiples, corticales et sous-corticales.
Démences non curables

4) Démence à corps de Léwy :


◼ Pathologie neurodégénérative caractérisée par
l’association d’un syndrome démentiel très fluctuant,
d’un syndrome extrapyramidal et d’hallucinations
(visuelles+++).
◼ Cette maladie représenterait 10 à 15 % de l’ensemble
des démences.
◼ Elle comprend certains signes de la maladie d’Alzheimer
et certains signes de la maladie de Parkinson
Démences non curables
Démence à corps de Léwy :

◼ D’autres symptômes sont en faveur de ce


diagnostic :
- Le syndrome parkinsonien est volontiers bilatéral et
symétrique, peu sensible à la L-dopa ;
- Cette démence est caractérisée par une extrême
sensibilité aux neuroleptiques +++
- L’évolution est typiquement progressive et la mauvaise
tolérance des neuroleptiques est très caractéristique de
la maladie.
LES ETATS DEMENTIELS

Traitement
et prise en charge des démences
PEC THERAPEUTIQUE

La prise en charge est multidimensionnelle, guidée


par :
◼ le degré de sévérité de la maladie,
◼ les caractéristiques des symptômes présentés,
◼ les pathologies somatiques intercurrentes,
◼ ou une iatrogénie potentiellement en cause.

L’approche non pharmacologique :


◼ constitue le premier temps de la prise en charge.
◼ Des traitements pharmacologiques peuvent y être
associés.
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LES ETATS DEMENTIELS

Traitement et prise en charge des démences :


A ) Traitements étiologiques :
En dehors des « causes curables » :
traitement, n’est que symptomatique.

B ) Traitements medicamenteux :
➢ Traitements psychiatriques :
◼ Etats dépressifs → ISRS +++ (Deroxat*, Zoloft*,Rosal*,…)

◼ Etats anxieux → BZD peu sédative, à faible dose :


Lexomil*, Temesta*, Xanax*,…
Traitements psychiatriques :

◼ Troubles du caractère , états d’agitation ou


d’excitation → anxiolytique ou, en cas d’inefficacité,
neuroleptique.
▪ Les neuroleptiques +++: Tiapridal*, Neuleptil*, Risperdal*,
Zyprexa*.
Traitements psychiatriques :

◼ A noter qu’ une fois les troubles du comportement


identifiés, → préciser l’étiologie, le ou les facteurs
déclenchants dont la suppression aura pour conséquence
un effet thérapeutique sur le trouble du comportement lui-
même.
◼ troubles du sommeil :→ rechercher une cause organique
(pollakiurie nocturne, dyspnée,..).
→ hypnotique :Imovane*,Stilnox*, Théralène*.
Traitements psychiatriques :
◼ Les principes d’utilisation des médicaments
psychotropes dans ces situations sont les suivants :

◼ La prescription des psychotropes, comme celle de tout


médicament, doit tenir compte des modifications
pharmacocinétiques et du risque important des
interactions médicamenteuses observées chez ces
patients âgés.
Traitements psychiatriques :
◼ Les traitements doivent être prescrits
avec prudence en commençant par de petites doses et
en privilégiant la monothérapie.

◼ Il faut toujours apprécier, avant de prescrire, le bénéfice


attendu par rapport au risque encouru.

◼ Eviter dans la mesure du possible, de prescrire des


psychotropes chez les patients atteints de démence du
fait de risque de confusion mentale et de leur effet
délétère sur les fonctions cognitives.
◼ Maladie d’Alzheimer (déficit cholinergique
de survenue plus ou moins précoce ) éviter
tous les médicaments anticholinergiques
(anti-parkinsoniens, AD tricycliques ).
➢ Traitements symptomatiques des troubles
cognitifs :
◼ Les cinq produits pharmaceutiques anti-démence
appartiennent à trois classes de substances différentes, à
savoir :
Les inhibiteurs de la cholinestérase :Donépézil (Aricept®),
Galantamine (Exelon®),
Rivastigmine (Réminyl®)

Modulateur des récepteurs NMDA : La mémantine (Ebixa®)

et la phytothérapie : Ginkgo biloba

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Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (I-AChE) :
◼ tendent à corriger le déficit cholinergique constamment
observé dans la maladie d’Alzheimer.

◼ Leur mécanisme d’action repose sur l’inhibition des


cholinestérases du SNC, permettant d’augmenter la
concentration d’acétylcholine synaptique
Traitement spécifique de la maladie d’Alzheimer

77
Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (I-AChE) :
◼ Leur efficacité a été démontrée à travers des essais
cliniques randomisés versus placebo qui ont montré que ces
produits agissent sur les fonctions cognitives, l’autonomie et
les troubles du comportement.

◼ Plus lente dégradation des fonctions cognitives et de l'autonomie,


◼ Allongement du délai d'apparition des troubles du comportement,
◼ Diminution de leur fréquence et de leur intensité,
◼ Et une entrée plus tardive en institution.
◼ Ce bénéfice a été obtenu dans les stades léger à modéré de la MA
mais se maintiendrait dans les formes sévères .

78
Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (I-AChE) :
◼ Les 3 IAChE ont obtenu l'AMM en cas de MA avec un score
au MMSE entre 10 et 26.

◼ Instauration au stade léger à modérément sévère de la


maladie d’Alzheimer.

79
PEC THERAPEUTIQUE
Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (I-AChE) :
►Modalités de prescription :
L’initiation de cette prescription est restreinte aux spécialités
suivantes : gériatrie, neurologie, psychiatrie.

Les 3 I-AChE utilisés dans le ttt de la démence sont généralement :


◼ Initiés à faibles doses,
◼ Faute de moyens de dosage sanguins de ces médicaments, une
augmentation progressive par palier est préconisée.
◼ L’augmentation de la posologie se fait toujours lentement afin de diminuer
le risque d’ EII aires.
◼ les effets secondaires étant dose-dépendants.

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PEC THERAPEUTIQUE

Mémantine : (Ebixa®)
◼ Le niveau de preuve est jugé plus faible que celui des IAchE.
◼ Elle peut être prescrite pour les patients souffrant de MA au
stade modéré à sévère (4 < MMSE < 20) en monothérapie.

81
PEC THERAPEUTIQUE
Doses des médicaments anti-démence
Nom Générique Mécanisme d’action Dose initiale Dose standard
Donépezil Inh. Chol 5mg/j les 4 premières sem 10 mg/j

Galantamine Inh. Chol 8mg/j pd 4 semaines 16 à 24 mg/j

Memantine Modulateur R. Glutamate 5mg/j puis on ↑par palier 20 mg /j


de 5mg/sem

Rivastigmine Inh. Chol 3mg/j ( 1,5 x2) min pd2 sem 12 mg /j


4,6 mg (Patch) 9,2

Ginko biloba Egb 761 Action de protection 240 240


mitochondriale

82
PEC
MEDICAMENTEUSE
Traitement anti-démence

Les trois
IAChE

Mémantine

83
➢Traitements des pathologies associées :
→ Traiter les pathologies chroniques associées
(hypothyroïdie, hypertension artérielle, diabète,..)

→ Corriger les déficits sensoriels +++

→ Rechercher et traiter les pathologies


intercurrentes (déshydratation, infections urinaires ou
bronchiques,…).
Traitement et prise en charge des
démences :
C) Prise en charge non médicamenteuse :
◼ Collaboration entre l’entourage familial et les différents
intervenants

◼ Favoriser le maintien à domicile +++

◼Ateliers de stimulation, activités de groupe


(psychothérapie,musicothérapie…),
rééducation (kinésithérapie, orthophonie).
Prise en charge non médicamenteuse :
◼ Des actions d’information, d’éducation et de soutien
auprès de la famille sont nécessaires (leur réserver un
temps d’écoute, les informer, les guider et les
soutenir ).
◼ Le médecin doit expliquer aux familles que toute
hospitalisation peut aggraver l’état du malade.

D ) Protection des biens :


(sauvegarde de justice, curatelle, tutelle)
Conclusion
▪ La pathologie démentielle se situe au carrefour de la
neurologie, de la psychiatrie et de la gériatrie, et sa prise
en charge nécessite les efforts conjugués des spécialistes
de ces trois disciplines.

◼ Les syndromes démentiels traduisent des pathologies


cérébrales organiques évolutives et irréversibles (à
l’exception des rares « démences curables » ).
Conclusion
À ce jour,
◼ cette maladie est incurable et suit une évolution
irréversible.
◼ La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des
démences. Son diagnostic est avant tout clinique.

◼ Un certain nombre de pathologies psychiatriques ou


organiques peuvent se présenter sous un masque
démentiel, faisant errer le diagnostic.
Conclusion
◼ La prise en charge d’un patient dément ne se réduit pas
à la prescription de médicaments symptomatiques. Elle
doit être globale, psychologique et sociale, et concerne
le malade et son entourage.

◼ Le but de cette prise en charge est de favoriser le


maintien à domicile et retarder l’institution.
Merci !

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