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Synthèse de l’
EVALUATION TECHNIQUE ET ECONOMIQUE

DU PROCEDE DE VITRIFICATION DE REFIOM PAR


TORCHE A PLASMA
de la Société EUROPLASMA

VITRIFICATION OF FINAL RESIDUES FROM THE


INCINERATION
OF MUNICIPAL WASTE
Abstract of
TECHNICAL AND ECONOMICAL ASSESSMENT OF THE
EUROPLASMA PLASMA TORCH PROCESS

Avril 2004
Auteur : Guy Prévot

ENVALYS
Création de valeur pour le Développement Durable
12, rue de l’Hermitage – 78700 CONFLANS SAINTE-HONORINE
Tél/ Fax. +33 (0)1 39 19 53 77 – e.mail : envalys@envalys.com

Société à Responsabilité Limitée au capital de 20 000 € - RCS Versailles 450 198 783
Contexte
Cette étude répond à une demande de l’ADEME qui souhaitait affiner sa position sur le
procédé de vitrification de déchets proposé par EUROPLASMA pour pouvoir ainsi mieux
conseiller les collectivités ou les industriels intéressés par cette technique. Elle a pour
objectifs essentiels de :
• situer le niveau de développement du procédé sur les plans techniques et
technologiques
• évaluer le procédé sur le plan économique
• évaluer les possibilités de valorisation du vitrifiat
• comparer cette filière avec la mise en décharge de classe 1
• effectuer un examen des filières d’élimination des résidus de l’incinération de la
région de Bordeaux et évaluer l’intérêt du procédé dans ce contexte local.

Les analyses se sont appuyées en particulier sur :


• les résultats de l’exploitation de l’unité pilote qui a été construite à l’UIOM de Cenon
• divers documents et informations techniques complémentaires fournies par
EUROPLASMA au cours de l’étude et relatifs à divers projets étudiés en France,
• les résultats du programme VIVALDI d’évaluation des vitrifiats et de leurs voies de
valorisation potentielles,
• des données économiques fournies par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB).

Les informations contenues dans ce document sont utilisables


comme aide à une décision sur le traitement des REFIOM.
Cependant elles ne peuvent être en aucune façon utilisées pour
tenir ENVALYS responsable, directement ou indirectement,
même partiellement, des conséquences d’une décision quelconque
prise par une collectivité pour le traitement des REFIOM.

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 1


Résumé et conclusions

1. Objet de la vitrification
La vitrification a pour objet de transformer une matière, souvent pulvérulente, en matière
solide vitreuse. Elle consiste à chauffer les déchets au-delà de leur point de fusion, puis
refroidir brusquement ces déchets en fusion afin d’obtenir une matrice vitreuse appelée
« vitrifiat », c’est-à-dire un solide ayant une structure amorphe (non cristallisée, même s’il est
possible d’obtenir divers degrés de cristallisation en jouant sur la cinétique de
refroidissement). Ceci permet entre autre, une immobilisation efficace des polluants minéraux
présents dans la matrice vitreuse.

Dans le cadre de la présente évaluation du procédé d’EUROPLASMA, cette vitrification est


appliquée à une partie des résidus solides d’épuration des fumées d’incinération d’ordures
ménagères (REFIOM) (de 50 à 85 % suivant que le traitement est sec ou humide). Il s’agit des
cendres issues du dépoussiérage des gaz avant neutralisation, souvent appelée « cendres
volantes », qui représentent environ 20 à 25 kg par tonne d’ordures ménagères. La
vitrification apparaît moins adaptée au traitement des autres REFIOM notamment à cause de
leur forte teneur en halogène et en soufre qui sont revaporisés aux températures nécessaires à
la fusion des déchets.

Cette technique qui transforme les cendres en un vitrifiat se substitue à la


solidification/stabilisation par liants minéraux (prise hydraulique) et mise en Centre
d’Enfouissement Technique de classe 1 qui répond aux exigences actuelles de protection de
l’environnement définies par la réglementation française.

En France, la vitrification des mâchefers est techniquement possible. Cependant le surcoût par
rapport à la filière actuelle peut apparaître élevé tandis que le bilan environnemental resterait
à déterminer précisément, mais sera forcément mitigé.

2. Conception de la vitrification suivant le procédé


EUROPLASMA
Un plasma obtenu par l’injection d’air sur un arc électrique (principe de la torche à plasma
non transférée), chauffe les cendres introduites dans un four jusqu’à 1 400°C, soit environ
500°C au-dessus de la température d’incinération des ordures ménagères. Après
refroidissement rapide des cendres en fusion, les polluants contenus dans le vitrifiat sont
immobilisés de telle sorte que le vitrifiat peut être considéré comme inerte, tandis qu’une
partie des polluants initialement présents est volatilisée puis récupérée dans le traitement des
fumées adjacent, ce qui provoque la formation de nouveaux déchets solides et liquides.

Le schéma ci-après de principe de l’installation montre que l’installation comprend 4


sections :
• L’alimentation des cendres
• Le four, sa torche à plasma et l’évacuation des vitrifiats
• L’épuration des gaz

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 2


• Le traitement des eaux d’épuration des gaz.

La présente expertise étant basée sur les documents mentionnés en préambule, seul le cas
d’une vitrification intégrée à l’UIOM a été étudié. Cette intégration est faite essentiellement
par :
• l’utilisation du système de traitement des fumées de l’UIOM pour le traitement final
des gaz
• l’utilisation du système de traitement des eaux de lavage des fumées de l’UIOM pour
le traitement des eaux d’épuration des gaz de la vitrification
• les stockages et l’alimentation des cendres.

Il est possible de rendre la vitrification complètement autonome d’une UIOM par des
installations dédiées à la vitrification ayant tous les périphériques spécifiques (stockages,
traitement des fumées, traitement des eaux d’épuration).

Rejet à
Arrivée
l’atmosphère
des OM

Vapeur de dégazage

Neutralisation
Incinération Chaudière Dépoussiérage des gaz

Rejets
Stockage solides
CET
des
1 Traitement des eaux
cendres
de lavage des gaz
Rejets
liquides

Stockage
des Prétraitement des
cendres eaux d’épuration des
gaz

Alimentation/ Four Epuration


stockage torche des gaz

Installation de vitrification
CET
Vitrifiat
3 UIOM
Figure 1 : Bloc-diagramme simplifié d’une unité de vitrification intégrée à une UIOM

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 3


3. Etat actuel de développement de la technique
Le schéma ci-dessus est celui d’une installation pilote industrielle d’une capacité maximale de
400 kg/h, conçue et construite par EUROPLASMA. Elle a été mise en route en 1997 dans
l’UIOM de Cenon pour la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB). Depuis la réception, la
propriété de l’installation a été transférée à la CUB et l’exploitation est sous la responsabilité
de l’exploitant de l’UIOM. La majeure partie des données de cette expertise provient
d’études diverses et de relevés de mesures, réalisés à différentes périodes, sur cette installation
pilote, y compris à la suite des améliorations apportées en fin d’année 2003 après les tests de
réception.

Les autres références d’EUROPLASMA, pertinentes pour cette expertise sont les suivantes :
• Conception et construction d’une unité de vitrification de déchets divers contenant de
l’amiante, mise eu service en 2003 d’une capacité de 2 t/h
• Conception de systèmes plasma et de four, et vente des torches pour 4 installations en
exploitation au Japon depuis 2002, capacité de 10 t/j à 41 t/j.
• Etude préliminaire d’une installation de vitrification d’une capacité de 2 t/h
• Deux offres préliminaires de principe d’une capacité d’1t/h.

Les informations fournies par EUROPLASMA pour cette expertise ne proviennent donc pas
d’un document de procédé consolidé, présentant les différentes options techniques
envisageables pour des installations types, caractérisées par exemple par leur taille, leur
niveau d’intégration à l’UIOM, les caractéristiques de l’UIOM, etc. Elles ont été fournies et
élaborées à la demande d’ENVALYS pour les besoins de cette expertise ou tirées des études
et documents indiqués ci-dessus.
Compte-tenu de l’hétérogénéité des données, un travail important de mise en cohérence des
données fournies par EUROPLASMA a été nécessaire.
L’expertise a soulevé des questions auxquelles EUROPLASMA a apporté des réponses qui
restent à consolider par les études d’ingénierie nécessaires pour chaque projet à venir.

Des améliorations du procédé sont envisagées, essentiellement au niveau du traitement des


gaz. Pour des projets à venir, un travail de conception est nécessaire pour prendre en compte
les contraintes de la nouvelle réglementation applicable aux UIOM.

4. Les points principaux de l’expertise


4.1 Caractéristiques des cendres

Le domaine des caractéristiques acceptables pour la vitrification est défini par le rapport entre
le calcium et la silice contenu dans les cendres. Celui-ci est conditionné par les tris en amont
de l’incinérateur. Un appoint de 15 % de calcin (verre broyé) est apparu nécessaire pour
vitrifier les cendres de Cenon.

4.2 Maîtrise des rejets dans l’air

Dans une unité intégrée telle que schématisé ci-dessus, le traitement des gaz de la vitrification
se fait en deux phases : prélavage puis introduction dans le traitement des fumées de l’UIOM.
Il fait appel à des techniques bien connues dans ce métier et maîtrisées par la profession. Les
performances démontrées par l’installation de Cenon montrent que les contraintes

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 4


réglementaires peuvent être respectées en fonctionnement industriel. Cependant une attention
particulière doit être apportée pour les polluants suivants :

Oxydes d’azote (NOx)

Ils sont formés à concentration élevée mais dans un flux de gaz très petit par rapport au débit
des fumées de l’incinération. Cependant la contribution de la vitrification est suffisante pour
devoir être prise en compte dans la conception du système DENOX des fumées de l’UIOM
rendu nécessaire par les nouvelles réglementations. Cela entraîne cependant un surcoût de
traitement. Dans le cas où le traitement des gaz de la vitrification est indépendant des fumées
de l’UIOM, une étape spécifique de DENOX est nécessaire.

Oxydes de Soufre (SOx)

Ils sont produits en abondance par la vitrification mais abattus dans une très grande proportion
dans le lavage des gaz. Dans le cas d’une unité de vitrification intégrée à l’UIOM, leur
contribution dans les fumées rejetées à l’atmosphère est donc faible. Cependant la nouvelle
réglementation (50 mg/Nm3) impose la mise en conformité des UIOM. L’apport de la
vitrification devra être pris en compte dans la conception de leur système.

Métaux lourds

Les métaux vaporisés par la vitrification sont correctement traités par le système d’épuration
des fumées de l’UIOM.

Dioxines

Les dioxines présentes dans les cendres volantes sont détruites dans le four de vitrification, et
ne sont pas reformées en aval du four, du fait du refroidissement rapide par le quench.
L’expérience japonaise montre que le quench partiel est également envisageable. Ce qui ouvre
une perspective d’optimisation du pré-traitement des gaz.

Il faudra vérifier qu’il n’y a pas de risque de reformation, sous certaines conditions à préciser,
dans le système de traitement des fumées de l’UIOM. Il est recommandé d’élucider ce
phénomène avant une décision d’investissement dans une unité de vitrification.

Poussières

La contribution de la vitrification au flux de poussières venant de l’UIOM sera faible.


Cependant les concentrations en poussières des gaz de vitrification sont suffisantes pour
devoir les introduire en amont du dépoussiérage des fumées de l’UIOM, avant lavage. Sauf en
cas de problème spécifique lié aux flux de poussières de la vitrification, la conformité des
rejets de l’UIOM avec la réglementation devrait être maintenue sans modification majeure.

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4.3 Maîtrise des rejets liquides

Les points importants sont les suivants :

Acidité

L’acidité des eaux de lavage des gaz est telle qu’une neutralisation préalable est nécessaire.
De plus, la capacité du système de traitement des eaux de lavage des fumées de l’UIOM à
accepter cet effluent doit être vérifiée.

Extraction des métaux lourds

La vitrification des cendres volantes provoque la volatilisation partielle des métaux lourds qui
sont captés dans le lavage des gaz. La conception de l’installation de traitement des eaux
d’épuration des fumées doit prévoir plusieurs phases de traitement à différents pH pour
assurer, éventuellement au moyen d’adjuvants, leur précipitation sous forme d’hydroxydes
métalliques et de complexes organométalliques. Le cadmium apporté en grande partie par la
vitrification est en ce sens particulièrement délicat à extraire au niveau imposé par la
réglementation.

Chlorures

Il n’y a pas de limite dans la réglementation générale mais les conditions locales peuvent en
imposer, ce qui n’est pas un obstacle. Cela peut entraîner des surcoûts dans le cas de
convention de déversement.

4.4 Les rejets solides

Gâteaux de neutralisation

Ils proviennent de la neutralisation des SOx dans les gaz, eux-mêmes issus de l’oxydation du
soufre présent sous forme de sulfates contenus dans les cendres. Les cendres sous chaudière
représentent moins de 20 % des cendres. En raison de leur forte teneur en sulfates elles ne
sont pas vitrifiées. Cette exclusion fait baisser la production de ces déchets ultimes dangereux
de 210 kg/t de cendres à 100 kg/t de cendres en moyenne.

Vitrifiat

Le vitrifiat a un statut de déchet non dangereux (Cf. Classification européenne des déchets).
Le programme VIVALDI a montré que le vitrifiat de Cenon répond en tous points à la
définition d’un déchet inerte vis-à-vis de la mise en décharge (risque environnemental
négligeable). Les résultats d’études du comportement à long terme sont du même ordre de
grandeur que ceux obtenus sur des basaltes naturels.
VIVALDI a montré également la faisabilité technique de l’utilisation de ce vitrifiat comme
substitut à des granulats de basalte pour la fabrication de pavés et dalles en béton pour voiries.
La préparation du vitrifiat pour cet usage n’entraîne pas de risque pour la santé des
travailleurs dès lors que les prescriptions réglementaires sont respectées. Un système de
contrôle qualité du produit est à mettre en œuvre.

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 6


Cette utilisation du vitrifiat n’est pas limitée par le volume du marché car même si la
vitrification de cendres volantes venait à se généraliser, la quantité produite resterait
extrêmement faible en comparaison de la demande en granulat. A ce jour, le prix à payer pour
rendre le vitrifiat concurrentiel par rapport au granulat de basalte est supérieur au coût d’un
CET 3. Des solutions sont envisageables pour faire baisser ce prix.

4.5 Taille des installations

EUROPLASMA a conçu et construit des installations de vitrification dont la capacité (jusqu’à


2 t/h) est adaptée à la vitrification des cendres volantes des plus grosses UIOM existantes en
France. L’augmentation éventuelle de cette taille, par exemple pour traiter des cendres
volantes et une part des mâchefers ou pour traiter des résidus ultimes de plusieurs UIOM,
nécessitera une évolution de la conception des fours (forme, volume utile, positionnement et
nombres de torches par four, etc.) qui résultera de modélisation. Il est recommandable de
passer progressivement des tailles expérimentées au Japon et à INERTAM à des tailles plus
importantes.

4.6 Conditions d’intégration à une UIOM

En exploitation

Une installation de vitrification de déchets fonctionne en continu avec des procédés assez
semblables à ceux qui sont utilisés par une UIOM. Cependant elle ne dispose pas
actuellement, surtout au niveau du four, d’un niveau équivalent d’automatisation des contrôles
et des commandes. Les dérives du fonctionnement sont plus fréquentes en raison de la moins
grande robustesse du procédé. Le recours aux contrôles visuels est plus fréquent. Des
interventions manuelles peuvent être nécessaires pour corriger un dysfonctionnement de
l’installation. C’est donc une charge supplémentaire pour l’exploitant.

Relations amont, approvisionnement des cendres

A Cenon la vitrification fonctionne en flux tendu avec les incinérateurs pour éviter des
reprises d’humidité durant le stockage gênant l’introduction des cendres dans le four. Dans
ces conditions la vitrification est soumise aux variations de production de cendres volantes par
l’UIOM : une production plus faible de cendres suite aux variations de fonctionnement des
unités d’incinération (saisonnalité, périodes de maintenance des fours) entraîne
automatiquement une baisse de production de vitrifiat. Compte tenu de l’incidence sur le coût
de la vitrification, il est recommandé de rendre les deux unités indépendantes de ce point de
vue par un stockage suffisant des cendres. Ceci implique une bonne maîtrise de la reprise
d’humidité des cendres.

Relations avales, traitement des gaz de la vitrification dans les équipements de traitement des
fumées de l’UIOM

Cette option limite le coût d’investissement et de fonctionnement de la vitrification mais n’est


pas sans conséquences sur la conception et la conduite des installations de l’UIOM. L’analyse
des avantages et des inconvénients n’a pas abouti à une conclusion définitive de la part
d’EUROPLASMA qui envisage des installations autonomes.

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Si le projet de vitrification intégré à une UIOM est réalisé dans le cadre d’une mise en
conformité de l’UIOM avec la réglementation, il sera plus économique car il sera possible de
combiner les différentes exigences, en particulier sur les NOx et sur le traitement des effluents
liquides.

4.7 Aspects réglementaires

La vitrification peut être considérée comme un des éléments du traitement des ordures
ménagères. Elle ne modifie pas le classement de l’UIOM (322 B). En particulier il n’y aura
pas d’un point de vue réglementaire d’effet de dilution du traitement des gaz. Le vitrifiat sera
considéré comme un déchet issu du traitement de déchets non dangereux (les ordures
ménagères).

La vitrification peut être considérée comme une installation indépendante. Dans ce cas elle
sera classée comme une installation de traitement de déchets toxiques (les cendres) en 167C.
Si elle est associée à une UIOM, elle entraînera le classement de l’ensemble du site en 167C.
Le vitrifiat devra être suivi comme un déchet issu du traitement de déchets toxiques.

4.8 Coût du traitement

Le coût de traitement à la tonne de cendres volantes est fortement dépendant de la capacité de


l’installation, de la disponibilité, du régime de marche, des consommables, du taux de retour
sur investissement accepté par le maître d’ouvrage. Ces facteurs sont spécifiques à chaque
projet. C’est pourquoi on ne peut pas donner un prix unique valable pour toutes les
installations à venir en France.

Le prix de la vitrification devrait se situer dans une fourchette allant de 340 à 590 €/t de
cendres. Un prix moyen de 521 €/t susceptible de couvrir une grande partie des risques
techniques identifiés dans cette expertise aurait la structure suivante (comparé au prix de la
mise en décharge de classe 1 dans le cas particulier envisagé) :

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 8


Structure de coût

600
500
400
€/t

300
200
100
0
Mise en décharge Vitrification

Stockage déchets ultimes Personnel


Entretien et consommables Electricité
Autres coûts de production Coût de capitaux
Tableau 1 : structure d’un prix de base de la vitrification

L’analyse de sensibilité contenue dans le rapport fournit des valeurs plus précises en fonction
des conditions de réalisation du projet. L’ingénierie de base, indispensable pour chaque projet,
devra fournir au maître d’ouvrage une valeur précise sur la base de laquelle il pourra prendre
sa décision.

Il est possible d’optimiser plusieurs paramètres de coût de traitement à la tonne de Cendres


Volantes. Cette optimisation n’a pas encore été démontrée sur l’unité de Cenon. Les unités
japonaises affichent des performances nettement supérieures à celle de Cenon, mais la
présente expertise n’a pas disposé du descriptif des moyens mis en œuvre pour obtenir ces
performances.

5. L’offre d’EUROPLASMA et les attentes des maîtres d’ouvrage


Nous nous plaçons dans le cas où un maître d’ouvrage (collectivité ou délégataire de service
public) doit décider d’un investissement de vitrification. Il doit disposer d’un engagement sur
:
• le prix de l’installation, montée et mise en marche, pour une capacité maximale
déterminée,
• ses conditions de fonctionnement pour traiter le maximum des cendres possibles
compte tenu du mode de marche de l’UIOM
• les consommations principales (électricité, produits chimiques) dans ces conditions de
fonctionnement
• les caractéristiques des gaz à retraiter (dans le cas d’une intégration à une UIOM) ou à
rejeter
• les caractéristiques et les quantités de déchets solides et d’effluents liquides.

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Les offres datant de 2001 faites par EUROPLASMA ne fournissaient pas de garantie sur les
performances. Son acquis technique est remarquable et en croissance rapide comme le montre
sa capacité à construire et mettre en service une installation complète comme la ligne 3
d’INERTAM, mise en service par EUROPLASMA au cours du deuxième semestre 2003.

L’entreprise dispose des données de procédé suffisantes pour consolider un dossier permettant
d’optimiser les concepts techniques spécifiques des différentes installations envisagées. Ce
travail de consolidation n’est pas achevé. Il constitue la base indispensable des études
d’ingénierie de base spécifiques de différentes installations. Ce n’est qu’avec ces documents
qu’elle sera en mesure de fournir les éléments de décision pour un maître d’ouvrage. Compte
tenu de la taille des installations et de la technicité des études d’ingénierie à réaliser, l’appui
d’un partenaire spécialiste de la construction et de la conception de ce type d’installation est
recommandé, comme d’ailleurs l’a proposé EUROPLASMA pour le projet de St Ouen.

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6. Conclusions et recommandations
6.1 Vis-à-vis de la problématique du traitement des déchets des UIOM

La vitrification proposée par EUROPLASMA est une technique qui transforme un déchet
dangereux en un matériau utilisable et de ce fait répond aux exigences de sécurité vis a vis des
déchets les plus problématiques des UIOM. Les transferts de pollution induits par ce
traitement peuvent être bien contrôlés par des techniques disponibles bien connues de la
profession.

Le coût de la vitrification sera en toute hypothèse supérieur aux méthodes actuelles


d’élimination des cendres volantes (décharge de classe I après solidification/stabilisation par
liants hydrauliques, stockage ou valorisation en mine de sel). Ce surcoût est à mettre en
balance avec le bilan environnemental qui reste à évaluer précisément, notamment par une
évaluation à long terme des filières actuelles et une analyse de cycle de vie de la vitrification
permettant d’évaluer l’ensemble des impacts environnementaux de cette filière.

Il est d’autre part recommandé de situer cette technique par rapport à la problématique du
traitement de l’ensemble des REFIOM (cendres sous chaudières, résidus de neutralisation)
voire de tout ou partie des mâchefers d’incinération en fonction des conditions locales
(fraction non valorisable par exemple). En élargissant son domaine d’application (par
exemple après lavage des résidus de neutralisation pour en extraire les sels avant
vitrification), elle peut être une alternative aux filières actuelles, même si celles-ci sont
actuellement conformes à la réglementation. En augmentant sa taille, l’installation profitera
d’un effet de taille qui diminuera les coûts.

6.2 Vis-à-vis d’une décision d’investissement d’un maître d’ouvrage

La décision d’investir dans la vitrification doit être précédé de l’examen :

• des besoins de mises en conformité à venir des UIOM


• des possibilités d’optimisation des coûts
• de la définition des objectifs environnementaux de la collectivité qui peuvent aller au-
delà du simple respect de la réglementation.

La définition d’un projet à construire par exemple sur un mode contractuel « clés en mains »
nécessite donc de réaliser une ingénierie de base suffisamment détaillée dans les conditions
spécifiques de l’UIOM, ce qui n’a pas encore été fait.

Au stade actuel, la décision d’un maître d’ouvrage ne peut porter que sur la réalisation de
cette ingénierie de base. Son coût est à mettre en rapport avec la diminution de la dangerosité
des résidus solides indiqué ci-dessus à un prix qui en première approche peut être évalué dans
une fourchette de 340 à 590 €/t.

Procédé de vitrification de REFIOM par torche à plasma – évaluation technique et économique 11

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