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En quoi la Seconde guerre mondiale est-elle une guerre d’anéantissement 

Entre 1939 et 1945, les civils et les militaires du monde entier subissent une violence sans
précédents. L’Allemagne nazie s’oppose à l’URSS sur le front Est dès juin 1941, et le Japon, allié à
l’Allemagne, s’oppose aux Etats-Unis dans le Pacifique, dès décembre 1941. Les civils sont également
touchés, surtout les Juifs et les Tziganes, exterminés par les nazis. La violence se déchaîne, et on
assiste à une véritable guerre d’anéantissement, sur tous les fronts. En quoi la Seconde guerre
mondiale est-elle une guerre d’anéantissement ? Nous verrons tout d’abord que les civils et les
militaires subissent une extrême violence sur le front Est, puis que l’on assiste à une Terreur de race
en Europe, visant les Juifs et les Tziganes en particulier. Enfin, nous verrons que la fin de cette guerre
se traduit par une radicalisation des violences, anéantissant la vie de nombreux civils.

Sur le Front Est, militaires et civils subissent une violence extrême. Les soviétiques ont pour
objectif d’exterminer les élites. Ainsi, au printemps 1940, les soviétiques éliminent les élites
polonaises (ingénieurs, médecins, officiers) dans la forêt de Katyn. Des milliers de personnes sont
tuées. Peu après, l’opération Barbarossa lancée par l’Allemagne en juin 1941 contre l’URSS fait que
ce conflit devient une guerre d’anéantissement. L’Allemagne nazie souhaite étendre son territoire,
son espace vital (Lebensraum). Elle commence donc la conquête de l’URSS. Les militaires soviétiques
sont arrêtés par les nazis et envoyés dans des camps, dans des conditions de détention abominables,
provoquant souvent leur mort. L’armée nazie se retrouve stoppée à Stalingrad en juillet 1942. La
conquête de la ville pour les nazis permettrait d’affaiblir la ville de Moscou, mais peut aussi
permettre l’accès à des ressources pétrolières. De 1942 à 1943, la ville devient le siège d’une guérilla
urbaine. Les deux camps dépassent des seuils de violence extrêmes. En effet, le slogan de la bataille
de Stalingrad pour les soldats soviétiques est « pas un pas en arrière », ce qui montre que les soldats
soviétiques devaient combattre, quoi qu’il en coûte. Des deux côtés, les batailles sur le front Est
provoquent un lourd bilan humain : 4 600 000 morts côté allemand et 10 100 000 morts côté
soviétique. Ces combats d’anéantissement se déroulent en parallèle de l’extermination des Juifs et
des Tziganes.

En Europe, depuis 1935 avec les lois de Nuremberg, l’Allemagne nazie crée une Terreur de
race, visant toutes les personnes indésirables du Troisième Reich. Outre les soviétiques, les Juifs, les
Tziganes, les handicapés et les homosexuels sont exterminés. L’objectif des nazis est d’«  Aryaniser »
la société, de supprimer ces individus, qu’Himmler, chef des SS, qualifie de « sous-hommes », de
« saboteurs ». Les nazis réalisent ce génocide par « amour pour [leur] peuple ». Ainsi, le régime mène
une propagande intense, raciste et antisémite, visant à exclure en particulier les Juifs et les Tsiganes
de la société. Les Einsatzgruppen sont chargés de ce nettoyage ethnique. Les nazis utilisent plusieurs
mécanismes pour mettre en place ce génocide. Tout d’abord, des ghettos sont créés, comme celui de
Lodz, en Pologne. Les conditions de vie y sont difficiles, misérables et les habitations insalubres. Les
nazis créent ensuite les camps de concentration, où les déportés les plus valides sont forcés à
travailler. Les Juifs et les Tziganes sont acheminés dans des wagons à marchandises ou à bétail
jusqu’au camp, qui est souvent directement relié aux voies de chemin de fer. Ces camps sont
surpeuplés. Celui de Bückenwald, par exemple, est prévu pour 15 000 personnes mais compte en
réalité 86 000 personnes, vivant dans des conditions atroces. L’anéantissement de ces peuples
s’intensifie en 1942 avec l’adoption par Himmler, Eichmann et Hitler de la « solution finale », ayant
pour but d’accélérer l’extermination des Juifs et des Tziganes. Des camps d’extermination sont alors
créés, destinés spécifiquement à l’anéantissement de masse (die Vernichtung) des individus
considérés comme indésirables par le troisième Reich. L’objectif de ces camps est d’éliminer les
déportés dès leur arrivée dans les camps. Les plus valides sont sélectionnés pour participer à des
travaux forcés liés à l’exécution du génocide. Ces camps sont organisés de manière « industrielle »,
pour permettre d’éliminer le plus de personnes possibles en peu de temps. Le camp d’Auschwitz-
Birkenau compte plusieurs chambres à gaz, à côté desquelles sont disposés des fours crématoires
afin d’éliminer les corps. Parfois ces fours crématoires ne suivent pas la cadence et les corps sont
brûlés en plein air. 1,3 million de personnes sont déportées à Auschwitz. Les camps d’extermination
tuent en moyenne une personne par minute, ce qui témoigne, là encore, de l’extermination
« industrielle » des Juifs. De plus, les Einsatzgruppen pratiquent la torture dans ces camps, mènent
des expériences scientifiques atroces telles des injections d’essence, des brûlures, des castrations…
Le bilan humain de ce génocide est lourd ; entre 5 et 6 millions de Juifs sont exterminés pendant
cette période, dont 1,6 millions d’enfants, soit les deux tiers des Juifs d’Europe. Les civils sont donc
également durement touchés pendant ce conflit, en Europe comme en Asie.

La fin de cette guerre se traduit par une radicalisation des violences, anéantissant la vie de
nombreux civils. En effet, en 1945, les Alliés bombardent toutes les villes allemandes afin de
reconquérir l’Allemagne. A quelques semaines de la fin de la guerre, en février 1945, la ville de
Dresde est détruite par les Alliés, causant plus de 35000 morts, principalement des civils. Après une
poursuite des combats de quelques mois, anéantissant de nombreuses vies humaines, l’armistice est
signé le 8 mai 1945. Néanmoins, les combats continuent dans le Pacifique, entre les Etats-Unis et le
Japon qui refuse de se rendre. Les kamikazes japonais n’hésitent pas à se sacrifier en crashant leur
avion sur les navires ennemis, créant de nombreux morts. Les Etats-Unis décident alors d’utiliser la
science pour terminer le conflit. Plus de 75 000 chercheurs dont Einstein participent à la création de
la bombe nucléaire, lancée sur deux villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, le 6 et le 9 août 1945.
Les souffles de ces bombes ont rasé des villages entiers, et ont causé environ 250 000 morts, en
majorité des civils. La puissance de ces bombes est présentée à l’époque comme un progrès
technologique majeur, mais témoigne surtout de la capacité des hommes à s’auto-anéantir.

On peut donc qualifier la seconde guerre mondiale comme une guerre d’anéantissement,
tant par la violence des combats menés sur le front Est, que par les mécanismes génocidaires mis en
place par les nazis. Enfin, l’apparition de la bombe nucléaire témoigne des avancées technologiques
expliquant un tel bilan humain ; au total, la seconde guerre mondiale a anéanti 60 millions de
personnes, la plaçant comme le conflit le plus meurtrier de l’Histoire.

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