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BANQUE D’ALGERIE

QUE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

En vue de l’obtention du
Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires
(D.S.E.B)
Thème

LE CAPITAL INVESTISSEMENT

LOGIQUE, TECHNIQUE ET PRATIQUE

Présenté par Promoteur


Mr. MEHAL Mohamed Amine Mr.Abdelkader BOULARDJEM
8e Promotion FINALEP
Encadreur
Mr.Yacine MHAMRI
SOFINANCE

Octobre 2006
Toute ma gratitude

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REMERCIEMENTS

Nous tenons par la présente à témoigner de nos plus sincères remerciements au personnel de
la SOFINANCE pour leur accueil chaleureux et aides. en particulier Mr. Mensouri, Mr
Mensouri.

Nous voudrions également remercier Mr. A. BOULARDJEM notre promoteur ET Melle. D.


Medhar pour le soutient technique qu’il nous ont apporté..

Nous tenons aussi à remercier le personnel de la bibliothèque, pour leur assistance logistique
et psychologique.

Enfin, mes dernières pensées sont pour toi DJAMEL.


Introduction générale 1

Introduction générale

La pratique économique et financière, à travers le monde, ne cesse d’évoluer, répondant à des


exigences et à des besoins de plus en plus grandissants. En effet, une telle évolution ne
saurait s’opérer sans toucher au reste du monde qui tente de combler le vide créé par les pays
en avance.

Cette distorsion est d’autant plus amplifiée par un effet de mondialisation qui passe outre les
frontières physiques, touchant les pays en récession en plein dans leurs économies, grâce à
l’imposition d’un principe de concurrence libre placé sous l’égide de l’économie de marché.

Aussi, l’Algérie, dans le cadre de son éventuelle adhésion à l’Organisation Mondiale du


Commerce et son désir de s’imprégner du tissu économique international, convient du retard
qu’elle accuse et a conscience de l’énorme effort qu’elle se doit de fournir afin de se mettre au
niveau de ses concurrents potentiels.

Ainsi, dans une perspective de mondialisation et de concurrence, l’Algérie se doit de


revitaliser son propre tissu économique, en œuvrant en faveur d’une dynamisation de ce
dernier. Aussi, les efforts des pouvoirs publics algériens doivent déboucher sur des résultats
probants, assurant la compétitivité des PME algériennes et leurs aptitudes concurrentielles
qualité/prix, à l’échelle internationale.

La réalisation de cette dynamisation économique est, en soit, un objectif à atteindre pour toute
entité économique de production, en particulier les PME trouvant une grande difficulté à
accéder au financement traditionnel devenu de plus en plus sélectif surtout quand il s’agit de
PME développant des projets de haute technologie ou du renforcement de leurs situations
financières. D’ où la nécessité d’innover dans le domaine financier.

Cette innovation doit porter sur de nouveaux modes de financement tels que le crédit-bail ou
le capital investissement qui proposent des solutions aux entrepreneurs en leur offrant de
nouvelles perspectives, contrecarrant ainsi la finance traditionnelle.

Le capital investissement, que nous nous proposons d’étudier tout au long de notre mémoire,
se présente comme un outil de financement des entreprises, notamment les PME. Cet
instrument s’avère incontournable de par l’assistance financière, stratégique et relationnelle
qu’il confère.

Depuis son apparition aux Etats-Unis dans les années 50, le capital investissement s’est forgé
une place parmi les grands de la finance, et se retrouve aujourd’hui convoité par tous les pays
désirant relancer leurs activités économiques.

Le capital investissement est devenu par conséquent un métier à part entière se distinguant des
autres métiers de la finance par sa logique, la diversité de ses métiers et surtout son mode
opératoire.
Introduction générale 2

Dans une tentative de prospection, quant à ce nouveau mode de financement, nous tenterons à
travers notre mémoire de répondre aux deux questions suivantes :

• Quel est la portée de l’activité du capital investissement et qu’en est-il de son mode
opératoire lors des opérations de prise de participation ?
• Où se situe la réalité algérienne par rapport au capital investissement ?

Pour ce faire, nous avons vu qu’il serait juste de scinder notre mémoire en trois parties :

La première partie sera consacrée à la présentation du concept de capital investissement, car il


est important de définir et de situer le concept avant de s’étaler sur ses aspects pratiques.

Notre première partie est scindée en trois chapitres. Le premier sera dédié à la présentation du
capital investissement, ses divers métiers, ainsi qu’à une étude comparative face à la finance
traditionnelle. Le deuxième chapitre abordera les divers intervenants du métier en s’étalant sur
leurs principales caractéristiques et le dernier sera consacré à l’analyse de la pratique du
capital investissement à travers le monde.

La deuxième partie de notre mémoire sera consacrée aux aspects exclusivement techniques du
métier. Il s’agit de présenter la démarche suivie par le capital investisseur lorsqu’un projet lui
est soumis. Cette démarche sera également traitée en trois chapitres :

Le premier présentera les outils techniques utilisés par le capital investisseur lui permettant de
se prononcer quant à son éventuelle participation dans les affaires qui lui sont soumises. Le
deuxième traitera du montage financier et juridique effectué en évoquant les divers
instruments servant au bouclage financier d’une éventuelle participation ainsi que les diverses
opérations juridiques qui accompagnent le financement. Quant au troisième, il abordera le
rôle partenarial que joue le capital investisseur dans sa participation ainsi que les différentes
modalités de sortie envisagées.

La troisième partie sera consacrée à la présentation de deux cas pratiques illustrant la réalité
de l’exercice du métier en Algérie. Cette partie sera constituée de trois chapitres : le premier
aura pour objectif la présentation de structures de financement opérant dans le secteur et leurs
modes d’intervention. Le deuxième chapitre présentera un cas réel de participation tiré du
portefeuille de la SOFINANCE alors que le troisième chapitre sera dédié à un cas pratique
traité au niveau de la FINALEP. Nous essayerons au fil de ces chapitres de présenter les
aspects techniques de l’étude d’un dossier de financement.
Concept de capital investissement 3

Partie 1

Le concept du capital investissement

Introduction :

Pour la première partie de notre modeste travail,il nous a paru important de commencer par la
présentation du concept de capital investissement, sa définition, ses métiers, son champ
d’intervention ainsi que ses différents intervenants, en clôturant par un bref aperçu de la
pratique du capital investissement à travers le monde.

Le premier chapitre de cette première partie sera consacré à la définition du concept de


capital investissement, la distinction entre ses différents métiers et la particularité qui le
caractérise face à la finance traditionnelle.

Le deuxième chapitre sera consacré aux intervenants dans le métier de capital investissement.
Nous nous focaliserons sur les deux principaux intervenants (offreurs et demandeurs de
financement) destinés à animer le marché en question.

Le dernier chapitre relatera la réalité de la pratique du capital investissement à travers le


monde. Nous y ferons, dans un premier temps, référence à l’état du marché américain puis
celui européen et nous examinerons, dans un second temps, l’état du marché algérien.
Concept de capital investissement 4

CHAPITRE 1

CONCEPT DU CAPITAL INVESTISSEMENT.

Avant de s’élancer dans une étude purement analytique du capital investissement, il nous
parait judicieux de passer par une analyse descriptive, en définissant le concept du capital
investissement, ses métiers, ses intervenants, et ses divers champs d’intervention.

Le chapitre présent a pour objet, de définir, dans une première section le concept du capital
investissement, puis nous présenterons les différents métiers y inhérents. Dans une deuxième
section nous essayerons de faire le point sur les différences qui existent entre le métier de
banque et celui de capital investissement.

SECTION 1 : définition et métiers du capital investissement.

Il est d’usage méthodologique de définir le concept du capital investissement avant d’étudier


ses divers aspects.
Il s’agira dans ce qui suit , après avoir introduit une réflexion sémantique dont le but est de
faciliter l’appréhension du concept, de définir le capital risque , d’en déterminer les
principales caractéristiques et de définir par la suite ses différents métiers.

1. Réflexion sémantique :

La majorité des ouvrages ayant abordé le financement en fonds propres, donnent libre court à
l’ambiguïté. En effet l’utilisation des deux vocables «Capital risque » et « capital
investissement » laissent le lecteur perplexe quant au vocable à utiliser.

Pour ce, nous avons jugé utile d’apporter quelques éclaircissements, afin de résorber cette
ambiguïté .et de définir un terme générique.

Il s’agit donc, dans ce qui suit, de signaler : que parler du capital risque revient à parler de
l’aventure du capital au sens du « venture capital » et non du financement du risque au sens
du « risque financing. ».

Le « venture capital », ancêtre du capital investissement moderne, est apparu pour la première
fois aux Etat Unis en 1945 puis introduit en Europe et particulièrement en France au début des
années 70. Cette traduction, en parfaite conformité du point de vue littéraire, est largement
contestée par les praticiens du capital investissement ;

P Battini, pionnier du capital risque en France, décrit la traduction française du venture


capital comme saugrenue 1 , car il considère que ce générique est dépourvu de toute
1
P. Battini, capital risque ; mode d’emploi, Ed d’Organisation, Paris, 2000, p 21
Concept de capital investissement 5

signification économique et qu’il ne reflète pas la vraie nature du capital investissement. En


effet, cette traduction fidèle met l’accent sur l’aspect du risque et fait l’impasse sur l’aspect
aventure du capital, l’évolution des projets, la concrétisation des idées, l’arrimage
entrepreneur/investisseur et l’ascension du capital.

Dans tout ce qui suit, nous utiliserons le vocable capital risque pour désigner le financement
des entreprises en création ou celle en post-création. Le vocable de capital investissement
désignera, sauf mention contraire, l’activité de capital investissement en générale.

2. Définition du Capital Investissement :

Les praticiens ne s’accordent pas toujours à donner une même définition au capital risque
même si au fond ces définitions dégagent le même esprit, celui de :
• Selon l’EVCA 2 : le Capital Investissement est l’ensemble des activités
d’investissement à risque effectuées par un intermédiaire financier professionnel dans
des sociétés ou projets spécifiques prometteurs3 .
Pour les Français ;
• c’est l’investissement en fonds propres ou quasi fonds propres réalisés dans des
sociétés non cotées 4 .
• Selon D. Nouvellet « le capital risque peut se définir comme l’association d’un
entrepreneur et d’un capitaliste, qui vont ensemble courir le risque de l’entreprise et se
partager leurs éventuels profits » 5 .
• D’après l’Association Française des Investissements en Capital (AFIC) ,
communément admise en Europe ; le capital risque est un financement en vrais fonds
propres, c'est-à-dire exposé aux risques de l’entreprise ; sans garanties ni de
l’entrepreneur ni de la société ; qui prend la forme de prise de participation en capital ,
le plus souvent minoritaire ; pour une durée généralement limitée à celle prévue pour
la réussite du projet ( 3 , 5 ou 7 ans le plus souvent), qui doit avoir un fort potentiel
de croissance et de rentabilité6 . Sous l’angle strictement juridique, c’est la prise de
participations minoritaires en fonds propres dans des sociétés non cotées en vue de
réaliser à terme une plus-value, accompagnée d’une collaboration plus ou moins active
entre l’investisseur en capital-risque et l’équipe dirigeante 7 , ces prises de
participations nécessitent l’instauration de protections conventionnelles, qui
impliquent des mécanismes juridiques.
• Au sens de la législation tunisienne, l’article 21 de la loi n° 95-87 8 stipule : le capital
risque est la participation au renforcement des fonds propres des entreprises et
notamment des entreprises promues par de nouveaux promoteurs, des entreprises
implantées dans les zones de développement régional, des entreprises objet
d’opérations de mise à niveau ainsi que des entreprises qui réalisent des

2
European Private Equity and Venture Capital Association
3
A.DOUHANE et J-M ROCHI, technique d’ingénierie financière ; pratique et méthode des montage financier,
Ed. SEFI, Paris 1997, p.12.n° : 496. Juillet- août 1989.
4
In DOUHANE Amar et ROCHI Jean-MICHEL, Techniques d’ingénierie financières ; pratique et
méthodologies des montages financiers, Ed. SEFI, Paris, 1997, P 12
5
D. Nouvellet, « Le capital risque, un métier qui tarde à devenir majeur »,revue Banque n°505 , mai 1990,
p. 455.
6
P. Battini, Capital risque ; mode d’emploi, Edition d’Organisation, 1998,p.36
7
G.Copin, « Capital risque en France, un mode ou une institution »Revue du financier, juillet 1986, p.14.
8
Loi 95-87 du 30 octobre 1995, modifiant et complétant la loi 88-92 du 2 août 1988 relative aux sociétés
d’investissement, Journal officiel de la république tunisienne n°89,7 novembre 1995,Tunis ,p 2080 .
Concept de capital investissement 6

investissements permettant de promouvoir la technologie ou sa maîtrise ainsi que


l’innovation dans tous les secteurs économiques.

De toutes ces définitions, l’on pourrait formuler une définition fonctionnelle :


« Le capital investissement est une technique de financement de haut de bilan par des
ressources propres de la société de capital investissement, sous forme de prise de participation
le plus souvent minoritaire, dans des sociétés non cotées en bourse à fort potentiel de
croissance ou de développement, pour une durée moyenne de 5 ans, non assortie d’option de
garanties, dans l’espoir de réaliser des plus-values de cessions sur des parts de participation
antérieurement acquises dans le capital de la société cible, il est possible que l’investisseur
exige un rendement régulier sous forme de dividendes ».

Le capital investissement, plus qu’un simple financement en fonds propres, est un partenariat
entre le capital investisseur et l’entrepreneur. Un partenariat prédéfini lors de la conclusion du
contrat de financement concrétisé par la rédaction du « pacte d’actionnaires ».
Le capital investisseur, providence technique de l’entrepreneur, offre une panoplie de
services qui dépendent de sa politique et de ses moyens :

- Ingénierie financière ;
- Aide et assistance dans les domaines ; financier, stratégique et relationnel ;

Le capital investissement reste une activité assez méconnue en Algérie, malgré les efforts des
pouvoirs publiques, encore faut-il changer les mentalités des entrepreneurs, et faire face à
leur culture patrimoniale. Les entrepreneurs sont prêts à partager l’échec et moins
spontanément la réussite. Le capital investisseur prend le risque et apporte son soutien dans le
but de partager les deux, avec l’espoir de réaliser une plus-value qui est la concrétisation de
la réussite du projet

3. Métiers du capital investissement :

Une société suivant un cycle de vie dit normal, passerait par les étapes suivantes; création,
développement, introduction en bourse, transmission. Les entrepreneurs sont donc confrontés
à des contraintes stratégiques selon le stade de développement de leurs sociétés.

Les sociétés de capital investissement tendent par conséquent, à définir leurs interventions
selon les sollicitations dont elles font l’objet de la part de ces entrepreneurs. On distingue trois
catégories distinctes :

• le capital risque ;
• le capital développement ;
• le capital transmission ;

3.1. Le capital risque :

Le capital risque est le financement en fonds propres qui vise le développement initial d’un
projet, la création d’entreprise ou son démarrage. En effet, la société de capital investissement
avance des fonds destinés à couvrir les frais d’avant création (recherche, prototype …), frais
liés au lancement de l’entreprise (fabrication et commercialisation des toutes premières séries
produites par l’entreprise) :
Concept de capital investissement 7

Le capital risque ² regroupe donc trois métiers bien distincts :

1. le capital amorçage (seed capital) ;


Le capital amorçage consiste en une intervention en amont du démarrage 9 , ou du
financement d’un entrepreneur qui veut prouver la faisabilité technique de son idée ; « capital
faisabilité ». En d’autre terme c’est le financement de l’entreprise à son état embryonnaire,
ceci est dire que la prise de risque est très grande, du fait de l’incertitude quant au devenir du
projet. Ainsi, pour améliorer les chances de réussite du projet, il faudra s’appuyer sur un
partenariat actif et rechercher « une intervention par étapes avec capitalisation progressive »
Le capital amorçage, particulièrement orienté vers la promotion de la haute technologie et le
financement de l’innovation est peu répandu dans le monde vu les risques qu’il véhicule et le
manque d’accompagnement de la part des Etats. Au Etats Unies par exemple; les« R & D
partnerships », organisme de capital risque, permettent aux investisseurs privés finançant un
projet de recherche, de percevoir des royalties sur la technologie en cas de succès de son
exploitation.

2. le capital création ( le start-up capital ) :

Le « capital création » concerne le premier vrai tour de table de l’entreprise, il finance des
entreprises en création, des entreprises qui n’en sont encore qu’à leurs naissances, mais
possèdent déjà un statut juridique.

Les capitaux alloués couvrent le démarrage de l’activité, les frais d’établissement,


d’acquisition d’équipement et d'exploitation ainsi que des frais de R&D 10 pour des
entreprises technologiques et assimilées. Il accompagne l’entreprise dans l’industrialisation et
la commercialisation de sa première série de produits,

Le tableau ci-dessous reflète les principaux points communs et les différences entre les deux
métiers précédemment cités :

Capital amorçage Capital création

Chiffre d’affaires C.A = 0 C.A. > 0


Résultat net Perte par absence de produits Perte (incapacité
encaissés d’atteindre le point mort)
Montant investi Faible en raison des risques Plus élevé (risque
moindre)
Nature des besoins couverts - Etude de faisabilité - industrialisation
- Prototypes tests - commercialisation
- Pré-séries - recherche et
- Recherche et investissement
développement
Plus-value potentielle Très élevée élevée

9
Appelé également « zéro stage »
10
Recherche et développement.
Concept de capital investissement 8

Intensité de la prise de risque Probabilité proche de celle de Très élevé


gagner le gros lot de la loterie
Nature du risque De produit, de concept - industriel
technologique - de marché
Modèle organisationnel Absence (créateurs travaillant Informel
dans son garage)
maturation De 1 à5 années De 1 à 3 années
Source 11

3. le capital poste-création (early stage) :

Le capital création s’adresse à des entreprises nouvellement créées en première croissance,


qui dans le premier développement de leurs produits, expriment des besoins de financement
afin de couvrir les frais d’industrialisation et de commercialisation.

La décision de développer un produit représente un choix stratégique dans la vie d’une


entreprise, et devrait coïncider avec le déclin de ce produit sur le marché (relative au cycle de
vie d’un produit), chose qui est plus fréquente et indispensable pour les entreprises de haute
technologie

3.2. Le capital développement :

Le capital développement finance la croissance de l’entreprise alors qu’elle commence à


dégager des profits, sans pour autant être suffisant pour soutenir l’investissement nécessaire
(le réajustement du niveau de la production, le lancement d’un nouveau produit, la pénétration
de nouveaux marchés étrangers,…etc.). A ce stade de développement il est plus facile pour
l’entreprise de trouver des financements du fait du moindre risque qu’elle génère et de la
possibilité de se baser sur des éléments financiers existants.
Le capital développement se subdivise en trois importantes étapes :
ƒ le second tour « second stage » : ce financement assure notamment les besoins en fond
de roulement lorsque l’entreprise voit ses ventes se développer et ses délais de
règlement s’allonger du fait de l’accès à de nouveaux marchés.
ƒ Le financement d’expansion « expansion stage »: si les ressources ou
l’autofinancement ne suffisent pas, l’entreprise peut avoir recours à des investisseurs
extérieurs pour financer ses extensions de réseaux commerciaux, de capacités de
production.
ƒ Le financement d’attente « mezzanine financing » : financement d’intermédiation, il
sert à préparer la cession de l’entreprise à une autre ou bien son entrée en bourse. Cette
étape nécessite des moyens que l’entreprise ne peut pas toujours mobiliser et pour
lesquels elle a recours à un investisseur étranger.

Dans le capital développement, l’arbitrage risque/rentabilité est de rigueur. En effet, si


l’entreprise présente moins de risque, les espérances de plus-value demeurent minimes et
sont presque similaires à des profits réalisés par un financement bancaire.

11
In DOUCHANE Amar et ROCCHI Jean Michel, technique d’ingénierie financière ;pratique et technique des
montages financiers, Ed. SEFI, Paris, 1997, P.23.
Concept de capital investissement 9

3.3. Le capital reprise / transmission :

Le capital transmission consiste à financer le rachat des positions majoritaires. Les capitaux
investis dans le capital transmission sont destinés à permettre l’acquisition par la direction
existante ou par une nouvelle équipe déjà établie.

La disponibilité d’états financiers antérieurs facilite l’appréhension du projet de transmission


de l’entreprise, et amoindrit de ce fait le risque de contrepartie. Néanmoins, le risque de
management est présent car on ne peut prévoir la qualité de gestion de la nouvelle direction.

Par ailleurs, l’espérance de plus-value demeure importante, particulièrement quand le


repreneur de l’entreprise est un investisseur de haut standing (reprise d’un sous-traitant).

La technique financière de capital transmission d’entreprise s’inspire directement du MBO


(management buy-out) ou LBO (leverage buy-out) utilisant l’effet de levier 12 financier à
travers une holding et l’appel à l’endettement. Les repreneurs peuvent être des dirigeants en
place (buy-out), une équipe existante ou une combinaison des deux.

P.VERNIMMEN définit la technique d’LBO comme suit : « un LBO ou (leverage buy-out)


est le rachat des actions d’une entreprise, financé par une très large part d’endettement.
Concrètement, une holding 13 constituée s’endette pour racheter la cible. Le holding paiera les
intérêts de sa dette et remboursera celle-ci grâce aux dividendes réguliers ou exceptionnels
provenant de la société rachetée » 14 .

Pour optimiser le montage de l’opération de LBO, l’AFIC recommande aux holding


repreneurs de détenir au moins 95 % du capital et des droits de vote de l’entreprise cible, ce
qui lui permet de déduire les frais financiers de la dette d’acquisition du bénéfice imposable
de la cible en application du régime de l’intégration fiscale.
Les opérations de LBO peuvent avoir pour origine ;

ƒ Une procédure de privatisation ;


ƒ Une sortie de bourse 15 ;
ƒ La reprise de sociétés en difficultés ou en liquidation ;
ƒ Un changement dans la structure du capital, en particulier dans les PME/PMI
familiales dont :
- Les actionnaires majoritaires souhaitent concrétiser leurs plus-values en cédant
l’intégralité de leurs parts.
- Les entrepreneurs opèrent une diversification de leur patrimoine (cession
partielle des titres).
- Les actionnaires rencontrent de graves dissensions.

12
L’effet de levier de l’endettement consiste en un accroissement du rendement des fonds propres investis dans
une activité, du fait du recours à un emprunt dont le coût est inférieur au taux de rendement interne de l’activité
considérée.
13
Holding ; société publique ou privée dont l'actif est composé de parts du capital d'autres entreprises dont elle
contrôle et coordonne les activités.
14
P.VERNIMMEN, finance d’entreprise 5eme édition, Ed. Dalloz, Paris, 2002, P.688.
15
L’opération de LBO réalisée sur de petites capitalisation en vue de les faire sortir de la bourse est aussi
appelé ; opération de retrait de la cote (public to private) ; elle se traduit par l’acquisition d’un bloc significatif
d’actions suivie par une sortie de la cote par le biais d’une office publique de retrait
Concept de capital investissement 10

ƒ Une stratégie de désinvestissement de grands groupes ;


- Cession d’entreprise non rentable selon la définition de la maison mère, ce qui
en fait des cibles difficiles.
- Recentrage de l’activité en cédant des actifs non stratégiques, suite à des
déconvenues financières (besoins provenant de la maison mère) ou échec
industriel ou commercial (lors d’une diversification par exemple).
- Reprise d’une filiale par les salariés (RES ;pouvant bénéficier d’avantages
fiscaux, à condition qu’un nombre minimum de cadres et/ou de salariés prenne
part à la transaction et prenne contrôle de la holding.

Il existe deux principaux types de LBO (leverage buy-out) :


ƒ Le MBO (management buy-out) : rachat d’une entreprise par sa propre équipe
dirigeante (un ou plusieurs de ses cadres, non actionnaires ou minoritaires).
ƒ Le MBI (management buy-in) : rachat de l’entreprise par un ou plusieurs repreneurs
étrangers.

D’autres formules sont des variantes :


- Le BIMBO (buy in management buy out) : rachat par un dirigeant repreneur extérieur
en association avec le vendeur et ou avec les cadres de l’entreprise.
- L’OBO (owner buy-out) : rachat d’une entreprise par un holding détenu conjointement
par les propriétaires actuels et les investisseurs financiers. pour bénéficier de
l’intégration fiscale, le vendeur ne doit pas détenir le contrôle du holding.
- Le LBU (leverage build up) : rachat d’une première entreprise qui sert de plate-forme
pour l’acquisition d’autres entreprises du même secteur ou d’un secteur connexe.

Lors de la transmission d’entreprise, le vendeur doit présenter à l’acquéreur une garantie


d’actif et de passif, il lui sera demandé de façon quasi systématique de constituer des garanties
de façon à assurer sa solvabilité en cas de mise en jeu de cette garantie. Appelé communément
« la garantie de la garantie ».
Un troisième type de financement dit « mezzanine » intervient lors d’opérations risquées et en
particulièrement dans certaine LBO ou, soit les fonds propres ne suffisent pas à obtenir un
prêt classique soit que les fonds propres et le financement classique obtenus ne suffisent pas à
couvrir tout les besoins de financement.
Dette « subordonnée » 16 ou dette « junior », le financement mezzanine est un concours de
risque et de rendement intermédiaire entre ceux des fonds propres et ceux le la dette
« senior ». Il ouvre généralement un accès au capital de la société emprunteuse en faisant
appel à des obligations convertibles, des obligations à bon de souscription d’achat ou de
rachat d’actions.

4. Autres métiers du capital : investissement :

Le bridge financing:
Le bridge financing ou capital déploiement, ce financement est destiné aux entreprises
conduites à l’introduction en bourse. Des entreprises qui ont besoins de fonds pour pouvoir
répondre aux exigences du marché boursier.

16
Dont le remboursement est subordonné à celui de la dette senior.
Concept de capital investissement 11

A ce niveau, l’entreprise nécessite, en plus des fonds injecter pour lui permettant de
s’introduire en bourse, un control,des conseils de gestion et une gestion de trésorerie.

Le capital reclassement (replacement capital):

Il consiste en le rachat de positons minoritaires d’un ou plusieurs associés ou actionnaires de


la société cible, qui peuvent être des capital-investisseurs. Il a été développé par analogie au
capital transmission sauf que ces prises de participation ne permettent pas la prise de contrôle
de la société cible.

Le financement du retournement (turnaround) ;

Ce mode financement à pour objectif le redressement d’entreprises en difficulté, l’intevention


de la société de capital investissement n’a pas pour seul objectif de rétablir la situation
financière de l’entreprise par un apport de capitaux mais, aussi l’aider à retrouver une certaine
prospérité sur le marché en l’assistant dans sa gestion et ses choix stratégiques.
I’Algérie a pratiqué le financement de retournement par le biais de la CNOC 17 , un
financement de retournement qui ne disait pas son nom car il est plus connu sous le nom de
« aide aux entreprises en difficulté » ou encore « financement du maintien de l’emploi ».

Le schéma ci-après illustre l’adéquation des métiers de capital investissement au cycle de vie
de l’entreprise :

17
Caisse National d’Assurance Chômage.
Concept de capital investissement 12

Stades de développement Ressources financières

• LMBI/LMBO
Sortie
Bourse et
Transmission
Capital transmission
• DEVELOPPEMENT
Développement Concours bancaires
Croissance
Capital développement
• EARLY-STAGE
1ere croissance Concours bancaires
Décollage
Capital risque

• START-UP Aides publiques


Lancement
Création
Autofinancement
utofinancement

Capital de départ
• SEED CAPITAL Aides publiques
Prototype Apport personnel
Faisabilité ou autofinancement
Recherche
Idée

Chercheurs / inventeurs /entreprises

Cheminée du financement des entreprises 18 .

Toute classification est à priori arbitraire. A cet égard nous ferons remarquer que ;
• Chaque intervention d'un organisme de Capital Investissement dans une entreprise est un
cas particulier;
• la sophistication croissante des techniques utilisées et le professionnalisme de plus en plus
marqué des équipes impliquent l'analyse des conditions concrètes de chaque entreprise et non
l'adoption de méthodologies « passe-partout ».

Autant d’éléments faisant du capital investissement un mode de financement tout à fait


distinct des autres modes de financement et particulièrement de celui bancaire. La section qui
suit est une étude comparative entre le capital investissement et le financement bancaire.

18
J.LACHMAN,capital risque et capital investissement,Ed Economica, Paris. 1996, p.41.
Concept de capital investissement 13

SECTION 2 : Etude comparative entre le capital investissement et finance


traditionnelle :

La banque dans son rôle d’intermédiaire financier entre les déposants de fonds et les
demandeurs de capitaux doit prendre en compte un certain nombre de mesures lors de ces
opérations d’octroi de crédit, telles que les règles prudentielles édictées par la Banque
Centrale ; les taux d’intérêt, durée du prêt, échéancier de remboursement, garanties et/ou
cautionnement, autant d’éléments contraignants pour une entreprise à la recherche de
financement.

L’entreprise se trouve donc prise dans un étau, entre impossibilité d’obtenir des prêts
bancaires et l’impossibilité d’accéder aux marchés financiers. L’entreprise peut ainsi rater
l’occasion de développer son activité au moment voulu malgré des espérances de rentabilité
importante et un risque certes existant mais souvent injustifié.

L’alternative est apportée par le capital investissement qui, au coté des banques peut favoriser
la complémentarité entre l’économie des fonds propres et celle de l’endettement. Une
complémentarité prometteuse dans une économie en expansion et notamment dans le domaine
des technologies et de l’innovation.

Il est claire que ces deux modes d’intervention convergent quand à leurs objectifs de
financement de projets et d’entreprises, mais divergent quand à leurs approches, leurs
éléments d’appréhension et leurs critères d’éligibilité. Le capital investissement et le
financement bancaire se retrouvent ainsi diamétralement opposés.

I. Le financement :

Le financement sous tous ses aspects sera notre premier point d’attache parce qu’il est le
principal critère de distinction entre les deux puisqu’il définit les deux à travers leurs
fonctions.

1) La nature du financement :

Le banquier à pour vocation première, l’octroi de crédits à court, moyen et long terme ,celle
du capital investisseur est de prendre part au capital des entreprises financées par des fonds
propres.

Le financement bancaire répond en général à des besoins momentanés de trésorerie ou à des


financements de projets à effet de levier important, le capital investissement est un apport en
capital et de gestion améliorant le ratio d’endettement(fonds propres /dette).

Le capital investisseur aussi bien que le banquier peut étendre son activité, à titre accessoire,
aux activités de l’autre ; le premier peut octroyer des prêts et le deuxième peut faire des
apports en capital.

2) La durée du financement :
Concept de capital investissement 14

Pour le capital investisseur la durée du financement est assimilée à celle nécessaire à la


réussite du projet. La durée de financement dépend aussi des modalités de sorties elles même
conséquentes du développement impondérable de l’entreprise.

Chez le banquier, la situation est tout à fait différente, car vu l’exigibilité des fonds qu’il
emploie, le banquier est obligé de gérer au mieux sa trésorerie et d’expliciter la durée de
financement dans le contrat de prêt.

3) Le retour sur investissement :

La plus-value qu’espère réaliser un capital investisseur peut être accompagnée de


rémunérations tels que des dividendes inhérents aux actions ou des intérêt rattachés à des
obligations, néanmoins elle conserve son caractère aléatoire, et dépend du moment, de la
valeur de la cession de ses participations et du mode de sortie, il peut donc réaliser à ce titre
des gains importants comme il peut enregistrer une perte sèche.

Le banquier s’assure du retour sur investissement, sous forme de taux d’intérêt que percevra
le banquier en contre partie des fonds engagés, lors de la conclusion du contrat de prêt.

4) La garantie du financement :

Lors d’un financement classique, le banquier se protège d’un éventuel défaut de paiement, par
la prise de garantie réelle (hypothèque ou gage) ou personnel (cautionnement), d’une valeur
supérieure à celle du prêt. Le capital investissement se dit être un financement sans garantie,
il se proclame associé de l’entreprise financée et n’exige de ce fait aucune garantie si ce n’est
de rédiger un plan d’affaire qu’il compte mener à bien.

II. Ressources du métier ;

Les organismes de capital investissement puisent dans leurs fonds propres pour financer leurs
métiers. Ces fonds sont mis à leurs dispositions soit par l’Etat soit par des investisseurs avertis
pour gestion, ils revêtent un caractère de fonds propres car les organismes de capital
investissement sont dégagés de toute responsabilité en cas de non retour sur investissement.

Par contre le banquier dispose de fonds collectés auprès du public en plus de ses fonds
propres, il est donc tenu pour responsable en cas de non remboursement des prêts octroyés et
est tenu de respecter un certain nombre de règles prudentielles édictées par la Banque
Centrale.

III. La clientèle ciblée :

Le capital investissement cible en particulier les projets ou des entreprises à fort potentiel de
croissance,. Les gros risques, que véhiculent les opérations qu’il réalise, ne lui permettent pas
toujours de financer des affaires non prometteuses de fortes plus-values.

Le financement traditionnel assure un financement aux personnes solvables et aux entreprises


bancables présentant un risque moindre et une rentabilité appréciable.
Concept de capital investissement 15

IV. La qualité de l’étude préalable au financement :

Là encore, les méthodes d’analyses et de prises de décisions s’avèrent complètement


différentes.

Le capital investissement se base sur le busines plan, concept qui sera abordé plus en détail
ultérieurement, cette approche atteste de la particularité de la philosophie du capital
investissement. En effet, pour le capital investissement la réussite d’un projet ne dépend pas
seulement des aspects financiers de ce dernier mais aussi de la capacité de ses hommes de
mener à bien le projet.

Pour le banquier, il doit tout d’abord s’assurer de pouvoir récupérer sa mise initiale majorée
par un intérêt, généralement annuel, payable à une date donnée. Il s’en dégage deux grandeurs
financières principales ; le délai de récupération estimé par une analyse des cash-flow
pouvant être générer par le projet, la solvabilité appréciée par une étude rétrospective des trois
derniers bilans.

V. La gestion du financement :

La gestion du financement est sans doute l’un des aspects les plus distinctifs du capital
investissement. Aussi vrai que le banquier est réputé être un intervenant passif, le capital
investisseur va au delà du simple apport en fonds propres, il assiste l’entreprise dans sa
gestion, cette contribution peut aller du simple rôle de conseil à celui de participation à
l’administration.

VI. La mesure de la performance des investissements réalisés :

La mesure de la performance des investissements réaliser ne s’impose pas pour le banquier


car celle-ci a préalablement été définie lors de la conclusion du contrat de prêt par
l’application d’un taux d’intérêt.

Pour le capital investisseur, l’appréciation de la performance d’un investissement en plus de


son suivi permanent est primordiale. Le capital investisseur dispose ainsi d’une panoplie de
méthode pour mesurer la performance des fonds investis, celle du taux de rendement interne
(TRI) est la plus utilisée.

Le TRI est de rendement annuel, défini comme le taux d’actualisation qui égalise les montants
encaissés aux montants décaissés. C’est donc le taux d’actualisation qui annule la Valeur
Actuelle Nette (VAN).

De par sa définition, le TRI s’applique aux flux de liquidité relatifs à des investissements qui
ont fait l’objet de désinvestissements, c'est-à-dire aux participations des capital investisseurs
qui ont fait l’objet de cession.
Concept de capital investissement 16

Il s’agira alors, de déterminer le taux d’actualisation qui égaliserait les montant encaissés par
le capital investisseur (plus-value + dividendes reçus le cas échéant)) aux montants investis au
départ (montant de la participation).

Exemple 19 :
Si nous avons réalisé un investissement de 1000 dans une société quelconque et que nous
n’avons encore reçu aucun dividende pendant trois ans. Si nous avions à vendre notre
participation au bout de la quatrième année avec une valorisation de la société dix fois
supérieure à celle retenue à l’entrée, le TRI de notre investissement se calculera comme suit :

- 1 000 + 10 000 / (1 + r) = 0
Avec ; r = taux de rentabilité interne TRI = 78 % « très élevé »

Les capital-investisseurs attendent en général un taux de rendement interne de 25 à 30 %.

Par extension, le capital investisseur peut également calculer un Tri sur des investissements
encore en portefeuille, c'est-à-dire n’ayant pas fait l’objet de sortie, en considérant la valeur
estimative générée par la valorisation de l’entreprise financée à la date de calcul.

Ces critères discriminants sont nombre de critères, non exhaustifs mais importants, qui
permettent de faire abstraction des deux métiers l’un vis-à-vis de l’autre.

Ainsi, le métier de capital risque et celui du banquier se trouvent souvent diamétralement


opposés, d’ou la nécessité d’une formation spécialisée inhérente au capital investissement,
une nécessité sans laquelle le métier connaît de véritable difficultés de développement et
notamment dans des pays voisins tels que le Maroc ou la Tunisie. Ce pourquoi l’Algérie a
anticipé le lancement du capital investissement par l’organisation de formation à l’intention
des cadres de banques et établissements financiers chez qui nous avons ressenti une véritable
prise de conscience quand au rôle que pourrait jouer le capital investissement dans une
économie telle que la notre même s’il affichent quelques réserves inhérentes à la maîtrise du
métier.

19
PALLANCA –PASTOR Gildo et a., busines angel une solution pour financer les Start-up, Ed
d’Organisation,Paris 2000, p. 48.
Les intervenants du capital investissement. 17

Chapitre 2

Les intervenants du capital investissement

Le capital investissement est animé, dans son rôle d’intermédiation financière, par quatre
opérateurs cités ci- dessous selon l’ordre chronologique de leur intervention :

ƒ Les investisseurs : l’investissement en capital est une forme d’intermédiation


financière destinée à canaliser deux formes de sources de capitaux : soit par appel à
l’épargne publique des particuliers, soit par mobilisation de capitaux des
établissements privés (investisseur institutionnels ; établissements bancaires, sociétés
d’assurance, caisses de retraite. Entreprises industrielles) dans une logique financière
ou le risque est généralement très élevé avec l’espoir d’une importante plus-value, ou
des institutions publiques (Etat, universités, grandes écoles, collectivité locales,…etc.)
dans une logique économique ou prédomine l’optique de développement économique
et de création d’emploi ;
ƒ Les organismes de capital investissement : ce sont des intermédiaires financiers, qui
disposent d’une équipe opérationnelle dont le rôle est ; la prospection, l’étude, la
sélection et le financement d’entreprises en besoin de financement, ils emploient des
ressources qui leurs sont confiées par les investisseurs susmentionnés qui n’ont ni les
moyens ni les compétences pour exercer ce métier ;
ƒ Les entreprises bénéficiant de financement : sont généralement des entreprises
innovantes dans le domaine des technologies ou dans de nouveaux procédés de
production, des PME en réelle phase de croissance, qui éprouvent des difficultés à
trouver des financements par le canal classique, sont prêtes à ouvrir leurs capitals à des
financiers qui les assisteront afin de mener à biens les projets financés ;
ƒ Les repreneurs ; investisseurs privés, autres organismes de capital investissement et
marchés financiers. La présence de ce quatrième opérateur est indispensable pour
assurer la sortie du capital investisseur du capital de la société cible d’où la nécessité
d’un marché financier liquide et dynamique.

Pour mieux comprendre les rouages de ce métier, il nous parait primordial de présenter, au
préalable, les deux principal intervenants, à savoir : les institutions spécifiques au capital
investissement, ce qui constitue l’offre sur le marché en question, tout en essayons de faire un
détour pour expliquer l’origine des fonds du capital investissement, et les particularités qui s’y
rattachent, et bien évidemment des entreprises, représentant la demande de capitaux.

Section 1 : Les organismes de capital investissement :

L’AFIC définit les organismes de capital investissement comme tout « tout organisme
effectuant des investissement en fonds propres dans des entreprises non cotées, s’étant d »une
Les intervenants du capital investissement. 18

équipe de professionnels se consacrants à temps plein à cette activité et apportant une


contribution constructive aux opérateurs dans lesquels il investit»20 .

Selon la provenance de leurs ressources, la forme de leurs structures, le niveau d’intervention


dans l’économie ; les organismes de capital investissement diffèrent, on peut ainsi recenser
des investisseurs opérants avec leurs propres fonds propres ou encore ceux générant de
l’épargne à long terme en vu de la fructifier en l’investissant dans des projets à fort potentiel
de croissance.

Dans cette section, nous procèderons en premier lieu à une distinction des structures de l’offre
en adoptant la classification la plus claire possible reposant essentiellement. Sur la
provenance des fonds gérés par les organismes de capital investissement. Nous aborderons en
second lieu l’organisation interne d’une équipe de capital investissement et la particularité de
chaque structure organisationnelle pouvant être adoptée,

Nous avons introduit dans la première partie de cette section, un bref aperçu s sur les
investisseurs dans des organismes ou fonds de capital investissement.

I. Structure de l’offre :

Les organismes de capital investissement ne constituent pas une catégorie homogène, une
diversification dors et déjà imposée par la pratique du métier.

Il y a en effet plusieurs critères de classification, ceux cités ci après sont les plus importants :
ƒ Le statut juridique et fiscal ;
ƒ La spécification par types d’intervention (capital création, capital développement,
capital transmission) ;
ƒ La spécialisation par secteur ;
ƒ La dimension régionale ;
ƒ L’origine des fondateurs des organismes de capital investissement ;
ƒ Leurs stratégies et leurs logiques de fonctionnement (frais de gestion par dossier,
engagement unitaire moyen, actif).

Cette classification multicritères devrait permettre aux entrepreneurs d’optimiser la recherche


d’un partenaire financier mais elle a aussi pour rôle de leur faire comprendre les contraintes et
les systèmes de valeur de leurs interlocuteurs lors de la négociation.

Nous retenons ci-après, le critère basé sur l’origine des fondateurs de ces organismes afin
d’en présenter une classification sommaire. Nous distinguons ainsi trois catégories de
fondateurs :
• Les institutions financières ou publiques regroupant ; les banques, les assurances, les
caisses de retraite et les établissements financiers ainsi que les pouvoirs publics et les
collectivités locales ;
• Les groupes industriels ;
• Les personnes privées indépendantes ou liées à des réseaux indépendants.

20
Rapport sur l’activité du capital investissement en France en 1999, annexe 1, AFICPWC.
Les intervenants du capital investissement. 19

Avant d’aborder les diverses formes de capital investissement nous avons vu qu’il serait plus
approprié de présenter les principales sources de risques que peuvent supporter les
investisseurs ainsi que leurs motivations.

1. Les sources de risque des investisseurs :


Outre la concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants, qui portent la lourde
responsabilité de décider de l’investissement, il est possible de classifier les risques
qu’encourent les capital-investisseurs ainsi que leurs investisseurs Ainsi trois sortes de risques
se présentent dans l’optique investisseur :

1.1 La perte de la participation :

La rentabilité négative est bien sûr le risque qui constitue l’essence même du risque de
l’investisseur.
La perte peut être, selon le cas, totale ou partielle, ce-ci fait bien évidemment référence à une
souscription de convention auprès d’un fond de garantie telle que la Sofaris en France.

1.2. Les risques de gestion et de responsabilité face aux créanciers :

Plus insidieux, ce risque comporte en réalité plusieurs. L’investisseur intervenant dans une
entreprise peu rentable qui d’une part empêche partiellement la sélection de nouveaux
dossiers, puis plus important le risque de se faire poursuivre en réparation par des créanciers
lors de la faillite de l’entreprise. En effet, étant associé au capital, participant au conseil
d’administration et de fait intervenant dans les décisions de gestion, les créanciers se
retournent en premier lieu vers les actionnaires capables de payer les impayés.

1.3. L’immobilisation des fonds :

L’investisseur, en prenant une participation non négociable au capital, se retrouve


« piégé »par l’entrepreneur qui ne verse pas de dividendes. Verrouillé par un pacte
d’actionnaire l’investisseur ne peut pas dégager sa participation. Elle reste bloquée et ne peut
servir à financer d’autres projets prometteurs.

2. Les investisseurs et leurs motivations :


L’activité de financement de haut de bilan ne se résume pas à l’image du business angel
particulier à la recherche d’investissement pour son argent personnel. Le capital
investissement est un marché animé par plusieurs acteurs, qui n’affichent pas forcément les
mêmes motivations, une diversification d’autant plus amplifiée par l’évolution de la fiscalité :

2.1 ; L’Etat :

Conscient de l’importance des PME, de la création d’entreprises sur l’emploi, la vie sociale
dans les régions et la recherche, l’Etat et les collectivités locales sont des pourvoyeurs de
fonds du capital investissement. En général, l’Etat en plus des avantages fiscaux accordés aux
investisseurs, injecte directement de l’argent destiné à la création d’entreprise à travers la
création de fonds publics pour la promotion du capital risque.
Les intervenants du capital investissement. 20

2.2. Les banques :

Le financement du haut de bilan est une activité naturelle pour les banques, la plupart d’entre
elles créent leurs propres fonds sous forme de filiales (Chose qui pourrait se vérifier en
Algérie). Il est à signaler néanmoins que la logique purement financière de ces organismes les
pousse vers les opérations les moins risquées tel que le capital transmission ou l’entrée au
capital dans les « bons dossiers » c'est-à-dire les grosses PME que tous voudraient avoir en
portefeuille.

2.3. Les caisses de retraite et les compagnies d’assurances :

Là encore, les allègement fiscaux, telle la défiscalisation conditionnée des plus-values,


donnent à ces établissements la possibilité de les investir en parts dans des organismes de
capital investissement assurant une rentabilité supérieure à celle d’un placement classique.

2.4. Les investisseurs industriels :

Plus qu’une logique financière, c’est un positionnement stratégique que cherchent les
investisseurs industriels. La participation au capital d’une société développant un produit ou
une technologie susceptible d’être complémentaire à leurs activités est très importante car elle
met le groupe en position d’acheteur privilégié au moment de sortie des autres investisseurs.
En outre elle extériorise des coûts de R&D et minimise les risques (par rapport à un
développement interne). Enfin, c’est une manière de se tenir au courant des évolutions de
marché, il est possible que des cabinets de conseil et d’audit participent à des fonds de capital
investissement.

2.5. Les particuliers :

Il existe plusieurs types d’investisseurs particuliers, les business angel et les autres :
Le business angel, étant donné l’importance des fonds qu’il a à sa disposition, peut se
permettre d’investir directement dans une affaire et de la suivre, de lui faire bénéficier de ses
réseaux…etc. Ses motivations sont bien sûr la recherche de plus-value, mais aussi le
sentiment d’entrepreneur qui l’anime et sa capacité de s’impliquer dans une affaire. De l’autre
coté, les petits épargnants qui peuvent choisir de souscrire à des fonds de capital
investissement lesquels autorise en général un ticket d’entrée moindre et des avantages
fiscaux.

A. Capital investissement institutionnel :


Le capital investissement institutionnel désigne les structures de capital investissement
auxquels les « institutions », financières ou publiques, ont confié une partie de leurs actifs 21
obéissant à des motivations différentes.

Leurs méthodes de travail, leurs objectifs et leurs décisions sont pratiquement les même dans
le métier qu’ils exercent d’ordinaire. Constituant ainsi une offre de capitaux hétérogènes
répondant ainsi aux besoins des porteurs de projets au cas par cas :

21
Cofinancement ou intervention conjointe de plusieurs capital investisseurs : un pool d’investisseurs qui permet
la division du risque encouru et la mise en commun d’une expertise.
Les intervenants du capital investissement. 21

ƒ Les structures fondées par les pouvoirs publics et les collectivités locales n’attendent
pas toujours des projets des perspectives de croissance intensives mais escomptent
néanmoins un minimum de retour de leurs investissements.
ƒ La participation de groupes industriels peut apporter un plus technique absolument
indéniable mais pouvant s’avérer obères dans le cadre d’utilisation abusive ou
maladroite.
ƒ Les organismes d’origines bancaires ont deux particularités ; la première est de limiter
leurs partenariats à un suivi régulier des résultats. Le second provient du fait qu’ils sont
autant intéressés par l’octroi de prêts que par l’apport en fonds propres.

A.1. Le degré d’indépendance des établissements de capital investissement :

L’AFIC ventile ces établissements selon leurs degrés d’appartenance ou au contraire


d’indépendance. Nous pouvons ainsi recenser quatre types d’investisseurs :

o Les indépendants : société ou fond de capital investissement, pouvant être coté ou


non, dont les fonds proviennent de plusieurs sources et dans lesquels aucun actionnaire
n’est majoritaire ; la structure de décision est donc indépendante et est habilitée à
prendre des décisions en toute liberté sans tenir compte d’autres intérêts que ceux
propres aux projets.
o Les captifs : organisme spécialisé dans le capital investissement, filiales ou
département d’une banque, d’un établissement financier, d’une compagnie
d’assurance ou d’une société industrielle ; la majorité sinon la totalité des capitaux
proviennent de maison mère ; les décisions d’investissement peuvent alors être prises
en fonction d’autres éléments (conduite édictée par la stratégie et les projections de la
maison mère).
o Les semi- captifs : filiales ou établissement financier, d’une compagnie d’assurance
ou d’une société industrielle qui opère comme un indépendant qui lève des capitaux
importants auprès d’investisseurs externes.
o Les fonds du secteur public : organisme spécialisé dans le capital investissement
dont les capitaux proviennent en totalité ou en partie, directement ou indirectement,
d’organismes publics. Ces organismes privilégient en général les projets créateurs
d’emplois ou présentant des profils d’intérêt général.

La prise en compte de ces caractéristiques, souvent négligées par les entrepreneurs, peut
s’avérer déterminante. Ainsi, la qualité de l’organisme de capital investissement et son degré
d’engagement doivent être compatibles aux besoins de l’entrepreneur et au risque que
présente son projet.

A.2. La levée des fonds :

Le capital investisseur indépendant change l’espace d’une compagne commerciale de statut et


devient vendeur de produit financier il doit ainsi séduire les institutionnels par sa stratégie de
financement et par l’efficacité de son équipe.

La levée de fonds se déroule en deux temps ; la préparation et la levée proprement dite :

La première phase commence du moment où l’investisseur songe à lever de nouveaux fonds


et prend fin avec l’annonce officielle, par un communiquer de presse, du lancement de la
levée. Elle consiste essentiellement à définir les grandes lignes du véhicule d’investissement
Les intervenants du capital investissement. 22

(type de structure, stratégie d’investissement) et de tester les investisseurs institutionnels


existant afin d’apprécier la profitabilité d’une éventuelle participation.

Si le capital investisseur décide d’aller de l’avant, il entre dans la phase de levée des fonds
proprement dite qui comprend ; la rédaction du document de présentation, la structuration des
fonds, le marketing du produit et surtout la rencontre des investisseurs institutionnels
nationaux et internationaux qui procèdent à une évaluation et mènent, en complément des due
diligence 22 afin de prendre une décision.

Au cours des négociations, le capital investisseur déploiera toutes ses compétences, ses
performances ainsi qu’une excellente rentabilité de son activité afin de convaincre les
investisseurs potentiels.

En cas d’un accord, les fonds seront levés, naîtra alors une relation analogue à celle existant
entre l’entrepreneur et le capital investisseur,ente le capital investisseur et ses nouveaux
investisseurs.

La question de levée de fonds ne se pose pas pour les structures captives de capital
investissement car elles reçoivent leurs ressources de la maison mère.

A.3. Les investisseurs publics et parapublics :

Soucieux de la croissance économique, de la création d’emploi et de la maîtrise de l’inflation,


les pouvoirs publics soutiennent le capital investissement, seul mode de financement donnant
suite aux réels besoins des PME et des sociétés innovantes en particulier.

Ainsi, l’Etat intervient en sa qualité d’investisseur institutionnel dans le capital


investissement, afin d’appuyer les entrepreneurs à travers des structures de soutien et
d’accompagnement tel que les incubateurs, les fonds d’amorçage et les fonds publics pour le
capital investissement.

Cette intervention vise essentiellement le financement du capital amorçage et du capital


création, apportant ainsi une solution aux entrepreneurs porteurs de projets innovants, ayant
des difficultés à se financer à cause des risques élevés qu’ils véhiculent.

- les incubateurs :
Les incubateurs sont des structures généralement subventionnées par l’Etat et adossées aux
organismes de recherche et aux organismes d’enseignement supérieur, ils assistent les
personnes physiques

- les fonds d’amorçage :


Les fonds d'amorçage sont créés par des établissements de recherche et d’enseignement ayant
recours aux avances remboursables que leur accorde l’Etat. Ils sont destinés au financement
en fonds propres de jeunes entreprises innovantes en création, un créneau souvent délaissé par
les investisseurs privés en raison de l’importance du risque qui les caractérise.

22
L’ensemble des vérifications préalables (audit) permettant à un investisseur de s’assurer du contenu du
document de présentation et de peser les forces et les faiblesses, les risques et les opportunités d’un
investissement. Cette expertise est généralement menée par l’investisseur en collaboration avec des experts
extérieurs.
Les intervenants du capital investissement. 23

- Les fonds publics pour le capital investissement :


La création de ces fonds de fonds a pour principale vocation l’accroissement de l’offre de
capitaux au profit des sociétés innovantes. Pour ce, les fonds publics prennent des
participations dans des fonds de capital investissement privés, permettant d’attirer d’autres
souscripteurs (investisseurs institutionnels, banques,...), et faciliter ainsi la levée de nouveaux
fonds

B. Le corporate financing ou le corporate venture :


Le corporate financing est l’intervention de grands groupes industriels dans le capital risque.
Un mode de financement prisé autrefois par les groupes industriels de hautes technologies,
qui tendaient à financer des projets dédiés à être complémentaires ou proches aux leurs, ils les
incorporaient même dans leurs programme de recherche et développement. Aujourd’hui, les
intervenants dans ce mode de financement sont nettement plus diversifiés et n’opèrent pas
forcément dans le même secteur d’activité.

Cette intervention peut se faire de trois manières :


ƒ directement dans une PME ; le groupe industriel ou l’une de ses filiales devenant
actionnaire minoritaire d’une société développant une nouvelle technologie.
ƒ Dans un fonds de venture capital dirigé par une équipe indépendante ; il devient alors
un souscripteur comme les autres.
ƒ Par des opérations de « spin off », c’est à dire d’accompagnement de cadres créant
leur entreprise, le groupe peut devenir actionnaire majoritaire ; il s’agit en général de
projets technologiques ayant plus de chance de réussir à l’extérieur.

A travers les opérations de corporate financing, le groupe vise à :


• Ouvrir une fenêtre d’observation sur une technologie particulière liée aux
activités du groupe, ou au contraire complètement étrangère.
• Réaliser de forte plus-value, diversifiant ainsi leurs sources de profits.
• Développer une nouvelle technologie à l’extérieur en la confiant à un cadre de
haut niveau qui se conduira en véritable chef d’entreprise.

C. le capital investissement informel :


Le capital investissement informel est celui pratiqué de façon occasionnelle ou permanente
par de petites structures très indépendantes, ou par des personnes physiques fortunées tels que
les « business angel ».

1. Les petites structures indépendantes :


Ces institutions ont un statut d’associations pouvant revêtir plusieurs formes. Il s’agit
d’association de chefs d’entreprises ou encore d’anciens élèves de grandes écoles de
commerce ou de technologie qui ont créé des fonds d’investissement pour soutenir les projets
de leur rang.

2. le capital de proximité :
Le capital de proximité est le soutien financier apporté par des proches, collègues, amis,
voisins ; « love money », ou simplement des groupements particuliers souhaitant agir et
investir ensemble en faveur de la création d’une entreprise locale.
Les intervenants du capital investissement. 24

3. les business angels :


Ce sont généralement d’anciens patrons d’entreprises ayant de fortes disponibilités en temps
et en argent, hyperactifs, ambitieux, et bien trempés dans la réalité des affaires. Ils sont
particulièrement motivés par la création de valeur ajoutée et sa forte contribution dans le tissu
économique.
Le business angel est souvent qualifié d’investisseur « providence » ou de « bienfaiteur »
finance, sur ses deniers personnels, des sociétés innovantes à fort potentiel de croissance, le
plus souvent en stade de création. Il investit en général dans un secteur qu’il maîtrise de
façon à pouvoir apprécier le risque et la faisabilité du projet.

II. . L’organisation d’une structure de capital investissement :

« Il n’y a pas une structure meilleure, mais différentes structures sont les meilleures dans
différentes conditions » 23 .

Dans la plupart des cas, le fonds de capital investissement est une petite structure. Que
l’organisation soit indépendante ou filiale d’un grand groupe, elle repose avant sur la qualité
de ses dirigeants et non sur la taille. De fait, elle sera bien distincte de la maison mère, et ce
quel que soit le type d’organisation.

1 Composition d’une structure de capital investissement :

En général, une structure de capital investissement se présente comme suit :

- Une équipe :

Dans la plupart des cas, le fonds est géré par deux ou trois dirigeants assistés d’autant
d’employés. Il est possible de trouver de grands fonds dont l’effectif dépasse les 10, leur
particularité est l’augmentation de leurs tickets d’entrée.
Elle se présente en général comme suit :
™
Des senior partners (associés seniors) : ils dirigent la société de gestion et
participent à la prise de décision ;
™
Des junior partners (associés juniors) : ils gèrent de manière autonome des
investissements et n’ont pas le droit de veto sur les décisions
d’investissement ;
™
Des senior analysts (chargés d’affaires) : ils participent à l’étude des dossiers
d’investissement et sont responsables de leurs suivis ;
™
Des junior analysts (chargés d’affaires juniors) ; ils assistent les chargés
d’affaires dans l’étude et le suivi des dossiers d’investissement ;
™
Un organe juridique : chargé de coordonner les nombreux aspect juridiques
des participations et la vie sociale des sociétés en portefeuille.

- Une administration :

Elle reste très légère vu la taille réduite de l’équipe, elle comprend un secrétariat et un service
comptable. Pour ses autres besoins le fonds n’hésite pas à consulter des cabinets spécialisés,

23
In G. Mangenot, tout savoir sur le capital risque, Ed.Gualdino, Paris. 2002, p.217.
Les intervenants du capital investissement. 25

d’une part par un souci de limiter les coûts de gestion et d’autre part par le souci de conseiller
leurs affiliés par les cabinets les plus compétents.

- Des réseaux d’experts :

Le réseau d’experts caractérise plus particulièrement les organismes de capital risque, dédiés
au financement de l’innovation et du progrès technique. Ils font donc appel à leur propre
réseau d’experts qu’ils chargent d’une évaluation plus poussée du projet. Certains fonds
possèdent même des « comités scientifiques », ou une personne employée par le fonds qui se
charge de l’animation d’un énorme réseau d’experts.

- l’organe décisionnel :

Il se doit d’être souple. En effet, les relations entre les porteurs de projets et les dirigeants de
fonds se révèlent être aussi, voire plus importantes, que le projet lui-même. Ce pourquoi, une
décision prise par le conseil d’administration composé majoritairement d’acteurs extérieurs,
écarté de tout contacts avec le porteur du projet , ne serait pas aussi efficace qu’une décision
par les dirigeant du fonds. Cependant, l’accord des administrateurs étant nécessaire, les
décisions sont prises par un comité de direction interne, comprenant un ou deux représentants
des actionnaires, consultés tous les mois ou par cession extraordinaire si nécessaire.

2. les types de structures retenues par le capital investisseur :

Deux structures majeures s’offrent au capital investisseur, la structure unique et la structure


duale.

2.1. La structure unique :

A l’origine la structure de capital investissement était unique, regroupant en son sein les
levées de fonds et l’équipe de managers (les capital-investisseurs).

On pouvait donc, retrouver dans une même unité :


- le personnel et le matériel ;
- le portefeuille de participation ;
- la trésorerie.

Généralement captives, ces sociétés étaient destinées à investir les liquidités de groupes
industriels ou d’une institution financière. Elles étaient souvent désignées par le générique de
holding.

Néanmoins ces structures uniques présentaient quelques inconvénients :


ƒ La majorité de ces structures étaient financées soit par des établissements bancaires
soit par les pouvoirs publics, ainsi ces structures mêlaient allègrement leurs rôles de
prêteurs à celui d’investisseurs. on retrouvait alors des investissements de montants
importants équivalents à l’apport d’un seul investisseur.
ƒ La nécessité de libérer la totalité du capital en une seule fois et de ne retourner aux
investisseurs la plus-value que sous forme de dividendes réduisent ainsi leurs potentiel
de rentabilité 24 .

24
Les capitaux non investis étaient en général placés à faible rendement
Les intervenants du capital investissement. 26

2.2 La structure duale :


Le modèle le plus utilisé actuellement est celui reposant sur une structure duale, dont la durée
est limitée dans le temps (les anglo-saxons imposent dans leur réglementation de fonds de
restituer aux actionnaires les sommes reçues lors de sessions).

L’idée directrice de la structure duale est de dissocier la société de gestion constituée


essentiellement de managers appelée société de capital investissement et du véhicule
d’investissement - le fonds proprement dit-.

Un entrepreneur en recherche de financement, entrera d’abord en contact avec les


membres d’une société de gestion –capital investisseurs-, leur présentera son projet, discutera
les modalités de l’opération, mais ne rencontrera probablement jamais les investisseurs
institutionnels. Cependant, si l’opération est réalisée ce n’est pas la société de gestion mais le
fonds d’investissement qui devient actionnaire.

Le schéma d’une structure duale 25 :

Investisseurs
Significatifs

Promoteurs autres
Gestionnaires ou sponsors investisseurs

Conseil d’administration conseil d’administration


de la société de du fonds
gestion

Société de gestion contrat de FONDS


Capital investisseur Capitaux
management

Comité d’investissement
Gestion Prend décision d’investir
des participations

Portefeuille des participations

25
Source, G.Mangenot, tout savoir sur le capital risque, op. cit, p.225.
Les intervenants du capital investissement. 27

Ainsi, la structure duale répond à deux principaux objectifs : la prévention de certains risques
et l’assurance de la pérennité de la société.

¾ Dans le rôle de prévention la structure duale assure :


ƒ La protection des actionnaires contre les manquements aux obligations de gestion : un
contrat de management est passé entre le fonds et la société de gestion, stipulant un
certain nombre de clauses résolutoires en cas d’inexécution d’un certain nombre de
devoirs de l’équipe de gestion. si les clauses du contrat venaient à être activées, la
gestion du fonds sera confiée à une autre équipe.

Ce contrat porteur d’une faculté de mettre fin au contrat est une garantie fondamentale
pour les investisseurs du fonds qui s’engagent sur le long terme, tout en étant par
définition loin des bases opérationnelles.
ƒ Protection des actionnaires contre les conflits d’intérêts : une structure duale permet
d’éviter les conflits potentiels et de clairement séparer les pouvoirs.
ƒ Une identification claire des compétences et le partage des responsabilités autour des
organes de décisions suivants :
- le conseil d’administration de la société de gestion ;
- le conseil d’administration qui doit définir la politique d’investissement du
fonds, mandate la société de gestion pour l’étude et la gestion des dossiers,
mandate le comité de gestion pour la prise de décision et contrôle l’exécution
du contrat de gestion ;
- le comité d’investissement.
ƒ Permet la fidélisation de l’équipe de gestion : cette fidélisation trouve d’autres
ressorts que ceux salariaux car en générale les managers de la société de gestion sont
des actionnaires et bénéficient d’une partie des plus-values qu’ils contribuent à créer.
La structure duale permet de considérer le développement à long terme du fonds de
commerce, envisageant la création de plusieurs fonds dont les liquidations de feront à dates
échelonnées, autorisant ainsi une activité de gestion du fonds à long terme. Ces fonds auront
des objectifs différents et parfois complémentaires, gérés par la même société de gestion,ils
bénéficient de la courbe d’expérience par l’attribution à chacun des fonds d’une équipe qui lui
est spécifique.

A travers cette section, il nous a été possible d’exposer la diversité des structures de capital
investissement, leurs modes de financement, leurs organisations internes et leurs logiques
d’intervention.

Cette diversité permet une meilleure allocation des fonds investis. Elle permet de ce fait de
satisfaire aux besoins des entrepreneurs en offrant les solutions de financement adéquates
par le biais de structures spécifiques.

Nous nous devons toute fois de garder à l’esprit qu’il n’existe pas de recette « de grands
mères» pour faire du capital investissement. En effet, une entreprise ne se résume pas en trois
mots, il n’y a, par conséquent, pas de méthode universelle pour caractériser une équipe de
capital investissement. L’originalité de ce métier provient du fait qu’il repose sur un
partenariat entre les hommes.
Les intervenants du capital investissement. 28

Section 2 : les PME et l’apport du capital investissement :


L’intervention du capital investissement favorise la substitution de l’économie d’endettement
à celle des fonds propres nécessaire au financement des investissement.

En effet, le capital investissement offre des solutions de financement aux Petites et Moyennes
Entreprises (PME), à la recherche de concours financiers, qui sont confrontées à la sélectivité
du financement bancaire et au manque d’instruments financiers appropriés leur permettant
d’accéder au marché financier.

Cette section traitera de l’apport du capital investissement en terme économique et social à


travers le financement des PME.

Il s’agira d’abord, de définir la PME, d’en présenter les principales caractéristiques puis de
s’intéresser à son cycle de vie et au financement adéquat pour chaque étape. Enfin de mettre
en exergue le rôle du capital investissement dans la promotion de la technologie, du
développement, des zones régionales et la résorption du chômage.

1. Définition et caractéristiques des PME :

Avant de nous lancer dans l’analyse de l’apport du capital investissement dans le monde des
PME, il nous parait opportun de présenter ces entités et d’en citer les principales
caractéristiques.

1.1. Définition de la PME :

Bien que la désignation PME fait référence à des aspects de distinction exclusivement
qualitatifs (petite ou moyenne), la définition de la PME repose essentiellement sur des critères
qualitatifs et quantitatifs.

Théoriquement, l’identification de la PME se fait par la combinaison des critères : qualitatifs,


englobants ; la responsabilité des dirigeants,la propriété personnelle ou familiale du
patrimoine,et de critères quantitatifs concernant l’effectif employé par l’entreprise et le
chiffre d’affaires . Cependant, il en est tout autrement dans la pratique, son identification est
essentiellement basée sur des éléments mesurables entre eux, pour des raisons d’objectivité et
de facilitation de la sélection et du classement des entreprises (petites , moyennes ou grandes).

L’Algérie retient comme définition des PME celle adoptée par l’union Européenne en 1996 26
et qui a fait l’objet de recommandation à l’ensemble des pays membres. Une définition reprise
par la loi n°01-18 du 12 décembre 2001, portant loi d’orientation sur la promotion de la PME
dans article 04, elle se fond sur : les effectifs, le chiffre d’affaires et le total bilan annuel et son
indépendance.

Ainsi, la PME algérienne est définit comme une entreprise de production de biens et de
services, de quelque statut juridique que ce soit, employant entre 1 à 250 personnes à plein
temps pendant une année, dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 2 milliards de DA ou
dont le total bilan n’excède pas 500 millions de DA, et qui respecte le critère d’indépendance.

26
Selon : projet de rapport : pour une politique de développement de la PME en Algérie. C N E S, Alger, 2002,
pp 14 et 15.
Les intervenants du capital investissement. 29

Cette définition constitue une référence dans le traitement périodique et conjoncturel des
statistiques relatives aux PME. Cependant, une distinction entre les petites, moyennes et
grandes entreprises s’impose avant une quelconque classification :

Nombre d’effectifs Chiffre d’affaires Total bilan annuel


annuel
Compris entre 200 compris entre
Moyenne entreprise 50 à 250 employés millions et 2 milliards 1OO et 500
de DA millions de DA
Petite entreprise 10 à 49 employés N’excède pas 200 N’excède pas 100
millions de DA millions de DA
Très petite entreprise N’excède pas 10
(TPE) ou micro 1à 9 employés Inférieur à 200 millions millions de DA
entreprise

Source 27

1.2. Les caractéristiques de la PME :

La PME est promue d’un bon nombre de caractéristiques qui lui confèrent, d’un coté, des
atouts majeurs dont elle pourrait tirer profit, d’un autre, des inconvenants érigés en obstacles
qu’elle se doit de gravir.

1.2.1. Les atouts de la PME :

Toute PME désirant se développer se doit d’exploiter au maximum les atouts dont elle
dispose, il s’agit notamment de :

ƒ La rapidité de la prise de décision : la souplesse dont jouit la PME lui confère une
réactivité très vive face aux conjectures économiques, elle peut par conséquent, modifier
sa stratégie de production et/ou sa politique de commercialisation. Il est à signaler que les
coûts de développement d’une PME sont 24 fois moins importants que ceux d’ une grande
entreprise.
ƒ Une forte motivation des équipes et de leurs dirigeants : par le biais d’une structure
humaine adaptée, constituée d’un capitaine et d’une équipe.
ƒ La fluidité de la circulation de l’information : le cercle de communication dans une PME
est très réduit rendant ainsi la circulation de l’information assez fluide ,il lui évite toute
déformation possible (parasites de communications)et lui permet de se concentrer sur sa
productivité et sa créativité.
ƒ La concentration de l’effort : en général, la PME n’aura qu’un seul segment de marché à
conquérir, ce qui lui donnera, en permanence, une vision nette de son évolution et lui
permettra de réaliser la meilleur adéquation produit/marché.

27
Loi n° 01-18 du 12 décembre 2001 portant loi d'orientation sur la promotion de la Petite et Moyenne
Entreprise
Les intervenants du capital investissement. 30

1.2.2. Les faiblesses de la PME :

Les PME souffrent de leurs faiblesses qui ralentissent considérablement leurs expansions :

ƒ La perte de l’autonomie : l’autonomie reste pour un bon nombre de PME très relative. En
effet, une majorité s’oriente vers la sous-traitance, évitant ainsi, de se frotter aux grands
groupes.
ƒ La fragilité de leurs structure financière : la majeur partie du temps les PME présentent
des bilans caractérisés par l’importance des postes à court terme.
ƒ Le manque de notoriété : Les PME sont, en général, peu connues aussi bien du public que
des éventuels partenaires de l’entreprise (fournisseurs, clients, administration, banque…)
ce qui leur vaut un manque de confiance envers elles, et un formalisme stricte dans leurs
relations communes.
ƒ La difficulté de se procurer des ressources financières et humaines : la sous-capitalisation,
ses indicateurs financiers souvent insuffisants et son manque de notoriété font de la
recherche de financement au profit des PME, un exercice laborieux relevant parfois de
l’exploit.
Il en est de même pour le recrutement des compétences professionnelles, qui préfèrent
vendre leurs services aux grandes entreprises offrant une rémunération nettement plus
attrayante.

1.3. La spécificité de la start-up innovante et la problématique de son financement :

L'innovation est un investissement risqué et sa dimension financière devrait être soumise à la


même logique que le financement de toute activité économique.

Les nouvelles firmes innovantes représentent une catégorie particulière dans l’économie,
jeunes, petites voire très petites et surtout développant de nouveaux procédés d’intervention
sur le marché, sont, en général, caractérisées par :

• La difficulté de valorisation des start-up innovantes, en particulier, celles opérant dans


le domaine des nouvelles technologies : une asymétrie souvent ressentie lors des
négociations pour l’investissement, les investisseurs externes sollicités pour le
financement du projet, ne disposent pas toujours de prérequis ou de connaissances
suffisantes pour évaluer le procédé ou la technologie développée. Les entrepreneurs,
de leur coté, qui n’ont pas toujours des réflexes de financiers, connaissent souvent mal
le marché de l’entreprise et de son évolution future.
• Une faible surface financière, une capacité d’autofinancement insuffisante pour
couvrir les coûts de développement. En plus, leur pouvoir de négociation limité auprès
des investisseurs, dû en grande partie à l’absence d’actifs matériels pouvant être
présentés en garantie.
• un portefeuille d’activité restreint : la plus part des start-up disposent de réseaux
d’approvisionnement, de réseaux de distribution peu importants, les rendant
vulnérables à tout retournement conjoncturel.

Nous ne manquerons de rappeler que ni la comptabilité privée, ni la comptabilité nationale


n’intègre le concept de l’innovation,
Les intervenants du capital investissement. 31

Outre, les spécificités qui pénalisent la PME innovante, elle se retrouve prisonnière de sa
propre nature, de son environnement et du manque d’accompagnement de la part des pouvoirs
publics et des institutions financières. Aussi, devient-il primordial de mettre en place des
mécanismes d’évaluation, de sélection et de contrôle spécifiques. D’où l’intérêt que portent
les pouvoirs publics algériens pour la promotion du capital investissement.

2. Le cycle de vie de la PME et financement adapté :

L’adéquation des ressources externes au financement des PME dépend du stade de


développement dans lequel elles se situent (recherche pour les PME innovantes, démarrage,
développement, maturité).

Très souvent, le taux de mortalité est assez conséquent dans la première phase de
développement du projet de création ou d’innovation, justifiant ainsi le comportement des
financiers envers eux.

La théorie financière n’admet pas que l’incertitude et/ou le taux de mortalité des PME soient
les seuls obstacles pouvant obstruer leurs accès au financement, le comportement des
financiers n’en dit pas autant, ils classent irrémédiablement les entreprises en démarrage et les
programmes d’innovation comme très difficiles à financer, alors que les entreprises
développant de nouvelles technologies ne devraient pas rencontrer des difficultés de
financement, même si elles doivent au risque élevé qu’elles présentent l’appellation de
« cocktail de la mort ».

La dynamique du cycle de vie de l’entreprise est marquée par l’évolution du risque associé au
développement du projet (innovation, création, développement) et au comportement du
financier. Une dynamique largement omise, et tout à fait négligée par la théorie financière,
même si son analyse révèle un ensemble d’éléments financiers, plus significatifs au regard des
financiers ; elle éclaire le profil temporel des besoins de financement de l’entreprise et met en
avant le risque entrepreneurial.

L’étape de développement d’une entreprise, l’horizon d’investissement et le secteur


économique et les prévisions de santé du marché financier sont nécessaires pour l’évaluation
du risque, il en ressort que le degrés de risque d’une entreprise se traduit par un coût plus
élevé du capital et donc par un rendement attendu plus important.

Le cycle de vie d’une PME est étroitement lié à celui du produit qu’elle développe
(conception, lancement, croissance, maturité, déclin), d’où l’intérêt de prospection
permanente de nouveaux concepts de production, de nouveaux marchés (viser une clientèle
spécifique) et surtout de l’innovation qui permet de perpétuer le cycle.

Nous présentons ci-après un graphique reprenant les différents cycles de vie de la PME, nous
essayerons par la suite de donner plus de précisions :
Les intervenants du capital investissement. 32

TEMPS

CONCEPTION LANCEMENT CROISSANCE MATURITE DECLIN

PROTOTYPE

INDUSTRIALISATI
RECHERCHE/

CROISSANCE

DEVELOPPEMEN
IDEE

FAISABILIT2E

DEMARAGE

DECLIN
T
ON

MARUROTE
EVALUATION

1ere
Chiffre d’affaires

Résultat

Zone de profits cumulés


TEMPS -1 0 1 2 3 4 6 10
(en années)

Zone de déficits cumulés

PHASE PHASE INDUSTRIELLE PHASE MANAGEMENT PHASE


TECHNIQUE ET MARKETING ET ORGANISATION FINANCIERE

AMORÇAGE CREATION DEVELOPPEMENT TRANSMISSION


POSTE CREATION BOURSE

Schéma illustrant l’adéquation des modes de financement au cycle de vie de la PME 28 .

28
Le schéma est inspiré de deux schémas repris dans deux oucrages :
- Pierre BATTINI, «capital risque ; mode d’emploi», Edition d’Organisation, Paris, Novembre 2000, P 73.
- Jean LACHEMEN, «Financer l’innovation des PME», Edition Economica, Paris , 1996. P 18.
Les intervenants du capital investissement. 33

1. La conception du produit :

la première phase du cycle de vie de la PME est consacrée à la création, à la concrétisation de


l’idée motrice du projet, passant ainsi par la recherche technique , l’évaluation des coûts,
l’étude de faisabilité et en fait la réalisation d’un prototype. A ce stade de développement le
chiffre d’affaires est quasiment nul et le cash-flow est généralement négatif du fait des
investissements principalement immatériels (recherches, études, frais de personnels), en plus,
la commercialisation du produit nécessitera beaucoup d’efforts et d’investissement sur une
durée plus ou moins longue (nous pouvons citer l’exemple des produits médicinaux et leur
cheminement de l’idée de production à l’obtention d’agrément auprès des autorités
compétentes à la commercialisation), rendant de ce fait, le financement de la PME à ce stade
de développement très risqué.

Jugés très risqués, trop lents à réaliser, n’offrant aucune garantie réelle ou personnelle, les
banquiers préfèrent ne pas s’aventurer dans le financement de la conception et préfèrent plutôt
s’engager sur le court terme. Il est à signaler que le financement de la conception doit être
garanti par des fonds personnels ou par un apport en « love money » ou encore de business
angel.

L’intervention des fonds de capital risque à ce stade de développement reste lui aussi
relativement faible, seuls les projets à très fort potentiel de croissance ou promus par des
personnes notoires peuvent faire l’objet de financement capital investissement par le biais du
capital amorçage.

2. Le lancement de l’entreprise :

Cette phase correspond au lancement industriel et commercial effectif du produit, la


production augmente, l’entreprise commence à dégager un chiffre d’affaires, le résultat
demeure négatif mais continue de s’améliorer. Elle est caractérisée par un risque assez élevé
et un besoin accru en fonds propres.

L’entreprise, se heurtant au refus de financement de la part du banquier pour manque de


garanties réelle ou personnelle, est obligée de puiser dans ses capitaux propres pour financer
ses frais d’établissement et ses premiers coûts exploitation.

Le fonds de roulement constitue une composante importante pour une nouvelle entreprise,
dans la mesure où le capital de départ est souvent insuffisant pour couvrir l’ensemble des frais
de lancement (acquisition d’actifs incorporels, dépenses immatériels).

En général, l’autofinancement demeure la principale source de financement à ce stade de


développement de l’entreprise. Pour les financiers, le temps c’est de l’argent, le risque que
véhicule ce genre de financement et la longue durée de retour sur investissement, évaluée de
cinq à dix ans les laissent perplexes et ne plaident en leur faveur. Néanmoins, il existe partout
dans le monde, des régimes publics d’aides à la création d’entreprises et d’emplois, qui
peuvent être d’un apport plus ou moins intéressant aux nouvelles entreprises en phase de
lancement.
Les intervenants du capital investissement. 34

Les organismes de capital investissement destinés à financer l’entreprise dans sa phase de


lancement (capital création), ont tendance à intervenir, exclusivement, sur de gros projets,
avec des tickets de participation assez élevés faute de rentabilité attrayante sur les petits
projets.

3. La phase de croissance :

L’entreprise s’est faite un nom sur le marché (parts de marché), maintenant, les produits
connaissent un succès commercial, propulsant son chiffre d’affaires à même de générer des
bénéfices et de résorber le cumul de déficits antérieurs ou dépenses réalisées ultérieurement
pour développer l’innovation. Dans cette phase de développement, l’entreprise doit faire face
à de nouvelles préoccupations, l’apparition de problèmes de fabrication (phase industrielle) et
le développement de la politique commerciale (engagement d’actions publicitaires…), et
parfois, des réajustements au niveau de la conception technique du produit (suite à un feed-
back du marché) nécessitent de nouveaux investissements.

A ce stade, l’entreprise présente un risque moindre, et peut désormais accéder au financement


traditionnel. Toutefois, les motivations des banquiers demeurent, toujours, fondées sur des
critères, de rentabilité (chiffre d’affaires, résultats), de solvabilité (niveau des fonds propres,
indicateurs de santé financière) et commerciaux (parts de marché, concurrence…).

Le capital investissement joue pleinement son rôle à ce stade de développement de


l’entreprise. Mais comme il n’a pas la possibilité de l’aider à se perfectionner dans
l’exportation, il la conforte dans l’accentuation de la recherche sur de nouveaux produits pour
d’éventuels perfectionnement ou visant une nouvelle catégorie de clientèle, ou dans
l’accroissement des capacités de production de l’entreprise, lui permettant de réaliser une
économie d’échelle et conquérir de nouvelles parts de marché.

4. La maturité de l’entreprise :

A la suite d’une période d’expansion réussie, l’entreprise aura conquis une part importante de
son marché, les taux de croissance des ventes et du cash-flow ont ralenti après avoir atteint
des seuils maximums. Le produit est arrivé à maturité et entamera dans quelque peu son
déclin, des problèmes de management et d’organisation peuvent apparaître,

L’entreprise financera donc, son exploitation grâce aux bénéfices cumulés antérieurement
(résultat non distribué) et aux concours extérieurs plus faciles à obtenir du fait du moindre
risque qu’elle véhicule. N’ayant pas d’autre choix, l’entreprise adoptera une stratégie de repli
et se mettra en position de défense, attendant le résultat de la rénovation ou de l’amélioration
de son produit. Si cette démarche aboutit et que le lancement du nouveau produit a réussi,
l’entreprise entamera alors un nouveau cycle de vie, sinon, elle entre en phase de déclin.

Dans le cadre d’un développement, le recours au capital risque peut avoir lieu lors d’une
croissance de la force de vente, d’une opération de croissance externe (rachat d’une entreprise
concurrente ou intégration verticale) ou pour le développement de nouveaux produits.
Les intervenants du capital investissement. 35

En effet, à travers ses structures de développement, il contribue au financement, selon le cas, à


la rénovation du produit, ou à son amélioration, avant son arrivée en phase de déclin. Il peut
aussi être sollicité pour des opérations d’introduction en bourse (bridge financing).

5. La phase de déclin :

Les difficultés que rencontre une entreprise, dont le produit a atteint sa phase de déclin, pour
trouver des moyens de financement, sont assimilables à celles rencontrées lors de la
conception du produit. Les financiers traditionnels ne voient pas l’intérêt de financer une
entreprise qui tend à disparaître et dont les ressources propres auraient été épuisées durant la
phase précédente.

Une entreprise en phase de déclin doit fixer à l’avance ses objectifs et ses horizons, car un
financement n’a d’intérêt que s’il s’inscrit dans le cadre d’un processus qui engendrerait un
retour sur investissement assez satisfaisant par rapport au risque encouru.

Dans ce cas de figure, l’intervention des structures de capital investissement peut intervenir en
adoptant plusieurs scénarios:

- la transmission de l’entreprise à travers des investisseurs détenant le savoir faire et la


connaissance requise de technologie contribuant à la réduction du taux de mortalité des
entreprises en transmission du fait de manque de volonté de ses dirigeants.

- Le désengagement d’actionnaires minoritaires, dans le cas d’une architecture éparpillée du


capital de l’entreprise (petits actionnaires présents lors de la constitution, inactifs),
l’actionnaire peut décider de regrouper le capital entre les mains des actionnaires actifs, en
phase avec le développement de l’entreprise. Le capital investisseur peut alors s’immiscer
dans l’affaire en rachetant les parts des autres actionnaires et jouer un rôle actif dans la
société.

- La réalisation d’une partie du capital : un actionnaire majoritaire souhaite réaliser une


partie du capital de son entreprise et le réinvestir afin de redresser la situation.

3. L’apport du capital investissement :

Le capital investissement intervient dans des économies qu’il a l’aptitude de dynamiser à


condition qu’elles présentent les caractéristiques favorables à la relance à laquelle il les
destine. Ainsi, il intervient à des niveaux régionaux ou nationaux et sur les plans ; financiers,
économiques et sociale, sans pour autant, omettre ses objectifs financiers, le capital
investissement donne sa chance à qui veut la prendre et l’assumer (assurer la réussite du
projet), privilégiant le partenariat des hommes et la conjugaison des compétences.

Le pratique du capital investissement contribue, de cette façon à la création de valeurs


ajoutées économique et intellectuelle, au développement des zones régionales, à travers le
financement de l’entreprenariat, assure plus qu’un apport financier qui s’étend à une
assistance stratégique et relationnelle.
Les intervenants du capital investissement. 36

1.1. Le capital investissement et le financement de la haute technologie :

Le financement de la haute technologie est un créneau risqué et difficile à appréhender par la


finance traditionnelle qui la délaisse pour se tourner vers des opérations de prêt à court et
moyen terme, moins risqués et relativement rentables.

De son coté, le capital investisseur adepte du rendement, trouve dans ce créneau, l’occasion
idéale pour exercer pleinement son rôle d’apporteur de fonds. Ainsi, l’intervention du capital
risque et du capital développement contribue au financement d’entrepreneurs porteurs de
nouveaux procédés technologiques et de PME innovantes.

Dans la pratique, l’intervention des organismes de capital investissement dépend de la nature


de la structure de financement (captive, indépendante, semi captive ou fonds du secteur
public). En effet, ces structures opèrent, selon le cas, dans des champs d’intervention qui leur
ont été autorisés ou dans ceux dont elles ne se sont pas défendues elles mêmes de s’y
aventurer.

Les difficultés rencontrées par les entreprises de haute technologie peuvent être résumées par
les principaux éléments suivants :

- elle doit enregistrer un niveau de croissance élevé dés les premières années de son
existence. Ceci traduit la nécessité pour l’entreprise d’engager une course ardue aux
parts de marché menant des politiques marketing, d’alliance ou d’association très
coûteuse. Le prix est évidemment cher payé mais il est indispensable pour se frayer un
chemin dans la cour des grands.

- La conquête des marchés internationaux, notamment le marché américain (50 % du


marché mondial). Un challenge d’autant plus important que la mondialisation et
l’ouverture des marchés dictent la compétence et la perfection, au profit de la
croissance mondiale.

- L’investissement massif en recherche et développement devant accompagner la vie de


l’entreprise est également un élément primordial quand l’évolution rapide de la
technologie entraîne, systématiquement, l’obsolescence des produits.

- Les ressources humaines nécessaires à l’exploitation de la technologie sont souvent


difficiles d’accès. Les experts préférant travailler sur des projet d’innovation plutôt
que de s’orienter vers les grands industriels sont rares, ce pourquoi, l’entreprise doit
engager une politique attrayante, de fidélisation et de formation des compétences.

3.2 . Le capital investissement et le développement des zones régionales :

L’apparition du capital investissement régional a pour principal objectif le développement


harmonieux de l’ensemble de l’économie d’un pays dans lequel il opère, empêchant, ainsi, la
concentration des apports en capitaux dans une seule région.
Les intervenants du capital investissement. 37

Le capital investissement régional est né de la volonté des pouvoirs publics de décentraliser


l’activité du capital investissement.

Une telle spécialisation permet aux investisseurs d’être présents sur une région dont ils ont
une plus grande connaissance du tissu économique et des acteurs qui y activent. Ils peuvent,
ainsi faire jouer un réseau de proximité. Une proximité appréciée par les entrepreneurs
sachant que leurs associés ne sont jamais trop loin.

Ces dernières années, nous avons assisté à la promotion du capital investissement régional par
un certain nombre de pays tels que la France et la Tunisie, qui ont opté pour le
développement des régions, que ce soit en contribuant à la création de d’organisme de capital
investissement spécialisés dans le financement de projets implantés dans ces zones ou en
prévoyant des assouplissements fiscaux pour les intervenants dans le domaine.

3.3. Le capital investissement et la résorption du chômage :

Le capital investissement contribue significativement à la résorption du chômage à travers le


financement de PME, promouvant, de ce fait, le recrutement.

Il est évident que le financement de la PME, dans les diverses phases de son cycle de vie, est
assorti de besoins d’embauche, même si la taille des PME est relativement petite, il n’y a pas
de petit geste quand elles sont plusieurs à le faire. En effet, aux Etat Unis d’Amérique, le
secteur des PME représente le premier employeur du pays.

Il est à noter que les entreprises de haute technologie, atteignent au cours de leurs
développements des proportions gigantesques, leur permettant de conforter, ainsi, leur statut
d’employeur potentiel.

4. Le capital investissement face aux problèmes de mortalité :

Si l’un des fondements du capital investissement est de prendre des risques, on dénote une
caractéristique certaine des expériences passées, celle de l’éviter au maximum, d’où une
faiblesse de l’investissement en création ou en amorçage.

Le plus gros problème ne réside pas dans la prise de risque ou de sa crainte, mais dans la
relation entrepreneur/investisseur. En effet, l’entrepreneur a souvent tendance à se comporter
en autodidacte et accepte avec beaucoup de mal l’interventionnisme actif de l’investisseur.

Un autre problème récurrent dans les mentalités est la divergence au niveau commercial. Les
entrepreneurs ont souvent tendance à croire que le meilleur produit se vend forcément mieux,
mais un meilleur produit, notamment dans le domaine de la haute technologie, induit plus de
complexité, le consommateur pourrait lui tourner le dos pour s’orienter vers des produit plus
simples.
Les intervenants du capital investissement. 38

La pratique des marchés nous apprend que la force d’une entreprise ne réside pas seulement
dans son avance technologique et sa capacité à la conserver, mais aussi dans sa force à
proposer son produit.

Nous venons de présenter dans ce chapitre les principaux intervenants dans l’activité de
capital investissement en focalisant notre attention sur les deux plus importants acteurs du
marché, à savoirs ; les offreurs (les organismes de capital investissement), et les demandeurs
(entreprises à besoins de financement.

L’acticité de capital investissement acquiert de plus en plus les faveurs des Etats et de leurs
tissus politiques et financiers, d’où la grande richesse et diversité de l’offre.

Le capital investisseur est un outil de dynamisation économique offrant la possibilité aux


PME à fort potentiel de croissance, pour qui il est impossible d’accéder au marché des
capitaux, d’exploiter leurs capacités

Outre son rôle purement économique et financier dans le financement des PME, le capital
investissement joue pleinement son rôle sur le plan social, contribuant ainsi, *à la résorption
du chômage et au développement régional.
Le capital investissement à travers le monde 39

Chapitre 3

Le capital investissement à travers le monde

Il serait injuste de développer un thème sur le capital investissement sans évoquer les
expériences des pays leaders dans ce domaine. Les Etats-Unis d’Amérique ; berceau du
venture capital, l’Union Européenne et les efforts entrepris afin de promouvoir ce métier et
dynamiser les économies.

Après avoir brièvement exposé l’ascension du capital investissement dans les pays leaders de
ce métier, il nous parait opportun de nous intéresser à la pratique du métier en France et en
Tunisie, du fait des liens économiques et culturels que ces pays partagent avec l’Algérie.

Section 1 : le développement du capital investissement aux Etats-Unis et


en Europe

Les Etats-Unis, toujours en pointe du progrès représentent le berceau du capital


investissement moderne, même s’ils doivent à l’Europe, en perpétuelle quête du retard qu’elle
accuse face à son concurrent, l’origine du fondateur de ce mode financement.

Nous présenterons dans ce qui suit de manière brève et succincte, le développement du capital
investissement aux Etats-Unis et le rôle des pouvoirs publics dans sa promotion puis
l’évolution de ce métier dans l’Union Européenne, les principaux obstacles et les mesures de
déblocages employées.

I. Le développement du venture capital aux Etats Unis :

L’environnement favorable dont jouit le venture capital aux Etats ; avancée dans tous les
domaines, l’esprit d’entreprise et l’abondance de ressources, autant d’éléments ayant
contribué au succès que connaît aujourd’hui le venture capital américain.

1. L’ascension du venture capital aux Etats Unis :

Le venture capital a fait sa première apparition aux Etats-Unis dans les années 50, mais le
véritable ressort que connaît ce métier n’arrive que dans les années 70 et 80.

1946, le général DORIOT fonde, à son retour de la guerre, l’American Research and
Development, premier fonds d’investissement en capital. Dans son rapport d’activités annuel
Le capital investissement à travers le monde 40

de 1947 on pouvait lire : « l’analyse des ratios sont de peu de valeur dans ce métier. Les
hommes et les idées sont non actifs. Leur mesure et leur évaluation sont notre problème » 45 .
L’émergence de nouvelles technologies dans les années 80 et 70 a marqué le début de l’ère
d’or pour le venture capital qui réalise quelques unes de ses plus grandes réussites ; Intel,
Apple, DEC, Biogen…

L’une des principales raisons du succès du venture capital américain est l’abondance de
ressources soutenue par plusieurs facteurs :
- une politique fiscale favorable baissant le taux d’imposition de la plus-value par rapport
à celui du revenu ;
- la pertinence d’un marché boursier haussier, notamment le compartiment des nouvelles
industries ;
- l’adoption de règles prudentielles allégées permettant aux fonds de pension le placement
d’une partie de leurs avoirs dans des affaires risquées. Ce facteur est très important
d’autant plus que les premiers pourvoyeurs de fonds pour le venture capital américain
sont les fonds de pension.

2. Apparition des SBIC est leur rôle dans la promotion du venture capital :

Les SBIC ont été créés en 1958, avec l’aide des pouvoirs publics américains, ce sont des
sociétés, regroupées dans une association professionnelle ; National Association of Small
Business Investment corporate (NASBIC), sous la tutelle de la Small Business Association
(SBA) dont la fonction est la gestion des ressources dont elle dispose dans la promotion des
PME.

2.1 particularité des SBIC :

Les SBIC doivent leur réussite à un certain nombre de particularités qui les caractérisent:
- un partenariat public-privé : l’agrément de le SBA donne à la SBIC le droit d’emprunter
des fonds fédéraux à moyen et long terme et à des taux préférentiels. Ces fonds serviront,
avec la combinaison de fonds privés apportés par les actionnaires des SBIC à financer en
fonds propres les PME ou leur consentir des prêts à des conditions préférentielles ;
- La prise de risque par les actionnaire privés : les SBIC sont dotées d’un mode de gestion
privé, les risque sont par conséquent supportés en premier lieu par les actionnaires puis
par l’Etat ;
- La forte rémunération des actionnaires : elles procurent aux actionnaires privés des gains
sans limites, une fois la rémunération des fonds publiques assurée ;
- La dispersion géographique : elles sont répandues sur tout le territoire américain ;
- La diversification de ses interventions : les SBIC disposent de portefeuilles de
participation très diversifiés, en effet, elles interviennent dans tous types de projets sans
préférence particulière. Son risque s’en retrouve, ainsi, réduit.

2.2. Les mécanismes de fonctionnement :

Les SBIC ont le même mode de fonctionnement que les sociétés de venture capital, elles
financent des PME qui n’ont pas réussi à accéder au marché de capitaux et aux crédits
bancaires.

45
DOUHANE Amar et RCCHI Jean-Michel, Technique d’ingénierie financière : pratique et méthodologie des
montages financiers, Ed. SEFI, Paris. 1997, p.13
Le capital investissement à travers le monde 41

Néanmoins certaines restrictions ont été assignées aux SBIC 46 :

- Un investissement peut représenter jusqu’à 20 % du capital ;


- Seuls les Small Business sont éligibles au financement par une SBIC. La SBA les
définit comme des affaires dont la situation nette 47 est inférieure à 6 millions de
dollars (M$) et les résultats nets de 2 M$ ;
- Les marges entre les taux du prêt du portefeuille et le taux bonifié des prêts fédéraux
aux SBIC sont plafonnées à 6 ou 7 % selon le cas.

3. Les tendances récentes des SBIC

Les dernières années de la décennie 90 ont vu une explosion du Venture Capital, ce dernier
est entré dans une phase d’hyper croissance.
L’année 1999 a enregistré une hausse particulière dans tous les aspects touchant au venture
capital. Le total investissement a fait plus que doubler, les investissements en technologie ont
triplé sous l’effet multiplicateur des investissements dans l’internent.

La réussite du venture capital aux Etats-Unis s’explique par les éléments suivants :
• Abondance de fonds grâce aux apports des fonds de pension ;
• La forte présence des Business Angel ;
• L’esprit d’entreprise et le goût au risque des américains ;
• La dynamique du marché de la technologie qui représente plus de 50 % du marché
mondial ;
• Un marché boursier spécialisé (NAZDAQ) dans les affaires à forte croissance et qui
offre une importante possibilité de sortie pour les venture capitalistes ;
• La contribution de l’Etat à travers les SBA, favorisant l’activité de venture capital ;
• Les règles prudentielles plus souples en faveur des fonds de pension.

II. Le développement du capital investissement en Europe :


Le capital investissement européen est plus récent, mais tend à rattraper le retard qu’il accuse
grâce aux efforts déployés par les Etats en ce sens, soit à titre individuel, soit dans le cadre de
l’Union Européenne.

1. Les premiers efforts européens :

Aussitôt que l’Europe prit conscience de l’importance du capital investissement, elle fonda en
1983 la European Venture Capital Association.
L’ EVCA a pour principal objectif d’encourager et de développer le capital investissement en
Europe, en se sens, elle a accompli :

- le lancement d’étude des problèmes de la profession en 1984, ce bilan s’appuiera sur le


bilan des opérations de capital investissement déjà réalisées ;
- l’initiation du projet« Venture Consort» en 1985. Le « Venture Consort » est un fonds
communautaire qui finance en partie les investissements nationaux d’innovation ;

46
BESSIS Joël, capital risque et financement des entreprises , Ed. Economica, Paris.1988, p.255.
47
Situation nette = actif de la société - dettes
Le capital investissement à travers le monde 42

- La constitution de « l’Euro Venture », un réseau de capital investissement regroupant une


trentaine de grands groupes industriels (Philips, Olivetti, Saint Gobain, Volvo, fiat…) et
de grands établissements financiers (BNP, Suez, Amrobank…) dans un holding qui
contribue aux opérations nationales de capital investissement;

Grâce à une action communautaire combinée, le capital investissement européen a connu une
expansion exceptionnelle dans les années 80 où, en 1987 la collecte de capitaux a atteint un
niveau historique :3,9 milliard d’Ecus contre 3,8 aux Etats Unis.

2. Les tendances récentes et perspectives de développement :

L’essor qu’a connu le capital investissement européen à la fin des années 80 et au début des
années 90, ne suffit pas pour rattraper le retard qu’accuse l’Europe sur son homologue
américain, puisqu’en 2001 les montants investis en Europe (12 milliards d’Euro) reste quatre
fois plus faible qu’aux Etats-Unis 48 . En effet, la faiblesse du taux de croissance entrave
l’évolution du métier,

Dans son rapport publié en 1998, la Commission Européenne identifie le principaux obstacles
au développement de capital investissement au sein de l’Union Européenne et propose des
solutions 49 .

2.1. Les obstacles aux développement du capital investissement en Europe :

La Commission Européenne a identifié six principales catégories d’obstacles :


- La fragmentation des marchés nationaux : l’existence de 33 marchés nationaux, de 18
organismes de conseil limite fortement la liquidité de chaque marché nationale. De plus, la
libéralisation des marchés nationaux de capitaux et l’introduction de l’Euro n’ont pas
encore réussi à décloisonner les marchés nationaux ;
- La barrière institutionnelle et règlementaire : la différence dans les règles comptables
impose la présentation des documents comptables de diverses façons ;
- Des barrières fiscales : il existe une grande disparité dans les procédures fiscales entre les
pays membres de l’Union Européenne. Cette diversité touche notamment l’imposition des
capitaux propres (dividendes, bénéfices à distribuer), imposition des plus-values et des
sociétés de capital investissement ;
- Une pénurie des PME de haute technologie : l’Europe jouit d’un excellent potentiel de
recherche et d’innovation dans le domaine de haute technologie qui ne se reflète pas sur
l’activité de capital investissement ;
- Le manque de formation professionnelle : il est nécessaire de former des professionnels du
métier afin d’éviter toute confusion avec celui de banquier ;
- La barrière culturelle : l’esprit d’entreprise, l’approche du risque, la mobilité sont autant
de qualités essentielles à l’exercice du métier mais qui demeurent peu développés en
Europe.

2.2. Les mesures stratégiques de l’UE :

Pour surmonter ces difficultés la Commission Européenne propose dans le même rapport un
certain nombre de solutions :

48
Selon www.industrie,gouv,fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p165.pdf,p1.
49
www. Industrie.gouv.fr/eic/dosier/doc/capinc.htm.
Le capital investissement à travers le monde 43

- Adopter des mesures d’encouragement, en faveur des Business Angel telle que la
simplification des procédures administratives ;
- Adopter des règles prudentielles moins contraignantes permettant aux investisseurs
institutionnels d’investir dans des sociétés de capital investissement.

En plus de ces propositions, la Commission Européenne incite les pays membres de l’UE à
définir une réglementation nationale dédiée la pratique du métier et à l’imposition de ses
opérations, à promouvoir l’innovation et à encourager l’actionnariat des salariés et
l’utilisation des stock-options 50 .

III. Le développement du capital investissement en France :


L’apparition du capital investissement en France remonte aux années 50 par la création des
toutes premières sociétés de développement régionales. Cependant, la réelle apparition du
métier remonte aux années 80 avec la création de Fonds Communs de Placement à Risque.

Nous présenterons dans ce qui suit les divers intervenants dans le capital investissement
français puis nous exposerons ses principaux facteurs d’encouragement.

1. Les intervenant dans l’activité de capital investissement :

Outre les organismes de capital investissement, il existe plusieurs intervenant dans le métier
tels que les organismes d’assurance, l’agence de promotion et l’association des investisseurs
en capital.

1.1 Les formes juridiques des organismes de capital investissement :

Nous recensons quatre principales formes juridiques :

Les Sociétés Financières d’innovations (SFI) :

Créées en 1972, la loi définit leur objet ainsi² : « Faciliter en France la mise en oeuvre
industrielle de la recherche technologique ainsi que la promotion et l'exploitation d'inventions
portant sur un produit, un procédé ou une technique, déjà brevetés ou devant l'être, qui n'ont
pas encore été exploités ou qui sont susceptibles d'applications entièrement nouvelles ». Ces
sociétés peuvent investir soit par le biais d’une intervention directe en fonds propres, soit sous
forme de prêts ou bien en utilisant des instruments assimilés. Pour bénéficier des avantages
fiscaux, les SFI doivent se plier à plusieurs contraintes :
Un commissaire du gouvernement à la charge de valider la définition des entreprises pour
savoir si elles rentrent dans le cadre des sociétés innovatrices.
60% des capitaux doivent être investis dans les trois ans qui suivent la création de la société
ou de son augmentation de capital dans des sociétés réalisant moins de € 7.5 millions de
chiffre d’affaires (50 millions de Francs) et ne peuvent détenir plus de 25% de la même
entreprise et doivent rester au capital pendant 6 ans.
Le capital de la SFI doit être au moins de € 1.5 million (10 millions de francs) et aucun
actionnaire ne détenir plus de 33% de ce capital.

50
Stock-options : techniques financière permettant aux salariés ou aux dirigeant d’une entreprise détenteur de
ces titres, d’en devenir actionnaires à des condition financières privilégiées et avec une fiscalité favorable.
Le capital investissement à travers le monde 44

En contrepartie, les SFI bénéficient gratuitement de la garantie SOFARIS que nous


présenterons dans le paragraphe suivant. Une quinzaine de SFI ont été à ce jour créées dont la
plus ancienne est la SOFINNOVA, créée par le Crédit National. Les actionnaires bénéficient
d’un amortissement fiscal exceptionnel de 50% si les titres sont détenus depuis plus de trois
ans et d’une exonération d’impôts sur les plus-values dans la limite de ces 50%. Le statut des
SFI n’est plus cependant très prisé car il est imposé au titre de l’impôt sur les sociétés et ne
bénéficie vraiment qu’aux sociétés ne réalisant pas ou peu de bénéfices.

La garantie SOFARIS :

La SOFARIS (Société Française pour l’Assurance du Capital Risque des PME) est une
société d’économie mixte créée par l’Etat en 1982 afin de jouer les assureurs du capital
risque. La SOFARIS propose sa garantie aux établissements de crédit et aux organismes de
fonds propres qui apportent leur concours aux entreprises en création et aux jeunes entreprises
de moins de 3 ans pour le financement des investissements matériels et immatériels et de
fonds de roulement. Elle garantit tous les types d’activités à l’exclusion de quelques activités
bien précises, a concurrence de 70% du capital (si création par une personne physique, 50%
pour les autres créations et participations) et requiert que le capital de l’entreprise soit détenu
par des personnes physiques, des sociétés de capital risque ou des entreprises réalisant moins
de € 45 millions de Chiffre d’Affaires.

En contrepartie, la SOFARIS facture une commission entre 0.3% et 0.6% du montant et, selon
l’accord, un partage des plus-values. C’est ce partage des plus-values qui gène quelques
sociétés de capital risque qui n’y ont pas recours.

Les Sociétés de Capital Risque (SCR) :

Le SCR est un statut fiscal créé en 1985 pour favoriser l’émergence du capital risque en
France. Ce statut est le fruit des expériences antérieures. En un délai de trois ans après la
création de la société, ou de son augmentation de capital, la SCR doit avoir investi 50% de
son capital en parts, actions, obligations convertibles ou titres participatifs dans des sociétés
non admises à la non cote. De plus, une même SCR ne peut dépasser 25% du capital d’une
entreprise et 40% des droits de vote 51 , et ce pour éviter que ce statut soit utilisé pour prendre
le contrôle de sociétés.

Les SCR bénéficient d’une exonération totale d’impôt des revenus et des plus-values sur les
sociétés non cotées du portefeuille, et partielle pour les autres types de participations. Les
actionnaires sont imposés à taux réduit sur les revenus provenant de la SCR. L’on peut citer
comme SCR connues la Natexis, Banexi ou Tocamak.

Les FCPR et FCPI :

Ce sont des Fonds Communs de Placement (copropriété de valeurs mobilières), souvent gérés
par des filiales de banques qui doivent investir au minimum 40% dans des sociétés non cotées
pour les FCPR (FCP à Risque) et à 60% dans des sociétés innovantes pour les FCPI (FCP
dans l’Innovation). Ces parts de FCP sont transparentes fiscalement et l’investisseur voit son
argent indisponible pendant trois ans. Au bout de 5 ans, il bénéficie d’une exonération fiscale
totale sur les plus-values. Sinon, elles seront taxées au régime normal.

51
F.D. Poitrinal, Capital Investissement : Guide juridique et fiscal, 1999, Banque Editions
Le capital investissement à travers le monde 45

2.2. L’Agence Nationale de la Valorisation et le Recherche (ANVAR):

A l’origine, ces organismes étaient destinés à la valorisation de la recherche intervenant lors


de cession de brevet par exemple, à partir de 1980, l’ANVAR est devenue un instrument
public de promotion de l’innovation dans les PME. Le rôle de l’ANVAR consiste, alors, à
fournir aux entrepreneurs des informations sur la marché de la technologie, une subvention de
50 % des frais de recherches engagées et la négociation de brevet ou de licence.

La principale contribution de l’ANVAR consiste en l’avance sans intérêts, pouvant aller


jusqu’à 50 % du coût du programme, remboursable en cas de succès de l’entreprise.

2.3. L’Association Française d’ Investissement en Capital (AFIC):

Créé en 1984, l’AFIC est un organisme professionnel indépendant qui regroupe les structures
de capital investissement françaises, les membres de l’association se répartissent entre
investisseurs en fonds propres (membre actif) et des professionnels dans les domaines du
droit, comptabilité finances…

L’AFIC a pour mission :


- De représenter les intérêts du capital investissement auprès des pouvoirs publics et des
institutionnels ;
- D’être un lieu d’échange et de rencontre ;
- D’être une source d’information pour les entreprises à la recherche de fonds ;
- D’observer l’activité de capital investissement en France.

Il est à signaler que les membres de l’AFIC sont soumis à un code déontologique très strict
qui assure confidentialité et efficacité lors de la réalisation de ces missions.

2. Les facteurs favorables au développement du capital investissement :

Nous présentons dans ce qui suit les facteurs de réussite du capital investissement en France :
- Une forte reprise de la croissance économique depuis 1994 : depuis l’année 1994, nous
avons assisté à une baisse des taux d’intérêt et une forte progression des cours boursiers
(le CAC 40 a progressé de 51 % en 1999) en France ;
- La création d’un Marché de Gros de Titres d’entreprise (MGT) : créé en 1995, il est le
premier marché électronique de gré à gré en France, réservé exclusivement aux
professionnels, il a pour vocation de fournir des liquidités aux investisseurs ;
- Emergence de marchés boursier adaptés au métier : l’avènement du nouveau marché
boursier européen spécialisé dans les valeurs à forte croissance et l’entrée du Nouveau
Marché français en février 1996 offrent une meilleure alternative de sortie pour les
investisseurs en capital ;
- L’intervention de l’Etat : l’Etat français a joué un rôle prépondérant dans la promotion de
l’activité de capital investissement en procédant :

ƒ La création de la Banque de Développement de PME (BDPME) en 1996 ;


ƒ La création des fonds communs de placement pour l’innovation (FCPT) en 1997 ;
ƒ La création de part de créateur d’entreprise, assortie d’un régime fiscal avantageux
pour les stock-options ;
Le capital investissement à travers le monde 46

En plus de ces mesures d’accompagnement, les pouvoirs publics français ont œuvré sur la
plan règlementaire qui s’est traduit par :

• 1998 la loi de finance porte sur l’exonération des produits de contrats d’assurances vie
de plus de huit ans investis en actions ;
• 12 juillet 1999 la loi sur l’innovation permet aux chercheurs de créer plus librement
leurs sociétés par le biais de leurs brevets d’nvention.

- L’aspect culturel : l’expérience relativement longue des Français dans le domaine du


capital investissement et le rôle important d’information qu’assure l’AFIC, sont autant
d’éléments contribuant à l’avènement culturel du métier.

IV. La pratique du capital investissement en Tunisie :


La Tunisie est le premier pays magrébin à s’être intéressé à l’activité de capital
investissement. Ayant compris l’importance que requiert ce métier, elle ne ménage aucun
effort dans l’avènement de ce nouveau mode de financement, créant ainsi les Sociétés
d’Investissement en Capital Risque (SICAR).

1. Le cadre juridique :

Les SICAR tunisiens sont régis par la loi 88-92 du 02 août 19988 relative aux sociétés
d’investissement qui sera révisée respectivement en 1992 et 1995.

La loi 95-87 du 30 octobre 1995, dans son article 21 définit clairement l’objet et le champ
d’intervention des SCAR comme organisme de participation pour leur propre compte ou pour
celui d’un tiers, en renforcement des fonds propres :
- Des nouvelles entreprises ;
- Des entreprises implantées dans des zones de développement régionales ;
- Des entreprises en difficultés ;
- Des entreprises contribuant à la promotion de la technologie et de l’innovation.

Avec l’accord du Conseil de Marché Financier (CMF) 52 , les SICAR ont la possibilité
d’effectuer des opérations connexes et comptables avec leur activité.

2. le cadre fiscal :

Le cadre fiscal appliqué aux SICAR a été défini par la loi 95-88 du 30 octobre 1995 octroyant
nombre d’avantages aux intervenants dans le métier.

2.1. Déduction des nouveaux revenus ou bénéfices réinvestis :

Conformément à l’article 1 et 2 de la loi 95-88, les personnes physiques ou morales peuvent


déduire de leurs revenus ou bénéfices imposables, les montants réinvestis dans la souscription

52
Le CMF est une autorité publique, indépendante, qui dispose de la personnalité civile et de l’autonomie
financière chargée de la protection de l’épargne investie en valeurs mobilières. Il assure dans ce cadre,
l’organisation des marchés et veille à leur bon fonctionnement afin d’en prévenir leurs éventuels
disfonctionnements. Il est également chargé du contrôle de l’information financière et de la sanction au
manquement ou infraction à la réglementation.
Le capital investissement à travers le monde 47

des SICAR ou placés auprès d’elles dans des fonds gérés, pour une durée minimum de cinq
ans à compter du 1ier janvier de l’année qui suit celle du placement.

La déduction ne doit pas aboutir à un impôt, sur les sociétés 53 ou sur le revenus des
personnes, inférieur au minimum d’impôt prévu respectivement par l’article 12 et 12 bis de la
loi 89-114 du 30 décembre 1989, qui est de 20 %.

2.2 L’imposition de la plus-value de cession :

L‘article 3 de la loi 95-88 stipule l’exonération totale de l’impôt, sans conditions sur les plus-
values de cession des actions et des parts sociales réalisées par les SICAR pour leur propre
compte ou pour le compte d’autrui.

2.3 L’apport de la loi 99-101 :

En vertu de l’article 20 de la loi 99-101 du 31 décembre 1999 portant loi de finance 2000, les
personnes physiques peuvent sous réserves des dispositions de l’article 12 bis de la loi 89-114
relative au minimum d’impôt, déduire de leur assiette imposable les revenus réinvestis dans la
souscription au capital des SICAR ou placés auprès d’elle dans des fonds gérés quand ces
derniers justifient l’emploi de 30 % au moins de leurs fonds propres dans le financement de
projets implantés dans des zones de développement régional.

3. Les instruments d’intervention :

La prise de participation des SICAR dans les projets qu’elle finance peut se faire par le biais
des instruments suivants :
- La souscription d’actions dans des sociétés anonymes ;
- La souscription d’actions à dividendes prioritaires sans droit de vote ;
- L’octroi de prêts participatifs ;
- La participation de portage avec constitution de garanties.

4. Analyse critique de l’expérience tunisienne :

4.1. Les atouts du capital investissement tunisien :

Malgré l’expérience récente de la Tunisie dans l’activité de capital investissement, le secteur


se porte relativement bien et affiche déjà des potentialités importantes dues :

4.1.1. Au rôle joué par l’Etat :

Les interventions de l’Etat tunisien sont inspirées de celles de l’Etat français dans la
promotion du capital investissement. En ce sens, il a pris quelques dispositions, nous en
citons :

- Les cadres réglementaires et fiscaux : la confection d’un cadre règlementaire propre au


capital investissement et l’adoption d’un régime fiscal adapté sont les deux éléments
moteurs pour la promotion du métier ;

53
IBS est de l’ordre de 35 % en Tunisie.
Le capital investissement à travers le monde 48

- Les fonds budgétaires ; la mise en place de ces fonds permet de procurer des ressources
aux SICAR ou d’intervenir à leur coté ;
- Les alternatives de garantie : la mise en place d’un système de garantie allège les risques
pris par les SICAR.

4.1.2. Aux acquis :

Il s’agit de gains réalisés par le capital investissement dans son parcours depuis 1995 :

- L’aspect culturel : les entreprises et personnes tunisiennes ont de plus en plus recours au
financement par capital investissement, et ce, grâce à une large diffusion
informationnelle ;
- Son champ d’intervention : la multiplication des SICAR a permis de toucher d’avantage
de secteurs et de répondre à une demande de plus en plus large ;
- La création d’emplois : partout dans le monde la résorption du chômage est une
caractéristique commune du capital investissement.

4.2 Les faiblesses du capital investissement tunisien :

Le capital investissement tunisien présente, toutefois des lacunes ci-après citées :

• Le manque de compétence professionnelle : la majorité des praticiens tunisiens en la


matière sont des banquiers de formation, alors que les deux métiers sont diamétralement
opposés. Cet aspect peut s’avérer très dangereux pour l’économie tunisienne ;
• Le portage d’action et la constitution de garanties : ce sont des aspects qui ne s’accordent
pas à l’activité de capital investissement. ces aspects sont étroitement liés au point
précédent.
Le portage d’action s’assimile plus à une activité bancaire et moins à une participation en
fonds propres. Quand à la constitution de garanties (réelle ou personnelle) elle ne
s’accorde en aucun cas avec la philosophie du capital investissement, autant d’éléments
faisant de la pratique tunisienne une activité bancaire.
• L’absence d’une structure centrale d’information : le rôle de ces structures (AFIC en
France, EVCA en Europe) est prépondérant dans la mesure où celles-ci représentent des
sources d’informations détaillées et fiables sur les interventions en capital investissement.

A travers cette section, nous avons pu constater l’essor qu’a pris le capital investissement,
aux Etats-Unis et en Europe. Ces pays ont promu cette activité par la mise en place d’un
environnement réglementaire propice à son développement. Par ailleurs, les efforts de la
Tunisie ne sont pas à négliger même si la pratique du métier de capital investissement
s’apparente à celui bancaire.

Section 2 : le capital investissement en Algérie ;


Après nous être intéressé aux différentes expériences étrangères dans la pratique du capital
investissement, il convient de nous replacer sur l’échelle nationale et tenter de situer le métier
dans la réalité économique et financiaire algérienne.
Le capital investissement à travers le monde 49

Nous commencerons cette section, par un bref constat économique et sociale, puis nous nous
intéresserons en suite à la pratique du capital investissement en Algérie et nous conclurons en
énonçant les perspectives du secteur.

I. Un bref constat économique et social :

Suite aux quelques évolutions survenues dans l’économie durant les année 90, l’Etat a prévu
certaines mesures pour remédier aux maux économiques.

1. Le secteur de la PME en Algérie :


Avant d’aborder le problème de performance des PME, nous essayerons de présenter un bref
aperçu des investissements de ces dernières années.

1.1. Bilan des investissements en Algérie :

L’avènement du code des investissements en 1993 a renforcé dans une certaine mesure,
l’investissement, notamment la création des PME, à travers les avantages qu’il confère.

Pour pouvoir cerner la question des investissements, nous nous intéresserons à l’activité
d’organisme spécifique tels que l’APSI 54 , CALPI, et ANSEJ.

1.1.1 L’APSI :

Entre 1993 et 2000, près de 3.344 milliards de dinars d’engagement ont été déclarés auprès de
l’APSI.

L’analyse de ce chiffre 55 permet de dégager les éléments suivants 56

- La dominance du secteur industriel : la dominance du secteur industriel dans le domaine


des investissements en Algérie est très importante : 37 % du total des projets déclarés à
l’APSI ont trait à l’industrie ; ces projets constituent 45 % du coût global et 40 % des
emplois à créer.
- La concentration régionale : la majorité des projets déclarés à l’APSI sont caractérisés par
une grande concentration dans les grands centres urbains, notamment dans le centre du
pays (21 % des projets réalisés à Alger).
- La faiblesse des réalisations effectives : nous pouvons lire dans un rapport du CNES
adressé à l’APSI :« l’évaluation des investissements recensés au niveau de l’APSI fait
ressortir la faiblesse des résultats obtenus, aussi bien pour les investissements nationaux
que pour les investissements étrangers. Les engagements cumulés d’investissement depuis
1993 à la clôture de l’exercice 2000 s’élèvent à près de 42 milliard de dollars US pour
plus de 43.000 projets.
Cependant un décalage important subsiste entre ces engagements et les investissement
effectivement réalisés ; ces derniers n’excèdent pas 500 milliards de dollars US » 57 .

54
APSI ; Agence de Promotion et de Suivi et de Soutien des Investissements, devenue l’Agence Nationale de
Développement des Investissements(ANDI).
55
Projet de rapport ; pour une politique de développement de la PME en Algérie, CNES, Alger .2002, pp 17.
56
Projet de rapport ; pour une politique de développement de la PME en Algérie, CNES, Alger .2002, pp 17 à 19.
57
Projet de rapport ; pour une politique de développement de la PME en Algérie, CNES, Alger .2002, pp 30.
Le capital investissement à travers le monde 50

1.1.2. Le dispositif des CALPI :

La CALPI est un dispositif chargé de répondre à toute demande d’information de terrain,


Formulée par les investisseurs.

1.1.3. Le dispositif ANSEJ :

L’agence Nationale pour le Soutien à l’Emploi de Jeunes est un dispositif qui concerne plutôt
les micros entreprises. Il a été lancé, effectivement, au second semestre de l’année 1997.

L’analyse de la répartition spatiale des projets, indique une grande concentration dans la
région du centre ; près de 49 % des projets y sont localisés.

2. Les contraintes au développement des PME algériennes :


Les PME algériennes doivent, au cours de leurs cycles de vie, faire face à un certain nombre
d’obstacles regroupés en deux catégories : ceux liés aux investissement en général en Algérie
et ceux liés aux PME.

2.1 Les obstacles liés à l’investissement en général :

L’investissement, en Algérie, réalise rarement les objectifs escomptés. Qu’ils soient réalisés
par des nationaux, par des étrangers ou en partenariat, les investissement sont toujours d’un
niveau insuffisant pour les raisons qui suivent ci-après :

ƒ Une fiscalité peu incitative ;


ƒ La pauvreté des instruments de financement de l’investissement et des instruments de
suivi ;
ƒ Les problèmes liés au foncier industriel ;
ƒ La longueur et la lenteur des procédures administratives, notamment pour la création
d’entreprises.

2.2 Les obstacles liés à la PME :

Outre les obstacles liés à l’investissement, d’autres problèmes liés aux PME peuvent être
recensé, nous en citons :

- L’inefficacité des structures d’assistance : en Algérie comme partout ailleurs dans le


monde, il existe des structures, telles que les chambres de commerce, et d’industrie,
les associations professionnelles ou les agences relevant de l’Etat, qui assurent
l’assistance et le conseil aux nouvelle entreprises. La contribution de ces organismes
est malheureusement peut significative dans notre pays.
- Les contraintes de financement : le financement des PME en Algérie, se fait
essentiellement par crédits bancaires d’investissement. les nouvelles techniques de
financement tels que le leasing et le capital investissement sont toujours peu
développées

L’avènement du capital investissement par le biais de la loi 06-11 relative à la société


de capital investissement, devrait revoir à la hausse les chiffres du métier.
Le capital investissement à travers le monde 51

3. La technologie et l’innovation en Algérie :

Nous nous accordons tous à reconnaître l’immense retard qu’accuse l’Algérie en matière de
recherche et de haute technologie, même si l’Etat a entrepris des mesures de redressement en
ce sens qui n’ont malheureusement pas abouti à grand chose.

L’un des dispositif mis en place par l’Etat, est la création de l’ANDVRDET 58 par le décret
exécutif n°98-137 DU « mars 1998, portant création, organisation et fonctionnement de
l’Agence Nationale de Valorisation des Résultats de la Recherche et du Développement
Technologique.

La création de l’ANDVRDET fut inspirée de l’ANVAR française, elle a pour mission :


• D’identifier et de sélectionner les résultats de la recherche à valoriser ;
• De contribuer à une meilleure efficacité dans l’exploitation des résultats de la
recherche et dans l’organisation du système et méthodes de valorisation, en vue de
promouvoir le développement technologique.
• De développer et de promouvoir la coopération et les échanges entre les secteurs de la
création et les secteurs des utilisateurs ;
• D’assister les inventeurs dans la prise en charge des prestations dans la réalisation de
prototypes, l’étude de marché , la recherche de partenaire et la protection de brevets ;

4. Le chômage :
Malgré les tendances émergeantes en faveur du recul du chômage, un nombre d’embauche
supérieur à la demande additionnelle, le chômage persiste et ne semble pas régresser.

La politique adoptée par l’Etat a été amortie par les compressions d’effectifs réalisées dans
certaines activités du secteur public. Ces compressions sont principalement dues au plan
d’ajustement structurel imposé à l’Algérie par le FMI en 1994.

II. La pratique du capital investissement en Algérie :


La réalité économique algérienne atteste du réel potentiel de croissance, à condition bien sûr,
de procurer aux divers agents économiques, un cadre idéal (réglementation, fiscalité,
dynamique des marchés, souplesse de l’offre et de la demande…) afin de répondre aux
pulsions de développement de notre économie.

Conscient de cette alternative de développement, l’Algérie envisage le capital investissement


comme solution potentielle à une partie des problèmes économiques.

1. Le cadre réglementaire du capital investissement :

Jusqu’en juin 2006, il n’existait encore aucun cadre réglementaire relatif à l’activité de capital
investissement, ceci n’a pas pourtant empêcher certains établissements financiers tels que la
FINALEP 59 ou la SOFINANCE 60 ou encore la CNAC d’exercer ce métier même dans la
majorité des cas, c’était du capital investissement qui ne disait pas son nom.

58
Agence National de Valorisation des Résultats de la Recherche et du Développement Technologique.
59
La Financière Algéro-Européenne de Participation.
60
La Société Financière de Participation et de Placement.
Le capital investissement à travers le monde 52

La loi 06-11 du 28 Joumada el Oula 1427 correspondant au 14 Juin 2006 relative à la société
de capital investissement (loi présentée en annexe), reflète l’intérêt que porte l’Algérie au
métier et sa ferme intention d’encadrer les opérations y afférentes.
Nous essayerons dans ce qui suit de présenter un bref résumé de la loi en question :

1.1. Statut et capital :

Ladite loi présente, dans son 2eme article, la société de capital investissement comme : « la
participation dans le capital social et toute opération consistant en des apports en fonds
propres et en quasi fonds propres dans les entreprises en création, en développement, en
transmission ou en privatisation ».

La société de capital investissement a la possibilité d’intervenir dans des opérations de capital


risque, capital développement, capital transmission ou d’opérations d’achat de participations
d’autres sociétés de capital investissement, au moyen de souscription ou d’acquisition (toutes
les autres catégories de valeurs mobilières assimilées à des fonds propres).

La société de capital investisseur est constituée sous forme de SPA, dont le capital minimum
est fixé par voie réglementaire et est libéré par tranche de 50 % à la date de sa constitution et
50 % selon les dispositions du code de commerce.

1.2. L’exercice de l’activité de capital investissement :

L'exercice de l'activité de capital investissement est soumis à une autorisation préalable


délivrée par le ministre chargé des finances, ayant reçu une demande d’autorisation, après avis
de la commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) et de la
Banque d'Algérie.

1.3. Les règles prudentielles relatives aux opérations de prises de participation :

Les prises de participation des sociétés de capital investissement ne doivent pas excéder 15 %
de son capital et de ses ressources, dans un même projet.

Chaque prise de participation doit être formalisée par la rédaction d’un pacte d’actionnaires
déterminant les modalité du partenariat entrepreneur/l’investisseur et la portée de pouvoir
d’ingérence de ce dernier. Cependant, les montants investis ne doivent pas dépasser 15 % du
capital social de la société cible.

1.4. Le contrôle de la société de capital investissement :

La société de capital investissement est soumise au contrôle de la commission d'organisation


et de surveillance des opérations de bourse (COSOB), qui s'assure de la conformité de
l'activité de la société aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

La COSOB exerce, vis-à-vis des sociétés de capital investissement, les missions et pouvoirs
qui lui sont dévolus par le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993.

La société de capital investissement transmet au ministère chargé des finances et à la


commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse :
Le capital investissement à travers le monde 53

- un rapport d'activités semestriel accompagné d'un état du portefeuille,


- les documents comptables et financiers de fin d'exercice requis,
- les rapports des commissaires aux comptes et tout autre document jugé nécessaire à
l'exercice du contrôle.

1.5. Le statut fiscal de la société de capital investissement :

La société de capital investissement bénéficie d’exonération de l’Impôt sur les Bénéfices des
Sociétés (IBS), pour les revenus provenant de dividendes, de produit de placement,et de
produit et plus-values de cession des actions ou de parts sociales.

La société est soumise à un taux d’intérêt de 5 % à titre d’impôt sur les Bénéfices des Sociétés
et bénéficie d’une période d’exonération de l’IBS, de cinq ans, à compter de la date de début
de son activité.

Il est à signaler, que seules les sociétés de capital investissement s’engageant à ne pas retirer
les fonds investis pendant une durée minimum de cinq ans, à partir du premier janvier qui
précède l’année de l’investissement, bénéficient d’une exonération de l’IBS pendant le même
durée..

La société de capital investissement est soumise à un droit d'enregistrement fixe d'un


montant de cinq cents dinars (500 DA), et de vingt dinars (20 DA) par page pour tout acte
de constitution, d'augmentation ou de réduction de capital et de cession de valeurs mobilières.

2. Les intervenants du capital investissement en Algérie :

Le marché de capital investissement est encore vierge et peu d’établissements activent en ce


sens. Aussi nous ne recensons que deux sociétés de capital investissement en plus d’une
compagnie d’assurance.

2.1. Les sociétés de capital investissement en Algérie:

L’absence de cadre réglementaire n’a pas empêché la pratique du capital investissement en


Algérie par le biais de deux établissements financiers en Algérie : la SOFINANCE et la
FINALEP.

La SOFINANCE :

La SOFINANCE a été constituée le 18 avril 2000 avec un capital social de 5 milliards de DA.
L’agrément de la Banque d’Algérie a été obtenu le 09 janvier 2001.

La SOFINANCE est un établissement financier agréé par la Banque d’Algérie, il est constitué
sous forme de société par action d’un capital social de 5.000.000 DA

La SOFINANCE intervient minoritairement pour une durée de 3 à 5 ans dans des opérations
de création, de développement, et de transmission d’entreprise
Le capital investissement à travers le monde 54

La FINALEP :

La FINALEP a été créée en avril 1993 sous forme de société par action au capital social de
73.750 MDA, entre des partenaires algériens (Banque de Développement Local, le Crédit
Populaire d’Algérie) majoritaire à hauteur de 60 % et des partenaires européens (Agence
Française de Développement et la Banque Européenne de d’Investissement) à hauteur de
40%)

2.2. L’AGCI, mécanisme de garantie :

La compagnie d’Assurance et de Garantie du Crédit à l’Investissement est une société par


action créée en 1998 avec un capital de 2.000.000.00 DA.

Les actionnaires de l’AGCI sont :


- Le trésor public à raison de 25 %
- Les six banques publiques ; BDL, CNEP, CPA, BEA, BADR, BNA) à raison de 12,5 %
chacune

La SGCI couvre les risque encourus par les organismes financiers algériens, les sociétés de
capital investissement comprises, au titre des financements d’investissement qu’il accordent
aux PME, quelles que soient leurs formes juridiques et leurs secteurs d’activités.

Il est à signaler que la CANAC 61 a activé dans le domaine par un programme baptisé
« aides au maintien de l’emploi ». Ce programme visait le financement d’entreprises en
difficulté dans un souci purement social, se fixant pour ultime but la préservation du niveau
d’emploi par le redressement de ces entreprises.

3. Les problèmes du capital investissement en Algérie :

Il existe plusieurs contraintes au développement du capital investissement en Algérie. Ces


problèmes sont essentiellement dus au manque de culture financière propre au capital
investissement et à l’environnement économique existant.
Nous en citons ci après les principaux problèmes :

ƒ Le manque de ressources : les deux sociétés opérant dans le marché, n’utilisent que leurs
fonds propres pour financer leurs investissements. Par ailleurs nous avons constaté que les
sociétés de capital investissement à l’étranger bénéficient de l’aide de fonds publics et de
ligne de fonds privés.
ƒ L’absence de mécanisme de sortie : cette phase constitue un véritable casse tête pour
l’avenir du capital investissement en Algérie, car ne l’oublions pas, l’Algérie est en phase
transitoire d’une économie politique (planifiée) à une économie de marché, rendant ainsi
la cession de participation difficile même aux industriels. De plus, la présence d’un
marché financier peu liquide et inadapté au besoin du métier, risque de bloquer les
investisseurs avec leurs participations entre les mains.
Seule alternative pour les sociétés de capital investissement en Algérie, céder leurs
participations au profit des entrepreneurs eux même ou à des investisseurs industriels.
ƒ La culture économique et financière : nous relevons ici un problème de mentalité et de
culture financière. En effet, l’esprit d’entreprise, le goût au risque et le sens de

61
Caisse Nationale d’Assurance Chômage.
Le capital investissement à travers le monde 55

L’innovation financière sont nombre d’éléments ne faisant pas partie de la culture de


l’agent économique algérien.

Par ailleurs, la culture patrimoniale de l’entrepreneur algérien prévaut, malheureusement,


la notion de secret et sa réticence quand à un partenariat actif sous-entendant l’ingérence
de l’investisseur financier dans la gestion de l’entreprise.

Au terme de cette section nous avons pu constater l’énorme retard qu’accusait le métier de
capital investissement algérien par rapport à la pratique du métier à travers le monde. Ce
retard est princièrement dû à l’absence de cadre réglementaire et au manque d’intérêt que lui
portaient les pouvoirs publics algériens.

Aujourd’hui, la promulgation de la loi 06-11, relative à la société de capital investissement et


les diverse formations lancées, en faveur de cadres d’établissements financiers et aux
employés de banque, destinés à faire partie de sociétés de capital investissement nouvelles,
ouvre une nouvelle ère pour la pratique du capital investissement.

Il est toute fois important de signaler la nécessité de renforcer cette réglementation par des
mesures d’accompagnement et de régler le problème de centralisation du métier afin de
garantir une évolution économique homogène des régions du pays.
Concept de capital investissement 56

CONCLUSION :

Il est toujours opportun de définir et de situer le concept, objet de l’étude, sous toutes ses
dimensions avant de s’intéresser à sa pratique. C’est ce que nous avons tenter de faire à
travers cette première partie : nous avons globalement présenté le métier et mis en exergue ses
principales particularités.

La capital investissement se définit en tant que technique de financement en fonds propres en


faveur des entreprise (PME) disposant un fort potentiel de croissance.

Ne disposant d’aucune garantie tangible pour son intervention, la société de capital


investissement cherche à compenser le risque encouru par un rendement maximum par la
réalisation à terme de plus-value lors de la cession des de sa participation dans le capital de
l’entreprise financée.
Les opération réalisées dans le domaine requière donc l’intervention de deux parties : d’un
cote les établissements spécialisais dans le capital investissement, de l’autre coté les PME
exprimant des besoins de financement et dont l’accès au financement traditionnel est devenu
un exercice laborieux.

Le logique du capital investissement destine ses structures d’investissement à intervenir en


symbiose avec les sociétés cible qu’elles financent en s’adaptant à leurs besoins et en
apportant des solutions pour chaque étape de leur cycle de vie : capital risque, capital
développement, capital transmission, bridge financing, capital reclassement et le financement
de retournement.

Le capital investissement s’averre être un moyen d’intervention incontournable pour les


économies désirant exploiter leur potentiel de croissance à travers la promotion des PME
innovantes, en particulier celle opérant dans le secteur de la haute technologie. Outre ses
atouts purement financiers et économiques, le capital investissement contribue efficacement
au développement régional ainsi qu’à la résorption du chômage.

L’engouement grandissant que suscite la pratique du capital investissement à travers le monde


(Etat Unis, Europe, Tunisie, Egypte, l’Imirates Arabes Unis) pousse aujourd’hui les pouvoirs
publics algérien, conscients de l’impacte que pourrait avoir la pratique du capital
investissement, à promouvoir l’activité par la promulgation de la loi 06-11 Joumada El Oula
1427 correspondant au 24 juin 2006 relative à la société de capital investissement (dans
l’attente du texte d’application).s l’avons bien compris le capital investissement

La spécificité de la logique d’intervention du capital investissement et compte tenu des


objectifs vise par les institutionnel en fond un métier à part entière intervenant en appliquant
ses propres modalités d’intervention. Nous l’avons bien compris le capital investissement se
distingue nous seulement par sa logique illustrée dans la première partie mais aussi par les
technique déployée, élément que nous traiterons dans la deuxième partie de notre mémoire.
Les aspects techniques du capital investissement 57

Partie 2

LES ASPECTS TECHNIQUES DU CAPITAL


INNVESTISSEMENT :

INTRODUCTION :

Dans un premier temps, il nous a été possible de constater le caractère à part entière du capital
investissement faisant, ainsi, partie intégrante de la finance d’une économie qui tend à se
développer.

Cependant, le capital investissement intervient dans l’économie par le biais de procédés et de


techniques qui lui sont propres et en conformité avec sa philosophie d’investissement. Il serait
donc aberrant de traiter des opérations de capital investissement, destinée à la base à favoriser
le partenariat des hommes et le partage des risques, en appliquant les techniques de finance
traditionnelle, en l’occurrence les techniques de financements bancaires phobiques.

Cette deuxième partie sera consacrée à la présentation des aspects techniques du capital
investissement, tels que repris par la théorie et admis par les professionnels du métier. Elle
s’articulera donc autour de trois chapitres :

Il sera question dans un premier temps, de présenter les outils techniques du capital
investissement lui permettant de se constituer une idée claire et précise sur les projets en
prospection, d’en mesurer la portée et la valeur pour pouvoir enfin prendre une décision quant
au devenir d’une éventuelle prise de participation des projets en question.

Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons au montage financier et juridique des
opérations de capital investissement. Nous découvrirons les divers instruments financiers
pouvant servir au montage d’une opération de prise de participation puis, nous aborderons les
diverses dispositions juridiques mises en place pour accompagner l’investissement et pallier à
toute éventuelle discordance entre les deux intervenants.

Enfin, il sera question dans le troisième chapitre du rôle partenarial que joue l’organisme de
capital investissement dans son intervention et ses éléments déterminants. Nous clorons par la
suite, en présentant les modalités de sortie du capital investisseur du capital de la société cible.
Etudes et décisions 58

Chapitre 1

Etudes et décisions :

Dans ce chapitre, il sera exclusivement question des aspects techniques du capital


investissement. Nous nous focaliserons sur les éléments les plus importants pour un capital
investisseur dans l’exercice de ses fonctions.

Il s’agira, en premier lieu, de décrire le business plan et de s’intéresser aux différentes études
y afférentes. En second lieu, il sera question des méthodes d’évaluation sur lesquelles se
fonde l’approche du capital investissement dans sa prise de décision. Enfin, nous évoquerons
les critères sur lesquels se basera le capital investisseur dans la formulation de sa décision
finale.

Section 1 : Business plan et études :

Il s’agira dans ce qui suit de présenter sommairement, le document de base sur lequel se fond
l’analyse du capital investissement et des éventuelles investigations menées par les capital-
investisseurs pour conforter leurs prises de décisions.

I. Le business plan :

Avant de se lancer dans quelques opérations d’investissement que ce soit, le capital


investisseur se doit d’effectuer une prospection sur l’ensemble des entreprises en recherche
de financement, ce qui lui permettra d’avoir une vue d’ensemble sur l’économie, de cerner les
besoins et de cibler les entreprises présentant un véritable potentiel de croissance.

Le business plan est le document d’analyse par excellence.Le capital- investisseur se basera
sur ce document pour procéder à la sélection.

1. Définition :

Le business plan ou encore plan d’affaire, est un document structuré, élaboré par
l’entrepreneur à l’intention des investisseurs potentiels. Il expose de manière complète,
détaillée, claire et objective le projet sous tous ses aspects ; innovants, techniques et
industriels, humains, commerciaux et financiers.

Il doit refléter, selon le cas, la réalité du projet ou de l’entreprise et doit, ainsi, être souple afin
de permettre toute modification imposée par une conjoncture pouvant survenir de l’extérieur
ou à l’intérieur même de l’entreprise.

Le business plan est un document rédigé généralement en 25 pages en moyenne et est


généralement composé de deux parties :
Etudes et décisions 59

ƒ La première est qualitative, reprend les choix stratégiques de l’entreprise et répond à des
objectifs bien précis. Elle se compose de :
i. Une présentation managériale : un résumé devant éveiller l’intérêt des
interlocuteurs en présentant le contenu général du projet d’entreprise sur une
page.
ii. Une partie stratégique comprenant :
- Une présentation globale du projet, de la commercialisation du produit et
l’organisation de l’entreprise.
- Une présentation du marché, de la croissance et de la segmentation marketing.
- Planification et présentation de l’entreprise à moyen terme.

ƒ La deuxième partie est quantitative et contient des tableaux chiffrés résultant de ses
choix (comptes d’exploitation, bilans prévisionnels, tableau de financement et de
trésorerie).

La rédaction du business plan est un exercice laborieux qui demande beaucoup d’effort et
d’attention. Ce pourquoi, l’assistance d’un expert comptable ou d’un intermédiaire spécialisé
est fortement recommandé aux porteurs de projets.

2. Le contenu du business plan :

Le business plan vise à présenter la stratégie de l’entreprise aux investisseurs. Pour arriver à
cette fin, l’entrepreneur devra procéder comme suit :

- Formuler des objectifs claires et précis.


- Définir la meilleure stratégie.
- Constituer un plan d’action.
- Mesurer les risques et proposer les solutions.
- Réunir les moyens nécessaires à la réussite du projet.

Nous illustrons ci-après la démarche la plus utilisée dans la rédaction d’un business plan :
Le/les promoteur(s) du Couple produit/marché l’environnement
produit.
Objectif

Stratégie

Communication Approvisionnement Recherche Gestion


Marketing Produit et production et développement

Plan financier

Schéma de rédaction d’un business plan 70 .


70
J-S LANTZ, guide d’aide à la conception d’un business plan, université du capital investissement, capital
investissement. com.
Etudes et décisions 60

2.1 Le facteur temps dans le business plan :

Le facteur temps demeure un élément déterminant dans l’élaboration du business plan.


L’horizon de projection du ce document s’étend, en général, sur trois ans et peut aller jusqu’à
cinq ans si le projet évolue dans un secteur à caractère peu conjoncturel.

Si l’entreprise existe déjà, son business plan ou plus précisément, son plan de développement
doit contenir tous les éléments constitutifs de son passé : stratégie et états financiers des trois
dernières années.

2.2 La présentation du business plan :

Dans un exposé de 25 pages, en moyenne, l’entrepreneur doit porter dans le détail tous les
aspects de son projet : Stratégique, managérial, économique et financièr.

Néanmoins, la présentation du business plan n’a pas fait l’objet de normalisation. Il est, donc,
rédigé à la guise de l’entrepreneur et y mentionne toute information -de quelque nature que
ce soit- jugée prépondérante. Nous présentons dans ce qui suit un modèle reprenant les
grands axes du business plan :

¾ Un résumé (2 à 3 pages) : il a pour vocation de donner rapidement et dès le début à


l’investisseur les raisons pour lesquelles, il est intéressant de participer au projet. Il doit
inspirer l’assurance que le projet ne repose pas uniquement sur une idée innovante, mais
aussi, sur une stratégie détaillée et une équipe suffisamment expérimentée pour mener à
bien le projet.

La description globale de l’entreprise :

- Statut de l’entreprise : a pour objectif de répartir les responsabilités, engagées par


l’équipe et les investisseurs, par la détermination du statut que l’on souhaite donner à
l’entreprise.
- Produit ou service fourni et sa place dans le marché : est destinée à éclairer
l’investisseur sur la mission que l’entreprise se fixe et dans quel contexte. Cette
partie est très importante puisqu’elle justifie l’intérêt du produit ou du service à
travers une certaine vision du marché présent et à venir (il est bien sûr nécessaire de
donner une projection du marché afin de justifier la pérennité du projet) sans,
dissocier, en aucun cas, entre le produit et son marché, deux entités indissociables.
- Equipe dirigeante :
« J’investis dans des gens, et non dans des idées » Arthur Rock 71 .
Fait valoir la qualité de l’équipe dirigeante de l’entreprise. Il pourrait être judicieux
de signaler, si c’est le cas, que les membres de l’équipe ont déjà travaillé ensemble
auparavant, ce qui confère au projet une crédibilité supplémentaire.
- Perspective de l’entreprise et stratégie à court et moyen terme : sert à garantir
l’investisseur du retour sur investissement.

Le résumé doit, en deuxième lieu, présenter les objectifs généraux de l’entreprise où


l’entrepreneur fait un bref rappel des différents objectifs qu’il s’est fixés en restant le plus
réaliste possible et sans rentrer dans les détails.

71
Arthur Rock, investisseur réputé dont le nom est associé à Appel ou Intel.
Etudes et décisions 61

¾ La première partie : conception du business plan : elle est présentée en trois


chapitres :

i. Analyse du produit ou du service rédigée en 3 pages, elle doit comprendre :

Analyse détaillée du produit ou du service :

- Description : rédigée à l’intention de l’investisseur potentiel, elle met en avant


l’évolution du produit dans le temps afin de le convaincre en insistant sur ce
qu’il possède d’innovant et les atouts qui le mettent en situation préférentielle
face à la concurrence.
- Applications clés : détailler les éventuelles applications du produit, sans omettre
de mentionner la protection légale dont il bénéficie, que ce soit par un brevet, un
secret…etc. l’entrepreneur peut y ajouter les projets, les idées de futurs produits
ou d’amélioration envisagés, pour montrer que l’investissement se fait dans la
durée ; l’investisseur pourrait être appâté par l’envie de faire croître une
entreprise innovante.

Accords déjà signés :

il est nécessaire de montrer l’existence d’accords commerciaux déjà signés avec un minimum
de deux voir trois contrats afin de prouver à l’investisseur que le projet a déjà fait objet de
démarchage obtenant la confiance d’autres partenaires(fournisseurs, partenaires, clients),
donnant au projet un caractère plus crédible.

Analyse du marché ;

Après avoir décrit le produit ou le service, l’entrepreneur devra présenter l’univers dans lequel
il est destiné à évoluer, l’analyse du marché a pour vocation de mettre l’entrepreneur face aux
inventeurs, il est, donc, important que le rôle de chacun soit bien défini car toutes les données
de cette étude sont facilement vérifiables d’où la nécessité de faire attention à la source de
l’information. De plus, l’analyse devra être aussi spécifique que possible car, une fois de plus,
le couple produit /marché sont indissociables.

Positionnement du produit sur le marché :

Toutes ces descriptions se feront en montrant l’adéquation entre le marché et le produit, il


faudra, à ce stade, définir le type de clients potentiels et le paysage industriel existant. La
place qu’occupe l’entreprise dans le segment considéré est aussi à définir, ainsi, que celle en
prévision.
La stratégie de conquête de nouvelles parts de marché sera développée, en montrant qu‘elle
est adaptée à la fois au produit et face aux concurrents présents.

Données industrielles :

Les données industrielles relatives au marché recherché y seront développées, telles que les
innovations industrielles, les innovations dans la production et de ses outils. Les régulations
gouvernementales seront aussi de la partie, ainsi que les futurs accords industriels envisagés.
Etudes et décisions 62

Il ne faut toutefois pas rentrer dans les détails de la technologie utilisée dans le cadre d’une
innovation qui seront développés par la suite.

Cible visée :

Elle doit comporter une analyse complète des clients potentiels, incluant le nombre de clients,
la stratégie commerciale, le taux d’achat par client et le taux de renouvellement du produit.
Cette partie est très importante car elle reflète des perspectives concrètes de vente.

ii. Objectifs et stratégies : (10 à 15 pages) :

Ce chapitre a pour but de reprendre les objectifs précédemment cités et de leur associer une
stratégie adéquate. Pour plus de crédibilité, la stratégie doit être détaillée à chaque étape de la
chaîne et ce jusqu’au consommateur.
Des orientations stratégiques bien définies représentent un gage d’un déterminisme bien
réfléchi, il est donc préférable de présenter différentes stratégies pour différents scénarios
possibles.

Plan général :

- mission entre amélioration et réponse à une demande précise : la stratégie ne sera pas
la même si l’on se propose de répondre à une demande ou si l’on se place dans le contexte de
l’amélioration d’un produit ou d’un service. Elle s’explique aussi par le contexte général du
marché et de la concurrence ainsi que leurs perspectives d’avenir.

- atouts à exploiter : il est aussi important de revenir sur les différents atouts que
l’entrepreneur se propose d’exploiter dans le développement du projet et qui justifient de ses
chances de succès.

Plan marketing :

- stratégie : doit prouver que le produit ou le service peut être développer et que
l’entreprise pénétrera le marché avec. La projection des ventes permettra de prévoir le taux de
croissance de l’entreprise.
- canaux de distribution : de part leur importance dans la chaîne de vente d’un produit, ils
apparaissent dans un plan solide de façon claire, et sont justifiés par la nature du produit
distribué ou du service fourni, ainsi que par la nature du marché pénétré et la localisation des
différents points de productions et de ventes.
- analyse des « six P »

- Produit (design et marketing) : mettre en avant les caractéristiques du


produit qui influencent directement sa commercialisation.
- Prix : la stratégie du prix doit s’expliquer par le coût du produit, son image
de marque, l’innovation qu’il présente, le type de réseaux de distribution
adopté, les prix de la concurrence, la promotion qu’il requiert et les marges
souhaitées.
- Place de distribution : il est important de déterminer les lieux de vente, ce
qui permet de justifier du choix des canaux de distribution choisis.
Etudes et décisions 63

- Positionnement : à partir de l’analyse de marché et des prévisions de


croissance de l’entreprise, l’entrepreneur doit être en mesure de prévoir
l’évolution des parts de marchés et de rentabilité de l’entreprise, un
élément déterminant pour la rentabilité de l’entreprise, la viabilité du projet
et les gains envisageables.
- Promotion : définit la politique de marketing, les supports sur lesquels
l’entrepreneur va s’appuyer ainsi que le moment opportun pour le faire.
- Personnel responsable du marketing : en souligne les atouts et justifie de la
pertinence de l’équipe.

iii. Partie opérative :

Il s’agit de présenter la structure de l’entreprise développée en incluant les données humaines,


matérielles et de clientèles que possède l’entreprise.

Ressources humaines :

Ce chapitre doit comporter tous les aspects liés au personnel de l’entreprise, il reprend,
notamment l’équipe constituée par l’entrepreneur, les compétences de chacun d’entre eux et
surtout leurs expériences.

Pour les projets de R & D, dont l’équipe comprend des chercheurs, il doit être fait mention de
la façon avec laquelle ils comptent accomplir leur mission.

S’il existe des lacunes dans des postes clés il est important de le signaler. L’investisseur, en
l’occurrence le capital investisseur, pourrait débloquer la situation grâce à son apport
relationnel.

Outre ces dispositions générales, cette partie doit reprendre :

- la stratégie de recrutement
- la politique de sous-traitance
- le conseil d’administration
- les consultants
- l’arbre hiérarchique

Biens matériels :

- équipements : tout les biens en possession de l’entreprise ; matériel, locaux,


immobiliers, terrains, stocks… tout équipement figurant à l’actif du bilan.
- ressources : provenances des fonds, leurs constitutions et leurs exigibilités

Service clientèle ;

Il est étroitement lié aux réseaux de distribution et à la politique commerciale de


l’entreprise. Il y est, essentiellement, fait allusion aux modalités de paiement dont
pourraient bénéficier les clients de l’entreprise.
Etudes et décisions 64

Frais complémentaires : taxes, assurances, licence requise.

¾ Seconde partie : C’est l’une des parties les plus importantes du business plan et
mérite pour cala une attention particulière. Elle se compose de cinq chapitres.

i. Finances : (3 à 5 pages) :

Soucieux de la rentabilité et de la croissance de son entreprise et conscient de l’enjeu que cela


représente, l’entrepreneur élabore des prévisions financières détaillées afin de souligner les
objectifs de performance et de retour sur investissement attendus.

Stratégies et objectifs :

Dans un premier temps, il convient de délimiter clairement les objectifs poursuivis et les
stratégies adoptées pour les atteindre. Toutefois, ces objectifs doivent être raisonnables pour
qu’ils puissent être réalisés.

Sources du capital :

Il est nécessaire de donner une estimation des fonds requis pour réaliser le projet, cela se
déduit des prévisions chiffrées de la balance commerciale, des comptes d’exploitations, de
l’état du cash-flow sur les deux ou les trois années à venir, d’en spécifier le type et d’en
expliquer l’usage ainsi que le retour sur investissement.

ii. Risques : (2 pages) :

Gestion des risques :

Le but de ce chapitre est de donner une évaluation des risques encourus par l’entreprise et
d’expliquer les solutions que l’équipe de management compte mettre en place pour résoudre
ces différents problèmes. Ce chapitre doit refléter l’aptitude de l’équipe à prendre des
décisions opportunes face à des situations délicates.

- Identification : il s’agit d’identifier les risques et de les quantifier.


Si le futur demeure délicat à prédire, il est du devoir de l’équipe de management de garantir le
succès du projet et de l’optimiser.

- Minimisation des risques : après avoir identifier les risques, l’entrepreneur doit
montrer qu’il est prêt à y faire face et ce en envisageant différents plans d’intervention.

iii. Données chiffrées : Prévisions financières :

Ces données représentent une simulation de l’exploitation de l’entreprise sur les premières
années de son activité. Elles sont donc sensées quantifier toutes les prévisions financières de
l’entreprise et les transcrire en

- comptes d’exploitation,
- comptes de résultat,
- bilans des actifs et des passifs, et cash-flow
Etudes et décisions 65

iv. Technologie, système : (2 pages) :

Le business plan repose sur une innovation ou sur une opportunité, il est par conséquent,
important de souligner cet aspect majeur en lui consacrant ce chapitre. Mais comme, le
produit a déjà été décrit de façon détaillée dans la section d’analyse du produit et celle du
marché, l’entrepreneur se contentera de spécifier les aspects les plus techniques du produit

Technique :

- Innovation : si le projet repose sur une innovation, l’entrepreneur doit en faire


mention et d’en préciser clairement la nature et le fonctionnement, et ce en relation avec les
besoins du marché.

- Brevet : doit spécifier si l’entrepreneur possède les brevets nécessaires, et si cette


position de propriété est suffisamment protégée. Il est aussi nécessaire, si l’entrepreneur est en
possession de marque ou de logos, d’en expliciter les protections dont ils bénéficient.

- Méthodes : s’il s’agit s’une nouvelle méthode que l’entrepreneur souhaite mettre en
application, il précisera les caractéristiques de son fonctionnement et l’équipement spécifique
qu’elle requiert. Il peut aussi, présenter une comparaison avec les produits ou services de la
concurrence pour mettre en reliefs cette innovation.

v. Appendice :

Ce chapitre clos le business plan. il revient, par conséquent, sur les conditions de succès du
projet.

Enjeux : (Analyse, Solutions envisagées) :

Cette section liste et définit les barrières connues qu’il faudra franchir lors du développement
du projet. L’entrepreneur doit avoir, déjà, étudié les problèmes rencontrés et y apporter des
réponses qu’il reportera dans cette section

Résumé des principaux acteurs : (Partenaires, équipe de direction) :

Dans cette dernière partie, il sera question des partenaires et des personnes qui mènent le
projet au coté de l’entrepreneur en dressant leurs profils professionnels.

3. Utilité du business plan :

Le business plan revêt une importance capital tant pour l’entrepreneur que pour l’investisseur
financier.

Pour l’entrepreneur, c’est l’occasion d’ordonner ses idées et de les mettre à l’épreuve en les
soumettant à l’appréciation de l’investisseur afin de lui prouver son éligibilité à un apport
financier. Il s’agit donc d’une fiche de route que l’entrepreneur doit suivre en vue de réaliser
des projections de développement et de croissance.
Etudes et décisions 66

Le business plan est un atout considérable pour l’entrepreneur qui, outre la levée de fonds,
devient le fil directeur permettant de motiver l’équipe de recherche et de production et de les
concentrer dans les objectifs du projet de départ.

Les investisseurs de leur coté se baseront sur l’étude du business plan dans leurs prises de
décisions. En effet, le business plan atteste du sérieux du projet, de l’adéquation de la stratégie
face à la concurrence, de la compétence de l’équipe et de l’opportunité d’investissement.

Souvent, investisseurs et entrepreneurs arrivent à un commun accord, et rédigent ensemble un


business plan qu'ils concrétisent sur le terrain.

4. La « Blind Note » et « la Management Présentation » :

Les entrepreneurs postulant pour une demande de financement de leurs projets souhaitent,
dans la majorité des cas, conserver la confidentialité des informations inhérentes au projet ou
au procédé d’innovation qu’ils présentent.
Avant de présenter un business plan détallé, l’entrepreneur soucieux de la confidentialité des
informations que présente son projet, dispose de formule plus simples et à moindres coûts
telles que la « Blind Note » et la « Management Présentation ».

4.1. la Blinde Note :


C’est une présentation sommaire de l’entreprise ou du projet qui peut être largement diffusée
car elle ne contient aucune information confidentielle.

Le business plan ne sera présenté au capital investisseur que s’il manifeste un réel intérêt pour
le projet et signe un accord de confidentialité 72 .

4.2. la Management Présentation :


La Management Présentation est une pratique courante chez les start-up invitées à présenter
leurs projets devant un auditoire d’investisseurs. Elle est présentée sous forme de transparents
ou de diaporamas animés par un chef de projet ou par un membre de l’équipe.

II. la phase d’étude :

La réception du business plan par le capital investisseur est conditionnée par la signature d’un
accord de confidentialité. Commence alors, une série d’investigations et d’analyse sur la base
des informations qui y sont contenues afin d’évaluer et de minimiser le risque que présente le
projet.

Cette étape est caractérisée par l’important nombre de rejets des dossiers. Elle est réalisée en
deux étapes ; la première est effectuée par le capital investisseur lui-même ; la deuxième est
confiée à des auditeurs spécialisés pour une analyse plus poussée du dossier.

1. l’étude du projet :

Cette étude consiste en l’étude technico-économique et financière du projet ainsi qu’en un


jugement des aptitudes des hommes qui vont le gérer.
72
Voir infra, accord de confidentialité, p. 84 ;
Etudes et décisions 67

1.1. L’étude technico-économique :

L’étude technico-économique est une analyse fine du business plan accomplie par une équipe
spécialisée dans le capital investissement. A travers cette étude, l’équipe élaborera la première
esquisse d’intervention en statuant sur la viabilité et l’opportunité du projet et doit mettre en
exergue tous les aspects externes et internes s’y rattachant.

Finalement, l’investisseur s’efforcera :

- de bien connaître l’environnement économique, les intervenants sur le marché et


leurs stratégies ;
- de bien comprendre la spécificité du projet et ces capacités d’insertion dans le
marché ;
- de s’assurer de la cohérence de la stratégie et que les hommes sont à même de la
mettre en œuvre.

L s’agira donc de

faire un diagnostique externe ; celui de l’environnement économique, des


concurrents et de leurs stratégies ;
procéder à un diagnostique interne ; celui des points forts et des points faibles du
projet ;
s’assurer en définitif, de la complémentarité qui pourrait exister entre l’entreprise et
le milieu dans lequel elle évolue.

L’équipe de capital investissement utilisera une méthode d’analyse adéquate pour chaque type
de projet, qu’elle soit devant un projet de haute technologie (high tech) ou de faible
technologie (low tech), un projet de création d’entreprise, de développement ou de
transmission ; l’approfondissement de l’étude variera selon le cas.

1.2. l’étude financière :

Les investisseurs financiers s’intéressent essentiellement à trois points :


- l’étude des marges : marge brute, marge nette, RBE, résultat net…
- la structure financière : fonds propres et endettement ;
- le financement du bas de bilan : stock, créances, crédits, fournisseurs, besoin en
fonds de roulement, fonds de roulement, trésorerie…

Après cette étude, l’investisseur sera en mesure d’apprécier la santé financière de l’entreprise
et de faire des prévisions quant à ses besoins et sa capacité à réaliser des niveaux de rentabilité
satisfaisants, elle peut, par conséquent, influer sur la prise de décisions des financiers

1.3. le jugement sur les hommes :

C’est le diagnostique le plus difficile car il porte sur le jugement des hommes et des femmes
qui assurent le lancement et le suivi du projet quant à leur charisme pour diriger une équipe et
leurs aptitudes à mener le projet à bien. Un diagnostique révélateur, sachant que la majorité
des projets ayant échoués lors de financement par capital investissement ont pour origine
l’incapacité des entrepreneurs à les mener à bien et à motiver leurs équipes.
Etudes et décisions 68

L’analyse du capital investisseur se basera essentiellement sur le passé des entrepreneurs et


des gestionnaires, pour se faire une idée sur leur professionnalisme et leurs personnalités ; les
affaires qu’ils ont réalisées, leurs choix de collaboration, leurs réussites et leurs échecs,
nombre d’informations qui renseignent l’investisseur financier sur leurs qualités de chefs
d’entreprise et de leurs collaborateurs.
Il n’existe pas de méthode formelle pour juger de la qualité des hommes, néanmoins,
l’investisseur financier doit compter sur son intuition dans l’appréciation d’un certains
nombres de critères communs de sélection tel que : le savoir de combinaisons entre les out-put
et les in-put en vue d’une éventuelle création de richesse, le savoir vendre du produit et
surtout le savoir faire dans la création de valeur ajoutée ainsi que ses inspirations stratégiques.
L’investisseur n’oubliera pas de prendre en compte le fait que les chefs d’entreprise et leurs
collaborateurs doivent assumer différents rôles de production, de l’animation au
développement, vendre le produit et faire vendre leur titres sur le marché financier.

2. La phase d’audit et d’expertise (les due diligence) :

les due diligence interviennent au moment où l’entrepreneur et le capital investisseur sont


parvenus à un accord préalable sur les termes et les conditions de financement, elles
interviennent donc avant la signature de l’accord définitif de financement et, en général, avant
que l’investisseur n’ait signé la lettre d’intention.

Le terme anglo-saxon « due diligence » signifie que le capital investisseur procèdera aux
vérifications des informations contenues dans le business plan outre les autre investigations
sur l’équipe dirigeante et le secteur.

Un réel travail de détective qui a pour objet de minimiser au maximum les risques liés à
l’investissement et dont l’envergure dépend du type de situation rencontrée (taille de
l’entreprise, durée de l’exploitation, vitesse de croissance, complexité des procédés
technologiques, le financement demandé et la clarté du business plan fourni).

Les due diligence seront menées par des cabinets d’expert et d’audit (réseaux d’experts),
externes à la société de capital investissement, et qui interviendront sur les points suivants :

2.1. Audit comptable et financier :

A l’exception des start-up le capital investisseur commandera systématiquement un audit


comptable et financier auprès d’un cabinet d’audit spécialisé afin de s’assurer de la bonne
santé financière de l’entreprise.
Il consiste en une analyse financière des comptes et bilans de l’entreprise existante et une
reconstitution des plans de financement et des plans de trésorerie.

2.2. Audit juridique :

L’audit juridique est assuré par les avocats du capital investisseur, ces derniers se chargeront
d’examiner minutieusement les contrats commerciaux de l’entreprise ainsi que ses livres :
livres des assemblées générales, livres des conseils d’administration. Ils se chargeront
également de la vérification de la propriété des brevets et s’assureront de leur protection au
niveau national et international.
Etudes et décisions 69

En général, Ce sont les même avocats qui mettront au point des documents juridiques
inhérents à la conclusion du contrat définitif d’investissement entre l’investisseur et le capital
investisseur.

2.3. Audit fiscal :

L’audit fiscal consiste en l’examen de la situation fiscale et de toutes les opérations d’impôt
effectuées : impôt sur les sociétés, TVA, impôt sur les plus-values, taxes sur les salaires,
cotisations sociales…

2.4. Audit des compétences :

Le capital investisseur commandera un cabinet de conseil en ressources humaines qui se


chargera de vérifier l’organisation et d’examiner la cohérence et la clarté de la nomenclature
des postes. Ces vérifications porteront aussi, sur le respect par l’entreprise de la législation du
travail.
Le capital investisseur s’enquerra des revendications des membres du syndicat et prendra
connaissance des accords précédemment conclus afin d’éviter des conflits sociaux futurs.

2.5. Audit des systèmes et des procédures informatiques :

Le parc informatique joue aujourd’hui un rôle important dans la performance des entreprises,
par conséquent, une société de service informatique pourrait être mandatée pour vérifier l’état
de l’outil informatique en vue d’un éventuel renouvellement.

2.6. Audit environnemental :

Le recours du capital investisseur à l’audit environnemental s’explique par la législation


environnementale de plus en plus sévère dans sa politique du pollueur payeur.
Cet audit permet d’assurer que les risques de pollutions dus au projet ne dépassent pas les
quotas fixés par la législation. Cet audit a également pour mission d’assurer au capital
investisseur qu’il n’aura pas à payer les dépassements en pollution, des dirigeants antérieurs
de l’entreprise, en cas de transmission.

2.7. Audit des assurances :

Un certains nombre d’activités, en particulier industrielles, requièrent des conventions


d’assurances adéquates. C’est pourquoi un cabinet spécialisé devra se charger de revoir les
polices en fonction des risques encourus.

La phase d’audit est cruciale, tant pour l’entrepreneur que pour le capital investisseur.
En effet, l’opinion que se fait le capital investisseur de l’entreprise ou du projet est alimentée,
au cours des négociations, par les résultats auxquels sont parvenues les due diligence.
Les conclusions auxquelles sont parvenues les due diligence serviront de référence pour la
détermination du contenu de la garantie du passif et du choix de la formule de valorisation de
l’entreprise.
Etudes et décisions 70

Section 2 : Valorisation des entreprise et critères de décision :


Dns cette section, nous allons essayer de reprendre sans trop détailler, les techniques utilisées
par l’investisseur en capital investissement pour la valorisation de l’entreprise à financer, puis,
nous préciserons les critères sur lesquels il se base pour formuler ses décisions.

I. La valorisation de l’entreprise :

L’évaluation des entreprises demeure, aujourd’hui, l’un des problèmes financiers les plus
complexes. En effet, la démarche à suivre est directement liée à l’idée que l’on se fait et à la
définition que l’on se donne de l’entreprise. Cette dernière peut être considérée comme un
ensemble d’actifs matérialisés par le patrimoine industriel et immobilier. A partir de cette
définition, différentes méthodes d’évaluation ont été proposées, s’appuyant soit sur le concept
patrimonial soit sur celui de la rentabilité ou des flux, soit sur une combinaison des deux
approches.

L’évaluation doit aboutir à deux constats essentiels :


- La participation en pourcentage du capital investisseur lui assurant une position
minoritaire.
- La possibilité de réaliser des plus-values à la sortie

Ces méthodes d’évaluation sont en constante évolution et dépendent de plus en plus des
nouveaux produits financiers 73 , elles diffèrent selon le cas, qu’il s’agisse d’une entreprise en
création ou d’une entreprise déjà créée.

1.1. La valorisation d’une entreprise en création :

Les entreprises en création sont confrontées à un double problème ; le premier est que les
fondateurs doivent détenir suffisamment de capital pour être majoritaire et conserver ainsi
leur position le plus longtemps possible ; le deuxième est qu’ils doivent collecter
suffisamment de ressources pour boucler le plan de financement afin d’assurer le succès de
l’entreprise.
Durant cette phase, l’intervention du capital investisseur peut s’opérer de deux manières
différentes :

L’entrée au pair : En l’absence d’un passé comptable, le capital investisseur retient


comme valeur de l’entreprise en création son capital social. Il souscrira alors, de la même
façon que les fondateurs, des actions en numéraire pour leur valeur nominale.
Cependant, si le montage financier de l’affaire veut que les financiers soient minoritaires,
leur participation peut être volontairement limitée, toute autre apport se fera sous forme de
« comptes courants associés ».
L’entrée avec paiement d’une prime d’émission 74 : les investisseurs souscrivent des
actions en numéraire à une valeur supérieure à leur valeur nominale.

73
Intervention de la théorie des options dans l’évaluation des entreprise, en particulier, des start-up innovantes
pour plus de précision voir l’article de : M Chérif et Bareto, « valorisation des start-up » ; les options réelles »,
BANQUE STRATEGIE , mars 2001, pp. 11 à 14.
74
La prime d’émission à pour but d’assurer l’égalité entre les anciens et les nouveaux actionnaires.
Etudes et décisions 71

Tout apport effectué par l’entrepreneur à la société ; un savoir faire particulier, un marché,
un brevet déposé ou tout autre actif valorisable, fera l’objet d’une estimation par un
commissaire aux apports, le capital investisseur entrera dans le capital de l’entreprise en
payant une prime d’émission, puisque, la valeur de l’entreprise aura progresser par
conséquent.
Dans la plupart des cas de création d’entreprise dans les secteurs à fortes intensités
capitalistiques telles que les biotechnologies et l’électronique, le capital investisseur se
retrouve majoritaire, vu les sommes importantes nécessaires au démarrage de l’affaire.
Cependant, l’entrepreneur et son équipe pourront renforcer leur position au fur et à mesure
que l’entreprise génère des bénéfices, ils pourront, alors utiliser les stock-option ou,
encore, les bon de souscription d’actions 75 qu’il percevront au cours du développement de
l’entreprise.

1.2. La valorisation d’une entreprise déjà existante :


L’évaluation de l’entreprise est souvent une question de points de vue, fortement subjective et
divergeant selon les hypothèses de bases retenues.

Pour les entreprises non cotées, l’évaluation se base sur des éléments objectifs prenant en
compte le passé comptable et financier de l’entreprise ainsi que des prévisions sur les résultats
futurs dont la réalisation est incertaine leur conférant donc un caractère subjectif. Pour
l’investisseur, l’entreprise est un capital qui génère des revenus, ce pourquoi le capital
investisseur retient la valeur de ce capital (situation nette comptable ou réévaluée) ou la
capitalisation des flux de revenus passés, présents et futurs. L’investisseur en capital peut,
aussi, utiliser des méthodes comparatives de valorisation telles que l’analyse du PER des
entreprises comparables à celle financées.

Dans ce cas, les méthodes les plus couramment utilisées par les capital-investisseurs sont :
1.2.1. Les méthodes patrimoniales :
Elles sont au nombre de trois, l’actif net comptable, l’actif net comptable corrigé et l’actif net
avec la prise en compte du goodwill. Elles constituent par leur simplicité des approches
privilégiées pour beaucoup d’évaluateurs.
Leur fondement essentiel est, comme leur nom l’indique, une approche en terme de
valorisation des différents éléments patrimoniaux qui composent la firme, aussi bien en actif
(équipements, matériel, immeubles) qu’en passif (dettes). De ce fait la valeur de l’entreprise
n’est que la somme de la valeur individuelle de ses éléments constitutifs.

1.2.2. la valorisation par la rentabilité :

Cette méthode reproche à celles patrimoniales leur caractère statique.


Même si la méthode du goodwill introduit une certaine dynamique dans la méthode de l’actif
net corrigé en proposant des solutions quand à l’évaluation des actifs incorporels, la
rentabilité de l’entreprise reste, toute fois, inexplorée.

Prime d’émission = prix d’émission (prix de souscription des actions à l’émission) - valeur nominale (montant
du capital social /nombre d’actions composant le capital).
75
Voir infra p.80;
Etudes et décisions 72

Les méthodes prospectives et dynamiques ont été développées afin d’apprécier la valeur de
l’entreprise en tenant compte de la gestion future du projet et des prévisions de rentabilité.
Parmi ces techniques nous citerons : la capitalisation de l’EBIT 76 ou de l’EBITDA 77 , la
capitalisation des cash-flow et la capitalisation des cash-flow actualisés.

1. présentation des méthodes de valorisation 78 :

Pour chaque méthode, nous avons présenté :


- la formule de calcul de la valeur de l’entreprise ;
- la facilité d’utilisation de la méthode (attribution d’une note de 1 à 5) ;
- le(s) stade(s) de développement du projet au(x) quel(s) cette méthode est adaptée;
i. création ;
ii. préfiguration et lancement commercial ;
iii. croissance de l’entreprise.

Nom de la Facilité
79
méthode présentation Stade d’utilisation

La situation nette comptable correspond à


l'actif de la société diminué du montant des
Situation nette
dettes, c'est-à-dire le capital apporté 1à3 1
comptable
additionné des bénéfices mis en réserve.
(SNC)
Généralement, on valorise une société en
multipliant la situation nette comptable par
un coefficient compris entre 1 et 3.

SNR = Actif réévalué – Dettes.


L'actif réévalué suppose une réévaluation
Situation nette
des immobilisations, de l'actif circulant 5
réévaluée 4
(stock, créances) et des éléments de passif.
(SNR)
On multiplie cette situation nette réévaluée
par 1 à 3 pour valoriser l'entreprise.

EBTT = Résultat net + Intérêts + Taxes +


éléments exceptionnels = résultat
Méthode de d'exploitation - participation des salariés -
l'EBIT ou de amortissements et provisions
l'EBITDA EBITDA = Résultat net + Impôts + 3 et 4 2
amortissements et provisions + Intérêts +
éléments exceptionnels = résultat
d'exploitation - participation des salariés

76
Earning Before Interests and Taxes.
77
Earning Before Interests, Taxes, Depreciation and Amortizations.
78
PALANCA-PASTOR Gildo et a, Business Angel ; une solution pour financer les start-up, Ed d’Organisation,
Paris. 2000, pp. 197 à 199.
79
Le stade de développement du projet auquel le projet est adapté :
1 : création, 2 : préfiguration et croissance commerciale, 3 : croissance de l’entreprise, 4 : maturité de
l’entreprise.
Etudes et décisions 73

On multiplie ces soldes par 4 à 6.

Capitalisation MBA = amortissements + provisions +


des cash-flows résultat net On multiplie par 3 à 6 les cash- 2 et 3 3
flows de l'entreprise.

Méthode de La valeur de l'entreprise correspond à


l'actif net avec l'actif net additionné du goodwill.
prise en compte Le calcul du goodwill et de l'actif net
2-3 3
du goodwill comptable sont détaillés au pied du
tableau.

Fondée sur la trésorerie, cette méthode


évalue l'entreprise en fonction de sa
capacité à générer des cash-flows. La
formule qui permet de calculer ce qu'on
appelle les free cash-flows ou PCF est la
Méthode des
suivante :
cash-flows
PCF = (EBE * (1 - IS) + (DAP * 1S) -
actualisés
(Investissement + Variation BFR).
2à4 3
Valeur de l'entreprise = S (FCF/ (1+i)1).
Cette valeur est calculée sur un certain
nombre d'années et i représente le taux
d'actualisation des cash-flows année après
année.
Le détail de la formule est repris au pied du
tableau.

Le PER est un multiple du résultat net. Le


PER est également l'inverse du taux
Méthode du PER
d'actualisation attendu.
(Priée Earning 2à4 1
On le compare généralement avec les PER
Ratio)
d'entreprises cotées du même secteur.
PER = l / (taux d'actualisation attendu).
Valeur de l'entreprise = PER* résultat net.

Pour la méthode du goodwill :

L’actif net corrigé (ANC) = actif – dette. 80

Le goodwill (GW) = ∑ t =1... n


(B – i * ANC) / (1 + r) t où :
(B – i * ANC) : sur valeur de l’année n.
B : bénéfice de l’année n.

80
A la différence de l’Actif Net, ces comptes sont réajustés pour tenir compte des disparités qui peuvent
apparaître entre l’image comptable de l’entreprise et sa réalité comptable et financière.
Etudes et décisions 74

I : le taux de placement. Généralement le taux du marché obligataire.


n : est la période d’actualisation.
Pour la méthode de free cash-flow :

EBE : Excédent Brut d’Exploitation = Résultat d’exploitation + DAP


IS : Impôt sur les Sociétés.
DAP : Dotation aux amortissements et aux prévisions.
S: Somme pour t = 1…….n où n est le nombre d’années considérées pour l’actualisation.

II. Les critères de prise de décisions :

A ce stade des relations entre investisseur et entrepreneur, le capital investisseur a déjà un


pied dans le projet qui lui a été soumis. La probabilité de rejet est très faible ,sauf risque
majeur, mais il devra, toutefois, prendre une décision définitive quant à son engagement.

L’étude du business plan révèlera cinq principaux critères de décision sur lesquels se basera le
capital investisseur dans sa prise de décision finale : le management, le couple
produit/marché, stratégie, les aspects financiers et les possibilités de sortie.

1. le management :
Le capital investissement attache une très grande importance à la qualité des hommes ; non
seulement leurs individualités et la valeur ajoutée que pourrait apporter chaque membre de
l’équipe, mais, aussi, la cohérence qu’il dégage et leur force d’équipe.
Les Américains sont à cheval sur ce genre de critères, ils affirment qu’il suffirait d’un
business plan et d’une fiche de référence pour décider d’un investissement.
Le jugement des hommes demeure néanmoins très difficile lorsque le capital investisseur se
retrouve face à un jeune entrepreneur tout fraîchement sorti d‘un laboratoire ou tout
simplement face à des entrepreneurs sans expérience entrepreneuriale mais affichant
néanmoins une très grande volonté.

2. le couple produit/marché :
Le capital investisseur a pour principal souci de mettre sur un marché porteur un produit ou
un service de qualité. En effet, si le produit promu est trop sophistiqué et jugé trop complexe
pour le client, il lui sera difficile, voir impossible de trouver un marché.
D’autre part, le marché auquel le produit est destiné doit être d’une taille optimale. En effet,
si le marché est trop petit l’entreprise risque de s’y s’étrangler car la rentabilité qu’elle génère
ne couvre plus ses investissements. Par ailleurs, si le marché est trop vaste, l’entreprise risque
de se perdre face à ses concurrents.
En fin, le capital investisseur prendra le soin de vérifier que le taux de croissance de
l’entreprise fiancée est supérieur à celui du marché dans lequel elle est destinée à évoluer

3. la stratégie :

La stratégie adoptée par l’entrepreneur doit être adaptée à ses ressources, tant humaines que
financières, et étudiée sous ses divers aspects :
aspect industriel et économique : inclus le choix qu’aura l’entrepreneur à faire
quant au recours à la sous-traitance.
Etudes et décisions 75

Aspect commercial : l’entrepreneur doit justifier les moyens de ses objectifs


commerciaux, il optera ainsi, soit pour l’emploi de ses propres réseaux
commerciaux, soit pour le recours à des agents externes de concession.
Si l’entrepreneur a l’intention d’investir des marchés étrangers, il devra
commencer par l’implantation d’agents commerciaux à l’étranger puis par la
création de filiales.
Dans le cas de produit innovant, l’entreprise doit élargir au maximum son
marché par sa commercialisation dans les points de vente de grandes
consommation.

4. les aspects financiers :


Le capital investisseur aura trois questions auxquelles il devra trouver une réponse :
• quelle serait l’éventuelle rentabilité dégagée par le projet ?
• quel est le niveau de rentabilité optimale pour la société de capital
investissement ?
• à quelle hauteur engager la société ?
Pour ce qui est de la rentabilité du projet, l’entrepreneur devra assurer une rentabilité
supérieure à celle de la moyenne du secteur dans lequel il intervient. En effet, si le projet
apporte une nouveauté technique ou technologique, le capital investisseur exige de lui une
rentabilité supérieure à celle de son marché.
Par ailleurs, les exigences du capital investisseur seront d’autant plus importantes que les
risques que présente le projet à financer sont importants.
En moyenne, le métier de capital investissement génère un TRI de l’ordre de 15 à 18 %, un
taux relativement faible si l’on considère que dans la majorité des cas le TRI attendu est de
l’ordre de 30 %.Ce taux est souvent écorné une fois greffés les frais de gestion et les
provisions.
En fin, le capital investisseur prendra compte du montant d’investissement que la société peut
fournir et des modalités de financement et surtout du timing de financement.

5. les possibilités de sortie :


La sortie du capital de la société cible est une étape cruciale lors de financement par capital
investissement, ce pourquoi l’investisseur accorde une grande importance à la liquidité future
de sa participation et doit assurer au maximum sa sortie.
Les modalités de sortie seront abordées avec plus de détail ultérieurement.

Nous venons dans ce chapitre de présenter dans le détail le business plan, son évaluation de
la part du capital investisseur et les principaux critères de décision sur la base desquels il
prendra une décision finale.

A ce stade, une majorité de dossiers sont rejetés. D’après une étude française, seul un projet
sur cent est retenu pour financement, les autres sont évidemment rejetés pour risques
importants.
Montage juridique et financier : 76

Chapitre 2

Le montage financier et juridique.

Une fois la phase d’étude achevée, l’entreprise arrivée à ce stade aura séduit le capital
investisseur. Commencera alors une phase purement technique qui consiste en le montage
financier et juridique de l’opération de financement.

La phase de montage financier et juridique est très technique mais elle n’est pas pour autant
machinale, le capital investisseur devra choisir les outils financiers de son intervention et
préparer les documents juridiques régissant ses droits, obligations et relations avec
l’entrepreneur, éléments que nous avons l’intention de développer respectivement dans la
première puis deuxième section de ce chapitre.

Section 1 : le montage financier :


Le montage financier consiste essentiellement en le choix des instruments financiers de
participation dans le capital des entreprises financées.
Les opérations de financement par capital investissement s’effectuent généralement par apport
en fonds propres donc par augmentation de capital souvent accompagnée par d’autres
opérations entrant dans le cadre du droit des société et doivent être proposées par l’Assemblée
Générale Extraordinaire des actionnaires (AGE).
La participation de la société de capital investissement en pourcentage dans le capital de la
société financée déterminera, même si elle est par définition minoritaire, sa position
décisionnelle et son pouvoir d’opposition dans l’AGE:
- Entre 1 et 33,33 %, il s’agit d’une petit minorité qui lui confère un simple droit de
vote.
- Entre 33,33 % et 49 %, la société de capital investissement pourra s’opposer à un
éventuel changement dans les statuts ou encore à une augmentation de capital. La
société détient alors une « minorité de blocage ».
- Entre 49 % et 66,66 %, la société a le possibilité de détenir la majorité des postes
d’administrateurs, et détient par conséquent la majorité dans l’Assemblée Générale
Ordinaire. La société peut dans ce cas gérer l’entreprise, décider de l’approbation des
comptes ou encore de la distribution de dividendes. Elle ne peut cependant pas
modifier les statuts cas il existe dans le capital de la société une minorité de blocage.
- 66,67 % des droits de vote et plus, la société de capital investissement détient la
grande majorité et se retrouve libre dans ces prises de décision quand à la gestion et
l’organisation de l’entreprise.
Au début de notre mémoire nous avons affirmé que les prises de participation des capital-
investisseurs étaient minoritaires, ceci reste vrais sauf dans des cas exceptionnels.

En optant pour l’une des diverses valeurs mobilières, les intervenants dans l’opération
cherchent à réaliser trois principaux objectifs :
Montage juridique et financier : 77

La modulation du risque d’investissement et de la proportion de fonds qu’il procure à


l’entrepreneur.
L’aménagement des droits d’information et des droits politiques, financiers et
patrimoniaux des entrepreneurs d’une part et des investisseurs d’autre part.
La sanction de non respect, par la société cible, des prévisions contenues dans le
business plan.

Nous présenterons dans ce qui suit les divers instruments financiers susceptibles d’intéresser
le capital investisseur dans sa prise de participation et nous aborderons par conséquent :
- Les instruments offrant un accès immédiat au capital de la société cible ;
- Les instruments offrant à terme un accès au capital de la société cible ;
- Les instruments offrant un cadre spécifique de la rémunération des dirigeants ou des
créanciers ;
- Autres instruments.

I. Les instruments offrant un accès immédiat au capital de la société cible :


La particularité de cette catégorie d’instruments de prise de participation est qu’ils confèrent
immédiatement à leurs détenteurs une fraction du capital social de l’entreprise financée. En
plus, la variété des droits y afférents permet aux intervenants dans l’opération de capital
investissement de moduler, dans certaines limites, l’aspect essentiel de leur partenariat : le
rapport, pour chacune des parties, entre sa quote-part et dans le capital de la société d’une part
et ses droits financiers et politiques d’autre part

L’étude dans le détail de la nature de ces titres montre une importante disparité quand aux
droits, en particulier politiques, qu’ils confèrent, d’ où la nécessité de les classifier. Les droits
politiques qu’ils offrent à l’investisseur se voient renforcés, normaux, diminués ou inexistants.

1. Les titres confèrent des droits politiques normaux ou renforcés :

Les droits politiques normaux sont généralement attachés à des actions ordinaires, tandis que
les droits politiques renforcés sont liés à des actions de priorité ou à des actions à droit de vote
double.

1.1. Les actions ordinaires

L’action est une fraction du capital de l’entreprise et l’actionnaire a un statut de copropriétaire


de celle-ci, elles constituent l’outil de base du métier de capital investissement et peuvent être
classées, en fonction des moyens de souscription utilisés, en deux principales catégories :

Les actions en numéraire :

Les actions en numéraire sont libérées en espèce ou par compensation de créance ou résultant
d’une incorporation de réserves ou de primes d’émission. Il arrive qu’elles soient libérées à
une valeur de la moitié de leurs valeurs nominale d’émission 81 .

81
P BATTINI, capital risque ; mode d’emploi, Ed d’Organisation, Paris, 1998, p127.
Montage juridique et financier : 78

La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur décision du conseil


d’administration ou du directoire, selon le cas, dans un délai qui ne peut excéder cinq ans à
compter de la date d’immatriculation de la société au registre de commerce 82 .

Les actions d’apport :

Ce sont des actions attribuées contre des actifs autres que des liquidités (fonds de commerce,
immeubles, licence..).
Ces apports en nature, intégralement libérés à la souscription 83 , doivent être évalués par un
commissaire aux apports. Elles sont principalement utilisées dans le cas d’apport fais par des
associés. Elles peuvent aussi rémunérer l’apport d’un créateur de société qui y contribue par
l’apport d’un prototype, contrat ou brevet dans le cas d’une création d’entreprise.
Les actions ordinaires confèrent à leurs détenteurs un certains nombres de droits dont les
principaux :

Les droits politique :


Le détenteur d’actions ordinaires a le droit d’assister et de voter lors des assemblées générales
qu’elles soient ordinaires ou exceptionnelles.
Si les statuts de la société en font expressément mention, le détenteur d’actions ordinaires
depuis une durée de plus de deux ans, peuvent bénéficier d’un droit de vote double.
L’actionnaire a le droit de se présenter aux fonctions d’administrateur ou de membre du
directoire ou du conseil de surveillance 84 , ainsi que le droit d’ester en justice la société ou ses
dirigeants pour réparation de préjudice subi.

Le droit à l’information :
Ce droit touche tous les actionnaires sans exception et oblige toutes les sociétés à mettre un
certain nombre de documents (bilans annuels, liste des administrateurs) à la disposition des
actionnaires

Les droits financiers :


Le droit financier de l’actionnaire prend la forme de droit aux bénéfices distribuables, d’un
droit de souscription préférentiel, d’un droit d’attribution et d’un droit au boni de liquidation.

¾ Le droit aux dividendes :


L’actionnaire a droit au bénéfice que génère l’entreprise dont il détient une partie du capital,
au prorata de sa part à ce dernier. Toutefois, des actions à dividendes majorés ont été
développées pour encourager les actionnaires qui détiennent des actions depuis plus de deux
ans.
Il faut néanmoins souligner que la décision de distribuer des dividendes relève de l’assemblée
générale ordinaire.

82
Article 596 du code de commerce algérien, 2eme édition, Berti édition, Alger, 2000.
83
Ibid.
84
La Société Par Action est administrée par un conseil d’administration élu par l’assemblée générale constitutive
ou par l’assemblée générale ordinaire. Il arrive toute fois que la SPA soit dirigée par un directoire qui exerce ses
fonctions sous le contrôle d’un conseil de surveillance. Un tel changement peut intervenir au cours de l’exercice
suite à une décision de l’assemblée générale exceptionnelle.
Montage juridique et financier : 79

¾ Le droit préférentiel de souscription :

Dans un souci majeur de préserver l’équilibre des pouvoirs en cas de modification affectant le
capital social, les actionnaires d’une société par action jouissent d’un droit de souscription
préférentiel et proportionnel au montant nominal des actions détenues, dans le cadre d’une
éventuelle augmentation de capital décidée par la société.

¾ Le droit d’attribution :

Ce droit permet à l’actionnaire de bénéficier, au prorata des titres de capital détenus, d’une
attribution gratuite d’une nouvelles actions suite à une augmentation de capital par
incorporation de réserves.

¾ Le droit au boni de liquidation :

L’action est une fraction du capital, ce qui confère aux actionnaires un droit sur l’ensemble
des actifs de la société, en cas de liquidation, diminués des dettes.

Les droits patrimoniaux :

La liberté dont jouit l’actionnaire de monnayer ses actions en les cédant peut être restreinte
par une clause d’agrément 85 ou une clause de préemption 86 .

1.2. Les actions de priorité :

Appelées aussi actions privilégiées, ces titres de propriété confèrent à leurs détenteurs
quelques avantages supplémentaires par rapport à ceux véhiculés par des actions ordinaires.
Ces avantages sont de deux types : financiers et non financiers.

Les avantages financiers :

Ces avantages consistent en :


- la possibilité d’avoir un dividende garanti, préciputaire et cumulatif. Ce dividende sera
versé avant la distribution des bénéfices et se cumulera d’une année sur l’autre s’il n’a
pas été versé au cours de l’année de sa réalisation. Le dividende garantit le calcule par
pourcentage du bénéfice réalisé, à un taux désigné à l’avance. Il peut aussi être fixé
arbitrairement, au préalable, sous conditions de réalisation de bénéfices.
- La possibilité de profiter de boni de liquidation avant les souscripteurs d’actions
ordinaires.

Les avantages non financiers :

Ces sont ceux qui intéressent les sociétés de capital investissement qui attendent le plus
souvent :

85
Les clauses d’agrément ont pour objet d’interdire l’adhésion dans la société d’un actionnaire indésirable. Elle
consiste à soumettre à l’agrément d’un organe social (l’assemblée, le conseil d’administration…) le nouvel
arrivant.
86
La clause de préemption fait obligation à l’associer qui désire coter ses actions, d’en proposer prioritairement
l’achat aux profits des autres associés ou certains d’entre eux ou encore à des bénéficiaires désignés.
Montage juridique et financier : 80

”
Les droits à des informations très cordialement détaillées concernant l’activité, le
budget, les prévisions des niveaux de trésorerie…
”
Le droit de pouvoir nommer un ou deux administrateurs ;
”
Le droit de choisir le président du conseil d’administration ;
”
Un droit de veto sur certaines opérations financières.

Les actions de priorité ainsi que les modalités de détermination de leurs dividendes sont
inscrites dans les statuts de la société. Quand à leur émission, elle suppose l’établissement de
rapport d’un commissaire aux comptes pour informer les actionnaires ordinaires des
avantages y afférents afin de prendre compte de leur participation éventuelle.

2. Les titres conférents des droits diminués ou inexistants :

Nous avons bien spécifié au début de cette section que touts les titres ne conféraient pas tous
les même droits, en particuliers politiques, c’est le cas par exemple des actions à dividendes
prioritaires sans droit de vote ou encore des certificats d’investissement.

2.1. Les actions à dividendes prioritaires sans droit de vote (ADP):

Les actions à dividendes prioritaires sans droit de vote donnent à leurs détenteurs, ayant
renoncé à leurs droits de vote, le privilège de percevoir, avant tous les autres actionnaires,
leurs dividendes le plus souvent majorés.

Même si leur coût est relativement important, ce type de titres reste très prisé par les sociétés
en recherche de financement, car il lui permet de se procurer des fonds propres tout en gardant
une autonomie parfaite dans la gestion.

Par contre, cette classe ne suscite guère l’intérêt des sociétés de capital investissement dans
leurs opérations de prise de participation. En effet, ces sociétés ont rarement recours à cette
formule car non seulement elle les prive de leur droit de vote mais il s’avère très difficile de
vendre ces titre lors de la sortie et notamment lorsque s’agit de société à caractère industriel..

2.1. Les certificats d’investissement :

Le certificat d’investissement est un produit hybride de l’action et de l’obligation, il confère


des droits pécuniaires, notamment le droit aux dividendes, mais sont dépourvus du droit de
vote qui est matérialisé par un certificat de droit de vote, qui sera confié aux autres
actionnaires.

Il est possible de rattacher le droit de vote au certificat, qui se transforme dés lors en actions.
Cette formule intermédiaire est souvent décidée lorsque des problèmes de répartition des
droits de vote ne trouvent pas de solution.

Les certificats d’investissement et les certificats de droits de vote sont émis en nombre égal 87 .
Ils sont créés par l’assemblée générale de la société sur rapport du conseil d’administration ou
du conseil de surveillance et sur celui du commissaire aux comptes dans une proportion qui ne
saurait excédée le quart du capital social 88 .

87
Article 715 bis 64 du code de commerce algérien, 2eme édition, Berti Edition, Alger 2002.
88
Article 715 bis 66 du code de commerce algérien, 2eme édition, Berti Edition, Alger 2002.
Montage juridique et financier : 81

II. Les instruments offrant à terme accès au capital de la société :

L’innovation financière permet aux entreprises d’émettre des titres caractérisés par leur
souplesse d’aménagement, qui par conversion, échange, remboursement ou présentation d’un
bon peuvent donner, à terme, un accès au capital social de l’entreprise.

Cette gamme novatrice de titres, offre aux investisseurs de nouvelles perspectives


d’intervention en mettant à leur disposition deux formules : les valeurs simples et les valeurs
composites :

1. Les valeurs simples :

Ils se présentent sous formes autonomes et confèrent à leurs détenteurs un accès différé au
capital de l’entreprise émettrice.

L’émission de ces titres est autorisée par l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires
sur rapport du conseil d ‘administration ou du conseil de surveillance, selon le cas, et sur le
rapport du commissaire aux comptes. On trouvera dans cette formule :

Les obligations remboursables en actions (ORA) :

Les Obligations Remboursables en Actions sont, avant tout, des obligations ordinaires
caractérisées par une valeur nominale, une durée de vie et un taux d’intérêt. Cependant, à
l’inverse des obligations classiques, ces obligations ne sont pas remboursables en espèce mais
en actions dont le nombre sera préalablement déterminé dans le contrat d’émission. Cette
opération d’échange se réalise à l’échéance finale de l’emprunt (ou à une période fixée au gré
de l’émetteur).

Les ORA sont rarement utilisés par le capital investisseur car ils lui imposent un certain
nombre de contraintes ;
- ces obligations ne confèrent pas au capital investisseur le droit de choisir mais
l’obligation de se faire rembourser en actions, il pourrait, par conséquent, hériter d’une
entreprise en crise économique et financière.
- Il ne peut pas intervenir dans la gestion de cette entreprise car ces obligations ne
constituent pas des titres de propriété.

Les obligations convertibles en actions (OCA) :

A l’inverse des ORA, les OCA donnent à l’investisseur la possibilité, et non l’obligation, de
convertir leurs obligations en actions. Les modalités de conversion sont prédéfinies dans le
contrat d’émission : conversion à tout instant, à date unique ou à diverses échéances.

Seules, capables d’émettre des Obligations Convertibles en Actions, les sociétés par actions
dont le capital et intégralement libéré, ayant au moins deux année d’existence et qui ont établi
deux bilans régulièrement approuvés par les actionnaires, sauf à faire garantir cette émission
par un tiers (l’Etat, ou une SPA répondant à ces même conditions 89 ).

89
Article 715 bis 114 et article 715 bis 82 du code de commerce algérien, 2eme Edition, Berti Edition, Alger.
Montage juridique et financier : 82

Les capital6investisseurs s’orientent en général vers les OCA pour les raisons suivantes :

”
L’apport de capitaux revêt, plus, un caractère de prêt que d’apport en fonds propres,
permettant ainsi de réduire le risque de contrepartie ;
”
Augmentation des gains en cas de réussite du projet. Dans ce cas, les dividendes et
superdividendes font ressortir une taux de rendement supérieur au taux de rendement de
l’obligation ;
”
En cas de non-respect des dispositions présentées dans le business plan le capital
investisseur dispose d’un outil de sanction.
Le financement par émission d’ OCA confère à l’entreprise financée l’avantage de bénéficier
d’un prêt à moindre coût et la possibilité de renforcer ces fonds propres en cas de conversion,
améliorant ainsi ses indicateurs de gestion.

Les bons autonomes de souscription d’actions (BSA) :

Les bons de souscription d’actions ou encore bons indépendants ou bons secs90 , sont des titres
négociables 91 qui donnent à leurs titulaires la faculté de souscrire des actions ou à des
certificats d’investissement représentant une quote-part de la société émettrice. Leur prix
d’exercice (prix à payer pour acquérir une action nouvelle), leur parité de souscription
(nombre d’actions auxquelles donne droit un seul bon) et leur durée d’exercice (durée de vie
du bon) sont préalablement fixés lors de l’élaboration du contrat d’émission.

Ce mode de financement est particulièrement intéressant pour le capital investisseur car il lui
permet d’accroître son profit en cas de succès du projet sachant que le risque est limité au prix
de souscription, en plus ces bons de souscription représentent un moyen de sanction à
l’encontre de l’entreprise qui n’honore pas ses engagement qu’elle énonce dans le business
plan.

2. Les valeurs composées :

Les BSA peuvent être rattachés à tous types de valeurs mobilières : à des actions, des
obligations simples, des obligations convertibles ou à des obligation représentant des dettes
subordonnées. Donnant, ainsi, naissance à des valeurs composées :
ƒ des actions à bon de souscription d’actions ;
ƒ des obligations à bons de souscription d’actions ;
ƒ des obligations convertibles à bons de souscription d’actions ;
ƒ des obligations subordonnées convertibles en actions ou remboursables.

Ces instruments permettent à leurs détenteurs d’encaisser de l’argent frais par rapport aux
actions et obligations émises et aux actionnaires d’avoir en plus de leurs titres, des bons de
souscription d’actions avec tous les avantages y afférents.

Dans un souci de gestion, l’entrepreneur peut se prévaloir du droit de préemption étant donné
que les BSA sont des valeurs mobilières.

90 90
P. BATTINI, capital risque ; mode d’emploi, op. cit. p. 134.
91
Les SBA sont des valeurs mobilières, l’entrepreneur peut par conséquent se prévaloir d’un droit de préemption
afin de garder les tiers hors de l’actionnariat de son entreprise.
Montage juridique et financier : 83

Les BSA qu’ils soient autonomes ou rattachés affichent une caractéristique très importante :
leur exercice entraîne systématiquement une nouvelle répartition du capital qui pourrait,à la
limite, aboutir au changement de la majorité de l’actionnariat.

Tant qu’il existe des valeurs mobilières ou des droits sur action, et compte tenu de
l’incertitude quand à leur exercice, la société ne peut ni amortir son capital, ni le réduire et ne
peut pas opérer une quelconque modification dans la distribution des bénéfices.

III. Les instruments d’intéressement des dirigeants :

Dans le but de motiver l’équipe managériale de l’entreprise, le capital investisseur a parfois


recours à des instruments financiers particuliers.

Afin d’expliciter notre affirmation, nous présentons dans ce qui suit le régime des stock-
options et celui des bons de souscription de parts de créateur d’entreprise.

1. Les stock-options :

L’utilisation des stock-options a pour intention première de motiver l’équipe des dirigeants et
des salariés en leur offrant, au moyen d’option de souscription ou d’achat d’actions, la
possibilité de devenir actionnaires de l’entreprise sous conditions favorables préalablement
fixées.

L’octroi gratuit de ces options est édicté par le conseil d’administration ou par le directoire
qui décide de faire bénéficier tous les membres du personnel ou un certain nombre d’entre
eux de ce régime de faveur, cette décision doit être, comme toute autre opération qui touche
au capital social de l’entreprise, approuvée par l’Assemblée Générale Extraordinaire.

Ce système d’intéressement a pour but :

• D’attirer et d’ancrer, en fidélisant les cadres dirigeants de valeur ;


• De compenser les différences de salaires entre les grands entreprises et les PME ;
• De récompenser les dirigeants et les salariés pour les résultat dégagés, les sacrifices et
risques supportés.

2. Les bons de souscription de part de créateurs d’entreprise (BSPCE) :

Les bons de souscription de part de créateurs d’entreprise ou encore « bonds de créateurs


d’entreprise », ont été créés dans le but de motiver et de dynamiser le créneau de création des
petites et moyennes entreprises, en particulier celles innovantes à fort potentiel de croissance.

Ces bons incessibles confèrent à leurs détenteurs le droit de souscrire des titres représentant
une quote-part du capital de la société émettrice, à un prix préalablement fixé par l’Assemblée
Générale Extraordinaire à la date de leur attribution.
Montage juridique et financier : 84

IV. Les autres instruments :

Il existe d’autres instruments financiers qui seraient susceptibles d’intéresser le capital


investisseur dans ses opérations de financement même si leurs modes de fonctionnement
s’écartent de la logique du métier de capital investissement

Nous pouvons citer :

- Les prêts participatifs : ce sont des prêts dont la rémunération est scindée en une partie
fixe est une partie variable qui dépend des résultats dégagés par l’entreprise.

- Les publications participantes : ces sont des obligations qui ont le même schéma que celui
des prêts participatifs.

- Les comptes courants des associés : il s’agit d’avance accordée par les actionnaires en
complément de leurs apports en capital. Ces apports peuvent être bloqués pour deux ou
trois ans et seront obligatoirement rémunérés à un taux librement fixé par le conseil
d’administration ou le conseil de surveillance qui gère ces comptes.

Cet instrument est utilisé pour pallier aux besoins financiers ressentis au cours du
partenariat sans toucher à la répartition du capital. Toutefois ces avances en compte
peuvent être ultérieurement transformées en fonds propres, avec ou sans conditions.

Ces différents instruments ne permettent pas la détention d’une part du capital social et ne
constitue pas, par conséquent, l’instrument privilégié dans le métier de capital investissement.

Section 2 : Le montage juridique :


La signature de nombreux documents contractuels jalonne le parcours conjoint du capital
investisseur et l’entrepreneur jusqu’au closing (réalisation finale de l’opération).

Ces opérations s’inscrivent dans le cadre du droit des sociétés régissant la confection de ces
derniers dans le but de formaliser les relations entre investisseur et entrepreneur et de
délimiter le cadre de leur partenariat.

Pour ce nous exposerons ci-après : Les formes juridiques susceptibles d’intéresser le capital
investisseur pour d’éventuel financement puis nous aborderons des diverses formes d’accords
signés entre les deux parties afin de donner à l’opération un aspect juridique.

I. Les formes juridiques des sociétés financées par capital investissement ;

Pour plusieurs raisons liées à la logique d’intervention du métier, le capital investisseur est
principalement orienté vers le financement de Sociétés Par Action (SPA) ou encore de
Sociétés A Responsabilité Limitée (SARL) refoulant ainsi tout financement de société à
responsabilité illimitée ; Société en Commandite Simple, Société En Nom Collectif… qui
devront transformer leur statut juridique afin d’être en parfaite conformité avec les exigences
du capital investisseur.
Montage juridique et financier : 85

Il faut savoir cependant, que même en cas de transformation, la Société à Responsabilité


Illimitée, par exemple, reste solidaire du passif social existant à la date de la transformation.

De plus, si la transformation d’une société à responsabilité illimitée a été effectuée avant le


dépôt de bilan et q’une cessation de paiement existait antérieurement à la transformation,
alors il n’y a pas lieu de tenir compte de la nouvelle forme sociale de la société et les
tribunaux peuvent émettre des procédures de redressement judiciaire à l’égard de chacun des
associés en nom collectif présent au moment de la création du passif.

La préférence du capital investisseur de ces types de formes juridique est due aux avantages
qu’elles lui confèrent et à leurs caractéristiques propres : souplesse dans le cession d’action,
offre importante et variée de titres (même si elle est limité dans la SARL) et mise en place
d’un système d’information.

Nous présentons dans ce qui suit et dans le détail les principales caractéristiques des Sociétés
Par Actions très prisées par les capital investisseurs :

La personnalité morale de la société :

Contrairement aux sociétés dites « de personnes » ou » d’exploitation individuelle », la


personnalité morale de la Société Par Actions fera écran en cas de mise en jeu de la
responsabilité des actionnaires. Ainsi, les actionnaires et dirigeant ne sont tenus du passif de
la société qu’à concurrence de leurs apports, sauf dans la mesure où :
- ils ont donné des garanties à des créanciers de la société en s’engageant sur leurs biens
personnels ;
- la société est en liquidation et les dirigeants de droit ou de fait sont sujets, à une action
de comblement de passif, s’ils ont commis une faute de gestion ayant contribué à
l’insuffisance de l’actif ;
- il y a confusion entre la société en redressement judiciaire et la personne physique ou
morale associée à cette société ;

La présence obligatoire d’un commissaire aux comptes :

Le commissaire aux comptes a pour mission permanente de vérifier les valeurs et les
documents comptables de la société, de contrôler la conformité de la comptabilité aux règles
en vigueur, de vérifier la concordance avec les comptes annuels et la sincérité des
informations données dans le rapport de gestion du conseil d’administration (ou du directoire)
dans les documents adressés aux actionnaires sur la situation financière de la société.

Le droit d’information des actionnaires et des administrateurs : offre le droit


d’information des actionnaires en leur conférant des droits de communication, le droit
de pose des questions par écrit, le droit de demander une expertise de gestion, ou
encore le droit de demander une expertise préventive (in futurum).

Le droit d’émettre des actions de préférence :

Les actions de préférence remplaçant les titres de capital existant (action à dividendes sans
droit de vote, action de priorité, certificat d’investissement), confèrent aux investisseurs des
Montage juridique et financier : 86

droits politiques, financiers et d’informations qui pourrons être insérés dans leurs statuts et
offrir ainsi une plus grande sécurité juridique.

Pour les investisseurs suivants une logique de capital investissement, il est préférable d’opter
pour le financement de structures constituées en SPA avec conseil de surveillance et directoire
séparant l’action de direction (attribuée au directoire) et celle de contrôle et de surveillance
(attribuée au conseil de surveillance).

De leur coté, les sociétés en commandite par action font rarement l’objet de financement par
capital investissement. en effet dans ce type de structure, les associés commanditaires ne
peuvent pas s’impliquer dans la gestion de la société faute de quoi, ils seront tenus
solidairement avec les associés commandités, des dettes et engagementsde la société qui
résultent de leurs actes de gestion.

II. Les protocoles :


La signature de documents contractuels est primordiale dans les opérations de financement
par capital investissement car ils représentent le seul gage dont il dispose face à sa prise de
risque et l’inexistence de garanties tangibles.

L’accord de confidentialité, la lettre d’intention, le pacte d’actionnaire et en fin la garantie de


passif, autant d’éléments pour cerner une opération de financement par capital investissement
que nous présentons dans ce qui suit.

1. L’accord de confidentialité :

L’entrepreneur pour exprimer ses besoins de financement devra dévoiler tout les aspects liés
au projet qu’il présente. Ce faisant, il pourra être conduit à livrer des informations privilégiées
(technique, technologique, financier, juridique, comptable et stratégique) dont la connaissance
par des tiers, en particulier ses concurrents pourrait lui être préjudiciable. Il devra dés lors,
faire signer à son capital investisseur un accord de confidentialité dés le début des
négociations (dépôt du business plan).

L »accord de confidentialité listera et exposera de façon exhaustive les informations jugées


confidentielles par l’entrepreneur et les sanctions applicables en cas de non-respects de cet
engagement. Le capital investisseur devra donc :

de ne divulguer lesdites informations qu’à ses conseils, aux banquiers et aux membres
de son équipe, en se portant garant du respect de ces derniers d’un tel engagement ;
de restituer et/ou de détruire, à la fin de l’accord, tous les supports d’information qui lui
auront été remis par l’entrepreneur ;
de ne pas débaucher, voir embaucher de salariés de l’entrepreneur.

S’agissant de la durée de l’accord de confidentialité, deux cas sont envisageables. Le premier


est que l’opération entre l’investisseur et l’entrepreneur est réalisée, l’accord de
confidentialité se dénoue, il sera remplacé par d’autres accords plus complexes (pacte
d’actionnaires). A l’inverse, si l’opération ne se réalise pas dans les délais initialement
prévus, les engagements contractés par l’investisseur devront se poursuivre car c’est dans
cette hypothèse que la divulgation d’informations est la plus préjudiciable pour
l’entrepreneur.
Montage juridique et financier : 87

Les sanctions prévues à l’encontre de l’investisseur en cas de non-respect de ses obligations


sont essentiellement pécuniaires. Cependant ces sanctions ne sont pas aisées à obtenir de part
la difficulté de prouver les manquements du principal obligé.

2. La lettre d’intention :

La lettre d’intention représente la première pierre de l’édifice juridique à mettre en place entre
les parties. Elle est rédigée par l’investisseur à l’intention de l’entrepreneur pour contre
signature et reflète l’intérêt qu’il porte au projet. Elle prévoit par conséquent, un droit de
négociation privilégié en faveur de l’investisseur.

Il faut savoir que la lettre d’intention n’a pas pour objectif de formaliser les relations entre
l’investisseur et l’entrepreneur mais rend toutefois difficile toute éventuelle rupture, sauf en
cas d’abus de la part de l’un des deux intervenants.

Les termes de la lettre d’intention peuvent aller de la simple déclaration d’intérêt au véritable
accord de principe et doit reprendre les principaux ingrédients de l’opération.

La lettre d’intention comprendra la description de l’opération envisagée : la valorisation de


l’entreprise, la méthode de calcul utilisée, le pourcentage de l’entreprise à acquérir, le
montage financier envisagé et autres modalités. Toutefois, le prix de la participation reste
provisoire car toutes les études effectuées à ce stade précèdent l’intervention des due
diligence.

La réalisation de l’investissement est généralement soumise à des conditions suspensives tels


que les due diligence, un mécanisme de révision ou de fixation des prix, l’obtention de
financement bancaire et la finalisation de la documentation juridique (pacte d’actionnaires et
garantie du passif).

3. Le pacte d’actionnaires :

La pratique réserve volontiers la dénomination « pacte d’actionnaires » aux conventions


extra-statutaires à caractère confidentiel entre associés signataires. Cependant, ce qui fait
l’originalité de ces accords c’est moins leur forme ou le cadre structuré dans lequel ils
s’insèrent, que leur contenu et leur finalité : ils sont destinés à infléchir ou à compléter les
clauses habituelles du contrat habituel des statuts.

Aussi, l’étude des conventions extrastatutaires ne peut être dissociée de manière absolue de
celles de certains aménagements statutaires. Le droit des sociétés se retrouve ainsi, assoupli,
infléchi et complété par des contrats conclus par les associés entre eux ou avec des tiers.

Plusieurs classifications de pactes d’actionnaire sont possibles, nous avons retenu dans ce qui
suit la distinction des pactes relatifs au pouvoir et ceux relatifs au capital.

3.1. Pactes relatifs au pouvoir :

Ils recouvrent le monde bariolé des conventions de vote. Nombre de ces conventions prennent
la voie extrastatutaire et organisent le fonctionnement du contrôle majoritaire de la société
cible. Dans certains cas, il s’agit de convention, quelques fois non écrites, souvent occultes,
Montage juridique et financier : 88

qui déterminent les modalités de concertation obligatoire des intéressés en vue d’unifier leur
positions lors d’assemblée ou de conseil d’administration (obligation de concertation et
mandatement irrévocable de l’un des intéressés).

Les clauses afférentes aux pactes relatifs au pouvoir (protocole, pactes adjoints, statuts) sont
nombreuses et diversifiées. Elles permettent d’assurer la protection d’un minoritaire au regard
de l’évolution économique de l’entreprise, et sont destinées à permettre la gestion et le
contrôle de celle-ci.

3.1.1. Clauses d’information renforcée :

La société s’engage à fournir aux actionnaires de manière permanente, périodique, ponctuelle


limitée ou à leurs demandes toutes informations liées à la gestion, à l’administration de
l’entreprise. Elle doit leur transmettre spontanément toute information susceptible d’affecter
son environnement externe ou interne.

Par le biais de cette clause, la société autorise son actionnaire à :

- interroger son ou ses commissaires au compte sur les aspects qui ont fait l’objet de
missions ;
- déléguer une personne de son choix à l’effet de prendre connaissance ou copie de tout
document social à tout moment ;
- procéder ou faire procéder par toute personne de son choix à toute mission d’investigation
au sein de la société ou auprès d’une personne en relation avec celle-ci.

3.1.2. Clauses de contrôle renforcé de la gestion :

i. Clauses de limitation des droits de vote :

Clauses statutaires :

Cette faculté de limitation des droits de vote est plus répandue dans les sociétés cotées que
dans les sociétés non cotées. Elle peut être générale ou réservée à certaines décisions soumises
au vote des actionnaires (révocation d’administrateur, fusion, augmentation de capital
réservée).

Clauses extra-statutaires :

Cette clause est jugée licite si les statuts ne font pas mention du contraire. Elle offre aux
actionnaires la possibilité de se réunir avant chaque assemblée afin d’unifier l’orientation de
leurs suffrages.

Clauses de stage :

La clause de stage subordonne le droit de vote à une ancienneté plus ou moins longue dans la
société.
Montage juridique et financier : 89

ii. Clauses soumettant certaines opérations de gestion à une autorisation préalable :

Cette clause porte sur la limitation des pouvoirs des dirigeant d’une SARL ou d’une SPA. Elle
stipule qu’une prise de décision concernant une opération portant sur les statuts (signature
d’un contrat, cession de marque…) devra être soumise à l’autorisation du conseil
d’administration, à celle du conseil de surveillance ou à celle de l’assemblée générale.

L’introduction de clauses extra-statutaires autorise un ou plusieurs associés à statuer sur une


décision particulière.

3.1.3. Clauses de participation renforcée à la gestion :

Les clauses de participation renforcées à la gestion sont plus connues sous le nom de prises
de participation « hand on » par opposition aux prises de participation « hand off » lors de
financement s’accompagnant de l’entrée d’un investisseur minoritaire.

Cette entrée au conseil d’administration nécessite la réservation au préalable d’un ou de


plusieurs postes et s’accompagne en générale du renforcement des conditions de majorité.
Parfois, dans l’hypothèse d’une filiale commune, les parties conviennent par avance du choix
des présidents de conseils.

i. Clauses statutaires réservant un ou plusieurs sièges au conseil d’administration


(conseil de surveillance) à un actionnaire minoritaire :

Cette clause stipule qu’il est possible de choisir librement tous les membres du conseil
d’administration dans le cas où les candidats postulants proposés par les actionnaires
détenteurs d’actions privilégiées, ne rempliraient pas les conditions requises.

ii. Clauses statutaires de quorum et de majorité renforcée au conseil d’administration


(ou au conseil de surveillance) :

Cette clause concède un droit de veto à l’investisseur intervenant en haut de bilan. En effet,
certaines ,voir toutes les décisions du conseil d’administration, seront prises à des conditions
de quorum et de majorité renforcée pour assurer qu’elles ne soient prises à l’encontre de sa
volonté.

iii. Clauses réservant à un ou plusieurs actionnaires ou à un groupe d’actionnaires le


poste de président du conseil d’administration (ou de surveillance) ou les postes de
membres du directoire : cette disposition regroupant un certains nombre de
conventions : convention désignant nominativement par avance le ou les dirigeants,
convention décidant que le ou les futurs dirigeants seront choisis parmi un ou plusieurs
groupes d’actionnaires et la convention organisant l’alternance de deux groupes
d’actionnaires à la tête de l’entreprise, reste néanmoins fortement contestée par la
jurisprudence.

3.2. Les pactes relatifs au capital :

Il s’agit de clauses et conventions destinées à maintenir l’équilibre du capital négocié entre les
parties, elles n’ont pas pour objet de figer l’actionnariat mais de maintenir l’équilibre de
Montage juridique et financier : 90

l’actionnariat d’origine. Aussi, s’agit-il de s’assurer que les variations nécessaires au capital
ne bouleversent pas les équilibres fondamentaux préalablement négociés.

Deux risques majeurs sont à recenser : le premier est relatif au risque de bouleversement
établi dans le pacte, le deuxième est relatif au risque de sortie anticipée de l’une des parties.
Aussi trois catégories de clauses sont mises en place afin de pallier à ces risques éventuels:

Clauses destinées à maintenir pendant un certain temps l’équilibre entre les parties ;
Clauses destinées à permettre une évolution contrôlée de ces évolutions ;
Clauses organisant la sortie du pacte.

3.2.1. Les clauses relatives au maintien des équilibres préétablis :

Ces clauses sont destinées à figer la situation de l’actionnariat, pendant un certain temps, de
manière à éviter une évolution incontrôlée ou encore, le bouleversement des équilibres
négociés à l’occasion de l’élaboration du pacte.

Le principal risque rencontré est celui de dilution des participations lors d’opérations en
capital, de cession ou d’acquisition de titres.

i. Les clauses de plafonnement des participations (clauses « anti-dilution » ou « pari


passu »):

S’agissant d’une éventuelle augmentation du capital social, le capital investisseur bénéficie


d’un droit préférentiel de souscription, lui permettant de maintenir sa participation à son
niveau d’origine en souscrivant proportionnellement à toute émission nouvelle.

Deux difficultés majeures peuvent se présenter. La première, très récurrente, est que le capital
investisseur n’est pas intéressé par l’augmentation du capital social et ne désire pas augmenter
son investissement dans la société cible. La deuxième, est que l’augmentation de capital ait
été réservée à un tiers sans que l’investisseur n’ait pu s’y opposer faute d’avoir atteint la
minorité de blocage. Dans ce cas une convention de vote, souvent sous forme de clause
statutaire, tente d’y pallier.

ii. Les clauses d’interdiction de céder ou d’acquérir :

Le capital investisseur fait souvent appel à cette clause jugeant que la considération de la
personne ou des actionnaires est déterminante. Il entend ainsi, assurer le maintien du groupe
majoritaire dans la société pendant une certaine durée, voir tant qu’il n’a pas encore lui même
désinvesti.

Deux types de clauses complémentaires sont utilisés, souvent conjointement :

La clause d’interdiction de céder ou clause d’inaliénabilité :

L’actionnaire majoritaire s’engage à ne pas céder tout ou partie des titres qu’il détient où qu’il
viendrait à obtenir dans la société tant que l’actionnaire minoritaire (capital investisseur)
demeurera actionnaire, sauf accord préalable de celui-ci.
Montage juridique et financier : 91

Cette clause n’est valable que si elle est temporaire et justifiée par un intérêt sérieux et
légitime.

Le non-respect de la clause d’inaliénabilité emporte nullité de l’acte de vente contraire,


l’action étant réservée à son bénéficiaire.

La clause d’interdiction d’acquérir ;

L’actionnaire majoritaire s’interdit l’augmentation de sa participation dans le capital de la


société, de manière directe ou indirecte, pendant toute la durée de l’investissement, sauf
accord préalable du capital investisseur.

Cette clause peut être limitée dans le temps, faute de quoi, elle sera résiliable unilatéralement
à tout moment. Son caractère d’obligation de ne pas faire, dominant selon la jurisprudence,
impose le paiement de dommages et intérêts en cas d’inexécution sauf à obtenir le prononcé
de nullité de la convention contraire en cas de collusion frauduleuse du tiers.

3.2.2. Les clauses relatives à l’évolution des équilibres préétablis :

Ces clauses sont destinées à contrôler l’entrée de nouveaux associés susceptibles de perturber
l’équilibre négocié.

i. Les clauses relatives au contrôle de mutation :

Ces clauses permettent un contrôle de l’actionnariat sans pour autant priver un associé ,qui
désire céder ses titres, de la possibilité de quitter la société s’il le souhaite. Elles opèrent soit
en soumettant la cession à un agrément, soit en obligeant l’associé ,qui désire céder ses
actions, d’en proposer prioritairement l’achat à ses coassociés (clause de préemption, de
préférence, de premier refus).

Les clauses d’agrément :

Les clauses d’agrément ont pour objet de filtrer l’arrivée de nouveaux associés en
subordonnant l’accès au statut d’associé à certaines qualités, elles visent à protéger la société
et les coassociés de l’entrée de certaines personnes jugées indésirables

Les clauses de préemption ou de préférence :

Les clauses de préemption ou de préférence ont pour objectif de contrôler la répartition du


capital. Elle obligent chaque associé, avant tout projet de cession, à notifier aux autres
associés son intention de céder, en indiquant le nombre d’actions ou de parts dont la cession
est envisagée, le prix et ses modalités de paiement et éventuellement le nom du cessionnaire.

Les autres associés disposent d’un délai déterminé pour exprimer leur volonté d’acquérir les
actions ou les parts que cet associé envisage de céder. Ce droit d’acquisition s’exerce au prix
notifié par le cédant ou à un prix fixé par un commun accord.

Ainsi le capital investisseur peut acquérir, au prorata des ses droits dans le capital, les actions
ou parts que les débiteurs de cette clause désire céder.
Montage juridique et financier : 92

ii. Les clauses relatives au contrôle des émissions nouvelles :

Les clauses relatives au contrôle des émissions nouvelles ont pour principal objectif de
permettre aux actionnaires minoritaires qui ne disposent pas de minorité de blocage, de suivre
les émissions de titres donnant vocation immédiatement ou à terme à une quote-part de
capital.

iii. Les clauses relatives à la sortie du pacte :

À ce stade le capital investisseur aura mis en place toutes les dispositions relatives au
maintien des équilibres, il vise à présent celles relatives à l’organisation de la fin des
équilibres négociés sans pour autant entraîner forcément leur cession.

La clause de sortie conjointe :

Cette clause permet, aux associés d’un associé cédant ,de céder concomitamment leurs titres,
généralement au même prix et mêmes conditions, au cessionnaire des titres de l’associé
cédant. Le bénéficiaire de la clause dispose d’une option, soit de céder ses titres au
cessionnaire, soit de rester dans la société, cette clause pouvant être d’ailleurs combinée à une
clause de préférence lui permettant d’acheter les titres de l’associé cédant.

Cette opération à pour vocation de s’insérer dans des opérations d’investissement minoritaire,
de constitution de filiale commune et plus généralement dans le cadre d’opération où l’une
des parties est indispensable aux autres.

La clause d’exclusion :

La clause d’exclusion offre aux associés la possibilité d’exclure un autre associé devenu
indésirable et pour des motifs préalablement énoncés.

Les clauses statutaires relatives à la clause d’exclusion stipulent que les motifs d’exclusion ne
doivent pas laisser face à l’arbitre ou à la subjectivité et ne doivent pas être édictées en vue de
faire obstacle à l’exercice par un associé de ses droits intangibles.

De l’autre coté les clause extra-statutaires stipulent que les motifs d’exclusion doivent
présenter un caractère objectif pouvant être garanti par l’intervention d’un tiers indépendant.

La clause de retrait :

Elle peut être une modalité de la clause de sortie conjointe. Elle peut également se situer à mi-
chemin entre les clauses de sortie conjointe et la clause d’exclusion en ce ,qu’elle peut
permettre la sortie d’un associé ,sans la sortie conjointe des autres, et qu’elle ne dépend pas de
la décision des autres associés.

La clause d’introduction en bourse :

Cette clause est souvent rencontrée dans les conventions extra-statutaires telles que les
opérations de portage, elle a pour objet de préciser dans qu’elles conditions , en cas de
cotation de la société à une bourse de valeurs, les actionnaires devront mettre en vente toute
ou partie de leurs titres.
Montage juridique et financier : 93

Généralement, il est stipulé que cette mise sur le marché est effectuée au prorata de la
participation du signataire du pacte dans le capital de la société.

S’il existe des actions privilégiées, il est généralement stipulé que ces actions deviennent
automatiquement des actions ordinaires (du moins pour celles mise à la disposition du public).

3.3. Les clauses d’impasse :

Outre les pactes relatifs au capital et ceux relatifs au pouvoir, le capital investisseur a la
possibilité d’insérer des clauses qui lui permettent de mettre fin à ses rapports avec les
partenaires qui ne partagent plus les mêmes conceptions. Dés lors deux mécanismes
d’intervention distincts peuvent être mis en place :

ƒ Clause d’offre alternative « shot gun » : le mécanisme y afférent consiste en


l’acquisition des titres de l’une des parties par l’autres à un prix fixé unilatéralement.

ƒ Intervention d’un tiers : il se traduit par la cession des titres de l’une des parties au
profit d’un tiers préalablement désigné. Cette cession se fera après ouverture des plis
et la vente sera conclue avec le moins disant.

4. La garantie de passif :

La garantie de passif ne peut intervenir que dans la mesure où l’entreprise existe déjà et
possède un passé comptable. Elle ne peut de ce fait être invoquée que dans les opérations de
capital investissement ou capital transmission.

Elle est donnée par les actionnaires majoritaires de la société aux investisseurs financiers pour
garantir le passif.

Les actionnaires majoritaires garantissent :

¾ l’exactitude des données financières contenues dans les bilans et les situations
financières qui ont servi de base d’analyse aux investisseurs ;
¾ la période intermédiaire entre la date de remise du business plan et celle de la prise de
participation ;
¾ le dédommagement de l’investisseur dans la limite à précisée, au cas où le cours des
actions baisserait à causes du passé de la société se traduisant par une augmentation du
passif ou une diminution de l’actif ;

La mise en œuvre de la garantie de passif peut se faire soit, par le paiement de


dédommagement en espèce par les actionnaires à l’investisseur, soit par une remise
supplémentaire d’actions de la société par les actionnaires à l’investisseur afin de rétablir le
prix d’entrée nominal.

La garantie de passif est, en général assortie d’un « planché », un montant prédéterminé au


delà duquel l’investisseur pourra faire appel à la mise en jeu de la garantie.
Montage juridique et financier : 94

Il apparaît clairement au terme de ce chapitre que le montage financier et juridique


constitue une phase délicate et stratégique tant pour le capital investisseur que pour
l’entrepreneur. Il a, donc, pour objectif de formaliser l’opération de financement envisagée,
de définir les divers instruments financiers de l’intervention et les modalités du suivi, et de
limiter le cadre partenarial entre le capital investisseur et l’entrepreneur.

Le montage financier est certes une pratique récurrente mais il est loin d’être machinal, le
capital investisseur doit donc, être prudent dans ces choix tout en suivant l’évolution des
différents marchés afin de tirer le maximum de profits de la diversité des produits qu’ils
proposent.

Le montage juridique nécessite une parfaite connaissance du droit, en particulier le droit


des affaires et le droit des sociétés. Le capital investisseur peut faire appel à des cabinets
juridiques spécialisés plus perspicace pour plus d’efficacité.
Partenariat et séparation 95

Chapitre 3

PARTENARIAT ET SEPARATION

L’implication qu’affiche le capital investissement dans son intervention, son suivi et sa sortie,
du premier instant de son intervention à celui de la séparation, constitue l’essence même de ce
métier destiné à encourager l’innovation des PME.

Ce partenariat entre l’investisseur financier et l’entrepreneur se veut être de plus en plus actif,
permettant au premier de s’assurer de la bonne gestion du projet et de son contrôle, et au
deuxième de disposer de l’assistance d’experts qui outre l’apport financier, se porte
providence d’une aide relationnelle et stratégique.

La sortie du capital investisseur concrétise le fruit d’un partenariat actif se traduisant par la
réalisation de plus-values au moment de la cession des titres par la voie la plus avantageuse.
Pour l’entrepreneur, il est temps de voler de ses propres ailes une fois que l’entreprise aura
atteint les objectifs antérieurement visés dans le business plan.

Nous essayerons dans ce chapitre de présenter tous les attraits relatifs au partenariat entre le
capital investisseur et l’entrepreneur puis ceux relatifs à leur séparation.

Section 1 : le partenariat :
Le partenariat entre le capital investisseur et l’entrepreneur est l’un des aspects les plus
importants du capital investissement. Un partenariat destiné à pallier l’importante prise de
risque de l’investisseur qui n’a d’autres garanties que celles de la réussite du projet et les
hommes qui sont à sa tête.

La vie en commun du capital investisseur et de l’entrepreneur est animée par un certain


nombre de relations que nous tenterons d’exposer dans ce qui suit.

I. Le suivi des participations (le monitoring) :

Le suivi des engagements ou monitoring est un accord de principe définissant le style de


relations entre l’entrepreneur (actionnaires affiliés) et le capital investisseur et régissant les
règles de vie en commun. Le fondement de cet accord est forgé du texte même du pacte
d’actionnaires et celui de la lettre d’intention répondant, ainsi, à plusieurs préoccupations :

S’assurer que le plan de développement qui a été approuvé est bien mis en œuvre ;
Ajouter de la valeur à la participation ;
Suivre l’inversement et rendre des comptes aux investisseurs ;
La prévention des risques éventuels.
Partenariat et séparation 96

Deus types de suivi des engagements peuvent être opérés par le capital
investisseur définissant le style de relation qu’il a à entretenir avec l’affilié : le hand on et le
hand off.

L’approche hand on :

Cette approche fait référence aux relations étroites liant le capital investisseur à son affilié,
impliquant la forte présence de ce dernier notamment en matière de gestion, par le biais de ses
interventions au conseil d’administration ou au conseil de surveillance.

Ce type, le plus souvent utilisé lors de financement d’entreprise en création ou en poste


création, permet au capital investisseur, muni généralement d’un droit de veto, de jouer un
rôle prépondérant dans la gestion de celle-ci, afin de s’assurer de sa bonne orientation.

L’approche hand off :

L’approche hand off fait référence à un suivi attentif mais sans activisme particulier. Le
capital investisseur se comporte plus comme un actionnaire vigilant que comme un véritable
partenaire.

La forme la plus extrême du hand off est celle qualifiée de « sleeping partner » ou partenaire
dormant, qui se tient à l’écart de tout développement de son investissement.

Le style de monitoring adopté dépend de la diversité qu’affiche l’entreprise : le statut


juridique de l’entreprise, son secteur d’activité, le cycle de vie dans lequel elle se situe, le
projet mis en œuvre, l’évolution du marché,…, autant d’éléments déterminant son degré
d’implication dans la gestion, le suivi et le contrôle de son investissement.

En général, les capital-investisseurs optent le plus souvent pour une approche hand on
respectant, ainsi les bases et la logique du métier, privilégiant le partenariat actif et
l’assistance au management, ils mettent ainsi leur savoir faire au service de l’entrepreneur,
afin de lui permettre :

¾ de prendre tout au long de son parcours, les décisions stratégiques les plus adéquates
notamment en matière d’investissement ou de croissance externe, d’où la nécessité de
recourir à une assistance expérimentée dans l’étude l’évaluation et la sélection de projet :
¾ de définir une stratégie financière, la part leurs connaissances dans le domaine et les
modèles internes de mesure de la rentabilité qu’ils développent.
¾ de faciliter son intégration dans le tissu économique, grâce à l’assistance relationnelle
qu’il lui procure, facilitant la recherche d’éventuels partenaires financiers ou
commerciaux.

Le reporting :

Il est vrai que le partenariat actif s’avère d’une grande importance pour la société cible,
encore faut-il assurer au capital investisseur une parfaite transparence au moyen d’outils de
communication efficaces, mis en place entre les intervenants.
Partenariat et séparation 97

L’entreprise se doit donc de communiquer aux capital-investisseurs toutes les données


nécessaires, en vertu de la priorité dont ces derniers jouissent ou de la clause d’information
contenue dans le pacte d’actionnaires.

Grâce aux informations fournies, la société de capital investissement est en mesure de réaliser
par elle-même les éléments écrits d’un bon monitoring :

- un tableau de bord claire, précis et complet sur l’exploitation de l’entrepreneur qui doit être
mis à jour régulièrement. Il doit pouvoir indiquer toutes les informations liées au volume
d’activité, à la rentabilité et à la trésorerie ;
- des prévisions budgétaires et de trésorerie ainsi que des bilans prévisionnels ;
- des situations financières complètes (bilans, tableaux de comptes de résultats)
trimestriellement ou semestriellement ;
- des états comparatifs permettant de comparer prévisions et réalisations.

II. Les choix financiers du capital investisseur :

Le partenariat liant le capital investisseur à son affilié le confronte à deux questions majeures :
- La première est relative à la gestion : faut-il s’y impliquer ?
- La deuxième est relative au refinancement ; procédera-t-on à un éventuel refinancement ?

1. La contribution à la gestion :

La question primordiale que se pose le capital investisseur lors de toute prise de participation
est celle relative à son éventuelle intervention dans la gestion de l’entreprise.

Le capital investisseur soucieux quand au devenir de sa participation, désire devenir associé


aux prises de décisions, il redoute, cependant, le risque inhérent aux responsabilités
d’administrateur.

Cette responsabilité peut être engagée dans le cadre de la responsabilité générale et solidaire
du Conseil d’Administration ou à titre personnel, elle répond d’une bonne gestion et du souci
d’administrateur à prendre les décisions qui s’imposent pour éviter tout problème pouvant
compromettre la situation de l’entreprise.

La défaillance des administrateurs dans la prise de décision qui leur incombe, contraignant
l’entreprise au dépôt de bilan, peut amener un tribunal à prononcer la liquidation de celle-ci et
l’appel au comblement de passif.
Principal risque pour le capital investissement actif, le comblement de passif va à l’encontre
des administrateurs responsables de la faillite de l’entreprise et vise à satisfaire aux dettes qui
n’ont pas été réglées par la liquidation.

Afin de remédier à ce danger et pour satisfaire à leurs désirs de suivre minutieusement leurs
participations, le capital investisseur peut recourir à deux procédés selon les types de société
financée :

• intégrer le conseil de surveillance qui se borne au contrôle, pour les sociétés dirigées
par un directoire et un conseil de surveillance ;
• nommer des censeurs qui ont des voix consultatives et occupent les postes
d’observateurs pour les sociétés dirigées par un Conseil d’Administration.
Partenariat et séparation 98

2. Le refinancement :

L’injection de nouveaux capitaux propres dans la société cible présente un problème pour la
société de capital investissement, surtout si ce refinancement ne fait pas partie d’une stratégie
financière préétablie. Toutefois, il peut être envisagé en tant que stratégie de financement
telle que celle développée par les américains par « les tours de financement ».

2.1. Le refinancement simple :

Le refinancement simple, prévu ou imposé par l’évolution de la situation de l’entreprise,


consiste à injecter de nouveaux fonds dans l’entreprise un certain temps après le premier
financement.

Si le refinancement a été prévu, sa mise en place est systématique sauf défaillance aux
conditions préalables qui lui sont assorties, ou si la situation financière de l’entreprise s’est
gravement détériorée de telle sorte qu’un nouvel apport serait considéré comme un soutien
abusif, condamné par la loi.

Si le refinancement n’a pas été prévu et que la situation dégradée de l’entreprise le motive, le
capital investisseur peut s’abstenir de le réaliser et de risquer de mettre en péril sa mise
initiale. L’enjeu est de savoir si ce financement sauverait l’entreprise, ou au contraire, serait
une perte supplémentaire pour la société de capital investissement qui sera amenée à réaliser
une analyse approfondie sur cette nouvelle augmentation de capital.

2.2. Le concept de tour de table :

Ce concept utilisé à l’origine par les américains, de plus en plus adopté par les investisseurs
financiers dans le monde, consiste à financer l’entreprise en plusieurs tours (rounds) : financer
d’abord la constitution et le démarrage, puis, une fois la production entamée, un second round
servira à prendre des parts de marché et à lancer efficacement l’entreprise. D’autre
sufinancements peuvent intervenir après quelques mois pour soutenir la croissance ou prévoir
l’introduction en bourse.

Ce concept sert à amortir dans le temps les financements colossaux que requièrent les
nouvelles créations surtout dans le domaine des nouvelles technologies.

III. La gestion des conflits :

Tout au long de leur vie en commun, investisseur et entrepreneur peuvent rencontrer un


certain nombre de problèmes auxquels il faudra trouver une solution. Pour remédier aux
divers problèmes, ci-après cités, le capital investisseur devra mettre en place un mécanisme de
gestion des conflits afin d’éviter l’option radicale.

1. Une différence d’interprétation d’une clause d’un protocole :

En cas de divergence dans l’interprétation des clauses d’un pacte précédemment signé, les
parties feront, d’abord recours aux juristes qui ont contribué à l’élaboration du texte en
question, dans une tentative de règlement à l’amiable. Si le conflit persiste, ils auront à faire
recours à l’arbitrage des instances juridiques compétentes.
Partenariat et séparation 99

2. Un reporting peut fiable :

Le reporting constitue la base de dialogue entre les managers opérationnels et le capital


investisseur, il est fondé sur la sincérité du détail d’information attestant de la situation de
l’entreprise permettant à l’investisseur de mesurer les efforts, de cerner les difficultés et
d’anticiper sur l’avenir.

Les conflits relatifs au reporting débutent souvent par une dégradation de la situation de
l’entreprise. Les gestionnaires loin de réaliser les objectifs antérieurement énoncés dans le
business plan, embellissent le reporting afin d’altérer l’appréciation du capital investisseur.

L’investisseur devra dans ce cas, intervenir pour déterminer les causes exactes de cette
dégradation en essayant d’obtenir les données réelles de l’entreprise. Il peut même être amené
à changer sa politique de monitoring, passant ainsi d’une relation souple basée sur la
confiance à une autre plus stricte.

Il faut signaler que, dans le but de rendre des comptes à ces investisseurs, le capital
investisseur est tenu de mesurer la performance de son portefeuille périodiquement. Il est
donc important que la somme des reportings périodiques reflète la situation annuelle sans
écarts à l’arrivée.

3. Les divergences d’opinions stratégiques :

La divergence d’opinions entre l’investisseur et l’entrepreneur au sujet de stratégies à adopter


(acquisition, ouverture de nouveaux marchés, développement de nouveaux produits,
changement d’orientation stratégique…) est, le plus souvent, réglée par recours aux clauses
du pacte d’actionnaires, celles-ci précisent en effet, le cas où l’investisseur disposerait d’un
droit de veto.

Les conflits d’intérêts souvent à l’origine de cette divergence sont très dangereux, et doivent
être traités avec délicatesse afin de trouver un compromis entre les divers partenaires et éviter,
ainsi, l’éclatement du partenariat. Toutefois, la meilleure solution est celle privilégiant le
dialogue par la multiplication des réunions et l’examen en commun des opportunités.

4. Le remplacement des dirigeants :

La défaillance de l’équipe dirigeante pousse le capital investisseur à exprimer le besoin de la


remplacer. Une telle situation peut être débloquée de deux façons. La première est de recourir
aux voix juridiques, la deuxième, préconise de résoudre le problème à l’amiable et la
négociation avant d’opter pour la première jugée coûteuse, longue et préjudiciable pour
l’entreprise.

Outre les mesures de règlement à l’amiable, le capital investisseur peut intervenir de deux
façons différentes qu’il soit actionnaire majoritaire ou minoritaire.

S’il est minoritaire et estime que l’équipe dirigeante a failli sans espoir d’amélioration, il peut
recourir aux instances juridiques compétentes et demander une expertise de gestion ou
entreprendre une action en abus de majorité.
Partenariat et séparation 100

Par contre, s’il est majoritaire, il a le droit, voir le devoir, de remplacer l’équipe dirigeante s’il
estime que cette procédure serait bénéfique à l’entreprise.

Nous conclurons cette section en mettant l’action sur le dynamisme de l’économie qui fait
qu’il est, en général, impossible pour un projet de suivre les traits qui lui ont été dessinés dans
le business plan, dés lors, chacune des parties doit faire des concessions sur ces propres
intérêts.

Section 2 : la séparation (sortie du capital investisseur) :


Par définition, le métier de capital investissement consiste en la prise de participation dans le
capital de la société cible, en vue de réaliser une importante plus-value au moment de la
séparation. Il est dès lors évident, que la phase de séparation, entre l’investisseur financier et
l’entrepreneur, est une étape cruciale dans ce mode de financement.

Il est donc, important de discuter dés le départ les modalités de sortie envisagées, en tenant
compte de la spécificité du projet et de la volonté des partenaires.

La sortie de l’investisseur financier du capital de la société cible n’est pas sans risque pour lui.
En effet, cette sortie peut s’effectuer avec ni perte ni gains, l’investisseur peut même subir une
moins-value si la valeur de la société au moment de la cession est en nette régression, si le
marché visé se porte mal ou encore si la société est en faillite.

Outre la liquidité du marché visé, la valeur des titres cédés dépend essentiellement de la
valeur de l’entreprise sur le marché à ce moment là. Le prix de cession ne peut donc, en aucun
cas être fixé au préalable, sauf pour une minorité de titres, cédée au profit de l’entrepreneur
ou des membres de son équipe. Il n’est pas non plus dans l’esprit du capital investissement, de
fixer le prix de la cession par la majoration de la valeur nominale par un taux composé,
déterminé à l’avance. Nous l’avons donc, bien compris, le capital investisseur privilégie la
sortie ouverte donnant libre cours aux mécanismes de marché.

Sauf liquidation amiable ou judiciaire de la société cible, le capital investisseur a la possibilité


de céder ses titres soit par une cession de gré à gré, généralement en une seule et même entité,
soit par appel public à l’épargne par le biais d’une introduction en bourse.

Nous essayerons de présenter, dans ce qui suit, les divers mécanismes de sortie, en exposant
les circonstances inhérentes à chacun ainsi que leurs particularités. Nous passerons, donc en
revue :

ƒ le cas du décès de la participation ;


ƒ les cessions de gré à gré ;
ƒ l’introduction en bourse.

I. Le décès de la participation :

Malgré une sélectivité restrictive imposée par le capital investisseur lors de la prospection des
entreprises, il n’est pas rare de constater que certaines entreprises sont en phase terminale et
déposent leurs bilans. Ceci est loin de signifier que le projet financé n’est pas bon, mais juste
qu’il n’a pas abouti pour quelques raisons que ce soit. Toutefois les investisseurs financiers
Partenariat et séparation 101

comptent sur la diversité de leurs portefeuilles pour compenser les pertes enregistrées suite à
ces échecs.

Les échecs recensés sont en général classés en trois catégories :

Echecs relatifs aux entreprises nouvelles : le taux de mortalité dans cette catégorie est
très élevé (plus de 50 % des entreprises nouvellement créées meurent dans les toutes
premières années de leur existence). Deux causes d’échec sont recensées :
- L’échec technico-commercial : la durée de pénétration d’un nouveau produit dans un
nouveau marché est en général beaucoup plus longue que celle prévue.
- L’échec de la gestion : consiste en l’incapacité de l’entrepreneur à coordonner
l’ensemble des décisions et à s’entourer d’une équipe efficace : retard dans les choix
d’investissement, clientèle mal ciblée…
Echec de financement capital développement et de capital transmission : le financement
d’entreprises en croissance enregistre un taux d’échec moins important que son
prédécesseur. Ces échecs sont principalement dus à des choix stratégiques mal adaptés
soit à l’entreprise soit à son environnement.

Suite au dépôt de bilan de l’entreprise, l’investisseur financier a la possibilité de récupérer


l’intégralité de ses titres. Toutefois, il devra attendre le remboursement des dettes de
l’entreprise par ordre de priorité : l’Etat, les organismes sociaux, les salariés et les créanciers,
arrivent en fin les actionnaires qui en général ne perçoivent rien et peuvent être appelés en
comblement de passif.

II. La sortie par la cession de gré à gré :

Cinq types de sortie par cession degré à gré sont usuellement distingués :
¾ La participation de l’investisseur à une cession du contrôle de la société cible ;
¾ La cession de la participation minoritaire de l’investisseur à un industriel ;
¾ La cession à un financier ;
¾ La cession à l’entrepreneur ou à ses cadres ;
¾ Le remboursement du capital par la société.

1. La participation à une cession majoritaire :

il s’agit de céder la majorité du capital de la société cible à un repreneur, généralement


industriel. Ce type de cession peut être très avantageux pour le capital investisseur puisqu’il
bénéficie d’une prime de contrôle payée par l’acquéreur. Mais, encore faut-il avoir le
consentement des actionnaires majoritaires.

2. La cession minoritaire à un industrielle :

La théorie stipule que ce mode de sortie peut être avantageux tant pour l’industriel que pour
l’entrepreneur, qui y voit une alternative stratégique. En effet, outre la valeur intrinsèque de
l’entreprise, ce partenariat offre à chacun la possibilité de conquérir de nouvelles parts de
marché, de renforcer leurs réseaux de distribution, de croître leurs potentialités de synergie
commerciale…

En réalité, cette pratique s’avère plus complexe et très laborieuse à mettre en place car
l’industriel n’à nullement l’intention d’être actionnaire minoritaire dans une société dont il ne
Partenariat et séparation 102

détient pas le contrôle. D’autre part les actionnaires majoritaires ne souhaitent pas s’associer à
un concurrent potentiel. De plus le capital investisseur peine, dans le majeure partie des cas, à
expliquer à l’entrepreneur la nécessité d’une éventuelle alliance avec un industriel une fois
que la société a atteint le stade de maturité.
Toute fois, un compromis peut être élaboré entre les actionnaires majoritaires et l’industriel,
concrétisé par la signature d’un accord de coopération au niveau de la recherche et du
développement.

3. La cession à l’entrepreneur ou à ses cadres :

Il arrive que les entrepreneurs souhaitent racheter la participation du capital investisseur, soit
pour détenir l’exclusivité du contrôle de la société, soit pour renforcer leur position
majoritaire.

La sortie de la société de capital investissement peut s’opérer au profit des salariés de la


société dans un souci de fidélisation et d’encouragement de ces derniers.

Cette sortie se fait, le plus souvent par l’intermédiaire de holding, pour des raisons financières
et fiscales, il s’agit, donc d’une opération d’LBO.

4. La cession minoritaire à un autre investisseur :

La sortie financière s’opère auprès d’autres sociétés de capital investissement 92 ou auprès


d’autres établissement financiers. Il s’agit pour le nouvel acquéreur de reprendre le relais du
capital investisseur qui ne désire plus rester actionnaire de la société cible ou qu’il juge que
cette dernière a atteint un niveau de développement tel, qu’elle ne correspond plus à sa
politique d’intervention.

Ce mécanisme de sortie est, le plus souvent, utilisé par des sociétés de capital investissement
particulièrement orientées vers le financement des nouvelles sociétés (seed capital, capital
création et poste création), une fois le projet mis sur pied la société cherche à céder sa
participation à un capital investisseur ou tout autre investisseur financier qui désire
accompagner l’entreprise dans son développement.

Autre cas de figure, celui impliquant un investisseur en capital développement qui éprouve
des difficultés à vendre sa participation à des industriels. le capital investisseur peut,ainsi, être
contraint de céder sa participation en sacrifiant une partie, voir la totalité de ses plus-values en
acceptant un prix de cession minoré en contre partie d’une importante prise de risque que subi
l’acquéreur financier.

5. Le remboursement de capital :

Deux procédures permettent de rembourser le capital aux actionnaires :


ƒ amortissement du capital : opération extrêmement rare, la société rembourse toute ou
partie du montant nominal de l’action par prélèvement sur les réserves : le capital social
reste inchangé et les actions amorties deviennent des actions de jouissance ;

92
La cession minoritaire entre capital-investisseurs entre dans le cadre du marché secondaire du capital
investissement
Partenariat et séparation 103

ƒ la réduction de capital en l’absence de pertes : c’est un paiement en numéraire avec


annulation des actions (diminution de la valeur nominale) et réduction du capital social.
Ce genre de sortie est utilisé particulièrement dans le cas d’entreprises en difficulté qui
expriment le désir d’aller vers une liquidation amiable.

III. La sortie par introduction en bourse :

L’introduction en bourse est un acte capital dans la vie de l’entreprise. Il doit être mûrement
réfléchi et décidé par le chef d’entreprise et ses partenaires financiers.
Ce type de sortie est de plus en plus préconisé par les investisseurs financiers grâce aux
diverses stratégies de cessions qu’il offre, d’où l’intérêt que lui portent les pouvoirs publics
afin de permettre aux entreprises, notamment, aux PME de recourir à l’épargne publique en
allégeant les conditions d’accessibilité.

1. L’intérêt d’une introduction en bourse :

L’introduction en bourse s’avère aussi avantageuse pour la société de capital investissement


que pour l’entreprise.

Pour la société de capital investissement ; l’introduction en bourse confère à sa participation


une liquidité appréciable et lui offre l’opportunité de réaliser une plus-value essentiellement
due à la valorisation de l’entreprise dans le marché.

Pour l’entreprise, l’introduction en bourse lui procure principalement :


• La reconnaissance par les tiers et par le marché du parcours réalisé souvent dans
l’anonymat ;
• La notoriété et la crédibilité ;
• La possibilité de lever des capitaux pour permettre le développement et l’opportunité
d’aborder une nouvelle couche d’actionnaires :des personnes physiques, des
épargnants ;
• La possibilité d’avoir une valorisation reconnue ;
• La possibilité d’attirer des liquidités en mettant des titres sur la marché.

L’entreprise pourra donc poursuivre sa croissance avec de nouveaux financements et une


nouvelle image, celle d’une entreprise cotée.

2. Les inconvénients d’une introduction en bourse :

L’introduction en bourse présente un certain nombre d’inconvénients :

ƒ les coûts immédiats et différés, engendrés par l’introduction sont lourds ;


ƒ perte de confidentialité due à la transparence exigée. L’entreprise est donc obligée de
fournir au marché des informations régulières et fiables liées à son fonctionnement
interne et à son activité ;
ƒ perte de contrôle de la société du fait de la dilution des pouvoirs ;
ƒ une pression élevée sur les résultats à court terme ;
ƒ obligations comptables plus contraignantes :
- obligation d’avoir un commissaire au compte indépendant.
Partenariat et séparation 104

- obligation de fournir des états financiers fiables et dans les délais.


- obligation d’auditer les comptes par un grand cabinet.

ƒ la possibilité d’attaque boursière hostile, sous forme d’OPA 93 , qui conduit à une perte de
contrôle de la société par l’entrepreneur ;
ƒ la valorisation peut fluctuer pour deux raisons : soit l’évaluation générale de l’affaire et
la bourse, soit les attentes des investisseurs concernant l’évolution de l’activité et des
résultats

L’introduction en bourse demeure une opération, lourde de conséquences, génératrice de frais,


qui peut procurer des avantages certains.

Nous avons tenté à travers ce chapitre de présenter les deux principales caractéristiques de
l’intervention du capital investissement, à savoir, le partenariat liant l’entrepreneur à son
investisseur financier puis leur séparation dans le cadre d’une sortie du capital investisseur.

Outre l’aspect financier, le capital investissement assure à l’entreprise une assistance


technique, stratégique et relationnelle. C’est pourquoi, il est primordial de définir au
préalables les types de relations régissant la future vie en commun des deux intervenants :
d’en déterminer la portée, les objectifs et les modalités de mise en œuvre.

La sortie de l’investisseur financier du capital social de la société cible demeure un objectif


délicat à atteindre, du fait de son incertitude du marché vidé et celle de la valeur potentielle
de la participation. Les plus-values réalisées à ce moment là dépendent essentiellement du
timing, du type de sortie envisagée et de la conjoncture économique.

93
Offre Publique d’Achet ; procédure d’acquisition de société cotée en bourse.
Partenariat et séparation 105

Conclusion :

Cette deuxième partie nous a permis d’aborder les aspects techniques du capital
investissement et d’en mesurer la portée.

L’étude du capital investissement est un examen prévisionnel, essentiellement fondée sur


l’appréciation du business plan ; document de référence permettant à l’investisseur
d’apprécier le projet et d’en évaluer les chances de succès à travers les divers études et
audits auxquels il sera confronté.

Une fois l’étude du business plan achevée, le capital investisseur doit déterminer sa
position et formuler une décision, essentiellement, basée sur les compétences des
hommes, la technicité du produit, ainsi que la stratégie d’exploitation adoptée. Quand
aux aspects financiers, ils sont relégués au second plan.

Si l’entrepreneur a réussit à séduire le capital investisseur par le biais de son projet,


commencera alors une étape de montage financier et juridique de l’opération de
participation ; les instruments financiers adaptés et l’élaboration de documents
juridiques régissant le partenariat futur entre l’investisseur et l’entrepreneur.

La logique d’intervention du capital investissement voudrait que la prise de


participation au capital social de la société cible, aille au delà de l’apport financier, et
s’étende à un partenariat actif assurant une assistance stratégique et relationnelle avec
tous les risques encourus par l’investisseur.

Le partenariat capital investisseur/entrepreneur n’a pas un caractère permanant. En


effet, dés la phase d’étude, le capital investisseur doit envisager une possibilité de sortie à
terme car l’un des principes du métier est de soutenir l’entreprise désirant se développer
pour une durée équivalente à celle nécessaire à la réussite du projet.
La sortie est donc un élément crucial dans l’activité de capital investissement, au terme
de laquelle, l’investisseur voit récompensés le temps qu’il a passé et ses capitaux engagés
par la réalisation d’une plus-value de cession.
Partenariat et séparation 106

Chapitre 3............................................................................................................................... 95
PARTENARIAT ET SEPARATION ................................................................................... 95
Section 1 : le partenariat : ................................................................................................. 95
I. Le suivi des participations (le monitoring) : ........................................................ 95
II. Les choix financiers du capital investisseur :................................................... 97
1. La contribution à la gestion : ............................................................................ 97
2. Le refinancement : ............................................................................................. 98
2.1. Le refinancement simple : ......................................................................... 98
2.2. Le concept de tour de table : ..................................................................... 98
III. La gestion des conflits : ...................................................................................... 98
1. Une différence d’interprétation d’une clause d’un protocole :...................... 98
2. Un reporting peut fiable : .................................................................................. 99
3. Les divergences d’opinions stratégiques :........................................................ 99
4. Le remplacement des dirigeants : ..................................................................... 99
Section 2 : la séparation (sortie du capital investisseur) : ............................................ 100
I. Le décès de la participation :........................................................................... 100
II. La sortie par la cession de gré à gré : ............................................................. 101
1. La participation à une cession majoritaire :.................................................. 101
2. La cession minoritaire à un industrielle :....................................................... 101
3. La cession à l’entrepreneur ou à ses cadres :................................................. 102
4. La cession minoritaire à un autre investisseur :............................................ 102
5. Le remboursement de capital : ....................................................................... 102
III. La sortie par introduction en bourse : ........................................................... 103
1. L’intérêt d’une introduction en bourse :........................................................ 103
2. Les inconvénients d’une introduction en bourse :......................................... 103
Pratique du capital investissement en Algérie 106

Partie 3

La pratiquer du capital investissement en Algérie.


Exemple de la SOFINANCE et de la FINALEP

Introduction :

Après s’être étalé, dans une première partie puis dans une deuxième, sur les aspects
respectivement théoriques et techniques du capital investissement, tel que repris par les
professionnels, il convient de s’orienter vers la pratique du métier en Algérie.

Cette troisième partie aura donc pour objectif, de présenter l’étendue de la pratique du capital
investissement en Algérie et son degré de compatibilité avec la théorie. Nous prendrons pour
référence la SOFINANCE et la FINALEP, en exposerons le mode d’organisation ainsi que
son mode opératoire dans l’étude d’une demande de financement.

Par conséquent, nous avons vu utile de scinder cette troisième partie en deux chapitres. Le
premier sera consacré à la présentation organisationnelle de la SOFINACE, ainsi que celle de
la FINALEP. Nous aborderons également les diverses difficultés auxquelles elles sont
confrontées dans l’exercice du métier. Puis nous nous intéresserons au cheminement de la
demande de financement dans ces structures de financement.

Le deuxième chapitre sera exclusivement dédié au traitement d’un cas réel de prise de
participation extrait du le portefeuille de la SOFINANCE. Nous essayerons d’adaptée ce cas à
la logique d’intervention du capital investissement étant donné qu’il s’agit d’un cas de prise
de participation.

Le troisième chapitre sera consacré au traitement d’un cas réel de financement par capital
investissement recueillit auprès de la FINALEP. Notre choix d’introduire un cas réel de
financement pris du portefeuille de la FINALEP, a été motivé par l’expérience caractérisant
cette société d’investissement dans le domaine par rapport au autre intervenant sur le marché
algérien.
Pratique du capital investissement en Algérie 107

Chapitre 1

La pratique du capital investissement en Algérie

Nous avons vu juste de consacrer ce chapitre à la pratique du capital investissement en


Algérie, à travers les divers organes de financement activant dans le secteur. Nous avons, en
effet, recenser trois structures de financement, à savoir ; la FINALEP 93 créée en 1991, la
SOFINANCE 94 créée en 2000 et plus récemment la création du FAKI 95 .

Pour ce faire nous avons l’intention de commencer par une brève présentation de la structure
de financement en capital investissement, en particulier la FINALEP et la SOFINANCE et
leurs principales caractéristiques, puis nous enchaînerons avec le cheminement d’un dossier
de financement du premier jour de sa réception à celui du montage juridique et financier de la
participation.

I. La présentation des structures de financement :

Nous procéderons dans ce qui suit à la présentation de la SOFINANCE puis celle de la


FINALEP. Cette présentation ne se veut pas être comparative mais plutôt descriptive, en
tentant de lever le voile sur les aspects les plus importants de chacune.

1. La SOFINANCE :

La création de SOFINANCE a été décidée par résolution du Conseil National des


Participations de l’Etat - CNPE – du 06 août 1998 avec pour objectif principal « la
contribution à la consolidation et à la relance de l’économie » en instaurant une nouvelle
démarche dans le financement :

¾ La modernisation de l’appareil de production par des investissements de mise à


niveau ;
¾ La densification du tissu industriel à travers des opérations de filialisation, de scission
et de fusion ;
¾ Du redressement et de la reprise des entreprises publiques…

SOFINANCE a été effectivement constituée le 18 avril 2000 avec un capital social de 5


milliards de DA suite à son agrémentation par la Banque d’Algérie le 09 janvier 2001.

1.1 Les missions de la SOFINANCE :

A sa création, les missions statutaires de SOFINANCE comprenaient tous les métiers


développés par la banque universelle à l’exclusion des dépôts de la clientèle, nous en
recensons :
93
Financière Algéro-Européenne de Participation.
94
Société Financière d’Investissement, de Placement et de Participation.
95
Fonds Algéro-Kowétien d’investissement.
Pratique du capital investissement en Algérie 108

Les opérations de participation et de financement : elles incluent :

La Participation aux programmes de modernisation et de privatisation des EPE


-entreprises publiques économique- par:

- Investissements de modernisation et d’expansion ;


- Ouverture de capital à des partenaires techniques et/ou financiers locaux et/ou
étrangers ;
- Reprise des sociétés pour les salariés.

La promotion de IDE – Investissement Direct Etranger - en association avec des


partenaires publics :

- Fonds propres fixés à un minimum de 40% du coût du projet ; Préservation et


création d’emplois ;
- Apport technique et managérial ;
- Débouchés commerciaux ;
- Valorisation des actifs des EPE et des ressources locales,…

Ces interventions se font par le biais de « participation au capital » ou par des « financements
en leasing » dans le cadre d’opérations d’acquisitions de matériels et autres équipements.

L’ingénierie financière :

La résolution n°01/03 du Conseil des Participation de l’Etat du 20 octobre 2003 a recentré les
activités de SOFINANCE exclusivement en direction du secteur public pour offrir, en plus
des financements, des services liés à l’ingénierie financière :

¾ Assistance des EPE dans leurs opérations de privatisation et de cession, de la phase


d’évaluation à la phase de cession ;
¾ Conseil aux EPE au titre de la promotion de l’outil public ;
¾ Gestion des ressources publiques marchandes non-Affectées ; boni de liquidation,
partie des résultats …
¾ Centre d’ingénierie financière pour le CPE au bénéfice des EPE..

Partant de ces missions, SOFINANCE s’applique à accompagner les EPE dans leur mise à
niveau et dans leurs projets de développement de cession au profit d’investisseurs privés, en
offrant « conseil et assistance » en matière de restructuration financière et stratégique.

1.2. Organisation de la SOFINANCE :

L’organisation des activités de SOFINANCE répond à un souci d’optimisation dans la


rationalité et l’efficacité pour la conduite des opérations.

La Direction des Engagements et de l’Ingénierie Financière, est en charge de :

- La gestion des demandes de financements : prises de participation, crédits directs,


leasing ;
- Du Développement du « Conseil et Assistance ».
Pratique du capital investissement en Algérie 109

1.3. Moyens mis en œuvre:

L’activité de SOFINANCE tourne autour d’une équipe animée d’un esprit d’initiative et
surtout d’équipe. Elle dispose d’un effectif moyen d’une trentaine de cadres. Cette équipe se
compose de financiers, commerciaux, ingénieurs et juristes.

La formation tient une place particulière dans la stratégie de développement des ressources
humaines de la société. Par conséquent, les seniors, ayant comptabilisé une longue
expérience, assurent l’encadrement de cette équipe composée de jeunes universitaires.

La SOFINANCE dispose par ailleurs d’un réseau dense de consultants nationaux et


internationaux de premier ordre. Ces consultants, de profils variés (Juristes, Experts
Financiers et Comptables, Ingénieurs, Experts en communication,..) interviennent, à la
demande, pour tout besoin particulier de la société.

2. La FINALEP :

La FINALEP est une société par actions de droit algérien spécialisée dans le capital
investissement. Elle a été créée en avril 1991 avec un capital social de 73.750 MDA, ente des
partenaires algériens majoritaires de 60% (40% pour la Banque de Développement Local,
20% pour le Crédit Populaire d’Algérie) et des partenaires européens à hauteur de 40%
(28,74% détenus par l’Agence Française de Développement et 11,26% par la Banque
Européenne d’Investissement).

A ses débuts, la FINALEP a rencontré un très grand nombre de problèmes essentiellement dus
à l’absence de cadre réglementaire et au manque d’accompagnement.

De plus, elle avait pour exigence de financer des projets de partenariat Algéro-Européen, une
situation contraignante à laquelle il a fallu remédier par la suppression de la clause statutaire y
afférente.

La FINALEP a procédé à une première augmentation de capital de73.750 MDA en 1991 à


celui de 191,70 MDA actuellement. Elle éprouve cependant des difficultés à opérer une
deuxième augmentation

2.1. Les activités de la FINALEP :

La FINALEP a pour mission principale de financer, de promouvoir et d’appuyer la création et


le développement d’entreprises. Elle contribue également à la privatisation de sociétés
publiques en s’associant à leurs repreneurs potentiels.

Elle intervient, non seulement, en fonds propres en prenant des participations directes dans le
capital social des entreprises, mais également, en participant accessoirement par l’intervention
en quasi-fonds propres.

La FINALEP assure des services connexes à son activité principale, nous en citons :

- Assistance et conseils ;
Pratique du capital investissement en Algérie 110

- Recherche et identification à travers le réseau de banques actionnaires et les banques


de données internationales ;
- Recherche de préfinancement pour la prise en charge des études de faisabilité,
formation et autres ;
- Assistance dans l’étude de faisabilité et astre ;
- Recherche de crédits domestiques et extérieurs ;
- Assistance dans l’accompagnement des formalités administratives et légales (APSI,
notaires..).

3. Les contraintes liées à la pratique du capital investissement

L’analyse de la pratique du capital investissement en Algérie révèle la présence de contraintes


auxquelles doivent faire face les structures de financement en capital investissement en
Algérie. Nous en citons ci-après les plus importantes:

- Les contraintes réglementaires :

Avant la promulgation de la loi n° 06-11 du 28 Joumada El Oula 1427, correspondant au 24


juin 2006 relative à la société de capital investissement, les organismes de capital
investissement éprouvaient d’énormes difficultés quant à l’exercices de leur métier. Ces
structures de financement se sont vues régies par des lois (ordonnance 03-11) servant de
solution provisoire ou représentant la seule façon pour les établissements de capital
investissement de mettre en œuvre leur savoir refusant de se délaisser des pouvoirs conférés
par l’esprit du métier.

A présent, les praticiens du capital investissement affichent une satisfaction modérée suite à la
promulgation de la loi relative aux sociétés de capital investissement. Cependant, ils restent
encore perplexes quant au contenu du texte de loi qui ne régie pas l’activité en elle-même
mais en décrit le cadre général. Ils restent néanmoins, optimistes quant à une éventuelle
promulgation du texte d’application y afférent.

- Les mécanismes de garantie non efficaces ou inappropriés :

La couverture des risques encourus par le capital investisseur lors de ses opérations de prises
de participation est un élément très important dans sa pratique. Il est par conséquent
primordial d’avoir la possibilité de recourir à des établissements de garantie compétents en la
matière (exemple de la SOFARIS en France).

En Algérie, deux structures de garantie sont destinées à assurer la promotion de la PME. Le


premier est le FGAR 96 (Fonds de Garantie des Crédit aux Petites et Moyennes Entreprises) ;
qui se révèle, de part sa qualité, incapable de garantir des opérations de capital
investissement. Le second, est celui représenté par l’AGCI 97 (Compagnie d’Assurance et de
Garantie du Crédit à l’Investissement) qui a la responsabilité de couvrir les risques

96
Le FGAR est un établissement publique sous tutelle du ministère des petites et moyenne entreprises et de
l’artisanat, créé par le décret exécutif n° 373-02 du11/11/2002 en application de la loi d’orientation des PME
97
L’AGCI est une SPA d’un capital social de 2 000 000 000 DA ; ses actionnaires sont :le trésors public à
raisons de 25% et les six banques publiques à raison de 12,5%chacune.
Pratique du capital investissement en Algérie 111

d’investissement qu’encourent les établissement financiers ( les sociétés de capital


investissement comprises), sauf qu’il n’a, toujours, pas été saisi à ce jour.

- L’absence de mécanismes de sortie :

Le concept de capital investissement dépend particulièrement du mode de sortie envisagée par


le capital investisseur et la plus–value qu’il peut réaliser à ce moment là.
En l’absence de marché financier dynamique, liquide et adapté, le capital investissement ne
dispose pas de l’embarras du choix, il se retrouve, par conséquent, obliger de céder sa
participation au profit des entrepreneurs ou à celui d’un investisseur industriel.

- Le problèmes des mentalités et de la culture économique :

L’agent financier et économique algérien dispose, en général, d’une culture assez limitée
dans le temps et dans l’espace en la matière. En effet, la vision à terme, le goût au risque,
celui pour le gain et l’esprit d’entreprise, sont autant d’éléments qui ne font pas partie de ses
acquis culturels.

De plus la culture patrimoniale caractérisant la majorité des entrepreneurs privilégie leur


tendance au secret et la difficulté qu’il éprouve à concevoir la présence d’un partenaire
extérieur à ses cotés.

Cette affirmation ne doit pas être perçue tel un reproche, mais telle une déception faisant
référence au potentiel de croissance qui caractérise notre économie freinée pas un mouvement
de société qui ne saurait être justifié sur le plan économique.

- L’absence de structure centrale :

La présence de structures centrales telle que l’AVCA 98 en Europe et l’AFIC en France 99 , a


pour objectifs de représenter le métier auprès des pouvoirs publics et de sensibiliser les divers
agents économiques quand à l’avantage que représente le capital investissement. Ces
structures jouent le rôle de catalyseur au moyen d’une large diffusion d’informations
inhérentes au métier et à ses intervenants.

L’absence d’une telle structure pourrait sérieusement handicaper la pratique du capital


investissement, encore à l’état embryonnaire, en Algérie.

II. Le cheminement du traitement d’un dossier de participation :

Les procédures de traitement des dossiers de financement sont pratiquement les mêmes pour
toutes les sociétés de capital investissement (SOFINANCE et FINALEP en particulier). Nous
relevons toutefois quelques différences relatives à la nature même de la structure de
financement.

Nous essayons dans ce qui suit de présenter une procédure standard de traitement d’un dossier
de participation. Il est toute fois important de signaler que le schéma présenté ci-après est en
grande partie inspiré du mode opératoire propre à la FINALEP :
98
European Private Equity and Venture Capital Association.
99
Association Française des Investisseurs en Capital.
Pratique du capital investissement en Algérie 112

1. L’étude de la demande :

Le chargé d’affaires devra en cette étape décider conjointement avec le Directeur Général de
la suite à donner au dossier en question.

Si la demande de financement ne correspond pas au mode opératoire de l’établissement


financier, il y aura systématiquement rejet assorti d’un justificatif à l’intention du promoteur.

Par contre, si la demande est acceptée, le chargé d’affaires soumettra à la relation une copie
de l’imprimé relatif à la prise en charge du dossier par l’organisme (annexe n°2). En cas
d’accord mutuel, un protocole d’accord (annexe n°3) sera signé et c’est à ce moment là que la
structure de financement prendra en charge l’étude du dossier qui lui à été soumis.

Pour la SOFINANCE, un accord préalable (annexe n°4) délivré par le CPE (Conseil des
Participation de l’Etat) est indispensable pour la suite à donner au dossier.

Toutefois, des vérifications d’usage (annexe n°5) s’imposent lors de la remise de l’étude de
faisabilité.

2. La réception de l’étude de faisabilité :

L’étude de faisabilité regroupe une étude de marché, une étude technique ainsi qu’une étude
économique et financière (annexe n°6).

Elle est, en général, élaborée par le promoteur mais peut aussi être réalisée par le chargé
d’affaire tout seul ou en collaboration avec le promoteur.

En général, deux chargés d’affaires sont désignés pour conduire les réunions de travail avec le
promoteur. Le premier aura pour tache d’étudier l’affaire et de préparer les dossiers de prise
en considération et de participation, soumis ultérieurement à l’approbation du Comité
Exécutif et de l’Assemblée Générale. Le deuxième est régulièrement tenu informé de
l’évolution du dossier afin de palier toute éventuelle défaillance du premier chargé d’affaires.
Par conséquent, chaque réunion tenue, fera l’objet d’un compte rendu destiné au Directeur
Général.

3. La première réunion du comité interne :

Ce comité est composé du Directeur Général et de deux chargés d’affaires et a pour mission
d’examiner des affaires destinées à être présentées au Comité Exécutif pour une prise en
considération.

Il s’agira lors de cette réunion de combler les lacunes que peut présenter l’étude réalisée et de
répondre aux éventuelles questions susceptibles d’être posées par les membres du Comité
Exécutif.

4. La prise en considération :

L’étude de la faisabilité, revue par le comité interne, ainsi qu’une fiche récapitulative sont
soumises au comité exécutif pour une prise de considération. Le comité exécutif se prononce
soit en donnant son accord pour la poursuite de la procédure soit en rejetant l’affaire.
Pratique du capital investissement en Algérie 113

Dans les deux cas, une note sera adressée au promoteur, avec la conclusion du comité
exécutif.

5. La deuxième réunion du comité interne :

Avant de convoquer le conseil d’administration pour la prise de participation, le comité


interne de la société se réunit une seconde fois, afin évaluer le dossier qui sera présenter au
conseil en prenant compte des remarques formulées par le Comité Exécutif.

6. La prise de participation :

Le Conseil d’Administration doit prendre une décision quand à sa prise de participation dans
le projet qui lui a été soumis. Il peut, par conséquent, formuler un accord favorable assorti ou
non de réserves, il peut, aussi, rejeter le dossier en présentant des justificatifs insérés dans le
texte du procès verbale.

En cas d’accord, la Direction générale est mandatée par le Conseil d’Administration pour la
signature du pacte d’actionnaires et des statuts. La Direction Générale est également chargée
de la gestion des modalités de libération du capital.

7. La signature du pacte d’actionnaires (annexe n°7) :

Le pacte d’actionnaires est signé par l’ensemble des actionnaires dans l’intention de
formaliser les futurs rapports qu’ils viendront à entretenir mutuellement.

Le pacte d’actionnaires servira à déterminer : le type de société à créer (SPA) , la quotte parts
de chacun des actionnaires, le nombre d’administrateurs, la désignation contractuelle des
commissaires aux comptes, les modalités de sortie et les repreneurs potentiels.

Les actionnaires minoritaires voient dans le pacte d’actionnaires la possibilité de protéger


leurs intérêts.

8. La souscription à la garantie de passif (annexe n°8) :

La garantie de passif est mise en place par les entrepreneurs actionnaires majoritaires de la
société créée, en faveurs de la société de capital investissement. Elle a pour objet de garantir
tout ce qui n’a pas été annoncé et tout ce qui n’est pas repris dans le bilan.

La garantie de passif engage les dirigeants de la société créée, à dédommager le capital


investisseur à l’occasion de moins-value enregistrée suite à la survenance d’éléments dont on
a omis de faire mention à l’avance et non pris en compte dans la valeur de négociation.

Il existe une valeur planchée pour la garantie de passif en deçà de laquelle elle ne peut être
mise en jeu, et une date de validité. Ces deux éléments sont fixés lors de la mise en place de
cette garantie.

9. La recherche d’éventuels partenaires financiers


Des démarches en direction des banques commerciales seront entreprises, et une demande de
crédit sera introduite auprès de la banque retenue, afin d’assurer des financements
complémentaires s’il y a nécessité.
Pratique du capital investissement en Algérie 114

L’un des partenaires se chargera de suivre la procédure bancaire en contre partie d’une
rémunération préalablement convenue avec les autres associés.

10. La création de société conjointe :

En générale, la phase « création » est prise en charge par le promoteur du projet : signature
des statuts, publication, immatriculation, demande d’avantages auprès de l’ANDI 100 , dossier
bancaire,…

Cependant, à titre de service en faveur de la société créée, la société de capital investissement


peut accomplir les taches suivantes :
- l’élaboration des statuts avec le notaire ;
- la réalisation du dossier ANDI ;
- la recherche d’autres ressources de financement.

11. Le suivi de la participation :

A la création de la société conjointe, la société de capital investissement désigne un


représentant au sein du Conseil d’Administration qui se chargera du suivi. Ce dernier devra
tenir une fiche qu’il doit mettre, régulièrement, à jour (en fonction des Conseil
d’Administration tenus et/ou d’événements survenus).

Nous avons tenté à travers ce chapitre de présenter les aspects pratiques du métier de capital
investissement en Algérie. Nous avons, dans un premier temps procéder à la présentation des
structures de financement activant sur le marché algérien, à savoir la SOFINANCE et la
FINAMEP, puis, en abordant, en second lieu, le cheminement d’un dossier de participation
dans ces structures, du premier jour de leur présentation à celui de la signature de pacte
d’actionnaires.

Nous sommes arrivés à travers le traitement de ce chapitre, à prendre conscience des


difficultés auxquelles devaient faire face les sociétés de capital investissement en Algérie,
particulièrement en l’absence de cadre réglementaire régissant la pratique du métier et du
manque d’encadrement. Ces obstacles n’ont pas pour autant empêché nos structures de
forcer leur destin témoignant ainsi, d’une grande volonté de participer à la promotion de la
croissance économique de l’Algérie.

100
L’Agence Nationale de Développement des Investissement, gréée en 2001.
Prise de participation par la SOFINANCE 115

Chapitre2

Prise de participation par la


SOFINANCE

Après s’être intéressé à la SOFINANCE et son organisation fonctionnelle lors d’une


éventuelle prise de participation, ce chapitre sera exclusivement consacré à la pratique du
métier au sein de la même entité.

Nous allons dans ce chapitre présenté un réel cas de financement qui s’est présenté à la
SOFINANCE.

Il s’agira donc, de revenir sur les aspects techniques adoptés par le chargé d’études dans le
montage de l’opération de participation.

I. Etude technique du projet :

Cette étude s’intéresse aux aspect nos financier de l’opération et a pour objectif d’apprécier la
viabilité du projet.

1. présentation générale du projet et état des lieux:

Il s’agit de la création d’une société Algéro-Marocaine (AGMS) spécialisée dans la


fabrication de sulfate d’alumine et le séchage de l’hydrate.
Cette société sera implantée dans les locaux du centre de distribution appartenant à la
SOCIEDIP.
Il a été fait appel à l’intervention de la SOFINANCE afin de prendre part au capital social de
la société devant couvrir ses besoins de financement du nouveau projet.

La SOFINANCE activera au coté de deux société : AMC (marocaine) et SOCIEDIP


(algérienne).

2. La présentation du produit :

Le sulfate d’alumine est l’un des principaux floculant minéraux les plus utilisés dans le
traitement des eaux : il a cette qualité remarquable de retirer les impuretés en suspension dans
l’eau pour former des grains qui les précipitent au fond sous l’effet de leurs propres poids.
D’autres produits minéraux sont aussi utilisés tel que le polychlorure d’aluminium « PAC »
mais leurs prix reste un handicap devant celui du sulfate d’alumine.
L’hydrate d’alumine est un fondant qui abaisse le poids de fusion de la silice.

Les utilisateur du Sulfate d’Aluminium son les société de traitement de l’eau potable, les
société de traitement des eaux usées, et les fabricants de papier.
Quand à l’hydrate d’alumine sèche, elle est utilisée dans la fabrication de verre plat et/ou des
verres creux.
Prise de participation par la SOFINANCE 116

La fabrication du sulfate d’alumine est basée sur la réaction de deux composant à savoir
l’hydrate d’alumine et l’acide sulfurique
Cette réaction est une réaction totale qui abouti à la constitution de sulfate d’alumine et de
l’eau, les matières premières étant totalement éliminées

En Algérie le traitement et la distribution de l’eau potable et de l’eau usée traitée revêt une
importance de première ordre ; ce qui laisse prévoir une augmentation des ressources en en
eau et une attention particulière au traitement des eaux usées et à leurs recyclage. La ressource
des eaux de ruissellement reste la plus privilégiée : un important programme de construction
de nouveaux barrages est en cours d’exécution.

L’Algérie dispose de l’une des deux matières nécessaire à la fabrication du sulfate d’alumine ;
il s’agit de l’acide sulfurique qui est un produit indispensable dans le traitement du minerait
de zinc et qui se trouve en quantité suffisamment grande pour répondre aux besoins du
marché local algérien.

2. présentation de promoteurs du projet /

La AMC (Maroc) :

La Aluminium Moroccan Company est une Société A Responsabilité Limitée de droit


marocain, au capital actuel de 1.300.000 dirham, dont le siège social est établi à la Rente du
Bac, 2040 Tanger (Maroc) ; immatriculée au Registre de Commerce et des Sociétés tenu au
Greffe du Tribunal de Ben Dabous.

La AMC a réalisé en 2001 un chiffre d’affaire annuel de l’ordre de 3.400.000 D dont 54% à
l’exportation. Elle prévoit, pour l’année 2002, d’atteindre 4.000.000 D dont S8% à
l’exportation.

La AMC dispose de son propre réseau de distribution, comprenant : l’Algérie, le Sénégal, le


Mali, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie et le Niger.

La AMC est un groupe constitué d’une multitude de sociétés, nous en citons :


- La Société Générale des Planifiant (SGP) ; Maroco-Italienne d’un capital social de
6.5000.000 DT.
- La société SAR Maroc, Maroco-Italienne d’un capital social de 90.000 D.
- La société SOMEF, Maroc, spécialisée dans la fabrication de matériel électrique
domestique, née d’un partenariat Tniso-Italien et dotée d’in capital social de 1.300.000
D.
- La société SODM distribution, spécialisé dans la commercialisation de matériel
électrique et de composant cuisine, née d’un partenariat Tniso-Italien et dotée d’in
capital social de 150.000 D.

La société SOCIEDIP (Algérie) :

SOCIEDIP « entreprise nationale d’approvisionnement et de distribution de produit


chimique »est une Entreprise Publique Economique de droit algérien, elle est dotée du statut
d’une Société Par Action d’un capital social de 50.000.000 DA.
La SOFINANCE (Algérie) :
La Société Financière d'Investissements, de Participations et de Placements, SOFINANCE
Prise de participation par la SOFINANCE 117

Spa au capital de 5 milliards DA entièrement souscrit par l’Etat.

La BARCLAYS COMPANIE :

La société dénommée « SARL BARCLAYS COMPANY », est une Société A Responsabilité


Limitée, au capital actuel de 10.000.000,00 dinars.

3. L’étude de marché :

L’étude de marché à révéler un certain nombre de potentialités dont jouit le projet. Nous
présentons dans ce qui suit une étude de marché au deux niveaux antérieur et local.

3.1. Le marché local :

Au niveau local, un grand besoin se fait ressentir. Il est à signaler, qu’en 2001 la
consommation réelle de sulfate d’alumine en Algérie avait atteint 9.000 tonnes et celle
d’alumine 1.000 tonnes répartie comme suit :

Sulfate d’alumine :
Sociétés de distribution d’eau potable 6.000T
Société de fabrication du papier 2.000T
Fabrication du verre 1.000T

Autres utilisateurs
Alumine sèche : 1.000T

Les prévisions sur la demande avenir envisagent une nette augmentation de ce dernier,
essentiellement du traitement des eaux potable ainsi que celle usés et à la construction de
nouveaux barrages au niveau national.

3.2. Le marché extérieur :

Nous recensons trois principaux producteurs à l’échelle mondiale :


L’Egypte 80.000T
L’Afrique du sud 40.000T
La Tunisie 20.000T, dont 60% sont exportées vers les pays africains.
Le Maroc 12.000T

Quand à la demande elle est répartie comme suit :

Unité ; tonne/ans
Bénin pays conso400
mmation Tanzanie pays cons4omma
000 tion

Sénégal 2 200 Nigeria 12 000


Mali 1 000 Congo 10 000
Niger 1 500 Soudan 7 000
Bukina Fasso 400 Cote d’Ivoire 3 000
Togo 300 Cameroun 2 000
Prise de participation par la SOFINANCE 118

3. localisation du projet :

La société SOCIEDIP dispose d »une unité de distribution de produit chimique dans la zone
industrielle ESSAINIA à Oran d’un terrain d’environ deux hectares sur lesquels sont construit
deux réacteurs et des bâtiments annexes. La présente étude s’est basée sur la mise à
disposition d’une partie de ce centre de distribution pour l’implantation du projet.
Les conditions de cession de centre feront l’objet d’un accord d’une nouvelle société à créer
pour gérer le projet en partenariat avec la société SOCIEDIP.

4. les modalités de réalisation du projet :

Compte tenu des besoins du marché algérien qui pourrait connaître une évolution sensible au
cours des prochaines années et d’une, nécessaire période de formation du personnel, trois
étapes sont prévues pour la construction de l’usine :

Etape 1 :
Mise en place d’un réacteur et d’une seule série de plateaux de cristallisation ainsi que le
sécheur rotatif de l’hydrate d’alumine.
La capacité de l’usine sera de 10 000 tonnes de sulfate d’alumine par ans pendant les deux
premières années de son exploitation.

Etape 2 :
Mise en place des installations pour la fabrication de sulfate liquide au cours de la deuxième
année. La capacité de l’usine sera alors augmentée de l’équivalent de 4 000 tonne
d’aluminium solide par ans

Etape 3 :
Mise en place du deuxième réacteur et de la deuxième série de plateaux de cristallisation.
Cette installation sera réalisée au cours de la quatrième année de mise en tonnes par en
production de l’usine qui atteindra une capacité de production de 2 000.

II. Aspects financiers du projet :

Ce volet sera exclusivement consacré aux aspects financiers du projet.

1. Coût du projet :

ANNEE 1 2 3 4 5 6
ETUDES D4INGENIERING 5000000 - - -
FRAIS PRELIMINAIRES - - -
TERAINS & BATIMENT 77000000 - -
EQUIPEMENT INDUSTRIEL 73000000 - 6000000 - - 13500000
VEHICULES 19000000 - - -
DROITS DE DOUANES 2900000 - 250000 - - 600000
ASSURANCE & FRET - - -
BFR 35000000 - - -
INTERETS INTERCALAIRES 5000000 - - -
MARGE D'ALEA 6100000 - 750000 - - 9 000000
TOTAL GENERAL 223000000 - 7000000 - 15 000.000
Prise de participation par la SOFINANCE 119

2. Plan de financement et structure du capital :

La société crée doit constituer un capital de 80.000.000 DA dans lequel la SOFINANCE


participera à hauteur de 18%.

actionnaires nombre % en capital investissement total


d'actions
SOFINANCE 14 400 000 18
SOCIEDIP 32 000 000 30
BARCLAYS COMPAY 9 600 000 12 36
FONDS ALGERIENS 56 000 000 60
SMC 24 000 000 40
TOTAL CAPITA 80 000.000
CC des associés 36 000.000 16
dette domestique
dette extérieure 107 000.000 48
total général 223 000.000 100 100

La société a sollicité un crédit à long et moyen terme d’un montant de 90 millions de DA pour
une durée de 6 ans assortie d’un taux de 6,5%.
Un autre crédit a été sollicité, à court terme, d’un montant de 17 millions de DA pour une
durée de 18 mois

3. La valeur actuelle net et taux de rentabilité interne:

Pour attester de la performance du projet Pour pouvoir estimer les performances de


l’investissement à engager par La FINALEP, il sera question de traiter de l’exploitation de la
société à financer en faisant ressortir ses résultats et ses cash-flows

années 2001 2002 2003 2004 2005 2006


129 200 141 600 157 300 165 300
Produc vend 000 000 141 600 000 000 000 187 900 000
Cons inter 41 792 000 47 016 000 47 016 000 52 240 000 57 464 000 67 912 000
Sévices 4 179 200 4 701 600 4 701 600 5 224 000 5 746 400 6 791 200
102 089
Val ajout 83 228 800 89 882 400 89 882 400 99 836 000 600 113 196 800
Frais du personnel 16 310 000 16 310 000 20 230 000 20 230 000 20 230 000 20 230 000
Impôts et taxes 3 399 500 3 647 500 3 843 500 4 157 500 4 317 500 4 769 500
Frais financiers 5 850 000 5 850 000 4 875 000 3 900 000 2 925 000 1 950 000
Frais financiers (CC
Associés) 1 800 000 1 620 000 1 440 000 1 260 000 1 080 000 900 000
Frais divers 9 535 000 9 535 000 9 535 000 9 535 000 9 535 000 9 535 000
Amortissements 19 033 333 19 033 333 19 766 667 18 866 667 18 866 667 11 483 333
résultat brut 27 300 967 33 886 567 30 192 233 41 886 933 4 515 433 64 328 967
I.B.S 19 223 640 12 566 050 13 540 630 19 298 690
résultat net 27 300 967 3 388 567 10 968 503 29 320 783 31 594 803 45 030 277
Amortissements 19 033 19 033 19 767 18 867 18 867 11 483
CAF 27 320 000 3 407 600 10 988 270 29 339 650 31 613 670 45 041 760
Prise de participation par la SOFINANCE 120

Le chargé de ces flux a fait ressortir pour le projet, les paramètres de performance suivants :
VAN 129 343 514
TRI 25,23%
Indice de Rentabilité. 1,54
Délai de récupération 4 ans et 08 mois
Rentabilité des fonds capitaux Propres 161,68%

Le chiffre d'affaires moyen annuel prévisionnel est de 190 millions de DA. Le projet créera 53
emplois directs.

4. Nouvelle mise à jour des données prévisionnelles :

Une mise à jour des prévisions présenter en 2004 et élaborée sur un horizon allant jusqu’en
2013, est fournie à la SOFINANCE. Me chargé d’affaire présente ci-après le résultét du
traitement de ces données.

Le tableau suivant décrit, sans entrer dans le détail, la formation du résultat que nous
traiterons par la suit afi)pn d’obtenir les indicateurs attestant de la performance du projet :

Unité KDA
Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
recettes 120200 131400 131400 145700 1522700 165800 189200 2172000
dépenses 107894 112879 112649 116136 127733 130691 135864 150151
RBE 12306 18521 18751 29564 1394967 35109 53336 2021849

Nous pouvons remarquer que le résultat brut généré représente plus de 10% du total chiffre
d’affaire

Pour pouvoir calculer la Valeur Actuelle Nette (VAN) que générerait l’investissement ainsi
que le Taux de Rendement Interne (TRI) prévisionnel, le tableau des cash-flows dressé ici-bas
a été élaboré.

K=9% 2004 2005 2006 2007 2008


INVEST 195 000 7 000
CAF 26 233 30 273 31 123 36 851 36 663
cumul CAF 26 233 56 506 87 629 124480 161 143
(1+k) 1,09 1,1881 1,295029 1,41158161 1,53862396
CAF actualisée 26 233 30 273 31 123 36 851 36 663
Cumul CAF actualisée 26 233,00 56 06,00 87 629,00 124 480,00 161 143,00

K=9% 2009 2010 2011 2012 2013


INVEST
CAF 36 755 48 603 57 518 64 497 74617
cumul CAF 197 898 246 501 304 019 368 516 443 133
(1+k) 1,67710011 1,82803912 1,99256264 2,17189328 2,36736368
CAF actualisée 36 755 48 603 57 518 64 497 74 617
Cumul CAF 123514429 145430235 200883081 230 579,00 305 196,00
Prise de participation par la SOFINANCE 121

A travers l’analyse de ces flux, le chargé d’affaire a calculé un certain nombre d’indicateurs
de performance ci-après présentés :

Valeur résiduelle 20170


Valeur résiduelle actuelle 8520,025975
Total CAF actualisée 270218,45
VAN 60464,09
TRI 14,25%
Délai de récupération 6 ans 7 mois

5. Mesure de la performance du projet :

Nous présentons dans ce qui suit la mesure de la performance du projet à travers la


reconstitution de la valeur ajoutée et celle du résultat brut économique.

frais divers 16310 16310

frais fin 9360 9145 8215


AMORTI 18234 18234 18234
IMPOT 12039 12189 17917
valaur ajoutée 67370,1429 73076,57143 79088,8571
résultat économique 52829,8571 58323,42857 52611,1429
res eco / CA 43,95% 44,39% 39,95%
resul eco / CA 78,42% 79,81% 66,52%

24 000,000
52 829,857 116 646,857 157 833,429

6. Estimation de la rentabilité prévisionnelle de la SOFINANCE :

L’estimation de la rentabilité de la SOFINANCE est mesurée à travers les dividendes qu’elle


perçoit durant toute la durée du partenariat et des plus-values de cession réalisées lors de la
sortie de la séparation.

Nous supposons dans ce qui sui que la SOFINANCE projette de sortire du capital social de la
société cible en 2006.
Prise de participation par la SOFINANCE 122

6.1. Le résultat distribuable :

KDA

années 2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010


CAF 26 233 30 273 31 123 36 851 36 663 36 755 48 603
résultat net 7 999 12 039 12 189 16 417 22 729 22 821 34 669
Amortissements 18 234 18 234 18 934 20 434 13 934 13 934 13 934
réserves légales 1 312 1 514 1 556
cumil RL 1 312 2 825 4 381
remb emprunts 0 4 300 19 300 19 300 19 871 19 871 21 204
variation du BFR 4 985 0 5 487 9 597 0 5 173
nouveaux investi
résultat distribuable 24 921 19 474 10 267 12 064 7 195 16 884 22 226

6.2. Résultat distribué :

Le chargé d’affaire estime à 50% les résultats distribuables effectivement distribués à partir de
la deuxième année d’exploitation.

KDA
rubriques 2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010
report résultat 12 461 15 968 13 117 12 591 9 893 13 388
résultat distribuable 24 921 19 474 10 267 12 064 7 195 16 884 22 226
résultat distribué 12 461 15 968 13 117 12 591 9 893 13 388 6 694
solde restant à reporter 12 461 15 968 13 117 12 591 9 893 13 388 6 694

6.3. L’estimation des dividendes :

Les dividendes sont perçus proportionnellement à la quote-part de la SOFINANCE dans le


capital de la cible.

K=15% KDA
rubriques 2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010
résultat distribuable 24 921 19 474 10 267 12 064 7 195 16 884 22 226
dividende SOFINANCE(18%) 4 486 3 505 1 848 2 172 1 295 3 039 4 001
(1+K)n 0,5718 0,4972 0,4323 0,3759 0,3269 0,2843 0,2472
dividendes SOFINANCE 14 249 9 682 4 439 4 535 2 352 4 799 5 494
actualisés (15%sur 6 ans)

Les dividendes pouvant être perçus par la S0FINANCE actualisés au taux de 15% sur une
durée de 6 ans sont de l’ordre de 28 370 KDA (pour une durée de vie de la particiâtion de 10 ans,
la SOFINANCE pourrait recevoir 45 550 KDA
Prise de participation par la SOFINANCE 123

6.4. Estimation des plus-values de cession :

Pour pouvoir calculer la rentabilité prévisionnelle pour SOFINANCE, il faudrait, d’abord, se


fixer un prix de cession des actions qu’elle détient. Ce prix sera calculé selon la formule
suivante :

Prix de Cession Global = Actif Net + Plus-value = Capital + Réserves + Report + Plus-value

La plus-value sera calculée par la formule du Good Will suivante :

GW = [(Rn-3 ) + 2 ( Rn-2 ) + 3 ( Rn-1 ) ] / 6N où

R : le résultat.
N : le nombre d’actions.
n : l’année de cession des actions de la SOFINANCE ;
Pour les besoins du calcul, il est supposé la vérification des hypothèses suivantes :

- Accord sur la formule de cession ;


- Désengagement de la SOFINANCE à la sixième année ;
- La valeur nominale de l’action sera fixée à2.000 DA ;
- La participation de la SOFINANCE au capital social sera de 80.000.000 DA soit
4 000 actions.

Le tableau ci-après présente les déterminants de la rentabilité prévisionnelle de la


SOFINANCE :

Rubrique Formule Résultat (DA)


Good Will par action [(52 829 857) +2(58 323 428) +3(52 611 142)]/6 4 000 13 638
Actif net 80 000 000 + 4 381 000 + 13 117 181 97 498 181

Valeur de cession de (97 498 181 / 4 000) + 13 638 38 012


l’action
Valeur globale de cession 38 012* 7 200 273 690 325
pour SOFINANCE
Plus-value brute pour 273 690 325 – 14 400 000 259 290 325,80
SOFINANCE
Plus-value brute actual(au 259 290 325 / (1,15)5 128 913 117
taux de 15% sur 5 ans)
Prise de participation par la SOFINANCE 124

- Rentabilité prévisionnelle pour la SOFINANCE :

La rentabilité prévisionnelle de la SOFINANCE est donc calculée comme suit :

(DividendesSOFINANCE +plus-value de cession netteSOFINANCE) actualisé / participationSOFINANCE

Rentabilité prévisionnelleSOFINANCE = (28 370 700 + 128 913 117) / 14 400 000 = 624 %

NB :

Le projet que nous venons de présenter n’est pas un cas de financement par capital
investissement mais un cas de prise de participation de la SOFINANCE au capital social de la
société créée que nous avons tenté d’adapter à la logique d’intervention du capital
investisseur.

Le projet a déjà fait l’objet de financement à hauteur de 14 400 KDA pour une période de 3
ans.

III. Analyse du montage juridique de l’opération de participation :

No essayerons ci-après de présenter les principaux atouts juridiques du projet dont il est fait
mention au pacte d’actionnaires. Pour des raisons de confidentialité, nous n’avons pu fournir
le texte du pacte d’actionnaire, ce pourquoi nous avons vu utile d’en présenter les principaux
attraits.

Nous commencerons notre constat par un bref constat relatif à l’étude du cas réel élaboré par
le chargé d’affaires

1. Le management :

L’étude présentée par le chargé d’étude au conseil d’administration s’est longuement étaler
sur l’aspect managérial. Cette étude définissait de façon détaillé le role de chacun des in
revenants de la phase de réalisation du projet à la phase de lancement de l’exploitation et son
suivi permanant.

Nous avons ainsi relever rois catégorie d’intervenant : le contribuant au financement du


projet (SOCIEDIP et SOFINANCE) ; Le deuxième –assure un apport en nature (terain et
immobilier). Quand à la troisième catégorie, elle

2. Le couple marché/produit :

L‘étude élaborée par le chargée d’affaire répond à toute les exigence d’appréciation. Donnant
ainsi une visibilité claire quant à la position du produit sur son marché, notamment sur celui
extérieur et celui intérieur.

L’analyse du chargé d’affaire de la SOFINANCE fait ressortir une réelle volonté des
promoteur du projet à travers les démarchages entamés antérieurement, attestant ainsi du
Prise de participation par la SOFINANCE 125

caractère porteur du projet à travers l’expression, par les divers agents économiques nationaux
et internationaux, de besoins d’approvisionnement en sulfate d’alumine dont les vertu et
utilisation ont été développées au début de ce chapitre.

De plus l’analyse du chargé d’affaire de la SOFINANCE est complétée par une expertise
ordonnée par le CPE « Conseil des Participation de l’Etat » qui mandate le MPPI à l’effet de
réunir le comité de suivi afin de valider techniquement les prises de participation
envisageables et les apports en nature susceptibles d’être engagés

3. La stratégie :

L’étude présentée par chargé d’affaire sur la stratégie adoptée par les promoteurs a permis de
modérer les ambitions des promoteur du projet afin d’en assurer une croissance stable
accompagnant la progression de la position du produit sur le marché, ainsi, il est prévue la
réalisation du projet en trois étapes résumées ci-après :

1ere étape 2eme étape 3eme étape


(De 1 à 3 ans) (2eme année) (7eme année)

Fabrication de sulfate Installation du 2ème


Installation d'un seul d'alumine liquide pour réacteur et augmentation
réacteur d'une les besoins de l'EPE de la capacité de
capacité de 10 000 Oran (Installation d'une production à 20 000
capacité de 4 000 tonnes tonnes de sulfate
d'alumine par an

4. Les mécanismes de sortie :

La participation de la SOFUNANCE sera limitée dans le temps, sa sortie est prévue dans un
horizon de 3 ans (2006). Du fait de l’absence de marché financier preneur, la cession se fera
au profit de la AMC.

Il est aussi prévu la sortie de la SOCIEDIP au profit de la AMC dans le cadre de la


privatisation de cette même dernière.

Il est convenu dans le pacte d’actionnaires que la valeur de cession sera définie par l’expertise
d’une tierce personne ou par toute autre méthodes permettant d’en déterminer la valeur.

5. Analyse portant sur les clauses du pacte d’actionnaire :

Nous ne sommes pas autorisés à présenter le pacte d’actionnaire sons quelque forme que ce
soit. Nous essayerons dans ce qui suit d’en présenter une fine analyse de ce document qui ne
peut en aucun cas faire l’objet de normalisation du fait de son caractère symbiotique.
Prise de participation par la SOFINANCE 126

5.1. Les clauses d’information :

Dans le cadre de la clause d’information, il est prévu la désignation d’un commissaire aux
comptes pour la société créée, ce qui permet à la SOFINANCE d’assurer un suivi permanant
de l’état de sa participation dans le société cible.
Il serait donc recommandable pour la SOFINANCE de solliciter un droit préférentiel
d’information étant donné qu’elle n’a pas atteint la minorité de blocage (participation à
hauteur de 18% < 33,33%).

L’obtention d’un droit privilégié d’information permettrait à la SOFNANCE de désigner la


personne de son choix pour procéder à l’expertise de la société créée ou d’en auditer les
comptes.

Le pacte d’actionnaires pourrait également stipuler la communication à la SOFINANCE de


documents comptables afférents à l’activité de la société cible et d’en déterminer la
périodicité ainsi que l’aptitude de la SOFINANCE à bénéficier du droit l’information par
simple demande.

5.2. La clause d’anti-dilution :

La SOFINANCE ne s’est pas muni de clause d’anti-dilution lui permettant de palier la


dilution de sa participation due à une éventuelle augmentation de capital. L’insertion de cette
clause dans le texte du pacte d’actionnaire a pour vocation, de faire obligation à la société
créée de garantir à la SOFINANCE le maintient du niveau de sa quote-part au capital social
de la société cible par une cession de tires à son profit lorsqu’une opération quelconque
engendrerait la modification de sa quote-part.

5.3. La possibilité de retrait de la SOFINANCE :

Une sortie prématurée de la SOFINANCE peut être opérée par cette dernière suite à la
survenance de certains événements qu’elle aura prédéterminé lors de la conclusion du pacte
d’actionnaires.

Le pacte d’actionnaires pourrait par conséquent prévoir, dans ce sens, des obligations faites
aux actionnaires majoritaires de racheter ou faire acquérir les titres de la SOFINANCE dans le
cadre d’une augmentation de capital ou d’une fusion.

Ces clauses pourraient aussi déterminer les méthodes de fixation des prix de cession des titres

5.4. La clause ou d’autorisation de faire :

La mise en place de cette clause institue l’obligation de faire pour les dirigeants de consulter
ou même de demander l’autorisation de la SOFINANCE pour la réalisation de certaines
opérations. Par conséquent les actionnaires majoritaires seront portés à s’engager envers la
SOFINANCE à solliciter son avis ou son autorisation pour prendre des décisions portant sur
divers aspects tel que :

- La cession d’actif ;
- L’embauche des cadres dirigeants ;
Prise de participation par la SOFINANCE 127

- La contraction d’emprunts importants et l’émission de garanties.

5.5. La sortie pactée :

Cette clause a pour vocation d’interdire aux actionnaires de céder leurs titres avant que les
cessionnaires n’aient expressément adhérés au pacte. Cette disposition permet de garder tous
les actionnaires sous la suprématie du pacte d’actionnaires.

5.6. La disponibilité total des dirigeants :

Certaines clauses du pacte d’actionnaires stipule l’obligation d’une totale consécration des
dirigeants à leurs fonctions de gestionnaires dans la société créée et de renoncer à toutes
activité accessoire susceptibles d’en entraver le fonctionnement.

La SOFINANCE a aussi la possibilité d’interdire le statut de dirigent à toute personne


détenant des participation dans des sociétés, notamment dans celle opérant dans le même
domaine d’activité.

6. La garantie de passif :

La garantie de passif représente un document de base , pour l’élaboration de la garantie


effective lors d’une intervention dans une société quelconque.

Nous présentons dans ce qui suit le élément jugés primordial à inclure lors de la rédaction du
texte de garantie.

6.1. La garantie de la période intermédiaire :

La modèle standard de la garantie de passif ne fait pas référence à la période intermédiaire qui
sépare la date portée sur les diverses situations financières et bilans repris dans la partie
« déclaration » et celle de la signature effective de ce document.

Il est donc primordial d’étendre la garantie de passif à la gestion de la société sur toute cette
période en prévoyant dans sa partie « déclaration »,une rubrique spécifique portant rapport
détaillé sur la gestion de la société durant ladite période.

Une telle disposition à pour objectif de rassurer la SOFINANCE quand à la santé de la société
cible sous tout ses aspects.

6.2. La mise en jeu de la garantie :

Il est important de reporter les modalités de mise en jeu de la garantie de passif sur un
document juridique qui y soit relatif.

Pour palier à toutes difficultés inhérentes à la mise en jeu de la garantie et permettre la gestion
de toutes contestation afférentes à son exercice, la SOFINANCE pourrait ajouter à la
rédaction du document juridique :
- Les délais de formulation des réclamations aux garants et les délais de réponse de ces
derniers ;
- Les formalités de réclamation envisagées par la SOFINANCE (mise en demeure..).
Prise de participation par la SOFINANCE 128

6.3. Les modalités de paiement :

La garantie de passif pourrait prévoir des modalités de paiement en cas de contestation


formulées par la SOFINANCE pouvant porter sur :
¾ La désignation des experts qui fixeraient le montant du supplément du passif ou de
l’insuffisance de l’actif ;
¾ Le mode de paiement à adopter pour le règlement du montant de la garantie. La
SOFINANCE pourrait prévoir le paiement en numéraire ou en nouvelles actions ou
encre laisser le choix aux actionnaires qui optent pour l’une ou l’autre alternative.

6.4. Le non-paiement de la garantie (clause d’arbitrage) :

Dans un souci d’assurer le paiement de la garantie, la SOFINANCE pourrait prévoir lors de la


conclusion de la garantie de passif des voies de recourt ou des mécanismes de sûreté
personnel.
Les voies de recours peuvent être institué par des clauses d’arbitrage régissant les conflit

Nous avons consacré ce chapitre à cas réel de financement participatif recueillit auprès de la
SOFINANCE et que nous avons tenter d’aborder par une approche de capital investissement.
La SOFINANCE n’a pas pour fonction première le financement par capital investissement
mais elle prévoie cependant la création d’une filial dédiée à la pratique de ce métier.

Notre stage passé au niveau de la SOFINANCE nous a permis d’apprécier la dynamique de


financement en fonds propres en Algérie motivée par un souci de développement des pouvoir
publics intervenant par le biais du Conseil de Participation de l’Etat.
Prise de participation de la FINALEP 129

Chapitre 3

Prise de participation par la


FINALEP

Nous exposons dans ce qui suit, un cas réel de financement par capital investissement
recueillit auprès de la FINALEP.

Nous signalons par ailleurs que la FINALEP jouit aujourd’hui du statut de société de capital
investissement. Le changement de statut, de celui d’établissement financier à celui de société
de capital investissement n’a pas été facile à obtenir pour des raisons exclusivement
administratives. La FINALEP est devenue, par conséquent, une SPA soumise au code de
commerce.

I. Présentation générale du projet :

Cette étude s’intéresse à tout les aspects financiers et non financier du projet. Nous
exposerons à la fin de cette présentation les principales clauses figurant au texte du
pacte d’actionnaires, sans pour autant porter atteinte au caractère confidentiel des
informations y contenues.

1: Présentation des partenaires:

Il s’agit de la création d’une nouvelle société par actions algéro-européenne exerçant dans le
domaine industriel. La société sera localisée dans la wilaya de Tebessa et l’unité de
production s’étendra sur 13.000 m2 appartenant au partenaire algérien au projet qui s’engage à
louer la surface (bâtie à 1.000 DA le m2 et non bâtie à 200 DA le m2) à la nouvelle société.

Cette création représentant un projet de partenariat algéro-européen est promue par trois
partenaires européens et un partenaire algérien. Les associés européens sont représentés par
deux sociétés françaises de grandes envergures et une société allemande très performante dans
le domaine d’activité de la nouvelle société.

Pour des raisons de confidentialité, nous avons décidé de désigner les partenaires au projet par
les références suivantes :

- La société METAL pour désigner le partenaire algérien ;


- La société DEUTCH AG pour désigner le partenaire allemand ;
- La société ALSAG et la société EDEG pour désigner les deux partenaires français.
Prise de participation de la FINALEP 130

2. Présentation succincte des associés :

Nous allons essayer de présenter brièvement quelques caractéristiques relatives aux quatre
partenaires au projet.

2.1. La société METAL:

Il s’agit d’une société faisant partie d’u1n holding de sidérurgie et métallurgie. Son capital
social est de 500 Millions DA. Son activité principale s’articule autour de la charpente légère,
la menuiserie métallique, les toitures…

2.2. La société DEUTCH AG

Capital : 10 Million DM

Activités

- Conception et équipement d’entrepôt à grains automatisés ;


- Conception et équipement de silos en tôle ondulée et en béton ;
- Fabrication de nettoyeurs-séparateurs de céréales ;
- Fabrications de convoyeurs et élévateurs ;
- Fabrication de séchoirs et réfrigérateurs à céréales.

Chiffre d’affaires

- 1995 : 50 Millions DM
- 1996 : 65 Million DM

Références

La société DEUTCH AG a réalisé plus de 2.000 projets dans le domaine de l’industrie


céréalière et agricole en général.
Les techniques de production qu’elle utilise sont des plus modernes : robots industriels,
assemblage automatisé, coupe au laser, machine à commande numérique informatisées…

Exemple de projets : Livraison clé en main d’un silo de capacité 50.000 tonnes en Syrie et en
Russie.

2.3. La société ALSAG

Il s’agit d’une société anonyme familiale créée en 1991 ayant un capital social de 300.000FF.
Son activité porte sur l’étude et la réalisation d’usines clé en main.
Prise de participation de la FINALEP 131

Chiffre d’affaires

- 1995 : 2.000.000 FF
- 1996 : 3.600.000 FF

Références

La société ALSAG a une longue expérience en Algérie dans le domaine de l’engineering. Ses
principales références sont :
- La réalisation d’une unité de compostage à Blida d’une capacité de 100 Tonnes / 8
heures ;
- La réalisation de 4 stations de conditionnement semences ;
- La réalisation de 80 stations de broyage de déchets plastiques.

2.4. La société EDEG:

La société EDEG est également une entreprise familiale. Elle a été créée en 1984 et a un
capital social de 1.000.000 FF.

Chiffre d’affaires

- 1995 : 65 Millions FF
- 1996 : 55 Millions FF

Activités

- La fabrication d’armoires électriques ;


- La réalisation, gestion et exploitation d’installation de production et de distribution de
chaleur ou de froid ;
- La fabrication, vente et réparation de tous appareils de chauffage, de ventilation, de
climatisation, de conditionnement d’air et de réfrigération.

3. L’activité de la société à créer :

L’activité de la société portera sur la conception et la réalisation d’unités agro-industrielles


ainsi que sur la fabrication, la commercialisation et la maintenance d’équipements de
manutention destinés à l’industrie céréalière.

Les futures productions de la nouvelle création peuvent être répertoriées dans deux secteurs :
la mécanique et l’électricité.
Prise de participation de la FINALEP 132

3.1. Production mécanique

Cette activité concerne :

- la production d’équipements de manutention pour l’industrie céréalière :


• Transporteurs ;
• Elévateurs ;
• Trémies en tôlerie ;
• Tuyauteries de diverses formes ;
• Constructions métalliques, charpentes et supports pour les équipements
produits.

- La production d’équipements de nettoyage : aspirateurs nettoyeurs.


- Les prestations : assemblages, montages sur chantier, essais, services après vente.

3.2. Production électrique :

Il s’agit de la réalisation de petites armoires de distribution électriques, coffrets de commande


et boîtes de répartition.

Les équipements seront en partie fabriqués par la nouvelle société et en partie importés puis
montés en Algérie.

4. L’analyse du marché :

Les données sur le marché ont été fournies par un bureau d’étude de renommée.

Les clients potentiels de la société à créer sont représentés par les différentes minoteries et les
fabricants d’aliments de bétail.
Le marché de la société concerne, donc, la réalisation de silos neufs et de la rénovation des
silos existants et construits avant 1970.

Les résultats de l’évaluation effectuée par le bureau d’études font ressortir d’importants
déficits de stockage des grains qui requiert pour être combler, la construction de 8 silos par
ans. Par ailleurs, tous les silos construits avant 1970, soit plus de 50 silos, doivent être
rénovés. Pour ce marché la société à créer cible une part de 10%.

Le premier marché de la société est déjà acquis. Il s’agit de la réalisation du projet du silo
portuaire de BEJAIA. Ce marché a été rétrocédé avec droits et obligations à la nouvelle
société par le partenaire algérien METAL:qui a été retenu pour sa réalisation suite à un appel
d’offre public lancé par l’Organisation Algérienne Interprofessionnelle des Céréales.
Prise de participation de la FINALEP 133

5. Organisation et processus de fabrication :

La production d’équipements de manutention nécessitera au démarrage une assistance


technique, assurée par des ingénieurs conseils allemands et par des programmes de formation
chez le partenaire DEUTCH AG

En effet, la fabrication des équipements de manutention nécessite un réel savoir-faire. Aussi,


l’intégration totale de la production se fera progressivement avec des investissements
complémentaires en équipements et formation pendant cinq ans.

6. Approvisionnement :

La production nécessitera l’acquisition de matières premières locales et importées.


Les matières premières locales utilisées concernent la fabrication métallique des équipements
(transporteurs et élévateurs). Elles consistent en les tôles en acier, la boulonnerie, les
baguettes de soudure, peinture…

Les matières importées sont destinées à être montées. Ce sont des fournitures et pièces liées
de haute technicité qui ne peuvent être produites intégralement par la nouvelle société au
départ. Il s’agit par exemple des moteurs, hélices, appareils de contrôle et sécurité, visserie
spéciale, tuyauterie spéciale en fonte, roulements…

7. Avantages fiscaux :

Un dossier APSI sera introduit pour l’obtention des avantages fiscaux.


Pour les besoins de l’étude, il sera supposé que ces avantages sont acquis pour une durée de 5
ans.

II. Les aspects financiers du projet :

Ce volet sera consacré à l’étude des critères financiers aussi bien de l’investissement que de
l’exploitation prévisionnelle.

1. Investissements et Financement :

Il s’agira de déterminer les sommes nécessaires à la réalisation de l’investissement de la


nouvelle société et d’en spécifier les sources.

1.1. Investissement

Le plan d’investissement qui a été réalisé par la société AL, s’étalera sur six ans et cela en
fonction du développement de la société.
Prise de participation de la FINALEP 134

KDA
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Frais préliminaires 2.000
Etudes, engineering 2.000
Equipements de production 10.133 10.850 4.375 19.600 25.500 15.000
Agencement, installation 2.000
Équipements bureautiques et logiciels 2.862 210
Mobiliers de bureau 820 112
Matériel de transport 800 3400
Formation, assistance 6.300
BFR 61.063
Droits de douanes 2.005
Imprévus 4.458
Total 94.441 14.572 4.375 19.600 25.500 15.000

Le coût d’investissement au démarrage a été arrondi à 95 Millions DA.

1.2. Financement :

Le projet sera financé intégralement en fonds propres (capital social et comptes courants
associés) répartis entre les partenaires (FINALEP comprise) comme le montre le tableau
suivant.

KDA
Partenaires % Fonds propres Capital social CC / associés
DEUTCH AG 21 19.950 10.500 9.450
ALSAG 20 19.000 10.000 9.000
EDEG 20 19.000 10.000 9.000
METAL 20 19.000 10.000 9.000
FINALEP 19 18.050 9.500 8.550
Total 100 95.000 50.000 45.000

Les comptes courants des associés seront rémunérés à 12%. Ce taux est, sans cesse, revu par
le Conseil d’Administration chaque fois que les taux de crédits bancaires fluctuent.

Les fonds propres seront constitués d’une partie en nature et d’une partie en numéraire. La
société DEUTCH AG répartira sa part en 4 Millions de DA en apport en nature et le reste en
numéraire.

Les apports de la société METAL sont constitués pour 5 Millions DA en équipements de


production. Les sociétés ALSAG et EDEG, quant à elles, participeront au projet en apportant
leurs parts intégralement en numéraire.
Prise de participation de la FINALEP 135

2. Exploitation Prévisionnelle :

Pour pouvoir estimer les performances de l’investissement à engager par La FINALEP, il sera
question de traiter de l’exploitation de la société à financer en faisant ressortir ses résultats,
ses cash-flows et les dividendes à distribuer.

2.1. Comptes de résultats :

Les prévisions retenues pour l’étude ont permis l’élaboration du présent tableau reprenant les
comptes de résultats.

KDA
Rubriques 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Chiffre d’affaires 550.000 600.000 700.000 800.000 800.000 800.000
Matières premières 500.000 315.000 277.000 316.000 348.000 348.000 348.000
Services 319.000 8.400 9.240 10.164 10.672 11.206 11.766
Sous-traitance 6.000 48.000 88.000 90.000 100.000 100.000 100.000
40.000
Valeur ajoutée 135.000 178.600 225.760 283.836 341.328 340.794 340.234
Frais de personnel 84.906 98.585 113.208 132.075 150.943 152.289 152.289
Impôts et taxes 5.094 5.915 6.792 7.925 58.278 58.688 58.688
Frais divers 15.500 17.000 18.500 21.000 24.000 25.000 25.000
Dot. aux amort. 10.253 13.262 14.137 18.057 17.425 15.988 13.818
Frais financiers 10.000 11.000 12.000 14.000 16.000 16.000 16.000
Résultat brut 9.247 32.838 61.123 90.779 74.682 72.829 74.438
IBS 27.675 28.287
Résulta net 9.247 32.838 61.123 90.779 74.682 45.154 46.152
CAF 19.500 46.100 75.260 108.836 92.107 61.142 59.970

2.2. Tableau des cash-flows :

Pour pouvoir calculer la Valeur Actuelle Nette (VAN) que générerait l’investissement ainsi
que le Taux de Rendement Interne (TRI) prévisionnel, le tableau des cash-flows dressé ci-bas
a été élaboré.
KDA
Rubriques 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
CAF 19.500 46.100 75.260 108.836 92.107 61.142 59.970
Réserves légales 462 1.642 2.896
Remboursement CC 8.550
Variation BFR 3.347 2.910 10.132 10.229 313 93
Investissement nouveau 13.672 4.375 19.600 25.500 15.000
Cash-flows nets 2.019 37.173 42.632 73.107 76.793 61.049 51.420
Cash-flows nets cumulés 2.019 39.192 81.824 154.931 231.724 292.773 344.193
Prise de participation de la FINALEP 136

Le chargé du dossier a fait ressortir pour le projet :


- une VAN (à 15% sur 7 ans) : 163.300 KDA
- un TRI : 51.5%.
- un Délai de récupération du capital : 3ans et 3 mois.

2.3. L’estimation de la rentabilité pour la FINALEP :

Les sources de profit pour la FINALEP seront :


- Les dividendes perçus annuellement et relatifs à la participation au capital social de la
société à financer ;
- La rémunération de la participation en compte courant des associés ;
- La plus-value de cession des actions détenues.

A. Estimation des dividendes :

Les dividendes ne seront distribués qu’à partir du troisième exercice à hauteur de 50% du
résultat distribuable.

KDA
Rubriques 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
CAF 19.500 46.100 75.260 108.836 92.107 61.142 59.970
Réserves légales 462 1.642 2.896
Remboursement CC 8.550
Variation BFR 3.347 2.910 10.132 10.229 313 93
Investissement 13.672 4.375 19.600 25.500 15.000
nouveau 21.316 47.211 62.002 61.525
Report à nouveau
2.019 37.173 42.632 94.423 124.005 123.051 112.945
Résultat distribuable
21.316 47.211 62.002 61.525 56.473
Dividendes
distribuables
Dividendes FINALEP 4.050 8.970 11.780 11.690 10.730

Les dividendes perçus par FINALEP sont actualisés au taux de 15% sur sept ans : 22.730
KDA.

B. Rentabilité prévisionnelle pour la FINALEP :

Pour pouvoir calculer la rentabilité prévisionnelle pour la FINALEP, il faudrait, d’abord, se


fixer un prix de cession des actions qu’elle détient. Ce prix sera calculé selon la formule
suivante :
Prise de participation de la FINALEP 137

Prix de Cession Global = Actif Net + Plus-value = Capital + Réserves + Report + Plus-value

La plus-value sera calculée par la formule du Good Will suivante :

GW = [(Rn-3 ) + 2 ( Rn-2 ) + 3 ( Rn-1 ) ] / 6N où

R : le résultat.
N : le nombre d’actions.
n : l’année de cession des actions de la FINALEP.

Pour les besoins du calcul, il est supposé la vérification des hypothèses suivantes :

- Accord sur la formule de cession ;


- Désengagement de la FINALEP à la huitième année ;
- La valeur nominale de l’action sera fixée à 100.000 DA ;
- Le Capital social sera de 50.000.000 DA soit 500 actions ;
- La participation de la FINALEP au capital social sera de 9.500.000 DA soit 95 actions.

Le tableau ci-après présente les déterminants de la rentabilité prévisionnelle de la FINALEP :

Rubrique Formule Résultat (DA)


Good Will par action [ ( 90.682 ) + 2 ( 88.829 ) + 3 ( 90.438 ) ] / 6 * 500 180.000
Actif net 50.000.000 + 5.000.000 + 61.525.000 116.525.000
Valeur de cession de (116.525.000 / 500) + 180.000 413.000
l’action
Valeur globale de cession 413.000 * 95 39.235.000
pour FINALEP
Plus-vlue brute pour 39.235.000 – 9.500.000 29.735.000
FINALEP
Plus-values brute 29.735.000 / (1.15)7 11.179.000
actualisée (au taux de
15% sur 7 ans)

- Rentabilité prévisionnelle pour la FINALEP

(Intérêt sur comptes courants des associés + Dividendes + plus-value) actualisés /


participation
(4.270.000 + 22.730.000 + 11.179.000) / (9.500.000 + 8.550.000) = 211%
Prise de participation de la FINALEP 138

II. Négociation du pacte d'actionnaires:

Nous présentons dans ce qui suit, un aperçu de la négociation du pacte d’actionnaire.


Vu l’importance qu’il requière et les contraintes liées à son inaccessibilité, il nous a été
permis de présenter, sans donner de détails, les principales clauses du pacte d’actionnaire. Ce
pourquoi, nous avons décidé de l’insérer au le texte même de notre mémoire au lieu de le
classer en annexe.

PACTE D’ACTIONNAIRES

PREAMBULE

Considérant :

. Les opportunités de développement de l’industrie céréalière en Algérie, et particulièrement


la rénovation et construction de silos,

. L’ensemble des mesures d’encouragement prévus par le Code des Investissements Algérien,

Les sociétés :

. Gebrueder DEUTCH AG,


. ALSAG, société anonyme,
. EDEG, société anonyme,
. METAL, entreprise publique économique par société par actions,
. La FINANCIERE ALGERO - EUROPEENNE DE PARTICIPATION, société par actions,

Ont convenu de créer une société conjointe de fabrication d’équipements de manutention


destinés à l’industrie céréalière.

A cet effet, un Protocole d’accord a été signé le 20 Mars 1998 entre DEUTCH AG, ALSAG,
EDEG, METAL et FINALEP pour la création de cette société.

Ceci exposé,

Les sociétés

1. DEUTCH AG, société anonyme de droit allemand au capital social de 7.600.000 DEM
dont le siège est sis à Beilngries (Allemagne) immatriculée au Registre de Commerce n° B
1250 Amtsgericht Ingolstadt, dûment représentée à l’effet du Présent Pacte d’Actionnaires,
par Monsieur Konrad MEIER, son Directeur Général agissant és- qualité.
Prise de participation de la FINALEP 139

2. ALSAG SA, société anonyme de droit français au capital social de 250 000 FF dont le
siège est sis à Griesheim près Molsheim (France) immatriculée au Registre de Commerce de
Saverne n° B 381747450, dûment représentée à l’effet du Présent Pacte d’Actionnaires, par
Monsieur Charles FRED, son Président Directeur Général agissant és- qualité.

3. EDEG SA, société anonyme de droit français au capital social de


1.000.000 FF dont le siège est sis à Geispolsheim (France) immatriculée au Registre de
Commerce de Strasbourg n° B 329178453, dûment représentée à l’effet du Présent Pacte
d’Actionnaires, par Monsieur Roland REEB, son Président Directeur Général agissant és-
qualité.

4. EPE/METAL SPA, société par actions de droit algérien, au capital social de 1.000.000 DA
dont le siège est sis à zone industrielle de Berrahal, Wilaya de Annaba, immatriculée au
Registre de Commerce de Annaba n° 0015261 du 08/07/98 dûment représentée à l’effet du
présent Pacte d’actionnaires par Monsieur Nourredine CHERBOUB, son Président Directeur
Général agissant és - qualité.

5. Monsieur Konrad MAGATH demeurant Arn Bahndamn 8 - 85137 WALTING


(Allemagne)

6. Monsieur Charles FRED demeurant 1, rue des Vergers à GRIESHEIM près Molsheim
(France)

7. Monsieur Roland ROBIN demeurant 27, avenue Christian Pfister - STRASBOURG


(France)

Ci - après désignés les « parties »,

d’une part

Et

8. La Financière algéro - européenne de participation, société par actions de droit algérien au


capital de 159 750 000 dinars algériens dont le siège est sis à Route Nationale n° 11, Staouéli,
(Gouvernorat du Grand Alger) immatriculée au Registre de Commerce d4 Alger n° 91 B63, ci
- après désignée par abréviation FINALEP, dûment représentée à l’effet du présent Pacte
d’actionnaires par Monsieur Saïd BELAIDI, son Directeur Général agissant és-qualité.

d’autre part
Ont convenu et arrêté ce qui suit :
Prise de participation de la FINALEP 140

Article 1: Objet du Pacte d’actionnaires.

Le présent Pacte a pour objet de définir les conditions d’intervention de la FINALEP dans la
société CONSIDER SPA notamment en matière de :

. Sortie de la Finalep
. Mode d’évaluation des actions
. Distribution des dividendes.
. Administration de la société.

Article 2 : Dénomination de la société

La société prend la dénomination de «CONSTRUCTIONS D’EQUIPEMENTS AGRO -


INDUSTRIELS Société par Actions » , par abréviation « CONSIDER SPA».

Article 3 : Objet de la société

La société a pour objet en Algérie et à l’étranger :

- La conception, les études et la réalisation d’unités industrielles et agro - industrielles, le


montage, la fabrication, la mise en service, la formation, l’assistance technique, la
maintenance d’équipements destinés à l’industrie et à l’agro - industrie y compris les
fournitures et installations électriques et techniques.

- Par voie de conséquence, tout acte de commerce, achat, importation, exportation, service
après - vente, d’équipements, pièces détachées, liées à l’activité principale.

- et généralement toutes opérations financières commerciales, industrielles, mobilières et


immobilières, pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’objet ci - dessus ou à tous
objets similaires ou connexes, de nature à favoriser son développement ou son extension.

Article 4 : Siège social

Le siège social de la société sera localisé dans la wilaya de Annaba.

Article 5 : Niveau et répartition du capital social .

Les fonds propres de CONSIDER SPA seront constitués d’un capital social et d’un compte
courant des associés si nécessaire.

Le capital social est fixé à 50 000 000 DA composé de 50 000 actions de 1 000 DA chacune.

Le capital de la société est réparti comme suit :


Prise de participation de la FINALEP 141

1) DEUTCH AG 10 495 000 DA (10 495 actions)


2) ALSAG 9 995 000 DA (9 995 actions)
3) EDEG 9 995 000 DA (9 995 actions)
4) METAL 10 000 000 DA (10 000 actions)
5) FINALEP 9 500 000 DA (9 500 actions)
6) MAGATH Konrad 5 000 DA (5 actions)
7) FRED Charles 5 000 DA (5 actions)
8) ROBIN Roland 5 000 DA (5 actions)

Article 6 : Libération du capital

Les actionnaires procéderont au moment de la signature des statuts à la libération du quart du


capital souscrit. Le reste sera libéré conformément au Code de Commerce Algérien.

Article 7 : Compte courant des associés.

En fonction des besoins imprévus induits au démarrage de la société, les parties d’une part et
la FINALEP pourront accompagner la société CONSIDER SPA par un versement en compte
courant des associés.

La rémunération de ce compte ainsi que les modalités de son remboursement seront arrêtées
par l’Assemblée Générale.

Le remboursement de la quotte - part de la FINALEP dans le compte courant des associés se


fera au plus tard à la sortie la FINALEP et en une seule fois.

Article 8 : Rachat des actions de FINALEP .

Les parties s’engagent à racheter à la FINALEP la totalité des actions qu'elle a souscrite et
pourrait souscrire dans le capital social de CONSIDER SPA.

Le rachat de ces actions se fera soit conformément à la répartition initiale du capital social soit
selon négociation entre les parties elles mêmes.

Article 9 : Durée

Cet engagement est consenti pour une durée commençant à courir du jour de la signature du
Pacte d’Actionnaires et expirant à la fin de la huitième année d’exploitation.

Ce délai peut être revu avec l’accord de toutes les parties.

Article 10 : Délai d’option


Prise de participation de la FINALEP 142

Les parties s’engagent dès que la FINALEP en fait la demande, à racheter les actions
souscrites par elle en une ou plusieurs fois à partir de la sixième année d’exploitation.

Dans le cas, d’un rachat par tranche, les parties s’engagent à racheter la totalité des actions
souscrites par la FINALEP dans un délai qui ne saurait excéder 2 années à compter de
l’échéance fixée à l’alinéa premier ci - dessus.

Article 11 : Pacte de préférence

Pendant le délai accordé par la FINALEP pour l’option, celle - ci consent aux parties un pacte
de préférence pour la cession de ses actions.

Les droits attachés à ce pacte de préférence sont librement transférables entre les parties.

FINALEP s’engage à prévenir les parties de toute autre proposition de rachat et à leur céder
en priorité sur tout acheteur, à conditions égales, et ce durant la période fixée à l’article 9.

Article 12 : Substitution

Dans le cas où l’une des parties renonce à son droit de préemption, elle se réserve le droit de
proposer un repreneur de son choix qui devra être accepté par les autres parties.
La partie défaillante resterait obligée solidairement avec celui - ci, comme caution, au
paiement du prix et à l’exécution des charges la vente.

Article 13 : Limitation à la liberté de cession.

Pendant toute la durée de l’option, les parties s’interdisent de céder les actions qu'elles
détiennent dans CONSIDER SPA sans qu’aient été rachetées au préalable et aux mêmes
conditions les actions détenues par FINALEP, si celle ci le leur demande.

Article 14 : Prix de cession des actions

Lorsque la FINALEP lèvera l’option, le prix unitaire que les parties acceptent de payer au
titre du rachat est la valeur la plus élevée obtenue :

- soit la valeur de cotation des titres de CONSIDER SPA en Bourse si celle - ci est
opérationnelle à la date de cession.

- soit la valeur offerte par un repreneur potentiel, personne physique ou morale, à condition
que ce repreneur soit accepté par les parties.

- soit la valeur telle qu'elle résulte de la formule suivante :

Valeur de cession de l’action = (Actif Net réévalué + Goodwill) / Nbre d’actions.

Actif Net réévalué = A (1+i)n-1 + B - E


Prise de participation de la FINALEP 143

A : Actif immobilisé
i : Taux moyen d’inflation sur les trois derniers exercices (taux officiel publié par l’ONS)
n : Année de cession
B : Actif à court terme (valeurs d’exploitation, réalisables et disponibles)
E : Endettement global (LT, MT et CT)

3R (n-3) + 2R (n-2) + R (n-1)


Avec GW = -------------------------------------
6

(R = Résultat économique = Résultat avant frais financiers et amortissement)


(GW = Good Will)

Article 15 : Paiement du prix

Le prix de cession des actions à la FINALEP sera payable comptant dans les trois mois qui
suivent la levée de l’option et simultanément il sera procédé à la transcription des actions
cédées.

Si pour une raison quelconque, le prix d’achat n’était pas payé dans ce délai, la partie
défaillante devrait à la FINALEP de plein droit et sans qu'il y ait lieu à mise en demeure, un
intérêt de retard égal au taux d’intérêt débiteur des banques commerciales algériennes en
vigueur au moment de la cession.

Article 16 : Dividendes

La FINALEP conservera la propriété des actions et en percevra les produits jusqu'à paiement
complet.

La société distribuera des dividendes dès que l’exploitation du projet le permettra et à


l’appréciation de l’Assemblée Générale.

Article 17 : relations entre CONSIDER SPA et ses actionnaires fondateurs.

La société est habilitée à établir des relations commerciales avec ses actionnaires fondateurs
suivant la formule contractuelle de « gré à gré » conformément aux lois et règlements en
vigueur et dans le respect des règles de commercialité.

Article 18 : Organisation et administration de la société.

La société par actions CONSIDER SPA sera dotée d’un Conseil d’Administration et d’une
Assemblée Générale des actionnaires.
Prise de participation de la FINALEP 144

Le Président du Conseil d’Administration sera désigné parmi les actionnaires non résidents.
La gestion de la société sera assurée par un Directeur Général proposé par le Président et
nommé par le Conseil d’Administration.

Le Conseil d’Administration sera composé de 3 à 12 membres. Le premier Conseil


d’Administration sera formé des 5 membres suivants :

- 1 membre désigné par DEUTCH AG : Monsieur Konrad MAGATH


- 1 membre désigné par TEI : Monsieur Charles FRED
- 1 membre désigné par SOVEC ENTREPRISES : Monsieur Roland ROBIN
- 1 membre désigné par PROCIM : Monsieur Nourredine CHERBOUB
- 1 membre désigné par FINALEP : Monsieur El Hadi SAYAH

Article 19: Commissariat aux comptes

Le commissaire aux comptes de la société est désigné par l’Assemblée Générale, sur
proposition de l'actionnaire FINALEP.

Article 20 : Confidentialité

Les parties déclarent et reconnaissent que le présent Pacte d’actionnaires a un caractère


strictement confidentiel. Elles s’interdisent, en conséquence et sauf accord express, préalable
et écrit de l’autre partie, d’en divulguer le contenu, à quelque personne et sous quelque forme
que ce soit, sous réserve des prescriptions légales éventuellement applicables.

Si ces informations devaient être divulguées, en vue de l'exécution des présentes et


notamment du fait de non - respect des engagements de l’une des parties, la partie fautive,
responsable de la divulgation, en supporterait toutes les conséquences et en particulier, les
conséquences financières éventuelles.

Les parties s’interdisent également de divulguer toute information technique, commerciale,


financière ou autre les concernant et concernant les sociétés qui leur sont apparentées et dont
elles auraient pu avoir connaissance dans le cadre et au titre du présent pacte de leur
association.

Les parties se portent fort du respect de cette obligation de confidentialité par les membres de
leur personnel concernés, ainsi que par toutes les sociétés, entités ou entreprises qui leur sont
affiliées ou apparentées, s’engageant à la rendre opposable aux personnes physiques ou
morales susvisées de façon à ce que la société puisse, le cas échéant s’en prévaloir à leur
encontre.

Cette obligation de confidentialité est stipulée sans limitation de durée. Elle ne s’éteindra, le
cas échéant, que lorsque les informations concernées seront tombées dans le domaine public
Prise de participation de la FINALEP 145

Article 21 : Interprétation du présent pacte et litiges

Toutes contestations ou différends qui pourraient survenir entre les parties signataires de ce
Pacte quant à sa conclusion, son exécution, son interprétation ou sa résiliation, seront soumis
à une procédure de règlement à l’amiable.

Article 22 : Droit applicable

Le présent Pacte d’actionnaires ainsi que tous les actes en découlant seront régis par le droit
algérien en vigueur.

Article 23 : Entrée en vigueur

Le présent Pacte d’actionnaires entrera en vigueur dès sa signature.

Article 24 : Notifications

Toutes notifications au titre de l’exécution du présent Pacte d’actionnaires devront pour leur
validité, être effectuées par courrier recommandé avec accusé de réception aux adresses sus
mentionnées des parties signataires concernées.

Fait à Alger, en huit exemplaires le 27 Octobre 1998

P/ DEUTCH AG P/ ALSAG SA P/EDEG SA


Konrad MAGATH Charles FRED Roland ROBIN

EPE/ PROCIM Spa P/ FINALEP Spa


Nourredine CHERBOUB Said BELAIDI

Konrad MAGATH Charles FRED Roland ROBIN


Prise de participation de la FINALEP 146

Nous avons vu important de présenter dans ce chapitre un réel cas de financement par capital
investissement recueillit auprès de la FINALEP. Notre relation avec la FINALEP nous à
permet de conforter les connaissance préalablement acquis auprès de la SOFINANCE.

Notre passage à la FINALEP nous a permis de recueillir les impressions des praticiens du
capital investissement en Algérie, leurs problèmes et surtout le plaisir qu’il dégagent à traiter
de nouveaux dossier de financement tous aussi innovants les uns que les autre.
Prise de participation de la FINALEP 147

Conclusion :

Arrivés au terme de cette partie, nous sommes en mesure d’affirmer que le parcours du capital
investissement en Algérie depuis plus de quinze ans est plus qu’encourageant. Aussi, nous
avons pu constater une pratique relativement conforme à l’éthique du métier malgré un
manque flagrant de l’encadrement en plus de l’absence d’un cadre réglementaire, autant
d’éléments amplifiant notre vision en perspective du capital investissement algérien.

Toutefois, le capital investissement accuse un retard considérable quant au jugement des


hommes et de leurs qualités managériales. En effet, la pratique algérienne considère à priori,
le management et l’équipe dirigeante, en tant qu’élément commun à tous les projets et focalise
plus l’attention sur les actionnaires, une démarche injustifiée si l’on sait qu’ « il n’y a d’autre
gloire que celle des hommes ».

Autre remarque, la gestion du financement par les sociétés de capital investissement s’avère
peu active et est limitée à la participation d’un représentant de celle-ci au Conseil
d’Administration de la société cible. Un partenariat « hand off » qui ne dit pas son nom, est de
plus, très prisé par les entrepreneurs atteints de complexes patrimoniaux.

Ces imperfections obèrent la pratique du capital investissement en Algérie. Une tendance


sans doute due à l’aspect nouveau du métier, ainsi qu’au manque de formation en la matière si
l’on considère que la majorité des chargés d’affaires en capital investissement sont des
banquiers de formation.

A cet égard, une majorité de banques et d’établissements financiers algériens a pris


conscience de la nécessité d’organiser des formations en capital investissement à l’intention
de leurs agents. Une telle initiative est principalement due à leur désir de créer soit
conjointement soit à titre individuel des sociétés de capital investissement.
Conclusion générale 148

CONCLUSION GENERALE

Longtemps considéré comme le parent pauvre de la finance moderne, le capital


investissement retrouve aujourd’hui ses années d’or perdues. Il s’impose en se proclament
outil de financement des PME par excellence. Le capital investissement joue le rôle de
providence dans le financement des entreprises en leur procurant, outre l’apport financier, une
assistance stratégique et relationnelle.

Le principal atout qui distingue le métier de capital investissement réside dans son aptitude,
de par son éthique et sa logique d’intervention, à extérioriser les potentialités statiques de
toute économie dans laquelle il opère. En effet, par le biais de son intervention en fonds
propres dans des PME, le capital investissement procure à ces dernières des issues de
financement (qu’il est le seul à proposer) qui leur permettent d’améliorer leurs indicateurs et
de devenir éligibles au financement traditionnel.

Par effet boule de neige, le capital investissement tend aussi à toucher d’autres secteurs outre
celui financier ; il contribue au développement des zones régionales à travers une
spécialisation par spécification géographique de leur champ d’intervention. Il contribue aussi
à la résorption du chômage à travers la création d’emploi.

De par son esprit et sa logique, le capital investissement est un métier à part entière qui se
distingue par son propre mode d’intervention et la technique qu’il déploie pour les besoins de
son activité.

La démarche adoptée par le capital investisseur ne s’apparente en aucun cas à celle observée
dans le domaine de la finance traditionnelle. Elle consiste en une étude futuriste
essentiellement fondée sur le Business Plan : document de référence qui, confronté aux
diverses études et audits, permet à l’investisseur financier de juger de l’opportunité
d’investissement qui se présente.

La décision finale d’investissement est prise sur la base des aboutissants de la phase d’étude.
Elle dépend notamment des compétences de l’équipe constituée par le(s) promoteur(s), la
technicité du produit ainsi que les stratégies d’exploitation adoptées, sachant que les aspects
financiers passent en second lieu.

Dans la mesure où le projet reçoit les faveurs du capital investisseur, une nouvelle phase est
entamée, celle du montage juridique et financier de l’opération constituant la pièce maîtresse
qui permet de régir le partenariat entre l’entrepreneur et le capital investisseur. La société
cible trouve ainsi chez son nouveau partenaire une assistance stratégique et relationnelle lui
permettant d’élargir et de perfectionner ses activités.

Cependant, ce partenariat n’a pas un caractère permanent et doit, de ce fait, prendre fin à
terme. La sortie du capital investisseur du capital de la société cible est opérée suivant la
modalité prédéfinie dans le texte du pacte d’actionnaires.
Conclusion générale 149

Toute la splendeur et la noblesse du métier de capital investissement est reflétée à travers sa


définition : un financement en fonds propres pour une durée équivalente à celle nécessaire à la
réussite du projet.

La sortie du capital investisseur du capital de la société est une étape primordiale et délicate. Il
faut par conséquent la traiter avec beaucoup d’abnégation et de rigueur afin d’en assurer
l’issue. Cette étape s’avère particulièrement laborieuse pour les économies dont l’activité des
marchés financiers est peu significative contraignant les capital-investisseurs à céder leurs
participations au profit des promoteurs ou des industriels.

Cette technique, apparue pour la première fois aux Etats-Unis dans les années 50, trouve ses
origines dans le fondement de la finance Islamique qui, de par une mondialisation hostile à la
culture musulmane, s’est vu exproprier la conception d’une technique de financement qui,
selon nous, lui revient de droit.

Cette technique de financement a vu le jour en Algérie en 1991 par la création de la


FINALEP, pionnière du capital investissement algérien.

La pratique algérienne de plus de dix ans a permis, malgré l’absence d’un cadre réglementaire
approprié, d’acquérir certains principes techniques du métier. Les aspects liés au financement
sans garantie, principalement basés sur des anticipations futures inhérentes au projet et à des
concours de haut risque, sont bien appréhendés par les opérateurs de capital investissement
algériens.

Cependant, la pratique du capital investissement en Algérie enregistre certaines distorsions


par rapport à la conception théorique du métier. En effet, malgré une bonne orientation, les
aspects techniques du capital investissement algérien accusent un retard auquel il faudra
trouver des solutions.

Ces insuffisances se résument principalement en le recours quasi exclusif aux actions


ordinaires comme instrument de participation et le moindre intérêt porté au management et à
l’idée innovatrice que présenterait le projet.

Ces imperfections sont d’autant plus amplifiées par l’absence d’un marché boursier adapté qui
aurait la latitude de conférer à la participation une certaine liquidité assurant au capital
investisseur une sortie à terme.

Enfin, il est à signaler que le caractère autarcique du système économique algérien refusant
tout changement novateur, devient de plus en plus contraignant au développement
économique et financier. La promulgation récente de la loi 06-11 relative à la société de
capital investissement ouvre, certes, de nouvelles perspectives au métier mais reste toutefois
insuffisante. Dans l’attente de la promulgation du texte d’application, les praticiens du capital
investissement se disent confiants quant au devenir du métier en Algérie ainsi que du rôle de
développement qui lui incombe.
Table des matières

INTRODUCTION GENERALE…………..…………………………………………………1

PARTIE 1 :
LE CONCEPT DU CAPITAL INVESTISSEMENT

Introduction …………………………………………………………………………………...3

Chapitre 1 : CONCEPT DU CAPITAL INVESTISSEMENT…………………..…............4


Section 1 : Définition et metiers du capital investissement................................................... 4
1. Réflexion sémantique ………………………………………………………………….4
2. Définition du Capital Investissement ………………………………………………….5
3. Métiers du capital investissement ……………………………………………………..6
3.1. Le capital risque ..................................................................................................... 6
3.2. Le capital développement ....................................................................................... 8
3.3. Le capital reprise / transmission............................................................................. 9
4. Autres métiers du capital investissement …………………………………………….10
• Le bridge financing .............................................................................................. 10
• Le capital reclassement (replacement capital) ..................................................... 11
• Le financement du retournement (turnaround) .................................................... 11
Section 2 : Etude comparative entre le capital investissement et finance traditionnelle..... 13
I. Le financement ………………………………………………………………………..13
1) La nature du financement .................................................................................... 13
2) La durée du financement ..................................................................................... 14
3) Le retour sur investissement ............................................................................... 14
4) La garantie du financement ................................................................................. 14
II. Ressources du métier ………………………………………………………………...14
III. La clientèle ciblée …………………………………………………………………...14
IV. La qualité de l’étude préalable au financement ……………………………………..15
V. La gestion du financement …………………………………………………………...15
VI. La mesure de la performance des investissements réalisés …………………………15

Chapitre 2 : LES INTERVENANTS DU CAPITAL INVESTISSEMENT .................... 17


Section 1 : Les organismes de capital investissement ......................................................... 17
I. Structure de l’offre…………………………………………………………………….18
1.Les sources de risque des investisseurs .................................................................... 19
2.Les investisseurs et leurs motivations ...................................................................... 19
A.Capital investissement institutionnel ....................................................................... 20
B.Le corporate financing ou le corporate venture........................................................ 23
C.Le capital investissement informel ........................................................................... 23
II. L’organisation d’une structure de capital investissement ………………………….24
1 Composition d’une structure de capital investissement ........................................... 24
2. Les types de structures retenues par le capital investisseur .................................... 25
2.1. La structure unique .......................................................................................... 25
2.2 La structure duale ............................................................................................. 26
Section 2 : les PME et l’apport du capital investissement .................................................. 28
1. Définition et caractéristiques des PME………………………………………………28
1.1. Définition de la PME ............................................................................................ 28
1.2. Les caractéristiques de la PME ............................................................................ 29
1.2.1. Les atouts de la PME ................................................................................... 29
1.2.2. Les faiblesses de la PME.............................................................................. 30
1.3. La spécificité de la start-up innovante et la problématique de son financement... 30
2. Le cycle de vie de la PME et financement adapté ………………………………….31
3. L’apport du capital investissement ………………………………………………….35
3.1. Le capital investissement et le financement de la haute technologie ................... 36
3.2. Le capital investissement et le développement des zones régionales .................. 36
3.3. Le capital investissement et la résorption du chômage ........................................ 37
4. Le capital investissement face aux problèmes de mortalité ……...………………….37
Chapitre 3 : LE CAPITAL INVESTISSEMENT A TRAVERS LE MONDE................. 39
Section 1 : Le développement du capital investissement aux Etats-Unis et en Europe....... 39
I. Le développement du venture capital aux Etats-Unis ………………………………..39
1.L’ascension du venture capital aux Etats Unis.......................................................... 39
2.Apparition des SBIC est leur rôle dans la promotion du venture capital.................. 40
3.Les tendances récentes des SBIC .............................................................................. 41
II. Le développement du capital investissement en Europe …………………………….41
III. Le développement du capital investissement en France……………………………..43
1.Les intervenant dans l’activité de capital investissement.......................................... 43
2.Les facteurs favorables au développement du capital investissement ..................... 45
IV. La pratique du capital investissement en Tunisie …………………………………...46
Section 2 : le capital investissement en Algérie .................................................................. 48
I. Un bref constat économique et social…………………………………………………49
1.Le secteur de la PME en Algérie .............................................................................. 49
2.Les contraintes au développement des PME algériennes.......................................... 50
3.La technologie et l’innovation en Algérie................................................................. 51
4.Le chômage ............................................................................................................... 51
II. La pratique du capital investissement en Algérie ………………………………….51
1. Le cadre réglementaire du capital investissement ................................................... 51
2. Les intervenants du capital investissement en Algérie............................................. 53
3. Les problèmes du capital investissement en Algérie .............................................. 54

Conclusion …..…………………………………………………………………………….....56

PARTIE 2 :
LES ASPECTS TECHNIQUES DU CAPITAL INNVESTISSEMENT

Introduction ........................................................................................................................... 57
Chapitre 1 : ETUDES ET DECISIONS............................................................................... 58
Section 1 : Business plan et études ..................................................................................... 58
I. Le business plan ………………………………………………………………………58
1.Définition ................................................................................................................. 58
2.Le contenu du business plan ..................................................................................... 59
3.Utilité du business plan : ........................................................................................... 65
4.La « Blind Note » et « la Management Présentation » ........................................... 66
II.la phase d’étude ………………………………………………………………………66
1.l’étude du projet ....................................................................................................... 66
2.La phase d’audit et d’expertise (les due diligence) ............................................... 68
Section 2 : Valorisation des entreprises et critères de décision .......................................... 70
I.La valorisation de l’entreprise …………………………………………………………70
1.1.La valorisation d’une entreprise en création ......................................................... 70
1.2.La valorisation d’une entreprise déjà existante ..................................................... 71
1.3.Présentation des méthodes de valorisation............................................................. 72
II.Les critères de prise de décisions ……………………………………………………..74

Chapitre 2 : LE MONTAGE FINANCIER ET JURIDIQUE ........................................... 76


Section 1 : Le montage financier ........................................................................................ 76
I. Les instruments offrant un accès immédiat au capital de la société cible ………….77
1.Les titres confèrant des droits politiques normaux ou renforcés .............................. 77
2.Les titres conférant des droits diminués ou inexistants ............................................ 80
II. Les instruments offrant à terme accès au capital de la société ………………….81
1.Les valeurs simples .................................................................................................. 81
2.Les valeurs composées ............................................................................................. 82
III. Les instruments d’intéressement des dirigeants ………………………………….83
1.Les stock-options ..................................................................................................... 83
2.Les bons de souscription de part de créateurs d’entreprise (BSPCE) ...................... 83
IV. Les autres instruments……………………………………………………………….84
Section 2 : Le montage juridique ....................................................................................... 84
I. Les formes juridiques des sociétés financées par capital investissement ………….84
II. Les protocoles ………………………………………………………………………..86
1.L’accord de confidentialité ....................................................................................... 86
2.La lettre d’intention .................................................................................................. 87
3.Le pacte d’actionnaires ............................................................................................. 87
3.1.Pactes relatifs au pouvoir .................................................................................. 87
3.2.Les pactes relatifs au capital .............................................................................. 89
3.3.Les clauses d’impasse ....................................................................................... 93
4.La garantie de passif ................................................................................................. 93

Chapitre 3 : PARTENARIAT ET SEPARATION ............................................................ 95


Section 1 : Le partenariat .................................................................................................... 95
I. Le suivi des participations (le monitoring) ……………………………………………95
II. Les choix financiers du capital investisseur ………………………………………….97
1.La contribution à la gestion ...................................................................................... 97
2.Le refinancement ...................................................................................................... 98
III.La gestion des conflits ……………………………………………………………….98
Section 2 : la séparation (sortie du capital investisseur) ................................................... 100
I. Le décès de la participation ........................................................................................ 100
II. La sortie par la cession de gré à gré ………………………………………………...101
III. La sortie par introduction en bourse ……………………………………………….103

Conclusion …..……………………………………………..…………………………….....105
PARTIE 3 :
LA PRATIQUER DU CAPITAL INVESTISSEMENT EN ALGERIE
Exemple de la SOFINANCE et de la FINALEP

Introduction ......................................................................................................................... 106


Chapitre 1 : LA PRATIQUE DU CAPITAL INVESTISSEMENT EN ALGERIE ...... 107
I. La présentation des structures de financement .............................................................. 107
1.La SOFINANCE …………………………………………………………………….107
2. La FINALEP ……………………………………………………………………….109
3. Les contraintes liées à la pratique du capital investissement………………………..110
II. Le cheminement du traitement d’un dossier de participation ....................................... 111
Chapitre2 : PRISE DE PARTICIPATION PAR LA SOFINANCE ............................... 115
I. Etude technique du projet .............................................................................................. 115
1. Présentation générale du projet et état des lieux……………………………………115
2. La présentation du produit ………………………………………………………..115
2. Présentation de promoteurs du projet ……………………….…………………......116
3. L’étude de marché ……………………………………………………...………...117
3. localisation du projet ………………………………………………………………118
4. les modalités de réalisation du projet …………………………………………….. 118
II.Aspects financiers du projet .......................................................................................... 118
1. Coût du projet ……………………………………………………………………...118
2. Plan de financement et structure du capital ………………………………………..119
3. La valeur actuelle net et taux de rentabilité interne………………………………...119
4. Nouvelle mise à jour des données prévisionnelles…………………………………120
5. Mesure de la performance du projet ……………………………………………….121
6. Estimation de la rentabilité prévisionnelle de la SOFINANCE …………………...121
III. Analyse du montage juridique de l’opération de participation ................................... 124
1. Le management ……………………………………………………………………124
2. Le couple marché/produit ………………………………………………………… 124
3. La stratégie ………………………………………………………………………. 125
4. Les mécanismes de sortie …………………………………………………………. 125
5. Analyse portant sur les clauses du pacte d’actionnaire ……………………………. 125
6. La garantie de passif ……………………………………………………………… 127
Chapitre 3 : PRISE DE PARTICIPATION PAR LA FINALEP .................................... 129
I. Présentation générale du projet ...................................................................................... 129
1. Présentation des partenaires ………………………………………………………..129
2. Présentation succincte des associés ……………………………………….………..130
3. L’activité de la société à créer…………………………………………….………….131
4. L’analyse du marché ……………………………………………………….……….132
5. Organisation et processus de fabrication…………………………………….………133
6. Approvisionnement ………………………………………………………….……...133
7. Avantages fiscaux ……………………………………………………………….…..133
II. Les aspects financiers du projet .................................................................................... 133
1. Investissements et Financement ………………………………………………..133
2. Exploitation Prévisionnelle ………………………………………………………..135
II. Négociation du pacte d'actionnaires .............................................................................. 138
Conclusion …..…………………………………………………………….…………….....147

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................ 148


Bibliographie
Annexes
Bibliographie

Bibliographie :

1- BARREAU Jean, DELAHAYE Jacqueline et DELAHAYE Florence, Gestion Financière


Manuel et applications. 13eme édition, Ed. Dunod, Paris, 2004.
2- BATTINI Pierre, Capital Risque : mode d'emploi. Ed. D'organisation, Paris, 2000.
3- BATTINI Pierre, COPIN Gilles et RAUGEL Pierre-Jean, Le guide pratique du capital-risque, InterEditions,
Paris, 1990.
4- BESSIS Joël, CAPITAL-RISQUE et financement des entreprises. Ed. Economica, Paris, 1988.
5- CHERIF Mondher et BARNETO Pascal, « Valorisation des start-up : les options réelles », banque stratégie.
Mars 2001 n°180, pp. 11 à 14.
6- CHERIF Mondher, Ingénierie Financière et Private Equity, Ed. Revue Banque, Paris, 2003.
7- CHERIF Mondher, Leveraged Buy Put: aspects financiers. Ed. Revue Banque, Paris, 2004.
8- DARSA Jean, Gestion financière et business plan : les enjeux essentiels, 2eme édition, Hermès Science-
Publications, Paris, 2002.
9- DESBRIERES Philippe, « Le capital-investissement », Banque et marchés, Mars - Avril 2001 n° 51, pp. 40 à
45.
10- DOUHANE Amar et ROCCHI Jean-Michel, Techniques d'ingénierie Financière : pratique et méthodologie
des montages financiers. Ed. SEFI, Paris, 1997.
11- GENSSE Pierre et TOPSACALIAN Patrick, Ingénierie Financière, Ed. Economica, Paris, 1999.
12- LACHMANN Jean, «Les enjeux du capital-risque», Techniques financières et développement, juin
1999 - septembre 1999 n°55-56, Ed. ESF, Paris, PP.34 à 37.
13- LACHMANN Jean, Le seed capital : une nouvelle forme de capital-risque. Ed. Economica, 1992.
14- MOUGENOT Gilles, Tout savoir sur le capital-risque, 2eme édition, Ed. Giuliano, Paris, 2002.
15- PALLANCA-PASTOR Gildo et a.. Business Angel : une solution pour financer les start-up, Ed.
D'organisation, Paris, 2000.
16- POITRINAL François-Denis, Le capital investissement : guide juridique et fiscal. deuxième édition, Ed.
Galexia, Paris, 2001.
17- VERNIMEN Pierre, Finance d'entreprise. 5ème édition, Ed. Dalloz, Paris, 2002.

Travaux Universitaires

18- REMILI Malek, Financement bancaire des PME. D.S.E.B., E.S.B. Alger, 2000.
19- TAALBA Yazid, Le capital-risque : réalités algériennes et perspectives développement.
D.S.E.B., E.S.B. Alger, 2003
20. HALICHE Dounia, le montage technique d’une opération de capital investissement : du premier contact à la
cession, DSEB, ESB, Alger, 2005 ;
21- MALICHE Dounia,.le montage technique d’une opération de capital investissement ;du premier contact
à la cession, DSEB , ESB, 2006.
Documents Administratifs
22- Rapport sur la conjoncture économique et sociale de l'année 2002 n° 08, Conseil National Economique et
Social, Alger, 2002.
23- Projet de rapport : pour une politique de développement de la PME en Algérie, Conseil National
Economique et Social, Alger, 2002.
24- Fiscalité des valeurs mobilières. Direction Générale des Impôts, Alger, 2003.

Textes Réglementaires

25- Loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit. Journal Officiel de la République Algérienne
n° 16, 18 avril 1990, Alger, pp. 450-473.
26- Ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit. Journal Officiel de la République
Algérienne n° 52, 27 août 2003, Alger.
27- Code de commerce. 2eme édition, Berti éditions, Alger, 2002.
28- Code des impôts directs et des taxes assimilées. Berti éditions, 2001/2002, Alger.

Sites Internet

29- www.andi.dz
30- www.anvredet.org
31- www.bank-of-algeria.dz
Bibliographie

32- www.fgar-dz.com
33- www.finances-algeria.org
34- www.joradp.dz
Loi n° 06-11 relative à la Société de Capital Investissement.
Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire n° 42 du 25 juin 2006

C.Communication120706
Loi n° 06-11 du 28 Joumada El Oula 1427 correspondant au 24 juin 2006 relative à la société de capital investissement.

Le Président de la République,
Vu la Constitution, notamment ses articles 119, 120, 122 et 126 ;
Vu l'ordonnance n° 66-154 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure civile ;
Vu l'ordonnance n° 66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure pénale ;
Vu l'ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code pénal ;
Vu l'ordonnance n° 75-58 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code civil ;
Vu l'ordonnance n° 75-59 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code de commerce ;
Vu le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993, modifié et complété, relatif à la bourse des valeurs mobilières ;
Vu l'ordonnance n° 96-08 du 19 Châabane 1416 correspondant au 10 janvier 1996 relative aux organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (O.P.C.V.M), (S.I.C.A.V) et (F.C.P) ;
Vu la loi n° 01-18 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au 12 décembre 2001 portant loi d'orientation sur la promotion de la petite et moyenne
entreprise ;
Vu la loi n° 02-11 du 20 Chaoual 1423 correspondant au 24 décembre 2002 portant loi de finances pour 2003 ;
Vu la loi n° 04-18 du 13 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic
illicite de stupéfiants et de substances psychotropes ;
Vu la loi n° 04-21 du 17 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 29 décembre 2004 portant loi de finances pour 2005 ;
Vu la loi n° 05-01 du 27 Dhou El Hidja 1425 correspondant au 6 février 2005 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et
le financement du terrorisme ;
Vu l'ordonnance n° 05-06 du 18 Rajab 1426 correspondant au 23 août 2005 relative à la lutte contre la contrebande ;
Vu la loi n° 06-01 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption ;

Après avis du Conseil d'Etat ;


Après adoption par le parlement ;
Promulgue la loi dont la teneur suit :
CHAPITRE I
OBJET, STATUT ET CAPITAL

Article 1er. - La présente loi a pour objet de définir les conditions d'exercice de l'activité de capital investissement par la société de capital investissement, ainsi que les
modalités de sa création et de son fonctionnement.

Art. 2. - La société de capital investissement a pour objet la participation dans le capital social et toute opération consistant en des apports en fonds propres et en quasi
fonds propres dans les entreprises en création, en développement, en transmission ou en privatisation.

Art. 3. - L'activité de capital investissement est exercée par la société, pour son propre compte ou pour le compte de tiers et selon le stade de développement de l'entreprise
objet du financement.
Art. 4. - Les modalités d'intervention de la société de capital investissement sont :
- Le capital risque qui couvre :
* le "capital faisabilité" ou "capital amorçage" : avant la création de l'entreprise ;
* le "capital création" : à la phase de création de l'entreprise.
- le "capital développement" : développement des capacités de l'entreprise après sa création.
- le "capital transmission" : rachat d'une entreprise par un acquéreur interne ou externe.
- le rachat des participations et/ou parts sociales détenues par un autre capital investisseur.

Art. 5. -La société de capital investissement intervient au moyen de la souscription ou de l'acquisition :


- d'actions ordinaires,
- de certificats d'investissement,
- d'obligations convertibles en actions,
- de parts sociales,
- et, de façon générale, de toutes les autres catégories de valeurs mobilières assimilées à des fonds propres conformément à la législation et à
la réglementation en vigueur.
La société de capital investissement assure la gestion de valeurs mobilières.

Art. 6. - La société de capital investissement peut réaliser, à titre accessoire, dans le cadre de son objet et pour le compte des entreprises intéressées, toute opération connexe
compatible avec son objet.

Art. 7. - La société de capital investissement est constituée sous la forme de société par actions régie par la législation et la réglementation en vigueur sous réserve des
dispositions de la présente loi.

Art. 8. - Le capital social minimum est fixé par voie réglementaire.


Il est libérable selon les modalités suivantes :
- 50% à la date de la constitution de la société ;
- 50% selon les dispositions prévues par le code de commerce.

Art. 9. - Le capital social de la société de capital investissement est détenu par des investisseurs publics ou privés, personnes morales ou physiques.
Les modalités de détention du capital social de la société de capital investissement pour les personnes morales ou physiques sont fixées par voie réglementaire.

CHAPITRE II
EXERCICE DE L'ACTIVITE DE CAPITAL INVESTISSEMENT

Art. 10. - L'exercice de l'activité de capital investissement est soumis à une autorisation préalable délivrée par le ministre chargé des finances, après avis de la commission
d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) et de la Banque d'Algérie.
La demande d'autorisation est introduite auprès du ministre chargé des finances par les fondateurs de la société de capital investissement.
La demande est accompagnée des documents suivants :
- le pacte d'actionnaires,
- les projets de statuts,
- les fiches de renseignements sur les fondateurs,
- la liste des actionnaires détenant plus de 10% du capital,
- le mode d'organisation et de fonctionnement,
- et tout autre document ou information requis par le ministre chargé des finances.

Art. 11. - Les fondateurs personnes physiques et les dirigeants de la société de capital investissement doivent jouir de leurs droits civiques.
Nul ne peut être fondateur d'une société de capital investissement ou membre de son conseil d'administration, ni directement ou par personne interposée, diriger, gérer ou
représenter à un titre quelconque une société de capital investissement, ni disposer du pouvoir de signature pour de telles entreprises :
- s'il a fait l'objet d'une condamnation :
a) pour crime,
b) pour détournement, concussion, vol, escroquerie, émission de chèque sans provision ou abus de confiance ;
c) pour soustraction commise par dépositaires publics ou par extorsion de fonds ou de valeurs ;
d) pour banqueroute ;
e) pour infraction à la législation et à la réglementation des changes ;
f ) pour faux en écritures ou faux en écritures privées de commerce ou de banque ;
g) pour infraction au droit des sociétés ;
h) pour recel des biens détenus à la suite de ces infractions ;
i ) pour toute infraction liée au trafic de drogue, à la contrebande, au blanchiment d'argent, au terrorisme ou à la corruption ;
- s'il a fait l'objet d'une condamnation prononcée par une juridiction étrangère et passée en force de chose jugée, constituant d'après la loi
algérienne une condamnation pour l'un des crimes ou délits mentionnés au présent article ;
- s'il a été déclaré en faillite ou si une faillite lui a été étendue ou s'il a été condamné en responsabilité civile comme organe d'une personne
morale faillie tant en Algérie qu'à l'étranger et ce, tant qu'il n'a pas été réhabilité.

Art. 12. - Les dirigeants de la société de capital investissement doivent répondre aux critères de compétence et de professionnalisme.
Ces critères sont définis par arrêté du ministre chargé des finances.

Art. 13. - Les changements qui interviennent au niveau des détenteurs du capital, des dirigeants de la société de capital investissement et des personnes membres des organes
qui en dépendent doivent répondre aux mêmes conditions et/ou critères prévus aux articles 10, 11 et 12
ci-dessus et faire l'objet d'un accord préalable du ministre chargé des finances.

Art. 14. -Les conditions d'octroi de l'autorisation d'exercice de l'activité de capital investissement ainsi que celles relatives à son retrait sont précisées par voie réglementaire.
L'autorisation d'exercer est délivrée dans un délai maximum de soixante (60) jours à compter de la date du dépôt de la demande.
Le refus d'octroi de l'autorisation doit être motivé et notifié au demandeur dans un délai maximum de trente (30) jours à compter de la date d'expiration de l'octroi de
l'autorisation.
En cas de refus d'autorisation, expressément ou tacitement, le demandeur conserve tout droit de recours prévu par la législation en vigueur.
Art. 15. - Le retrait de l'autorisation d'exercer est prononcé par le ministre chargé des finances :
- à la demande de la société de capital investissement,
- sur rapport spécial du commissaire aux comptes pour manquement grave à la législation,
- sur rapport de la COSOB et/ou du ministère chargé des finances si la société ne répond plus aux conditions précisées par la présente loi.

Art. 16. - En cas de retrait d'autorisation, la société de capital investissement doit cesser ses activités immédiatement et sa dissolution est prononcée conformément aux
dispositions prévues par l'article 715 bis 18 du code de commerce, modifié et complété.

CHAPITRE III
REGLES DE PRISE DE PARTICIPATION ET D'EMPRUNT DES SOCIETES DE CAPITAL INVESTISSEMENT

Art. 17. . La société de capital investissement ne peut employer plus de quinze pour cent (15%) de son capital et de ses réserves en participation en fonds propres dans une
même entreprise.

Art. 18. .-La société de capital investissement ne peut détenir d'actions représentant plus de quarante neuf pour cent (49%) du capital d'une même entreprise.

Art. 19. - La société de capital investissement ne peut intervenir en participation dans une société que sur la base d'un pacte d'actionnaires qui précise, notamment, la durée de
la participation dans l'investissement et les conditions de sortie de la société de capital investissement.

Art. 20. - La société de capital investissement ne peut procéder à des emprunts au delà de la limite de dix pour cent (10%) de ses fonds propres nets. Les emprunts ainsi
contractés ne pouvant servir au financement des prises de participation.

CHAPITRE IV
RESSOURCES FINANCIERES DES SOCIETES DE CAPITAL INVESTISSEMENT

Art. 21. - Les ressources de la société de capital investissement sont constituées :


1. du capital social, des réserves et des autres fonds propres,
2. des quasi-fonds propres qui comprennent :
- des ressources confiées par des tiers pour être investies dans des opérations de capital investissement ;
- des fonds publics confiés par l'Etat pour être investis dans des opérations de capital investissement intéressant les investissements productifs
de biens et services réalisés par les petites et moyennes entreprises ;
3. des dons.

Art. 22. - Les quasi-fonds propres visés à l'article 21 ci-dessus sont gérés dans le cadre d'une convention passée, selon le cas :
- entre la société de capital investissement chargée de réaliser et de gérer les participations et les fonds d'investissement qui recueillent les
ressources destinées à financer des participations ;
- entre la société de capital investissement et l'Etat.
Art. 23. - La convention conclue entre la société de capital investissement et l'Etat a pour objet de fixer le niveau d'engagement et les modalités d'intervention qui s'articulent
autour des principes suivants :
- les fonds affectés au capital investissement ont pour objet la prise de participation dans les petites et moyennes entreprises et le renforcement
de leurs fonds propres ;
- la prise de participation s'opère par souscription d'actions ou titres assimilables ;
- à l'échéance convenue, la société de capital investissement opère sa sortie de la participation par :
* la cession prioritaire des parts aux actionnaires de la société ou à d'autres actionnaires,
* tout autre forme de sortie.

CHAPITRE V
CONTROLE

Art. 24. - La société de capital investissement est soumise au contrôle de la commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB), qui s'assure de la
conformité de l'activité de la société aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
La COSOB exerce, vis-à-vis des sociétés de capital investissement, les missions et pouvoirs qui lui sont dévolus par le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993, susvisé.

Art. 25. - Dans le cadre de son activité, la société de capital investissement est soumise à la législation et à la réglementation en vigueur et notamment aux dispositions des
articles 58 à 60 du décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993, susvisé.

Art. 26. - La société de capital investissement transmet au ministère chargé des finances et à la commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse :
- un rapport d'activités semestriel accompagné d'un état du portefeuille,
- les documents comptables et financiers de fin d'exercice requis,
- les rapports des commissaires aux comptes et tout autre document jugé nécessaire à l'exercice du contrôle.

CHAPITRE VI
STATUT FISCAL DE LA SOCIETE DE CAPITAL INVESTISSEMENT

Art. 27. - La société de capital investissement n'est pas soumise à l'impôt sur les bénéfices des sociétés (I.B.S) pour les revenus provenant :
- des dividendes ;
- des produits de placement ;
- des produits et plus-values de cession des actions et parts sociales.
La société de capital investissement est soumise au taux réduit de 5% au titre de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (I.B.S).
La société de capital investissement intervenant en la forme de capital risque bénéficie de l'exonération de l'impôt sur les bénéfices des sociétés, pour une période de cinq (5)
années, à compter du début de son activité.
Les modalités d'application du présent article sont précisées par voie réglementaire.
Art. 28. - La société de capital investissement est soumise à un droit d'enregistrement fixe d'un montant de cinq cents dinars (500 DA),et de vingt dinars (20 DA) par
page pour tout acte de constitution, d'augmentation ou de réduction de capital et de cession de valeurs mobilières.

Art. 29. - Bénéficie des avantages fiscaux définis par la présente loi, la société de capital investissement qui s'engage à ne pas retirer les fonds investis dans les entreprises
pendant une durée de cinq (5) ans à partir du 1er janvier de l'année qui suit la date de la prise de participation.

Art. 30. - La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire.

Fait à Alger le 28 Joumada El Oula 1427 correspondant au 24 juin 2006.

Abdelaziz BOUTEFLIKA.
ANNEXE N° 02
ACTES DE PRISE EN CHARGE D'UN DOSSIER

La FINALEP, société de capital risque, intervient en fonds propres dans


des projets en création, en développement ou en restructuration.

Le volume de sa participation peut représenter 20% des fonds propres ;


ses critères d'analyse sont rattachés à la fiabilité économique du projet
et à sa rentabilité ; la sortie est envisagée entre 5 et 10 ans par une
cession de ses parts au profit de ses partenaires dans le projet.

PROCEDURE

Les affaires proposées à la Finalep se font à partir de la présentation


d'une étude de faisabilité réalisée par le promoteur du projet. La
Finalep peut, dans certains cas, réaliser cette étude pour le compte du
projet dans des conditions à définir par les parties.

La décision de participation, ou de rejet, est rendue dans un délai de


2 à 6 mois. Elle est surtout fonction de la maturité du projet
MODALITES

La prise en charge d'une étude par Finalep implique pour cette dernière,
certaines obligations :

e Analyse de l'étude ;

• Conseils financiers et juridiques pour présenter au mieux l'étude aux


convenances de la banque, de l'APSI et éventuellement d'autres
partenaires ;

• Démarches auprès de l'APSI,

® Recherche de partenaires Industriels et Financiers ;

® Organisation de rencontres avec des partenaires potentiels,

® Assistance de la nouvelle société auprès des banques,

» Recherche de sources de financement et de subventions éventuelles :


Banques, ECIP

« Assistance de la nouvelle société dans l'accomplissement des formalités


légales de création (Notaire, RC, ....),

Toutes ces obligations supposent la mobilisation d'un personnel spécialisé


et éventuellement l'assistance de consultants externes. Cette phase
préliminaire engendre pour la Finalep des charges non négligeables. Pour
cela, il est demandé aux promoteurs de projets qui nous sollicitent une
participation à ces frais.

Le paiement de cette participation intervient au terme des premières


discussions (discussions sur le projet et sur les modalités de participation
de la Finalep, remise de l'étude...).
ANNEXE N° 03

Protocole d’accord

Considérant l’intérêt des parties désignées ci-dessus à collaborer


en vue de la création conjointe d’une société ayant pour
activité……………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………

Il a été convennu entre :

Finalep, spa, Financière Algéro-Européenne de Participation, au


capital de 191 000 000,00 DA dont le siège est à Staouélu, RB 11
dans le GG Alger et représenter par son directeur généraél,
Monsieur Said BELHAIDOUNI ;
Article 1 :

Les parties s'entendent pour collaborer en vue de permettre à la


Finalep de se prononcer sur sa participation financière au projet
soumis. A cet effet, une étude de faisabilité est remise par le
promoteur du projet à la Finalep.

La réception de l'étude par la Finalep n'implique pas un accord de


participation de celle-ci dans le projet. Elle constitue un accord de
principe pour l'étude de cette participation. La décision de la Finalep ne
sera communiquée qu'après consultation de son Conseil d'Administration.

La Finalep s'engage à respecter le caractère confidentiel de toute


information ou document qui sera fourni par le promoteur.

Article 2

Les deux parties conviennent d'une disponibilité totale en vue d'étudier le


projet et d'arrêter conjointement un montage permettant la faisabilité
du projet.

Les parties se rencontreront autant de fois que nécessaire pour


répondre à toutes les interrogations découlant de l'analyse de l'étude
de faisabilité.

Article 3 : Obligations

Le promoteur du projet s'engage à fournir à la Finalep toutes les


informations nécessaires à l'évaluation du projet qui lui a été soumis.
Pour sa part, la Finalep fera part au promoteur de toutes remarques
relatives à la faisabilité technique, financière et juridique du projet. Une
nouvelle rédaction de l'étude interviendra après l'approbation des
modifications proposées ; celle-ci sera élaborée, par la Finalep.

Cette étude peut servir entre autre à l'APSI et à la demande de crédit


bancaire.

Pendant cette phase préliminaire, la Finalep s'engage à proposer, en


accord avec le promoteur, le schéma le plus adapté pour la réalisation de
ce projet et à tout mettre en œuvre pour la réussite de celui-ci (
recherche d'autres partenaires, de fournisseurs, de financement...). Cet
engagement ne peut en aucun cas constituer pour Finalep une obligation
de résultat.

De même, la Finalep assistera le promoteur dans toutes ses démarches


auprès de l'APSI, de ses Fournisseurs, d'autres Partenaires potentiels
et des Institutions financières.

Article 4 : Frais d'ouverture de dossier

Les frais d'ouverture de dossier pour ce projet sont estimés à


............................... DA, et seront payés selon le schéma
suivant :

. 50% à la réception du dossier,

. 50% à la communication de la décision de la Finalep.

Le paiement des frais d'ouverture de dossier ne peuvent en aucun cas


faire l'objet d'une restitution, et ce quelque soit la décision de la
Finalep sur sa participation au projet.
Une note d'honoraire sera établie à cet effet, ce qui permettra une
comptabilisation de cette dans la nouvelle société.

En cas de décision négative de la Finalep, l'étude élaborée à cet effet


devient la propriété du projet et Finalep se voit dégagée de toute
obligation vis à vis de celui-ci.

Article 5 : Différend

En cas de différend dans l'interprétation du présent protocole, les


parties conviennent d'un règlement à l'amiable.

En cas d'échec de la conciliation, la relation contractuelle devient nulle


et sans effet sans remettre en cause les engagements antérieurs.

Les parties renoncent à toute voie de recours ou d'appel.


P/Finalep P/
ANNEXE N° 04

Conseil de participation de l’état -8eme cession- 9 décembre 2002

Résolution n° 05/2002/09
Relative au partenariat de participation
DIPROCHI (Algérie)-SOFINANCE (Algérie)- FTPA (Algérie)
(Production de sulfate d’alumine)

Le Conseil de Participation de l’Etat donne son accord de principe pour la réalisation de ce projet dans le
cadre d’un partenariat avec la AMC et la SOCIEDIP.

Le Conseil des Participation de l’Etat charge en conséquence le MPPI à l’effet de réunir le comité de suivi
afin de valider techniquement les prises de participation envisageables et les apports en nature susceptibles
d’être engagés
Conseil de participation de l’état -8eme cession- 9 décembre 2002

Résolution n° 05/2002/09
Relative au partenariat de participation
DIPROCHI (Algérie)-SOFINANCE (Algérie)- FTPA (Algérie)
(Production de sulfate d’alumine

Le conseil des Participation de l’Etat donne son accord de principe pour la réalisation de projet dans le
cadre d’un partenariat avec la société AMC et engageant plus la l’EPE SOCIEDIP. Le CPE charge en
conséquence le MPPI à l’effet de réunir le comité de suivi afin de valider techniquement les prises de
participation envisageables et les apports en nature susceptibles d’être engagés
ANNEXE N° 05

VERIFICATIONS D'USAGE

Ces recommandations sont le résultat de nos expériences tirées des


opérations consistant soit :

• A une. ouverture de capital, ce qui suppose que la société dispose d'un


certain nombre d'actifs auxquels peut correspondre deux valeurs : une
comptable et l'autre marchande ;

» A une création nouvelle, avec cependant un apport en nature qui peut être
sujet à des valorisations différentes.

Par ailleurs, certaines vérifications se sont avérées nécessaires , que ce


soit sur le volet-administratif, comptable ou financier.

Nous exposons ci-dessous un recueil des rubriques à considérer avec


beaucoup de précautions pour permettre une participation saine de
Finalep au projet :

AU NIVEAU DES DOCUMENTS ADMIMTSTRATTFS

Statuts : actionnaires, capital, siège...

Protocole ou convention : Tout autre document off ici el qui régit


'organisai ion de la société ou qui lie les actionnaires;
. Registre de commerce ;

Situation des biens de la société : Pour les biens immobiliers, voir le


statut ( Location ou Propriété ) , vérifier les actes de propriété et les
baux de location et les différentes autorisations des services techniques (
Permis de construire...)

Hypothèques et nantissement : Vérifier l'état de toutes


hypothèques ou nantissement donnés par la société ;

. Evaluation des actifs : Après décision favorable du comité exécutif de la


Finalep, Prévenir la relation que tous les biens de la société ( matériels et
immatériels ) seront soumis à une expertise judiciaire avec une
justification de toutes les dépenses, authenticité des actes, conformité
des autorisations...

Aussi, la Finalep peut, à sa charge, procéder à une expertise


contradictoire.

Ces évaluations restent une référence, elles sont sujettes à négociation.

AU NIVEAU DES DOCUMENTS COMPTABLES ET FINANCIERS :

Bilans : s'il y a clôture d'un exercice, exiger des bilans certifiés ;

Engagements : crédits bancaires, cautions et avances d'associés;

Contrats : vérifier tout contrat engageant la société ;

Situation fiscale et para - fiscale.


ANNEXE N° 06

GUIDE POUR L'ELABORATION DE L'ETUDE DE


FAISABILITE :

LE PROJET :

• D'où vient l'idée ?


• L'environnement du projet : les avantages obtenus, principaux
éléments influents sur l'environnement financier, administratif,
fiscal du projet
• Etat d'avancement dans la mise en oeuvre du projet
• Stratégie poursuivie : délocalisation, substitution à l'importation,
sous-traitance
• Organisation
• Documents déjà signé, protocoles...

LES PARTENAIRES

l/ Identité : personne physique ou morale

• Nom ou raison sociale


• Statut juridique, copie des statuts
• Effectif
• Activité, existante
• Surface financière, bilans, comptes de résultats, résultats,
références bancaires.

2/ Capacité de management et compétences techniques '•


• Pour les personnes physiques : copie des curriculum vitae et
expérience dans le même type d'affaires.
• Pour les personnes morales : capacités d'organisation pour aborder
la nouvelle affaire.

3/ Degrés d'implication et apport :

• Sur le plan financier, numéraire


• Sur le plan technique : équipements, licence, know how, études..
• Sur le plan managérial : accord de gestion.

En résumé cette partie doit nous aider à percevoir le sérieux des


partenaires et conclure si les partenaires ont la capacité (surface
financière - capacité managériale) pour aborder la nouvelle affaire.

4/ Stratégie et motivations pour la mise en œuvre du projet :

bien cerner les objectifs et intérêts des associés qui doivent surtout
converger. Il faut impérativement être en mesure d'apprécier le bien
fondé et la cohérence de la stratégie du projet.

LES ASPECTS COMMERCIAUX :

l/ description des produits :


• sont -ils nouveaux et adaptés au marché algérien ?

2/ les caractéristiques du marché :

• L'offre et la demande du même type de produits (en quantité,


qualité, les concurrents).
• Les circuits de distribution pratiqués.
• Les prix de vente des produits fabriqués localement et ceux
importés.
• Les critères d'achat.

3/ la politique commerciale du projet :

• L'organisation commerciale retenue


• Les prix qui seront pratiqués.
• La marque à commercialiser : est-elle connue ?
• Les circuits de distribution choisis.
ASPECTS TECHNIQUES

l/ Procédés de -fabrication :

• Description : préciser s'ils sont adaptés aux conditions locales(


climatiques..)
• Technologie utilisée : brevet, licence, le know how..
• Possibilité de reconversion d l'activité
• Utilisation optimale des ressources locales disponibles
• Capacités de production : optimales, réelles
• Maîtrise des coûts de production : coût de revient,
appréciation de la réalité probable de ces coûts...
• Programme de production, montée en cadence.

2/ la main d'oeuvre :

• projet d'organigramme
• Composition du personnel à recruter
• Degré de formation requis et expérience nécessaire
• Personnel expatrié ?
• La main d'oeuvre locale est-elle qualifiée ?
• Programme de formation : est-il nécessaire ?
• Pour qui et pourquoi de temps ?
• Par qui sera t-il assuré ?

3/ matière première- approvisionnements :

• quantité, qualité, prix, origine.


• Est-elle disponible localement ? comparer les coûts
d'approvisionnement MP locale et importée.
• Conditions d'approvisionnements : transport, douanes,
imposition) Maîtrise des circuits d'approvisionnements.
4/ le site de production '•

• localisation
• Superficie du site
• Description du locale : les caractéristiques techniques de la
construction sont elles adaptées à la production ?
• Le local sera-t-il loué (prix/m2) ou constituera-t-il un apport ?
• Situation des infrastructures et des utilités : énergie, eau..
• Environnement du site de production (par exemple épuration des
eaux usées.)

5/ planning de réalisation :

• Des études et ingénierie


• Du génie civil et bâtiment
• De l'installation des équipements
• De la mise en service et démarrage.

INVESTISSEMENT

Le coût total puis par rubrique et leur justification.


Ventilation par monnaie
Description de tous les équipements et leur origine
Etalement des investissements dans le temps ; planning des
dépenses
Incidence des incertitudes techniques sur les délais et les
coûts : budget d'imprévus et divers.
Evaluation des amortissements techniques.
Intégration du BFR
Intégration des intérêts intercalaires

Plan de financement des investissements initiaux :

• Fonds propres : composition de l'actionnariat envisagé, montant des


apports (numéraire, nature) ;

.
Sources extérieures (montant, origine, conditions)

LES PROJECTIONS

Analyse des charges d'exploitation par nature


Le prix de revient
Prévisions de recettes par produits ou gammes de produits et
sur la base des hypothèses de prix de vente
Bilans prévisionnels
Tableaux des ressources / emplois
Analyse financière
Les indices de rentabilité économiques
Rentabilité financière (pour les actionnaires)
Ratios de rentabilité et de structure financière

PERSPECTIVES DE RENTABILITE POUR FINALEP

CONCLUSIONS

• Les points forts et point faibles

- Les risques : certains sont discriminatoires :


- qualité/ références des partenaires
- structure et montage financier
- rentabilité
- inadaptation ou incohérence totale de la stratégie des actionnaires

- Avis du chargé de missions


ANNEXE N° 07
PROJET DE PACTE D'ACTIONNAIRES

Entre les soussignés :

-(dénomination complète + forme juridique).................. sis(e) au ....................


au capital de ...........................immatriculée au registre de commerce de
..................sous le numéro.......... représentée par (fonction et
dénomination)...................

-F I N A L E P Société par action de droit algérien sise à Staouéli route nationale


N°l 1 Alger au capital de 159 750 000 DA immatriculée au registre de commerce
sous le numéro 91 B 63 représentée par son Directeur Général Monsieur
................. .

Dénommés « les actionnaires » ,ont convenu ce qui suit :


1) Article 1 :OBJET

Les actionnaires procéderont à la ratification de ce document intitulé « pacte


d'actionnaires » pour définir :
- les conditions de souscription au capital de création de ..........désignée dans le
présent pacte par « la société ».
- l'augmentation du capital
- les apports au compte courant d'associés
- l'administration de la société
- les mouvements d'actions entre associés et cession à des tiers
- le prix de cession des actions
- l'arbitrage des litiges

Article 2 : CAPITAL DE CREATION :

Les actionnaires de ..........et pour donner une existence juridique conformément au


code de commerce algérien conviennent de souscrire et libérer entièrement un
capital de création de ...................DA dont la répartition en action est comme
suit ::

............ détiendra ...............actions d'une valeur nominale de .............l'action


soit ..........................DA représentant................% du capital de..........

............ détiendra..............actions d'une valeur nominale de ...........l'action


soit ..................DA représentant...............% du capital de .........

-FINALE? détiendra ............actions d'une valeur nominale de ........ .l'action


soit ...............DA représentant................% du capital de C C A.

Article 3 : AUGMENTATION DU CAPITAL

Les actionnaires s'engagent a porter le capital de création à .......................DA ,à


partir de .......................
Le capital après augmentation sera divisé en ..................actions de valeur nominale
de ............DA l'action reparti comme suit :
............détiendra ...............actions d'une valeur nominale de .............l'action
soit ..........................DA représentant ................% du capital de ......... .

.............détiendra..............actions d'une valeur nominale de ...........l'action


soit ..................DA représentant...............% du capital de.........

- F I N A L E ? détiendra ............actions d'une valeur nominale de .........l'action


soit ...............DA représentant................% du capital de ...........

Article 4 : DETTES ENVERS LES ACTIONNAIRES.

Les actionnaires s'engagent à mettre à la disposition de la société une


contribution en fonction des besoins d'exploitation, de consolidation, de
restructuration et de pérennité de cette dernière.

Cette contribution sous forme d'apports en numéraire sera portée au passif de la


société « dettes envers les associés »codifié par le plan comptable algérien par le
numéro 555, et exigible selon les capacités de remboursement de..........

Dans le cas ou cette.dette dépassera ...........exercices sans qu'elle ne soit


remboursée ,la société répondra d'une rémunération calculée sur le taux pratiqué
par la banque d'Algérie pour le réescompte (+/-).....points, a partir du
......iéme exercice .

Article 5 : DUREE

Les présents engagements sont consentis pour la durée de vie de la société à


l'exception de l'engagement de FINALE? qui expire à la fin de la .....éme année à
compter de la date de signature des statuts .

Article 6 : GESTION ET ADMINISTRATION

Eu égard à la nature juridique de...........,soit une Société par actions, un conseil


d'administration doit être mis en place par les actionnaires composé de ............
membres avec désignation de son président. (un des actionnaires).

président désigné proposera un directeur général .


Le directeur général une fois confirmé dans ses fonctions devra dans les
meilleurs délais :- mettre en place son staff de collaborateurs/
-proposer un organigramme .
-mettre en place les procédures de reporting pour permettre aux
membres du conseil d'administration de suivre le développement
de la société.

Le conseil d'administration se réunit obligatoirement au moins .......fois /an pour


examiner les réalisations et établir des prévisions pour...........

Article 7 :COMISSARIAT AUX COMPTES :

Un commissaire aux comptes sera désigné en assemblée générale sur


proposition
de FINALE? cette disposition se conformera avec l'arrêté du 07 Novembre
1994 du ministère des finances.

Article 8 : TRANSFERTS ET CESSIONS DES ACTIONS DE

Toutes cessions ou transmissions d'actions qu'elles soient à titre onéreux ou


gratuit ne sauraient s'effectuer valablement que dans le respect de la clause
suivante,c'est à dire le transfert à l'initiative d'un des actionnaires doit être
soumis à l'exercice du droit de préemption réconnu à l'ensemble des
actionnaires au prorata de leur participation.

Par ailleurs les actionnaires s'interdisent de céder totalement ou partiellement


les actions qu'ils détiennent sans qu'aient été rachetées auparavant ,en premier
lieu les action détenues par finalep ,si celle-ci le leur demande.Ce droit reconnu
à fmalep constitue une option.
Article 9 : PRIX APPLICABLES AUX ACTIONS

Le prix que les actionnaires accepteront de payer à fmalep au titre du rachat de


ses actions sera calculé par l'une des méthodes suivantes.

a)-à la valeur de cotation en bourse si le titre sera coté à la Bourse des Valeurs
Mobilières d'Alger avec au minimum la valeur nominale de l'action .

b)- soit celui issu de l'application de la formule suivante :

V = (A (1+i)n-1+ B-E+G) / N

V= Valeur de cession
A= actif immobilisé net
i= taux moyen d'inflation de la création à l'année n
n= année de cession
B= total actif net -immobilisations nettes
E= endettement total de la société
N= nombre total d'actions

G= good will (super profit) = 3 R (n-3) + 2 R (n-2) +R (n-l)


6N

R étant le résultat net de l'exercice

Article 10 : REMISE DES ACTIONS

Les actions seront remises après paiements complets du prix de cession à défaut de
quoi finalep conservera les droits rattachés à l’action en dividendes et droits de vote.

Le montant de la cession sera payable par les actionnaires acquéreurs au comptant en


Dinars algériens dans les trois (3) mois de la levée d'option par Finalep.

Si le prix de cession n'est pas payé dans les trois mois de la levée de l’option,
les actionnaires acquéreurs devraient à Fmalep et sans qu'il ait lieu à mise en
demeure ,un intérêt de retard égal au taux du réescompte en vigueur au moment
de la cession (+/-)....points .

Les intérêts de retard commenceront à partir du quatrième mois à compter de la


levée de l’option, chaque mois commencé étant un mois complet du .

Article 12 -.CLAUSES D'ARBITRAGE

Pour tous litiges nés de l'interprétation de ce pacte les actionnaires désigneront un


réconciliateur avant de recourir à l'arbitrage du tribunal de commerce de

La loi applicable sera la loi algérienne

Article 13 : DOMICILIATION DES SIGNATAIRES

Pour l'exécution du présent pacte les signataires élisent domiciles comme suit :

-Pour

-Pour

- Pour F I N A L E P à son siège social, route nationale n°l 1 Staouéli, Alger .

Fait en autant d'originaux que de signataires. Chaque


signataire a pris possession d'un exemplaire

Alger le
ANNEXE N° 08

Déclaration et garantie de passif

A/ Déclaration

l/ la société ;
2l les actions composant le capital social ;
3/ les statuts et documents sociaux ;
47 les filiales de la société ;
5/ l'absence de procédure de dissolution ou de liquidation ;
6l les litiges en cours ;
11 les cautions, avals, garanties ;
8/ les contrats et engagement ;
9/ les autres actifs immobilisés ;
10/ les comptes bancaires ;
11 / la situation financière ;
12l les impôts et charges sociales ;
137 la révélation.

B/ Garantie

Le promoteur garantit personnellement l'exactitude de chacune des déclarations


faites dans la partie A et s'engage à indemniser FINALE? au prorata de sa
participation dans la société en question au cas où des paiements,
remboursements, charges, obligations, pénalités ou autres seraient mis à la
charge de la société et au cas où un passif supplémentaire ou diminution d'actif
apparaîtraient par suite de la survenance d'un des faits suivants :

• Existence à ce jour d'un passif autre que celui figurant sur le bilan
établiau31/12/....
• Déclaration erronée
• Ecritures comptables irrégulières.

La présente ainsi que les déclarations, garanties et engagements q u 'el l e


comporte est valable 3 ans à compter de la clôture de l'exercice en cours.

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