Vous êtes sur la page 1sur 36

COLLECTION

GESTION
STRATÉGIQUE L’ É VA L U AT I O N D U C O Û T D E L A C A PA C I T É

INTRODUCTION modification des processus utilisés


Politique de Toute organisation possède une capacité pour produire de la valeur, même si les
cycles de vie des produits raccourcissent.
comptabilité de ou un potentiel de travail. Peu importe
de quelles ressources dispose une entre- Compte tenu des forces en jeu, ainsi que
prise ou la nature des biens ou services des progrès de l’ingénierie et des mé-
management qu’elle offre, maximiser l’utilisation de thodes de gestion dans leur ensemble,
la survie même de l’entreprise, au-delà
cette capacité n’est pas un choix mais un
impératif. Compte tenu des exigences de de sa prospérité, dépend du déploiement
la mondialisation des marchés, ce n’est efficace de ses biens corporels, de ses
que grâce à l’élimination de toutes les ressources humaines et de ses procédés.
formes de gaspillage que l’entreprise peut La gestion efficace du coût de la
se doter d’un avantage concurrentiel capacité est la clé qui permet d’accéder
durable et maintenir cette supériorité. au potentiel de création de valeur des
Pour maximiser la valeur créée au sein ressources d’une entreprise. Le principe
d’une organisation, il faut d’abord com- repose sur le repérage des possibilités
prendre la nature et le potentiel de toutes d’amélioration. L’élaboration de systèmes
les ressources de l’entreprise. Or, jamais de gestion de la capacité, qui consistent
auparavant il n’a été aussi difficile d’y en un ensemble d’instruments d’appli-
parvenir. La concurrence, le rationnement cation concrète visant à offrir aux clients
des capitaux et l’explosion technologique des produits et des services de meilleure
obligent les entreprises à accélérer la qualité, plus rapidement et à moindre

GESTION TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ

STRATÉGIQUE PAGE

DES COÛTS INTRODUCTION 1 La gestion efficace de toutes les ressources est


DÉFINITION DE LA GESTION aujourd’hui indispensable à la survie de l’entre-
DU COÛT DE LA CAPACITÉ 2 prise sur un marché international fortement
LE RÔLE DES COMPTABLES concurrentiel. L’évaluation du coût de la capacité
EN MANAGEMENT 3
(c’est-à-dire du potentiel de création de valeur)
UN LANGAGE COMMUN POUR
permet à l’entreprise de repérer les cas où l’utili-
L’ÉVALUATION DU COÛT
sation des ressources n’est pas créatrice de valeur,
DE LA CAPACITÉ 4
INSTRUMENTS ET d’améliorer l’utilisation de la capacité dans le
TECHNIQUES D’ÉVALUATION présent et de réduire les besoins d’investissement
DU COÛT DE LA CAPACITÉ 9 dans l’avenir.
LE CHOIX D’UN MODÈLE Les systèmes de gestion de la capacité permet-
D’ÉVALUATION DU COÛT tent de cerner les possibilités d’amélioration
DE LA CAPACITÉ 21 grâce à plusieurs méthodes, mesures et modèles
LA DÉTERMINATION DU COÛT différents. La présente publication décrit une
DE LA CAPACITÉ INUTILISÉE 22
vaste gamme de techniques et d’instruments
L’ESTIMATION DE L’INCIDENCE
précis, définit les termes et les notions propres à
DE L’ÉVALUATION DU COÛT
l’évaluation et analyse les problèmes et les défis
DE LA CAPACITÉ SUR LE
Publié par : COMPORTEMENT que posent la gestion stratégique et la mesure
ORGANISATIONNEL 23 du coût de la capacité. L’information présentée
LES DÉFIS À RELEVER POUR peut être utilisée et adaptée par toutes les orga-
L’ORGANISATION ET LA nisations, peu importe leur taille, leur secteur
COMPTABILITÉ DE d’activité, leurs produits ou leurs services.
MANAGEMENT 23
C A N A D A CONCLUSION 27
NOTES EN FIN D’OUVRAGE 28
GLOSSAIRE 30
BIBLIOGRAPHIE 32
Façonner l’avenir
L’entière responsabilité du contenu du présent document incombe à La Société des comptables en
management du Canada. L’évaluation du coût de la capacité a pour objet de livrer de l’information exacte
en ce qui concerne le sujet traité et ne représente pas une prise de position officielle de La Société des
comptables en management du Canada, et il est entendu que les auteurs et l’éditeur du présent document
ne prétendent pas, en publiant ce texte, fournir des services fiscaux, juridiques ou autres services
professionnels.
coût, est synonyme d’excellence dans les mé- • à comprendre quels sont les liens entre
thodes de gestion, en comptabilité de ma- l’évaluation du coût de la capacité, d’une
nagement. La réalisation de cet objectif est un part, et les buts, les stratégies et les objectifs
périple, non une destination; il n’existe pas de l’organisation, d’autre part;
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

de modèle, de méthode d’évaluation ou de • à mesurer les difficultés inhérentes à


façon d’aborder la gestion et l’évaluation de la l’évaluation du coût de la capacité pour
capacité qui convienne à toutes les situations l’organisation et la comptabilité de
dans les organisations complexes modernes. management; et
La présente politique vise plusieurs objec- • à sensibiliser davantage les employés au
tifs. Premièrement, elle a été rédigée dans le principe de l’efficacité des activités d’éva-
but de mieux faire connaître et comprendre luation du coût de la capacité et de pro-
le vaste éventail de méthodes d’évaluation du duction d’information relative au coût de
coût de la capacité. la capacité, de même qu’à obtenir leur
adhésion à ce principe.
Deuxièmement, la capacité y est définie
sous divers angles et l’on y décrit les différentes DÉFINITION DE LA GESTION
méthodes que peuvent appliquer les organi- DU COÛT DE LA CAPACITÉ
sations pour mieux déterminer leur coût
d’utilisation de la capacité. La présente politique se fonde sur la prémisse
selon laquelle la capacité, comme la gestion
Troisièmement, l’on y fait un survol des
du coût de la capacité, est une notion à peu
difficultés que soulève la mise en application
près insaisissable. Nul outil de gestion du
de l’évaluation du coût de la capacité et des
coût de la capacité ou nul point de vue sur
défis qu’elle pose pour l’organisation et la
la question ne saurait être considéré comme
comptabilité de management.
étant le meilleur. Aucun niveau magique de
Les principes, les outils, les techniques et capacité ne saurait fonctionner dans toutes
les exemples contenus dans la présente poli- les entreprises, toutes les situations ou tous
tique sont structurés de telle sorte qu’ils puis- les contextes décisionnels. C’est plutôt la
sent s’appliquer à toutes les organisations qui philosophie ou la façon globale d’envisager
produisent et vendent un produit ou un ser- la capacité qui soutient les efforts d’une
vice : entreprise pour améliorer sa performance
• grandes et petites organisations; grâce à une meilleure gestion et à une
• entreprises de tous les secteurs d’activité; meilleure utilisation de ses ressources.
et
Au point de départ, la gestion du coût
• tous les échelons de la direction ou de
de la capacité incorpore les principes écono-
l’organisation.
miques du marché. Le prix du marché est
La présente politique aidera les comptables fortement influencé par la disposition du
en management et autres intéressés : client à payer la contrepartie de la valeur

Figure 1 – Principes économiques de l’entreprise

BÉNÉFICES Barrière du prix fixé


par le marché
PILLAGE
GAS
Contrainte à
laquelle sont assujettis S DE VALEU
RICE R
les bénéfices T M
ÉA

AI
TÉS NON CR

SI
PILLAGE

GAS
BÉNÉFICES

BÉNÉFICES
NDIS NSAB

Noyau
d’activités
PILLAGE
PE

créatrices
de valeur
GAS

(NCV)
TIVI

LE
C

A S

Total pouvant être


alloué aux bénéfices et
GAS
au gaspillage PI LL AG E
B É N É FIC E S

Source : McNair (1995).

2
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

perçue qu’offre un produit ou un service. et les capacités de l’entreprise. Il se peut que


Comme le suggère la figure 1, le prix du marché l’entreprise dispose, dans certains cas, de
représente une limite supérieure que ne doit capacités excédentaires; dans d’autres cas, elle
pas dépasser la quantité de ressources qu’une peut éprouver des pénuries. Ces capacités
entreprise peut utiliser pour offrir des biens et peuvent être matérielles (briques et mortier,
des services à ses clients. Si l’entreprise utilise par exemple) ou avoir trait à la main-
des ressources excédentaires, elle subit alors d’œuvre, à la technologie ou au capital;
une perte. La logique du marché domine, qu’il • éliminer le gaspillage à court, moyen et
s’agisse d’une organisation œuvrant dans le long termes;
secteur public ou le secteur privé1. • fournir de l’information utile aux fins
La figure 1 illustre également le fait que le d’établissement des coûts relativement aux
prix du marché est basé sur un noyau d’activités coûts actuels des processus par rapport aux
créatrices de valeur (NCV) et d’attributs des pro- coûts estimés des projets d’investissement
duits ou services. Si ce noyau d’activités créa- courants et futurs (par exemple, le coût de
trices de valeur est réduit, le prix du marché renonciation à un investissement dans un
peut baisser. L’augmentation de l’importance nouvel élément d’actif qui pourrait assurer
et de la qualité du NCV produit l’effet inverse : de meilleurs résultats capacité/coût);
le prix du marché peut monter. La compré- • aider à l’établissement des mesures d’utilisa-
hension du NCV est donc une première étape tion de la capacité qui détermineront le
essentielle pour garantir le succès à long terme coût de la capacité et son incidence sur les
d’une entreprise. (Dans l’application de cette cycles économiques et le rendement global
logique, il est crucial de noter que la valeur de l’entreprise;
pour le client n’est pas, et ne saurait être, • déterminer la capacité requise pour atteindre
l’équivalent du coût pour le vendeur.) les objectifs stratégiques et fonctionnels, et
estimer la capacité potentielle actuelle;
Les bénéfices, le gaspillage et les activités non • établir en détail le coût d’option de la
créatrices de valeur constituent l’intervalle qui capacité inutilisée et suggérer des façons de
sépare le NCV du prix du marché. La gestion comptabiliser ce coût;
efficace de l’utilisation de tous les éléments de • soutenir les efforts de changement en
l’organisation et une chaîne de valeur accrue – fournissant de l’information préalable à la
la capacité ainsi obtenue – ajoutent aux béné- décision et une analyse des conséquences
fices. Inversement, l’inefficacité et le gaspillage potentielles d’un changement planifié sur
réduisent les bénéfices. les ressources et les coûts; et
Dans cette perspective, la gestion du coût • instaurer un langage commun relatif à la
de la capacité consiste essentiellement à : gestion du coût de la capacité et une com-
Gérer de manière rentable les compétences, les préhension commune de ses principes.
capacités et les processus créateurs de valeur La gestion du coût de la capacité est la
d’une organisation de telle sorte qu’ils étayent source de nombreux défis à relever, à tous les
l’orientation stratégique de l’entreprise. échelons de l’entreprise. Les organisations
Une entreprise atteint cet objectif en pour- doivent redéfinir la capacité et orienter leur
suivant le but qui suit : travail de gestion de la capacité de telle sorte
que les coûts et les conséquences réels des
Réduire au minimum le gaspillage ainsi que le niveaux courants d’utilisation et de non-
coût unitaire de production à l’intérieur du utilisation soient compris et fassent l’objet de
NCV, en établissant des références appropriées, mesures concrètes. Seule la capacité utilisée se
en améliorant les processus connexes et en uti- traduit par des bénéfices; tous les autres états
lisant les ressources de manière plus efficace. de la capacité réduisent les bénéfices potentiels
La gestion du coût de la capacité commence de l’entreprise. Le système d’évaluation du
lorsque la fabrication d’un produit ou l’appli- coût de la capacité doit mettre en évidence
cation d’un processus est envisagée initiale- cette donnée économique fondamentale.
ment et se poursuit jusqu’à l’aliénation ou la
réaffectation subséquente des ressources, en LE RÔLE DES COMPTABLES
aval. La gestion efficace du coût de la capacité EN MANAGEMENT
exige ce qui suit : Les comptables en management collaborent
• à court terme, optimiser les décisions rela- avec leur entourage, dans un contexte pluri-
tives au capital et l’exploitation efficace et fonctionnel, à la création, à la mise en appli-
souple des investissements déjà effectués; cation et au contrôle des principes et des
• maximiser la valeur présentée aux clients; méthodes d’évaluation du coût de la capacité
• contribuer à réduire au minimum les exi- et de production d’information relative au
gences relatives aux investissements futurs; coût de la capacité. Étant donné leur connais-
• aider à bien établir la correspondance entre sance approfondie des coûts et de leur com-
les ressources de l’entreprise et les possibili- portement dans diverses conditions d’exploita-
tés actuelles et futures offertes par le marché; tion, ils peuvent fournir de l’information et
• combler l’écart entre les exigences du marché des estimations essentielles quant au potentiel

3
de création de valeur des ressources d’une Le potentiel des ressources
entreprise.
Une entreprise a besoin de ressources habili-
Les comptables en management peuvent tantes et d’une organisation prête à les utiliser.
préconiser des programmes visant une meil- Ce sont ces ressources qui lui confèrent le
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

leure utilisation de la capacité, en procédant potentiel de générer un revenu. La flexibilité


à une analyse économique et stratégique des ressources et la capacité de les rattacher
fondée des risques et des rendements associés aux besoins précis de l’organisation et de ses
aux divers plans destinés à améliorer ou à clients fixent les limites de la gestion de la
modifier la capacité existante. En définissant capacité. Voici les notions et les définitions
les coûts et les causes de la capacité inutilisée précises qui s’appliquent aux ressources :
et improductive et en produisant de l’infor- • ressources. Potentiel de création de valeur
mation à ce sujet, les comptables en manage- qu’une organisation acquiert et utilise
ment peuvent attirer l’attention et concentrer pour soutenir ses activités et ses réalisations;
les efforts sur l’amélioration du rendement • potentiel des ressources. Quantité et nature
global de l’organisation. du travail qu’une ressource peut permettre
Les comptables en management doivent d’accomplir; possibilité de stocker une
aider à définir et à mettre au point un système ressource, et flexibilité et durée utile de la
complet d’évaluation du coût de la capacité ressource;
et de production d’information relative au • coût de l’état de préparation. Coût initial et
coût de la capacité, capable de livrer les ren- coût de maintien de la préparation des
seignements indispensables relatifs aux coef- ressources en vue de leur utilisation ou de
ficients d’utilisation courants, aux coûts de la leur consommation par une activité;
capacité inutilisée et improductive selon la • coût estimatif. Valeur économique totale de
cause et à la capacité potentielle actuelle de toutes les ressources consommées dans
l’entreprise selon l’unité organisationnelle et l’exécution d’une activité pendant une
le processus. période déterminée au préalable ou :
Les comptables en management peuvent Coût estimatif =
Coût total des ressources requises
par activité exécutée Nombre maximum
instaurer un système de planification straté- d’activités soutenues
gique faisant intervenir la réévaluation cri-
tique de la vie utile d’un produit et de la • comportement des coûts. Rapprochement
croissance du marché, ainsi que de l’évolution modélisé des intrants (ressources) et des
de la part du marché, au moyen de la prévi- extrants (activités, produits et services)
sion des coûts et des limites de la capacité. qu’ils soutiennent;
• variabilité des coûts. Relation entre le
Ces efforts peuvent enrichir le rôle des
volume de travail accompli et les unités
comptables en management au sein de l’or-
ou quantités de ressources consommées,
ganisation, en leur permettant de contribuer
exprimées soit en unités, soit en temps;
à l’amélioration de la rentabilité à court,
changement dans le coût total résultant de
moyen et long termes.
la production d’une unité supplémentaire
d’extrant ou de la prestation d’une unité
UN LANGAGE COMMUN POUR
supplémentaire de service au client;
L’ÉVALUATION DU COÛT • éventail pertinent. Éventail du volume de
DE LA CAPACITÉ production, des hypothèses ou des mé-
Il est difficile de tirer la substance de l’évalua- thodes à l’égard desquels le coût estimatif
tion du coût de la capacité sans un langage est relativement exact.
commun permettant de discuter de l’utilisa- Les ressources, et leur potentiel de création
tion de la capacité et d’évaluer cette utilisa- de valeur, résident au cœur de la gestion du
tion. Bien que la diversité des contextes ou des coût de la capacité. Le but consiste, en somme,
situations puisse déplacer le point de mire et à faire en sorte que toutes les ressources soient
modifier les éléments déterminants du succès utilisées de manière efficace et efficiente. Les
de l’évaluation du coût de la capacité, les avantages de l’état de préparation doivent
définitions et les notions fondamentales dont l’emporter sur les coûts.
s’inspirent les meilleures méthodes de gestion
en ce domaine demeurent inchangées. Les mesures de la capacité de base
Le langage de base de l’évaluation du coût Les ressources représentent la capacité d’ac-
de la capacité est constitué de la combinaison complir du travail. L’application de ressources
des six éléments clés qui suivent : à des processus et à des extrants précis déter-
i) le potentiel des ressources; mine quelle portion de ce potentiel peut être
ii) les mesures de la capacité de base; convertie en bénéfices. L’hypothèse relative
iii) le déploiement de la capacité; au volume de travail ou d’extrants que peu-
iv) les mesures d’utilisation de la capacité; vent produire ces ressources est tout aussi
v) l’horizon de l’analyse; et importante que la taille ou le coût total de
vi) le point de convergence organisationnelle. leur état de préparation. Le volume de travail

4
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Figure 2 – Mesures de la capacité de base

100 %

Pourcentage de la capacité utilisée


80 %
Capacité annuelle
63 % budgétée 63 %
60 %
58 % Utilisation réelle
de la capacité 58 %
40 %
Capacité Capacité Capacité
théorique pratique normale
(ou maximale)
20 %

0
Utilisation de la capacité définie

total prévu, ou la mesure de la capacité de produites, heures-machine, unités produites


base, dans un système de gestion de la capacité ou pourcentage de la capacité normale.
consiste en une ou plusieurs des mesures sui- Utilisation réelle de la capacité. La
vantes, comme l’illustre la figure 2 : capacité véritablement utilisée pour assurer la
• capacité théorique, production au cours d’une période, souvent
• capacité pratique, exprimée en heures produites, heures-machine,
• capacité normale, unités produites ou pourcentage de la capacité
• capacité annuelle budgétée et budgétée ou de la capacité normale.
• utilisation réelle de la capacité.
Le choix de la mesure de la capacité de base
Capacité théorique. Le volume optimal de a une incidence appréciable sur le coût calculé
travail qu’un processus ou une usine ou unité de la capacité et sur les principes et les procé-
organisationnelle peut accomplir en sept jours dés de gestion globaux. Même si les entreprises
de 24 heures d’activité, si l’on suppose l’absence utilisent tous ces paramètres de base de la
totale de gaspillage, c’est-à-dire la capacité capacité, la meilleure méthode consiste à définir
maximum de production ne permettant aucun et à utiliser la capacité théorique aux fins de
ajustement pour tenir compte de la mainte- l’information de gestion. La mesure de la
nance préventive, des temps d’arrêt non plani- capacité de base théorique permet de gérer
fiés, des fermetures, etc. Étant donné que la activement tout le potentiel de création de
capacité théorique suppose, par définition, valeur, ce qui réduit le risque de décisions
une capacité improductive nulle, il s’agit de d’expansion inutile et d’autres formes de
l’unique cas où la capacité de production peut gaspillage2.
être égale à 100 % de la capacité totale. Toutes
les autres définitions de la capacité comportent Ces définitions fondamentales établissent la
à la fois un élément de capacité productive et nature et l’ampleur du coût de la capacité aux
un élément de capacité improductive. fins d’information. Cette mesure, qui repré-
sente la capacité calculée ou capacité de base
Capacité pratique. Le niveau d’extrant que d’un processus, sert de canevas dans la déter-
permet généralement d’obtenir un processus, mination et l’évaluation des diverses formes
soit la capacité théorique ajustée à la baisse de déploiement de la capacité et de leur inci-
pour tenir compte du temps improductif dence sur l’utilisation globale.
inévitable qu’entraînent, par exemple, les
mises en course, la maintenance ou les défail- Le déploiement de la capacité
lances.
Une fois établie la capacité de base d’un pro-
Capacité normale. La capacité utilisée cessus, la gestion du coût de la capacité
moyenne prévue d’une machine, d’un proces- s’oriente vers la planification, l’évaluation et
sus ou d’une usine ou unité organisationnelle, la gestion du déploiement du potentiel de
au cours d’une période déterminée (jour, création de valeur de l’entreprise, de manière
semaine, mois, année, etc.). à satisfaire les besoins de la clientèle3. Le déploie-
Capacité annuelle budgétée. L’utilisation ment efficace de la capacité nécessite la com-
planifiée d’une machine, d’un processus ou préhension des notions suivantes :
d’une usine ou unité organisationnelle pour • capacité productive. Capacité créatrice de
l’année qui vient, souvent exprimée en heures valeur pour le client. La capacité productive

5
est utilisée pour fabriquer un produit ou risque est soumis à l’influence des situations
offrir un service. Elle doit être fondée sur auxquelles les organisations font face en
la capacité théorique, ou maximale, des dehors des limites traditionnelles de l’analyse
ressources d’une entreprise de créer de la des investissements et inclut les facteurs
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

valeur; économiques, commerciaux et technologiques


• capacité improductive. Capacité ne servant ainsi que les difficultés liées à la mise en
pas à la production et ne pouvant pas non application.
plus être assimilée à la capacité inutilisée. Le fait de sous-estimer ou de négliger d’es-
La capacité improductive englobe la mise timer les conséquences du risque peut réduire
en course, la maintenance et les rebuts; à néant le gain recherché dans la gestion de
• capacité improductive planifiée. Capacité la capacité. Le risque organisationnel peut
dont l’utilisation était planifiée et qui se comporter des aspects tels que les respon-
trouve temporairement inutilisée en raison sabilités touchant la formation et la synchro-
de la variabilité des processus attribuable, nisation avec la production et le rendement
par exemple, aux pénuries de matières pre- organisationnel.
mières, aux pannes de machines ou inter-
ruptions de processus ou aux retards; Les organisations, lorsqu’elles prennent
• capacité inutilisée planifiée. Capacité dont des décisions qui ont trait à la capacité,
l’utilisation n’est pas programmée pour la doivent établir l’équilibre entre les consé-
période courante; la capacité inutilisée quences de ces décisions sur les mesures de la
planifiée peut se justifier par la planifica- valeur pour le client, telles les défectuosités
tion de la maintenance préventive; et ayant échappé au contrôle de la qualité, la
• capacité excédentaire. Capacité inutilisée en performance en matière de livraison des pro-
permanence qui ne peut être mise en duits et les prix des produits. Les décisions
marché ou utilisée dans les conditions visant à modifier l’utilisation de la capacité
existantes relatives à l’exploitation, au doivent s’harmoniser à la capacité de l’entre-
marché ou aux politiques. prise de modifier son utilisation de la capa-
cité, selon les exigences actuelles et futures
Grâce au déploiement efficace et à la qua- du marché.
lité de la conception du travail et des proces-
sus de gestion quotidienne, les organisations Les mesures d’utilisation de la capacité
peuvent utiliser à bon escient une grande
partie de la capacité qui a été réservée dans le Une fois le processus ou le système déployé,
but de pallier les imprévus. Cette possibilité ou amené à l’un des principaux états produc-
d’ajuster la capacité est la plus intéressante tifs, l’on oriente le travail de gestion du coût
du point de vue de la gestion des coûts parce de la capacité vers le suivi de l’utilisation de
qu’elle met à profit la flexibilité propre à la la capacité existante et de ses conséquences
capacité existante. Ainsi, en réduisant la durée sur les bénéfices et les coûts, de même que
du déroulement du processus, une organisa- vers la production d’information à cet égard.
tion parvient à augmenter efficacement sa Les facteurs clés à prendre en considération
capacité disponible sans aucun investissement dans l’évaluation de l’utilisation de la capa-
en immobilisations. cité sont les suivants :
• volume produit (ou débit). Valeur totale tirée
Le moment le plus approprié pour con- d’un processus au cours d’une période
trôler les coûts de la capacité est celui de la donnée; rythme auquel un système génère
décision et de la conception initiales de la des revenus par l’intermédiaire des ventes;
capacité. La conception dicte le coût de la • activation. Durée d’utilisation matérielle
capacité. La réserve de capacité détermine d’un processus ou temps pendant lequel
également le coût, non pas uniquement il se trouve en activité au cours d’une pé-
lorsque cette capacité est utilisée pour répon- riode, que la production qui en résulte soit
dre à la demande accrue, mais longtemps ou non requise pour satisfaire les besoins
après. Si la demande s’affaiblit ou que la de la clientèle (par exemple, le réusinage
capacité du produit de générer de la valeur est une opération d’activation, mais non
pour le client change, la capacité excédentaire d’utilisation);
ou la capacité de réserve alourdit le fardeau • gaspillage. Utilisation improductive des
de l’organisation. ressources d’une entreprise;
L’évaluation d’investissements précis dans • efficience. Utilisation totale en pourcentage
la capacité commence une fois que l’organi- de la capacité de base;
sation a éliminé toutes les possibilités de • capacité de secours. Capacité excédentaire
rajustement de la capacité et réduit les besoins utilisée comme tampon pour absorber les
en matière de capacité. Il importe d’évaluer variations non planifiées de l’activité
si la capacité qui est mise en place représente totale et les contrecoups d’autres formes
un investissement approprié et si le risque de variation pouvant survenir dans un
associé à la réalisation de l’objectif de cet processus;
investissement est ou non acceptable. Ce

6
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

• capacité pouvant donner lieu à une interven- collige des données de façon continue, si des
tion. Utilisation de la capacité pouvant être contrôles par sondage suffisent. Cette analyse
influencée par un gestionnaire ou un peut, à elle seule, permettre d’économiser des
groupe de cadres donné, ce qui se traduit ressources et d’augmenter ainsi la capacité de
par des exigences supérieures ou inférieures l’entreprise de satisfaire les exigences de la
en matière de ressources totales; et clientèle.
• coût de la capacité. Valeur économique totale
de toutes les ressources nécessaires pour L’horizon de l’analyse
maintenir un processus à un stade précis de L’horizon de l’analyse décisionnelle a une
déploiement ou dans un état donné de pré- incidence majeure sur la possibilité pour l’en-
paration. treprise de modifier le coût de sa capacité et
Les coûts d’utilisation de la capacité ne les questions cruciales que cerne le système de
sont pas limités aux charges d’amortissement gestion du coût de la capacité.
des machines ou des éléments d’actif. Ils À court terme, la capacité théorique est
englobent toutes les ressources ou les coûts constante; les interventions possibles dans le
indirects qui sont consommés ou engagés en but de modifier la capacité théorique d’un
vue de maintenir un processus en état de pré- processus sont très limitées. La gestion du
paration. La capacité théorique est dérivée des coût de la capacité est axée sur l’amélioration
éléments d’actif matériels, des outils et des de l’utilisation des ressources et des processus
ressources qui peuvent assurer la poursuite des existants (grâce à l’élimination du gaspillage,
activités sans interruption. Puisque les employés par exemple).
ne peuvent fournir cette intensité d’effort, il
faut considérer qu’ils apportent une contribu- Si la durée de la période d’analyse ou son
tion variable à la capacité théorique. Il est horizon se prolonge jusqu’à moyen terme, l’en-
essentiel de distinguer les coûts engagés de la treprise peut intervenir de manière à modifier
capacité (les coûts inévitables à court terme le fonctionnement du processus. Cette modifi-
jusqu’à moyen terme) des coûts gérés de la cation peut avoir une incidence sur la capacité
capacité (les coûts pouvant être évités à court théorique du processus. À moyen terme, toute-
terme jusqu’à moyen terme) dans l’élaboration fois, la structure physique du processus ne peut
d’un système efficace de gestion du coût de la être transformée. À long terme, le processus
capacité. entier peut être restructuré. La capacité théori-
que peut être entièrement modifiée, ce qui
Le coût estimatif de la capacité relativement donnerait lieu à une restructuration du proces-
à un processus en situation de non-utilisation sus, un nouveau cheminement et un volume
planifiée doit être inférieur au coût enregistré de production potentiel différent. La gestion
durant les périodes de productivité du proces- du coût de la capacité vise désormais à aug-
sus. Les estimations de coûts produites aux menter au maximum la flexibilité des processus
fins de la gestion du coût de la capacité existants en vue de diminuer les besoins
doivent refléter la consommation réelle de éventuels d’investissement.
ressources entraînée par le déploiement actuel
de la capacité ainsi que le coût de renonciation À long terme, il est possible de recourir à
(aux bénéfices) correspondant à la capacité un large éventail de techniques et de méthodes
inutilisée planifiée et à la capacité excédentaire. d’établissement des coûts pour soutenir les
efforts de la direction en vue d’ajuster la
Les mesures d’utilisation de la capacité, qui capacité et son utilisation. L’on retrouve parmi
reflètent le rendement réel et son efficacité, ces techniques les options d’acquisition de
sont les données brutes qui aident à la prépa- capacité nouvelle, l’impartition, la cession de
ration des rapports de gestion et servent de la capacité excédentaire, la location d’usines et
base à la planification et au déploiement futurs de personnel, la reconfiguration des produits
de la capacité totale de l’entreprise. et des processus existants et les méthodes con-
Lorsqu’elles sont rapprochées des estima- nexes visant à améliorer l’utilisation actuelle
tions appropriées du coût de la capacité, les et future.
mesures d’utilisation fournissent à la direction Un autre élément de l’évaluation du coût
de l’information détaillée relative à l’efficience de la capacité est celui des ressources néces-
et à l’efficacité des activités courantes ainsi saires au soutien du processus. La majorité des
qu’au potentiel d’amélioration des bénéfices à coûts étant fixes à court terme, il est difficile
court, moyen et long termes. de modifier la nature et la quantité des res-
Les organisations doivent apprécier les con- sources nécessaires pour fabriquer un produit
séquences du maintien d’un système d’évalua- ou offrir un service. Si l’entreprise envisage la
tion du coût de la capacité. Cette appréciation situation à moyen terme, cependant, elle peut
porte, entre autres, sur la nature de l’informa- entreprendre de modifier la nature et la quan-
tion devant être produite de façon continue tité des ressources qu’elle utilise; à mesure que
plutôt que ponctuelle. Elle doit également le processus se transformera, les demandes de
porter sur la raison pour laquelle l’entreprise ressources évolueront. Enfin, à long terme,
choisirait d’exiger que le système comptable tous les coûts sont variables. À l’instar de la

7
capacité entière de la chaîne, toutes les res- de cette dernière. Le niveau du processus, qui
sources utilisées pour obtenir cette capacité peut aller de la simple tâche jusqu’à la chaîne
peuvent être modifiées. de montage, est axé sur les différentes unités
de production. Le niveau de l’usine ou de l’unité
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

Le point de convergence organisationnel organisationnelle intermédiaire suggère plusieurs


Une autre dimension clé de la gestion du coût processus et plusieurs extrants de nature
de la capacité est le point de convergence exclusive (différentes gammes de produits,
organisationnel. Les éléments qui intervien- par exemple). Le niveau de l’entreprise ou de
nent dans la gestion du coût de la capacité l’unité stratégique regroupe de nombreuses
au niveau du processus diffèrent souvent de usines ou unités organisationnelles intermé-
ceux qui interviennent dans le même exercice diaires différentes (par exemple, les centres
au niveau de la chaîne de valeur de l’ensemble d’action stratégique ou groupes stratégiques)
du secteur d’activité4. La gestion du coût de pour créer une organisation complexe offrant
la capacité peut s’opérer à quatre niveaux sur différents marchés de multiples produits
différents : et services.
i) le niveau du processus, Enfin, le niveau de la chaîne de valeur ren-
ii) le niveau de l’usine ou de l’unité organi- voie à un produit ou à une gamme de pro-
sationnelle intermédiaire, duits, mais il est centré sur toutes les activités
iii) le niveau de l’entreprise et et les ressources de toutes les organisations
iv) le niveau de la chaîne de valeur. utilisées pour acheminer un produit ou ser-
Les trois premiers niveaux sont définis par vice au consommateur.
l’organisation et par la structure et les capacités

Figure 3 – Instruments et techniques d’évaluation du coût de la capacité


Caractéristiques Mesure de la capacité Horizon principal Point de convergence
Modèle de base préconisée de l’analyse organisationnel (niveaux)

Modèle de l’efficacité Court à Processus, usine,


Capacité théorique
des ressources long terme entreprise

Modèle de l’utilisation Court à Processus, usine,


Capacité théorique
de la capacité moyen terme entreprise

Modèle de l’écart sur Court à Processus,


Capacité théorique
niveau d’activité moyen terme usine

Modèle de capacité Court à Tous


Capacité théorique
CAM-I long terme (potentiellement)

Modèle de capacité Court à Processus, usine,


Capacité théorique
CUBES moyen terme entreprise

Modèle de compression Capacité théorique implicite Tous


Moyen terme
des coûts (potentiellement)

Diagramme d’inactivité Capacité pratique Court terme Processus


de Gantt

Méthode du coefficient Processus,


Capacité pratique Court terme
complémentaire usine

Modèle de capacité de la Capacité pratique (pouvant Court à Processus, usine,


théorie des contraintes être mise en marché) moyen terme entreprise

Méthode du coût Processus,


Capacité normale Moyen terme
rationalisé usine

CPA et évaluation du Court à Processus, usine,


Capacité normale
coût de la capacité moyen terme entreprise

Modèle intégré Court à Processus, usine,


Peut varier
TDC-CPA moyen terme chaîne de valeur

8
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

INSTRUMENTS ET TECHNIQUES manière cohérente à toutes les étapes du cycle


D’ÉVALUATION DU COÛT DE de vie, pour un processus, un produit ou une
LA CAPACITÉ chaîne de valeur.
La combinaison des questions relatives aux Modèles axés sur la capacité théorique
mesures de la capacité de base, de l’horizon de
l’analyse et du point de convergence organi- Le modèle de l’efficacité des ressources
sationnel crée un cadre permettant l’analyse
des questions de gestion du coût de la capacité Un modèle d’évaluation du coût de la capacité
et le classement et le choix des divers modèles qui permet d’analyser l’incidence économique
d’évaluation du coût de la capacité, comme des décisions de gestion de la capacité sur le
l’illustre la figure 3. Ces modèles sont regroupés rendement de l’entreprise est le modèle de
selon la mesure de la capacité de base qu’ils l’efficacité des ressources. Destiné avant tout à
préconisent : capacité théorique, pratique ou soutenir la planification et l’analyse des
normale. Chaque instrument de mesure des investissements dans la capacité actuelle et
coûts ou chaque modèle parmi ceux qui sont future, le modèle de l’efficacité des ressources
énumérés repose sur une vision différente du est utilisé par Hills’ Pet Food pour étayer ses
problème d’évaluation du coût de la capacité. décisions à court, moyen et long termes rela-
tives à la capacité.
Ces instruments et ces techniques ne s’ex-
cluent pas les unes les autres; la gestion efficace Comme l’illustre la figure 4, ce modèle per-
du coût de la capacité peut nécessiter l’utilisa- met de cerner quatre mesures principales :
tion simultanée de multiples modèles et tech- l’efficacité des ressources, l’utilisation de l’actif,
niques pour évaluer le rendement actuel et l’efficience de production et l’efficience du temps
planifier le déploiement et l’utilisation futurs d’exécution. L’on examine le temps d’exécution
de la capacité5. standard en pourcentage du temps disponible
total, selon différentes hypothèses d’exploita-
La gestion du coût de la capacité ne se tion. Ainsi, le modèle de l’efficacité des res-
borne pas à l’application d’un modèle donné sources permet de comparer le temps d’exécu-
d’évaluation de la capacité en vue de com- tion standard et la capacité théorique pure,
prendre l’utilisation courante de la capacité. tandis que l’utilisation de l’actif permet
Elle englobe l’ensemble du processus de plani- d’ajuster cette équation pour tenir compte
fication stratégique. Même si les instruments des réductions dans la capacité théorique
et les techniques analysés dans la présente attribuables à la politique de la direction, pour
politique peuvent être appliqués strictement obtenir le temps disponible de l’usine.
dans le but de déterminer quels sont l’utilisa-
tion et les coûts actuels de la capacité, ils seront Les résultats de l’analyse en fonction du
plus avantageux s’ils sont intégrés au processus temps peuvent être facilement exprimés en
de planification à moyen et à long termes. De dollars grâce à un modèle de coût de revient
plus, les modèles, bien qu’ils soient présentés en cycles continus défini en termes de mi-
dans le contexte de la capacité des machines nutes de transformation consommées plutôt
ou des processus, peuvent être appliqués au qu’en termes d’unités de production équiva-
rendement de toute la chaîne de valeur. lentes. La combinaison des données opéra-
tionnelles et financières crée un outil puissant
En vertu de cette méthode, les organisations pour l’analyse et la prise de décisions, outil
peuvent utiliser les modèles suggérés pour qui peut être facilement intégré aux modèles
évaluer dans quelle mesure la capacité atteint d’évaluation des investissements.
leurs objectifs initiaux et les conséquences de
cette performance sur le risque auquel est Le modèle de l’efficacité des ressources pos-
assujettie l’entreprise. Le recours à un organi- sède les principales caractéristiques suivantes :
gramme d’exploitation, inspiré de la maîtrise • il permet d’analyser l’incidence écono-
statistique des procédés, permettant de cerner mique des décisions touchant la gestion de
dans quelle mesure la capacité du processus la capacité;
tient compte des facteurs de risque utilisés • il sert d’appui aux décisions, quel que soit
dans l’investissement initial est une façon leur horizon;
d’appliquer ces modèles de gestion du coût de • il tient pour acquis que le but est de rame-
la capacité à un contexte élargi. ner le gaspillage à zéro; et
• il permet une analyse financière et opéra-
L’information livrée par ces modèles peut tionnelle intégrée des décisions relatives
être utilisée pour agir sur les décisions futures, aux ressources.
pour contrôler les décisions passées ou pour
permettre à la direction d’analyser les con- Si une organisation combine l’information
séquences des diverses méthodes possibles recueillie dans le cadre de ce modèle avec la
d’augmentation ou de diminution de l’utilisa- collecte de données et la transmission d’infor-
tion, avant qu’une décision ne soit prise. La mation en temps réel en usine, elle peut obte-
gestion du coût de la capacité est un ensemble nir des renseignements sur la capacité pour
de techniques dynamiques, appliquées de tous les échelons de l’organisation et tous les
horizons de planification.

9
Figure 4 – Modèle de l’efficacité des ressources
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

Temps d’arrêt – politique

Temps d’arrêt – décision de l’usine


Efficacité des ressources

Temps d’exécution standard


=
Temps de ressources disponible
Temps d’arrêt – production

Utilisation de l’actif

Temps d’exécution standard


=
Temps d’usine disponible
Temps disponible total

Pertes de temps d’exécution

Temps de production disponible


Efficience de production

Temps d’usine disponible


Temps d’exécution standard
=

Temps d’exécution
Temps de production disponible

Efficience du temps d’exécution

Temps d’exécution standard


=
Temps d’exécution standard Temps d’exécution
(temps d’exécution effectif)

Comme plusieurs autres nouvelles mé- d’une entreprise et la capacité requise pour
thodes de gestion du coût de la capacité, le répondre à la demande avec un maximum
modèle de l’efficacité des ressources tient d’efficacité. C’est la capacité excédentaire
compte du fait qu’une entreprise ne doit qui doit être éliminée ou redéployée vers
effectuer de nouveaux investissements que si d’autres produits ou services à moyen et
elle utilise au maximum les ressources dont long termes.
elle dispose déjà. Le modèle est recommandé • Le gaspillage lié à la définition. Résulte du
pour toutes les entreprises qui ont recours à choix d’une capacité de base autre que la
des méthodes de fabrication fondées sur les capacité théorique.
processus, les cellules ou les chaînes de mon- • Le gaspillage technique. Est causé par la
tage. variation du portefeuille de produits ou le
déséquilibre de la production.
Le modèle de l’utilisation de la capacité • Le gaspillage lié à la comptabilité. Dépend
La maximisation de l’utilisation de la capa- des stocks excédentaires, des standard qui
cité conformément aux principes de l’amélio- englobent les rebuts ou le gaspillage, et
ration continue est basée sur la conviction des problèmes de mesure connexes qui
que les ressources inutilisées, ou les ressources influent sur le comportement et les déci-
dont l’utilisation n’augmente pas la valeur sions au sein de l’organisation.
offerte au client, sont gaspillées. Le modèle de • Le gaspillage lié à la gestion. Dépend de la
l’utilisation de la capacité vise à déterminer politique existante (par exemple, la
des types précis de gaspillage de la capacité, semaine de cinq jours et le travail en deux
à l’aide d’un diagramme en arête de poisson équipes par opposition à la semaine de
d’Ishikawa, comme l’illustre la figure 5 : sept jours, 24 heures sur 24). Il peut être
• Le gaspillage structurel. Résulte d’une erreur influencé par les décisions à court jusqu’à
de rapprochement entre la capacité réelle moyen terme.

10
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Figure 5 – Diagnostic de l’utilisation de la capacité

Gaspillage technique

• Modification des
Gaspillage lié à la définition structures de coût
• Déséquilibre de la
• Capacité normale production

Gaspillage structurel Utilisation

• Coûts fixes élevés efficace


• Désuétude
• Gaspillage entrant dans
les standards
• Gestion du coût complet
• Ciblage des unités produites
• Ciblage des heures produites par
employé/machine
• Ajout de capacité là où il n’y a
pas de goulot d’étranglement

Gaspillage lié à
la gestion
Gaspillage lié à
la comptabilité

Le modèle de l’utilisation de la capacité qu’elle fait de la capacité et les possibilités


présente les caractéristiques majeures suivantes : d’amélioration qui s’offrent à elle. Dans une
• il est centré sur le gaspillage comme mesure panoplie complète de mesures du gaspillage,
clé de la capacité; le modèle permet d’envisager la gestion de la
• il établit la distinction entre les causes du capacité dans une perspective unique. Il est
gaspillage de capacité, selon l’horizon et la souhaitable de l’utiliser en conjonction avec
possibilité d’intervention; d’autres modèles de gestion de la capacité
• il sert d’appui au classement des principaux favorisant l’amélioration continue, tels que la
problèmes de capacité par ordre de priorité théorie des contraintes.
et à leur analyse; et
• il consiste en mesures systémiques de la Le modèle de l’écart sur niveau d’activité
capacité. Le modèle de l’écart sur niveau d’activité met
Alors que de nombreux instruments de en relief les différences entre le débit ou le vo-
mesure du coût de la capacité sont centrés sur lume de production potentiel et les résultats
l’établissement de liens entre les mesures réels. La méthode traditionnelle de l’analyse
financières et non financières, le modèle de des écarts est une méthode naturelle pour les
l’utilisation de la capacité est centré sur le comptables, mais elle est souvent moins par-
gaspillage que comporte un processus ou un lante pour les utilisateurs de données compta-
système. Le gaspillage est une mesure systé- bles. La figure 6 suggère une autre façon de
mique, c’est-à-dire qui s’applique à l’ensemble présenter l’information relative à l’écart sur
de l’organisation, qui met en relief les niveau d’activité. Quatre différents segments
ressources perdues par l’entreprise plutôt que des activités d’une brasserie (brassage, vieil-
le travail qu’elle accomplit au moment de lissement, fermentation et embouteillage) sont
l’analyse. combinés en un même rapport.
La société Helene Curtis a recours à ce Le premier jeu de mesures reflète la capacité
modèle pour mieux comprendre l’utilisation théorique de ces quatre éléments qui

11
Figure 6 – Analyse de l’écart sur niveau d’activité

70 000
Gaspillage attribuable à
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

la capacité inutilisée, en
60 000 fonction de l’efficience
Capacité
non disponible
50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

0
Théorique Disponible Réelle Occasion

Brassage Vieillissement Fermentation Embouteillage

s’entrecroisent. L’histogramme de la figure 6 L’analyse de l’écart sur niveau d’activité se


indique que l’usine complète est assujettie combine facilement aux rapports mensuels
aux contraintes de la capacité de production ou trimestriels existants pour fournir conti-
du brassage. Le vieillissement, la fermenta- nuellement de l’information relative au ren-
tion et l’embouteillage ont une capacité excé- dement par rapport aux normes théoriques.
dentaire qui ne peut être utilisée à moins que Bien que ce modèle soit essentiellement centré
la capacité du brassage ne soit augmentée. sur l’information à court terme destinée au
Un deuxième point crucial est soulevé par contrôle, les mesures créées peuvent faire
la figure 6 : le gaspillage de capacité basé sur l’objet d’un suivi dans le temps dans le cadre
l’efficience est une perte par rapport à la d’un programme d’amélioration continue.
capacité théorique. Peu importe la durée de Cette méthode est recommandée pour
fonctionnement de l’usine, les pertes d’effi- les entreprises qui souhaitent enrichir l’infor-
cience laisseront leur empreinte sur le débit mation de gestion dont elles disposent de
total. Comme l’indique la version graphique renseignements sur le coût de la capacité.
de l’analyse des écarts, la décision de la direc- Anheuser-Busch envisage l’utilisation de ce
tion de faire fonctionner l’usine pendant modèle à titre de complément à son système
moins de 24 heures, moins de sept jours sur actuel de production d’information.
sept, se manifeste clairement dans l’écart
entre la capacité théorique et la capacité Le modèle de capacité CAM-I
disponible. L’utilisation de la capacité réelle Le modèle de capacité CAM-I est avant tout
est intéressante du fait que le « nivellement » un instrument de communication stratégique.
du débit dans les quatre principaux compo- Il est conçu pour appuyer le processus de
sants de la brasserie apparaît pour la première décision stratégique en aidant les gestion-
fois. Au terme de l’exercice, l’usine se trouve naires à comprendre et à définir les nom-
assujettie aux contraintes non du brassage, breuses conditions de capacité, à mesurer ces
mais de la fermentation. conditions et à les communiquer ensuite
Enfin, la dernière grille décrit en détail la sous une forme simple.
possibilité, ou la production potentielle, du Le modèle de capacité CAM-I peut être
système équilibré. utilisé dans le processus annuel de planifica-
Le modèle de l’écart sur niveau d’activité tion aussi bien que dans les processus inter-
présente les principales caractéristiques sui- médiaires de mise à jour trimestrielle. La
vantes : direction peut avoir recours à ce modèle pour
• il met en lumière le détail du rendement évaluer la situation actuelle en matière de
réel par rapport à la capacité théorique; capacité, déceler les tendances et planifier les
• il permet de déterminer les causes des modifications devant être apportées à la capa-
pertes de capacité; cité. La fabrication peut recourir au modèle
• il facilite l’analyse du coût d’option; et pour communiquer et promouvoir de nou-
• il permet un suivi par rapport aux objec- veaux projets commerciaux exigeant un in-
tifs d’amélioration. vestissement et des modifications fonction-

12
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Figure 7 – Modèle de capacité CAM-I


Version Modèle Modèle
Capacité Modèle
sommaire propre propre à
calculée traditionnel
du modèle au secteur la stratégie

Ne pouvant être mise en marché Excédent non utilisable


Politique de gestion
Inutilisée Hors limites Dispositions contractuelles Théorique
Contentieux
Pouvant être mise en marché Inutilisée mais utilisable Pratique
Équilibre du processus
Capacité de secours
Variabilité
Rebuts
Gaspillage Remise en fabrication
Improductive Perte sur rendement matière
Programmée
Maintenance
Non programmée Programmée
Temps
Mises en course Volume
Changement de série
Développement des procédés
Productive Développement des produits
Produits respectant
les normes de qualité

Source : CAM-I (1995).

nelles. Il peut également être utilisé pour dé- • Capacité improductive. Capacité ne servant
terminer le coût, les causes et la responsabilité pas à la production et ne pouvant être assi-
des niveaux de rendement de la capacité. milée à la capacité inutilisée. La capacité
Le modèle de capacité CAM-I est construit improductive englobe la mise en course, le
à partir des activités du niveau fonctionnel à temps de garde, l’arrêt programmé, l’arrêt
l’égard desquelles l’information peut être pré- non programmé, la remise en fabrication et
sentée sous différentes formes. Mis au point les rebuts. La variabilité des processus est la
par CAM-I6, en collaboration avec Texas cause première de la capacité improductive.
Instruments, ce modèle regroupe des données • Capacité productive. Capacité créatrice de
relatives à la capacité parmi lesquelles la capa- valeur pour le client. La capacité productive
cité fournie, la capacité consommée par des sert à fabriquer un produit ou à offrir un
produits précis, et les contraintes qui s’exer- service. Elle aboutit à la livraison de produits
cent sur un processus et limitent la produc- ou de services respectant les normes de
tion de bonnes unités. qualité. Elle peut également consister dans
l’utilisation de la capacité aux fins du
L’application du modèle revêt la forme développement des processus ou des pro-
d’une série de gabarits qui constituent l’épine duits.
dorsale de la base de données de gestion du
coût de la capacité. Le modèle de capacité Les principales caractéristiques du modèle
CAM-I de base s’exprime dans une formule de capacité CAM-I sont les suivantes :
simple, comme l’illustre la figure 7 : • il intègre les données relatives à la capacité
propres à différentes dimensions;
Capacité calculée = capacité inutilisée + capacité • il se rattache au système d’information
improductive + capacité productive financière;
• Capacité inutilisée. Capacité dont l’utilisation • il fournit le détail des responsabilités en ce
n’est pas programmée pour la période qui a trait aux pertes de capacité; et
courante. Le modèle de capacité CAM-I • il utilise le temps comme mesure unificatrice.
subdivise la capacité inutilisée en trois caté- Le modèle de capacité CAM-I fait appel à
gories précises : sans possibilité de mise en une méthode globale d’analyse de la capacité.
marché (le marché est inexistant ou la Il peut être utilisé dans des environnements
direction a fait le choix stratégique de se simples, auquel cas il repose sur une structure
retirer du marché), hors limites (la capacité de base de données relationnelles modeste et
n’est pas disponible) et possibilité de mise ciblée. À un niveau supérieur de perfection-
en marché (il existe un marché, mais la nement, il peut permettre à une entreprise de
capacité est inutilisée). tirer le maximum de sa base de données et

13
Figure 8 – Analyse CUBES de l’utilisation de la capacité potentielle
CUBES (gabarit E10) Graphique d’analyse de l’efficience
100
G A Temps non
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

programmé
90

Pourcentage de la vitesse théorique de


H B Arrêt programmé
C Temps de conception
80

fonctionnement de l’outillage
D Arrêt non programmé
I E Temps de garde/
70
temps improductif
F Autres pertes de
60 J temps
G Perte de vitesse de
50 F E D C B A fonctionnement de
l’outillage (planifiée c.
40 théorique)
H Perte de vitesse de
30 fonctionnement de
K l’outillage (réelle c.
planifiée)
20
I Pertes attribuables à
la formation des lots
10 J Pertes de qualité
K Cote d’efficience
0 CUBES (en %)

1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61 66 71 76 81 86 91 96
Pourcentage des heures de fonctionnement (du temps total)

Source : Konopka, John M. (18 septembre 1995). « Capacity utilization bottleneck efficiency System – CUBES », IEEE Transactions on Components,
Packaging, and Manufacturing Technology, p. 484–491.

d’obtenir ainsi un dossier d’information grammé, temps de garde, etc.), ainsi que les
cohérent et souple, susceptible d’être utilisé capacités existantes du processus (la vitesse
par toute l’organisation. théorique de fonctionnement de l’outillage,
par exemple), sont les éléments d’une con-
Le modèle de capacité CUBES trainte qui s’exerce sur le débit potentiel du
Le modèle de capacité CUBES (Capacity système. Étant donné ce débit potentiel, l’on
Utilization Bottleneck Efficiency System) a été passe ensuite à l’analyse de l’utilisation de la
mis au point par John Konopka lorsqu’il était capacité potentielle. L’on obtient la cote d’ef-
au service de Sematech, un consortium de ficience CUBES en multipliant le pourcentage
fabricants de semi-conducteurs des États- de vitesse théorique de fonctionnement de
Unis. Élaboré pour un environnement à pré- l’outillage par le pourcentage des heures de
dominance de capital, ce modèle est centré à fonctionnement (par exemple, 0,58 x 0,67 =
la fois sur la planification de la capacité et 0,39 de cote d’efficience).
sur l’élaboration et la réalisation de projets Les conclusions sont exposées sous forme
d’amélioration continue de l’utilisation de la de résultats du plan d’exploitation courant
capacité. Le modèle de capacité CUBES asso- et en termes d’incidence relative sur les diffé-
cie la logique de l’analyse du temps de cycle rents aspects de la capacité productive, im-
à l’analyse par activités, ce qui donne une productive et inutilisée et du gaspillage. Le
vision intégrée des questions de gestion du modèle permet aux entreprises de représenter
coût de la capacité allant au-delà des proces- sous forme de diagramme leur efficience
sus pour intégrer les principales possibilités globale, en départageant les causes des pertes
de l’ensemble de la chaîne de valeur du d’efficience, selon la catégorie.
secteur d’activité. Les principales caractéristiques du modèle
S’appuyant sur la riche base de données qui de capacité CUBES sont les suivantes :
assure l’efficacité des processus de fabrication • il intègre les données financières et non
de semi-conducteurs, le modèle associe les financières;
mesures et les modèles statiques de capacité • il repose sur les coûts par activité;
à une simulation dynamique, ce qui permet • il fait appel à la logique de la théorie des
de prédire l’utilisation de la capacité suivant contraintes ou à celle des contraintes; et
différentes hypothèses et dans différentes • il produit une analyse dynamique et
conditions d’exploitation. débouche sur une solution au moindre
On trouve à la figure 8 une analyse CUBES coût.
de l’utilisation de la capacité potentielle. La Le modèle de capacité CUBES et le modèle
politique de gestion, définie en fonction de de capacité CAM-I sont comparables dans
plusieurs dimensions clés (temps non pro- leur façon d’aborder le problème de la gestion

14
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Figure 9 – Efficacité des dépenses : la compression des coûts en action

Entreprise de commande par correspondance

Première étape Préciser la chaîne de valeur


La com- Les com-
La
La vérifica- mande est mandes en La boîte
Les articles marchan- La
tion des exécutée/ souffrance La La boîte est pesée Le
Le client sont dise est marchan- La facture
stocks et le sont no- commande est scellée et les paiement
passe la prélevés acheminée dise est est
du crédit bordereau tées avec est et documents est
commande par le au quai de expédiée préparée
se fait en de les dates emballée étiquetée sont encaissé
magasin charge- au client
direct marchan- prévues préparés
ment
dises est d’expédi-
imprimé tion

Relier les ressources aux activités et évaluer par la suite les niveaux de dépense obtenus par rapport
Deuxième étape à la valeur définie par le client
Ressources Valeur Troisième étape Déterminer l’écart
utilisées définie
Activité annuellement % du total par le client
1. Répondre au téléphone 25 000 $ Moins de 1 % 1 (activité prioritaire) Ressources totales
utilisées :
2. Prendre la commande/véri-
fier le crédit et les stocks 500 000 11,6 % 1 (activité prioritaire) 4 300 000 $
3. Exécuter la commande/
acheminer au magasin 150 000 3,5 % 3 (faible valeur)
4. Prélever les articles indi- % consacré aux activités
qués dans la commande 750 000 17,4 % 1 (activité prioritaire) prioritaires (1) :
5. Noter les commandes en
souffrance et les dates 2 275 000 $ ÷ 4 300 000 $ =
prévues d’expédition 750 000 17,4 % 2 (faible valeur : doit 53 %
être effectué avec
exactitude)
6. Emballer la commande 500 000 11,6 % 1 (activité prioritaire)
Proportion des ressources
7. Sceller et étiqueter la boîte 125 000 2,9 % 2 (faible valeur : doit ou somme que l’on souhaite
être effectué avec consacrer aux
exactitude) activités prioritaires (1) :
8. Peser et préparer
les documents 125 000 2,9 % 3 (faible valeur) 60 % ou 2 580 000 $

9. Acheminer 75 000 1,7 % 4 (valeur nulle)


10. Expédier 500 000 11,6 % 1 (activité prioritaire)
Écart : 7 % ou
11. Facturer 350 000 8,1 % 2 (faible valeur : doit 305 000 $
être effectué
avec exactitude)
12. Encaisser le paiement 450 000 10,5 % 2 (faible valeur: doit
être effectué
avec exactitude)

4 300 000 $ 100,0 %

Source : McNair (1995).

du coût de la capacité. Le modèle de capacité sation de la capacité dans les secteurs de ser-
CAM-I, qui met l’accent sur la comptabilité vices ou de soutien des entreprises de fabrica-
par centres de responsabilité et la communica- tion. À l’occasion, toutefois, les caractéris-
tion, est statique par nature, tandis que le tiques particulières d’un processus ou d’une
modèle de capacité CUBES, qui s’appuie plus activité compliquent l’évaluation exacte de la
directement sur la logique du découpage des mesure de la capacité de base ou de l’utilisa-
activités, fait appel à la simulation. Le modèle tion véritable de cette capacité. En pareil cas,
de capacité CUBES est recommandé pour les les gestionnaires peuvent centrer leur atten-
entreprises qui doivent relever des défis sem- tion sur l’ensemble des ressources consacrées
blables à ceux du secteur des semi-conducteurs à certaines activités ou sur l’efficacité des dé-
(investissements importants et cycles de vie penses totales. En outre, il est souvent beau-
des produits courts). coup plus facile de contrôler les coûts ou d’en
limiter la croissance dans les services qu’il ne
Le modèle de compression des coûts l’est d’éliminer les coûts en aval.
Plusieurs modèles présentés jusqu’à mainte- Le modèle de compression des coûts vise
nant peuvent être adaptés et appliqués aux l’analyse et le contrôle des dépenses futures, non
entreprises de services ou à l’analyse de l’utili- pas en décrétant une réduction généralisée des

15
Figure 10 – Diagramme d’inactivité de Gantt
Période de travail : 4 semaines, 22 jours, 192,0 heures
Période terminée le 28 mai 1927
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

Weaving (Inc.) Total des ressources-machines utilisées : 56713,46; Total des ressources inutilisées : 16112,21;
Capacité totale utilisée : 77,9 %; Crédit total : 0,092 %
Détails relatifs à la dépense
% de capacité utilisé à la fin reliée à l’inactivité en raison :
% de
de la journée
Service ou capacité du du du manque
catégorie à manque de manque de matières
Symbole de machines atteindre 10 20 30 40 50 60 70 80 90 commandes d’aide premières

B 200 - 45" Looms 80 F47 32 2892 31 136 10

C 687 - 54" & 58" Looms 80 F267 80 854 76 1473 52

D 136 - 65" & 68" Looms 80 F142 62 432 83 441 94

E 9 - 58" Looms 70 F5 53 376 19 24 95

F 111 - 68" & 72" Looms 70 F194 68 1088 22 725 36

G 1 - 72" Loom 80 C 52 82

H 1 - 58" Loom 80 C 30 12 10 90

Détails relatifs à la dépense reliée à l’inactivité en raison : Dépense liée à l’inactivité


Hausse du
du manque des des lacunes Portion inévitable pourcentage Portion
de matières répa- en matière de de dépense liée pouvant
Symbole travaillées rations planification Total % Somme aux produits être évitée

B 19 40 20 92 6 39 3122 44 20 868 31 18,2 2254 12

C A 15 54 194 14 493 89 136 42 3436 07 20 5646 65 18,2 2210 58

D A 1 28 3 55 41 32 6 30 42 39 1069 83 20 7 71 1151 66 18,2 50 10 81 83

E 4 65 14 30 38 99 463 67 30 207 02 36,0 256 65

F A 84 319 57 288 53 271 15 24 77 2888 35 30 8 92 3895 80 36,0 33 69 1007 45

G 1 95 54 78 20 9 92 18,2 44 86

H 48 41 50 20 3 10 18,2 38 40

coûts dans toute l’entreprise, mais plutôt en des niveaux 3 et 4, auxquelles le client n’attache
isolant les activités non créatrices de valeur pas de valeur.
de celles qui sont créatrices de valeur. Les Dans la figure 9, ces éléments représentent
lignes directrices en matière de dépenses ser- 350 000 $ par rapport aux coûts totaux du
vent de base à la mise en application de la processus, ce qui est suffisant pour combler
méthode de la compression des coûts. Ces le déficit de 305 000 $ dans les dépenses con-
lignes directrices peuvent être fondées sur sacrées aux activités prioritaires et, peut-être,
une analyse interne, une analyse comparative permettre une réduction globale de 45 000 $
visant à déterminer la référence optimale, des sur le chapitre des dépenses.
sondages auprès des clients ou le jugement
des gestionnaires. Les principales caractéristiques du modèle
de compression des coûts sont les suivantes :
La figure 9 illustre l’incidence de cette • il est centré sur les coûts de soutien et de
logique. L’analyse de la création de valeur, ou service;
des activités prioritaires, dans cet exemple • il sert la comptabilité par activités ou s’y
d’expédition donne à penser que l’entreprise intègre;
consacre trop peu de ressources aux activités • il repose sur les modèles de valeur ajoutée,
créatrices de valeur. En vue de maintenir les basés sur le marché; et
coûts totaux actuels du service à la clientèle, • il facilite l’analyse et la compression des
les 7 % de déficit dans les dépenses relatives coûts dans divers contextes.
aux activités créatrices de valeur doivent
être compensés par des réductions dans les Ce modèle a été utilisé par des sociétés
dépenses consacrées aux activités non créatrices comme Apple et Stratus Computer pour éta-
de valeur. La possibilité la plus évidente de blir dans quels secteurs les dépenses étaient
réaliser des économies réside dans les activités insuffisantes pour répondre aux besoins de la

16
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

clientèle et dans quels secteurs il convenait de diagramme contient les détails relatifs à la dé-
déplacer les ressources des activités non créa- pense reliée à l’inactivité attribuable à diverses
trices de valeur vers des activités créatrices de causes communes telles que la pénurie de main-
valeur. d’œuvre, les réparations et les lacunes de la
La compression des coûts de la capacité des planification. La dépense relative à l’inactivité
services est habituellement un processus inin- est ensuite décomposée en éléments évitables
terrompu de négociation, de compromis, de et inévitables, ce qui permet à l’entreprise
réflexion et d’analyse. Le modèle est recom- d’intervenir de manière à améliorer le rende-
mandé pour les entreprises qui doivent soumet- ment.
tre des offres concurrentielles pour des services Les principales caractéristiques du diagramme
internes, à celles qui effectuent des analyses d’inactivité de Gantt sont les suivantes :
comparatives centrées essentiellement sur les • il fait ressortir efficacement les principaux
coûts par processus ou par activité, et à celles problèmes liés à la capacité;
qui cherchent à améliorer sans cesse la qualité • il résume le rendement en termes opéra-
des services qu’elles offrent, tout en réduisant tionnels et financiers;
ou en comprimant le coût total que suppose • il expose le détail des coûts et les causes de
cette qualité de service. l’inactivité; et
• il est facile à mettre en application et à
Modèles axés sur la capacité pratique utiliser.
Le diagramme d’inactivité de Gantt offre
Le diagramme d’inactivité de Gantt
une énorme quantité d’information aux ges-
C’est à Henry Gantt, ingénieur industriel du tionnaires. Bien qu’il ait été conçu il y a main-
début du XXe siècle, que l’on doit l’un des tenant plus de 75 ans, il peut facilement être
premiers instruments d’évaluation du coût adapté à l’usine moderne utilisant les méthodes
de la capacité. L’objectif de son diagramme de fabrication en ateliers ou en cellules. Ce
d’inactivité était de déterminer et d’éliminer le diagramme, tel qu’il a été conçu, est un ajout
temps d’inactivité pouvant être évité au niveau précieux aux instruments de mesure utilisés
de la machine ou du processus. La méthode par les employés en atelier. Il a pour avantage,
de Gantt est centrée sur l’exploitation : elle se dans ce contexte, de mettre en évidence le
traduit en termes financiers et fait appel aux coût de la variation, ou de la capacité inutilisée
estimations de coût standard. non planifiée, sur les lieux de l’action.
Un diagramme d’inactivité de Gantt est
reproduit à la figure 10. La capacité inutilisée La méthode du coefficient complémentaire
est indiquée selon le service ou la catégorie de La méthode du coefficient complémentaire
machines; l’exercice est d’abord axé sur l’utili- a été mise au point à l’origine au début des
sation de la capacité matérielle, exprimée tant années 1900 par A. H. Church, dans le cadre
en termes de pourcentages que sous forme de d’un système global de comptabilité analytique
diagramme à barres. Le segment suivant du d’exploitation. Conçue pour satisfaire les

Figure 11 – Méthode du coefficient complémentaire

Imputée directement au produit


à l’aide du coût standard
Capacité Capacité
planifiée du utilisée
processus +
Coûts totaux de la
capacité inutilisée = Coefficient
complémentaire
Unités fabriquées

Capacité Combinés et imputés aux coûts


Ressources totales
= Coût standard du produit (CPV et stocks)
Capacité pratique inutilisée
dans le grand livre général

Communiquée
à la direction

17
besoins d’information tant internes qu’ex- Pour une petite entreprise où les coûts et
ternes à partir des mêmes données numé- les problèmes de capacité peuvent être facile-
riques, la méthode du coefficient complé- ment cernés, la méthode du coefficient com-
mentaire est un instrument utile pour l’en- plémentaire offre un moyen économique de
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

treprise qui commence tout juste à explorer déterminer et d’évaluer l’incidence des coûts
la question de la capacité inutilisée et de ses de la capacité inutilisée sur le rendement
coûts, à l’échelon local ou à l’échelon de l’u- global.
sine ou du processus.
Le modèle fait appel à deux coefficients Le modèle de capacité de la théorie
d’imputation des charges indirectes : l’un des contraintes
pour l’usine ou le service dont l’activité cor- La théorie des contraintes (TDC) a pour
respond à la capacité de base et l’autre, com- objectif de soutenir les efforts d’amélioration
plémentaire, pour l’imputation à la produc- continue dans toute l’organisation. Plusieurs
tion courante des coûts relatifs à la capacité principes clés sous-tendent le modèle de la
inutilisée, comme l’illustre la figure 11. Cette TDC :
méthode donne le coût de revient complet • l’on définit la capacité de production en
aux fins d’information externe, tout en pro- tenant compte des contraintes sous-jacentes
duisant une mesure utile de l’importance des du système, contraintes qui peuvent être
coûts de la capacité inutilisée et de leur inci- d’ordre matériel (un goulot d’étranglement,
dence sur les bénéfices de l’entreprise, à par exemple) ou immatériel (par exemple,
l’usage de la direction. un principe, une mesure, un programme
Les principales caractéristiques de la méthode de formation);
du coefficient complémentaire sont les sui- • le modèle a pour but d’augmenter le ren-
vantes : dement tout en diminuant simultanément
• elle sert à l’information interne et externe; l’investissement (dans les stocks) et les
• elle est facile à intégrer aux systèmes dépenses d’exploitation, sous réserve de la
existants; satisfaction des besoins des employés et
• elle est axée sur l’incidence de la capacité des clients;
inutilisée sur les bénéfices; et • la capacité de l’organisation est illimitée.
• elle fournit un état sommaire du coût total Afin de permettre à l’organisation de
de la capacité inutilisée au cours d’une progresser vers ses objectifs, la TDC vise à
période. extirper à la racine les problèmes qui font
obstacle à l’amélioration; et
La méthode de Church est une légère
• le coût de la capacité inutilisée n’est pas
variante des méthodes comptables existantes
un coût d’option, à moins que certaines
visant à cerner les écarts sur volume et à
commandes de clients n’aient pas été
imputer ensuite ces écarts au volume de pro-
remplies.
duction courant. Elle diffère de la méthode
comptable traditionnelle en ce qu’elle requiert La figure 12 contient la description détaillée
l’utilisation de la capacité pratique comme d’une forme de rapport pouvant être utilisée
mesure de la capacité de base, alors que la dans le cadre de la TDC. En s’inspirant de la
majorité des systèmes comptables traditionnels méthode de l’établissement des coûts mise de
font appel à la capacité budgétée à cette fin. l’avant par la TDC, l’on insiste sur la contri-
bution apportée par une commande (le vo-
lume produit) et la relation de cette contribu-
tion avec les répercussions de la commande
sur la contrainte exercée sur les ressources. Le

Figure 12 – Rapport de contribution de la TDC


Rapport de contribution des commandes, 93-06-21 – 93-06-21
Date du rapport 93-06-21
Numéro de Chiffre Coûts Volume Contraintes Volume
commande d’affaires brut variables produit horaires horaire produit
Outils de coupe
41631 796 394 402 s.o. s.o.
41910 156 40 116 0,51 227
42424 306 41 265 1,50 177
42659 262 79 183 0,66 278
42692 288 61 227 0,34 668
43227 422 63 359 0,50 718

Source : Noreen et al. (1995).

18
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

but consiste à maximiser le rendement et, par temps, ajustée pour tenir compte des événe-
conséquent, les bénéfices, en veillant à la ges- ments anormaux dans ses calculs. Les éléments
tion dynamique et efficace des ressources clés qui la composent sont les suivants :
goulots d’étranglement. • l’amortissement de l’actif est calculé en
Le modèle de capacité de la théorie des con- fonction des heures d’utilisation des
traintes présente les caractéristiques suivantes : machines;
• il met davantage l’accent sur la rentabilité • les dépenses anormales sont extraites des
de l’entreprise que sur l’occupation des groupes de coûts d’exploitation (les dépen-
employés ou des machines; ses liées à la modernisation des usines, par
• il met en relief les principales contraintes exemple);
qui font obstacle au rendement du proces- • le comportement des coûts à l’intérieur
sus; d’un processus est déterminé et défini au
• il est utile dans les usines ou les processus moyen d’une formule qui tient compte des
qui font appel à la TDC dans leurs méthodes éléments clés influant sur le coût de la
de gestion; capacité du processus;
• il fournit une mesure solide de la capacité • la capacité du processus est ensuite déter-
de base aux fins d’intervention; et minée, à l’aide de la capacité pratique
• son efficacité a fait ses preuves. comme capacité de base, établie sur une
période de trois à cinq ans;
Le modèle de la TDC dote de forces exclu- • l’on détermine ensuite le coût rationalisé
sives les entreprises qui sont gérées selon des en combinant l’information relative au
méthodes systémiques ou qui fonctionnent en coût et à la capacité afin d’obtenir une esti-
flux continu. En attirant l’attention sur la mation valant pour un ensemble donné de
contrainte, ou le goulot d’étranglement, du conditions d’exploitation.
premier processus, la TDC vise à enrayer le
gaspillage causé par l’activation des ressources La mesure du coût de la capacité qui en
sans réelle demande pour la production qui en résulte représente une moyenne sur plusieurs
résulte. Le modèle est recommandé pour les années. Les coûts de la capacité inutilisée ne
entreprises qui utilisent les méthodes de la sont pas imputés à la production courante,
TDC ailleurs dans l’organisation, en particulier comme l’illustre la figure 13; ils sont plutôt
si les systèmes d’information existants peu- regroupés dans un compte distinct, et il
vent servir en même temps à la production incombe ensuite à la direction de les éliminer
d’information traditionnelle externe et d’infor- ou de procéder à un redéploiement.
mation de gestion basée sur la TDC. Champion Caterpillar a constaté que cette méthode
Paper fait une très grande utilisation du mo- offrait une base solide pour l’établissement du
dèle de la TDC. système d’information servant à la comptabilité
de management. Intégrée à un système d’in-
Modèles axés sur la capacité normale formation de gestion perfectionné, détaillé et
très souple, la méthode du coût rationalisé
La méthode du coût rationalisé sert à la production de tous les rapports de
La méthode du coût rationalisé est un modèle gestion chez Caterpillar. Il est recommandé
d’évaluation du coût de la capacité qui fait dans le cas des entreprises de fabrication com-
appel à la performance moyenne dans le plexes.

Figure 13 – Méthode du coût rationalisé

1. Inducteur
sélectionné
2. Comportement des Estimation des coûts
Coût total Coûts rationalisés
coûts déterminé
planifié – 3 à 5 normaux
3. Capacité pratique
prochaines
moyenne évaluée en
années
unités de temps

Planification Analyse Analyse


stratégique des coûts fonctionnelle
Coûts
inhabituels (y inclus les coûts de la capacité inutilisée)

19
Figure 14 – État des résultats de la CPA

CHIFFRE D’AFFAIRES 20 000 $


G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

Moins : DÉPENSES RELATIVES AUX RESSOURCES MOBILISÉES,


TELLES QU’ELLES ONT ÉTÉ UTILISÉES
Matières 7 600
Énergie 600
Main-d’œuvre à court terme 900 9 100
MARGE BRUTE 10 900
Moins : CHARGES RELATIVES AUX ACTIVITÉS :
RESSOURCES ENGAGÉES Capacité Capacité
utilisée inutilisée
Main-d’œuvre directe permanente 1 400 200
Temps d’exécution machine 3 200
Approvisionnement 700 100
Réception/Inventaire 450 50
Lots de fabrication 1 000 100
Administration de la clientèle 700 200
Modifications techniques 800 (100)
Administration des pièces 750 150
DÉPENSES TOTALES RELATIVES AUX
RESSOURCES ENGAGÉES 9 000 700 9 700

BÉNÉFICE D’EXPLOITATION 1 200 $

Source : Cooper et Kaplan (1992).

La CPA et l’évaluation de la capacité utilisée et inutilisée indique que


du coût de la capacité des ressources excédentaires sont consommées.
La figure met également en relief l’incidence
La comptabilité par activités (CPA) est une
de la capacité inutilisée de l’activité sur les
innovation majeure dans les méthodes d’éta-
bénéfices d’exploitation. Ce modèle, combiné
blissement des coûts adoptée par un grand
à d’autres formes de renseignements, peut
nombre d’entreprises de toutes tailles –
être utilisé pour mettre en évidence les élé-
grandes, moyennes et petites –, en Amérique
ments souvent ignorés de la capacité des
du Nord et en Europe. Ainsi que l’expliquent
unités organisationnelles intermédiaires ou
ses principaux partisans, R. Cooper et
de l’organisation.
R. Kaplan (1992), « les systèmes de compta-
bilité par activités permettent d’estimer le Les organisations peuvent, grâce à ce
coût des ressources utilisées dans les processus modèle, suivre les coûts de la capacité reliés
organisationnels pour produire des extrants ». aux ressources directement consommées par
La capacité inutilisée ou improductive est le une activité. Elles peuvent aussi mieux gérer
lien principal dans les modèles de comptabi- l’actif qui n’est pas directement utilisé par
lité par activités et dans le système de grand leurs activités principales.
livre général utilisé aux fins d’information Les principales caractéristiques de l’ap-
externe. De façon précise, proche de la capacité inspirée de la compta-
bilité par activités sont les suivantes :
Disponibilité de l’activité = Usage de l’activité
• elle s’ajuste au modèle de coûts par
+ capacité inutilisée
activité;
Suivant cette équation, la capacité inutilisée • elle fait état tant de la quantité que des
représente la différence entre le coût des coûts de la capacité inutilisée;
ressources véritablement utilisées pour ac- • elle facilite l’analyse des solutions de
complir diverses activités et le coût des res- rechange aux problèmes de capacité; et
sources mobilisées ou disponibles pour ac- • elle insiste fortement sur les ressources.
complir ce travail. La capacité improductive, La CPA aide les gestionnaires à prévoir
ou inutilisée, est l’écart entre ce qui aurait pu l’incidence, sur les coûts des activités, des
être accompli et le travail véritablement variations dans le volume et le portefeuille de
accompli, exprimé en termes financiers. produits, des modifications et des améliora-
L’information mise au point selon le tions dans les processus, de l’introduction de
principe de la CPA peut être présentée sous technologie nouvelle et des modifications à
une forme semblable à celle de la figure 14. la conception des produits et des processus.
La classification des coûts dans les catégories Établissant un lien fort utile entre les visions

20
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Figure 15 – Analyse comparative de la CPA, de la TDC et des modèles intégrés


Modèle Modèle Modèle de
de la CPA de la TDC la CPA élargie

Combinaison de produits :
X1 -0 50 000 30 000
X2 -0 100 000 100 000
X3 -0 25 000 30 000
X4 20 000 -0 -0
Ressources excédentaires :
Montage (h.m.-o.) 100 000 -0 10 000
Finition (h.m.-o.) 100 000 55 000 55 000
Mise en course (heures) -0 -0 -0
Achats (commandes) 200 235 200
Ingénierie (dessins) 500 500 500
Bénéfices :
Revenus projetés 3 180 000 $ 2 280 000 $ 4 620 000 $
Économies pouvant provenir des ressources
excédentaires* -0 2 307 000 -0
Revenus disponibles 3 180 000 $ 4 587 000 $ 4 620 000 $

* L’on a obtenu les économies provenant des ressources excédentaires en multipliant la capacité excédentaire de chaque activité par le
coefficient d’inducteur de coût correspondant. Le coût des ressources excédentaires est exclu des revenus pour le modèle de la CPA
et le modèle de la CPA élargie.

Source : Kee (1995).

plus traditionnelles de la gestion du coût de la de produits optimale qui permet à l’entreprise


capacité et la CPA, ce modèle est fécond dans de sélectionner les produits enregistrant la
toute entreprise faisant usage de la CPA ou se marge brute unitaire la plus élevée et le profit
préparant à le faire. Hewlett-Packard Corp., unitaire maximum pour une activité goulot
par exemple, utilise abondamment ce modèle. d’étranglement. Le coût de renonciation asso-
cié à l’utilisation des ressources de l’activité
Le modèle intégré TDC-CPA goulot d’étranglement se reflète dans le calcul
Robert Kee a récemment mis au point un nou- de la rentabilité relative de chaque produit.
veau modèle de capacité qui intègre les notions Les principales caractéristiques du modèle
fondamentales des modèles de la TDC et de la intégré TDC-CPA sont les suivantes :
CPA pour produire la solution mathématique • il fait appel à la modélisation mathématique
la plus économique aux problèmes d’utilisation pour obtenir une utilisation optimale de la
de la capacité 7. Ce modèle permet d’obtenir la capacité;
combinaison optimale de production, compte • il combine efficacement la perspective
tenu de la capacité des différentes activités qui opérationnelle et la perspective financière à
composent la structure de production de l’en- l’égard du problème de capacité;
treprise. • il peut être facilement ajouté aux applica-
Selon ce modèle, les coûts et les ressources tions existantes de la CPA;
à l’échelon des unités sont traités comme des • lorsqu’il existe au moins une activité goulot
variables continues, tandis que les coûts reliés d’étranglement, il offre une meilleure solu-
aux lots et aux produits sont représentés sous tion que la stricte méthodologie de la TDC
la forme de variables discrètes. Les équations ou de la CPA; et
et le modèle qui en résultent permettent de • il fait appel au revenu marginal comme
saisir les interactions entre le coût, les res- fondement de la décision.
sources matérielles et la capacité des activités
de production, intégrant ainsi véritablement LE CHOIX D’UN MODÈLE
les méthodes de la CPA et de la TDC, comme D’ÉVALUATION DU COÛT
l’illustre la figure 15. DE LA CAPACITÉ
La solution qui résulte de la combinaison Le choix d’un modèle d’évaluation du coût de
mathématique de la CPA et de la TDC permet la capacité parmi ceux qui sont présentés dans
de tirer le maximum des deux modèles, tant la présente politique est une décision de second
en termes d’hypothèses qu’en termes de traite- niveau dans le déploiement des méthodes de
ment des réalités économiques de l’entreprise. gestion du coût de la capacité. Ce n’est qu’après
En fait, le coût de renonciation associé aux l’élaboration d’une stratégie visant l’ensemble
ressources sert à déterminer une combinaison des efforts liés à la chaîne de valeur – une

21
stratégie qui garantit la maximisation de la Le meilleur modèle d’évaluation du coût
performance par rapport aux éléments de de la capacité, quel que soit le contexte, est
valeur définis par les clients – que l’attention celui qui facilite les efforts de la direction pour
de la direction doit se tourner vers les profils améliorer continuellement la performance de
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

d’utilisation courants. l’entreprise par rapport aux attentes de la


Les douze modèles décrits dans la présente clientèle. L’amélioration de la valeur telle
politique peuvent être utilisés seuls ou en que la définit la clientèle est l’objectif clé, et
association pour étayer le système de gestion non pas simplement l’amélioration des effi-
du coût de la capacité d’une organisation. ciences internes. À ce titre, les décisions rela-
Aucun modèle ne peut à lui seul s’appliquer tives à la capacité qui ne créent aucun coût
à tous les contextes ni répondre à tous les supplémentaire tout en améliorant la perfor-
besoins de la direction en ce qui a trait à mance de l’entreprise par rapport aux attentes
l’analyse du coût de la capacité. Dans le choix des clients augmentent le potentiel de créa-
d’un modèle, les entreprises doivent se poser tion de valeur de l’entreprise et, ainsi, sa
les questions suivantes : capacité.
• Quelle est la cible ou quel est le but pri-
mordial du système d’évaluation du coût LA DÉTERMINATION DU COÛT
de la capacité? DE LA CAPACITÉ INUTILISÉE
• L’horizon est-il celui du court, du moyen Le choix d’un modèle de capacité laisse irré-
ou du long terme? (Certains modèles solue la question cruciale de la détermination
fonctionnent très bien à court terme mais du coût de la capacité inutilisée. Les coûts
fournissent peu d’indications lorsqu’il élevés qu’entraîne un trop grand volume de
s’agit de la prise de décisions stratégiques. capacité inutilisée peuvent empêcher l’entre-
D’autres modèles d’évaluation du coût de prise de rivaliser avec la concurrence. Les
la capacité sont très révélateurs à moyen et mesures traditionnelles ne parviennent
long termes mais fournissent peu de ren- habituellement pas à livrer aux cadres ou au
seignements utiles à la prise de décisions personnel responsable de l’exploitation de
opérationnelles à court terme.) l’information utile au sujet du volume et du
• Les questions cruciales relatives à la capa- coût de la capacité inutilisée.
cité touchent-elles le processus, l’unité Les facteurs clés qui influent sur le coût de
organisationnelle, l’entreprise ou la chaîne la capacité inutilisée sont les suivants :
de valeur? • les ressources totales requises pour main-
• Quels autres programmes (TDC, améliora- tenir le processus dans les divers états de
tion continue, CPA, par exemple) l’entre- préparation qui conviennent;
prise applique-t-elle? • le comportement des coûts de ces ressources
• Quel est le potentiel de l’entreprise en à court et moyen termes;
matière de traitement de l’information? • le coût marginal que suppose le déplace-
• De quelle quantité de données l’entreprise ment d’un niveau de préparation ou de
dispose-t-elle déjà pour étayer le système capacité potentielle totale à un autre; et
d’évaluation du coût de la capacité et • la flexibilité ou la capacité d’entreposage
quelle est la nature de ces données? des ressources qui sont touchées.
• Quelle est la quantité de ressources dis-
ponibles pour soutenir l’élaboration et la La nature, la quantité et la flexibilité glo-
maintenance du système d’évaluation du bale des ressources diffèrent de manière sen-
coût de la capacité? sible selon l’entreprise. La détermination du
• L’évaluation du coût de la capacité est-elle coût précis de la capacité inutilisée se fonde
avant tout un instrument de planification sur quelques grandes règles :
ou fera-t-elle éventuellement partie du sys- • toutes les utilisations de ressources occa-
tème de contrôle de gestion? sionnées ou régies par la capacité d’un
• Jusqu’à quel point importe-t-il de lier les processus et son activation devraient en-
coûts de la capacité aux rapports financiers trer dans le groupe des coûts de la
et aux rapports d’exploitation existants, de capacité;
même qu’aux mesures du rendement? • le dénominateur ou le niveau d’activité
affecté au groupe de coûts doit être la
Les réponses à ces questions réduiront le capacité théorique (sept journées de
nombre des modèles envisageables à ceux 24 heures);
qui portent précisément sur les questions de • les ressources qui sont flexibles et qui peu-
gestion du coût de la capacité qui préoccu- vent être entreposées (par exemple, celles
pent l’entreprise (voir la figure 16). De plus, qu’il est possible de réserver à un usage
l’entreprise qui parvient à mieux connaître le ultérieur sans compromettre leur potentiel
coût de sa capacité peut remplacer certains de création de valeur) ou les ressources
modèles ou en ajouter de nouveaux, plus variables (achetées et consommées unique-
perfectionnés. ment selon les besoins) doivent être déter-
minées;

22
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

• dans les périodes d’inactivité planifiée, peu produire des encours même si aucune demande
importe ce qui explique cette inactivité, actuelle ou future n’existe pour le produit. Dans
seuls les coûts inévitables (ressources fixes, cette perspective, l’évaluation de la capacité
non flexibles ou ne pouvant être entre- incite les gens à se tenir occupés, et pas néces-
posées) devraient être imputés à la capacité sairement à créer de la valeur.
inutilisée; et Voici quelques-unes des principales ques-
• dans les périodes d’inactivité non planifiée tions qu’il faut se poser lorsqu’on choisit un
(peu importe ce qui explique cette inacti- modèle précis d’évaluation de la capacité, en
vité), la capacité inutilisée devrait être ce qui a trait aux répercussions sur le com-
imputée au « coût complet » par minute portement :
disponible. • Si j’avais accès à cette mesure, ou si l’un de
L’objectif de l’évaluation de l’incidence de mes principaux gestionnaires y avait accès,
la capacité inutilisée sur la performance de quelle réaction serait-elle susceptible de sus-
l’entreprise, est le rapprochement de la con- citer?
sommation des ressources et des divers états • La mesure envisagée renforcera-t-elle et
de préparation et d’utilisation en vue de satis- rétribuera-t-elle l’amélioration continue et
faire les besoins de la clientèle. l’apprentissage?
Dans la présentation de cette information, • Quels comportements dysfonctionnels la
l’entreprise reconnaît que les diverses formes mesure risque-t-elle de provoquer?
de coûts de la capacité inutilisée sont con- • La mesure sera-t-elle utilisée dans le proces-
trôlables, ou peuvent faire l’objet d’interven- sus d’évaluation du rendement? Dans
tions, à différents échelons de direction. La l’affirmative, est-elle équitable et objective ?
décision de maintenir une capacité de secours • La mesure débouchera-t-elle sur une inter-
est stratégique par nature; la modification de vention ? Dans l’affirmative, qui sera
ces coûts exige l’intervention de la haute l’intervenant?
direction. • À long terme, quelles conséquences aurait
le fait d’obtenir systématiquement de bons
Inversement, la capacité improductive pla- résultats relativement à cette mesure?
nifiée attribuable aux pannes d’équipement est • La mesure aura-t-elle pour effet d’appuyer
un problème fonctionnel qu’il est préférable ou d’entraver les autres programmes et
de résoudre en usine, du moins à court terme. objectifs de gestion?
Pour être pertinentes, les données relatives à la
gestion du coût de la capacité, y compris le Le but de la gestion du coût de la capacité
coût de la capacité inutilisée, doivent pouvoir est de soutenir les efforts visant l’amélioration
déboucher sur une intervention et être axées de la rentabilité et du potentiel des processus
sur la recension des possibilités d’amélioration8. ou de l’organisation. Pour atteindre ce but, il
faut accorder une attention minutieuse aux
L’ESTIMATION DE L’INCIDENCE DE mesures précises du coût de la capacité et à la
L’ÉVALUATION DU COÛT DE LA présentation de l’information ainsi obtenue.
CAPACITÉ SUR LE COMPORTEMENT En somme, les entreprises récoltent ce qu’elles
mesurent et rétribuent.
ORGANISATIONNEL
L’évaluation de la capacité et l’établissement LES DÉFIS À RELEVER POUR
de distinctions dans la comptabilisation des L’ORGANISATION ET LA
coûts de la capacité et la production d’infor- COMPTABILITÉ DE MANAGEMENT
mation relative à ces coûts sont nécessaires à
une meilleure détermination des coûts des Les premiers défis organisationnels que pose
produits, à l’utilisation maximum de la capa- l’instauration de méthodes efficaces d’évalua-
cité, à l’élimination du gaspillage et à l’obten- tion du coût de la capacité sont ceux de tous
tion ainsi qu’au maintien d’un avantage con- les projets de transformation. La haute direc-
currentiel durable. tion doit donner son appui à ces projets, en
s’assurant que les ressources nécessaires sont
Toutefois, les mesures servant à l’évaluation mises à la disposition des intervenants et que
ont une incidence sur le comportement, dans des solutions viables sont appliquées. Le
les organisations. Si ces mesures sont utilisées processus de transformation doit être réalisé
dans le cadre d’un processus d’évaluation du avec un minimum de manœuvres politiques
rendement, leurs conséquences peuvent être et personnelles; tous les intéressés sont suscep-
sérieuses. Dans la conception et l’utilisation tibles de bénéficier de l’amélioration de l’utili-
d’un système d’évaluation du coût de la capa- sation de la capacité. Enfin, les recommanda-
cité, il est crucial d’évaluer les conséquences tions et les modifications opérées par suite de
de divers types de mesures et de rapports sur la mise en place et de l’utilisation du système
les décisions et le comportement des différents de gestion du coût de la capacité doivent être
gestionnaires. Par exemple, les mesures de renforcées par des systèmes d’encouragement
capacité basées sur la quantité de main- et de rétribution qui incitent à l’utilisation
d’œuvre peuvent amener une entreprise à efficace des ressources.

23
Figure 16 – Comparaison des modèles d’évaluation du coût de la capacité

Caractéristiques Traitement
Mesure de la Cible suggéré des Autres
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

capacité de principale coûts de la programmes


Modèle base préconisée du modèle capacité inutilisée soutenus

Modèle de Amélioration
Capacité Utilisation Imputation
l’efficacité continue,
théorique des ressources aux résultats
des ressources TDC et CPA

Modèle de Imputation Amélioration


Capacité Utilisation
l’utilisation aux continue
théorique de la capacité
de la capacité résultats et CPA

Modèle de l’écart
Capacité Analyse de Aucune Amélioration
sur niveau
théorique la performance suggestion continue
d’activité

Modèle Amélioration
Capacité Imputation
de capacité Communication continue
théorique aux résultats
CAM-I et CPA

Modèle de Amélioration
Capacité Utilisation Aucune
capacité continue
théorique des processus suggestion
CUBES et CPA

Modèle Capacité Amélioration


Coût Aucune
de compression théorique continue
total/Activité suggestion
des coûts implicite et CPA

Diagramme Imputation
Capacité Amélioration
d’inactivité Efficience aux
pratique continue
de Gantt résultats

Méthode Appui tant à l’infor- Imputation


Capacité Amélioration
du coefficient mation interne qu’à au
pratique continue
complémentaire l’information externe produit

Modèle de capa- Capacité pratique


Aucune Amélioration
cité de la théorie (pouvant être Débit
suggestion continue
des contraintes mise en marché)

Méthode Imputation Amélioration


Capacité Analyse
du coût aux continue
normale décisionnelle
rationalisé résultats et CPA

CPA et évalua- Coût des Imputation


Capacité Amélioration
tion du coût ressources aux
normale continue
de la capacité par activité résultats

Modèle intégré Réduction Amélioration


Aucune
TDC-CPA Peut varier du coût continue
suggestion
marginal et CPA

24
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Lien solide
Capacités requises suggéré entre
en matière Exigences les dimensions
de système relatives aux Ressources Planification financière et
d’information données requises ou contrôle? opérationnelle?

Modérées Modérées Modérées Planification Oui

Modérées Modérées Modérées Les deux Oui

Minimales Faibles Minimales Contrôle Oui

Élaborées Élevées Modérées à élevées Les deux Oui

Élaborées Élevées Modérées à élevées Les deux Oui

Modérées Faibles Minimales Planification Non

Minimales Modérées Minimales Contrôle Non

Minimales Faibles Minimales Contrôle Oui

Minimales Faibles Minimales Les deux Non

Modérées Élevées Modérées à élevées Les deux Non

Modérées Modérées Modérées Planification Oui

Modérées Modérées Minimales Les deux Oui

25
Le défi que pose l’évaluation du coût de la actuelles de présentation de l’information
capacité pour la comptabilité de management afin qu’elles facilitent l’évaluation du coût de
est de concevoir et de mettre en application la capacité sont les suivantes :
un système efficace de coûts de revient pour • l’utilisation de la capacité théorique plutôt
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

répondre aux besoins internes de l’organisa- que de la capacité annuelle budgétée


tion tout en maintenant les registres et les comme mesure de la capacité de base;
systèmes indispensables qu’exige le respect • la décision d’extraire les coûts de la capa-
des obligations financières externes fondées cité inutilisée des coûts des produits;
sur les PCGR et de celles qui ont trait à la fis- lorsque les coûts de la capacité excéden-
calité des entités juridiques. taire et de la capacité inutilisée sont
Les comptables en management doivent imputés aux produits, ces dépenses et
prendre conscience et se défaire de leur con- leurs répercussions sur la croissance à long
viction que les PCGR exigent l’application de terme se trouvent dissimulées;
la méthode du coût de revient complet des • l’analyse du coût de la capacité dans dif-
produits et proscrivent l’imputation directe férents états de préparation et la produc-
des coûts de la capacité inutilisée aux résul- tion de l’information pertinente;
tats. Le PCGR régissant la production d’infor- • la présentation d’information sur la capa-
mation relative à la capacité est, en fait, basé cité inutilisée, improductive et productive
uniquement sur la méthode reconnue. Aux et sur ses coûts : bien que de nombreux
États-Unis, aucune des règles promulguées coûts relatifs à la capacité improductive,
par le Financial Accounting Standards Board tels que les coûts liés au temps de mise en
(FASB), l’Internal Revenue Service (IRS)9 et la course, soient logiquement entraînés par
Securities Exchange Commission (SEC) n’exige les produits fabriqués et doivent y être rat-
la comptabilisation du coût complet des pro- tachés, le coût actuel de ces activités doit
duits, sauf dans les cas indiqués ci-dessous10. être méticuleusement suivi et présenté à la
direction. Les coûts liés à l’improductivité,
Aucun des règlements auxquels sont assu- bien qu’ils fassent inéluctablement partie
jetties les entreprises canadiennes n’exige de l’exercice des activités d’une entreprise,
non plus ce traitement rigoureux des coûts. peuvent être réduits au minimum, à la
La méthode du coût complet n’est pas exigée; condition expresse que l’organisation
elle fait simplement partie des habitudes. À reconnaisse leur incidence sur l’utilisation
ce titre, elle ne pose aucun obstacle à la mise efficace de la capacité et, par conséquent,
en place de systèmes d’évaluation du coût de sur la rentabilité de l’entreprise;
la capacité plus efficaces et pertinents. Les • la constatation du fait que le coût de la
contrats du gouvernement des États-Unis capacité n’est pas simplement celui de la
représentent la seule exception majeure à cet dotation aux amortissements ou des
énoncé global. Les règlements qui régissent charges fixes relatives à une machine. Les
les contrats du gouvernement américain exi- coûts de la capacité englobent tous les
gent l’application de la méthode du coût de coûts entraînés ou causés par la décision
revient complet dans la négociation des prix de maintenir un processus dans un certain
des contrats. En vue d’appliquer des systèmes état de préparation;
d’évaluation du coût de la capacité pertinents • l’adoption de nouveaux types de mesures
au moment de l’établissement des prix de ces du coût de la capacité, y compris des
contrats, des dispositions contractuelles spé- méthodes d’amortissement réalistes qui
ciales doivent être prévues (comme l’éta- permettent d’attribuer fidèlement les coûts
blissement de contrats distincts ou l’établisse- à tous les produits qui mettent à contribu-
ment du prix par éléments contractuels précis tion la capacité et toutes les utilisations de
pour le calcul des coûts de la capacité). la capacité doit être envisagée. Les taux
Les comptables en management doivent d’amortissement accéléré actuels avec des
rouvrir le débat relatif aux « meilleures mé- durées d’utilisation très conservatrices sont
thodes » en matière de gestion du coût de la acceptables aux fins de la comptabilité
capacité – débats qui, au début du siècle, ont financière, mais non aux fins de la comp-
donné naissance à des méthodes complexes tabilité de management ou de la gestion
d’information relative à la capacité inutilisée. du coût de la capacité. L’objectif de la
Ils doivent prendre acte de cette interprétation comptabilité de management est de repro-
erronée des PCGR, analyser le problème et en duire la modélisation de la capacité faisant
évaluer les répercussions sur les méthodes de appel à des valeurs « moyennes et fidèles »;
présentation de l’information relative à la • l’élaboration de formes de rapports non
capacité. Ils doivent enfin chercher franche- traditionnelles qui mettent en relief les
ment des façons de mieux tenir compte des problèmes clés de capacité exprimés sous
réalités économiques dans ces méthodes de des formes autres que numérique. Les
présentation de l’information. données numériques sont les données qui
Le cas échéant, les principales modifica- viennent appuyer différentes formes de
tions devant être apportées aux méthodes rapports et leur contenu;

26
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

• l’amélioration de l’information relative aux besoins d’investissement, la gestion du coût


coûts, de manière à ce qu’elle englobe des de la capacité permet à l’entreprise d’améliorer
facteurs et des éléments d’exploitation qui son utilisation des ressources pour répondre
représentent plus efficacement les proces- aux exigences des clients.
sus, les contraintes et les activités clés de L’évaluation dynamique du coût de la
l’organisation; et capacité attire l’attention de la direction sur
• une insistance plus grande sur l’analyse et les possibilités d’amélioration, soit grâce à
l’évaluation des coûts potentiels et des l’utilisation de la capacité des processus exis-
coûts d’option des décisions éventuelles tants, soit grâce à la réduction de la quantité
relatives à la capacité. totale des ressources nécessaires pour obtenir
l’état requis de préparation. La gestion du coût
CONCLUSION de la capacité porte sur l’élément crucial de
Dans la course aux avantages concurrentiels l’équation des bénéfices : la nature et la quan-
durables, les entreprises doivent disposer de tité des ressources consommées pour produire
méthodes leur permettant de mieux utiliser un dollar de revenu. Elle traite cette question
leurs ressources. La création de valeur ne signi- de manière rigoureuse et ciblée, en déterminant
fie pas qu’il faille consacrer systématiquement les utilisations de ressources non créatrices de
toutes les ressources que l’entreprise peut valeur et en contribuant à leur élimination.
rassembler au processus de production; elle Sur le marché international où la concur-
signifie plutôt la réalisation d’améliorations à rence est implacable, l’entreprise a besoin de
long terme dans les produits et services en données solides relatives à son rendement réel
même temps que la réduction du coût moyen et à ses processus de création de valeur. La
à long terme que suppose l’offre de ces pro- production d’information efficace relative à
duits et services à la clientèle. l’utilisation de la capacité et au gaspillage de
La gestion du coût de la capacité est un élé- ce potentiel précieux de création de valeur
ment indispensable de l’arsenal des instru- joue un rôle crucial dans les efforts d’une
ments stratégiques et fonctionnels et des mo- entreprise pour se doter d’avantages concur-
dèles dont dispose l’entreprise. Centrée sur rentiels durables. En somme, la gestion efficace
l’amélioration de l’utilisation de la capacité du coût de la capacité est un périple, non une
existante et sur la réduction des éventuels destination.

27
NOTES EN FIN D’OUVRAGE 4 L’expression « chaîne de valeur » fait réfé-
rence au processus intégral de création de
1 Dans l’application de la figure 1 au secteur valeur allant du moment où les matières
public, la notion de barrière définie par le premières sont tirées des stocks jusqu’à ce
marché pour les ressources totales consom-
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

qu’un produit fini ou un service soit livré


mées par une activité demeure. Plutôt que au consommateur final. Cette méthode est
le « prix », cependant, la disposition de la celle qu’adopte Michael Porter dans ses
population à payer des taxes et à soutenir travaux sur les organisations. Lorsque cette
les individus et les programmes qui cons- analyse est effectuée tout au long du cycle
tituent la majeure partie des services de de vie d’un produit, sa portée s’élargit de
l’État devient le facteur de contrainte. Peu manière à inclure les profils de coût et de
importe la source des fonds employés pour rendement du produit, « du berceau au
financer les activités d’une organisation, cercueil » ou de la conception initiale
elle est assujettie à une évaluation et à des jusqu’à l’aliénation finale.
exigences permanentes du « marché ».
5 Il convient de noter que les 12 instruments
2 Il faut tenir compte de plusieurs éléments et techniques qui ont été retenus reflètent
dans l’élaboration et l’utilisation des para- l’état de l’art en ce domaine au moment
mètres de base de la capacité théorique. de la rédaction et ne doivent en aucun
Premièrement, dans les organismes de ser- cas être considérés comme étant les seules
vices, il peut être très difficile de détermi- méthodes envisageables. Avant de se lancer
ner avec précision le travail « maximum » dans un projet d’évaluation du coût de la
qu’une personne peut accomplir dans le capacité, les entreprises doivent analyser
temps qui lui est imparti. En outre, il est les besoins qu’elles ont à combler, leurs
important de reconnaître que le principe objectifs stratégiques et les contraintes
voulant qu’une personne « donne le meil- auxquelles elles sont assujetties, pour
leur d’elle-même 24 heures sur 24, 7 jours chercher ensuite d’autres entreprises qui
sur 7 » ne saurait s’appliquer à une per- ont dû relever des défis du même ordre
sonne donnée, mais doit plutôt s’appli- ou qui ont résolu des problèmes de même
quer à l’équipe et au processus dans leur nature ou pour sélectionner, parmi les
ensemble. modèles existants, un modèle qui répondrait
Un second élément, tout aussi important, à leurs exigences. Compte tenu de l’intérêt
se rapporte au fait que, bien qu’il soit accru que suscite la gestion du coût de la
facile d’en parler dans l’abstrait, la capacité capacité, le nombre d’outils et de modèles
théorique est difficile à isoler, quel que ne peut que se multiplier dans les années
soit le contexte, en raison de la nature en à venir.
constante évolution du travail et des 6 Consortium for Advanced Manufacturing –
ressources. Les nouvelles notions comme International (CAM-I) est une organisation
celle de la « théorie des ensembles flous » coopérative sans but lucratif, créée pour
promettent une méthode permettant de appuyer la recherche et le développement
reconnaître le caractère incertain de la dans des domaines d’importance stratégique
capacité (voir à ce sujet Siegel, 1995). pour les secteurs manufacturiers. Son siège
3 La capacité d’une entreprise de créer de la social est établi à Arlington (Texas).
valeur ne doit jamais être confondue avec 7 Kee (1995)
les coûts qu’entraîne l’exercice de ses
activités, compte tenu des éléments d’actif 8 La capacité inutilisée globale de l’entre-
et des processus qu’elle régit au moment prise est très différente de la capacité
de l’évaluation. La gestion du coût de la inutilisée à l’échelon local. La capacité
capacité a pour objectif de réduire au mi- inutilisée globale offre des possibilités de
nimum le gaspillage et, grâce à une sensi- mise en marché, de choix politiques ou de
bilité accrue aux questions de gestion de décisions d’abandon. La capacité inutilisée
même qu’à des techniques de gestion locale peut ne pas offrir ces possibilités de
améliorées, d’augmenter le rapport coût- mise en marché, de choix politiques ou
valeur qui se reflète dans la rentabilité de d’abandon.
l’entreprise et dans ses possibilités de mise
en marché.

28
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

9 En 1987, l’Internal Revenue Service des article parvienne à sa condition et à son


Etats-Unis adoptait un règlement pro- emplacement existants (28); (…) dans cer-
scrivant l’utilisation de la capacité pratique taines circonstances, des postes comme
(une capacité implicitement théorique) celui des dépenses liées aux installations
comme mesure de la capacité de base. improductives (…) peuvent présenter une
Compte tenu du fait que la plupart des telle anomalie qu’il faut les traiter comme
entreprises tiennent déjà un inventaire et des charges de l’exercice en cours plutôt
des registres de coûts distincts aux fins que comme une partie du coût des stocks
fiscales et aux fins financières et adminis- (29); il faut également reconnaître que l’ex-
tratives, l’incidence de ce règlement est clusion de tous les frais indirects du coût
minimale. Bien que les flux monétaires des stocks n’est pas un procédé comptable
après impôts soient touchés par la capitali- reconnu (29). L’élément clé de cette analyse
sation accrue des charges directes est la notion d’ « anomalie ».
inhérentes au choix de la capacité normale
ou de la capacité budgétée comme mesure Dans leur monographie (1941) portant sur
de la capacité de base, le mouvement inces- les éléments de la théorie comptable, Paton
sant vers la réduction des stocks et Littleton clarifient la terminologie de la
d’en-cours et de produits finis donne à norme ARB 43 en faisant remarquer que le
penser que cette incidence pourrait être caractère de l’anomalie est défini par les
étudiée. politiques de gestion existantes, et que les
registres comptables ne doivent PAS tenter
10 la norme comptable la plus applicable est la de dissimuler le coût des lacunes en matière
norme ARB 43, qui porte sur l’établissement d’efficience, attribuables aux décisions de l
du prix des stocks. L’on y trouve les princi- a direction. En somme, le comptable en
pales observations suivantes : Lorsqu’on management doit déterminer quelle inter-
l’applique aux stocks, le coût signifie, en prétation de ces politiques sert le mieux
principe, la somme des dépenses et des la direction et appuie ses décisions, peu
charges pertinentes engagées directement importe comment ces coûts sont traités aux
ou indirectement pour faire en sorte qu’un fins de l’information financière externe.

29
GLOSSAIRE Capacité inutilisée pouvant être mise en
Activités créatrices de valeur (Value-adding marché (Marketable idle capacity) – capa-
(creating) activities) – travail ou activités cité pour laquelle il existe un produit ou
servant à la production de produits ou ser- d’autre formes de demande du marché.
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

vices pour lesquels le client est disposé à Capacité requise (Required capacity) –
payer; maintes activités demeurent essen- volume de capacité requis pour réaliser les
tielles à la gestion efficace de l’entreprise (par plans ou programmes de production actuels
exemple, les activités qui ne sont pas créatri- ou pour répondre aux exigences de la clien-
ces de valeur mais qui sont néanmoins indis- tèle.
pensables), sans être considérées par le client Coefficient complémentaire (Supplemen-
comme étant directement créatrices de tal rate) – deuxième coefficient servant à la
valeur. répartition entre les produits des charges
Capacité (Capacity) – potentiel de produc- indirectes non imputées, en fin de période.
tion d’un processus; potentiel de création de Comportement des coûts (Behavior of
valeur d’un processus. costs) – rapprochement modélisé des intrants
Capacité activée (Activated capacity) – (ressources) et des extrants (activités, produits
capacité utilisée pour remplir une commande et services) qu’ils soutiennent.
ou satisfaire les exigences d’un client. Coût de revient complet d’un produit
Capacité calculée (Rated capacity) – esti- (Full absorption product cost) – système de
mation de la capacité de production d’une comptabilité de coût de revient qui fait en-
machine ou d’un processus faite par le fabri- trer les charges indirectes fixes de fabrication
cant ou par les services d’ingénierie. La capa- dans le calcul du coût unitaire des produits.
cité calculée est égale aux heures disponibles La capacité inutilisée peut et doit être exclue
x l’efficience x l’activation, cette dernière de ces calculs dans l’établissement du coût
étant fonction de la production programmée des produits à des fins de gestion.
et la disponibilité, quant à elle, étant fonc- Coûts de la capacité inutilisée (Idle capaci-
tion du temps de bon fonctionnement. ty costs) – valeur économique des ressources
Capacité de secours (Standby capacity) – non utilisées pour fabriquer des produits ou
dans le modèle de capacité CAM-I, capacité offrir des services.
tampon requise pour que l’entreprise puisse État de préparation (Preparedness) – capa-
s’adapter à la variabilité que peut occasion- cité d’un processus de produire le type et le
ner, par exemple l’arrivée de matières ou la volume de travail pour lesquels il a été conçu.
distribution du temps d’inactivité de la
capacité. Elle englobe également la capacité Évaluation de la capacité de base (Baseline
que l’on peut tirer des processus ou des usines capacity measure) – capacité d’un processus
dont le débit pourrait être supérieur à la limite définie par l’entreprise.
qui leur est généralement imposée. Flexibilité de la capacité (Capacity flexibi-
Capacité de service (Service capacity) – lity) – capacité d’une usine, d’un processus
quantité de travail qu’un service ou un sys- ou d’une machine d’être adapté rapidement
tème de soutien peut fournir avant que des et efficacement aux autres activités ou utilisa-
ressources supplémentaires ne soient néces- tions créatrices de valeur.
saires. Gaspillage (Waste) – ressources dont la con-
Capacité hors limites (Off-limits capacity) sommation n’est pas créatrice de valeur pour
– dans le modèle de capacité CAM-I, capacité le client; coûts engagés relativement à du tra-
ne pouvant être utilisée à cause, par exemple, vail, de la capacité ou des extrants qui sont
de la réglementation gouvernementale, de la inutiles.
politique de gestion et des dispositions con- Gaspillage lié à la comptabilité (Account-
tractuelles. ing-based waste) – déchets, temps d’arrêt,
Capacité improductive (Nonproductive lacunes d’efficience et gaspillage inclus dans
capacity) – capacité ne servant pas à la pro- les coûts standard (préétablis) de la capacité
duction et ne pouvant être associée à la inutilisée imputés au produit.
capacité inutilisée. La capacité improductive Gaspillage lié à la définition (Definitional
englobe la mise en course, la maintenance et waste) – gaspillage de capacité attribuable à
les rebuts. la non-utilisation de la capacité théorique
Capacité improductive planifiée (Planned comme mesure de la capacité de base.
non-productive capacity) – capacité dont Gaspillage lié à la gestion (Management-
l’utilisation était planifiée et qui se trouve based waste) – capacité perdue en raison de
temporairement inutilisée en raison de la la politique de gestion relative aux heures de
variabilité des processus attribuable, par fonctionnement, aux équipes de travail, aux
exemple, aux pénuries de matières premières, pauses, etc.
aux pannes de machines ou interruptions de
processus ou aux retards.

30
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

Gaspillage structurel (Structural waste) – Modèle de capacité (Capacity model) –


gaspillage inscrit dans un système ou un pro- méthode définie et ciblée permettant d’éva-
cessus en raison d’un déséquilibre ou de la luer et de gérer la capacité au niveau du
nature même ou la capacité propre des processus, de l’unité organisationnelle, de
ressources utilisées. l’entreprise ou de la chaîne de valeur.
Gestion du coût de la capacité (Capacity Planification de la capacité (Capacity
cost management) – gestion rentable des planning) – analyse des activités à venir en
compétences, des processus et des capacités termes d’incidence sur les coûts, sur le niveau
de création de valeur d’une organisation de d’utilisation de la capacité et sur l’efficacité de
manière à soutenir l’orientation stratégique de cette utilisation.
l’entreprise.
Information relative au coût de la capacité
(Capacity cost information) – données rela-
tives aux coûts qui contiennent le détail des
conséquences économiques de l’utilisation ou
de la non-utilisation de divers types de capa-
cité dans une usine ou un processus.

31
BIBLIOGRAPHIE McNair, C. J. (1995). The Profit Potential:
Taking High Performance to the Bottom Line.
Blackstone, John H. (1989). Capacity New York, New York, Wiley and Sons.
Management, Cincinnati, Ohio, South-Western
Publishing Co. –––––. (printemps 1994). « The costs of
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

capacity », Journal of Cost Management, vol. 8,


Church, A. H. (janvier 1931). « Overhead – n˚ 1. Numéro entièrement consacré à la
The cost of preparedness », Factory and gestion du coût de la capacité.
Industrial Management, p. 38–41.
McNair, C. J. et R. Vangermeersch (publica-
Consortium for Advanced Manufacturing – tion prochaine). The Movable Feast: The Past,
International (CAM-I) (1995). Capacity: A Present and Future of Capacity Reporting,
Manager’s Primer, Arlington, Texas. Montvale, New Jersey, Institute of Manage-
Cooper, R. et R. Kaplan (printemps 1992). ment Accountants.
« Activity-based systems: Measuring the cost Miller, J. et T. Vollmann (septembre-octobre
of resource usage », Accounting Horizons, 1985). « The hidden factory », Harvard
p. 1–12. Business Review, p. 142–150.
Coughlan, P. et J. Darlington (juin 1993). Noreen, E., D. Smith et J. Mackey (1995). The
« As fast as the slowest operation. The theory Theory of Constraints and Its Implications for
of constraints », Management Accounting, Management Accounting, Montvale, New
Royaume-Uni, p. 14–17. Jersey, The Institute of Management
Goldratt, E. et J. Cox (1984). The Goal: A Accountants.
Process of Ongoing Improvement. Croton-on- Siegel, P., A. de Korvin et O. Khursheedomer
Hudson, New York, North River Press. (1995). Applications of Fuzzy Sets and the
Institute of Management Accountants Theory of Evidence to Accounting, Greenwich,
(antérieurement NAA) (1er mai 1963). Connecticut, JAI Press.
Accounting for Costs of Capacity, rapport de
recherche 39, Montvale, New Jersey.
Kee, Robert (décembre 1995). « Integrating
activity-based costing with the theory of
constraints to enhance production-related
decision-making », Accounting Horizons,
p. 48–61.

32
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

NOTES

33
G E S T I O N S T R AT É G I Q U E D E S C O Û T S

34
L’ é v a l u a t i o n d u c o û t d e l a c a p a c i t é

35
Pour se procurer des exemplaires supplémentaires
de ce document ou pour obtenir des renseignements
en ce qui a trait aux autres produits offerts, prière de
communiquer avec :

La Société des comptables


en management du Canada

Mississauga Executive Centre


One Robert Speck Parkway
Suite 1400
Mississauga (Ontario) Canada
L4Z 3M3

Bureau des commandes : de 8 h 30 à 16 h 30, heure de l’Est


1 800 520-4262
Courriel : orderdesk@cma-canada.org

Commandes en ligne : www.cma-canada.org

C A N A D A

Façonner l’avenir

© 1999, La Société des comptables en management du Canada


Tous droits réservés
ISBN 1-55302-108-8
Imprimé au Canada 08/99

Vous aimerez peut-être aussi