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C HAPITRE 19.

G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 553

II. Le surplus de productivité globale


Le surplus de productivité globale est né des travaux du Centre d’études des revenus et des
coûts (CERC) dont la création en 1966 avait pour objectif de définir des instruments de mesure des
relations existant entre la productivité et la répartition des revenus. La méthode des comptes de
surplus qui en est le fruit a été testée sur de grandes sociétés.

Exemple
..................................................................................................................................................................................

4277
Cette méthode a notamment été utilisée chez Charbonnages de France, à la SNCF et chez
EDF.
..................................................................................................................................................................................

0797
Devant son succès, la méthode des comptes de surplus a été adoptée dans d’autres entreprises

9:17
mais a relativement décliné par la suite pour des raisons autant techniques que vraisemblablement
politiques. Elle reste un instrument intéressant d’analyse même si elle ne se suffit pas à elle-même.

0.2.2
Elle s’inscrit dans la logique développée au chapitre 4, car elle participe d’une vision stakeholder de
l’entreprise. Il conviendra, dans un premier temps, d’en exposer les fondements avant d’en étudier la

6.12
mise en œuvre.
6:19
A. Le calcul et la formation des surplus de productivité
1631

globale
:888

1. Définitions
0774

La méthode a été conçue pour mesurer deux éléments : comment évolue la productivité et
de quelle manière les revenus se répartissent au sein de l’entreprise ? Elle relie, par conséquent, les
1050

données quantitatives liées à l’évolution de la productivité et les données économiques et


financières telles que les prix ou les taux de rémunération. Pour ce faire, elle nécessite de
h:21

décomposer les variations de valeurs globales en facteurs « quantités » et « prix » ou « taux ».


Cette décomposition fait ensuite l’objet d’une analyse permettant de relier productivité et rému-
akec

nération.
Marr

Notion clé
NCG

Le modèle des surplus repose sur une hypothèse fondamentale, à savoir que l’augmentation de la producti-
vité résulte de celles des quantités produites à facteurs de production stables. Dès lors, il suffit de comparer
E
com:

l’évolution de ces facteurs et la croissance en volume des produits fabriqués, pour savoir s’il y a amélioration
de la productivité et comment elle s’est répartie.
rvox.
chola
nal.s
o
rnati
554 T ROISIÈME PARTIE : LE CONTRÔLE , AIDE À LA DÉCISION

a. La notion de productivité

Notion clé
On peut définir la productivité comme le rapport entre une production et un facteur de production
(personnel, matériel, énergie...). L’évolution de ce rapport entre deux périodes caractérise l’évolution de
la productivité du facteur considéré. Le rapport entre la production en quantité et l’effectif du personnel de
production constitue un exemple classique de mesure de la productivité par tête.

4277
Cette définition s’inscrit dans les critères plus généraux d’efficience tels qu’ils ont été rappelés au

0797
chapitre 1. On peut d’ores et déjà formuler un certain nombre de remarques au sujet de cet
indicateur :

9:17
– d’abord, on note qu’il s’agit d’un critère partiel, attaché aux seuls aspects quantitatifs et qui ne
préjuge pas de la rentabilité ou de la profitabilité d’un produit ;

0.2.2
– on peut percevoir ensuite, les limites du concept : si la productivité influe sur les coûts
de production et garde une importance extrême, elle n’est plus le seul facteur dans le contexte

6.12
actuel de lutte concurrentielle, où la qualité et les délais jouent des rôles au moins aussi détermi-
nants ;
6:19
– enfin et surtout, les différents facteurs de productivité influent les uns sur les autres, de telle
sorte qu’il est difficile en certaines circonstances, de faire la part de chacun : l’introduction d’une
1631

machine nouvelle, un plan de formation et une restructuration des effectifs sont des opérations
conjointes qui peuvent contribuer à améliorer la productivité, mais dont les effets peuvent diffici-
:888

lement être dissociés.


Cette dernière remarque implique que l’on ne peut guère aborder l’analyse du surplus de
0774

productivité autrement que de manière globale. C’est pourquoi, on parle de « surplus de producti-
vité globale ».
1050

b. Le surplus de productivité globale


h:21
akec

Notion clé
Marr

La productivité globale est le rapport entre une productivité et l’ensemble des facteurs de production,
chacun d’eux étant pondéré par l’importance de sa participation dans les coûts.
NCG

L’existence de différents facteurs de production suppose que chacun d’entre eux participe à
E
com:

l’effort de productivité. S’il est difficile de faire la part de l’un ou l’autre facteur dans l’augmentation
(éventuelle) de cette dernière, il apparaît possible cependant, de rechercher la part des bénéfices
rvox.

revenant à chacun. Il faut donc d’abord, calculer le surplus de productivité et ensuite, seulement, il
sera possible de procéder à l’analyse de son partage.
chola
nal.s
o
rnati
C HAPITRE 19. G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 555

Notion clé
Le surplus de productivité globale est lui-même égal à la différence, pour deux périodes données, entre les
excédents de quantités produits et les excédents de quantités consommées, ces quantités étant évaluées en
coûts (ou prix) constants.

Cette définition nécessite d’être précisée, en particulier sur le plan des calculs.

2. La détermination du surplus de productivité globale

4277
Le calcul et la répartition du surplus obéissent à une logique de décomposition très classique. Il

0797
faut cependant tenir compte d’hypothèses sous-jacentes au modèle qui constituent autant de limites.

a. Hypothèses sous-jacentes au modèle

9:17
Plusieurs hypothèses doivent être retenues pour pouvoir mettre en œuvre le modèle. La

0.2.2
première d’entre toutes suppose que l’ensemble des charges de l’entreprise correspond à une
rémunération des facteurs de production : sont donc considérés comme tels, les fournisseurs, les

6.12
apporteurs de capitaux (actionnaires et prêteurs), les salariés, l’État enfin, qui contribue à la formation
des salariés et dirigeants, à l’entretien des voies de communication, assure la sécurité des hommes et
6:19
des transactions, etc. 4 Le surplus, s’il existe, se répartira sur ces différentes parties prenantes. Il peut
aussi aller au bénéfice des clients, s’il se traduit par une baisse de prix des produits vendus.
1631

Une deuxième hypothèse repose sur l’unicité de la production ou à tout le moins, la possibilité
de ramener les différents produits fabriqués à un élément commun.
:888

Une troisième hypothèse enfin, est que l’inflation est nulle. Il peut cependant être tenu compte
0774

de cette dernière en éliminant son impact à l’aide de calculs de coûts déflatés.

b. Calcul et décomposition formelle du surplus de productivité globale


1050

De manière générale, l’étude des écarts (chapitre 14) a montré que toute valeur pouvait être
décomposée en facteur volume et en facteur prix ou taux, ainsi :
h:21

DPQ ¼ P2 Q2  P1 Q1
akec

, DPQ ¼ ðP1 þ DPÞQ2  P1 Q1


en posant P2 ¼ P1 þ DP
Marr

alors DPQ ¼ P1 Q2 þ Q2 DP  P1 Q1
, DPQ ¼ P1 DQ þ Q2 DP
NCG

où Q représente les quantités ; P, un prix, un taux ou un coût ; D, la variation entre deux valeurs et
E
com:

les indices 1 et 2 représentent les valeurs à deux périodes différentes.


Le résultat final montre qu’une variation globale de valeur est égale à l’effet conjugué d’une
rvox.

variation imputable au seul volume (P1 DQ : différence de quantité d’une période à l’autre valorisée
au prix ou au taux initial) et d’une variation imputable au prix ou au taux (P2 DQ : différence de prix
chola

ou de taux valorisé aux quantités de la période 2) 5. Ce calcul peut être appliqué aussi bien aux

4. Il s’agit là naturellement, d’une notion très élargie de la notion de « facteur de production ».


nal.s

5. La variation de taux n’est pas « pure » au sens où elle incorpore une partie de la variation due au volume (voir le chapitre 14).
o
rnati
556 T ROISIÈME PARTIE : LE CONTRÔLE , AIDE À LA DÉCISION

produits vendus, aux matières premières achetées ou aux éléments qui constituent la valeur
ajoutée.
Sur cette base et de manière générale, si l’on considère que la variation de résultat peut être
considérée comme un surplus permettant de rémunérer une partie des facteurs de production (le
capital grâce aux dividendes, l’État avec l’impôt sur les bénéfices et les salariés lorsqu’il existe une
participation ou un intéressement), alors on peut poser l’égalité :
X
n

DPQ ¼ Dci Xi
i¼1

4277
P
n
où DPQ représente la variation globale de la production vendue (prix par quantité) et Dci Xi la

0797
i¼1
somme des variations des coûts des facteurs de production (Xi les quantités des différents facteurs
et ci leur coût).

9:17
La démonstration suivante, en mettant en application la distinction effet volume/effet prix mise
en évidence plus haut, montre de quelle manière se forme le surplus et comment il se répartit

0.2.2
(l’indice i n’est pas représenté pour les commodités de la démonstration) :
P

6.12
DPQ ¼ PDcX P
, P1 DQ þ Q P2 DP ¼ P c1 DX þ X2 Dc
, P1 DQ  c1 DX ¼ X2 Dc  Q2 DP 6:19
1631

où les indices 1 et 2 représentent les quantités et les prix/coûts aux périodes 1 et 2.


Le premier terme de l’équation représente le surplus de productivité globale, puisqu’il résulte
:888

bien de la différence des produits et des coûts des facteurs à prix ou coûts constants. Le second
membre montre quelle est la part imputable aux variations de prix ou coûts.
0774

Dans une vision idéale du surplus, celui-ci devrait profiter équitablement aux différents facteurs
de production et permettre éventuellement de baisser les prix de vente, afin que les produits
1050

demeurent concurrentiels sur le marché. Les hausses de coûts des facteurs et, le cas échéant, la
baisse de prix des produits vendus indiquent les bénéficiaires de cette répartition à l’image de la
h:21

figure 19.1.
akec

Figure 19.1. La répartition du surplus de productivité globale


Marr

Actionnaires
Fournisseurs
NCG

Prêteurs
E
com:

État Personnel
rvox.
chola

Clients
nal.s

Entreprise
o
rnati
C HAPITRE 19. G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 557

On constate dans bien des cas, que certains de ces différents éléments, loin de bénéficier du
surplus, contribuent au contraire, à son augmentation. Ils constituent alors une forme de subven-
tionnement pour les autres facteurs et sont appelés pour cette raison des « héritages ».

B. L’analyse du surplus de productivité globale


La décomposition et l’analyse du surplus de productivité globale seront conduites à travers un
exemple.

4277
1. La formation du surplus de productivité globale

0797
Étude de cas : la société Gustave Miremont

9:17
La société Gustave Miremont est une PME landaise spécialisée dans la fabrication d’un plat régional réputé

0.2.2
qu’elle vend conditionné en bocaux. Elle connaît depuis quelques années, des difficultés liées à son mode
artisanal de production et le fils qui a repris l’affaire a mené une restructuration de l’entreprise. Ainsi, sur un

6.12
effectif de 10 personnes, il n’a pas remplacé un départ à la retraite et il a préféré sous-traiter entièrement le
conditionnement, après avoir dû licencier une employée pour raisons économiques. Parallèlement, il a fait
6:19
l’acquisition d’une machine destinée à améliorer la productivité, pour un prix de 840 000 E, financée à
concurrence de 440 000 E par un emprunt et il a instauré la gestion à flux tendus. Il a également mis en
1631

place une véritable gestion de trésorerie lui permettant d’éviter le recours à l’escompte, comme par le
passé. Cet effort s’est immédiatement traduit par un retour aux bénéfices l’année suivante. Soucieux de
:888

mieux connaître les gains de productivité réalisés et la manière dont ceux-ci se sont répartis, il a mis en
œuvre la méthode du surplus de productivité globale, apprise au cours de ses études.
0774

Les comptes de résultat des deux années successives se présentent comme suit :
1050

Compte de résultat N
Charges Produits
h:21

Comptes Quantités Coût Montant Comp-


tes Quantités Coût Montant
akec

Achats matières 17 400 32 556 800 Ventes 10 875 295 3 208 125
Marr

Services extérieurs 2 800 148 414 400


NCG

Impôts et taxes 270 000

Charges de personnel 10 154 000 1 540 000


E
com:

Charges financières 275 000 0,10 27 500


rvox.

Dot. aux amortissements 9 000 000 0,05 450 000 Perte d’exploitation 50 575

Total des charges 3 258 700 Total des produits 3 258 700
chola
nal.s
o
rnati
558 T ROISIÈME PARTIE : LE CONTRÔLE , AIDE À LA DÉCISION

Compte de résultat N+1


Charges Produits

Comptes Quan- Coût Montant Comp- Quan- Coût Montant


tités tes tités
Achats matières 19 600 30 588 000 Ventes 12 250 290 3 552 500

Services extérieurs 4 040 150 606 000

Impôts et taxes 302 400

4277
Charges de personnel 8 150 000 1 200 000

Charges financières 600 000 0,08 48 000

0797
Dot. aux amortissements 9 840 000 0,06 590 400

9:17
Bénéfice d’exploitation 217 700

0.2.2
Total des charges 3 552 500 Total des produits 3 552 500

6.12
Certaines hypothèses ont dû être posées pour construire ces comptes de résultat et faire apparaître des
facteurs coûts et quantités. Ont été retenus les facteurs pouvant être considérés comme a priori à l’origine
6:19
de la charge ou du produit. Ces hypothèses sont les suivantes et ne doivent pas être considérées comme
une règle générale :
1631

– services extérieurs : heures sous-traitées ;


– charges de personnel : nombre de personnes (on aurait pu retenir le nombre d’heures totales travaillées) ;
:888

– charges financières : masse des capitaux empruntés ;


– amortissements : valeurs brutes des immobilisations ;
0774

– s’agissant des impôts et taxes, on considérera que la variation est essentiellement imputable aux taux.
Sur la base de ces comptes de résultat, le calcul du surplus de productivité globale peut être résumé dans le
1050

tableau ci-après :

Facteurs de production Augmentation de la production


h:21

Variation Coûts de Variation Prix de


akec

des période 1 Montant des période 1 Montant


quantités quantités
Marr

DX c1 DQ  c1 DQ P1 DQ  P1
Achats matières 2 200 32 70 400 1 375 295 405 625
NCG

Services extérieurs 1 240 148 183 520


E

Impôts et taxes 0 0 0
com:

Charges de personnel –2 154 000 – 308 000


rvox.

Charges financières 325 000 0,10 32 500

Dot. aux amortissements 840 000 0,05 42 000


chola

Total 20 420 405 625


nal.s

Surplus de productivité globale 385 205


o
rnati
C HAPITRE 19. G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 559

Le tableau est construit à partir du compte de résultat différentiel, en mettant en évidence l’effet « volume »
sur les facteurs de production, d’une part ; sur la production elle-même, d’autre part.
On voit ainsi apparaître par différence, un surplus de 385 205 E. Celui-ci est dû à deux facteurs : une
augmentation relativement moins rapide de la majeure partie des facteurs de production, comparativement
à celle de la production, et des gains considérables sur le personnel découlant de la diminution des effectifs
(et indirectement de l’investissement réalisé dans le matériel de conditionnement).

2. La rémunération des facteurs et la répartition du surplus

4277
de productivité globale
a. Détermination du compte de surplus

0797
L’étude du partage du surplus de productivité globale nécessite au préalable de décomposer le
résultat en fonction des variations de coûts et de prix. Le compte de résultat différentiel résultant

9:17
des variations imputables aux coûts et aux prix permet de connaître les bénéficiaires des gains de
productivité.

0.2.2
6.12
Étude de cas : la société Gustave Miremont (suite)
6:19
Les différents calculs pour la société Gustave Miremont sont résumés dans le tableau ci-après :
1631

Compte de résultat différentiel


:888

Facteurs de production Augmentation de la production


Quantité Quantité
0774

Variation de Variation de
de coûts périodes Montant de coûts périodes Montant
1050

2 2
Dc X2 X2  Dc DP Q2 Q2  DP
h:21

Achats matières 2,00 19 600 – 39 200 – 5,00 12 250 – 61 250


akec

Services extérieurs 2,00 4 040 8 080


Impôts et taxes – 0 32 400
Marr

Charges de personnel – 4 000 8 – 32 000


– 0,02 – 12 000
NCG

Charges financières 600 000


Dot. aux amortissements 0,01 9 840 000 98 400
E
com:

Total 55 680 – 61 250


Variation globale – 116 930
rvox.

Vérification : 385 205 (SPG) + (– 116 930) = 268 275 qui correspond bien à la variation du résultat entre
chola

les deux périodes.


Ce tableau montre des disparités dans les situations. Ainsi, certains facteurs de production ont une variation
nal.s

négative et la production est elle-même négative. Le fait que ces derniers concèdent des avantages au lieu
o
rnati
560 T ROISIÈME PARTIE : LE CONTRÔLE , AIDE À LA DÉCISION

de profiter du surplus de productivité globale va conduire à augmenter les ressources à répartir en sus de la
part du surplus de productivité globale. Rappelons que, dans cette terminologie spécifique, les « désavan-
tages » sont appelés « héritages ».
Le recoupement des deux tableaux, le premier permettant de calculer le surplus et le second permettant
de connaître sa répartition, aboutit au « compte de surplus » proprement dit :

Emplois Ressources
Clients 61 250 SPG 385 205
Sous-traitants 8 080 Héritages

4277
État 32 400 Fournisseurs MP 39 200

0797
Capital technique 98 400 Personnel 32 000
Actionnaires* 268 275 Prêteurs 12 000

9:17
Total 468 405 Total 468 405

0.2.2
* Variation globale du résultat

Les fournisseurs de matières premières, le personnel et les prêteurs contribuent dans ce cas de figure à

6.12
augmenter le surplus de productivité globale 6 et constituent à ce titre des « héritages ». En revanche, les
sous-traitants, l’État, le matériel technique et surtout les actionnaires sont les bénéficiaires de l’ensemble des
6:19
ressources dégagées. S’agissant du personnel, l’explication tient au fait qu’une personne est partie à la
1631
retraite. Or, on peut supposer qu’elle était mieux payée que les autres, étant en fin de carrière. Si elle
avait été remplacée, il se serait agi d’un pur effet noria. Le personnel pourrait néanmoins arguer que la
productivité a augmenté, sans qu’il en ait tiré un profit supplémentaire. Le capital technique a été bien doté,
:888

mais cela est logique, compte tenu de l’investissement nouveau. Les clients ont été également gagnants dans
0774

l’opération. On peut supposer toutefois que la baisse des prix était rendue nécessaire à cause de la
concurrence. C’est finalement, le chef d’entreprise qui a le plus bénéficié du surplus. Une telle configuration
serait probablement explosive dans une grande société. Il est clair que les conditions d’exploitation sont ici
1050

différentes, mais elles devraient entraîner pour l’avenir une redistribution des cartes au profit des salariés.
h:21

b. Portée et limites des comptes de surplus


akec

Les comptes de surplus ont certainement constitué une réelle innovation dans la recherche
d’une meilleure analyse de la productivité et de sa répartition. Toutefois, outre les critiques adres-
Marr

sées au modèle, qui tiennent en grande partie à ses hypothèses restrictives, il contient en germe son
propre rejet par le monde de l’entreprise. De fait, il est vite apparu comme un outil de négociation
entre salariés et patrons. Mais ni les uns ni les autres ne l’ont finalement accepté : les premiers y ont
NCG

vu un outil permettant de justifier une certaine austérité des salaires, voire des licenciements ; les
seconds ont craint de perdre une partie de leur pouvoir de décision en matière de salaires.
E
com:

Par ailleurs, sur le plan technique, l’évaluation du surplus souffre d’une certaine subjectivité dans
le choix des bases de calculs et il est dès lors aisé de le contester.
rvox.

Enfin et surtout, le contexte industriel a changé et les aspects qualitatifs ont pris une telle
importance que les gains de productivité perdent une grande partie de leur signification s’ils ne
chola

s’accompagnent pas de gains de qualité, plus difficilement mesurables et attribuables...


nal.s

6. Certains auteurs parlent à ce sujet de « surplus de productivité totale ». Cette expression ne sera pas retenue, car elle laisserait à
penser que les héritages contribuent directement à l’augmentation de la productivité, ce qui est faux.
o
rnati
C HAPITRE 19. G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 561

L’essentiel
u La masse salariale est constituée de l’ensemble des salaires et charges sociales versées au titre
d’une population donnée au cours d’une période. Elle comprend l’ensemble des salaires et
majorations, les avantages en nature, les commissions, la majeure partie des primes, les charges
patronales, les primes non soumises à charges sociales figurant sur le bulletin de paie et les
indemnités liées au départ également non soumises à charges sociales.
u Les facteurs d’évolution de la masse salariale sont les hausses de salaires, les augmentations (ou

4277
diminutions) d’effectifs, les modifications de la structure et les remplacements (effet de noria). Les
augmentations de salaires se mesurent en niveau ou en masse et ont une incidence sur le futur

0797
(effet de report).
u L’effet GVT (glissement-vieillesse-technicité) est le résultat des augmentations de salaires dues à

9:17
l’ancienneté, des promotions individuelles au mérite et des changements de catégorie liés à une
augmentation du niveau de qualification.

0.2.2
u Les budgets base zéro (BBZ) constituent une méthode de budgétisation des services fonctionnels
(notamment la direction, l’administration, les services généraux, etc.). Ils reposent sur un décou-

6.12
page de l’organisation par centre de décision et sur l’obligation pour chaque responsable de
déterminer les objectifs de son service et les moyens à mettre en œuvre, en proposant des
6:19
solutions alternatives. Chaque activité est ainsi remise en question dans ses fondements. L’éva-
luation des demandes est ensuite effectuée par la hiérarchie selon des modalités variables. La
1631

méthode n’est plus guère appliquée à cause de sa lourdeur, de son coût et du stress important
qu’elle engendre chez le personnel.
:888

u Le surplus de productivité globale est une méthode permettant de mesurer l’accroissement de la


0774

productivité et la manière dont cette dernière a été répartie. Elle est fondée sur une décompo-
sition du résultat en effet « prix » et effet « volume ». Elle peut constituer un élément appréciable
1050

dans les discussions entre la direction et les salariés sur la politique salariale. Elle est cependant
critiquable en raison de ses hypothèses restrictives (firmes mono-productrices, gains de produc-
h:21

tivité mesurés seulement en quantité, etc.).


akec
Marr
NCG
E
com:
rvox.
chola
nal.s
o
rnati
562 T ROISIÈME PARTIE : LE CONTRÔLE , AIDE À LA DÉCISION

Testez-vous !

Vrai / Faux
1. Les rémunérations des intérimaires ne font pas partie de la masse salariale.
q Vrai
q Faux

4277
2. L’effet en niveau traduit l’évolution des salaires en pourcentage entre deux dates
données.

0797
q Vrai
q Faux

9:17
3. L’effet en masse traduit l’impact d’une augmentation du nombre de salariés pour
deux périodes données.

0.2.2
q Vrai
q Faux

6.12
4. L’effet de noria exprime le résultat d’un remplacement à effectif identique, de
salariés par d’autres salariés.
6:19
q Vrai
1631

q Faux
5. L’effet de noria se traduit généralement par une hausse globale des salaires.
:888

q Vrai
q Faux
0774

6. L’effet de report représente l’incidence en masse sur l’année N+1, de mesures


d’augmentation prises au cours de l’année N.
1050

q Vrai
q Faux
h:21

7. L’effet de structure est lié au statut économique de l’entreprise (filiale, holding,


établissement, etc.).
akec

q Vrai
q Faux
Marr

8. L’effet GVT est un indicateur mis en place au sein de la SNCF.


q Vrai
NCG

q Faux
E

9. La méthode des budgets base zéro consiste à obliger les centres de coûts à trouver
com:

des sources extérieures de financement.


q Vrai
rvox.

q Faux
10. Le surplus de productivité totale constitue un concept plus adapté que celui de
chola

surplus de productivité globale.


q Vrai
nal.s

q Faux
o
rnati
C HAPITRE 19. G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 563

11. Le surplus de productivité globale mesure l’augmentation de la production dans


une proportion supérieure à celle des facteurs utiles.
q Vrai
q Faux
12. Une augmentation du prix de vente se traduit par un héritage pour la société.
q Vrai
q Faux
13. La méthode de calcul du surplus de productivité globale est incompatible avec
une vision stakeholder de l’entreprise.

4277
q Vrai
q Faux

0797
14. Le surplus de productivité globale est équivalent à la notion de valeur ajoutée
dans le compte de résultat (au niveau des soldes intermédiaires de gestion).
q Vrai

9:17
q Faux

0.2.2
15. Le surplus de productivité globale correspond à de la création de valeur.
q Vrai

6.12
q Faux

6:19
1631
:888
0774
1050
h:21
akec
Marr
NCG
E
com:
rvox.
chola
nal.s
o
rnati
564 T ROISIÈME PARTIE : LE CONTRÔLE , AIDE À LA DÉCISION

Testez-vous ! Corrigé
......................................................................................................................
. .
. .
. .
.
.
.
.
Vrai / Faux .
.
.
.
. .
.
. 1. Faux. Ces rémunérations rentrent dans la masse salariale, surtout si elles ont un caractère .
.
. .
. .
.
.
récurrent. .
.
. .
.
.
2. Vrai. C’est la définition même de l’effet en niveau. .
.
. .
3. Faux. Cette définition correspond à celle de l’effet d’effectif. L’effet en masse, quant à lui,

4277
. .
. .
. .
.
.
traduit l’impact d’une augmentation de salaire pour deux périodes données. Il se mesure par .
.
. .
. le rapport : salaire annuel N+1/Salaire annuel N. .

0797
. .
. .
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. 4. Vrai. C’est la définition même de l’effet de noria. .
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5. Faux. C’est plutôt l’inverse qui se produit. En effet, les personnels qui partent sont généra-

9:17
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lement remplacés par de plus jeunes, moins bien rémunérés. .
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0.2.2
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6. Vrai. C’est la définition même de l’effet de report. .
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7. Faux. L’effet de structure découle des changements de catégorie professionnelle parmi les .
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6.12
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employés de l’entreprise. .
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. 8. Faux. L’effet de glissement, vieillesse, technicité – mieux connu sous le sigle de GVT – .
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désigne les facteurs d’évolution structurels de la masse salariale : 6:19
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. – le glissement représente les variations positives des salaires, dont celles liées au mérite et .
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1631
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non à l’ancienneté ; .
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– le vieillissement représente les améliorations des salaires dues à l’ancienneté des employés ; .
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:888

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– la technicité représente les améliorations des rémunérations engendrées par un change- .
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ment de qualification des salariés (à la suite d’un stage, d’une formation ou de l’obtention .
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0774

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d’un diplôme). .
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. 9. Faux. Le principe fondamental sur lequel repose la méthode consiste à remettre en question .
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1050

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toute dépense : chaque responsable doit ainsi justifier de l’existence même de son service et .
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fournir une explication pour toute dépense engagée. Il n’a pas l’obligation de trouver de .
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h:21

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financements extérieurs à ceux fournis par l’entité. .
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. 10. Faux. Le surplus de productivité totale, présenté comme la somme du surplus de produc- .
akec

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tivité globale et des différents héritages possibles, est un concept peu approprié. En effet, les .
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. héritages ne sont pas issus d’une variation de la productivité et, à ce titre, ils ne contribuent .
Marr

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. pas à augmenter le surplus de productivité globale. Ils ne font qu’accroître le montant total .
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. de la valeur à répartir. .
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NCG

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11. Vrai. Le SPG mesure l’augmentation du volume de production au-delà de ce que l’aug- .
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mentation des facteurs devrait produire. .
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E

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. 12. Vrai. L’augmentation du prix de vente revient à l’entreprise. Dans une conception plus .
com:

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moderne du SPG, l’augmentation du prix peut aussi être la traduction d’une amélioration du .
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. produit ou de ses fonctionnalités. .
rvox.

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. 13. Faux. Au contraire, la méthode, en posant le problème de la création de valeur et de sa .
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répartition dans l’entreprise, est tout à fait appropriée à une vision stakeholder même si elle .
chola

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est très antérieure dans le temps aux développements consacrés à cette approche. .
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. 14. Faux. La valeur ajoutée correspond aux consommations ajoutées aux éléments provenant .
nal.s

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de l’extérieur et ne traduit nullement une augmentation de la productivité. .
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o
rnati
C HAPITRE 19. G ESTION DES RÉMUNÉRATIONS 565

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15. Vrai. Il s’agit d’une question complexe. En finance, la création de valeur est mesurée par .
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. exemple par la VAN. Dans le cas présent, la croissance du SPG traduit une création de .
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. valeur par rapport en termes de rendement de l’actif, ce qui in fine, contribue à la création .
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de valeur financière. Il n’est pas forcément pertinent de réduire la valeur à sa conception .
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financière. Ainsi, si la firme contribue à assainir l’environnement, la contrepartie financière a .
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des chances d’être négative, mais il y a bien création – ou préservation – de valeur sur le .
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plan social. .
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9:17
0.2.2
6.12
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akec
Marr
NCG
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com:
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