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ANNEE ACADEMIQUE : 2023 -2024

LICENCE 1 SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION


STATISTIQUE ET ECONOMIE APPLIQUEE

INTRODUCTION A LA MICROECONOMIE
THEORIE DU PRODUCTEUR ET STRUCTURES DE MARCHE

DIARRASSOUBA Alliou Salihini


Docteur en Sciences Economiques
Université Jean Lorougnon Guédé Daloa
Tel: (+225) 07 08 22 72 74
Email : diassa2000@hotmail.fr
Abidjan - Côte d'Ivoire

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ANNEE ACADEMIQUE : 2023 -2024
Introduction générale
Comme rappelé dans la première partie du programme de ce cours pour les Licence 1, la
microéconomie étudie les comportements individuels des agents économiques et leur
interdépendance dans un postulat de rationalité desdits agents. Le second acteur le plus
important dans l’étude de cette branche, après le consommateur, est l’entreprise aussi
dénommée producteur, firme,....

Ce cours, théorie du producteur, est la suite de celui de la théorie du consommateur en guise


d’introduction à la microéconomie. Il est axé sur le producteur en tant qu’agent rationnel dont
l’activité consiste à transformer des biens et services intermédiaires (matières premières,
facteurs de production : capital et travail essentiellement) en biens et services finaux pour la
consommation. L’objectif du producteur est donc de maximiser son profit tout en minimisant
ses coûts.

Cet objectif, apparemment simple à mettre en œuvre, révèle une triple contrainte à maitriser ou
du moins à analyser par l’entreprise, quelle que soit sa taille ou son statut juridique. Il s’agit du
procédé de fabrication ou technologie de production (comment produire ?), de la demande à
satisfaire (pour qui produire ?) et de son positionnement sur le marché afin d’être compétitive
(quel prix appliqué et /ou quelle quantité produire relativement à la concurrence ?)

Dès lors, ce cours vise à comprendre les stratégies de production des entreprises relativement à
leurs objectifs de maximisation de profit et de minimisation des coûts dans un environnement
de concurrence pure et parfaite. De façon spécifique, il cherche à : (i) comprendre les
caractéristiques de la technologie de production dans une entreprise, (ii) Analyser les diverses
fonctions de coûts de production du producteur, (iii) Déterminer les mécanismes du choix
optimal de production pour une firme, et (iv) Analyser les conditions de la demande et de l’offre
du producteur dans un environnement de concurrence pure et parfaite.

Ce cours, pour rappel, dispensé pour le second semestre, est adressé en priorité et
essentiellement aux étudiants inscrits en Licence 1 de Sciences Economique et de Gestion et en
Statistique et Economie Appliquée de l’Université Polytechnique de Bingerville ( UPB en Côte
d’Ivoire). Aussi, a-t-il été conçu conformément au profil de ces étudiants et à la progression
adoptée par les dirigeants de cette institution, et est susceptible d’être amélioré dans d’autres
cadres. Ensuite, il pourrait servir à tout autre étudiant ayant un centre d’intérêt en économie et
en gestion, souhaitant s’initier ou approfondir sa culture économique. Enfin, il pourrait être
destiné à toute personne désirant comprendre les analystes de cette discipline qui ont recourt
très souvent à l’analyse des comportements économiques.

Au demeurant, nous sommes ouverts et disposés à toutes critiques et suggestions susceptibles


d’améliorer ledit document.

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Chapitre 1 : TECHNOLOGIE DE PRODUCTION
L’entreprise ou le producteur ou la firme,... est une entité économique qui rassemble et combine
des facteurs de production (biens, travail,...) pour les transformer en d’autres biens et services
grâce à sa technologie. La technologie de la firme porte donc sur la description des facteurs de
production et du processus de production (matérialisée par la fonction de production) d’un bien.
En d’autres termes il s’agit d’analyser les facteurs de production et la fonction de production
de cette entreprise. C’est la technologie de l’entreprise qui détermine la combinaison
productive : processus de détermination des proportions des différents facteurs de productions
(inputs) afin d’obtenir une certaine quantité de produit (outputs).

Source : YILDIZOGLU, 2009


1-Les facteurs de production
On appelle facteur de production, les inputs ou encore intrants utilisés dans le processus de
production. On relève en général deux grandes catégories :
- Le travail : quantité et qualité de main d’œuvre disponible
- Le capital : essentiellement le capital technique composé de capital fixe (terrains,
bâtiments, installations, machines,...) et de capital circulant (énergie, matières
premières, produits semi-finis,...)
N.B : les facteurs de production peuvent être :
-Fixes ou variables : la fixité ou la variabilité des facteurs de production est liée à la période
considérée. Les facteurs sont susceptibles de changer positivement ou négativement avec
l’évolution de l’activité de l’entreprise dans la longue période. En courte période, les facteurs
sont considérés en général comme fixes, surtout le facteur capital (machines, terres agricole,...)

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-Complémentaires ou substituables : Deux facteurs sont substituables quand on peut remplacer
une certaine quantité d’un des facteurs par une quantité supplémentaire de l’autre tout en
gardant le même niveau de production. La terre et les engrais dans l’agriculture sont des facteurs
de cette nature, de même que le travail et les machines dans l’industrie. Si deux facteurs doivent
toujours être combinés dans les mêmes proportions alors ils sont complémentaires.

La technologie utilisée par une entreprise est essentiellement traduite par sa fonction de
production.

2-Fonction de production
La fonction de production résume les caractéristiques technologiques et organisationnelles
d’une firme. C’est la formalisation mathématique de la relation entre les quantités produites
(outputs) et les inputs utilisés sur une période donnée (courte ou longue).
Le producteur peut utiliser différentes combinaisons productives qui définissent son ensemble
de production. L’ensemble de production est l’ensemble de tous les plans de production
réalisables ; c’est-à-dire, l’ensemble de toutes les combinaisons de facteurs de production et
de quantité de biens produits techniquement réalisables. Toutefois, une seule combinaison
permet de maximiser la fonction de production. La fonction de production définit donc la
frontière de l’ensemble des combinaisons inputs-outputs réalisables par la firme.
A titre d’illustration graphique, en supposant une situation où un seul input x permet de produire
un output y, dire que le point (x,y) appartient à l’ensemble de production revient à dire qu’il est
techniquement possible de produire la quantité de bien y à partir de la quantité x de facteur.

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Ainsi la fonction de production de court terme, en supposant le capital k constant, peut être
formulée comme suit :
̅ , 𝐿) = 𝑓(𝐿)
𝑞 = 𝑓(𝐾

𝑞 = 𝑓(𝐿)

𝑞 = 𝑓( 𝐿)
𝑞1

𝑞2

𝐿1 𝐿
Avec deux inputs, la fonction de production mesure la quantité maximale de bien qu’il est
possible de produire avec les quantités des deux biens.

y = q = f ( x1, x 2 ) = f (k , L)

𝑞⬚

𝐿
3- Productivité moyenne et Productivité marginale (ou produit marginal)
La productivité est au cœur du débat économique. Elle apparaît généralement sous la forme
d’un rapport entre la production totale et un facteur de production (le travail ou le capital ou les
deux à la fois).
On appelle productivité moyenne ou produit moyen le rapport de la production par la quantité
de facteurs de production utilisée. On peut calculer la productivité moyenne du travail et du
PT PT
capital comme suit : PML = ; PMK =
L K
La productivité marginale ou produit marginal d’un facteur désigne l’augmentation de l’output
(quantité de bien produit) qui résulte d’une augmentation (une unité additionnelle) de la

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quantité de ce facteur. On peut calculer la productivité moyenne du travail et du capital comme
suit :
PT PT PT PT
PmL = = ; PmK = =
L L K L

Dans le processus de production, l’on observe une variation des différents produits
susmentionnés en fonction des phases de production. Ces variations permettent de déterminer
la zone d’application de la loi des rendements marginaux décroissants.
4- Loi des rendements marginaux décroissants
Selon la loi des rendements marginaux décroissants si l’on maintient constants tous les facteurs
de production sauf un, tout accroissement du facteur variable au-delà d’une certaine quantité
entraîne une diminution régulière de son produit marginal.

En d’autres termes, si le produit marginal d’un facteur de production est décroissant (PmL) à
mesure que la quantité utilisée de ce facteur augmente(PML), on parle alors de des rendements
marginaux décroissants (ici la zone entre x = 4 et x = 8,5).
C’est une caractéristique habituelle des processus de production. (Exemple d’une exploitation
agricole : facteur terre constant, facteur travail qui augmente).
Ainsi, on peut déterminer trois phases de production :
- La zone 1 est qualifiée de zone de sous-utilisation du facteur capital. L’entrepreneur
ne produira pas dans cette phase puisque le PM du facteur variable s’accroît et

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l’augmentation du PM implique une baisse du coût unitaire du produit obtenu.
dPmL
PmL 0 et 0
dL
- La zone 2 : zone de production efficiente ou zone de validité de la fonction de
dPmL
production à court. PmL 0 et 0
dL
- La zone 3 : zone surutilisation anti-économique du facteur capital. Le producteur ne
produira pas dans cette phase puisqu’il peut alors obtenir un produit plus élevé en
utilisant moins du facteur variable. PmL 0
5-Isoquantes et taux marginal de substitution technique (TMST)

5.1- Les isoquantes


Les courbes d’isoquantes ou iso-produit sont similaires aux courbes d’indifférence du
consommateur. Une isoquante, notée Io associée à une technologie et à un niveau de produit Y0
donné, est l’ensemble de toutes les combinaisons de facteurs qui permettent de produire
exactement Y0. En d’autres termes, c’est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de
facteurs L et K qui procurent au producteur un niveau de production identique.

𝐼1
𝐼0

𝐿
Les courbes d’isoquantes vérifient un certain nombre de propriétés :
- La pente est négative ; en d’autres termes les courbes sont décroissantes
- Plus la courbe s’éloigne de l’origine, plus le niveau de production est élevé (I1 ˃ Io)
- Les courbes ne peuvent jamais se croiser (se couper)
- Les courbes sont convexes

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5.2-Le taux marginal de substitution technique (TMST) ou la mesure de la substituabilité
entre facteurs de production
A travers les isoquantes, l’on observe que le producteur peut substituer un facteur à un autre
tout en maintenant constant le niveau de production. Le taux auquel cette substitution a lieu est
appelé «taux marginal de substitution technique » et est égal à l’opposé de la pente de
l’isoquante (ou sa valeur absolue). Le taux marginal de substitution technique mesure
l’ajustement de la quantité d’input nécessaire pour maintenir le niveau d’output constant quand
la quantité de l’autre input varie.
Pour le cas de deux facteurs, Le taux marginal de substitution technique (TMST) du facteur j
au facteur i (TMSTj/i) est la quantité minimale du facteur i qui peut compenser une baisse
d’une quantité variable du facteur j tout en maintenant constant le niveau de production.
Par exemple, Le 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿/ 𝐾 désigne combien d’input L doit-t-on substituer pour une
augmentation d’une unité de l’input K pour garder le même niveau d’output.
𝜕𝑞 𝜕𝑞
𝑑𝑞 = 𝑑𝐾 + 𝑑𝐿 = 𝑃𝑚𝐾 × 𝑑𝐾 + 𝑃𝑚𝐿 × 𝑑𝐿 = 0
𝜕𝐾 𝜕𝐿
𝑑𝐿 𝑃𝑚𝐾
⇒− = = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿/𝐾
𝑑𝐾 𝑃𝑚𝐿
Si nous désignons les variations totales de L et K par L et K , on peut réécrire comme
suit :
𝛥𝑞 = 𝑃𝑚𝐾 × 𝛥𝐾 + 𝑃𝑚𝐿 × 𝛥𝐿 = 0
𝛥𝐿 𝑃𝑚𝐾
⇒− = = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿/𝐾
𝛥𝐾 𝑃𝑚𝐿

N.B : à l’optimum du producteur, le TMST est égal au rapport des prix des facteurs de
𝑃𝐾
production (les inputs) ; 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿/𝐾 = 𝑃𝐿

6- Rendements d’échelle
La notion de rendements d’échelle permet de faire le lien entre la variation des facteurs de
production utilisées et la quantité des outputs. Ils indiquent dans quelle proportion varie le
niveau de l’output lorsque l’on fait varier tous les inputs simultanément et dans la même
proportion.
Les rendements d’échelle sont : décroissants, constants ou croissants.
En considérant la fonction de production sous la forme : 𝑞 = 𝑓(𝐾, 𝐿)
Pour λ > 1 la proportion de variation de K et L alors,
Si 𝜆𝑞 = 𝑓(𝜆𝐾, 𝜆𝐿) = 𝑓(𝐾, 𝐿) : le rendement d’échelle est constant

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Si 𝜆𝑞 = 𝑓(𝜆𝐾, 𝜆𝐿) > 𝑓(𝐾, 𝐿) : le rendement d’échelle est croissant
Si 𝜆𝑞 = 𝑓(𝜆𝐾, 𝜆𝐿) < 𝑓(𝐾, 𝐿) : le rendement d’échelle est décroissant
Pour les fonctions de production de type Cobb-Douglas qui sont généralement de forme :

f (K , L) = A K  L où A, α et β sontpositifs
On retient le principe suivant :
Si α+β <1 les rendements d’échelle sont décroissants
Si α+β =1 les rendements d’échelle sont constants
Si α+β >1 les rendements d’échelle sont croissants.

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Chapitre 2 : FONCTIONS DE COUTS DE PRODUCTION ET CHOIX OPTIMAL DU
PRODUCTEUR
1-Fonctions de coûts
L’analyse des fonctions de coûts consiste à établir le lien entre le niveau de production et le
coût minimum que celui-ci implique. Il existe différents coûts de production de l’entreprise
(fixe, variable, total, moyen et marginal) qui englobent à la fois les coûts explicites et les coûts
implicites de l’entreprise.
Les coûts explicites représentent les dépenses effectivement réalisées par l’entreprise pour
l’acquisition des matières premières et les charges salariales nécessaires à la production du bien.
Les coûts implicites représentent la valeur estimée des facteurs de production qui sont la
propriété de l’entreprise si ces facteurs étaient employés à d’autres usages. Il s’agit par exemple
du temps personnel de travail de l’entrepreneur ou d’un local qui aurait été mis en location. On
peut parler de coût d’opportunité.
Les coûts explicites et Les coûts implicites ne dépendent pas de la période ; ils sont présents à
court et long terme.
La différence entre le court terme et le long terme est essentiellement traduit par la variation ou
non de l’ensemble des facteurs de production. A court terme, certains facteurs de productions
ne varient pas, restent fixes. En général, le facteur le capital ne varie pas, reste fixe quand le
facteur travail varie. Mais à long terme, tous les facteurs de productions varient. Toutefois, la
définition d’une longue période est fonction du secteur d’activité et des spécifiés de l’entreprise
elle-même.
1.1- Les fonctions de coûts de court terme
1.1.1- Coût total, coût fixe et coût variable
Le coût total représente l’ensemble des dépenses de l’entreprise. A court terme, il est
décomposé en coût fixe et en coût variable.
Le coût fixe total (CFT) représente l’ensemble des dépenses (explicites et implicites) réalisées
régulièrement par l’entreprise indépendamment de la quantité produite. Il ne varie pas avec la
quantité produite.
Le coût variable total (CVT) représente la somme des montants dépensés pour chaque facteur
variable: matières premières, main d’œuvre contractuelle, contributions indirectes, intérêts des
emprunts à court terme,…

𝐶𝑇(𝑞) = 𝐶𝐹𝑇 + 𝐶𝑉𝑇(𝑞)

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1.1.2- Coût moyen et coût marginal


Le coût moyen mesure ce que coûte en moyenne une seule unité d’un bien donné. Il désigne la
quantité de bien produite par unité de facteur de production. Comme le cout total, il peut être
subdivisé, ici, en coût fixe et en coût variable.
Ainsi, 𝐶𝑀(𝑞) = 𝐶𝐹𝑀 + 𝐶𝑉𝑀(𝑞)

𝐶𝑇(𝑞) 𝐶𝐹𝑇 𝐶𝑉𝑇(𝑞)


Ou encore : 𝐶𝑀 = = + = 𝐶𝐹𝑀(𝑞) + 𝐶𝑉𝑀(𝑞)
𝑞 𝑞 𝑞

Le coût marginal représente le coût engendré (l’accroissement de coût) suite à la production


d’une unité supplémentaire.

∆𝐶𝑇(𝑞) ∆𝐶𝑉(𝑞) CT(q )


Il est calculé comme suit : 𝐶𝑚 = = ou encore Cm =
∆𝑞 ∆𝑞 q
Il peut exister trois types de relations entre les fonctions de CM et de Cm :
𝐶𝑀 > 𝐶𝑚 : La courbe de CM est décroissante

𝐶𝑀 < 𝐶𝑚 : La courbe de CM est croissante

𝐶𝑀 = 𝐶𝑚 : La courbe de CM est à son minimum

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1.2- Les fonctions de coûts de long terme : cout total, moyen et marginal
A long terme, le cout total ne comprend pas de coût fixe. Le corolaire est que la fonction de
coût total est confondue à celle du coût variable. Ainsi, on aura que le coût total de long terme
(CTL), le coût moyen de long terme (CML) et le coût marginal de long terme (CmL).
Le coût total de long terme (CTL), est le coût minimum de production d’un niveau donné
d’output quand l’entreprise peut ajuster tous les facteurs de production.
𝐶𝑇L(𝑞) = 𝐶𝑉𝑇L(𝑞)

Le coût moyen de long terme (CML) est le coût unitaire minimum de production de chaque
niveau possible du produit.
CTL (q )
CML =
q
Le coût marginal de long terme (CmL) indique le montant minimum d’accroissement du coût
lorsque le produit augmente, et le montant maximum que l’on peut économiser lorsque le
niveau du produit est réduit.
CTL(q )
CmL =
q

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2-Contrainte budgétaire du producteur


L’acquisition des facteurs de production sur les marchés des facteurs entraîne des coûts
supportés par le producteur et lui impose une contrainte de budget. Ces dépenses effectuées par
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l’entreprise constituent sa contrainte budgétaire car elle ne peut dépenser ce qu’elle ne possède
pas (son budget (𝐶𝑇) : 𝑟𝐾 + 𝑤𝐿 ≤ 𝐶𝑇).
Cette contrainte est représentée par la droite d’isocoût. Cette droite représente l’ensemble des
combinaisons de facteurs capital et travail que l’entreprise peut se procurer en fonction de son
budget et des prix des facteurs respectifs.
Supposons que le facteur travail et le facteur capital K sont les seuls utilisé par l’entreprise dont
les coûts sont respectivement w et r, les dépenses effectuées pour acquérir ces facteurs sont :
𝑟𝐾 + 𝑤𝐿
La pente de l’isocoût est : -(w/r), le taux auquel on peut substituer le travail par le capital sans
varier le coût total.

𝐶𝑇
𝑤

𝐶𝑇 𝐾
𝑟

3-choix optimal du producteur : minimisation et maximisation


Relativement à sa position sur le marché et en tenant compte de ces compte de ces contraintes,
notamment les prix des facteurs de production sur les marchés, l’entrepreneur va chercher à
maximiser son produit pour un niveau donné des coûts (maximiser ses profits) ou à minimiser
le coût de production du bien produit tout en maintenant le niveau de production.

3.1-Maximisation du profit
Le profit est défini par la différence entre la recette (les sommes que l’entreprise reçoit) et les
coûts (les sommes consacrées à l’achat des facteurs pour produire).
• La recette du producteur est déterminée par son chiffre d’affaire c’est-à-dire la quantité
de biens ou services vendu multiplié par son prix unitaire : 𝑝. 𝑓(𝐾, 𝐿) = 𝑝𝑞

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• Les coûts de productions pour les deux facteurs sont : 𝐶𝑇 = 𝑟𝐾 + 𝑤𝐿 .
Le profit économique généré par le plan de production (K, L, q) est :
𝜋 = 𝑝. 𝑓(𝐾, 𝐿) − CT = 𝑝. 𝑓(𝐾, 𝐿) − (𝑟𝐾 + 𝑤𝐿)
Le producteur doit choisir la meilleure combinaison de facteurs possible (K et L), qui lui permet
de maximiser ses profits étant donné les prix (p, w, r).
3.1.1-Maximisation de profit à court terme
̅ ) reste fixe. Le producteur va donc
A court terme seul le travail (𝐿) varie tandis que le capital (𝐾
choisir le niveau du travail qui maximise son profit. Le programme du producteur s’écrit alors :
̅ , 𝐿) − 𝑟𝐾
𝑀𝑎𝑥 𝜋 = 𝑝. 𝑓(𝐾 ̅ − 𝑤𝐿
La condition de premier ordre est :
𝛿𝜋 ̅ , 𝐿)
𝛿𝑓(𝐾
= 𝑝. − 𝑤 = 0 ⇔ 𝑝. 𝑃𝑚𝐿 = 𝑤
𝛿𝐿 𝛿𝐿
Pour maximiser le profit, la quantité d’input doit être telle que la valeur du produit marginal du
facteur soit égale au prix de ce facteur.
On peut trouver l’équation de droite d’isoprofit.

𝜋 𝑟𝐾 ̅ 𝑤𝐿
̅ − 𝑤𝐿 ⇒ 𝑞 =
𝜋 = 𝑝. 𝑞 − 𝑟𝐾 + +
𝑝 𝑝 𝑝
La droite d’isoprofit représente toutes les combinaisons d’inputs et d’outputs qui procurent un
niveau constant de profit. Si le prix de l’input variable augmente, la droite d’isoprofit va avoir
une pente plus raide. Le point de tangence avec la fonction de production va se déplacer vers la
gauche, donc la quantité d’input variable va diminuer. Si le prix de l’output diminue, on a les
mêmes conclusions (diminution de L).

𝑓(𝐿)
̅ , 𝐿)
𝑓(𝐾

𝑞∗

𝜋 𝑟𝐾 ̅
+
𝑝 𝑝
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𝐿∗ 𝐿
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Le point d’intersection de la fonction de production et de la droite de l’isoprofit est égal à notre


condition de premier ordre. Cette dernière permet de déterminer le niveau optimal de travail
c’est-à-dire le niveau de travail qui maximise les profits. En les remplaçant dans les fonctions
de profit et de production on obtient les niveaux optimaux de profit et de production.
3.1.2-Maximisation de profit à long terme
A long terme tous les facteurs varient. Le producteur va donc choisir la combinaison de facteurs
qui maximise son profit sous sa contrainte technique. Le programme de maximisation du
producteur s’écrit :
𝑀𝑎𝑥 𝜋 = 𝑝. 𝑓(𝐾, 𝐿) − 𝑟𝐾 − 𝑤𝐿
𝑠. 𝑐. 𝑓(𝐾, 𝐿) = 𝑞
Les conditions de premier ordre sont :
𝛿𝜋 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿)
= 𝑝. − 𝑟 = 0 ⇔ 𝑝. 𝑃𝑚𝐾 = 𝑟 (1)
𝛿𝐾 𝛿𝐾
𝛿𝜋 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿)
= 𝑝. − 𝑤 = 0 ⇔ 𝑝. 𝑃𝑚𝐿 = 𝑤 (2)
𝛿𝐿 𝛿𝐿
Les termes de gauche correspondent à ce que rapporte une unité de facteur de plus, et les termes
de droite correspond à ce qu’elle coute.
Les conditions (2)/(1) permet d’obtenir une relation entre K et L en fonction de 𝑤 ⁄𝑟
(2) 𝑤 𝑃𝑚𝐿
⇒ = = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾/𝐿
(1) 𝑟 𝑃𝑚𝐾
Pour résoudre ce problème d’optimisation, nous pouvons aussi utiliser la méthode des
multiplicateurs de Lagrange. On a la fonction de Lagrange :
ℒ(𝐾, 𝐿, 𝜆) = 𝑝. 𝑓(𝐾, 𝐿) − 𝑟𝐾 − 𝑤𝐿 − 𝜆(𝑓(𝐾, 𝐿) − 𝑞)
Les conditions de premier ordre sont :
𝛿ℒ 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿) 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿)
= 𝑝. − 𝑟−𝜆 = 0 ⇔ 𝑝 − 𝑟/𝑃𝑚𝐾 = 𝜆 (1)
𝛿𝐾 𝛿𝐾 𝛿𝐾
𝛿ℒ 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿) 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿)
= 𝑝. − 𝑤−𝜆 = 0 ⇔ 𝑝 − 𝑤/𝑃𝑚𝐿 = 𝜆 (2)
𝛿𝐿 𝛿𝐿 𝛿𝐿
𝛿ℒ
= 𝑓(𝐾, 𝐿) − 𝑞 = 0 ⇔ 𝑞 = 𝑓(𝐾, 𝐿) (3)
𝛿𝜆

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La condition (3) permet, par substitution, de déterminer les quantités optimales de facteurs.
Ainsi, le choix des inputs qui correspondent à la maximisation du profit sous la contrainte
technique :
𝐾 ∗ = 𝐾(𝑤, 𝑟, 𝑞)
𝐿∗ = 𝐿(𝑤, 𝑟, 𝑞)
Ce sont les fonctions de demande conditionnelle de facteurs. On peut déduire le niveau de
production optimale en remplaçant chaque facteur optimal dans la fonction de production :
𝑞 ∗ = 𝑓(𝐾 ∗ , 𝐿∗ )

N.B : le Lagrangien λ est la productivité marginale de la dépense. En d’autres termes, à


l’équilibre, la productivité marginale du dernier franc dépensé en x1 est égale à celle du dernier
franc dépensé en x2.
3.2-Minimisation des coûts
L’efficience économique requiert de produire au moindre coût possible quel que soit le niveau
de production choisit. Le programme de minimisation du producteur se présente comme suit :
𝑀𝑖𝑛 𝐶𝑇 = 𝑟𝐾 + 𝑤𝐿
𝑠. 𝑐. 𝑞 = 𝑓(𝐾, 𝐿)
Pour résoudre ce problème, on peut utiliser la méthode des multiplicateurs de Lagrange. On a
la fonction de Lagrange :
ℒ(𝐾, 𝐿, 𝜆) = 𝑟𝐾 + 𝑤𝐿 − 𝜇(𝑓(𝐾, 𝐿) − 𝑞)
Les conditions de premier ordre sont :

𝛿ℒ 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿)
=𝑟−µ = 0 ⇔ 𝑟 = µ𝑃𝑚𝐾 (1)
𝛿𝐾 𝛿𝐾
𝛿ℒ 𝛿𝑓(𝐾, 𝐿)
=𝑤−µ = 0 ⇔ 𝑤 = µ𝑃𝑚𝐿 (2)
𝛿𝐿 𝛿𝐿
𝛿ℒ
= − (𝑓(𝐾, 𝐿) − 𝑞) = 0 (3)
𝛿𝜇

Les conditions (2)/(1) permet d’obtenir une relation entre K et L en fonction de 𝑤 ⁄𝑟


(2) 𝑤 𝑃𝑚𝐿
⇒ = = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾/𝐿
(1) 𝑟 𝑃𝑚𝐾
Solutions
La condition (3) permet, par substitution, de déterminer les quantités optimales de facteurs.
Ainsi, le choix des inputs qui correspondent au coût minimum s’exprime sous la forme suivante

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𝐾 = 𝐾(𝑤, 𝑟, 𝑞)
𝐿∗ = 𝐿(𝑤, 𝑟, 𝑞)
Ce sont les fonctions de demande conditionnelle de facteurs. A l’équilibre, la tangence de la
droite d’isocoût avec l’isoquante caractérise la minimisation de coûts. On sait que :
𝑃𝑚𝐿 𝑃𝑚𝐾
=
𝑤 𝑟
N.B : le Lagrangien 𝜇 représente le coût supplémentaire engendré par la production d’une unité
additionnelle du produit.

4- Le Sentier d’Expansion
Le sentier d’expansion est le lieu géométrique des points d’équilibre du producteur qui résultent
de la seule variation du coût total, les prix des facteurs restant constants.
L’équation du sentier d’expansion est obtenue à partir de la condition de tangence: rapport des
productivités marginales égal à rapport des prix des facteurs.
Pmx1 w1
TMSTx1 / x 2 = =  x1 = f ( w1, w2, x 2)
Pmx 2 w2

5- Economies et déséconomies d’échelle


Les économies d’échelle désignent la situation où le coût moyen d’un bien baisse suite à une
augmentation de la quantité produite. A l’opposé, on parle de déséconomies d’échelle.
Elles peuvent être internes ou externes.
Les économies d’échelle internes sont propres à l’entreprise, ne profitent n’à cette dernière et
non à l’ensemble des entreprises du secteur d’activités concerné. Elles peuvent être dues à :

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- Une amélioration des procédés
- Une meilleure division du travail
- Maîtrise des techniques de production (apprentissage)
- Des fruits de la recherche-développement
- ...
Les économies d’échelle externes profitent à l’ensemble des entreprises du secteur d’activités.
Elles peuvent être dues à :
- Progrès technique dans le secteur liés aux équipements, aux procédés,...
- Réduction des prix des inputs du secteur
- ...

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Chapitre 3 : Marchés, prix et équilibre : demande de facteurs et offre concurrentielle de
la firme
De manière générale, le choix de production de la firme est conditionné par deux paramètres
qui influencent sa technologie : la quantité de biens produits à vendre et le prix de vente. En
cherchant à maximiser son profit et/ou en minimisant ses coûts, la firme chercherait donc à fixer
des niveaux optimaux pour ces variables. Mais ce choix est sujet à 2 contraintes :

1. la contrainte technologique synthétisée dans la fonction de coût ;

2. la contrainte de marché résumée dans la fonction de demande qui s’adresse à la firme :

– si elle est seule sur le marché, c’est la fonction de demande de marché ;

– si elle a des concurrents, la demande qui s’adresse à elle dépend aussi du comportement de
ces concurrents, elle doit en tenir compte.

Il n’est abordé dans ce chapitre que le cas d’un marché de concurrence parfaite ou le marché
concurrentiel1.

1-Conditions des échanges dans une économie : marché et prix

1.1-Le marché

1.1.1-Définition

Un marché est l’ensemble des relations économiques entre les acheteurs et les vendeurs des
biens et services. Le marché peut être défini comme le lieu de rencontre réel ou fictif entre
l’offre et la demande d’un bien ou service aboutissant à un échange. Il existe différentes
formes de marchés.

1.1.2-Différentes formes de marchés

La classification des marchés est réalisée selon leur nature et selon leur structure.

Les types de marchés selon leur nature

L’on relève trois types de marchés : le marché des biens et services, le marché du travail et le
marché des capitaux.

● Le marché des biens et services : où se confrontent l’offre et la demande des produits ;

1
Les autres structures de marchés seront abordées en 2ème année.

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ANNEE ACADEMIQUE : 2023 -2024
● Le marché du travail : qui met en relation l’offre et la demande de travail (échange de force
de travail) ;

● Le marché des capitaux : comprenant trois compartiments ; le marché des changes (sur
lequel s’échangent les devises les unes contre les autres), le marché monétaire (qui est le lieu
d’échange des capitaux à court terme) et le marché financier où s’échangent des valeurs
mobilières).

Les types de marchés selon leur structure

La structure (le nombre d’offreurs et de demandeurs) est le critère le plus fréquemment utilisé
pour dresser une typologie des marchés. En fonction de ce critère, le tableau de Stackelberg
distingue neuf types de marchés.

2.2.1-Résumé des marchés

Offreurs
Un Quelques-uns Multitude
Demandeurs

Un Monopole bilatéral Monopsone contrarié Monopsone

Quelques-uns Monopole contrarié Oligopole bilatéral Oligopsone

Marché de
Multitude Monopole Oligopole concurrence Pure
et parfaite

N.B : Quelque soit le type, la fonction principale d’un marché reste la détermination des prix
des échanges qui dépend des caractéristiques du marché en question, notamment du type de
concurrence.

Le modèle de référence en matière de bon fonctionnement du marché en économie libérale, est


celui de la concurrence pure et parfaite qui est tributaire de cinq conditions.

Le bon fonctionnement du marché repose sur des conditions et des règles qui visent à sécuriser
les transactions. La première règle est la concurrence pure et parfaite dont la réalisation est
soumise à cinq conditions reparties de la manière suivantes

1.2-Les hypothèse du marché de concurrence pure et parfaite (CPP)

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ANNEE ACADEMIQUE : 2023 -2024
C’est une situation de marché, caractérisée et dénommée par les néoclassiques comme la
situation optimale de fonctionnement du marché, qui doit remplir les cinq conditions
cumulatives suivantes.

Trois conditions de concurrence pure :

L’atomicité du marché : Offreurs et demandeurs sont nombreux et petits (comparables à un


atome) de sorte qu’aucun d’entre eux ne puisse influencer les prix ;

La fluidité du marché (libre entrée et sortie) : Accès au marché totalement libre ; ainsi
chaque la concurrence n’est pas figée.

L’homogénéité des produits : tous les produits offerts sur le marché doivent être comparables
ou homogènes, totalement interchangeables de sorte que seuls les prix distinguent les produits ;

Deux conditions de concurrence parfaite :

La transparence du marché : tous les acteurs bénéficient d’une information parfaite sur les
conditions du marché, notamment les prix (les acheteurs, producteurs)

La mobilité des facteurs de production : les facteurs de production (travail et capital) peuvent
se déplacer sans entraves de sorte que chaque entreprise bénéficie des mêmes conditions de
production.

1.3-Le prix

Le prix d’un bien ou service est la valeur d’échange de ce bien sur le marché ou encore
l’expression monétaire de sa valeur d’échange.

Le prix dépend de la quantité de travail (théorie de la valeur-travail) nécessaire à la fabrication


du bien ou service, de son utilité et de sa rareté. C’est un signal sur la situation du marché qui
peut avoir plusieurs rôles :

• un mécanisme incitatif : si la demande pour un bien augmente, le prix va donc


augmenter incitant les entreprises existantes à produire plus.
• un indicateur de rareté d’un bien ou d’un service : un prix élevé traduirait que le produit
existe en quantité limitée.
• un mécanisme de rationnement : il permet un ajustement c’est-à-dire que si la demande
pour un bien augmente, le prix va donc augmenter et la quantité demandée va être
réduite (rationnement).

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Le montant maximum qu’une personne est prête à payer pour acheter un bien est appelé son
prix de réserve. En d’autres termes, le prix de réserve est le prix auquel il lui est indifférent
d’acheter ou de ne pas acheter le bien.

2-La fonction de demande

2.1-Définition

La demande individuelle indique la quantité d’un bien ou service que les acheteurs souhaitent
acquérir pour chaque niveau de prix en gardant constants les revenus, les préférences, le niveau
de prodcution (pour une entreprise) ainsi que les prix des autres biens (hypothèse ceteris
paribus2).

La demande de marché ou demande agrégée est la somme horizontale de toutes les demandes
individuelles pour chaque niveau de prix. C’est la quantité totale de bien que l’ensemble des
acheteurs envisagent acquérir à un prix déterminé au cours d’une période donnée (décision
d’acheter).

La fonction de demande de facteurs z d’une entreprise est la fonction qui, à des niveaux de
prix donnés et à un niveau de produit donné, associe la quantité de facteurs z qui résulte d’une
minimisation du coût total de production.

Le prix est donc l’élément primordial qui l’influence la demande d’un bien ou service sur un
marché. « Toutes choses égales par ailleurs »3, la quantité demandée d’un bien diminue au fur
et à mesure que son prix augmente (et inversement) En effet, si le prix d’un bien diminue sur
le marché, il devient inférieur au prix de réserve d’un plus grand nombre d’acheteurs et la
quantité demandée du bien augmente.

Cette relation inverse entre prix et quantité demandée est résumée par la fonction de demande
df (P )
QD = f (P ) et f (P ) = 0 où P est le prix du bien et QD la quantité demandée.
dP

2
« Toutes choses égales par ailleurs »
3L’expression « Toutes choses égales par ailleurs » signifie que « tous les autres facteurs étant
maintenus constants », seul le prix et par conséquent les quantités varient.
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1400

1200

1000

Prix (Fcfa)
800

600

400

200

0
0 5 10 15 20 25
Quantité demandée

2.2-L’élasticité-prix de la demande

Si le premier facteur de la demande d’un bien est son prix (P), d’autres facteurs sont à prendre
en considération. Il s’agit du :

• prix des biens substituts (Ps)

• prix des biens complémentaires (Pc);

• Revenu du consommateur (son pouvoir d’achat (R)) ou le budget de l’entrepreneur


(CT);

• Goûts du consommateur (ses préférences) ou les coûts du producteur

La variabilité de la demande relativement à la variation des prix révèle la nécessité pour les
acheteurs (consommateurs et producteurs) de pouvoir y adapter leurs actions.

Pour ce faire, on recourt au concept d'élasticité-prix de la demande par rapport à son prix.

Mathématiquement, elle eqt formalisée comme le rapport entre la variation relative de la


quantité demandée et la variation relative du prix qui l'a engendrée.

Élasticité-prix de la demande (εp) =variation % quantités demandées / variation % prix

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x
p = x = x p
p p x
p

Elle indique de quel % varie la quantité demandée lorsque le prix varie de 1%. L'élasticité-prix
de la demande est normalement négative, puisqu'à une augmentation du prix correspond une
diminution de la quantité demandée. Elle varie en principe en chaque point de la fonction de
demande. Cette élasticité prend des valeurs comprises entre - ∞ et 0.

• Si εp → - ∞ alors la demande est parfaitement élastique : à une variation infinitésimale


du prix correspond une variation infiniment grande des quantités (courbe horizontale)

• Si - ∞ < εp < -1 alors la demande est relativement élastique : la variation relative des
quantités est supérieure à celle du prix

• Si εp = -1 alors la demande est à élasticité unitaire

• Si - 1 < εp < 0 alors la demande est relativement inélastique : la variation relative des
quantités est inférieure à celle du prix

• Si εp =0 alors la demande est parfaitement inélastique : à une variation du prix


n’influence pas les quantités (courbe verticale)

Exemple si la quantité demandée est de 1000 unités pour 65 500 Fcfa, et de 1200 unités pour
58 950 Fcfa. En ce point-là de la courbe de demande l’élasticité-prix de la demande est :

εp= - 2. Ainsi, à une diminution de 10% du prix correspond ici une augmentation de 20% des
quantités. La demande est relativement élastique.

3-La fonction d’offre

3.1-Définition

L’offre individuelle indique la quantité d’un bien ou service que le producteur (vendeur)
souhaite produire à un prix donné au cours d’une période précise, étant donnés l’état de la
technologie, les coûts de production et le prix de vente des autres biens.

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L’offre agrégée du marché ou offre globale désigne l’ensemble des quantités offertes par les
producteurs à chaque niveau de prix ; c’est-à-dire la somme de toutes les courbes d’offre
individuelles des producteurs dans le marché

Comme la demande, le prix est l’élément primordial qui l’influence l’offre d’un bien ou service
sur un marché. « Toutes choses égales par ailleurs », la quantité offerte d’un bien s’accroît au
fur et à mesure que son prix augmente (et vice-versa). En effet, Une augmentation du prix du
bien, toutes choses égales par ailleurs, rend sa production plus lucrative et incite les producteurs
à accroître l’offre. Cette relation croissante entre le prix et la quantité offerte se traduit par une
courbe d’offre à pente positive. La fonction d’offre peut s’écrire
dg (P )
QS = g (P ) et g(P ) = 0 où QS est la quantité offerte et P représente le prix du
dP
bien.

1400

1200

1000
Prix (Fcfa)

800

600

400

200

0
0 2 4 6 8 10 12 14
quantité offerte

La courbe d’offre est en fait une courbe de coût marginal, qui en chaque point montre le coût
minimum pour produire la quantité correspondante. Au fur et à mesure que le prix augmente,
la quantité demandée s’accroît. Ainsi, toute modification du prix amène le producteur à se
déplacer le long de la courbe (ou à glisser sur la courbe).

La courbe d’offre individuelle d’une firme concurrentielle est la partie croissante de la courbe
de coût marginal située au dessus de la courbe de coût variable moyen.

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Soit une économie où m producteurs offrent un même bien. Si Si(P) est la courbe d’offre de
l’entreprise i, la courbe d’offre globale ou offre de marché est la somme horizontale des courbes
d’offre individuelles, c’est-à-dire

La courbe d’offre globale est croissante et présente un coude au point d’ordonnée P=P1.

3.2-L’élasticité-prix de l’offre

Si le premier facteur influençant l’offre d’un bien ou service est son prix (P), d’autres facteurs
sont à prendre en considération. Il s’agit du :

• Prix des autres biens complémentaires ou substituables offerts sur le marché

• Le coût des facteurs de production du bien ou service : l’augmentation de leur prix


entraînerait, toutes choses égales par ailleurs, une diminution de l’offre du bien ou
service produit.

Ainsi, la variabilité de l’offre relativement à la variation des prix révèle la nécessité pour les
producteurs de pouvoir y adapter leurs actions.

Pour ce faire, on recourt au concept d'élasticité-prix de l’offre par rapport à son prix.

Elle est formulée comme suit :

Élasticité-prix de l’offre (εp) = variation % quantités offertes / variation % prix

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x
p = x = x p
p p x
p

Elle indique de quel % varie la quantité offerte lorsque le prix varie de 1%. L'élasticité-prix de
l’offre est normalement positive, puisqu'à une augmentation du prix correspond une
augmentation de la quantité offerte. Elle varie en principe en chaque point de la fonction de
demande en prenant des valeurs comprises entre 0 et + ∞.

• Si εp =0 alors l’offre est parfaitement inélastique : à une variation du prix n’influence


pas les quantités (cas des produits agricoles ou lorsqu’un facteur de production devient
rare)

• Si 0 < εp < 1 alors l’offre est relativement inélastique : la variation relative des quantités
est inférieure à celle du prix. Elle correspond à l’offre de court terme.

• Si 1 < εp < ∞ alors l’offre est relativement élastique : la variation relative des quantités
est supérieure à celle du prix. Cela correspond à l’offre de long terme car les producteurs
ont du temps d’adapter leurs structures de production

• Si εp = 1 alors l’offre est à élasticité unitaire. Elle est instantanée.

• Si εp → + ∞ alors l’offre est parfaitement élastique

3.3-L’Offre concurrentielle de la firme

Sur un marché concurrentiel, les entreprises ne peuvent ni décider, ni influencer les prix. Elles
prennent les prix comme données : elles sont « preneuses de prix » (price taker). La quantité
optimale qui permet de maximiser le profit de l’entreprise est donc fonction de ce prix exogène.

Ainsi, la quantité optimale du producteur, en concurrence parfaite, correspond au niveau de


production qui égalise le prix au coût marginal de production.

Formellement, si p est le prix de marché du bien dont le cout total est donné par la fonctio

CT ( y ) pour une quantité y , la quantité de bien


*
y qui maximise le profit vérifie :

p = Cm y  Cm  y  = CT ( y )


*
avec
 

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En effet, on prouve cela à travers :

Max (q ) = RT − CT = pq − C (q )

d d ( pq ) dC (q )
=0  − = Rm − Cm
dq dq dq
 
 p − Cm  q* = 0
 
 
 C q* = p

m


 

La fonction d’offre concurrentielle de la firme est donc q* ( p ) 4et elle indique le niveau de
production qu’elle est prête à proposer sur le marché pour chaque niveau de prix.

3.4-Seuil de rentabilité et seuil de fermeture

La condition de production de la firme est donc la maximisation de son profit sinon elle arrêt
de produire. Mais parfois, la firme peut ne pas récupérer ces coûts en arrêtant de produire
(notamment ses coûts fixes), On parle dans ce cas de coûts irrécouvrables ou irrécupérables.
Dans ce cas, elle a intérêt à produire, même à perte, à condition que cela lui permette de couvrir
ces charges fixes. D’où les notions de seuil de rentabilité et de seuil de fermeture.

4
Il faut remettre la valeur de p trouvée dans l’équation de CT afin de trouver cette fonction.

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PR = Min CM ( y )

PF = Min CVM ( y )

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4-Le Surplus du Producteur (SP)

La courbe d’offre montre le prix qu’un producteur est prêt à accepter pour une certaine quantité
de produit. Le surplus des producteurs mesure le bénéfice total net des producteurs en d’autres
termes le bénéfice que le producteur retire de sa participation au marché.

Le surplus du producteur = montant reçu par les producteurs – coût de production.

Le surplus des producteurs peut être mesuré par l’aire entre la courbe d’offre et le prix de
marché.

Le surplus du producteur mesure les bénéfices nets pour le producteur découlant de la


production d’une quantité donnée d’output. C’est la surface quasi-triangulaire à gauche de la
courbe d’offre du producteur.

5-Equilibre de marché

La confrontation de l’offre et de la demande sur le marché détermine l’équilibre de marché. Les


prix se modifient jusqu’au moment où il y a égalité entre les quantités d’un bien que les gens
demandent et les quantités qui sont offertes. Cette égalité est obtenue au point E où la courbe
d’offre et la courbe de demande s’intersectent. Les coordonnées du point E, Q* et P*
représentent la quantité et le prix d’équilibre respectivement.

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Au prix P1 la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée, QS1>QD1, on dit que
l’offre est excédentaire. Au prix P2 on a QD2>QS2 et il y a excès de demande. Au point E, il
n’y a ni surplus ni pénurie du bien et le marché est équilibré.

Les différents types d’équilibres : Equilibre partiel versus équilibre général

L’équilibre partiel est l’équilibre sur un seul marché, l’équilibre d’un agent économique
individuel (consommateur, producteur). Cet équilibre suppose que les autres variables
appartenant aux autres marchés sont maintenues constantes.

L’équilibre général est l’équilibre simultané de tous les marchés. L’hypothèse toutes choses
égales par ailleurs est levée.

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