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Chapitre 3
La théorie de la production :
Le calcul économique du producteur
Layard, P.R.G. and Walters, A.A. Microeconomic Theory, McGraw-Hill, New York, 1978.
Sommaire
Section I : la fonction de production
I.1 Hypothèses simplificatrices
L’acte de produire consiste à mettre en œuvre tous ces facteurs qu’on appelle
inputs ou intrants, en utilisant la technique la plus appropriée, pour donner
naissance à une production qu’on appelle outputs ou extrants destinée non pas
à satisfaire l’entreprise, mais à être vendue sur le marché. La relation entre les
inputs et les outputs est une fonction de production.
Exemple
Pour déterminer la forme de la fonction de production, considérons un
petit atelier disposant des équipements de production que l’on suppose
constants. La production de cet atelier variera donc suivant le nombre de
travailleurs utilisés.
Soit : K désigne les équipements de production (le capital) ;
L désigne le nombre de travailleurs (le travail).
Le tableau suivant résume les valeurs de production de cet atelier.
Nombre de travailleurs L 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Production totale Q 30 70 120 160 185 198 203 203 198
Production moyenne Q/L 30 35 40 40 37 33 29 25,3 22
Production marginale ∆𝑄/∆𝐿 30 40 50 40 25 13 5 0 -5
Elle indique que le volume de production est déterminé par la plus petite des
proportions, c’est-à-dire, par le facteur relativement le plus rare. Ce facteur est
qualifié de limitatif.
De même, les isoquants se présentent sous la forme d’angles droits ayant leurs
sommets situés sur la droite passant par l’origine et dont la pente est définie
par la proportion fixe qui définie la technique de base de la fonction de
production Leontief.
Cas de 2 techniques j et s
Cette situation donne 3 possibilités pour l’entreprise (22 − 1 = 3). Elle peut
produire avec :
T j seule,
T s seule,
T j et T s ensemble.
Les deux premiers cas nous ramènent au cas précédent. Il nous reste donc à
présenter le troisième cas en précisant :
1. Les relations qui déterminent la répartition de l’espace des inputs en
zones d’influence de l’une, de l’autre ou de l’ensemble des deux
techniques ;
2. l’expression analytique et l’allure graphique des isoquants de la fonction
de production Leontief.
Délimitations des sous espaces
d'adaptation de l'entreprise est d'autant plus grande que cette substitution est
plus aisée. A la limite, les inputs deviennent parfaitement homogènes lorsqu'on
parvient à les substituer à un taux constant. La relation de substitution est alors
définie par une droite linéaire décroissante. On peut penser au taux de
conversion des températures de l'échelle Celsius à l'échelle Fahrenheit.
Cette situation de substitution parfaite se trouve à l'extrême opposé de la
situation où n'existe qu'une technique unique à proportion fixe (cas des inputs
complémentaires).
Cette hypothèse, tout à fait naturelle, établit qu'à mesure que l’on augmente
l’utilisation de n'importe quel input, en maintenant tous les autres inputs
constants, la productivité de cet input diminue. Car si non, avec un seul hectare
on peut nourrir la planète tout entière en mettant tout le monde au travail sur
ce même hectare !
Le graphique ci-dessous illustre ce concept pour une technologie qui commence
par exhiber des rendements d’échelle croissants avant de passer à une situation
de rendements d’échelle décroissants
Allure générale des courbes de productivité
Une seconde approche qui intègre les deux étapes pour dégager des
solutions plus générales.
Programme à optimiser
La minimisation de cette dépense de l'entreprise se fait à travers le choix
judicieux des complexes d'inputs qui permettront de produire au moindre coût
un niveau donné de l'output y. Formellement, il s'agit de résoudre le programme
suivant:
1ére relation :
Pour éviter toute confusion, le lieu géométrique des dépenses minimales est
appelé coût variable total, DT * ( y ) ≡ CVT ( y) , qui est par définition minimal
pour chaque niveau de production fixé ; (dans cet esprit, l'expression très
courante de minimisation des coûts - qui est par définition minimum! - est un
non sens économique).
Dans la perspective de court terme, choisie comme contexte pour cette analyse,
le coût total CT ( y) s'obtient en ajoutant au CVT ( y) le coût fixe CF =( valeurs des
dépenses sur les inputs fixes et semi variables), soit :
CT ( y ) = CVT ( y ) + CF.
On définit également les coûts unitaires :
Les tracés des courbes globales (coût total et coût variable) commencent par
être convexes sur une première phase qui correspond à la phase décroissante
du coût marginal qui s’explique par la croissance de la productivité marginale.
Ces productivités marginales atteignent leur maximum au point y0 (qui
correspond au minimum du coût marginal).
Qui signifie qu’il suffit que l’entreprise produise dans la région où sa fonction de
coût devient convexe (c’est-à-dire, située au-dessus de la taille minimum
efficace).
Remarques et définitions :
Le niveau y0, où le coût variable total égalise la recette totale, définit le seuil
de fermeture. Le volume de production au-dessous duquel la fermeture est
préférable à l’activité car la perte sera supérieure aux coûts fixes. C’est donc,
une situation d’équivalence, du point de vue profit, entre y = 0 et y = y0. Une
entreprise, pour être mesure de récupérer au moins ses coûts fixes doit
produire au moins y0 ou fermer.
Le niveau y 1 , où la recette totale couvre à peine le coût total, définit le seuil
de rentabilité, volume à partir duquel l’entreprise réalise un profit
(comptable) positif.
Le niveau y* , où le coût marginal égalise la pente de la droite de recette
totale (= q) détermine la quantité optimale à produire. Le profit est
maximum en y* (dans ses deux versions : économique et comptable).
En tenant compte des relations q = Cm ( y) et ph = µ Fh , condition nécessaire
établie lors de la première étape où µ = Cm ( y) , on déduit qu'à l'optimum de
l'utilisation de l'input h on doit avoir : ph = qFh . Autrement interprété, l'entreprise
continuera à augmenter la quantité utilisée de l'input h jusqu'au point où le prix
payé pour une unité additionnelle égalise, exactement, la valeur de sa
productivité marginale.
Niveau unitaire
Ces seuils, définis en termes de prix, sont plus pratiques que ceux définis plus
haut en termes de quantités y de l’output.
Par conséquent, la fonction d’offre de l’entreprise est complètement définie par
:
On peut poser, pour simplifier, π = π '+ DF . Ce programme peut être résolu par
la méthode de substitution, en remplaçant y par son expression ou par la
méthode du lagrangien :
Ces conditions fixent les règles des utilisations optimales des inputs : l'entreprise
doit augmenter le volume de chaque input jusqu'au point où le prix de cet input
égalise, exactement, la valeur de sa productivité marginale.
La résolution de ce système permet de déterminer les expressions générales des
fonctions de demande des inputs :
xh* = xh ( p1 , p2 ,..., pn , q ); h = 1,2,..., n
Pour la fonction d'offre, cependant, la logique de la méthode par substitution,
utilise plutôt le concept équivalent du niveau optimal de l'output à produire,
donc implicitement à vendre:
y * = F (x1 ( p1 ,..., pn , q ),..., xn ( p1 ,..., pn , q )) = y ( p1 ,..., pn , q)
Cette expression traduit, par conséquent, la fonction d’offre de l’entreprise.
b) La méthode du lagrangien
Son utilisation ici n'est pas une surcharge, pour un problème, déjà plus
simplement résolu précédemment. Elle présente au moins un triple
intérêt : Elle conduit à la détermination directe de l'expression générale
o croissants si ρ > 1
o constants si ρ = 1
o décroissants si ρ < 1
c) Profitabilité de l’entreprise
En tenant compte des conditions nécessaires de l’optimum du producteur,
ρ > 1 signifie que la recette, qy , ne couvre même pas le coût variable total.
Autrement dit, le profit économique est négatif (π e < 0) . Cette situation
correspond à la phase où la courbe du coût marginal est inférieure à la
courbe de coût variable moyen Cm(y) < CVM(y).
ρ < 1 signifie qu’une fraction des recettes (qy) est suffisante pour couvrir
le coût CVT ( y) et π e > 0 . On est dans un cas d’activité économiquement
profitable
p = Cm( y) >CVM ( y) .
Par conséquent, dans une économie de marché, l’équilibre d’une entreprise
privée doit se situer dans la phase de rendements d’échelle décroissants pour
pouvoir maximiser ses profits économiques. Sans oublier que dans cette phase
de rendements d’échelle décroissants, l’entreprise aura déjà exploité la totalité
des possibilités de rendements d’échelle croissants et constants qui précédent
naturellement cette phase.