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Johanne Collin
Université de Montréal
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Johanne COLLIN1
Université de Montréal
Résumé
INTRODUCTION
1
marquant ainsi une chronicité dans l’usage qui va à l’encontre des
indications concernant la plupart de ces produits. Au-delà des
préconisations de la clinique, des valeurs et des normes sont à l’œuvre
pour justifier et soutenir la consommation de médicaments psychotropes
chez les personnes âgées dans nos sociétés occidentales. Après avoir
exposé le questionnement social qui sous-tend le phénomène, nous
prendrons appui sur les résultats d’une recherche qualitative pour mettre
au jour ces valeurs et ces normes et esquisser le cadre de ce que l’on
pourrait désigner comme une socialisation de la consommation de
psychotropes chez les personnes âgées.
2 RQP, 22(2)
1994). Pourtant, le consensus scientifique concernant les anxiolytiques et
hypnotiques est à l’effet que la prescription soit limitée dans le temps (deux
semaines à un mois) et à certaines situations très spécifiques comme des
crises d’anxiété aiguës ou bien temporairement suite à des situations de
crise (Conseil consultatif de pharmacologie, 1992).
1. Parmi les médicaments psychotropes prescrits aux femmes et aux personnes âgées, ce
sont les benzodiazépines qui sont les plus utilisés. Ainsi, en 1989, 81 % des
prescriptions de psychotropes concernaient les benzodiazépines aux États-Unis (Danton
et Antonuccio, 1997).
3
Les risques associés à la consommation de médicaments
psychotropes chez les personnes âgées sont d’autant plus probants qu’ils
concernent un phénomène qui s’échelonne sur le long terme pour une
bonne partie des consommateurs. Dans ces conditions, on peut se
demander qu’est-ce qui explique cette consommation importante et
perdurante chez les personnes âgées? C’est d’emblée sur les problèmes
de santé mentale que se sont focalisées la plupart des recherches
s’intéressant à cette question.
4 RQP, 22(2)
sont les principaux protagonistes des situations à risque décrites plus haut.
Ces études ont en effet inclus les neuroleptiques ou autres types de
psychotropes destinés à soigner les problèmes de démence et les
personnes atteintes de diagnostics psychiatriques (Gustaffson et al., 1996;
Allard et al., 1995). Le lien entre santé mentale et psychotropes ne pouvait
qu’en être indûment surévalué. De plus, si des recherches telles que celle
de Allard et collègues (1995) ont permis de mieux éclairer la relation entre
la consommation de psychotropes et le bien-être psychologique, force est
de constater que cette dernière dimension ne parvient pas en soi à
expliquer la consommation. Au contraire, Allard et al. (1995) se doivent de
reconnaître que leur modèle, fondé sur les effets des relations sociales sur
le bien-être psychologique, n’explique que 13 % de la variance. En fait,
sans entrer dans les considérations d’évaluation de la santé mentale, force
est de constater que les mesures utilisées dans la plupart des études sont
transversales, ne permettant ni de scruter les facteurs à l’origine des
problèmes de santé mentale, ni l’évolution dans le temps de ceux-ci.
5
médecin prescripteur (Collin, Damestoy et Lalande, 1999; Collin, 1999).
Mais elle est également tributaire des motifs qui, dans le quotidien des
personnes âgées, soutiennent leur recours aux psychotropes. Cette non-
correspondance révèle en outre la difficulté inhérente à l’évaluation et à
l’interprétation des problèmes de stress ou de nervosité dont font état une
large partie des consommateurs âgés.
6 RQP, 22(2)
par les consommateurs, quel que soit leur âge (Helman, 1981; Gabe,
1991; Ettore et al., 1994).
7
aux médicaments psychotropes, plutôt que sur le caractère particulier de
chaque expérience. En effet, ce ne sont ni les comportements individuels
ni les modèles psychologiques de fonctionnement auxquels ils renvoient
qui sont ici à l’étude. Notre regard se situe d’emblée au niveau des
dynamiques sociales, de l’identification de valeurs partagées, de normes
intégrées et de la mécanique de leur renforcement mutuel à travers ce que
l’on pourrait appeler un processus de socialisation.
Méthodologie de la recherche
8 RQP, 22(2)
âgées. Les personnes du premier groupe se distinguaient de celles du
second en ce qu'elles habitent dans un espace structuré, tant au niveau
des services de santé offerts (infirmières, omnipraticien offrant des
consultations,...) qu’à celui des activités associatives (comités de résidents,
animateurs, etc.). Elles sont en outre entourées d'autres personnes âgées.
Pour chacun de ces deux groupes, nous avons rejoint des répondants
représentatifs de milieux socio-économiques et culturels contrastés, à
savoir des personnes âgées issues de milieux favorisés et des personnes
issues de milieux défavorisés, ainsi qu’un nombre égal d’hommes et de
femmes. Enfin, le fait de vivre seul ou en ménage (en couple ou avec des
proches) nous apparaissait comme un critère pertinent pour jauger
l'importance du cadre de vie sur le développement des réseaux sociaux et
la présence d’un soutien social.
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Sur les 41 personnes âgées qui ont participé à notre étude, 18 nous
ont dit consommer régulièrement des médicaments psychotropes, bien que
la consommation de ces médicaments n’ait pas constitué en soi un critère
de sélection. Parmi ces 18 personnes, deux seulement consommaient
depuis moins de trois ans. Neuf autres participants utilisaient
quotidiennement un ou plusieurs psychotropes depuis une période variant
de quatre à dix ans. Sept personnes âgées ont rapporté consommer
depuis plus de dix ans dont trois depuis plus de vingt ans. Les
médicaments utilisés sont, pour l’essentiel, des somnifères et
tranquillisants mineurs.
On constate d’entrée de jeu que les femmes constituent près des deux
tiers du groupe de ces consommateurs chroniques et que les participants
issus des milieux défavorisés sont sur-représentés par rapport à ceux
1
provenant des milieux favorisés . En regard de ces deux caractéristiques,
notre échantillon reflète donc assez bien les données statistiques sur la
consommation.
Âge et
Milieu
Pseudo- durée de
de Motif origine Motif poursuite Psychotropes
nyme consom-
vie
mation
65 Hypertension Contrôle pression
Blanche(C) HLM Rivotril ®
(10 ans) Dépression Nervosité
70 Insomnie, agitation
Éléonor(C) HLM Décès mari Sérax ®
(8 ans) « due à l’âge »
77 Maux de dos Nervosité Lectopam®
Britanie(S) HLM
(7 ans) Nervosité Insomnie Restoril ®
Constance 61 Novo-Doxepin
HLM Insomnie Insomnie
(S) (1 an)
1. Les participants provenant des milieux défavorisés sont ceux identifiés dans le tableau 1
aux milieux suivants : HLM désignant les habitations à loyer modique pour retraités et les
LTD désignant les logements traditionnels défavorisés. Les participants des milieux
favorisés sont identifiés par les milieux suivants : Tour qui désigne les tours d’habitation
pour retraités et LTF qui signifie logement traditionnel favorisé.
10 RQP, 22(2)
Rebecca 81 Insomnie, anxiété,
LTD Maladie mari Ativan ®
(C) (20 ans) nervosité
73 Apo®-
Rita (M) LTD Insomnie Insomnie
(6-10 ans) Oxazepam
Hypertension
Marguerite 81 Contrôle pression
Tour Conflit Ativan ®
(C) (1,5 an) Nervosité
entourage
Lucienne 76
Tour Suicide fils Insomnie Ativan ®
(C) (+ 20 ans)
Sylvaine 71 Contrôle pression
LTF Décès mari Xanax ®
(C) (25 ans) Frustrations
Apo®-
Thérèse 64 Amitriptyline
LTF Insomnie/travail Insomnie
(C) (au – 5 ans) Imovane®
Ativan ®
Apo®-
69 Amitriptyline
Victoire (S) LTF nd Anxiété
nd Apo®-
Oxazepam
Éviter stress
72 Accident cardio-
Clovis (C) HLM « ralentir son Ativan ®
(au – 4 ans) vasculaire
intérieur »
71 Somnambulisme
Henri (C) HLM Somnambulisme Rivotril ®
(4-5 ans) Nervosité
73 Apo®-
Arthur (C) HLM Stress/travail Nervosité
(au – 14 ans) Diazepam
76 Novo-
Théo (M) LTD Insomnie Insomnie
(6 ans) Tripramine
Ronaldo 80 Ativan ®
LTD Anxiété la nuit Anxiété la nuit
(S) (+ 3 ans) Novo-Doxepin
Éviter stress
Ativan ®
72 Alcoolisme Relaxation
Wilfrid (S) LTD Dalmane®
(au- 16 ans) Dépression Prévenir
Apo®-Trimip
dépression
70 Stress/travail Éviter stress
Roméo (C) LTF Ativan ®
(au- 15 ans) Anxiété Anxiété
11
seulement habitent seuls, alors que onze vivent en couple et deux
1
cohabitent avec un proche . Le profil général des participants n’est donc
pas celui de l’isolement. Ces participants se disent en outre impliqués à
des degrés divers dans des activités associatives et récréatives. Deux
participants sur trois sont membres d’associations de retraités et d’anciens.
De plus, la participation formelle à des comités (de résidents, de locataires)
et à des activités artistiques, de bénévolat et d’enseignement concerne le
tiers d’entre eux. Du reste, la plupart font état de relations suivies, soit avec
des amis de longue date, soit avec leurs enfants (deux seulement n’ont
pas d’enfants ou de proches encore vivants).
1 Dans le tableau 1, les personnes qui habitent seules sont désignées par la lettre (S),
alors que la lettre (C) désigne ceux qui sont en couple et la lettre (M), ceux qui habitent
avec un proche autre que le conjoint.
12 RQP, 22(2)
suggère la littérature. Aussi faut-il élargir la perspective pour investir
davantage les contextes de vie qui conduisent à la prescription et sous-
tendent la consommation à long terme.
13
Question de nature certes mais également de situations. Wilfrid prend
ses Ativans® « …pour ôter la pression…disons quand vous êtes sur les
nerfs, que vous filez mal… ». La consommation de médicaments
psychotropes de Roméo varie selon les contextes: « Il y des fois … on
dirait que... il y a plus de choses qui se passent... des choses auxquelles je
ne suis pas habitué.... à ce moment-là, je deviens un peu plus tendu et
alors, c’est certain que je vais en prendre davantage… ». La tension et le
stress peuvent survenir de diverses sources, telles que des altercations ou
dissensions avec les proches. Ainsi, Arthur et Marguerite sont très
sensibles aux conflits qu’ils ont avec les autres; Sylvaine prend des
comprimés lorsqu’elle se sent « frustrée », « tendue », « impuissante »;
Rebecca s’ennuie et se dit facilement ébranlée par les problèmes de ses
enfants. Elle s’inquiète « pour un rien ». Cet aveu de fragilité constitue
d’ailleurs un vecteur commun aux témoignages de tous les participants
concernant leur recours aux médicaments psychotropes.
14 RQP, 22(2)
tendance à faire de la pression nerveuse…pas cérébrale là ». Elle attribue
à son propre stress et à ses anxiétés son problème d’hypertension : « on
dirait que je me le suis donné moi-même parce que je ne contrôlais pas
mes nerfs ».
15
tracas quotidiens conduirait ces personnes âgées à vouloir atténuer leurs
symptômes physiques de stress pour garder sous contrôle leurs problèmes
cardiaques (hypertension, angine, etc.) et éviter les accidents cardio-
vasculaires. Une justification en deux temps, à travers l’identification d’un
problème psychologique (la « nervosité ») susceptible d’agir sur des
problèmes physiologiques (cardio-vasculaires), consacrerait la fragilité
comme identité première chez ces consommateurs.
16 RQP, 22(2)
Aussi, par rapport au phénomène des médicaments psychotropes,
cette démission se traduit dans plusieurs cas par le rejet des solutions
orientées vers une gestion non pharmacologique du stress et de l’anxiété.
Cette attitude de démission, manifeste dans le discours médical (Collin et
al., 1999), trouve également un écho dans celui des consommateurs de
psychotropes. Pour Éléonor, « la vie à un certain âge, la vie nous amène
une fatigue, une peine …qu’il faut savoir vivre… ». Le médicament
psychotrope s’avère pour elle un moyen de supporter cette fatigue et cette
peine. Changer d’attitudes et de comportements n’est plus de mise.
Comme l’explique Roméo : Si j’étais capable de relaxer, comme en faisant
du yoga ou quelque chose comme ça... probablement que ça remplacerait
ça. Mais... je n’ai pas l’intention de commencer maintenant à faire du yoga.
Ça ne me tente pas... de faire ces choses-là ».
17
La conscience des présomptions d’abus qui pèsent sur les
consommateurs de psychotropes entraîne chez certains la tendance à
vouloir se disculper. Pour Roméo, le recours aux psychotropes « …ce n’est
pas une béquille... ce serait une béquille si j’en prenais trois, quatre, cinq
par jour... Je n’ai pas à me faire du mal,... quand j’ai un outil qui est là, à
portée de la main ». Pour Victoire, qui dit s’étonner d’avoir en sa
possession plusieurs types de médicaments psychotropes de prescription
récente et à son nom, le déni constitue la meilleure stratégie et nourrit un
discours où la méfiance pour les médicaments en général (« des fois on
dirait que ça repose le système d’arrêter de prendre toutes ces folies-là »)
alterne avec l’affirmation forte de leur importance (« les médicaments, ce
n’est pas fait pour les chiens! »).
18 RQP, 22(2)
dans le concret de chaque jour la répétition de ce recours aux
psychotropes.
19
d’une filiation directe entre la personnalité de « nerveux » et les problèmes
physiques qu’ils éprouvent, l’une agissant sur les autres et réciproquement.
Ceci débouche sur une double intériorisation : celle des risques encourus,
mais également de la responsabilité qui leur appartient de gérer et de
réguler leur état de stress, d’émotivité ou de nervosité. Une telle uniformité
dans le discours des participants est potentiellement révélatrice de
l’influence des valeurs transmises par les médecins à travers la relation
thérapeutique. Ce premier niveau d’intériorisation fait en sorte d’établir le
continuum et la symbiose entre le psychologique et le physique, l’atteinte à
l’une et l’autre de ces dimensions s’incarnant dans l’idée d’une défaillance
globale, d’un déficit qu’il faut combler à travers le recours au médicament
psychotrope.
20 RQP, 22(2)
inscrit l’acte de consommer, comme du reste celui de prescrire, dans la
norme sociale.
21
bénévolat et de loisir, attentifs à maintenir des liens de sociabilité avec leur
entourage et leurs proches, le recours aux psychotropes peut être
interprété en effet comme un moyen, une stratégie parmi d’autres, pour
combler cette fragilité émotive et physique de façon à continuer à
fonctionner selon le rôle qui leur est imparti en tant que personnes
retraitées certes, mais autonomes. Pris en tension entre deux pôles, les
consommateurs âgés se sentiraient investis de l’obligation de réaliser, au
jour le jour, la difficile convergence entre le maintien de leur autonomie et
le constat de leur déficit. Il s’agit certes d’une hypothèse, mais qui prend
appui sur le double constat de l’importance accordée par les participants à
leurs activités associatives et à leur autonomie d’une part, et de la
responsabilité qu’ils se confèrent à eux-mêmes dans le contrôle de leur
stress et la gestion de leur nervosité. Dans cette optique, le recours au
psychotrope n’incarnerait pas la passivité mais plutôt la posture du sujet
agissant pour se donner les moyens de faire face aux situations à travers
la régulation de son émotivité.
Abstract
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