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82/2 | 2008
Varia
82.202
Du commentaire biblique à
l’affirmation dogmatique :
l’expérience théologique au
IVe siècle1
FRANÇOISE VINEL
p. 161-177
Abstracts
Français English
L’article examine en trois approches successives la manière dont les Pères du IVe siècle
articulent le donné biblique et le savoir qu’ils héritent de la philosophie grecque pour
fonder un savoir théologique et en marquer les limites. Dans les commentaires bibliques,
l’interprétation allégorique fournit un système d’équivalences entre les deux sources de
ce savoir. Le statut philosophique donné aux livres de Salomon offre aux Pères un lieu
privilégié pour définir les étapes de la découverte de Dieu. Enfin, dans le contexte
polémique de la réfutation de l’arianisme, c’est une réflexion sur l’origine du langage et
la nature des concepts qui à la fois légitime le discours théologique et l’arrête au seuil de
l’Inaccessible.
Using three successive approaches, the article discusses the way the Fathers of the IVth
century combined the basic elements of the Bible with the knowledge they inherited
from Greek philosophy in order to found a theological science and to draw the limits
thereof. In the biblical comments, the allegorical interpretation provides a System of
equivalent concepts between the two sources. The philosophical status given to the
Salomon’s Books is a privileged area for a definition of the successive stages in the
discovery of God. In the polemical context of the fight against the Arians, it is a reflection
on the origin of the language and on the nature of the concepts which gives its legitimacy
to the theological discourse and which draws a limit for it on the threshold of the
Inaccessible.
Index terms
Index de mots-clés : théologie patristique, interprétation biblique, philosophie
grecque, Salomon, arianisme
Index by keyword : Patristic theology, Biblical interpretation, Greek philosophy,
Salomon, Arianism
Full text
1 On connaît les réflexions de saint Augustin découvrant les « livres
platoniciens » : « Et là, j’ai lu » - ce ne sont pas les propres termes, mais le sens
étayé de maintes raisons très diverses qui tendaient à le persuader -qu’« au
commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu ».
Tout le prologue de l’évangile de Jean est ainsi assimilé à une page de philosophie,
à une restriction près : « mais ’qu’il se soit anéanti lui-même’ [...], c’est ce que ne
contiennent pas ces livres » (Confessions VII, 9).
2 On peut prendre ces lignes comme la marque d’une conviction intime, que bien
des Pères partagent avec Augustin : il y a des points de rencontre, de passage
entre deux modes d’expression et deux pensées, plus largement entre deux
univers. Dans la logique du récit des Confessions, qui contient un éloge de la
culture profane, guide d’Augustin au seuil de la conversion, et, à l’inverse, au
moins en un premier temps, une certaine distance à l’égard du langage biblique2,
la propédeutique offerte par la pensée profane est nécessaire. Du côté des
théologiens d’expression grecque, aux IVe et Ve siècles, l’Écriture est première
parce qu’elle dit la Parole, mais, au prix d’une herméneutique largement héritée
d’Origène, le langage philosophique leur sert de langue de traduction pour sortir
de la diversité des interprétations et répondre aux positions qu’ils jugent erronées
et contraires à la foi chez leurs adversaires.
3 Dans le passage des Confessions cité plus haut, la référence à l’épître aux
Philippiens signifie que l’équivalence des deux langages a ses limites. Tel est le
jugement rétrospectif d’Augustin. Quelques décennies avant lui, les Pères
cappadociens, dans le contexte de la lutte contre le nouveau représentant de
l’arianisme, Eunome, ont eux aussi pris la mesure de ces équivalences et de ces
limites, forgeant ainsi un langage théologique, une expression dogmatique de la
foi. Le présent article se propose d’examiner ces systèmes d’équivalence, de
traduction entre deux langages. Ce travail de « passage » pourrait être symbolisé
par une expression volontiers utilisée par Grégoire de Nysse3 : toutesti, « c’est-à-
dire4 » ; ce simple mot outil souligne, comme on dirait en logique, une égalité
entre deux propositions qui relèvent pourtant de langages différents. A un
premier niveau, principalement dans le cadre de commentaires bibliques ou
d’homélies, c’est en fait tout le travail de l’interprétation « allégorique », mais à
condition de préciser, on le verra, l’extension, sinon l’inversion de sens du terme
même « allégorie », selon le genre littéraire ou le style du texte biblique
commenté.
4 Pour aller plus loin, on pourra réexaminer une tradition de lecture remontant
au judaïsme. Salomon étant le roi sage par excellence, son œuvre, les livres
bibliques qui lui sont attribués, sont interprétés selon le schéma philosophique
définissant les trois parties de la philosophie : morale, éthique, époptique ou
logique. Il s’agit bien, là aussi, d’une forme d’équivalence, adaptée à toute une
partie du corpus biblique de l’Ancien Testament et le souhait de trouver ainsi un
enseignement philosophique dans le langage biblique explique l’importance prise
par les commentaires de l’Ecclésiaste ou du Cantique des Cantiques dans les
premiers siècles. A travers eux vont s’élaborer des réponses à l’anthropologie et à
la cosmologie de la pensée grecque.
5 Enfin, dans une dernière étape, la nécessité de battre en brèche les affirmations
conceptuelles des hérétiques, Eunome en particulier dans le cas de Basile de
Césarée et de Grégoire de Nysse, oblige à ajuster langage biblique et langage
philosophique. Ce sont trois instances, trois niveaux de langage qui entrent alors
en jeu, chacune avec son statut propre : le texte biblique, la confession de foi, le
développement théologique.
I. L’interprétation « spirituelle » de
l’Écriture
6 Plus encore que les trois niveaux d’interprétation définis dans le Traité des
Principes d’Origène5, la réflexion de Paul : « La lettre tue, l’esprit vivifie » (2 Co
3,6) permet de comprendre le refus de (et l’allergie à) tout littéralisme6. On laisse
de côté ici l’anti-judaïsme auquel cette affirmation a pu donner lieu ; beaucoup
plus largement, elle signifie que le texte biblique exige d’être traduit et, en ce sens,
les Pères sont, pourrait-on dire, fils de la Septante, traduction première.
7 Dans un article paru en 1990, « Références philosophiques et références
bibliques du langage de Grégoire de Nysse dans les Orationes in Canticum
Canticorum », M. Harl7 propose des remarques éclairantes sur les choix lexicaux
des traducteurs. Constatant que dans son édition du texte grec des Homélies sur
le Cantique, H. Langerbeck signale en note, pour expliquer certains passages, à la
fois des références bibliques et des références philosophiques, M. Harl s’interroge
sur la légitimité de tels parallèles et, avant de prendre appui sur quelques
exemples, remarque :
Le sens littéral correspond bien aux réalités [...] Mais si le bois est
jeté dans l’eau, c’est-à-dire si l’on adhère au mystère de la
résurrection qui a eu son principe dans le bois - par bois tu as
compris évidemment la croix -, alors la vie vertueuse devient plus
douce et plus rafraîchissante que toute douceur dont le plaisir flatte
les sens...
18 Il n’y a plus trace du texte biblique dans ces lignes ; le commentaire cède la
place à un essai de définition du réel créé, caractérisé comme le mélange toujours
en mouvement des éléments organisés par l’acte créateur. Ainsi changement
(local et qualitatif) et mélange toujours renouvelé des quatre éléments distinguent
radicalement l’univers créé du Créateur immuable et un. D’après cette définition,
le caractère cyclique de la transformation mutuelle des éléments semble ce qui
retient principalement l’attention de Grégoire et J. Daniélou suggère que cette
conception, présente dans d’autres textes du IVe siècle, était sans doute récente19.
Cette réflexion sur la « physique » est reprise dans les Homélies sur l’Ecclésiaste,
à partir du commentaire des premiers versets évoquant le mouvement toujours à
l’œuvre du soleil, des eaux et des générations (Eccl. 1,4-8). Deux modes
d’expression sont de cette manière sans cesse mis en parallèle : le substrat
biblique légitime la recherche conceptuelle et en retour celle-ci assure
l’actualisation scientifique20 et philosophique des affirmations bibliques.
19 Mais revenons aux livres salomoniens. « Salomon prononça trois mille
sentences et ses cantiques étaient au nombre de mille cinq » (1 R 5,12) et, selon
l’ordre de la Septante, lui sont attribués les Proverbes, l’Ecclésiaste et le Cantique
des Cantiques, auxquels s’ajoute le livre de la Sagesse. Ce sont des livres de
sagesse, il n’est pas sans intérêt de le noter encore en préalable, qui ont été ce lieu
de passage et d’échange entre deux cultures. Sagesse, c’est-à-dire invitation à la
« philosophie » et A. M. Malingrey21 a étudié la riche évolution de sens du mot
dans l’antiquité tardive. Écrits de sagesse, ils présentaient en outre déjà un
caractère abstrait, réflexif, à la différence des récits historiques, par exemple.
Dans la deuxième partie du Prologue de son Commentaire du Cantique des
Cantiques, Origène rappelle les « trois disciplines générales par lesquelles on
parvient à la science des choses : éthique, physique, époptique », et les fait
correspondre à la trilogie Proverbes - Ecclésiaste - Cantique. La tradition des
trois parties de la philosophie est attestée au premier siècle avant notre ère chez
Cicéron, et leur mise en rapport avec les livres salomoniens est déjà présente chez
Clément d’Alexandrie22 puis s’inscrit durablement dans la tradition
d’interprétation de ce corpus biblique. Jérôme le rappelle au début de son
Commentaire de l’Ecclésiaste après avoir lié chacun des trois écrits aux âges de la
vie spirituelle, enfance, croissance et maturité : « C’est selon un ordre qui n’est
pas très différent que les philosophes prodiguent leurs enseignements à ceux qui
les écoutent : ils commencent par leur enseigner la morale, puis ils leur expliquent
le monde physique ; et celui dont ils voient qu’il a progressé en ces matières, ils
l’amènent jusqu’à la théologie23 ».
20 La lecture de l’Ecclésiaste impose une réflexion sur le sens du terme mataiotès,
« vanité », et, après avoir proposé quelques exemples, Grégoire de Nysse en
résume les différents usages : « la ’vanité’, c’est un mot qui n’a pas de sens, ou une
action sans succès, ou un vouloir sans fondement, ou un empressement sans
limite, ou en général ce qui est sans existence pour une quelconque utilité24 ». Le
mot-clef du texte biblique, par son abstraction, se prête bien à ce travail de
définition mais la polysémie ainsi notée fixe les grandes lignes d’interprétation
des trois premiers chapitres de l’Ecclésiaste : vide des discours, échec de la vie de
Salomon malgré une réussite apparente et le dynamisme qui l’orientait, et plus
encore inexistence du mal. Car telle est la finalité de la « physique » : la
connaissance du monde et de l’homme et de leurs limites. Lorsque Grégoire
commente ensuite, à la fin de la première homélie, le verset : « Qu’est-ce qui
existe ? Cela même qui sera. Qu’est-ce qui a été fait ? Cela même qui sera fait »
(Eccl. 1,9), il organise son propos en forme de démonstration et donne de
l’évidence à l’affirmation de la résurrection. Trois termes sont en jeu, tous trois
dérivés en grec d’un radical verbal commun : anastasis, résurrection,
apokatastasis, apocatastase ou « restauration de l’état primitif », et katastasis,
état25. Ce qui s’amorce dans le commentaire, c’est une théologie de la création et
du salut, le concept de vanité ne se rapportant pas seulement, comme pourrait le
laisser entendre l’acception moderne du mot, à l’homme et à sa perception du
monde, mais au cosmos lui-même. Grégoire de Nysse s’inscrit ainsi dans la
tradition d’interprétation de l’Ecclésiaste comme livre de la « physique », et il
saisit donc toutes les occasions que lui offre le texte biblique de réfléchir sur la
création, sur la physis.
21 Richesse propre du texte sapientiel, il fournit le concept qui permet d’assigner
son rang au créé et en assure ainsi la validité. Autrement dit, le passage de la Bible
à la philosophie est assuré, il n’y a plus besoin de système d’équivalence, comme
c’était le cas pour les exemples analysés dans la partie précédente. De même,
Basile de Césarée trouve dans les premiers versets des Proverbes26 les notions qui
lui permettent de définir la vie morale : sagesse, éducation (paideia, selon Pr 1,2
LXX), mesure, justice, savoir-faire et réflexion.
22 Si le Cantique des Cantiques correspond à l’époptique, à la théôria (philosophie
théorétique, dirait-on avec le néo-platonisme), il ne faut pas s’étonner d’y trouver
affirmée la difficulté d’accès à cette connaissance. Lorsque la Bien-Aimée dit à ses
compagnes : « Je l’ai cherché mais ne l’ai pas trouvé » (Ct 5,6), l’interprétation se
fait sans détour : « le texte confirme davantage encore la pensée que nous avons
méditée : la grandeur de la nature divine ne se connaît pas dans la compréhension
mais dans le renoncement à toute faculté de comprendre et d’imaginer ; en effet,
l’âme qui est déjà sortie de sa nature, [...] ne s’arrête pas de chercher ce qu’elle ne
trouve pas ni d’appeler l’inexprimable27 ».
23 En passant à la « théologie », la troisième partie du savoir inclut une rupture,
une limite qui est celle même du créé. C’est un des points cruciaux de l’opposition
aux théories d’Eunome, comme on le verra dans la dernière partie. Mais on
empruntera d’abord à deux discours de Grégoire de Nazianze28 quelques
réflexions sur les limites du discours sur Dieu et sur la situation du théologien. Ce
dernier terme, d’ailleurs, n’exclut pas les philosophes « du dehors », puisque
Grégoire de Nazianze ne manque pas de faire allusion à Platon29 : « comprendre
Dieu est difficile, mais l’exprimer est impossible ; c’est ce qu’enseigne un des
’théologiens’ chez les Grecs » (Discours 28,4). Il prend ensuite ses distances à
l’égard du philosophe en précisant que même « comprendre Dieu » est impossible
mais on voit bien comment se rencontrent à nouveau Bible, dans les Homélies sur
le Cantique évoquées précédemment, et quête philosophique dans l’affirmation
commune des limites du savoir. Dans le contexte polémique du Discours 27,
Grégoire de Nazianze refuse à Eunome le titre de théologien, il n’est qu’un
« dialecticien bavard », qui se livre à des « recherches indiscrètes » (Discours 27,
8). Dans le Discours 28, l’image de la ténèbre empruntée à l’Exode (10,22) et celle
d’une ascension vertigineuse s’entremêlent pour faire des théologiens « ceux qui
se promènent sur les traces de l’abîme » (Job 38,5) ; car c’est aux chapitres 38-40
du livre de Job, à la série des questions que Dieu pose et auxquelles Job reconnaît
ne pas savoir répondre, que Grégoire de Nazianze emprunte le bien-fondé de sa
méfiance à l’égard d’un excès de savoir. La connaissance parfaite relève alors de
l’accomplissement eschatologique et, prenant cette fois le terme « philosophie »
pour désigner la connaissance de Dieu, Grégoire de Nazianze conclut : « Ce qui
me paraît être le tout de la philosophie, c’est que nous connaîtrons un jour autant
que nous sommes connus » (Disc. 28,17). Il est ainsi à l’unisson de ce que rappelle
plusieurs fois Jean Chrysostome dans ses Homélies sur l’incompréhensibilité de
Dieu à l’aide d’une affirmation de Paul : « Nous ne connaissons qu’en partie » (1
Co 13,9).
24 Passer de l’Ecclésiaste au Cantique des Cantiques, c’est donc passer de la
« physique » à un enseignement « plus élevé » qui « introduit la pensée dans les
secrets de Dieu30 », explique Grégoire de Nysse. Ce passage s’avère être une
rupture : faire siennes les paroles de l’Ecclésiaste revient en effet à reconnaître la
séparation radicale entre créé et incréé. Le commentaire biblique s’ouvre sur la
réflexion doctrinale et on voit bien en même temps que le parallèle entre Bible et
philosophie ne va pas sans un déplacement et un renouvellement des concepts de
la philosophie grecque. Les théologiens cappadociens se trouvent alors devant un
paradoxe : la création est incommensurablement distincte du Créateur et en
même temps l’être humain s’éprouve comme ayant une certaine « parenté » de
nature avec Dieu. Cette suggeneia, concept d’origine stoïcienne31, a elle aussi un
parallèle dans le discours biblique : « Créons l’homme à notre image et
ressemblance » (Gn 1,26).
25 L’enjeu épistémologique apparaît désormais clairement : au-delà des images ou
des références bibliques, comment délimiter le champ théologique ? Y a-t-il des
critères pour définir le discours théologique ou, pour reprendre encore les
questions que Grégoire de Nazianze lance à son adversaire : « car enfin, quelle
idée te feras-tu de la divinité, si vraiment tu as confiance dans toutes les
ressources du raisonnement ? Jusqu’où cette discussion t’emportera-t-elle, si tu
l’examines avec soin, toi, le plus grand philosophe, le plus grand théologien, toi
qui te glorifies à l’excès ? » (Discours 28, 7). C’est dans les traités Contre Eunome
de Basile de Césarée et surtout de Grégoire de Nysse que les réflexions sur le
statut du concept - epinoia - en théologie élaborent une réponse à ces questions.
L’homme n’est pas si grand, écrit Grégoire, qu’il puisse égaler Dieu
dans sa capacité de compréhension car « Qui donc, dans les nues,
est comparable au Seigneur ? » (Ps 88/89,7), et l’objet de sa
recherche n’est pas non plus si petit qu’il puisse être saisi par les
raisonnements de la faiblesse humaine. Écoute le conseil de
l’Ecclésiaste, de ne pas prononcer un mot en présence de Dieu, « car
Dieu, dit-il, est au ciel et toi sur la terre » (Contre Eunome II, 94).
Notes
1 Cet article est le développement de plusieurs points du dossier de synthèse et d’un texte
inédit (« Selon la nature : les paradoxes d’un concept. L’apport de Grégoire de Nysse »)
présentés pour l’habilitation à diriger des recherches en juillet 2007.
2 AUGUSTIN marque quelques réticences à lire assidûment la Bible, après l’émerveillement
de l’Hortensius (Confessions, 111,4-5).
3 C’est l’auteur qu’on privilégiera dans ces pages, mais on empruntera plusieurs
exemples à Maxime le Confesseur, qui fait aussi grand usage de l’expression, de ce mode
de commentaire.
4 Le choix de ce terme a permis la sélection des exemples que nous proposerons dans ces
pages, mais il est clair que toutestin a lui aussi des équivalents, en l’occurrence la gamme
des expressions signifiant « ce qui revient à dire que », « ce qui est la même chose que ».
5 Traité des Principes, IV, 2,4-5.
6 Y compris, remarquons-le, l’argument des hérétiques consistant à dire, par exemple à
propos du terme homoousios ou ousia, qu’il n’est pas dans la Bible et ne peut donc pas
servir à l’expression de la vérité de la révélation.
7 Article d’abord paru dans les Mélanges offerts à H. Horner, H. EISENBERGER (éd.),
Heidelberg ; repris dans M. HARL, La langue de Japhet. Quinze études sur la Septante et
le grec des chrétiens, Paris, 1992, p. 235-249.
8 Ibid., p. 237.
9 Ibid., p. 237-240.
10 Que l’on parle de « paraphrase » ou de « métaphrase », ces termes n’ont rien de
péjoratif dans la rhétorique classique et désignent un genre littéraire, appris à titre
d’exercice dans les écoles de rhétorique.
11 GRÉGOIRE DE NYSSE, Vie de Moïse, II, 132.
12 Question 47, CCSG, vol. 7, texte grec édité par C. LAGA, Turnhout, 1982.
13 GRÉGOIRE DE NYSSE, Sur les titres des Psaumes, éd. de J. REYNARD, Sources Chrétiennes
(SC) 466, Paris, 2002.
14 Une division que Grégoire connaît probablement par Origène qui lui-même dit la
tenir des « Hébreux » (REYNARD, p. 48), sur les différentes manières de définir la
composition du Psautier dans la tradition patristique, voir J.-M. AUWERS,
« L’organisation du psautier chez les Pères grecs », dans Le Psautier chez les Pères,
Cahiers de Biblia Patristica 4, éd. P. MARAVAL, Strasbourg, 1994, p. 37-54.
15 La version latine traduit contemptio (mépris) et Jérôme, dans son commentaire,
deceptio.
16 Sur les titres des Psaumes, VIl, 26, lignes 18-34 (on a laissé de côté les lignes 27-32 où
Grégoire prend un exemple de l’expérience commune).
17 Discours catéchétique, chapitre V, SC 453, P. 471 (trad. R. WINLING), Paris, 2000.
18 In Hexaemeron, PG 44, 68 C.
19 J.DANIELOU, art. « Éléments », dans Être et temps chez Grégoire de Nysse, Leiden,
1970, p. 79-80.
20 Le terme est évidemment employé ici indépendamment de la validité des théories
scientifiques mises à contribution ; il renvoie bien plutôt à la notion d’epistèmè, de savoir
rationnel.
21 A.-M. MALINGREY, « Philosophia ». Étude d’un groupe de mots dans la littérature
grecque, des Présocratiques au IVE siècle après J.-C, Paris, 1961.
22 Cf. M. HARL, « Les trois livres de Salomon et les trois parties de la philosophie dans
les Prologues des Homélies sur le Cantique des Cantiques, d’Origène aux Chaînes
exégétiques grecques », dans Mélanges Marcel Richard, TU 133, Berlin, 1987, p. 249-
269.
23 JÉRÔME, Commentaire sur l’Ecclésiaste, trad. de G. FRY, Paris, 2001, p. 65-66 (texte
latin dans CCSL, vol. 72).
24 Homélies sur l’Ecclésiaste, 1,3(SC 416, p. 115).
25 Ibid., I, 13-14.
26 Homélie sur le commencement des Proverbes, PG.
27 Homélie 12 sur le Cantique, Gregorii Nysseni Opéra (GNO), VI, p. 357.
28 Discours 27, Contre les disciples d’Eunome et Discours 28, Sur la théologie, SC 250,
trad. de P. GALLAY et M.JOURJON.
29 Allusion au Timée 28c.
30 GRÉGOIRE DE NYSSE, Homélie I sur le Cantique des Cantiques, GNO, VI, P. 17 ; trad. Ch.
BOUCHET, Paris, 1992.
31 Sur cette notion, voir l’étude d’É. DES PLACES, Syngeneia. La parenté de l’homme avec
Dieu d’Homère à la patristique, Paris, 1964.
32 Contre Eunome, II, 94 et 105. Dans la citation du § 94, nous utilisons, pour le verset
de Psaume, la traduction des Psaumes selon la LXX, publiée par P. DESEILLE, YMCA
Press, 1979.
33 Ce verset n’est pas commenté dans les Homélies sur l’Ecclésiaste, qui ne couvrent que
les trois premiers chapitres du livre biblique.
34 B. POTTIER, Dieu et le Christ selon Grégoire de Nysse, Bruxelles, 1994.
35 M. CANÉVET, Grégoire de Nysse et l’herméneutique biblique. Étude des rapports entre
le langage et la connaissance de Dieu, Paris, 1987.
36 Ibid., chap. l, p. 31.
37 BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunome, SC 299 et 305, trad. De B. SESBOÛÉ.
38 Contre Eunome, II, 182 - GNO, 1, p. 277. Nous prenons appui sur la traduction
anglaise établie par S. G. HALL et présentée au congrès nysséen d’Olomouc (voir note 40).
39 Il est toutefois conscient d’un possible mauvais usage du concept (Contre Eunome, II,
189-190).
40 Gregory of Nyssa : Contra Eunomium II. An English Version with Supporting
Studies. Proceedings of the 10th International Colloquium on Gregory of Nyssa
(Olomouc, Septembre 15-18, 2004), L. KARFIKOVA, S. DOUGLASS and J. ZACHHUBER ed., VCS
82, Leiden, 2007.
41 S. DOUGLASS, « Gregory of Nyssa and theological imagination », p. 461-471 des actes du
Congrès. Sa thèse, publiée en 2005, a d’emblée un titre suggestif: Theology of the Gap.
Cappadocian Fathers and the Trinitarian Controversy, Berlin - New-York - Oxford, 2005.
« Gap » signifie en effet le saut du créé à l’incréé ou l’abîme entre les deux.
42 « The status of epinoetic theological discourse (the only theological discourse Gregory
thought possible within the diasteme) is that every truth about God is also a lie about
God » (DOUGLASS, « Gregory of Nyssa and theological imagination », p. 466).
43 POTTIER, Dieu et le Christ selon Grégoire de Nysse, p. 177-192.
44 Ibid., p. 180-181.
45 Sur cette notion, voir l’article de J. DANIÉLOU, « La notion de confins -methorios chez
Grégoire de Nysse », Recherches de Science Religieuse, 49 (1961), P. 161-187 ; article
repris dans Être et temps chez Grégoire de Nysse.
46 Traduction de M. CANÉVET dans Grégoire de Nysse, Le Christ pascal, Paris, 1994,
P. 107-127.
References
Bibliographical reference
Françoise Vinel, « Du commentaire biblique à l’affirmation dogmatique : l’expérience
théologique au IVe siècle », Revue des sciences religieuses, 82/2 | 2008, 161-177.
Electronic reference
Françoise Vinel, « Du commentaire biblique à l’affirmation dogmatique : l’expérience
théologique au IVe siècle », Revue des sciences religieuses [Online], 82/2 | 2008,
document 82.202, Online since 25 March 2013, connection on 23 November 2019.
URL : http://journals.openedition.org/rsr/796 ; DOI : 10.4000/rsr.796
Author
Françoise Vinel
Faculté de théologie catholique Université Marc Bloch Strasbourg
By this author
Éric MANGIN, La nuit de l’âme. L’intellect et ses actes chez Maître Eckhart [Full
text]
(Études de philosophie médiévale 105), Paris, Vrin, 2017, 252 p.
Published in Revue des sciences religieuses, 93/3 | 2019
Agnès DESMAZIÈRES, Le dialogue pour surmonter la crise. Le pari réformateur du
pape François [Full text]
Préf. d’A. Thomasset, postf. de F.-M. Léthel (Forum), Paris, Salvator, 2019, 231 p.
Published in Revue des sciences religieuses, 93/3 | 2019
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