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La maîtrise de la fabrication de l’acier est un fait historiquement relativement récent qui se développe au milieu
ème
du XIX siècle pendant la révolution industrielle.
Le bois, lui, n’a pas toujours été disponible dans des dimensions suffisantes pour être utilisé pour les grandes
portées. Si l’on considère que le moment fléchissant est la caractéristique de la sollicitation qui provoque les
plus fortes contraintes dans le matériau, on atteint facilement les limites de la résistance à la rupture.
Dans le passé de l’architecture, il ne restait plus que la pierre et les briques en argile comme matériaux de
construction principale. Ces deux matériaux ont, malheureusement, une résistance à la traction faible. Ils restent
donc non fiables car les surfaces de contact entre deux pierres n’offrent aucune résistance à la traction.
Le problème était de couvrir des portées importantes, supérieures à 3 ou 4 m avec de la pierre ou des briques.
Les égyptiens et les grecs n’ont pas trouvé la solution à ce problème. Leur architecture en a été fortement
conditionnée. Les temples égyptiens ou grecs ont des colonnes placées à des distances réduites car les linteaux
sont en pierre.
La pierre possède une résistance à la traction très faible. Pour éviter la rupture des linteaux, on doit avoir un
moment fléchissant faible et donc il était indispensable de limiter les portées.
Ceci n’évitait pas quelques problèmes !
Dans l’image de droite, on aperçoit une fissure sur le linteau.
Or, cette déviation de la force à travers la ligne de l’arc se fait au prix d’une force horizontale, la poussée de
l’arc, qui se retrouve en bas. La présence de cette force se comprend facilement en observant qu’une moitié de
l’arc. La composante horizontale de la force de contact transmise par la clef de voûte doit être équilibrée en bas
de l’arc par une force égale et contraire.
En définitive, l’arc est une structure qui laisse une poussée horizontale à sa base. Celle-ci doit être récupérée par
un élément de construction capable de fournir une force égale et contraire.
Une façon simple d’annuler cette force est celle d’utiliser un tirant en métal qui relie les deux extrémités de
l’arc. Cette force exercée par le tirant en traction équilibre l’ensemble des forces.
Mais ce n’est pas la seule façon d’annuler la poussée…
En fait, cette poussée s’équilibre automatiquement s’il y a d’autres arcs identiques à côté. Le problème reste
pour les arcs situés aux extrémités de l’arcade.
On peut aussi épauler l’arc par des contreforts situés
de part et d’autre à sa base. La résultante des forces
tombe alors à l’intérieur de la base du contrefort.
Le problème principal du béton est que sa résistance à la traction est pratiquement nulle.
La solution, inventée en France à la fin du XIX éme siècle, est le béton armé. On insère dans la coulée des barres
d’acier là où la flexion de la poutre va produire des tractions. Après la prise du béton, les deux composants
forment un tout unique.
Ainsi, le béton prend en charge les contraintes de compression et l’acier celles de traction.
Une autre idée pour utiliser le béton comme matériau de construction est le béton précontraint.
Le béton ne peut pas supporter les contraintes de traction engendrées par la flexion. On peut aussi comprimer la
poutre de sorte que la superposition de flexion et de la compression imprimée à la poutre permette d’annuler les
tractions sur la section.
Cette compression administrée à la poutre s’obtient en tirant avec des vérins hydrauliques sur des câbles d’acier
à haute résistance qui passent dans des tubes noyés dans le béton de la poutre.
Après cette opération, on fixe les extrémités des câbles aux deux bouts de la poutre pour maintenir l’effort de
traction-compression afin d’annuler la traction due à la flexion.
L’avantage du béton armé précontraint par rapport au béton armé normal, c’est qu’il permet de plus grandes
portées qui peuvent être supérieures à 100 m en supportant aussi de plus fortes charges.
Il est ainsi utilisé essentiellement dans la construction de ponts, viaducs, couvertures de grande portée pour des
stades, gares, palais du sport…