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CHAPITRE 9 Analyse des structures en acier

CHAPITRE 9

ANALYSE DES STRUCTURES EN ACIER

9.1 INTRODUCTION

Les sollicitations peuvent, en général, être déterminées en utilisant l'une des deux
méthodes d'analyse suivantes :
✓ méthode d'analyse globale du premier ordre, se référant à la géométrie initiale de la
structure.
✓ méthode d'analyse globale du second ordre, prenant en considération l'influence de la
déformation de la structure.
Le choix de la méthode d'analyse globale est lié essentiellement à la sensibilité de la structure
aux effets du second ordre, sous un chargement donné. Cette sensibilité dépend, entre autres,
de la résistance de la structure au déplacement latéral.

9.2 RESISTANCE AU DEPLACEMENT LATERAL

Toutes les structures doivent posséder une rigidité suffisante en vue de limiter la
déformation latérale. Ceci peut être assuré par :
✓ la rigidité des ossatures elles-mêmes, qui peut faire appel à une ou plusieurs des
possibilités suivantes :
• triangulation ;
• rigidité des assemblages ;
• poteaux en console.

✓ la rigidité à la déformation latérale de systèmes de contreventement qui peuvent être :


• des ossatures triangulées ;
• des ossatures à nœuds rigides ;
• des voiles, des noyaux et autres éléments de même type.

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9.3 CLASSIFICATION DES STRUCTURES

La classification d'une structure en :


➢ structure souple ;
➢ structure rigide ;
➢ structure contreventée ;
➢ structure non contreventée ;
permet, entre autres, de choisir la méthode d'analyse globale requise pour cette structure.

9.3.1 CLASSIFICATION SUR BASE DE LA RIGIDITE


Une structure est dite « rigide », lorsque, soumise à des forces horizontales dans son
plan, elle a un comportement suffisamment rigide pour pouvoir négliger toutes forces ou
moments supplémentaires provoqués par les déplacements horizontaux de ses nœuds. En
conséquence, les effets du second ordre globaux (c’est-à-dire les effets de déplacement latéral
P-) peuvent être négligés dans le cas d’une structure rigide (appelée aussi « structure à
nœuds fixes »).
Lorsque les effets du second ordre globaux ne sont pas négligeables, on dit que la structure est
une « structure souple » (appelée aussi « structure à nœuds déplaçables »).

Pour un cas de charge donné, une structure peut être classée comme rigide, si le critère
suivant est satisfait :
VSd
 0,1
Vcr
où :
VSd = valeur de calcul de la charge verticale totale.
Vcr = valeur critique élastique de la charge verticale totale pour l'instabilité suivant le
mode à nœuds déplaçables.
Dans le cas des ossatures planes de structures de bâtiments à étages avec, à chaque niveau,
des poutres assemblées à chaque poteau, l'approximation suivante peut être utilisée comme
alternative à la détermination directe de VSd / Vcr :
VSd   V 
= max  
Vcr  h H 
où :
 = déplacement horizontal à la partie supérieure de l'étage par rapport à sa partie
inférieure.
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h = hauteur de l'étage.
H = réaction horizontale totale à la partie inférieure de l'étage.
V= réaction verticale totale à la partie inférieure de l'étage.

Les déplacements horizontaux , à chaque étage, seront calculés, ici, en utilisant une analyse
globale du premier ordre et en appliquant à la structure les charges horizontales et verticales
de calcul, ainsi que l'imperfection initiale d'aplomb (donnée au § 9.4.1) appliquée sous forme
de force horizontale équivalente.

9.3.2 CLASSIFICATION SUR BASE DU CONTREVENTEMENT


Un système de contreventement est normalement destiné à transmettre les charges
horizontales aux fondations et à empêcher, ou au moins à restreindre, les déplacements
latéraux des structures à un ou plusieurs étages. Il peut également avoir pour rôle de fournir
des appuis nécessaires à la stabilisation d’éléments porteurs.

H S H a

Une structure peut être classée comme contreventée, si le système de contreventement réduit
ses déplacements horizontaux d'au moins 80%.
Cette réduction doit être effective sur le déplacement horizontal relatif entre le sommet et la
base de chacun des étages.
On peut donc dire que :
➢ si a  0,2S la structure est alors contreventée ;
➢ si a  0,2S la structure est alors non contreventée.
avec :
a = déplacement horizontal relatif entre le sommet et la base de chacun des étages, en
présence du système de contreventement.
S = déplacement horizontal relatif entre le sommet et la base de chacun des étages, en
absence du système de contreventement

9.4 LES IMPERFECTIONS

Les effets des imperfections (contraintes résiduelles, défauts de verticalité, de


rectitude, de planéité, défauts d’ajustage et excentricités mineures dans les assemblages,…)
doivent être pris en compte, de façon appropriée, dans l’analyse d’une structure et de ses
éléments.

9.4.1 LES IMPERFECTIONS GLOBALES D’OSSATURE


Les effets des imperfections globales d’ossature doivent être pris en compte dans
l’analyse de la structure au moyen d’une imperfection géométrique ayant la forme d’un défaut
initial d’aplomb  déterminé par la formule :
 = k C  k S  0

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avec :
0 = 1/200
k C = 0,5 + 1 nC avec kC  1,0

k S = 0,2 + 1 nS avec kS  1,0

nC est le nombre de poteaux par plan.


nS est le nombre d’étages.

Les poteaux qui supportent une charge verticale NSd inférieure à 50% de la charge verticale
moyenne par poteau ne doivent pas être inclus dans nC.

Le défaut initial d’aplomb peut varier de 1/630 à 1/200. On se place en sécurité en prenant :

 = 1/200
L’imperfection initiale d’aplomb peut être remplacée par un système équilibré de
forces horizontales équivalentes appliquées aux niveaux de chaque plancher de la structure
idéale verticale de départ. Les forces horizontales équivalentes au niveau de la toiture et de
chaque plancher sont calculées en multipliant la proportion de la charge verticale appliquée
sur le niveau par le défaut d’aplomb initial . Elles peuvent être appliquées dans un sens
quelconque, mais dans un seul sens à la fois.

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9.4.2 LES IMPERFECTIONS POUR LE CALCUL DES SYSTEMES DE


CONTREVENTEMENT
Les effets des imperfections doivent être pris en compte dans l’analyse des systèmes
de contreventement nécessaires pour assurer la stabilité latérale, sur leur longueur, des poutres
ou des éléments comprimés. Ces effets doivent être introduits au moyen d’une imperfection
géométrique équivalente des éléments à stabiliser, sous la forme d’une imperfection initiale
en arc, de flèche :
e0 = kr  L /500
où L est la portée du système de contreventement.
et k r = (0,2 + 1 nr ) mais kr  1,0
où nr est le nombre d’éléments à stabiliser.

N N

Pour simplifier, les imperfections initiales en arc des éléments à stabiliser peuvent être
remplacées par une force de stabilisation répartie équivalente donnée par la formule :

Si q  L/2500 : q=
 N k r + 0,2
60  L

Si q  L/2500 : q=
 N k r +
60  L
où q est la flèche du système de contreventement dans son plan due à q plus toute
charge extérieure.
et  = 500 q / L mais   0,2
Lorsque le système de contreventement doit stabiliser une poutre fléchie, il convient de
déterminer la force N par :
N=M/h
où M = moment maximal dans la poutre.
h = hauteur totale de la poutre.

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9.5 CHOIX DE LA METHODE D’ANALYSE GLOBALE

Pour l’analyse d’une structure métallique, il y a trois situations possibles :

9.5.1 LA STRUCTURE EST SOUPLE


Dans ce cas, deux procédures d’analyse sont possibles :

1. Procéder à un calcul global au second ordre : dans ce cas, la vérification, dans le plan
de l’ossature, de la stabilité individuelle des éléments comprimés se fait en utilisant
leurs longueurs de flambement basées sur le mode d’instabilité à « nœuds fixes ».
2. Procéder à un calcul global au premier ordre : dans ce cas, la vérification, dans le plan
de l’ossature, de la stabilité individuelle des éléments comprimés se fait en utilisant
leurs longueurs de flambement basées sur le mode d’instabilité à « nœuds
déplaçables ». Dans les poutres et les assemblages poutre-poteau, il convient de
multiplier les moments dus à la déformation latérale par 1,2.
Les calculs au second ordre peuvent être réalisés :
➢ Soit à l’aide d’un programme spécifique prenant en compte les effets du second ordre.
➢ Soit en procédant à plusieurs itérations au premier ordre avec des charges latérales
équivalentes aux effets du second ordre.
➢ Soit, pour les bâtiments à un étage ou à plusieurs étages réguliers et régulièrement
chargés, en multipliant les sollicitations dus aux déplacements latéraux obtenus à
l’aide d’un calcul au premier ordre, par le coefficient :
1 VSd
à condition que :  0,25
V Vcr
1 − Sd
Vcr

9.5.2 LA STRUCTURE EST RIGIDE


Dans ce cas, il convient de procéder à un calcul global au premier ordre et d’effectuer
la vérification, dans le plan de l’ossature, de la stabilité individuelle des éléments comprimés
en utilisant leurs longueurs de flambement basées sur le mode d’instabilité à « nœuds fixes ».

9.5.3 LA STRUCTURE EST CONTREVENTEE


Dans ce cas, on pourra considérer la structure comme appuyée latéralement (appuis
fournis par le système de contreventement). Il convient alors de procéder à un calcul global au
premier ordre et d’effectuer la vérification, dans le plan de l’ossature, de la stabilité
individuelle des éléments comprimés en utilisant leurs longueurs de flambement basées sur le
mode d’instabilité à « nœuds fixes ».

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