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Une liaison monolithique entre la structure porteuse et les culées, comme pour les ponts-
cadres de la Fig. 5.3 ou les ponts à béquilles de la Fig. 5.4, est généralement favorable sur
le plan parasismique. En l’absence de joint de dilatation aux culées, il n’y a ni risque de
chute du tablier ni risque de dommages aux joints de chaussée dus à des déplacements
différentiels importants dans les sens longitudinal ou transversal.
Sur ou dans le pont, toute installation doit être bien assurée dans le sens horizontal. Dans
la zone des joints de chaussée, les conduites doivent être conçues en fonction des dépla-
cements différentiels attendus dans les sens longitudinal et transversal. Pour les éléments
non-porteurs, l’ordre de grandeur des efforts sismiques horizontaux et des déplacements
correspondants peut être estimé selon la norme SIA 261. Cela concerne avant tout les
installations protégées contre les chocs horizontaux de véhicules, telles que les canalisa-
tions d’évacuation des eaux et autres, car dans les autres cas les forces de choc sont
déterminantes pour dimensionner les fixations.
Fig. 4.8 Amortisseur inséré entre l’élément porteur du pont et la pile avec appui mobile
dans le sens longitudinal (pont sur le Rhône à Riddes).
𝛾𝛾𝑓𝑓 𝑎𝑎𝑔𝑔𝑔𝑔 𝑆𝑆
𝑎𝑎ℎ𝑑𝑑 =
𝑞𝑞𝑎𝑎 𝑞𝑞ℎ
Cependant, si un dimensionnement basé sur les forces entraîne des coûts supplémen-
taires élevés, un dimensionnement basé sur les déformations est recommandé. Pour la
vérification basée sur les déformations, la documentation ASTRA 82017 [31] suggère les
valeurs limites pour les déformations permanentes pour s'assurer que la fonctionnalité est
toujours garantie après un tremblement de terre et que l'ampleur des réparations reste
limitée.
Pour une compilation détaillée des différentes méthodes de dimensionnement des culées
et murs de soutènement, ainsi que des exemples de calcul détaillés, le lecteur est prié de
se référer aux documentations ASTRA 82017 [31] et ASTRA 82018 [32].
4.8 Equipements
Les différents équipements, comme les installations de protection, les parapets, les élé-
ments d’évacuation des eaux, les conduites, les signaux, etc. doivent être correctement
fixés au pont dans les deux directions horizontales. Pour leur dimensionnement sismique,
les règles pour les éléments non-structuraux de l’art. 16.7 de la norme SIA 261 [22] s’ap-
pliquent. Comme force de remplacement (Fa), il faut considérer la force horizontale sui-
vante, appliquée au centre de gravité des masses de l’élément de construction, dans les
deux directions (équation 49 de la norme SIA 261 [22]):
𝑧𝑧𝑎𝑎
𝛾𝛾𝑓𝑓 𝑎𝑎𝑔𝑔𝑔𝑔 𝑆𝑆 𝐺𝐺𝑎𝑎 3 �1 + ℎ � 𝛾𝛾𝑓𝑓 𝑎𝑎𝑔𝑔𝑔𝑔 𝑆𝑆 𝐺𝐺𝑎𝑎
𝐹𝐹𝑎𝑎 = � − 0,5� ≥
𝑔𝑔 𝑞𝑞𝑎𝑎 𝑇𝑇𝑎𝑎 2 𝑔𝑔 𝑞𝑞𝑎𝑎
1 + �1 − �
𝑇𝑇1
Dans cette équation, Ga, Ta et za désignent le poids propre, la période de vibration fonda-
mentale et la hauteur sur fondation de l’élément de construction. T1 et h désignent respec-
tivement la période de vibration fondamentale de l’ouvrage dans la direction horizontale
considérée et la hauteur totale de l’ouvrage.
Etant donné que la force de remplacement Fa peut normalement être reprise sans problème
par les éléments non-structuraux, il est recommandé d’admettre les hypothèses simplifica-
trices suivantes situées du côté de la sécurité :
• Résonance avec le pont pour l’élément non-structural : Ta = T1 ;
• Position de l’élément non-structural au niveau de la voie de circulation : za = h.
En règle générale, ce n’est pas la force de remplacement Fa qui est déterminante pour les
fixations, mais la force provenant de chocs de véhicules. Toutefois, pour les éléments non-
structuraux protégés des chocs de véhicules, la force de remplacement sismique Fa devient
souvent déterminante.
Dans la zone des joints de chaussée, les conduites de gaz doivent être disposées de ma-
nière à pouvoir encaisser les déplacements relatifs attendus dans les deux directions, lon-
gitudinale et transversale en tenant compte des déplacements asynchrones. Pour les
autres conduites, conduites d’eau, d’évacuation des eaux, d’électricité ou de télécommu-
nication, un endommagement dû au séisme peut être accepté, pour autant qu’il s’agisse
de conduites de moindre importance.
Par ailleurs, le guide "Sécurité sismique des éléments non structuraux et autres installa-
tions et équipements" publié par l'OFEV présente des dégâts probables lors d'un séisme
par exemple pour des conduites des ponts. Selon ce guide les conduites sont sensibles
aux déformations et aux accélérations. Des conduites mal fixées peuvent heurter d’autres
objets, être endommagés ou tomber.
Les traversées d’éléments porteurs rigides peuvent aussi être utilisées pour reprendre les
forces horizontales, pour autant que l’on ne prévoie pas de déplacements relatifs trop im-
portants. Lorsqu’il n’y a aucun appui, il faut laisser un jeu suffisant entre l’orifice et la con-
duite.
Des raccords flexibles, du matériau d’étanchéité ductile et des manchons mobiles peuvent
être nécessaires lorsque l’on prévoit d’importants déplacements relatifs, p. ex. entre deux
parties séparées d'un joint de dilatation ou découplées par des isolateurs sismiques
flexibles. Le choix dépend du type de conduite et du diamètre ainsi que de l’importance
probable des déplacements (Fig. 4.10).