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1. Zonage sismique
Dans le cas du Maroc, l'ensemble du territoire est réparti en cinq zones de sismicité croissante:
- zone 0 : sismicité nulle ou négligeable
- zone la : sismicité très faible
- zone Ib : sismicité faible
- zone II : sismicité moyenne
- zone III : sismicité forte
Les paramètres retenus pour exprimer ces valeurs nominales sont des accélérations nominales (an)
dont la grandeur est fixée en fonction de la zone sismique et de l'importance socioéconomique de
l'ouvrage.
b. Spectre de réponse
De manière générale l'action sismique résulte de mouvements du sol qu'on peut représenter
schématiquement sous la forme :
• D'une translation d'ensemble du sol dans chacune des trois directions (deux horizontales et
une verticale),
• D'un déplacement différentiel des points du sol dans chacune des trois directions. Dans le
cadre des ponts courants, ces déplacements différentiels sont négligeables car les appuis
sont peu distants les uns des autres. Toutefois, lorsque les appuis de l'ouvrage reposent sur
des sols de nature très différente ou lorsque l'ouvrage franchit une faille active, les
mouvements différentiels peuvent être importants. On se référera alors au Guide AFPS 92
et il sera même judicieux de consulter un spécialiste.
Les caractéristiques précisées dans le Tableau suivant permettent l'identification des sols et leur
classement dans un des groupes précités.
a. Calcul de la masse
Les masses se limitent au poids propre de la structure et aux autres charges permanentes qu'elle
supporte, sauf pour les ponts urbains très fréquentés ou les ponts rails, pour lesquels on peut
ajouter une fraction des charges d'exploitation soit :
• 20% des charges d'exploitation routières définies par le titre II du fascicule 61 du C.C.T.G.
sur les ponts-routes urbains à trafic intense (le pont est alors chargé sur la totalité de sa
longueur)
• 30% des charges d'exploitation ferroviaires des lignes à fort trafic définies par le livret 2-01
du C.P.C. pour les ponts-rails.
b. Calcul Raideurs
La raideur (ou inversement la souplesse) des appuis provient des trois parties d'ouvrage
suivantes :
• Les fondations et le sol environnant,
• Les appuis proprement dits,
• Les appareils d'appui.
Lorsque ces trois éléments sont placés en série, leurs souplesses s'ajoutent pour former la
souplesse de l'appui.
LES FONDATIONS ET LE SOL ENVIRONNANT
Pour les pieux, on peut s'inspirer des formules dans lesquelles le ressort horizontal de sol
par mètre linéaire de pieu est indépendant du diamètre du pieu et vaut :
k = 1,2xEx avec Ex=2(l + v)G
où V est le coefficient de Poisson du sol (à défaut d'information plus précise, on prendra v=0,3 ) et
G le module de cisaillement sous séisme déterminé selon la procédure du paragraphe a) ci-dessus.
Pour les murs de culées, on effectue un calcul à la rupture du sol qui dispense d'évaluer les
modules du sol.
Pour les semelles superficielles, on pourra utiliser les raideurs calculées à fréquence nulle
(pseudo-statique), pour une fondation circulaire équivalente reposant sur un demi-espace
élastique :
Pour un voile sollicité dans son plan, on tient compte le cas échéant de sa raideur en
cisaillement ;
OÙ Sr,j. est la section réduite du voile. On pourra considérer que cette raideur est infinie si le
tablier repose sur des appareils d'appui glissants ou en élastomère fretté. Dans ce dernier cas,
seule la raideur de l'élastomère intervient.
4. Analyse monomodale
La très grande majorité des ouvrages courants s'analysent en dynamique grâce à la méthode
monomodale. Dans cette méthode simplifiée, on fait l'hypothèse que les mouvements de la
structure sont à tout instant proportionnels à une déformée privilégiée, appelée mode
fondamental.
La méthode monomodale ne s'applique pas aux ponts exceptionnels au sens usuel du terme : arcs,
ponts à béquilles, ponts à câbles (de suspension ou de haubanage), pont cantilever. Elle ne
s'applique qu'aux ponts qui satisfont aux critères suivants :
La masse totale mise en mouvement doit être supéheure à 70 % de la masse totale de la structure
(masse du tablier et masse des appuis en élévation). Notons MT la masse du tablier et Mp la masse
de l'ensemble des piles hors fondations ; la condition est réalisée dans les cas suivants :
Pour le séisme longitudinal :
Dans le cas où le tablier est isolé de toutes les piles (par des appareils en élastomère fretté ou
glissants), si Mp < 0,43 MT ;
Dans le cas où le tablier est bloqué longitudinalement sur un certain nombre de piles de masse
totale (hors fondation) Mpg, la condition est remplie
siMT+ 0,5Mpg>0,7(MT + Mp).
a. Séisme longitudinal
Dans ce qui suit, on note R(T) la valeur du spectre de réponse élastique, ou du spectre de
dimensionnement selon qu'on adopte la méthode élastique ou la méthode inélastique.
La raideur longitudinale K de l'ensemble des appuis est égale à la somme des raideurs
longitudinales des appuis : K = ∑Ki.
b. Séisme latéral
Si le tablier possède des butés transversales de blocage, la raideur transversale des appuis peut
être assimilée à la raideur transversale des fûts.
Le modèle de déformation du tablier dépend de sa raideur relative par rapport aux appuis : si le
tablier est très raide, on pourra le considérer comme un bloc indéformable, auquel cas son
c. Séisme vertical
Le Guide AFPS 92 précise que, lorsque la méthode monomodale est applicable, le séisme vertical
peut être négligé. Les sollicitations provoquées par le séisme vertical sont dans la très grande
majorité des cas couvertes par les charges d'exploitation à l'E.L.U. On ne tiendra donc pas compte
des efforts dans le tablier dus au séisme vertical.
Toutefois, il est important de calculer les réactions d'appui sous séisme vertical pour vérifier les
appareils d'appui et, en particulier, se prémunir contre des risques de soulèvement ou plus
couramment contre le risque de cheminement d'un appareil en élastomère fretté.
Le risque de soulèvement sous sollicitation dynamique est moins grave que sous sollicitation
statique. S'il se présente, il convient de guider le tablier de sorte qu'il ne s'échappe pas de ses
appuis. Il n'est en général pas nécessaire de prévoir un dispositif lourd anti-soulèvement pour les
ouvrages courants.
Les vibrations verticales du tablier sont complexes. Lorsque le tablier repose simplement sur ses
appuis (pas d'encastrement), les réactions d'appui R. peuvent être calculées simplement à l'aide de
la relation suivante :
Le paramètre b quantifie la réaction d'appui pour un ouvrage " normalisé " : travée centrale, masse
linéique et spectre unitaires (L=1, i=1, R(T)=1 pour toute période T). Les valeurs obtenues sont
présentées au Tableau ci dessous pour différents types d'ouvrages.
Sous un effort normal centré Fz, on constate une répartition linéaire de la distorsion εc liée au
cisaillement τΝ dans une couche d'élastomère. La distorsion est maximum au milieu du grand côté
b de l'appareil d'appui.
Pour calculer Ar, on doit retirer l'enrobage latéral nominal pour obtenir A1 (égale à la surface des
frettes A' diminuée des trous si elles en comportent) et tenir compte des déformations
horizontales vx et vy provoquées par les efforts horizontaux concomitants de l'effort vertical FZ.
Dans ces formules, le module G sera pris égal à 0,9 MPa pour les chargements statiques et à 1,2
MPa sous les actions dynamiques.
Dans cette formule, α est la rotation d'axe parallèle au côté b de l'appareil d'appui et n représente
le nombre de feuillets internes.
Ks est donné dans le tableau suivant :
7. Vérifications du dimensionnement
a. Limitation de la distorsion
La distorsion totale en tout point de l'appareil d'appui est limitée à l'Etat Limite Ultime
ετ = KL ( εc + εq + εα ) < 7
KL est un coefficient égal à 1,00 dans le cas général. Ce coefficient peut être porté à 1,5 dans le cas
des ouvrages ferroviaires uniquement sous charges roulantes ;
εc, εq et εα sont les distorsions calculées respectivement sous l'effort vertical, les efforts ou
déplacements horizontaux et les rotations du tablier.
avec :
fy limite élastique de l'acier qui compose les frettes (soit 235 MPa pour l'acier S235) ;
γm Coefficient partiel de sécurité dont la valeur est de 1 dans le texte d'application nationale
avec :
αa et αb rotations d'axes perpendiculaires aux côtés a et b de l'appareil d'appui ;
Kr coefficient égal à 3 ;
Σvz somme des déformations verticales calculées
d. Stabilité au flambement
La stabilité au flambement doit être vérifiée à l'Etat Limite Ultime dans les conditions suivantes :
e. Condition de non-glissement
Il est d’usage de calculer l’effet du séisme sur un ouvrage séparément selon trois directions de
l’espace X, Y et Z. Pour un pont droit, ces directions sont respectivement l’axe longitudinal du
tablier, l’axe transversal du tablier et la verticale. Cette dernière composante du mouvement
sismique doit obligatoirement être prise en compte pour la vérification des appareils d’appui
On obtient ainsi trois efforts sismiques qui agissent sur l’appareil d’appui :
Dans l’ensemble, les vérifications à effectuer sont analogues à celles concernant les autres
chargements. Il n'est admis aucun soulèvement au droit des appareils d'appui en élastomère.
La distorsion provenant des seuls efforts horizontaux autorisée sous séisme est deux fois
supérieure à la valeur admise pour les autres charges (1,0) :
εqd,,≤2.0
Le calcul de la distorsion tient compte des déformations imposées comme précisé ci-avant
b. Flambement
c. Glissement
Là encore, on effectuera les mêmes vérifications que pour les charges courantes, mais en tenant
compte du séisme. Toutefois, le coefficient de frottement à utiliser est celui de l’Etat Limite de
Service.