Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
A) De l’endettement… au surendettement
B) Le mode de vie et autre facteurs de
surendettement
A) La commission de surendettement
B) L’Action Educative Budgétaire
Conclusion
Annexes
Page | 1
Page | 2
I/ Les facteurs de
surendettement
Une personne surendettée est une personne qui se trouve dans l’impossibilité manifeste
ni de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles (dettes qui ne doivent pas
avoir de rapport direct ou indirect avec une activité économique) exigible ou à échoir, ni à son
engagement de cautionner ou d’acquitter la dette d’un entrepreneur individuel ou d’une
société.
A. De l’endettement… au surendettement
Le surendettement est donc une situation qui peut arriver à tout le monde : 65% des
ménages français sont considérés comme endettés. Ce qui représente environ 700 000 milles
familles endettées (Plus de 35% de leurs revenus sont des charges). L’insuffisance de
ressources et le recours systématique au crédit dans le but de gérer son budget, conduit
souvent un ménage à s’endetter. Mais le fait de devoir plus d'argent que ce que l'on gagne
n'est pas une condition suffisante pour parler de surendettement.
Page | 3
et des charges à payer durant l'année : impôts divers, factures de la vie courante
(EDF, GDF, téléphone), pensions alimentaires, échéances de prêts, tous crédits
confondus.
Si, à la fin de cette analyse, on constate une situation difficile sans pour autant être en
surendettement, il convient de recourir à une solution personnelle. C'est-à-dire avoir recourt à
la possibilité d’une renégociation de certaines échéances, ou d’une diminution de certaines
charges (comme le téléphone ou l'électricité) notamment ayant pour objectif de limiter la
consommation du ménage : diminution du train de vie ou encore déblocage de certains
placements. Si aucune solution ne permet de résoudre les difficultés financières du ménage,
alors la procédure d'une commission de surendettement s'impose. L’année dernière, 80000
foyers se sont retrouvés devant les commissions de surendettement. Et leur nombre ne cesse
d’augmenter. Les principales personnes touchées sont les chômeurs et les inactifs (34%)
Catégorie socioprofessionnelles
des surendettés 2003
Artisans, commerçants, chefs 0,3 %
d'entreprise
Cadres, professions intellectuelles 1,1 %
supérieures
Professions intermédiaires 2,3 %
Employés 32,6 %
Ouvriers 22,3 %
Retraités 7,4 %
Chômeurs et inactifs 34,0 %
La loi Neiertz de 1989 avait pour principal objectif d'apporter une solution aux ménages
en situation de surendettement provenant d'une utilisation non contrôlée du crédit. Au cours
des années 1990, les commissions de surendettement ont observé un changement de nature du
surendettement. En effet, les cause du surendettement se trouvent de plus en plus liées aux
accidents de la vie (chômage, divorce, licenciement, etc.). On parle alors de surendettement
« passif ». Lorsque le surendettement est dû à une mauvaise gestion budgétaire on parle alors
de surendettement « actif ». Aujourd’hui, les 3/4 des dossiers traités devant les commissions
de surendettement relèvent d'une situation d'endettement « passif ». Cette Loi du 31 décembre
1989, n’a donc pas su faire face au changement de nature du surendettement.
Origine du surendettement
Page | 4
ACTIF
Trop de crédit 14,6 %
Mauvaise gestion 6,4 %
Logement trop onéreux 1,2 %
Excès de charges 1,4 %
Autres 3,5 %
PASSIF
Licenciement / chômage 30,8 %
Séparation / divorce 14,7 %
Maladie / accident 10,8 %
Baisse des ressources 6,2 %
Décès 2,4 %
Autres 8,0 %
Page | 5
Nous pouvons constater qu’entre 1996 et 1998 l’utilisation des crédits bancaires pour
l’investissement des entreprises a augmenté.
Avantages :
- pour l’emprunteur : il permet d'acheter des biens de consommation que l'on ne peut
payer en une seule fois.
Inconvénients :
- Leur cout : les crédits à la consommation sont souvent accordés à des taux d'intérêts
très élevés par rapport aux taux du marché. De plus, personne ne peut prévoir la
survenance d’un accident de la vie (chômage, divorce, maladie…) au cours de la
période de remboursement.
-Le surendettement : les crédits à la consommation, souvent utilisées par les classes
populaires, sont l'un des principaux facteurs du surendettement. En effet, selon Les Échos, le
« crédit renouvelable (revolving) » est présent dans 86 % des dossiers déposés devant les
différentes commissions de surendettement qui ont eus lieu fin juin 2007.
Page | 6
B. Le mode de vie et autres facteurs de
surendettement
Au fil du temps, les ménages ont adopté un mode de vie basé essentiellement sur la
consommation. Or, un mode de vie axé sur la consommation, un marché du crédit dynamique
(multiplication des produits) et un boom de l'immobilier favorise la hausse des ménages
surendettés.
En effet, la consommation des ménages a évolué. La part du budget consacrée au logement a
augmenté, favorisant l’utilisation des crédits. Entre 1979 et 2006, les dépenses budgétaires en
alimentation ont diminué au profit des dépenses en logement.
Lecture : les ménages du 1er quintile de niveau de vie, c'est-à-dire les 20 % des
ménages ayant les niveaux de vie les plus faibles, consacrent en moyenne 24,8 % de leur
consommation aux dépenses de logement, contre 10,8 % pour les ménages du 5e quintile
Page | 7
Mais il existe bien d’autres facteurs de surendettement tel que :
Passage à la retraite
Les situations de surendettement n’ont pas une origine type, on parle beaucoup plus
d’ailleurs de surendettement passif que de surendettement actif. La cause du
surendettement n’est plus seulement le recours abusif au crédit, mais plutôt une
accumulation de facteurs ou d’incident qui fragilisent le budget des consommateurs
L’endettement et le mode de vie sont des causes de surendettement.
Page | 8
II/Les différentes
possibilités de
désendettement
A partir de 1985, le taux d’endettement des particuliers a subi une forte progression.
Cette évolution a été facilitée par la levée progressive de l’encadrement du crédit et par
une offensive de l’offre sur le marché des particuliers au moment même où ces derniers
étaient touchés par la stagnation des salaires. Les particuliers ont alors découvert le crédit
facile qui constituait pour certains un moyen de maintenir leur pouvoir d’achat.
A ce constat s’ajoutait dans la fin des années 1980 l’absence de toute procédure
permettant un traitement global des dettes des particuliers.
Ce sont ces deux facteurs principaux de surendettement, le recours massif au crédit et
l’inadéquation des procédures de règlement, qui ont incités à mettre en place des procédures
et des aides afin de permettre aux surendettés de pouvoir retrouver une situation stable.
Nous allons analyser dans une première partie la procédure de la commission de
surendettement, puis nous présenterons dans une seconde partie l’Action Educative
Budgétaire.
A. La commission de surendettement
C’est la loi Neiertz du 31 décembre 1989 qui à mis en place la procédure relative à la
prévention et au règlement des difficultés liées au surendettement des particuliers et des
familles. Elle innovait en mettant en place une double procédure de règlement amiable et /ou
de redressement judiciaire civil pour les débiteurs de bonne foi.
Afin d’améliorer l’efficacité de cette procédure, la loi du 8 février 1995 à modifié le
dispositif issu de la loi de Neiertz en créant une procédure unique décomposée en trois phases
possibles :
Page | 9
La phase d’insolvabilité en cas de contestation de la phase de recommandation
Souhaitant aller plus loin l’assemblée à adoptée le 1er août 2003 une loi instaurant la
procédure de rétablissement personnel qui concerne les débiteurs se trouvant dans une
situation irrémédiablement compromise.
Il existe dans chaque département au moins une commission de surendettement
composée du Préfet ou de son représentant en tant que président, du Trésorier-payeur Général
en qualité de vice président, du représentant local de la Banque de France qui assure le
secrétariat, d’un représentant des établissements de crédit et d’un représentant des
associations familiales ou de consommateurs.
Toute personne physique confrontée à de graves difficultés financières et qui n’a pas
réussi à trouver de solutions personnelles pour résoudre son surendettement peut s’adresser à
la commission de surendettement.
De plus cette procédure n’est applicable que dans les cas suivants :
1) Le dépôt du dossier
Page | 10
Lors du dépôt du dossier auprès de la commission de surendettement, la Banque de
France procède à l’inscription au Fichier National des Incidents de Remboursement des
Crédits aux Particuliers (FICP), ce qui alerte les établissements de crédit sur le risque que peut
représenter le fait de vous accorder un prêt .
Soit la commission déclare le dossier irrecevable ; un recours est alors possible dans
un délai de 15 jours à compter de la date de la notification du rejet de la demande en
s’adressant au juge de l’exécution compétent. En cas d’absence de recours, les
créanciers retrouvent le droit de poursuite.
Dans le cas contraire la commission déclare le dossier recevable ; la procédure peut
alors se poursuivre. La commission dispose alors de 9 mois pour décider de
l’orientation du dossier.
Page | 11
La commission de surendettement a pour mission de tenter de trouver différents accords
de réaménagement des dettes avec chacun des créanciers en proposant notamment un plan
amiable de remboursement des dettes qui peut durer au maximum 10 ans ou plus si la dette est
à caractère immobilier. Il peut s’agir :
Suite à la validation des recommandations, le débiteur est inscrit au FICP pour une
durée de 10 ans maximum sauf en cas d’effacement partiel des dettes où la durée d’inscription
est fixée à 10 ans.
Page | 12
Il peut s’agir du même type de mesures que celles possibles pour les recommandations,
cependant la commission ne peut en aucun cas recommander un nouveau gel des dettes à ce
stade de la procédure.
1) Présentation de l’AEB
"C'est une action poursuivie par une équipe de Travailleurs Sociaux auprès des
familles en difficultés budgétaires, exception faite, en principe, des familles faisant l'objet
d'une mesure de tutelle aux prestations familiales."
L’AEB a pour but la prévention et/ou la résolution de problème budgétaire dans le milieu
familial. C’est un accompagnement pour une aide technique dans la gestion budgétaire.
Cette action permet : de connaitre le contexte social de la famille dans sa globalité (santé,
budget, enfant, vie sociale…), de mieux comprendre les difficultés, et donc, de cibler au
mieux les objectifs d’intervention.
Elle s’inscrit dans un cadre éducatif, avec un contrat de projet pour donner à la famille
les outils qui lui permettront d’assumer au mieux sa situation budgétaire. La finalité n’est
donc pas de montrer à la famille ses limites budgétaires. Elle doit lui permettre une meilleure
utilisation de ses ressources humaines et financières, tout en tenant compte de son mode de
vie. Cela nécessite donc un travail pluridisciplinaire 1, et, une analyse des taches spécifiques à
chacun (conseiller E.S. F, travailleurs sociaux, famille). Ce travail doit donc s’inscrire dans
une action globale menée de front par les trois acteurs. Il est donc important de signaler, que
la fonction du Conseiller en Economie Sociale et familiale, n’est pas de travailler dans
l’urgence en attribuant des aides financières ou des plans d’apurement.
1
L'intervention multidisciplinaire veut dire que l'intervention des Travailleurs Sociaux impliqués dans
l'A.E.B. se fait sur une même situation.
Page | 13
aura l'accord et l'adhésion de la famille par un travail relationnel et technique,
par une attitude claire (définition des rôles de chacun, y compris celui de la
famille, connaissance et reconnaissance des difficultés)
va s'appuyer sur les questions de la vie quotidienne pour élaborer une nouvelle
démarche d'équilibre budgétaire qui ne remette pas en cause formellement les
aspirations de la famille.
Pour bénéficier d’une action éducative budgétaire il faut que la famille ait un minimum
de ressource à gérer. Une famille qui a un déséquilibre budgétaire causé par un manque ou
une absence de ressource, ne peut bénéficier d’une AEB.
Les familles peuvent donc bénéficier de l’A.E.B à différents moments.
Soit :
En amont : ce sont des actions de prévention, collectives ou individuelles
(stages, séances d'information ou permanences des Conseillères en E.S.F.).
C'est aussi lors du repérage de difficultés ponctuelles et passagères, à
l'occasion d'aides financières ou de conseils budgétaires dispensés par un
travailleur social.
(C’est le cas de figure le plus habituel de l'A.E.B.)
Soit:
En aval : après une intervention importante de type tutelle aux prestations,
loi de surendettement où il s'agit d'accompagner la famille dans ses
démarches quant à une amélioration de leur situation budgétaire.
Page | 14
2) La mise en place d‘une A.E.B.
Ce sont les travailleurs sociaux qui ont pour rôle de repérer les personnes qui doivent
bénéficier d’une A.E.B. Par la suite, les Conseiller en E.S.F mettent en place l’action. Dans
la majeure partie des cas, les A.E.B s’adressent aux allocataires. Cependant, c’est la famille
qui s’engage principalement et qui est le demandeur initial.
• elle vient sur proposition d'un Travailleur Social ; dans ce cas la prise en charge
pourra s'évaluer sur rapport du Travailleur Social qui a fait cette orientation.
• la famille vient sans intermédiaire : le cas est soumis au Responsable de Service
avant toute prise en charge.
Tout d’abord, il faut aborder la signification des faits (difficultés budgétaires : cause ou
symptôme). Puis, élaborer une vision synthétique qui sera à la base d'une stratégie à négocier
avec la famille pour une Action Educative budgétaire.
Les modalités d'action seront ainsi déterminées, par le champ de compétence, mais
aussi par la stratégie décidée (quelle approche du problème ? Quelles capacités sont à
mobiliser dans la famille pour sortir de l'impasse budgétaire?)
La réunion de synthèse est sur l'initiative de la Conseillère en E.S.F à qui a été attribuée
l'A.E.B.Elle pourra avoir lieu dans les locaux C.A.F. La présence du Travailleur Social
demandeur est nécessaire. Celle de la famille peut être envisagée par l'équipe. De plus La
Page | 15
présence du Responsable de Service des Travailleurs sociaux de la C.A.F. est également
possible et elle est obligatoire dans les cas de prise en charge en milieu rural.
L’établissement d'un contrat explicite avec la famille en fixant des échéances dans le
temps.
La notion de contrat doit être perçue comme le cadre d’une action commune entre les
différents partis, et, non au sens juridique du terme.
Il permet de fixer un premier repère qui participe déjà à l'action éducative budgétaire. Il
permet de déterminer les engagements de chacun du point de vue des objectifs et de la mise
en pratique de nouveaux outils.
Le document qui formalise ce contrat a pour intitulé : « Cadre d'une Action Educative
Budgétaire » (cf. annexe 7).
Il doit être signé par les participants à l'action car il formalise le plein engagement de
chacun sur les objectifs qu'il s'est fixé en faisant la demande et l'acceptation d'une A.E.B.
Ainsi, l’engagement formalisé montre l’importance de l’engagement de chacun.
Après les premières rencontres qui permettent l’élaboration d’une A.E.B adaptée à la
personne l’action éducative budgétaire commence réellement.
La technique de l'A.E.B. consiste à mettre en place 3 niveaux d'activité qui sont
complémentaires :
Page | 16
• trouver les leviers d'une autonomie économique (accompagnement dans les
démarches d'insertion, d'autonomie financière).
• inciter la famille à utiliser ses ressources et à dépasser le rôle de
régularisation des dettes par des apports financiers ponctuels, en modifiant
leurs habitudes face à leurs charges.
L’A.E.B s’organise sous forme de séances ou stages dirigés par les C.E.S.F. Ils ou elles
ne sont pas obligatoirement des actions individuelles, peuvent s’inscrire dans un travail
collectif sur un quartier, ou sur une population ciblée (cf. annexe 8).
En fin de chaque contrat est établit une évaluation. L'objectif de cette évaluation,
consiste à faire le point avec la famille sur l'évolution, du Contrat d'Action Educative
Budgétaire. Les points totalisés par rubriques, permettent de mesurer le degré de satisfaction
des objectifs négociés (en pourcentage). Selon les résultats, cela permet de négocier la suite
éventuelle de la contractualisation. Il ne s'agit donc pas d'une « évaluation-sanction » mais
d'un outil commun aux contractants pour réorienter les objectifs.
Aussi, cette évaluation est impérative pour chaque contrat. De même elle est faite par
les différents contractants (cf. annexe 9).
d’une grille de critères et d'item observables qui permet d'organiser l'évaluation qui
s'effectuera à l'aide de questions auprès de familles bénéficiaires, par des observations
du travailleur social opérant l'évaluation. Elle s'élabore à partir d'objectifs clairement
définis. Elle s'organise en chapitres relatifs aux différents objectifs, en item pour
chacun d'eux.
Page | 17
• Eléments complémentaires
d’un documents-supports
Page | 18