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SOMMAIRE

Introduction

I. Les facteurs de surendettement

A) De l’endettement… au surendettement
B) Le mode de vie et autre facteurs de
surendettement

II. Les différentes possibilités de


désendettement

A) La commission de surendettement
B) L’Action Educative Budgétaire

Conclusion

Annexes

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I/ Les facteurs de
surendettement

Une personne surendettée est une personne qui se trouve dans l’impossibilité manifeste
ni de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles (dettes qui ne doivent pas
avoir de rapport direct ou indirect avec une activité économique) exigible ou à échoir, ni à son
engagement de cautionner ou d’acquitter la dette d’un entrepreneur individuel ou d’une
société.

Les causes du surendettement sont variables, il est donc difficile de généraliser.


Cependant certaines tendances peuvent être mises en avant.
Tout d’abords nous allons voir comment les Français sont passés d’une situation
d’endettement à une situation de surendettement. Ensuite, nous étudierons d’autres facteurs de
surendettement comme le mode de vie.

A. De l’endettement… au surendettement

Le surendettement est donc une situation qui peut arriver à tout le monde : 65% des
ménages français sont considérés comme endettés. Ce qui représente environ 700 000 milles
familles endettées (Plus de 35% de leurs revenus sont des charges). L’insuffisance de
ressources et le recours systématique au crédit dans le but de gérer son budget, conduit
souvent un ménage à s’endetter. Mais le fait de devoir plus d'argent que ce que l'on gagne
n'est pas une condition suffisante pour parler de surendettement.

Avant d'entamer toute procédure de commission de surendettement, il est nécessaire de


procéder à une analyse précise et complète de la situation financière du ménage, en tenant
compte :

 des revenus perçus : revenus du travail, pensions diverses, revenus sociaux et


revenus d'épargne.

 des biens et avoirs possédés : immeubles, biens meubles, placements à long


terme.

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 et des charges à payer durant l'année : impôts divers, factures de la vie courante
(EDF, GDF, téléphone), pensions alimentaires, échéances de prêts, tous crédits
confondus.

Si, à la fin de cette analyse, on constate une situation difficile sans pour autant être en
surendettement, il convient de recourir à une solution personnelle. C'est-à-dire avoir recourt à
la possibilité d’une renégociation de certaines échéances, ou d’une diminution de certaines
charges (comme le téléphone ou l'électricité) notamment ayant pour objectif de limiter la
consommation du ménage : diminution du train de vie ou encore déblocage de certains
placements. Si aucune solution ne permet de résoudre les difficultés financières du ménage,
alors la procédure d'une commission de surendettement s'impose. L’année dernière, 80000
foyers se sont retrouvés devant les commissions de surendettement. Et leur nombre ne cesse
d’augmenter. Les principales personnes touchées sont les chômeurs et les inactifs (34%)

Catégorie socioprofessionnelles
des surendettés 2003
Artisans, commerçants, chefs 0,3 %
d'entreprise
Cadres, professions intellectuelles 1,1 %
supérieures
Professions intermédiaires 2,3 %
Employés 32,6 %
Ouvriers 22,3 %
Retraités 7,4 %
Chômeurs et inactifs 34,0 %

La loi Neiertz de 1989 avait pour principal objectif d'apporter une solution aux ménages
en situation de surendettement provenant d'une utilisation non contrôlée du crédit. Au cours
des années 1990, les commissions de surendettement ont observé un changement de nature du
surendettement. En effet, les cause du surendettement se trouvent de plus en plus liées aux
accidents de la vie (chômage, divorce, licenciement, etc.). On parle alors de surendettement
« passif ». Lorsque le surendettement est dû à une mauvaise gestion budgétaire on parle alors
de surendettement « actif ». Aujourd’hui, les 3/4 des dossiers traités devant les commissions
de surendettement relèvent d'une situation d'endettement « passif ». Cette Loi du 31 décembre
1989, n’a donc pas su faire face au changement de nature du surendettement.

Origine du surendettement

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ACTIF
Trop de crédit 14,6 %
Mauvaise gestion 6,4 %
Logement trop onéreux 1,2 %
Excès de charges 1,4 %
Autres 3,5 %
PASSIF
Licenciement / chômage 30,8 %
Séparation / divorce 14,7 %
Maladie / accident 10,8 %
Baisse des ressources 6,2 %
Décès 2,4 %
Autres 8,0 %

Ce tableau montre qu’en 2003, en ce qui concerne le surendettement actif, le facteur le


plus important du niveau de surendettement est l’abus de crédit (14,6%). Au fur et à mesure,
les ménages ont eut de plus en plus recours au crédit. Ce qui a entrainé la naissance d’un
marché du crédit dynamique :

 En 1984, 4 ménages sur 10 avaient des crédits (Crédit à la consommation et


immobilier).

 En 1997, 1 ménage sur 2 avait un crédit en cours.

 Et 55 % des consommateurs sont propriétaires de leur logement mais, 95 %


d'entre eux ont emprunté auprès d’établissements de crédit pour le devenir.

Crédit bancaires pour l’investissement des entreprises

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Nous pouvons constater qu’entre 1996 et 1998 l’utilisation des crédits bancaires pour
l’investissement des entreprises a augmenté.

Recours au crédit à la consommation  :

Le crédit à la consommation permet aux consommateurs de réaliser leurs projets et


d’accéder ainsi à une meilleure qualité de vie. On y retrouve : le prêt affecté, le prêt
personnel, l’ouverture de crédit personnel, le crédit revolving personnel, le crédit bail et la
location vente. L’accord d’un prêt à la consommation dépend de la capacité de
remboursement (mensualité, revenu stable du ménage). Le recourt au crédit à la
consommation présente des avantages, mais aussi des inconvénients :

 Avantages :

- pour l’emprunteur : il permet d'acheter des biens de consommation que l'on ne peut
payer en une seule fois.

- pour l’économie : Le rôle du crédit à la consommation s’étend également à l’Etat. En


augmentant le pouvoir d’achat il augmente la consommation, ce qui favorise la production.
C’est à dire qu’il a un impact à la foi sur l’investissement et sur l’emploi et donc soutient la
croissance de l'économie nationale.

 Inconvénients :

- Leur cout : les crédits à la consommation sont souvent accordés à des taux d'intérêts
très élevés par rapport aux taux du marché. De plus, personne ne peut prévoir la
survenance d’un accident de la vie (chômage, divorce, maladie…) au cours de la
période de remboursement.

-Le surendettement : les crédits à la consommation, souvent utilisées par les classes
populaires, sont l'un des principaux facteurs du surendettement. En effet, selon Les Échos, le
« crédit renouvelable (revolving) » est présent dans 86 % des dossiers déposés devant les
différentes commissions de surendettement qui ont eus lieu fin juin 2007.

En France, on ne parle pas d’explosion du crédit à la consommation, et cependant le


nombre de dossiers déposés devant les commissions de surendettement est toujours important.

Les causes du surendettement tiennent donc à la multiplication des solutions de crédit :


crédits affectés (les cartes et solutions proposées par les grands magasins), crédits à la
consommation, allongement des crédits immobiliers et recours grandissant aux taux
variables…

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B. Le mode de vie et autres facteurs de
surendettement

Au fil du temps, les ménages ont adopté un mode de vie basé essentiellement sur la
consommation. Or, un mode de vie axé sur la consommation, un marché du crédit dynamique
(multiplication des produits) et un boom de l'immobilier favorise la hausse des ménages
surendettés.
En effet, la consommation des ménages a évolué. La part du budget consacrée au logement a
augmenté, favorisant l’utilisation des crédits. Entre 1979 et 2006, les dépenses budgétaires en
alimentation ont diminué au profit des dépenses en logement.

Structure de la consommation selon le quintile de niveau de vie en 2006

Lecture : les ménages du 1er quintile de niveau de vie, c'est-à-dire les 20 % des
ménages ayant les niveaux de vie les plus faibles, consacrent en moyenne 24,8 % de leur
consommation aux dépenses de logement, contre 10,8 % pour les ménages du 5e quintile

Source : INSEE, Enquête budget de famille


Champ : France métropolitaine

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Mais il existe bien d’autres facteurs de surendettement tel que :

 La faible croissance du pouvoir d’achat des ménages dans un contexte de


désinflation. Le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages a fortement
augmenté en 1980. Mais a partir de 1983, celui-ci à stagner du fait de la
nouvelle politique de relance. Dans ce contexte les ménages ont était poussé à
emprunter afin de pouvoir subvenir a leur besoins.

 Les accidents de la vie :

 Divorce : Le divorce est considéré comme l’un des accidents de la vie


qui peut entraîner des difficultés financières, et parfois même conduire à
un surendettement (passif). De nouveaux frais s’ajoutent comme une
éventuelle pension alimentaire à verser.

 Chômage : Le chômage, indemnisé ou pas, est une période où les


revenus baissent ou vont baisser

 Décès d’un conjoint

 Passage à la retraite

Les situations de surendettement n’ont pas une origine type, on parle beaucoup plus
d’ailleurs de surendettement passif que de surendettement actif. La cause du
surendettement n’est plus seulement le recours abusif au crédit, mais plutôt une
accumulation de facteurs ou d’incident qui fragilisent le budget des consommateurs
L’endettement et le mode de vie sont des causes de surendettement.

Aujourd’hui de nombreux ménages ont recours au crédit à la consommation pour


subvenir à leur besoin. Et il arrive un moment ou les crédits sont trop importants et le
ménage se retrouve en situation de surendettement. Un accident de la vie (passage à la
retraite, caution, gel des salaires, augmentation du coût de la vie…) peut lui aussi
fragiliser ou déséquilibrer un budget et entraîner des difficultés de remboursement.

Cependant il existe aujourd’hui plusieurs procédures et autres aides qui permettent de


sortir d’une situation de surendettement ; ce que nous allons maintenant traiter dans
une seconde partie.

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II/Les différentes
possibilités de
désendettement

A partir de 1985, le taux d’endettement des particuliers a subi une forte progression.
Cette évolution a été facilitée par la levée progressive de l’encadrement du crédit et par
une offensive de l’offre sur le marché des particuliers au moment même où ces derniers
étaient touchés par la stagnation des salaires. Les particuliers ont alors découvert le crédit
facile qui constituait pour certains un moyen de maintenir leur pouvoir d’achat.
A ce constat s’ajoutait dans la fin des années 1980 l’absence de toute procédure
permettant un traitement global des dettes des particuliers.
Ce sont ces deux facteurs principaux de surendettement, le recours massif au crédit et
l’inadéquation des procédures de règlement, qui ont incités à mettre en place des procédures
et des aides afin de permettre aux surendettés de pouvoir retrouver une situation stable.
Nous allons analyser dans une première partie la procédure de la commission de
surendettement, puis nous présenterons dans une seconde partie l’Action Educative
Budgétaire.

A. La commission de surendettement

La commission de surendettement est un dispositif qui a pour mission de concilier le


débiteur et ses principaux créanciers tout en permettant à celui-ci de retrouver une situation
économique la plus stable possible.

C’est la loi Neiertz du 31 décembre 1989 qui à mis en place la procédure relative à la
prévention et au règlement des difficultés liées au surendettement des particuliers et des
familles. Elle innovait en mettant en place une double procédure de règlement amiable et /ou
de redressement judiciaire civil pour les débiteurs de bonne foi.
Afin d’améliorer l’efficacité de cette procédure, la loi du 8 février 1995 à modifié le
dispositif issu de la loi de Neiertz en créant une procédure unique décomposée en trois phases
possibles :

 La phase amiable où la commission de surendettement tente de concilier les parties


 La phase de recommandation en cas d’échec de la phase amiable

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 La phase d’insolvabilité en cas de contestation de la phase de recommandation

Souhaitant aller plus loin l’assemblée à adoptée le 1er août 2003 une loi instaurant la
procédure de rétablissement personnel qui concerne les débiteurs se trouvant dans une
situation irrémédiablement compromise.
Il existe dans chaque département au moins une commission de surendettement
composée du Préfet ou de son représentant en tant que président, du Trésorier-payeur Général
en qualité de vice président, du représentant local de la Banque de France qui assure le
secrétariat, d’un représentant des établissements de crédit et d’un représentant des
associations familiales ou de consommateurs.
Toute personne physique confrontée à de graves difficultés financières et qui n’a pas
réussi à trouver de solutions personnelles pour résoudre son surendettement peut s’adresser à
la commission de surendettement.

Pour bénéficier de ce dispositif il faut :

 être français domicilié en France ou à l’étranger ou étranger résident en France.


 être de bonne foi (pas de volonté de fraude).
 être dans l’impossibilité de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles
contractées auprès de créanciers établis en France.

De plus cette procédure n’est applicable que dans les cas suivants :

 Les dettes doivent être d’origine non professionnelle.


 Les dettes sont devenues trop importantes par rapport aux ressources.
 Les dettes proviennent d’évènements imprévus tels que le chômage, la maladie, le
divorce, etc. et empêchent de payer les dépenses de la vie courante.

La procédure à suivre se résume comme suit  : (cf. annexe 1)

1. La création et le dépôt du dossier


2. L’examen de recevabilité du dossier
3. L’orientation du dossier selon la gravité de la situation du débiteur
4. La négociation d’un accord amiable avec les créanciers
5. L’application du plan conventionnel en cas d’accord entre les parties ou les mesures
de recommandation en cas d’échec des négociations
6. Le réexamen du dossier après le gel des dettes qui correspond au suivi du dossier

1) Le dépôt du dossier

La procédure de surendettement qui est entièrement gratuite est engagée par le


particulier auprès du secrétariat de la Banque de France du lieu de son domicile.
La demande doit être écrite et justifier les causes du surendettement.

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Lors du dépôt du dossier auprès de la commission de surendettement, la Banque de
France procède à l’inscription au Fichier National des Incidents de Remboursement des
Crédits aux Particuliers (FICP), ce qui alerte les établissements de crédit sur le risque que peut
représenter le fait de vous accorder un prêt .

Divers renseignement sont à produire afin de créer un dossier en bon et dû forme :

 Le nom, prénom, adresse et numéro de téléphone


 La situation familiale et les conditions de logement
 Les montants détaillés des revenus et des biens
 Les montants et la nature de toutes les dettes et dépenses courantes y compris des
dettes fiscales
 Les nom et adresses des créanciers
 Les justificatifs de tous ces renseignements

2) L’étude de recevabilité du dossier (Cf. annexe 2)

Lors de l’étude de recevabilité du dossier deux cas sont possibles :

 Soit la commission déclare le dossier irrecevable ; un recours est alors possible dans
un délai de 15 jours à compter de la date de la notification du rejet de la demande en
s’adressant au juge de l’exécution compétent. En cas d’absence de recours, les
créanciers retrouvent le droit de poursuite.
 Dans le cas contraire la commission déclare le dossier recevable ; la procédure peut
alors se poursuivre. La commission dispose alors de 9 mois pour décider de
l’orientation du dossier.

3) L’étude de l’orientation du dossier (Cf. annexe 3)

Lorsque la demande a été déclarée recevable la commission procède à son orientation


vers la procédure la plus adaptée à la situation du demandeur ; Deux solutions sont
envisageables en fonction de la gravité des difficultés financières :

 Soit la commission considère que la situation du débiteur est irrémédiablement


compromise et la demande est alors orientée vers la procédure de rétablissement
personnel qui vise un effacement des dettes en contrepartie de la vente des biens du
débiteur
 Soit la commission considère qu’un réaménagement des dettes est envisageable en
mettant notamment en place le plan conventionnel de redressement où la commission
tente de trouver un accord amiable avec les différents créanciers

4) La négociation d’un accord amiable avec les créanciers (Cf. annexe 4)

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La commission de surendettement a pour mission de tenter de trouver différents accords
de réaménagement des dettes avec chacun des créanciers en proposant notamment un plan
amiable de remboursement des dettes qui peut durer au maximum 10 ans ou plus si la dette est
à caractère immobilier. Il peut s’agir :

 D’un report des échéances de plusieurs mois


 D’une réduction des taux d’intérêts
 D’une baisse des mensualités en étalant la dette sur une plus longue durée

En contrepartie la commission peut demander au débiteur, afin de prouver sa bonne foi,


de vendre l’un de ses biens, de liquider son épargne ou d’offrir des garanties telles que des
hypothèques ou des cautions aux créanciers. De plus le débiteur devient dans l’impossibilité
d’emprunter tant que ses créanciers actuels ne sont pas remboursés.
Si un plan de remboursement ne peut pas être mis en place car aucun accord amiable n’a
pu être trouvé entre le débiteur et les créanciers, la commission informe l’intéressé par lettre ;
ce dernier dispose alors de 15 jours pour demander au juge de l’exécution des mesures
adaptés à sa situation.

5) La procédure de recommandation (Cf. annexe 5)

En cas d’échec de la procédure amiable, le débiteur peut demander à la commission


d’élaborer des mesures dites « recommandations » qui s’imposeront aussi bien aux créanciers
qu’au débiteur après validation par le juge de l’exécution.

Ces mesures peuvent varier selon la gravité de la difficulté financière :

 Echelonnement des paiements sur 10 ans ou plus selon la nature de la dette


 Effacement partiel des dettes
 Gel ou moratoire des dettes pendants 2 ans maximum
 Vente de l’un des biens ou liquidation de l’épargne
 Paiement d’une partie des dettes sur 10 ans et effacement de l’autre partie
 Etc.

Suite à la validation des recommandations, le débiteur est inscrit au FICP pour une
durée de 10 ans maximum sauf en cas d’effacement partiel des dettes où la durée d’inscription
est fixée à 10 ans.

6) Le réexamen du dossier après le gel des dettes (Cf. annexe 6)

Le dossier du débiteur est réexaminé un mois avant l’expiration du moratoire. Le


débiteur est invité à mettre à jour son dossier en envoyant les éléments nouveaux qui
pourraient permettre à la commission de réajuster les mesures prises précédemment pour les
rendre plus adéquates à la situation financière actuelle.

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Il peut s’agir du même type de mesures que celles possibles pour les recommandations,
cependant la commission ne peut en aucun cas recommander un nouveau gel des dettes à ce
stade de la procédure.

C. L’action éducative budgétaire

1) Présentation de l’AEB 

L’action éducative budgétaire peut se définir de différentes façons :

"C'est une action poursuivie par une équipe de Travailleurs Sociaux auprès des
familles en difficultés budgétaires, exception faite, en principe, des familles faisant l'objet
d'une mesure de tutelle aux prestations familiales."

(Techniques d'Actions Sociales N° 20 -Décembre 1975).

"C'est une action d'accompagnement, en liaison avec d'autres Travailleurs Sociaux,


d'une famille en difficultés. Celles-ci ne sont pas essentiellement et uniquement d'ordre
budgétaire. L’action éducative vise à conduire progressivement la famille à assumer elle-
même ses problèmes par une aide psychologique et technique."

(Rapport d'activité du Service E.S.F. de la CAF du Jura, 1984)

Les objectifs de l’Action Educative Budgétaire :

L’AEB a pour but la prévention et/ou  la résolution de problème budgétaire dans le milieu
familial. C’est un accompagnement pour une aide technique dans la gestion budgétaire.
Cette action permet : de connaitre le contexte social de la famille dans sa globalité (santé,
budget, enfant, vie sociale…), de mieux comprendre les difficultés, et donc, de cibler au
mieux les objectifs d’intervention.
Elle s’inscrit dans un cadre éducatif, avec un contrat de projet pour donner à la famille
les outils qui lui permettront d’assumer au mieux sa situation budgétaire. La finalité n’est
donc pas de montrer à la famille ses limites budgétaires. Elle doit lui permettre une meilleure
utilisation de ses ressources humaines et financières, tout en tenant compte de son mode de
vie. Cela nécessite donc un travail pluridisciplinaire 1, et, une analyse des taches spécifiques à
chacun (conseiller E.S. F, travailleurs sociaux, famille). Ce travail doit donc s’inscrire dans
une action globale menée de front par les trois acteurs. Il est donc important de signaler, que
la fonction du Conseiller en Economie Sociale et familiale, n’est pas de travailler dans
l’urgence en attribuant des aides financières ou des plans d’apurement.

Il est donc important de mettre en place une méthode de travail qui:

1
L'intervention multidisciplinaire veut dire que l'intervention des Travailleurs Sociaux impliqués dans
l'A.E.B. se fait sur une même situation.

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 aura l'accord et l'adhésion de la famille par un travail relationnel et technique,
par une attitude claire (définition des rôles de chacun, y compris celui de la
famille, connaissance et reconnaissance des difficultés)

 va permettre, à travers les difficultés budgétaires, de définir le mode de


fonctionnement de la famille, pour donner à celle-ci conscience des conditions
d'un équilibre (équilibre budgétaire et équilibre familial) ; Pour que la famille
puisse progresser, il faut réfléchir sur son fonctionnement budgétaire actuel, en
définissant des objectifs intermédiaires

 va s'appuyer sur les questions de la vie quotidienne pour élaborer une nouvelle
démarche d'équilibre budgétaire qui ne remette pas en cause formellement les
aspirations de la famille.

Il est donc important de ne pas se limiter à l'intervention directe sur la dette.

Quand fait –ton appel à une AEB ?

Pour bénéficier d’une action éducative budgétaire il faut que la famille ait un minimum
de ressource à gérer. Une famille qui a un déséquilibre budgétaire causé par un manque ou
une absence de ressource, ne peut bénéficier d’une AEB.
Les familles peuvent donc bénéficier de l’A.E.B à différents moments.

Soit :
 En amont : ce sont des actions de prévention, collectives ou individuelles
(stages, séances d'information ou permanences des Conseillères en E.S.F.).
C'est aussi lors du repérage de difficultés ponctuelles et passagères, à
l'occasion d'aides financières ou de conseils budgétaires dispensés par un
travailleur social.
(C’est le cas de figure le plus habituel de l'A.E.B.)
Soit:
 En aval : après une intervention importante de type tutelle aux prestations,
loi de surendettement où il s'agit d'accompagner la famille dans ses
démarches quant à une amélioration de leur situation budgétaire.

Lieux d'intervention des Conseillères en E.S.F. en matière d'A.E.B. :

La Caisse d'Allocations Familiales intervient auprès des familles allocataires de leurs


services. Les Conseillères en Economie Sociale et Familiale peuvent effectuer des A.E.B. sur
les agglomérations où elles sont affectées. Selon les situations il sera possible de demander
une dérogation à cette limite territoriale. Cependant, toute dérogation sera accordée
uniquement par la C.A.F.

Les lieux d’intervention peuvent être :

 le service social de l’entreprise ou de l’administration de la personne


 le lieu de vie des bénéficiaires de l’A.E.B
 l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) ; il en existe une
dans chaque département. A Nîmes elle se situe zone industrielle de Grézan.

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2) La mise en place d‘une A.E.B.

Ce sont les travailleurs sociaux qui ont pour rôle de repérer les personnes qui doivent
bénéficier d’une A.E.B. Par la suite, les Conseiller en E.S.F mettent en place l’action. Dans
la majeure partie des cas, les A.E.B s’adressent aux allocataires. Cependant, c’est la famille
qui s’engage principalement et qui est le demandeur initial.

Pour ce faire, la démarche s’organise de la façon suivante :

a- La demande d'une A.E.B. :


Toute intervention dans le cadre d'une A.E.B. qui est demandée par un Travailleur
Social fait l'objet d'un rapport qui doit préciser :

 Présentation des objectifs du demandeur, dans un souci de clarification : pourquoi une


A.E.B. ? Pourquoi à un moment donné ?
Qu'est-ce-qui est demandé à la Conseillère en E.S.F. ?
La nature des difficultés budgétaires et quelles actions sont envisagées par le
Travailleur Social demandeur en complément de l'intervention de la Conseillère en
E.S.F.

 Si la famille arrive directement auprès de la Conseillère en E.S.F, deux cas de figure


se présentent :

• elle vient sur proposition d'un Travailleur Social ; dans ce cas la prise en charge
pourra s'évaluer sur rapport du Travailleur Social qui a fait cette orientation.
• la famille vient sans intermédiaire : le cas est soumis au Responsable de Service
avant toute prise en charge.

b- Si le Service évalue une possibilité d'A.E.B : mise en place d'une


réunion de synthèse, après attribution.
"Dans le cadre d'une A.E.B., la Conseillère en Economie Sociale et Familiale doit
associer sa compétence spécifique à celle des autres Travailleurs Sociaux intervenant dans la
famille. Il ne s'agit pas seulement d'échange d'information mais de négocier et de mettre en
œuvre un projet commun (réunion de synthèse)."

(Rapport d'activité du Service E.S.F. de la CAF, 1984)

Tout d’abord, il faut aborder la signification des faits (difficultés budgétaires : cause ou
symptôme). Puis, élaborer une vision synthétique qui sera à la base d'une stratégie à négocier
avec la famille pour une Action Educative budgétaire.
Les modalités d'action seront ainsi déterminées, par le champ de compétence, mais
aussi par la stratégie décidée (quelle approche du problème ? Quelles capacités sont à
mobiliser dans la famille pour sortir de l'impasse budgétaire?)
La réunion de synthèse est sur l'initiative de la Conseillère en E.S.F à qui a été attribuée
l'A.E.B.Elle pourra avoir lieu dans les locaux C.A.F. La présence du Travailleur Social
demandeur est nécessaire. Celle de la famille peut être envisagée par l'équipe. De plus La

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présence du Responsable de Service des Travailleurs sociaux de la C.A.F. est également
possible et elle est obligatoire dans les cas de prise en charge en milieu rural.

c- A partir de la réunion de synthèse, un contrat sera mis en place :


A la suite de la première réunion une rencontre a lieu avec la famille pour permettre :

 L’élaboration d'hypothèses de travail.

 L’établissement d'un contrat explicite avec la famille en fixant des échéances dans le
temps.

 L’identification des capacités de la famille.

 La généralisation du cas individuel à une problématique sociale plus générale et


collective.

 La proposition, en fonction du lieu, d'intervention de type collectif.

La notion de contrat doit être perçue comme le cadre d’une action commune entre les
différents partis, et, non au sens juridique du terme.
Il permet de fixer un premier repère qui participe déjà à l'action éducative budgétaire. Il
permet de déterminer les engagements de chacun du point de vue des objectifs et de la mise
en pratique de nouveaux outils.
Le document qui formalise ce contrat a pour intitulé : « Cadre d'une Action Educative
Budgétaire » (cf. annexe 7).
Il doit être signé par les participants à l'action car il formalise le plein engagement de
chacun sur les objectifs qu'il s'est fixé en faisant la demande et l'acceptation d'une A.E.B.
Ainsi, l’engagement formalisé montre l’importance de l’engagement de chacun.

3) Déroulement d’une A.E.B

Après les premières rencontres qui permettent l’élaboration d’une A.E.B adaptée à la
personne l’action éducative budgétaire commence réellement.
La technique de l'A.E.B. consiste à mettre en place 3 niveaux d'activité qui sont
complémentaires :

 Stratégique : La Conseillère a un rôle informateur pour aider à la décision des choix


budgétaires, en fonction des capacités et des aspirations. Il s'agit d'apporter à la famille
le maximum d'éléments d'information quant aux choix qui seront en définitive ceux de
la famille elle-même.

 Organisationnel : C'est un rôle éducatif pour aider la famille à la réflexion, à l'analyse


et au jugement critique pour créer une aptitude à prendre des décisions.

 Opérationnel : Après avoir posé les problèmes, c'est l'accompagnement de la mise en


œuvre de solutions de type économique. A ce niveau là, le travail pluridisciplinaire est
d’une importance capitale.
Car il faut renforcer les aspects positifs :

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• trouver les leviers d'une autonomie économique (accompagnement dans les
démarches d'insertion, d'autonomie financière).
• inciter la famille à utiliser ses ressources et à dépasser le rôle de
régularisation des dettes par des apports financiers ponctuels, en modifiant
leurs habitudes face à leurs charges.

L’A.E.B s’organise sous forme de séances ou stages dirigés par les C.E.S.F. Ils ou elles
ne sont pas obligatoirement des actions individuelles, peuvent s’inscrire dans un travail
collectif sur un quartier, ou sur une population ciblée (cf. annexe 8).
En fin de chaque contrat est établit une évaluation. L'objectif de cette évaluation,
consiste à faire le point avec la famille sur l'évolution, du Contrat d'Action Educative
Budgétaire. Les points totalisés par rubriques, permettent de mesurer le degré de satisfaction
des objectifs négociés (en pourcentage). Selon les résultats, cela permet de négocier la suite
éventuelle de la contractualisation. Il ne s'agit donc pas d'une « évaluation-sanction » mais
d'un outil commun aux contractants pour réorienter les objectifs.
Aussi, cette évaluation est impérative pour chaque contrat. De même elle est faite par
les différents contractants (cf. annexe 9).

«  L'évaluation est destinée à fournir des informations systématiques, sûres et valables,


sur l'exécution, l'impact et l'efficacité des projets. L'évaluation fournit ces renseignements en
adaptant les méthodes de recherche utilisées en sciences sociales aux problèmes concrets de
la vie ».2

L’évaluation porte sur des objectifs « qualités » et est élaborée à partir :

 d’une grille de critères et d'item observables qui permet d'organiser l'évaluation qui
s'effectuera à l'aide de questions auprès de familles bénéficiaires, par des observations
du travailleur social opérant l'évaluation. Elle s'élabore à partir d'objectifs clairement
définis. Elle s'organise en chapitres relatifs aux différents objectifs, en item pour
chacun d'eux.

 d’un questionnaire où les questions s'établissent à partir de la grille de critères et des


items. Il importe qu'elles soient claires et précises, qu'elles soient utilisables dans l'aide
à la décision. En principe, les réponses doivent être quantifiables, d'où utilisation au
maximum de questions fermées. Chaque réponse possible est cotée : une notation est
établie. Elle servira à totaliser les points relatifs à chacun des critères déterminés et
déterminera le pourcentage de réalisation des objectifs négociés.

 d’une observation consignée qui évalue les attitudes et comportements de la famille


face au budget :

• Attitude de la famille face aux problèmes financiers


• Capacités globales de la famille
• Attitude face à l’intervention
2
Définition de l'O.C.D.E.

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• Eléments complémentaires

 d’un documents-supports

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