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Fin de l’explication linéaire extrait 2 Essais MONTAIGNE, « Des Coches »

3ème mouvement : nette prise de position de Montaigne

1. Implication de plus en plus marquée cf énonciation 1ère sg et 1 pl, Montaigne +


Européens. « Je pense que » : en début de phrase.

2. Ce mouvement = une sorte de conclusion à la démonstration qui vise à montrer que la


comparaison Indiens/Européens est défavorable aux Européens: cf diverses
constructions binaires dans une longue phrase type période oratoire. Réquisitoire

3. *Expression hyperbolique de l’horreur : « ce n’est pas que…c’est que » + effroyable


barbarie, + si aveuglés adverbe d’intensité : on voit le défaut chez l’autre, pas chez
soi.
Cf Bible « Evangile de Luc » 6, 41 « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton
frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? ... Hypocrite, ôte
premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil
de ton frère. » + La Fontaine « La Besace » in Fables « Nous nous pardonnons tout,
et rien aux autres hommes / On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain /
Le Fabricateur souverain / Nous créa Besaciers tous de même manière, / Tant ceux
du temps passé que du temps d'aujourd'hui : / Il fit pour nos défauts la poche de
derrière, /Et celle de devant pour les défauts d'autrui. »

*Lexique de l’horreur : « faire rôtir à petit feu, faire mordre et blesser par les
chiens… » : Montaigne décrit les sévices plutôt que d’employer le mot « torture » :
appel à la sensibilité du lecteur = persuader

4. Montaigne renvoie le lecteur aux actes de torture perpétrés sur le sol français à
cause des guerres de religion avec la parenthèse efficace : on pourrait croire que
c’est une information annexe…bien au contraire. L’expression « sous prétexte de
piété et religion » souligne l’erreur, ce n’est pas un bon motif.

5. Arguments d’autorité aussi : exemples antiques (cf Humanisme) des Grecs, de


Chrysippe, de Zénon mis en valeurs par périphrase « chefs de l’école stoïque »+
exemple historique (Alésia) . Montaigne cherche à convaincre en faisant appel à la
raison. « A l’exemple de » : en latin « exemplum » = modèle, référence. La raison est
à l’origine de l’anthropophagie « se résolurent à lutter contre la faim ». Il y a eu
réflexion, et nécessité vitale. Emploi de l’adjectif « inutiles au combat » : même si
l’idée est désagréable, le mot « inutiles » montre la « logique » de la décision…
Conclusion

Montaigne montre que les Indiens ne sont pas aussi barbares que peuvent le penser ses
contemporains. Ils sont proches de la Nature. Quand ils se font la guerre ils sont
poussés par des raisons qui prouvent leur valeur. Ils ont établi des codes qui forment
une communauté. Le thème de l’anthropophagie est bien sûr celui qui permet à Montaigne
d’aller loin dans son observation ethnographique mais surtout il s’en sert pour renverser
les préjugés. En jouant constamment de l’analogie, il oppose Indiens et Européens en
montrant que ces derniers ont plus cruels, barbares. Son argumentation est efficace car
elle progresse en intensité : on assiste à une démonstration logique qui mêle pouvoir de
persuasion et de conviction.

Ouverture : textes Rousseau, Diderot pour aller vers le mythe du Bon sauvage / texte
du commentaire de Lévi Strauss

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