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Vente Du Fond de Commerce
Vente Du Fond de Commerce
Le FC peut, en principe être vendu librement. Le législateur a cependant jugé utile d’intervenir en
raison des caractères particuliers que présente, en pratique, la vente du FC. D’une part, ce bien
représente un actif important et il est rare que l’acquéreur en puisse acquitter le prix au comptant ; il
convenait donc de sauvegarder les droits du vendeur. D’autre part, en raison de son importance, le
fonds constitue le principal gage des créanciers du commerçant ; il fallait éviter qu’un débiteur de
mauvaise fois ne vende son fonds, n’encaisse le prix et ne disparaisse en ne laissant rien à ses
créanciers. Enfin, il arrive parfois que le vendeur cherche à tromper l’acheteur sur la valeur réelle
du fonds.
Les conditions de fond sont celles de validité de tout contrat à savoir : la capacité juridique des
contractants, leur consentement exempt de tout vice, l’objet et cause licites.
a- Conditions de forme :
La vente du FC doit être constatée par un acte écrit en la forme authentique ou sous seing privé.
L’acte doit mentionner :
b- Conditions de publicité :
Afin de protéger les tiers, la loi a organisé une publicité qui leur permet d’être au courant de la
vente du fonds et faire valoir leurs droits.
Une copie de l’acte de vente doit être déposée dans la quinzaine de sa date au secrétariat greffe du
tribunal de première instance dans le ressort duquel est exploité le FC. Un extrait de cet acte doit
être inscrit au registre de commerce. Cet extrait est ensuite publié, par les soins du secrétaire greffier
dans un journal d’annonces légales et au bulletin officiel. Cette publication doit être renouvelée par
l’acquéreur lui- même entre le 8ème et le 15 ème jour après la première insertion.
L’extrait inscrit au registre de commerce et publié, doit contenir les noms, prénoms et domiciles du
vendeur et acheteur, la nature et le siège du fonds, Le prix stipulé, l’indication et le siège des
succursales comprises dans la vente, l’indication du délai fixé pour les oppositions des créanciers
(15urs après la 2ème publication).
3- Protection de l’acquéreur :
a- Um^**àpObligation de délivrance :
Le vendeur doit transférer la propriété du fonds à l’acquéreur. Ainsi, pour le matériel, l’outillage et
les marchandises, il faut la mise en possession de l’acheteur. Pour le droit au bail, il faut que la
cession soit notifiée au bailleur. Pour les droits de propriété industrielle, il faut opérer une inscription
à l’OMPIC pour faire constater la cession.
b- Obligation de garantie :
L’obligation de garantie du vendeur prend la forme d’une obligation de non concurrence ce qui se
traduit généralement par l’insertion dans le contrat de vente d’une clause de non rétablissement. Il
s’agit d’interdire au vendeur soit personnellement, soit sous couvert d’un prête-nom d’une société
de détourner à son profit la clientèle qu’il a cédée en exerçant une activité similaire ou concurrente.
Cette clause de non rétablissement ne peut produire d’effets que pendant une période bien
déterminée et pour un périmètre géographique délimité.
Pour faciliter les ventes à crédit et garantir le paiement du prix, le dahir de 1996 a conféré au
vendeur à crédit deux garanties : d’une part, le privilège spécial qui lui permet d’obtenir le paiement
du prix, et d’autre part, une action résolutoi578ui permet l’annulation de la vente.
a- Le privilège du vendeur :
Ce privilège est généralement mentionné dans l’acte de vente, il doit être inscrit au registre de
commerce dans un délai de 15 jours de sa date. Le privilège dûment inscrit confère à son titulaire un
droit de préférence et un droit de suite.
Le droit de préférence permet au vendeur impayé, de saisir le FC, de le faire vendre aux
enchères publiques et de se faire payer par préférence sur le prix de vente.
Le droit de suite permet de saisir le FC entre les mains de toute personne, lorsque le fonds ne
se trouve plus dans le patrimoine de l’acquéreur par la suite d’une vente ou d’une aliénation à titre
gratuit.
b- L’action résolutoire :
Le vendeur impayé peut réclamer la résolution de la vente, c’est-à-dire l’anéantissement avec effet
rétroactif du contrat de vente. Cette action résolutoire permet au vendeur de reprendre son FC. Pour
être valable, cette action suppose réunir trois conditions :
En outre, si un créancier estime le prix insuffisant, il peut demander la vente aux enchères en se portant
premier adjudicataire pour un prix supérieur du sixième à celui figurant dans l’acte.
En cas d’apport du fonds de commerce à une société, les mêmes formalités de publicité sont prévues et les
créanciers de l’apporteur se font connaître dans un délai de 15 jours par déclaration au greffe du tribunal :
faute par l’un ou plusieurs des associés de former, dans les trente jours de la seconde insertion, une demande
en annulation de l’apport ou de la société, celle-ci est tenue solidairement avec l’apporteur du passif ainsi
déclaré et justifié.