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Chapitre 2

Le fonctionnement du système immunitaire humain

Quels sont les modalités chez l’humain d’une reconnaissance rapide et/ou efficace, permettant de
créer des réactions de protection de l’organisme  ? Quelles sont les limites de cette stratégie  ?
comment peut-on potentialiser son efficacité  ?

Rappel :

 Granulocytes : Types de Leucocytes = polynucléaires (plusieurs noyaux) Globule blanc


 Tissus : ensemble de cellules qui a une structure homogène

I/ L’immunité innée
1) La réaction inflammatoire : un exemple de réaction innée
Les 4 signes cardinaux de l’inflammation : gonfle, rouge, chaud, douloureux

Vaisseaux dilatés

Activité 1 : (d’après les différents documents)


Comment expliquer les manifestations externes visibles suite à une réaction inflammatoire aigüe ?

Les manifestations externes (gonflement, rougeurs, douleur et chaleur) de la réaction


inflammatoire sont dues à des réactions internes à l’organisme. Les vaisseaux sanguins
voient leur diamètre augmenter ce qui induit rougeurs et chaleur. Du plasma s’infiltre entre
le derme et l’épiderme de ce qui provoque les gonflements. Des molécules libérées sur le
site de l’inflammation activent le système nerveux de la douleur.
On peut aussi noter la présence de granulocytes dans les tissus enflammés

2) Le mécanisme du processus inflammatoire

TP : inflammation aigüe


Dans le sang, les principaux leucocytes visibles sont les granulocytes (70% des leucocytes du
sang)
Schéma bilan : la réaction inflammatoire aiguë

Etape 1 :
Intrusion de micro-organisme
Présence de signature moléculaire à la surface
des microbes : les PAMP
Reconnaissance immédiate par les cellules
sentinelles (cellules dendritiques).
Les PAMP sont reconnus par les PRR à la surface
des cellules sentinelles.
Les cellules sentinelles rejettent des médiateurs
de l’inflammation

Etape 2 :
Les médiateurs de l’inflammation attirent les
phagocytes (cellules qui mangent) et autres
cellules du système immunitaire
Les vaisseaux sont dilatés (vasodilatation)
L’endothélium (= tissu des vaisseaux sanguins)
devient plus perméable
Les fibres nerveuses nociceptives (= de douleur)
sont activées.

Etape 3 :
Résorption de l’inflammation
Le tissu cicatrise, les cellules de l’immunité
cessent leur rôle de défense
b) Les acteurs de la réactions immunitaires innées.
 Les cellules impliquées dans la réaction immunitaire sont les globules blancs ou LEUCOCYTES
(du grec leucos = blanc ; cytos = cellule)
 Les leucocytes qui reconnaissent un danger de manière floue, sont les cellules de l’immunité
innée.
 Si les leucocytes reconnaissent de manière spécifique un microbe pathogène : ce sont les
cellules de l’immunité adaptative (ces cellules apprennent à reconnaitre les éléments
pathogènes)

Les sentinelles
 Cellules dendritiques. Elles peuvent avoir des formes différentes en fonctions des tissus.
Exemple cellules de Langerhans de l’épiderme. Les phagocytes mangent les microbes et
laissent des restes ( c'est ces reste que mangent les cellules dendritiques )
 Ces cellules reconnaissent des éléments potentiellement dangereux.
 Cellules entre immunité innée et adaptative

Cellules de l’immunité innée


 Leucocytes de l’immunité adaptative : les lymphocytes
 Les autres leucocytes sont les cellules de l’immunité innée mais il existe des relations entre
ces cellules.

Ressources 2 : le frottis sanguin, l’analyse sanguine et les cellules sanguines


Document 1 : Observation d’un
frottis sanguin : le frottis sanguin
consiste à étaler une goutte de sang,
puis de la sécher. Ici, la méthode de
coloration « May-Grünwald Giemsa
» a été utilisée pour identifier
l’ensemble des cellules sanguines.
Document 2: la population sanguine leucocytaire.
Granulocytes :

•Aussi appelés polynucléaires, car on a l’impression que ces cellules possèdent


plusieurs noyaux.

- (A titre indicatif), il y en a 3 types : neutrophile (phagocytose+ sécrétion


molécules) basophile, éosinophile (sécrétion molécules)
- Fonction : phagocytose, sécrétion de médiateurs de l’inflammation.

Monocytes/ macrophage :

• Fonction : phagocytose
• Les monocytes se situent dans le sang, quand ils entrent dans un tissu conjonctif, ils
deviennent des macrophages
• NB : leur fonction principale : nettoyer les cellules mortes, elles participent de
manière secondaire à la défense de l’organisme.

c) Les médiateurs de l’inflammation

Petit glossaire er précisions


 Vasodilatation : dilatation des vaisseaux
 Perméabilité vasculaire : permet le passage des leucocytes dans le sang vers le tissu lésé.
 Hypothalamus : structure du cerveau impliquée dans la vie autonome (battement de cœur
etc…)

La diapédèse
 C’est le passage des leucocytes du compartiment vasculaire vers le compartiment tissulaire.
 Tous les leucocytes font la diapédèse

Mécanisme de la diapédèse
d) Le mécanisme des anti-inflammatoires

But : réduire la formation de certains médiateurs

e) La phagocytose (A connaitre)
f) La reconnaissance des éléments pathogènes par les cellules de l’immunité innée

Les mécanismes de reconnaissance dans l’immunité innée

Document 1 : Les PAMP des grands groupes de micro-organismes

Les PAMP (de « Pathogen Associated Molecular Pattern ») sont des molécules présentes en
grande quantité sur ou dans tous les micro-organismes et uniquement présentes chez eux :
ce sont des composants de la paroi ou des flagelles chez les bactéries ou les champignons,
des motifs des ADN ou ARN chez les virus. Ils sont très conservés au cours de l'évolution
car indispensables à la survie des micro-organismes. Ils sont diversifiés selon le type de
micro-organisme mais invariants entre micro-organismes du même groupe.
Document 2 : Les PRR
Les PRR (de « Pattern Recognition Receptor ») sont les récepteurs des PAMP, diversifiés
de telle sorte à reconnaître la diversité des PAMP. Ils sont très conservés au cours de
l’évolution.
Ils sont exprimés dès la naissance, au niveau des cellules du système immunitaire résidant
dans les tissus (mastocytes, macrophages et cellules dendritiques tissulaires).Chacune de
ces cellules exprime un certain jeu de ces récepteurs lui permettant de reconnaître des
composants universels des parois ou de la membrane plasmique des bactéries et des
champignons unicellulaires, des protéines d’enveloppe de virus, des molécules libérées par
les cellules lésées de l’organisme… Grâce à ces récepteurs, les cellules sentinelles sont
capables de détecter la plupart des agents infectieux ou des situations potentiellement
dangereuses pour l’organisme.
La fixation de PAMP à des PRR est indispensable pour déclencher les mécanismes de
l’immunité innée : activation des cellules phagocytaires, sécrétion des médiateurs de
l’inflammation.
Les cellules immunes résidentes des tissus jouent donc le rôle de cellules "sentinelles"
puisqu'elles réagissent rapidement suite à la détection d'un danger.

DOC.3 : Les cellules dendritiques :


Ces cellules sont des cellules phagocytaires présentes dans tous les tissus. Elles possèdent de
nombreux prolongements cytoplasmiques riches en PRR qui favorisent leurs déplacements entre
les autres cellules et la détection des microorganismes étrangers. Elles peuvent phagocyter les
agents infectieux et les débris de cellules infectées par un virus. Elles digèrent alors une fraction
des protéines de l’agent infectieux.
Les peptides (fragments protéiques) issus de cette digestion sont associés à des molécules en
forme de cupule présentes sur la membrane plasmique : les molécules du CMH. Ces dernières
sont présentes sur toutes nos cellules et sont les marqueurs de notre identité cellulaire.
Dès la phagocytose effectuée, les cellules dendritiques sont capables de migrer dans les ganglions
voisins et d’activer les lymphocytes, cellules de l’immunité adaptative.

 PAMP : molécules de surface qui n’existent que chez des éléments qui semblent
pathogènes :
 Par exemple voir TP résistance aux antibiotiques la paroi des bactéries : les
lipopolysaccharides
 Cette reconnaissance moléculaire est vague, mais elle est en général répandue chez les
bactéries et autres parasites
 PRR : molécules qui reconnaissent les PAMP situées sur les leucocytes et cellules
dendritiques.

Bilan

II) L’immunité adaptative


- L’immunité adaptative est apparue il y’a 450 millions d’années et ce mécanisme est
propre aux vertébrés
- Il permet la reconnaissance spécifique d’un élément pathogène.

1) La grippe : un exemple de maladie provoquée par un virus

Suivi de quelques paramètres physiologiques au cours des 12 jours suivant une infection
grippale
Le virus de la grippe
La grippe se caractérise par un brutal accès
de fièvre, de la toux et des courbatures
causés par l'infection de certaines cellules
pulmonaires par le virus de la grippe.
Ce virus, très contagieux, peut se
transmettre à une personne saine par
l'intermédiaire de petites gouttelettes
d'eau que notre corps expulse lors d'un
éternuement ou d'une toux.
Ce virus est une particule de 80 à 100nm de
diamètre délimité par une membrane à
l'intérieur de laquelle sont enchâssées de
nombreuses protéines nécessaires à la
fixation et à la pénétration dans les
cellules cibles (hémagglutinine HA et
neuraminidase NA). Au centre de la
particule se trouvent 8 molécules
d'ARN simple brin protégés par une
structure protéique appelée capside.
Chacun des ARN est accompagné de
nombreuses protéines accessoires dont
des réplicases qui servent à copier
l'ARN viral en plusieurs exemplaires
dans la cellule infectée.

Un virus ayant la capacité de se


reproduire en masse à l'aide de nos
propres cellules
Conclusion :
- Une caractéristique de la réponse immunitaire adaptative, postérieure à la réponse
immunitaire innée (la production d’anticorps, présents ainsi dans le sérum) on parle
de réponse adaptative humorale (présence d’anticorps plusieurs jours après
l’infection).
- Les antigènes sur le virus de la grippe ; la cible probable des anticorps : les protéines
membranaires, accessibles en périphérie du virus HA et NA.

2) Les complexes anticorps / antigène

A) Mise en évidence expérimentale


TP explication :
Le test d’Ouchterlony : mise en évidence de la spécificité des anticorps et antigènes.
On a mis en évidence la spécificité de l’interaction entre l’antigène et l’Ac.
 La partie de cette protéine capable d’induire une réaction immunitaire est appelée
EPITOTE alors que la partie de l’anticorps qui reconnait spécifiquement l’épitope est
appelée PARATOPE.
 Le but de cette connaissance est de neutraliser l’élément pathogène.

B) La structure des anticorps


 On appelle anticorps un ensemble de protéines libres, composées de plusieurs sous-
unités, qui reconnaissent un motif d’acide aminé, caractéristique d’une protéine
pathogène.
 Les anticorps sont synthétisés par les lymphocytes B.
 Nb : les lymphocytes B sont appelés plasmocytes, quand ils se logent dans les tissus.

Ce document est à titre informatif, ne soyez pas choqué de voir des anticorps (ou
immunoglobulines) qui diffèrent de ce cours. Ici, les sous-unités sont les anticorps composés
des 2 chaines lourdes et des 2 chaines légères.

Immunoglob Immunoglob Immunoglob Immunoglob Immunoglob


uline G uline A uline M uline D uline E

Nombre 1 1 ou 2 5 1 1
de sous
unités
% dans le 75 15 à 20 10 <1 <0.01
corps
Concentra
tion dans 8 à 18 3.5 à 4.5 1à2 0 à 0.4 u0 à 0.05
le sérum.
(g/L)

La diversité des classes d’anticorps


 Ces différentes classes sont obtenues par épissage alternatif au niveau des parties
« constantes »
3) La reconnaissance des antigènes fait appel à des mécanismes cellulaires
A) Les cellules de l’immunité adaptative

 Les lymphocytes B : les cellules qui produisent les BCR (B-Cell Receptor) et les
anticorps. (Les BCR sont des anticorps liés aux lymphocytes B)
 Les lymphocytes T produisent les TCR, récepteur qui restent au niveau de la
membrane.
Petite précision :
 On distingue les lymphocytes T4 et T8, les 2 types de lymphocytes possèdent des
TCR, mais les lymphocytes T8 ont la protéine CD8, et les lymphocytes T4 ont la
protéine CD4 (on apercevra plus tard la fonction de CD4 et 8).

B) Comment l’antigène est présenté aux lymphocytes ?

 Les lymphocytes B et les lymphocytes T reconnaissent les antigènes car les cellules
présentatrices d’antigène (CPA) permettent cette reconnaissance.
 Les CPA permettent la présentation des antigènes aux TCR des lymphocytes T4. Ils
deviennent alors des lymphocytes helper auxiliaires capables d’activer la
différenciation des lymphocytes B en plasmocytes.
 NB : lymphocytes B et helper reconnaissent le même antigène. Sinon, cette réaction
n’est pas possible.

Petite différence entre lymphocyte T4 et T8, importance du CMH

- Tc= lymphocyte T8 différencié


- Th= Lymphocyte T4 auxilliaire (helper)
- Antigen presentating celle= CPA
- Polymorphic part= partie variable.
c) Comment la reconnaissance des antigènes est-elle spécifique ?

- Au niveau d’une cellule, il y a une modification des gènes codant les BCR/ TCR, de ce
fait, chaque lymphocyte reconnait potentiellement un antigène donné.

La sélection des lymphocytes auto-réactifs.


•Doc3 : le thymus présente la protéine HY : les lymphocytes sont activés, or, la protéine HY
est une protéine du SOI : Donc le thymus élimine les lymphocytes auto-réactifs.
•Doc 4 : La protéine MBP n’est exprimée que dans le cerveau, or les lymphocytes sont
passés d’abord dans le thymus, puis les ganglions lymphatiques : il y a eu une inactivation de
l’auto-réactivité de ces lymphocytes.
•Les lymphocytes qui reconnaissent les éléments du soi sont détruits : c’est la sélection
clonale.

Point 3 : les lymphocytes sont sélectionnés pour reconnaitre les antigènes.

•Un lymphocyte qui reconnait (grâce à la recombinaison génétique aléatoire) un antigène,


est sélectionné, et se multiplie : c’est l’expansion clonale.

Pour résumer :
•La spécificité de reconnaissance envers un antigène provient d’une seule cellule (T ou B),
qui se multiplie par mitose pour former un contingent de cellules contre le pathogène.
•Pour éviter une réaction contre son propre corps, les lymphocytes auto-réactifs sont
éliminés.

4) comment le système immunitaire défend l’organisme

A) la réaction cytotoxique.
•On a vu qu’il existait 2 types de CMH : quasiment toutes les cellules possèdent le CMH de
type I, qui devrait ne présenter que les peptides de notre organisme (du SOI). Si un virus
infecte un organisme, son antigène sera présenté au niveau du CMH et déclenchera la
réaction cytotoxique assuré uniquement par les lymphocytes T CD8.
Un exemple de présentation de l’antigène viral
•Ce schéma doit uniquement être compris :
•Le virus pénètre dans la cellule et les protéines de surface (et aussi de la capside (=intérieur
du virus) seront associées au CMH1.
•Cependant, le CMH2 s’associe avec les protéines dégradées par phagocytose.

Effet cytotoxique des lymphocytes T CD8 (LT8)

• (les lymphocytes T4 peuvent aider à activer les LT8)


•Les lymphocytes T8 reconnaissent directement l’antigène par leur TCR, cette
reconnaissance provoque le déversement de produits qui désagrège la cellule et induit sa
mort programmée (= apoptose)

B) L’opsonisation (réaction humorale)

•Les anticorps sécrétés par les lymphocytes B (LB) activés par la reconnaissance de
l’antigène présenté par une cellule dendritique, peuvent se fixer sur l’élément pathogène.
•Les phagocytes (polynucléaire et macrophages) reconnaissent la partie constante des
anticorps et active la phagocytose : c’est l’opsonisation.

- La phagocytose est plus efficace comparée à la reconnaissance des PAMP.


C) L’agglutination (réaction humorale)

•Les anticorps, notamment multimériques (par exemple anticorps immunoglobuline M)


reconnaissent les anticorps et crée un ensemble qui piège les éléments pathogènes : ces
derniers ne peuvent plus agir contre l’organisme.

Petites remarques :
•Les lymphocytes Natural killer (NK) reconnaissent uniquement les CMH de type I et d’autres
protéines.
•Quand une cellule est infectée, ou qu’elle devient tumorale, la quantité de CMH I diminue,
les NK peuvent repérer cela et agir de la même manière que les LT8.

- nb : les KIR, sont les protéines des NK qui reconnaissent le CMH1

Bilan page 300-301


III) Le phénotype immunitaire.

Un exemple de pandémie : la grippe espagnole de 1918-1919.


(Pandémie= épidémie sur large zone géographique)
Historia nota bene: cette grippe a été appelée grippe espagnole, en réalité, son apparition s’est produite
dans les tranchées de la 1ere guerre mondiale, entre les français et les allemands. Ces deux nations ne
méritaient pas le paternalisme d’un tel fléau, alors un pays, en pleine révolution et coup d’état (début de la
dictature de Fanco) a été accusé d’avoir apporté un tel opprobre sur 2 nations qui s’étripaient dans
l’honneur : le verdict est tombé, ce fut l’Espagne la responsable ! La guerre peut alors continuer jusqu’en
1918 (la grippe a continuer jusqu’en 1919) !

Comment les individus ayant vécus en 1918, ont encore des anticorps dirigés contre les
antigènes H1N1 ?
1) La mémoire immunitaire.

On injecte le virus de la grippe à des souris, on observe les anticorps dans le sang et le
taux de lymphocytes cytotoxiques (= T8 différencié), sur un autre pool de souris, on
attend quelques semaines, puis on réinjecte le virus de la grippe et on mesure à nouveau
les anticorps présents et les LT cytotoxiques. On observe les résultats présentés dans
le document ci-dessous.
Experimentum nota bene : on ne reprend pas la même souris, car le prélèvement de sang se fait par
aspiration sinusale, près de l’oeil… ce qui vide totalement le sang de ces souris. Dans ce contexte, il parait
difficile de comparer le sang en réponse primaire et secondaire chez une même souris…
Description :
Réponse primaire : la concentration sanguine en virus est élevée pendant les 5 premiers
jours, puis diminue progressivement jusqu’au 10eme jour. Les lymphocytes cytotoxiques
et les anticorps apparaissent le 5ème jour (ici, c’est l’efficacité immunitaire qui est
mesurée) : les lymphocytes ce sont différenciés.
Réponse secondaire : la concentration en virus diminue immédiatement après l’injection
jusqu’à disparaître le 5ème jour. L’efficacité (et le nombre) des L cytotoxiques et
anticorps est immédiatement plus élevée : c’est la mémoire immunitaire.

Conclusion : la réaction est plus rapide lors de la réponse secondaire : ceci implique que
les lymphocytes différenciés sont plus efficients : les lymphocytes B sécrètent plus
rapidement les anticorps ; les lymphocytes cytotoxiques réalisent l’expansion clonale
très rapidement.
En ce qui concerne les lymphocytes B, on a vu que la majorité des lymphocytes B (=
cellule ronde avec un gros noyau) se différenciaient en plasmocytes (cellules ovoïdes
avec un cytoplasme bien garni en organite, du type reticulum endoplasme granulaire ou
ergatoplasme, chargé de sécréter les anticorps), mais un certain pool reste en état de
lymphocytes B mémoire, qui sont spécialisés dans la reconnaissance d’un antigène, dont
une certaine proportion se différenciera en plasmocyte lors de la réponse secondaire.

<Lymphocyte B différencié
Petit rappel : les lymphocytes et anticorps reconnaissent le même antigène (en réalité les
modalités sont légèrement différentes), grâce aux lymphocytes auxiliaires et aux cellules
dendritiques.
2) Le vaccin
a) Aux origines du vaccin.

Le mot vaccin provient d’une maladie bénigne : la vaccine.


Le vaccin est la solution qui est injectée visant à créer une mémoire immunitaire. Sa
mise en évidence date des constations de Jenner.

Vers une avancée des causes scientifiques : Louis Pasteur à l’origine de la compréhension
de la vaccination : ci-dessous, la description sommaire de la rage et les avancées de
Louis Pasteur, qui a déterminé les origines microbiennes des maladies, et la nécessité de
vacciner. Sa démarche expérimentale la plus connue est la vaccination contre le virus de
la rage
Qu’est-ce que la rage ?
La rage est une méningo-encéphalite mortelle des mammifères (chiens, chats, renards, ruminants… et
aussi chauve-souris), transmise accidentellement à l’homme par morsure ou par contact avec la salive
d’animaux infectés. Elle est due à un virus du genre Lyssavirus. La rage, une fois déclarée, est
inexorablement mortelle quelle que soient les tentatives thérapeutiques. Cette maladie continue de tuer
plusieurs dizaines de milliers de personnes par an dans le monde dont la majorité en Asie.
Pasteur-lille.fr
Le challenge de Louis Pasteur.
La vaccination contre la rage est l'une des pages les plus spectaculaires de la carrière de Pasteur. Le savant a
déjà mis au point le vaccin contre le choléra des poules, puis contre le charbon et le rouget du porc, mais le
vaccin antirabique le rend célèbre dans le monde entier.
Pasteur n'a pas réussi à isoler le micro-organisme responsable car le virus n'est pas visible avec le microscope
dont il dispose à cette époque. Il parvient pourtant à affaiblir le virus en suspendant une moelle contaminée
dans un bocal dont l'air est asséché.
Le 6 juillet 1885, Joseph Meister, un alsacien de 14 ans gravement mordu par un chien enragé, arrive au laboratoire
de Louis Pasteur. Les vaccins testés sur des animaux semblent donner de bons résultats mais, il s'agit ici d'un être
humain et non plus d'un animal. Aussi lorsque l'adolescent se présente devant lui, avec sa mère, le savant demande
conseil à deux amis médecins, les Docteurs Vulpian et Grancher. Après une grande hésitation, il est décidé de tenter
la vaccination de Joseph Meister. En effet, la rage est une maladie qui met un peu plus d'un mois après la morsure
pour se déclarer.
L'expérience réussit et Meister ne contracte pas la rage. Peu de temps après, en octobre, le jeune Jean-Baptiste
Jupille, berger jurassien mordu par un chien enragé qu'il a affronté avec courage et abattu, est vacciné avec
succès.
La nouvelle se répand très vite : Pasteur, l'illustre scientifique a trouvé un vaccin contre la rage ! Les malades
arrivent de partout, et même de Saint-Petersbourg. Le dispensaire mis à disposition de Pasteur pour la
vaccination contre la rage devient très vite trop exigu.
Une souscription internationale est alors lancée pour la construction d'un Institut, dédié à la vaccination, à la
formation et à la recherche. Cet Institut qui porte le nom de Pasteur est inauguré à Paris en novembre 1888,
soit seulement 3 ans après la découverte du vaccin contre la rage !
http://www.amisdepasteur.fr/

b) Les différentes méthodes de vaccination.


Les méthodes actuelles sont un peu plus sophistiquées que celle préconisée par Jenner,
puisque qu’on purifie tout d’abord l’agent pathogène, puis plusieurs options sont
envisagées en fonction de l’agent:

c) Le principe de la vaccination.
Le but est de créer une différenciation des lymphocytes, pour créer des lymphocytes
mémoires.
Ci-contre : mise en évidence de production d’anticorps dirigés contre les antigènes de la
rougeole. Les enfants non vaccinés qui ont les anticorps contre la rougeole : ils l’ont eu !
(Maladie bénigne, mais qui peut être maligne dans certains cas, notamment juvéniles)
d) Le rôle des adjuvants
Les adjuvants sont des molécules ajoutées aux antigènes (sous forme d’agent atténué,
inactivé etc…) afin d’améliorer la réponse immunitaire.
Ci-contre, on voit que l’antigène seul utilisé contre le virus de l’hépatite B n’a pas créé de
mémoire immunitaire, alors que les adjuvants facilitent l’efficacité de la vaccination.
Les adjuvants utilisés peuvent être de différentes natures, en fonction de leurs
propriétés. Le tableau ci-dessous montre quelques exemples d’adjuvants.
Petit glossaire : macrophages : monocytes différenciés
TLR4 : un PRR, un récepteur qui reconnait les PAMPs, ce qui permet aux cellules présentatrices
d’antigènes de faciliter la différenciation des lymphocytes qui présentent les bons TCR/BCR.
C’est Jules Hoffmann, Professeur émérite d’Immunologie à l’Université de Strasbourg, qui a découvert
les récepteurs Toll-Like receptor (TLR) des mammifères homologues des récepteurs Toll des insectes
(drosophile) (Jules Hoffmann a débuté sa carrière dans l’expérimentation animale, notamment en
entomolgie), Ce découvreur (avec Charles Janeway en Angleterre) a montré que les structures de
reconnaissance de l’immunité innée étaient très répandues dans le monde du vivant (y compris chez les
végétaux), contrairement aux dispositifs de l’immunité adaptative, uniquement présents chez les
vertébrés. Janeway et Hoffmann ont eu le prix Nobel de médecine en 2011pour cette découverte.

e) Les contre-indications de la vaccination

La vaccination est totalement interdite quand le patient en cas de maladie aigue avec
fièvre ou des réactions allergiques graves, notamment aux adjuvants. En effet, dans le
premier cas, le système immunitaire est déjà sollicité, car la fièvre est un signe de
l’inflammation, c’est-à-dire d’une primo-infection vers un pathogène donné. L’organisme
ne pourra supporter une mobilisation de la mémoire immunitaire vers un second
pathogène.
Dans le second cas, il est évident que le bénéfice de la vaccination est très minoritaire
face aux dangers d’une réaction allergique. Notons que la fréquence des allergies est
très rares, néanmoins, une vigilance est demandée, notamment en cas de susceptibilité
allergique.
Enfin, lors d’un épisode précédent de vaccination contre la grippe H1N1 de 2010, il a été
évoqué un lien entre la vaccination et le syndrome de Guillain Barré, maladie consistant à
une paralysie progressive de la périphérie, vers le centre (on appelle paralysie
rétrograde ; elle peut être transitoire ou définitive), En réalité, cette maladie peut
survenir par une infection bactérienne ou virale, et l’utilisation de vaccin de source
atténuée, utilisée aux USA, néanmoins le risque de survenue de cette maladie était
inférieure face à un risque de pandémie, qui n’a pas eu lieu. (Source AFFSAPS).
La vaccination utilisant des agents atténués est interdite chez les patients atteintes du
SIDA (patients immunodéprimés), et les patients sous traitements immunosuppresseurs
ou encore les femmes allaitantes ou en grossesse.
(Immunodépression: affaiblissement du système immunitaire (système de défense de l’organisme) et
constituant un facteur d’exposition à d’autres maladies.
Immunosuppression: inhibition de l'activation du système immunitaire, en général causé par des
médicaments.)

Exercice : un vaccin contre le VIH.


Le VIH présente un cycle de réplication très rapide (108 à 109 virions peuvent être
produits chaque jour) et un taux de mutation et de recombinaison élevé. Chez plusieurs
patients infectés par le VIH, on prélève à différents moments après le dépistage, des
échantillons de sang à partir desquels on isole les ARN viraux. On détermine la séquence
de ces ARN. Les séquences obtenues sont comparées de manière à construire un arbre
phylogénétique (doc1). Dans une autre étude, des anticorps, nommés 2G12 et PG16, ont
été isolés à partir de cultures de lymphocytes B mémoires activés, prélevés chez des
patients porteurs du VIH (séropositifs). Leur activité de neutralisation de différentes
souches de virus HIV est présentée (doc 2)

Questions : 1) Qualifiez l’évolution du VIH au cours de l’infection et expliquez en quoi


cet aspect peut rendre difficile la mise au point d’un vaccin.
2)Expliquez pourquoi les laboratoires cherchant à mettre au point un vaccin contre le
VIH s’intéresse particulièrement à caractériser les sites antigéniques reconnus par les
anticorps tels que PG16.

3) L’évolution du phénotype immunitaire


a) L’évolution de la réponse immunitaire au cours de la vie.

Quand on observe la quantité d’anticorps dans le sang d’un sujet, on observe que ce
dernier augmente, en fonction de l’exposition au pathogène : LA MEMOIRE
IMMUNITAIRE SE RENFORCE, MÊME SI LES LYMPHOCYTES SONT DEJA
DIFFERENCIES.
Précisons qu’avec l’âge, la réponse immunitaire devient de plus en plus humorale (=
production d’anticorps), que cytotoxique, car les lymphocytes T diminue en nombre, ceci
implique que la différenciation des lymphocytes B est plus difficile avec l’âge.
Les conséquences pour la vaccination : point 1) le rappel d’une vaccination permet
d’améliorer la mémoire immunitaire. Ceci est illustré ci contre par la mesure du taux
d’anticorps antitétaniques liés au rappel vaccinal. Notons qu’il faut respecter une période
de latence (espacement des injections).
Point 2) les vaccins possèdent une meilleure efficacité réalisée sur des sujets jeunes
(une des causes est l’atrophie progressive du thymus, qui rend plus difficile la
différenciation des lymphocytes T auxiliaires).

b) Renforcer le phénotype immunitaire par la vaccination.


En France, on réalise une campagne de vaccination pour éviter les maladies infantiles,
mais aussi les maladies pour une partie de la population (tableau ci-contre)
Calendrier vaccinale en France, depuis 2018 >
Notons que le vaccin DTP (diphtérie- Tétanos-Poliomyélite) doit être rappelé tous les 10
ans, afin de réactiver la mémoire immunitaire.

c) Le phénotype immunitaire à l’échelle de la population : implication des campagnes de


vaccination.

Le principe est de réduire la contagion d’une maladie au sein d’une population, car les
personnes vaccinées constituent une barrière à cette contagion. Cela suit le schéma ci-
contre. Notons que l’actualité montre l’effet de la naïveté immunitaire face au COVID-
19, dont la pandémie est notable. La différence entre la grippe et le COVID-19 : par
exemple,la grippe est un virus qui mute chaque année (il a 8 segments de génome sous
forme d’ARN, on dit qu’il est octopartite), on peut prévoir les effets de mutations, en
suivant sa forme au niveau mondial, le COVID-19 (1 seul segment génomique=
monopartite) est totalement nouveau, ce qui rend difficile la production d’un vaccin.
La couverture est d’autant plus efficace que le nombre de personnes est immunisé.

On définit le taux de couverture vaccinale (pXR0) qui permet de prévoir le nombre N de


personnes d’individus infectés par la maladie dans une population composée d’un effectif
de R0. La modélisation mathématique est la suivante :
N= R0 - (pXR0) ; N et R0 sont définis ci-dessus, p est la proportion de l’effectif R 0
vacciné. Pour que la couverture vaccinale soit efficace, il faut que N < 1% de R 0.
Un exemple de campagne de vaccination à l’échelle mondiale : la lutte contre la
poliomyélite.
La poliomyélite est causée par un virus (famille picornaviridae), induisant dans une petite
proportion, une destruction des nerfs moteurs, à l’origine de paralysie de membre. (et
atrophie, si la forme est infantile, car la croissance des membres nécessite le
fonctionnement moteur). Sa transmission est dite oro-fécale, le virus, se répand dans
les eaux contaminées, et par le toucher. Une campagne de vaccination mondiale a été
conduit entre la fin des années 1980 et 2000, les résultats sont observés sur les
planisphères ci-dessous (d’après l’OMS, tiré des cours de virologie de Mario Keller,
IBMP, Strasbourg)

====== voir cours phénotype 2.

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